Fouad Nohra

Maître de conférences HDR
Science politique.
Faculté de Droit d’Economie et de Gestion

Centre Maurice Hauriou pour la Recherche en Droit Public
  • Fouad Nohra, Asli Ege, Où va la Turquie ?: étude des mutations politiques récentes, 2000-2011, Les points sur les i, 2014, Point de repère, 160 p. 

    Fouad Nohra (dir.), Révolution yéménite: un tournant historique aux enjeux multiples, l'Harmattan, 2013, 125 p.    

    Rédigé avant les évènements qui ont secoué le monde arabe (puis réactualisé), cet ouvrage vise à mettre en relief les raisons et impacts des ingérences étrangères (américaines et saoudiennes notamment) sur le pays, tout en posant la problématique du devenir du Yémen, situé sur la route des matières premières stratégiques, et dont les problèmes internes sont, pour la plupart, les conséquences d'influences externes.

    Fouad Nohra (dir.), Politiques éducatives, émancipation humaine et inégalités sociales dans les pays en développement, L’Harmattan, 2011, Développement & mondialisation, 204 p. 

    Fouad Nohra, Jean-Pierre Machelon, Pascal Chaigneau (dir.), La déclaration universelle des droits de l'homme: fondement d'une nouvelle justice mondiale ?, L’Harmattan, 2010, Développement et mondialisation, 116 p. 

    Fouad Nohra, Jean-Pierre Machelon, Pascal Chaigneau (dir.), La Déclaration universelle des droits de l'homme en 2010: base légale d'une nouvelle justice mondiale ?, l'Harmattan, 2010, Développement et mondialisation 

    Fouad Nohra, L'éducation morale au-delà de la citoyenneté, L’Harmattan, 2004, Epistémologie et philosophie des sciences, 148 p. 

    Fouad Nohra, Muḥammad Muṣṭafá Kamāl, Ṣunʿ al-qarār fī al-Ittiḥād al-ūrūbī wa al-ʿalāqāt al-ʿarabiyya al-ūrūbiyya, Markaz Dirāsāt al-Waḥda al-ʿArabiyya, 2001, 280 p. 

    Fouad Nohra, Stratégies américaines pour le Moyen-Orient: Texte imprimé, Ed. Al Bouraq et diff. la Librairie de l'Orient, 2000, Comprendre le monde musulman, 165 p.   

    Fouad Nohra, Al-Šarq al-Awsaṭ al-ǧadīd fī al-fikr al-siyāsī al-Amrīkī, Markaz al-dirāsāt al-istirātīǧīyyah wa-al-buḥūth wa-al-tawthīq, 2000, Dirāsāt, 70 p. 

    Fouad Nohra, Serge Latouche, Hassan Zaoual, Critique de la raison économique: Introduction à la théorie des sites symboliques, L’Harmattan, 1999, Collection Épistémologie et philosophie des sciences, 126 p.   

    Fouad Nohra, Stratégies américaines pour le Moyen-Orient, Albouraq, 1999, 206 p. 

    Fouad Nohra, Théorie du capitalisme mondial, L’Harmattan, 1997, 304 p. 

    Fouad Nohra, Théories du capitalisme mondial, l'Harmattan, 1997, Forum du Tiers-monde, 303 p. 

  • Fouad Nohra, « La dynamique comparative des élections locales et nationales en Algérie », in Jean Philippe Bras, Dominique Maillard Desgrées du Lou (dir.), L’Administration locale au Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc), 2023 

    Fouad Nohra, « Le contrôle du Moyen-Orient par les détroits et passages maritimes », in Julia Motte Baumvol et Marine Chouquet (dir.), Les ports maritimes et le défi du développement durable, IFJD, 2021, pp. 113-132 

    Fouad Nohra, « Une déclaration universelle des droits socio-économiques est-elle effective ? », Revisitar los derechos humanos, Université Rovira i Virgile, 2021 

    Fouad Nohra, « Koweït », in Eric Canal-Forgues, Maïa-Oumeïma Hamrouni et Feriel Ait-Ouyahia (dir.), Constitutions et lois fondamentales des pays arabes, Éditions Pédone, 2020, pp. 1645-1982 

    Fouad Nohra, « Koweït », in Eric Canal-Forgues, Maïa-Oumeïma Hamrouni et Feriel Ait-Ouyahia (dir.), Constitutions et lois fondamentales des pays arabes, Éditions Pédone, 2020, pp. 709-723 

    Fouad Nohra, « La reconstitution du système politique égyptien, quels équilibres pour quelles ambitions », Enjeux Diplomatiques et Stratégiques, Éditions Les Points sur les I, 2015, pp. 109-124 

    Fouad Nohra, « Les réformes constitutionnelles en Égypte et la recherche du modèle de gouvernement », Démocratisation dans le monde arabe, Quelle alternance pour quelle alternative, Éditions Les Points sur les I, 2015, pp. 223-253 

  • Fouad Nohra, « The Track-Two diplomacy and its contribution to the Israeli-Palestinian Oslo peace process », Journal of Belarussian State University International Relations, 2022, n°1, pp. 19-30 

    Fouad Nohra, « La désinformation et la guerre dans les démocraties, ou l’opinion publique contre le débat public », Revue politique et parlementaire, 2021 

    Fouad Nohra, « Turcité, laïcité, islamité : le débat politique sur l’identité turque contemporaine », Société, Droit et Religion, 2021, n°10, pp. 179-201 

    Fouad Nohra, « Mesurer la régression du soft power américain et les opportunités pour les puissances concurrentes », Revue politique et parlementaire, 2020, n°1096, pp. 212-231 

    Fouad Nohra, « La post-vérité : révolution intellectuelle ou pathologie de la pensée politique ? », Entertainment. Droit médias art culture, 2019, n°1, pp. 8-19 

    Fouad Nohra, « Mutation de l’univers médiatique et fabrication de l’ennemi : la figure du musulman dans les paradigmes de la pensée identitaire du XXIème siècle », Entertainment. Droit médias art culture, 2019, n°4, pp. 225-238 

    Fouad Nohra, « The Arab representation of European democratic values and its influence on Euro-Arab relations », Nomos. Revista do Programa de Pós-Graduação em Direito - UFC, 2018, n°2, pp. 383-405 

    Fouad Nohra, « Le monde arabe, l’hécatombe humanitaire, la fragmentation territoriale et la recomposition géopolitique », Enjeux diplomatiques et stratégiques, 2018, pp. 115-137 

    Fouad Nohra, « Arab post-colonial ideologies versus colonial legacy : the case of Arab nationalism », Comparatism and Society, 2017, pp. 203-231 

    Fouad Nohra, « Le monde arabe entre le processus de fragementation et la culture de la fragmentation »: Conflits et transformations dans le monde arabe, The Research and Strategic Studies Center, 2017, pp. 286-306 

    Fouad Nohra, « La politique régionale de la Turquie et l’édification de la profondeur stratégique », Center for Arab Unity Studies, 2016, n°447, pp. 90-122 

    Fouad Nohra, « Pouvoir politique, droits fondamentaux et droit à la révolte : la doctrine religieuse face aux processus révolutionnaires dans le monde arabe », La Revue des droits de l'Homme, 2014, n°6 

    Fouad Nohra, « Pouvoir politique, droits fondamentaux et droit à la révolte : la doctrine religieuse face aux processus révolutionnaires dans le monde arabe », 2014  

    Le processus révolutionnaire déclenché en décembre 2010 est souvent perçu indépendamment de la dimension religieuse, au motif que les organisations se réclamant de l’Islam politique n’y auraient participé que marginalement. Ce raccourci occulte la forte présence du religieux dans la société politique arabe que l’on peut identifier selon quatre types distincts Certes, un premier type de présence minimal permet d’écarter cette influence. Il s’agit de celui que l’on retrouve dans les mouvements ...

  • Fouad Nohra, « Introduction », The reform of higher education in the Arab World in a comparative perspective : the case of the Faculties of Law, Webinaire, le 15 juin 2021 

    Fouad Nohra, « Journée en hommage au professeur Guy Feuer (1925-2020) », le 14 juin 2021  

    Journée du Centre Maurice Hauriou organisée par les professeurs Annie Gruber et Thierry Rambaud

    Fouad Nohra, « Transition to democracy, transition from democracy, cases to study in Latin America and the Arab world », Transition to democracy, transition from democracy, cases to study in Latin America and the Arab world, Webinaire, le 01 juin 2020 

    Fouad Nohra, « State Transformation in Latin America and the Arab World : Mapping Gaps and Bridges », le 04 octobre 2019  

    Organisé par le Centre Maurice Hauriou (centre de droit public), Faculté de droit, d’économie et de gestion de l’Université Paris-Descartes sous la direction scientifique par Julia Motte-Baumvol et Fouad Nohra

    Fouad Nohra, « The crisis of development policies in the Arab world », State Transformation in Latin America and the Arab World, mapping the gaps and bridges, Paris, le 01 octobre 2019 

    Fouad Nohra, « Médias et religions », le 13 juin 2019  

    Organisée par le Centre Maurice Hauriou de l'Université Paris Descartes et l'Université Sorbonne Abu Dhabi, sous la direction scientifique du Pr Éric Canal-Forgues, du Pr Thierry Rambaud et du Dr Fouad Nohra

    Fouad Nohra, « L’administration locale au Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) », le 10 janvier 2019  

    Colloque international organisé par le Centre Maurice Hauriou CMH EA 1515, l’Université de Rouen-Normandie, le CUREJ 4703 - Centre universitaire rouennais d’études juridiques et l'Institut du Monde Arabe

    Fouad Nohra, « Dynamique et enjeux des élections locales au Maghreb arabe », L'Administation locale au Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc),, Paris, le 01 janvier 2019 

    Fouad Nohra, « Les droits économiques et sociaux dans la déclaration universelle des droits de l’homme », The Magna Carta of Humanity, En visioconférence, le 10 décembre 2018 

    Fouad Nohra, « Les ports maritimes face aux défis du développement durable », Les ports maritimes et le défi du développement durable, Paris, le 23 octobre 2018  

    Organisé par l’université Paris Descartes sous la Direction scientifique de Mme Julia Motte-Baumvol et Mme Marine Chouquet

    Fouad Nohra, « L’idéologie et la culture au service de la paix civile en Afrique : le cas de l’Afrique du nord », La diplomatie, l’économie et la culture au service de la paix en Afrique, Paris, le 01 juillet 2018 

    Fouad Nohra, « Les relations turco-arabes », Les relations turco-arabes, Beyrouth (Liban) Lebanon (LB), le 01 mars 2016 

    Fouad Nohra, « L’évolution politique de l’Iran : théorie et pratique du principe du Vilayet el Faqih », Où va l’Iran ?, Paris, le 01 novembre 2015 

    Fouad Nohra, « Les candidats aux présidentielles américaines, les doctrines de politique étrangère et les conflits présents du Moyen-Orient », L’Afrique émergente, Paris, le 18 juin 2015 

    Fouad Nohra, « Positivisme laïc et modernité islamique dans la Turquie républicain », La Turquie et l’Europe, la laïcité en France et en Turquie, Paris, le 01 mars 2015 

    Fouad Nohra, « Islam et laïcité dans la politique turque : de Saïd Nursi à l’AKP », Islam et islamisme en France et en Europe, Paris, le 27 février 2022 

    Fouad Nohra, « La politique étrangère américaine en Afrique du Nord », Le Quatuor et l’Afrique, Lille, le 01 octobre 2014 

    Fouad Nohra, « L’influence de la rente pétrolière dans le cours des processus démocratiques dans le monde arabe », La nouvelle géopolitique de l’énergie, Paris, le 01 juin 2014 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Denis Deschamps, Comment la Chine construit son hégémonie depuis 1949 à travers les discours politiques, les succès économiques et le soft power., thèse soutenue en 2023 à Université Paris Cité, membres du jury : Jean-David Avenel (Rapp.), Dina El Maoula (Rapp.), Pascal Chaigneau et Anne-Françoise Zattara-Gros  

    Cette recherche étudie le temps, depuis 1949, source de l'ambition et la détermination de la Chine à prendre sa « revanche » sur le siècle d'humiliation, et dans l'espace avec l'établissement de partenariats politiques et de coopérations économiques. Il s'agit de montrer comment le « Marathon de 100 ans », le plan chinois pour atteindre son objectif, s'est déployé, par calcul, patience, travail et discrétion, pour attirer le travail sur son territoire, puis les technologies jusqu'à l'installation d'infrastructures pour accumuler les succès économiques qui ont apportés aux dirigeants politiques les ressources nécessaires à chaque étape du plan. Cette construction de l'hégémonie chinoise, entre plans stratégiques et opportunisme, s'étire de 1949 à 2049, de Mao et l'extrême pauvreté, à Deng Xiaoping pour le développement par l'ouverture, jusqu'à Xi Jinping qui affiche ses conquêtes économiques et sa super puissance. Le pourquoi prend ses racines dans cette humiliation infligée par l'Occident, sa colonisation et les deux guerres de l'opium, le comment s'est appuyé sur la « diplomatie de l'amitié » et les réussites économiques. Cette ambition chinoise s'est construite sur le temps long. Pour ce faire, il faut cadencer le regard sur la même temporalité et prendre la hauteur nécessaire pour analyser les enchainements politiques, associés aux développements économiques, intérieurs puis extérieurs, conjugués à la subtilité du puissant soft power de la Chine. Identifier, analyser et replacer chaque pièce d'un puzzle immense, autant de signaux faibles, de petits cailloux que les grandes puissances n'ont pas su, n'ont pas voulu voir ni entendre, trop satisfaites de pouvoir profiter, dans l'instant, des profits générés grâce à cette usine à bas coût, et de débattre et marchander sur les affaires du monde, dans la dispersion, et parfois dans de grandes tensions, sans aucune vision. Pendant ce temps, la Chine se focalisait sur son « chemin » pour retrouver la place de « centre » du monde qu'elle prétend avoir occupé depuis plusieurs millénaires.

    Loïc Noël-Baron, Essai de modélisation philosophique à partir de la dialectique de Marx et Lénine, thèse soutenue en 2022 à Université Paris Cité, membres du jury : Gilles Ferréol (Rapp.), Mokhtar Ben Barka (Rapp.), Sylvie Ciabrini et Aïssa Kadri  

    Cette thèse est la présentation d'une modélisation du système marxien puis marxiste de la connaissance dans son champ pratique d'application politique chez Lénine. Elle a pour finalité d'identifier des lieux éventuels d'idéologie intrinsèques au modèle matérialiste dialectique de Lénine à partir d'une modélisation dialectique du modèle matérialiste dialectique de Marx et de corriger ce modèle dans le but de donner une dimension sociétale non contradictoire à l'historiographie via les notions de conscience et de spiritualité rationnelle au sein du marxisme. La démarche analytique mise en œuvre dans cette thèse se base sur la dialectique phénoménologique scientifique de Husserl, dans le prolongement de la phénoménologie dialectique hégélienne, centrée sur la recherche et l'usage de modèles universels de la pensée dans les sciences, par la philosophie comme il est souligné par Adorno chez Husserl. Nous ne perdrons jamais de vue la volonté de Marx de faire de la philosophie théorique une philosophie pratique conduisant à une transformation radicale de la société. La philosophie est convertie en praxis humaine et sociale et rend possible la révolution vers la délivrance des classes aliénées. Le champ limité des sciences dans la recherche des modèles universels et transdisciplinaires de la pensée, dans le cadre de ces travaux est celui investi par l'auteur de cette thèse à travers une réflexion approfondie à partir d'expériences et formations académiques préalables (DEA Philosophie, Paris X, PhD aud. en relations Internationales CEDS, MBA EMLYON en stratégie industrielle et finance internationale, Officier réserviste Lieutenant auprès du Gouverneur de Paris, formé à l'Ecole de Guerre Militaire de Paris, Ingénieur Arts et Métiers de l'E.C.A.M., et Licence 2 en Droit Paris I en cours). Le but recherché dans l'établissement d'un tel modèle de comparaisons est de pouvoir en examiner à la fois ses limites et ses possibilités de produire une idéologie propre à ce modèle matérialiste dialectique chez Lénine depuis Marx. Ce constat préalable permettra ensuite d'identifier la nature des écarts du marxisme matérialiste dialectique sous sa forme opérative politique dans le léninisme afin d'en identifier des manifestations idéologiques dans chacun d'eux, de préciser les notions de conscience marxiste et d'historiographie. Le but est de pouvoir apporter des évolutions éventuelles du matérialisme dialectique en soi puis pour soi dans la relation objet sujet du matérialisme et de la dialectique. Nous tenterons ainsi d'aboutir à une stabilisation non contradictoire dans l'histoire de la notion rationnelle d'historiographie. Ainsi, le matérialisme dialectique de Marx rejette-t-il, en son sein, toute possibilité de spiritualité en dehors de toute idéologie ? Cette thèse propose au final d'étudier dans quelle mesure la spiritualité, dans sa nature rationnelle, jusqu'aux dogmes religieux ne présente pas nécessairement d'incompatibilité avec le modèle marxiste de la théorie de la pratique. Pour cela, nous construirons un modèle équivalent au matérialisme dialectique marxiste à partir d'un chemin alternatif : depuis la dialectique vers un matérialisme et non depuis un matérialisme vers une dialectique. Cela nous permettra d'ouvrir des possibles précédemment limités par le chemin de Marx que nous critiquerons. Et au final, cela nous permettra d'étudier, en dehors de toute idéologie, les lieux possibles d'acceptation d'une spiritualité rationnelle dans le système marxiste chez Marx. Cette étude nous permettra de préciser des sens à la la notion de conscience marxiste, d'historiographie et de présenter des pistes d'actualisation des modèles marxistes à notre géopolitique dans sa contribution aux relations internationales. Et enfin de porter un regard sur la légitimité logique, souvent pourtant mise en avant par les régimes communistes, à persécuter les religions au regard du modèle marxiste.

    Abdulrahman Aljaberi, The role of state and non-state actors in the Gulf regional order, 1916-2021, thèse soutenue en 2021 à Université Paris Cité, membres du jury : Kamal Hammad (Rapp.), Celal Nazim Irem (Rapp.), Jean-David Avenel et Asli Ege  

    La transformation de l'ordre mondial a conduit à un rôle accru des acteurs non-étatiques, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur. De nombreux facteurs ont contribué à accroître l'importance de leur rôle, certains faisant partie de la transformation internationale découlant de la mondialisation, d'autres de la transformation naturelle de la structure du système international. Mais il ne fait aucun doute que l'impact de cette transformation internationale sur le renforcement du rôle des acteurs non-étatiques a été différent d'une région à l'autre. Des facteurs internes ont également contribué à rendre la société interne différente d'une région à l'autre. J'essaierai d'étudier dans cette thèse l'ordre régional du Golfe et le rôle des acteurs non-étatiques de 1916 à 2021. Je commencerai par donner une explication de la nature de l'ordre régional du Golfe, de son contexte ainsi que des éléments démographiques et militaires de cet ordre régional. J'examinerai les acteurs étatiques et les différences entre un État et un autre dans le système régional. J'examinerai ensuite les acteurs non-étatiques dans l'ordre régional du Golfe, les différents types de ces acteurs, que j'illustrerai par des exemples. Ensuite, j'aborderai l'approche théorique de la question des acteurs non-étatiques dans les théories des relations internationales. J'étudierai également le développement historique de l'ordre régional du Golfe, en particulier les événements majeurs qui ont eu lieu dans son histoire, et comment l'impact des acteurs non-étatiques a été impliqué dans cela. Enfin, je donnerai une approche analytique du rôle des acteurs non-étatiques dans l'ordre régional du Golfe ainsi que les attentes futures de ces acteurs dans l'ordre régional du Golfe.

    Amer Rabii, La pensée économique de Muhammad Baqir Al-Sadr : de la critique du capitalisme et du socialisme au projet d'une économie islamique, thèse soutenue en 2021 à Université Paris Cité, membres du jury : Ahmad Malli (Rapp.), Aïssa Kadri (Rapp.), Thierry Rambaud et Dina El Maoula  

    Muhammad Baqir Al-Sadr constitue un phénomène distinct dans le monde de la pensée islamique contemporaine ainsi que dans le parcours du mouvement islamique mondial. Al-Amili évoque cette dimension d'Al-Sadr dans son ouvrage Jawahir Al-Falsafa : « L'école d'Al-Sadr est une école accomplie qui a émergée durant l'une des périodes de stagnation de l'Islam », pour refléter la force de la pensée islamique et ses capacités créatives. Les pensées d'Al-Sadr n'ont pas eu à mûrir et se perfectionner au cours du temps, elles ont d'emblée été imposantes et défiantes, ce qui fait le secret de sa personnalité et la force de son école intellectuelle. Ce philosophe avait une vision holistique pour traiter les questions de la pensée islamique. Il a opté pour une approche précise et réfléchie pour toute sa production intellectuelle et son mouvement scientifique de changement réformateur. Il a ainsi laissé après lui une œuvre impressionnante redonnant à l'Islam sa place à différents niveaux et dans divers domaines. Cette œuvre traite de la réalité toute entière, comme étant interdépendante, formant une unité objective avec un grand impact scientifique dans plusieurs domaines. Quant au cadre général de cette thèse, il s'agit principalement du cadre social dont l'économie est une composante. Il était nécessaire de faire une introduction concernant la théorie de la connaissance. Cette introduction abordera également les aspects dans lesquels Al-Sadr a vécu son expérience de théorisation islamique, qu'il a commencée par les méthodes conventionnelles d'interprétation du Coran (à savoir le « ta'wil ») pour interpréter les phénomènes qui régissent l'histoire d'une part et d'autre part, confronter les réalités des sociétés actuelles avec les expériences dans la pensée philosophique humaine. Une première partie mettra en lumière les débuts de la pensée humaine, et les thèses des écoles rationalistes, empiristes et dialectiques d'une part, et la pensée islamique telle que la présente Al-Sadr, d'autre part. Les étapes historiques qui ont conduit à cette pensée ainsi que le rôle d'Al-Sadr sur la scène irakienne seront également traités. La deuxième partie traitera de l'expérience de la pensée capitaliste et marxiste en comparaison avec l'expérience économique de l'Islam qu'Al-Sadr a examinée, puis la conclusion. J'ai également abordé les concepts les plus marquants sur lesquels se fonde cette pensée [capitaliste - marxiste - islamique] par une vision qui considère l'histoire humaine comme intégrée et unifiée. J'ai essayé de voir laquelle de ces pensées se concentre sur la réalisation de la justice sociale en tant que priorité, et peut établir un modèle d'État pour atteindre l'équilibre social et assurer la solidarité entre les membres de la société.

    Fares Amriche, Le "nation-building" : fondements conceptuels, manifestations opératives et enjeux stratégiques, thèse soutenue en 2020 à Université Paris Cité, membres du jury : Réda Mezoui (Rapp.), Mokhtar Ben Barka (Rapp.), Dina El Maoula, Dominique Maillard Desgrées Du Loû et Asli Ege  

    Les interventions militaires américaines en Afghanistan en 2001 et en Irak dès 2003 ont mis en lumière, tant dans la notion que dans la pratique, le concept de nation-building. En effet, il s'agit de réfléchir et de théoriser une architecture conceptuelle mais aussi matérielle de construction et/ou de reconstruction de la structure d'un État-nation après une période de conflit. L'idée même de "nation-building" est d'origine anglo-saxonne mais le principe de "construction nationale" est en réalité bien plus ancien et tire ses fondements et racines dans les relations internationales, et trouve ses référents idéologiques, entre autres, dans les nationalismes européens du XIXe siècle. En outre, le nation-building s'intéresse à construire "l’État moderne" comme une forme idéal, un modèle structurellement importé sur d'autres aires "géo-civilisationnelles" et implique donc de comprendre comment ces mécanismes peuvent s'adapter avec un environnement dont les paternes culturels, cultuels et/ou politiques sont parfois aux antipodes de cette vision de l’État moderne. Par ailleurs, le modèle d’État-nation tel que le revendique la théorie du nation-building implique un processus de reconstruction bien plus profond qu'une simple démocratisation et qui demande la mobilisation d'un nombre très importants d'acteurs tant à l'extérieur qu'un l'extérieur car il participe au façonnement d'une histoire nationale commune. Si le nation-building s'intéresse à la construction d'une "nation", l'opération implique également la construction de "l’État", ce qui demande un autre degré d'analyse sur le rapport qu'entretiennent ces deux notions, tant sur le plan théorique que pratique. Il apparaît nécessaire d'en étudier le modèle pour pouvoir comprendre les schémas appliqués aux États qui en ont connu ce processus, souvent de l'extérieur et surtout depuis le début des années 1990, sur la quasi-totalité des continents. Il faut notamment conserver à l'esprit que le nation-building, en tant que principe opératif, implique des moyens humains et militaires, et la sécurisation pérenne (constitution d'une architecture de la paix : peacekeeping, peacebuilding) d'un État considéré comme affaibli voire effondré partiellement ou totalement ("weak state", "collapsed" ou "failed state"). Enfin, il faut également interroger les idéologies qui traversent le concept de nation-building et analyser comment il insère dans les géostratégies de grandes puissances. Cela permettra de comprendre d'une part dans quelles mesures ces opérations de nation-building s'inscrivent dans une vision politique du monde et comment cette ingénierie géostratégique risque d'évoluer alors qu'elle revêt déjà des formes particulièrement subtiles, voire subversives.

    Amina Taïbouni, Les organisations internationales et la gouvernance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord , thèse soutenue en 2019 à Université Paris Cité  

    Avec l'évolution du concept de gouvernance dans le discours des organisations internationales comme fil conducteur, nous montrons que ce concept porté par la Banque mondiale, malgré l'idéologie néolibérale qui l'anime, a beaucoup apporté sur le plan du développement. La gouvernance étant présentée comme solution universelle permettant de générer la croissance économique et le développement humain, des indicateurs ont été élaborés afin d'en mesurer la qualité. À partir d'une analyse de la méthodologie de construction et d'évaluation des principaux indicateurs de gouvernance et d'institutions créés : Country Policy and Institutional Assessment (CPIA), worldwide governance indicators (WGI) de la Banque mondiale, l'indice de liberté économique de la Fondation Heritage, l'indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency international, nous prouvons que ces outils de mesure malgré leur large diffusion présentent des lacunes dans leur construction et dans leur utilisation. Ce sont majoritairement des indices de perception et en tant que tels, ils restent imparfaits, imprécis et parfois biaisés. Les évaluations internationales de la gouvernance dans les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et plus particulièrement en Algérie sont mitigées. Elles font état aussi bien des retards accusés que des progrès réalisés dans les différents domaines évalués. L'analyse de l'évaluation internationale de la gouvernance en Algérie, nous a permis d'une part, de mettre à jour l'imprécision des scores de gouvernance attribués à l'Algérie, les limites de perception des experts, le biais idéologique de certains indicateurs qui se répercute sur les classements de l'Algérie et l'écart existant entre les scores et la réalité sur le terrain; d'autre part, en confrontant les évaluations de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Algérie, nous montrons que l'approche de ce dernier, locale et participative, est la plus appropriée au contexte algérien. Le PNUD Algérie en effet, travaille sur le terrain ce qui rend ses analyses plus proches de la réalité. Au-delà des insuffisances de leurs outils, il demeure cependant que les évaluations internationales expriment de manière générale l'état de la gouvernance en Algérie aussi bien sur ses aspects négatifs que positifs. Ainsi, les progrès réalisés dans le domaine des droits de l'homme ou dans le développement humain sont salués par les institutions internationales. Qu'elles soient négatives ou positives, leurs appréciations ont un impact positif car elles encouragent les pouvoirs publics à améliorer davantage certains domaines comme le climat des affaires même s'il reste encore des aspects de gouvernance où des efforts doivent être poursuivis comme la transparence dans la gestion des affaires publiques et la lutte anti-corruption.

    Amina Taïbouni, Les organisations internationales et la gouvernance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, thèse soutenue en 2019, membres du jury : Aïssa Kadri (Rapp.), Réda Mezoui (Rapp.), Thierry Rambaud et Sylvie Ciabrini    

    Avec l'évolution du concept de gouvernance dans le discours des organisations internationales comme fil conducteur, nous montrons que ce concept porté par la Banque mondiale, malgré l'idéologie néolibérale qui l'anime, a beaucoup apporté sur le plan du développement. La gouvernance étant présentée comme solution universelle permettant de générer la croissance économique et le développement humain, des indicateurs ont été élaborés afin d'en mesurer la qualité. À partir d'une analyse de la méthodologie de construction et d'évaluation des principaux indicateurs de gouvernance et d'institutions créés : Country Policy and Institutional Assessment (CPIA), worldwide governance indicators (WGI) de la Banque mondiale, l'indice de liberté économique de la Fondation Heritage, l'indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency international, nous prouvons que ces outils de mesure malgré leur large diffusion présentent des lacunes dans leur construction et dans leur utilisation. Ce sont majoritairement des indices de perception et en tant que tels, ils restent imparfaits, imprécis et parfois biaisés. Les évaluations internationales de la gouvernance dans les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et plus particulièrement en Algérie sont mitigées. Elles font état aussi bien des retards accusés que des progrès réalisés dans les différents domaines évalués. L'analyse de l'évaluation internationale de la gouvernance en Algérie, nous a permis d'une part, de mettre à jour l'imprécision des scores de gouvernance attribués à l'Algérie, les limites de perception des experts, le biais idéologique de certains indicateurs qui se répercute sur les classements de l'Algérie et l'écart existant entre les scores et la réalité sur le terrain; d'autre part, en confrontant les évaluations de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Algérie, nous montrons que l'approche de ce dernier, locale et participative, est la plus appropriée au contexte algérien. Le PNUD Algérie en effet, travaille sur le terrain ce qui rend ses analyses plus proches de la réalité. Au-delà des insuffisances de leurs outils, il demeure cependant que les évaluations internationales expriment de manière générale l'état de la gouvernance en Algérie aussi bien sur ses aspects négatifs que positifs. Ainsi, les progrès réalisés dans le domaine des droits de l'homme ou dans le développement humain sont salués par les institutions internationales. Qu'elles soient négatives ou positives, leurs appréciations ont un impact positif car elles encouragent les pouvoirs publics à améliorer davantage certains domaines comme le climat des affaires même s'il reste encore des aspects de gouvernance où des efforts doivent être poursuivis comme la transparence dans la gestion des affaires publiques et la lutte anti-corruption.

    Saada El Sabri, Le rôle de l'institution militaire dans la transition politique en Libye, thèse soutenue en 2017 à Sorbonne Paris Cité, membres du jury : Réda Mezoui (Rapp.), Aïssa Kadri (Rapp.), Michel Degoffe et Sylvie Ciabrini  

    La nature du rôle joué par les institutions militaires dans les États démocratiques se diffère de celui joué dans les États en développement et/ou en période de transition politique. Dans le premier cas, les institutions militaires ont un rôle professionnel qui consiste à protéger l'État contre toute agression extérieure. Alors qu'au cas second, l'institution militaire dépasse ses taches professionnelles jusqu'à l'intervention sur la scène politique via le pouvoir militaire direct ou indirect. Prenant en considération le fait que l'institution militaire dans la deuxième catégorie des pays, n'a pas toujours confiance en le régime démocratique, - souvent considéré comme une menace à la sécurité nationale-, l'exigence de la démocratie reste donc en report permanent. Le débat académique autour de la relation la démocratie et l'arrivée des militaires au pouvoir s'accroît depuis le déclenchement des révolutions du printemps arabe, bien que la question de la transition-même a été au centre des recherches politiques depuis la seconde moitié des années 60-70. Les peuples sont à la recherche des régimes démocratiques basés sur la loi, la citoyenneté le respect des libertés et des droits de l'homme et qui mènent des politiques de développement au profit des niveaux pauvres avant les autres riches. Cependant, un nouveau problème est apparu ; trouver une formule approprié pour la place de l'Armée dans les nouveaux régimes démocratiques. Comment contrôler le rôle croissant de l'institution militaire sans exposer l'État au danger de la division interne ni de l'agression venant de l'extérieur ? Cette recherche se focalise sur les relations civilo-militaires en Libye ainsi que le rôle de l'institution militaire dans les transitions politiques qu'a connues le pays depuis son indépendance, ainsi que les facteurs historique, économiques, géopolitiques et sociaux, qui ont parfumé ces relations par la particularité libyenne. De plus, depuis 2014, durant le dialogue national libyen entre les parties hostiles, la question de l'institution militaire a posé de réels obstacles devant un consensus national, parce que les partie étaient, et le sont toujours, divisé autour de l'article 8, concernant l'Armée dans le projet signé du consensus. Dans ce cadre, le problématique de l'étude tourne autour une interrogation générale ; dans quelle mesure l'institution militaire peut-elle permettre ou contribuer à une transition vers un régime démocratique basé sur le pluralisme et non le tribalisme ni l en Libye ?

    Nassima Ouhab-Alathamneh, Les États de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord et la rente pétrolière : de la dépendance aux stratégies alternatives, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité, membres du jury : Réda Mezoui (Rapp.), Philippe Boulanger (Rapp.), Annie Gruber  

    Plus de cinquante ans après leur indépendance, la majorité des pays de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) demeurent tributaire des revenus générés par l'exportation des hydrocarbures. Ces pays peinent à développer leurs économies malgré les grands potentiels (humains et naturels) dont ils disposent. L'indice de développement humain dans beaucoup de pays pétroliers de la région est plus inférieur que dans certains pays de l'Afrique subsaharienne ou de l'Amérique latine. Les gouvernements de ces pays sont confrontés aujourd'hui, plus que jamais, aux problèmes de chômage, de la corruption, de l'économie informelle, etc. L'épuisement certain, dans les quelques années à venir, du pétrole, ainsi que la chute des prix depuis mi 2014, sont les raisons essentielles qui devraient pousser les gouvernements de ces pays à préparer l'après pétrole, à travers la promotion des investissements nationaux et étrangers, le développement des autres secteurs d'activité, hors hydrocarbures, comme l'agriculture, l'industrie et le tourisme. Les mutations que connaît la région MENA, depuis les soulèvements populaires de 2011, ainsi que l'avancée de l'État Islamique, freinent considérablement les réformes économiques entamées dans nombreux pays tels que la Libye, l'Irak (depuis son invasion en 2003) et le Yémen. Les rivalités entre les autres puissances comme l'Iran et l'Arabie Saoudite, ainsi que l'Arabie Saoudite et l'Algérie n'arrangent pas non plus la coopération intra régionale, d'où la nécessité pour les pays arabes de s'allier et de coopérer, en matière économique comme politique, afin de développer l'économie de l'ensemble des pays de la région.

    Rola Afifi, La politique d’aide au développement de l’Union européenne dans le territoire palestinien occupé : vers l'établissement d'un État palestinien, thèse soutenue en 2015 à Sorbonne Paris Cité, membres du jury : Bichara Khader (Rapp.), Réda Mezoui (Rapp.), Denys Cuche  

    La thèse vise à examiner les politiques d'aide au développement de l'Union européenne (UE) et leur impact sur les conditions politiques, économiques, sécuritaires et sociales dans le Territoire palestinien occupé (TPO). De plus, elle vise à répondre à la question de savoir si ces politiques ont concrètement contribué à la construction d'une économie palestinienne solide conduisant à l'établissement d'un État palestinien, ou si elles étaient seulement des politiques destinées à protéger un processus de paix, délabré en permanence, et à maintenir le statu quo de l'occupation tout en répondant aux exigences de survie de la population palestinienne. L'étude met en lumière l'évolution de la politique d'aide européenne au peuple palestinien en accordant de l'intérêt à l'évolution de la politique étrangère de l'UE envers le conflit palestino-israélien et aux institutions en charge de la coopération au développement avec les pays tiers au sein de l'Union. La présente recherche a pour objet l'aide accordée par l'UE aux Palestiniens pour la période s'étendant de 1993 à 2014. Elle met en évidence un ensemble de résultats, dont le plus important est que cette aide a joué un rôle éminent afin d'éviter l'effondrement de l'Autorité nationale palestinienne (ANP) et d'aider le peuple palestinien. Elle s'est diversifiée au cours des années, en quantité et en qualité, afin de s'adapter à la situation politique, économique et humanitaire dans le TPO. Elle a contribué aux réformes réussies effectuées par l'ANP dans plusieurs secteurs, et elle a davantage soutenu les plans nationaux palestiniens de développement. Pourtant, cette aide n'a réussi ni à freiner les politiques de dé-développement pratiquées systématiquement par l'occupation, ni à mettre de la pression sur Israël. Cette recherche souligne que cette aide ne réalisera pas ses objectifs, notamment celui de l'établissement d'un État palestinien viable coexistant avec l’État d'Israël en paix et en sécurité, tant que l'UE n'utilisera pas son pouvoir économique et ne transformera pas sa rhétorique en actions concrètes sur le terrain.

    Neda Rahimabadi, Le conflit Baloutche : des dynamiques nationales et régionales à l'engagement international, thèse soutenue en 2014 à Paris 5 sous la direction de Fereydoun A. Khavand, membres du jury : Celal Nazim Irem (Rapp.), Kamal Hammad (Rapp.)  

    Les Baloutches sont un groupe ethnique résidant en Asie du Sud-central. Baloutchistan ou, à défaut, le Baloutchistan (qui signifie terre des Baloutches), est un territoire historique qui s'étend du sud-est de l‘Iran et sud de l'Afghanistan au sud-ouest du Pakistan. Le Baloutchistan historique est connu comme le Grand Baloutchistan. Le Grand Baloutchistan est aujourd'hui réparti entre trois pays: l'ouest du Pakistan, sud de l'Iran et le sud-ouest d‘Afghanistan. Les Baloutches sont donc principalement concentrés dans ces territoires. Cependant, il existe une population baloutche importante dispersée dans les Eats arabes du golfe Persique (comme l‘Oman, l‘Émirats arabes unis, etc), en Afrique comme ailleurs en Asie, ainsi qu’une petite diaspora en Europe, en Australie et aux Etats unis. Le nombre total des Baloutches dans les régions mentionnés est estimée entre 10 et 15 millions. Les frontières du Grand Baloutchistan d‘aujourd'hui sont le résultat d'une répartition territoriale officielle entre l'Afghanistan, l'Iran et l'Inde (Pakistan d‘aujourd‘hui) qui a eu lieu vers l‘année 1870. "Bien qu‘apparemment insignifiante dans le contexte de toutes les crises régionales et internationales qui affectent notre monde, le Baloutchistan est, en fait, un espace de liaison: le point à partir duquel les intérêts stratégiques diamétralement opposés convergent" (Draitser, 2012). En ce qui concerne la terminologie, l'utilisation du nom du Baloutchistan, il est utile de prendre en compte le fait que le Baloutche en persan signifie la crête de coq, et puisque les troupes baloutches qui ont combattu pour Astyages de Kai Khosrow en 585-550 BC portaient des casques avec une crête de coq, c'est pourquoi on a leur donnée le nom de « Baloutche ». Dans la liste des guerriers de Kai Khosrow de l'empire d‘achéménide, Ferdowsi a mentionné le baloutche dans le Shâh Nâmeh (Le Livre des Rois) sous l'autorité du général Ashkash (Dashti, 2012). Toutefois, la période pendant laquelle le nom du Baloutchistan ou Baloutchistan est entré dans l‘usage général n'est pas claire, mais elle peut être attribuée à la 12ème/18ème siècle qui a vu Nasir Khan I de Kalat devenir "le premier dirigeant indigène d'établir une autorité autonome sur une grande partie de la région" (Encyclopédie Iranica, 2014). Malgré qu'il n'y ait pas de consensus parmi les scientistes, l'histoire Baloutches et l'origine des Baloutches peuvent probablement être attribués à de pastorales nomades, des tribus indo -Iraniennes qui se sont installés dans le nord-ouest de la région iranienne Balashakan, étant eux- mêmes, les descendants des Aryens descendus au sud de l'Asie centrale il y a environ trois mille ans. Ces tribus indo-Iraniennes sont aujourd’hui connues sous le nom de Balashchik. Le Balashchik deviendrait connu sous le nom des baloutches, des siècles plus tard, quand ils ont migré du nord-ouest de l‘Iran au sud et de la périphérie orientale du plateau iranien, une région qui allait devenir Baloutchistan. Dans cette région du Baloutchistan, les Baloutches ont établi un nation-état indépendant ou semi-indépendant qui durerait environ trois cent ans (Dashti, 2012). Le Balûchistân attirerait les Britanniques dans la première moitié du 19ème siècle comme une voie stratégique pour sécuriser les routes commerciales vers l'Orient, et comme un tremplin vers l'Afghanistan contre les Russes pendant la Première Guerre afghane (1839-1842). Le Raj britannique continuait à statuer et d'administrer la région du Baloutchistan par les traités de 1841 et 1854 avec le Khan (souverain) de Kalat (la capitale du khanat de Kalat, qui était un état princier dominant une grande partie du Grand Baloutchistan). Le traité de 1876 assurerait l'indépendance et la souveraineté de Kalat, dès le départ des Britanniques de la région. Vers la fin du 19ème siècle, un certain nombre de processus de démarcation du Baloutchistan a eu lieu, la plupart du temps pour apaiser l'Iran. (...)

    Meriem Mehadji, Les politiques culturelles et le processus de développement dans le monde arabe : analyse d'une série d'indicateurs, thèse soutenue en 2014 à Paris 5, membres du jury : Jean-Paul Joubert (Rapp.), Aïssa Kadri (Rapp.), Fereydoun A. Khavand    

    En 2010, le bilan sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) a révélé que l’ensemble des pays ainsi que les différents acteurs impliqués dans ce processus devaient redoubler leurs efforts afin de mettre en place des projets adaptés à la nature des diverses sociétés. À cet effet, la question de la « culture » s’est imposée comme un facteur évident et inhérent à l’accomplissement de ces objectifs. C’est dans ce cadre que se pose notre problématique de recherche à travers une zone géostratégique qui subit de grands bouleversements au niveau politique, économique et social. De cette manière, la culture peut-elle constituer un élément de base dans les programmes de développement entrepris dans les États arabes ? Cette présente thèse s’achemine à travers trois principales étapes. D’abord l’intégration de la culture dans ce processus en tant que secteur à part entière. Ensuite, les moyens et les méthodes utilisés par les différents acteurs engagés et concernés par le domaine de la culture dans les pays arabes. Enfin, les indicateurs spécifiques à la région à travers lesquels apparaissent les limites, mais également le potentiel des États arabes. Pour finir, cette démarche fait office de défrichement, car le développement à travers le secteur culturel reste peu exploité dans le monde arabe. Toutefois, les changements qui s’opèrent depuis quelques années dans la région peuvent conduire à une véritable reconsidération du secteur culturel et de sa relation avec le processus de développement.

  • Manoubi Troudi, Le sport : organisation et enjeux financiers, thèse soutenue en 2013 à Paris 5 sous la direction de Annie Gruber, membres du jury : Dominique Bangoura (Rapp.), Ahmed Labidi (Rapp.), Sylvie Ciabrini  

    Pas de résumé en français

    Faraj Atbaiga, Les crimes contre l'humanité : entre droit et politique, thèse soutenue en 2012 à Paris 5 sous la direction de Annie Gruber, membres du jury : Dominique Bangoura (Rapp.), Sylvie Ciabrini (Rapp.), Zalmaï Haquani  

    La notion de crimes contre l’humanité s’est affirmée au lendemain de la seconde guerre mondiale. Elle a pris une dimension nouvelle au tournant de la décennie 90. Le génocide rwandais, puis les crimes commis contre les populations civiles albanaises en ex-Yougoslavie, sont passés par là ; ils ont alimenté les débats, soulevés des inquiétudes, et semblent avoir réveillé la « conscience humanitaire » de la « communauté internationale ». Ce réveil coïncide aussi – et ce n’est pas un hasard – avec la fin d’un monde bipolaire (chute du mur de Berlin, effondrement de l’URSS et dislocation des pays du bloc de l’Est). Ainsi, la résurgence du concept de crimes contre l’humanité intervient dans un monde en rupture profonde ; une rupture qui ne manque pas de produire ses effets sur le sens, la définition et la portée du concept. Autrement dit, l’idée de crimes contre l’humanité se déploie dans un monde mouvant où le Droit, plus que jamais, se heurte à la souveraineté des États et aux intérêts stratégiques et géopolitiques des « Puissants », comme en témoigne la gestation difficile de la Cour pénale internationale (CPI). Plus concrètement, les rapports de force tiennent une place importante et continuent de gérer les relations internationales, même dans un domaine qui, en principe, devrait être consensuel : les crimes contre l’humanité. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant de voir certains pays accusés de crimes contre l’humanité (le Soudan, la Somalie, la Serbie, la Libye…), mais pas d’autres (crimes commis dans les territoires palestiniens, tortures et crimes commis par l’armée américaine en Irak…). Cette thématique, reposant sur l’idée que la force du droit se heurte au droit de la force, pourrait justifier l’idée selon laquelle le concept de crimes contre l’humanité, tel qu’il se manifeste aujourd’hui, est loin d’être un concept tout à fait neutre. De là découle la formulation de notre hypothèse : alors que les crimes contre l’humanité apparaissent comme un concept en quête d’identité, son application s’avère difficile et à « géométrie variable ».

    Stéphanie Durand, La Chine, nouvel acteur du développement en Afrique ?, thèse soutenue en 2012 à Paris 5 sous la direction de Pascal Chaigneau, membres du jury : Guy Schulders (Rapp.), Dominique Bangoura (Rapp.)  

    Ces dernières décennies, les relations internationales ont été le théâtre d’importantes évolutions. Le retour en force de la Chine est l’une d’elles. La Chine communiste, deuxième puissance économique du monde est devenue incontournable sur la scène internationale.Parallèlement à cette montée en puissance, la République populaire de Chine a renforcé son influence sur le continent africain. Dans sa conquête de l’Afrique, elle a mis en place une politique africaine qui prône un échange égalitaire entre les partenaires, axé sur le développement mutuel et sur le partage entre les peuples chinois et africains. L’intensification des échanges politiques et économiques, participe également au soft power chinois. Avec cette stratégie, Pékin est en passe de conquérir le continent africain en réduisant peu à peu l’influence de ses concurrents, et notamment de Taiwan. Grace à ses principes d’émergence pacifique, la Chine instaure un partenariat apprécié par la majorité des dirigeants africains, et crée une nouvelle voie vers le développement. C’est que la Chine, au-delà de sa quête d’influence sur la scène internationale, a d’importants besoins pour soutenir son développement économique. Il s’agit donc de satisfaire sa demande grandissante, par l’approvisionnement de matières premières, tout en offrant de nouveaux débouchés à ses produits.En échange, elle promet des aides et des infrastructures aux pays du continent en mal de développement. Ainsi, les entreprises chinoises sont incitées à investir et à s’expatrier en Afrique, avec l’aide du gouvernement chinois. Dans ces conditions, la présence chinoise sur le continent, semble apporter un nouveau souffle, donner une réponse nouvelle aux enjeux du développement africain. L’Afrique, caractérisée par un sous-développement chronique, accueille ses promesses chinoises avec beaucoup d’enthousiasme, y voyant une alternative aux échecs des politiques occidentales.En effet, les échanges commerciaux avec la Chine stimulent les économies africaines tout en offrant des produits bons marchés aux populations pauvres. Ils participent à l’amélioration des infrastructures du continent. La diplomatie chinoise permet également aux pays africains d’avoir une meilleure reconnaissance internationale et de revendiquer leur place au sein des institutions.Cependant, ces facteurs de l’émancipation africaine jouent un effet négatif. La société civile africaine dénonce les excès de l’action chinoise, ses atteintes au bon développement, ses entraves à la bonne gouvernance. Cette thèse se propose ainsi d’étudier les incidences que la politique africaine de la Chine, a sur les perspectives de développement du continent. Il s’agira, d’analyser les multiples axes d’interventions chinoises à l’aune des besoins africains en matière de développement.

  • Ibtissem Chibane, Les mères célibataires en Algérie, entre précarité et exclusion : « cette petite graine qui a germé en moi », thèse soutenue en 2022 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Gilles Ferréol, membres du jury : Gisèle Dambuyant-Wargny (Rapp.), Armel Huet et Aïssa Kadri  

    Déjà handicapée par l’environnement (patriarcat, société islamique, etc.), la femme algérienne souffre, au départ, d’inégalités et d’un statut inférieur à celui de l’homme. Des combats de dignité et de justice lancés dans les années 1990 ont pourtant permis quelques avancées dans le domaine de la protection de ses droits, mais restent très insuffisants.Si elle a le malheur d’aller à l’encontre des codes ancestraux tracés pour faire d’elle la garante de l’honneur de la famille, elle sera doublement punie. Mère célibataire, elle connaîtra le traumatisme d’une grossesse non voulue, l’auto-exclusion du cercle familial, la solitude, la déchéance, la précarité, ou dans le pire des cas un crime d’honneur pouvant sauver l’honorabilité de la famille bafouée. 51 mères célibataires nous ont confié leur parcours, leurs angoisses, leur espoir de s’en sortir, et à notre tour, nous avons analysé leurs témoignages, pour essayer de comprendre cette thématique, vérifier des postulats, ce qui nous a permis de confirmer que jeunes, sans instruction, venant d’un milieu rural ou précaire, elles auront le malheur de connaître la maternité hors mariage. L’abandon du bébé sera une autre confirmation d’un autre postulat. Leur parcours de vie nous a aussi donné l’occasion de nous focaliser sur des thèmes adjacents, comme le tabou qu’on a défini comme autre facteur d’exclusion, l’indicible qu’il conviendrait de rompre pour mieux s’en sortir, la résilience, seul moyen de se reconstruire. On s’est aussi intéressé à l’aide des associations, à l’adoption des enfants abandonnés, aux crimes d’honneur. La maternité célibataire est un parcours de vie individuel faisant suite à la rupture d'un contrat ancestral non écrit, fait par les hommes, pour les hommes, et au détriment des femmes, pour garantir l'honorabilité d'une communauté. Ce parcours individuel deviendra un fait de société, engageant des institutions étatiques, des associations, des mouvements de femmes, des journalistes, des intellectuels, etc. Mais aussi d'autres mouvements qui font tout pour mettre à mal les quelques avancées et retarder les autres combats. Mais un combat essentiel a déjà été gagné : rendre public un débat tabou, et donner aux femmes ce nouveau souffle de lutte pour leurs droits et l'amélioration de leur statut.

    Aisha Elnaas, Trajectoires d'enfants-soldats en Libye : étude analytique et exploratoire dans la ville de Misurata, thèse soutenue en 2022 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Patrick Legros, membres du jury : Stéphane Callens (Rapp.), Gilles Ferréol et Kamel Hadi-Mohamed Almarache  

    Depuis le début de la révolution en Libye, en 2011, et une guerre interne qui n’a toujours pas cessé, une nouvelle classe d’enfants est apparue, celle des enfants-soldats. La Libye est devenue un théâtre d’affrontement dans lequel ces enfants se trouvent dans une situation dangereuse et sans protection adaptée, sujets d’exploitation et d’asservissement. Entre fragilité et violence, spectateurs et acteurs, ils ont vécu des parcours chaotiques. Certains d’entre eux sont devenus des criminels, d’autres des rebelles, d’autres encore ont été manifestement oubliés. La guerre a entraîné des conséquences importantes sur ces enfants recrutés qui ont subi des bouleversements identitaires, des séquelles physiques et psychologiques, et ont été confrontés, à leur retour, à la perte de repères sociaux. Nous les avons rencontrés, ainsi que leur famille, afin d’étudier les conditions de leur démobilisation et le regard que la société libyenne porte sur ce drame, notre enquête de terrain privilégiant une méthodologie qualitative.

    Samiha Habiki, La mixité dans l'enseignement de l'éducation physique et sportive en Algérie : le cas des collèges et des lycées, thèse soutenue en 2022 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Gilles Ferréol, membres du jury : Patrick Legros (Rapp.), Abdel-Halim Berretima  

    Notre thèse, au carrefour de différents champs d’investigation, se focalise sur la problématique de la mixité dans le cadre de l'enseignement de l'EPS au sein du système éducatif algérien. Quelles sont, en particulier, les représentations et les attitudes des élèves, de leurs professeurs ou de leurs parents, des inspecteurs ou des cadres ministériels quant à cette discipline, sa pédagogie ou ses pratiques ? Le groupe classe s’en trouve-t-il renforcé en termes de résultat ou de niveau, d’ambiance ou de bonne entente, de motivation ou de socialisation ? Y a-t-il des résistances ou des crispations ? De quel ordre et sous quelles formes ?Afin de mieux appréhender ces questionnements, notre travail de terrain, tant à Alger que dans d’autres grandes villes (comme à Oran, Annaba, Ghardaïa ou Tamanrasset), prend appui, qu’il s’agisse de collèges ou de lycées, sur des sources, des démarches et des outils d’analyse combinant des approches à la fois quantitatives (1 000 questionnaires) et qualitatives (220 entretiens, 50 observations participantes). Plusieurs variables ont ici mobilisées : genre, statut social, poids de la religion, des traditions ou de la transmission culturelle, zone d’habitation, dotation en infrastructures ou en équipements sportifs… Plus fondamentalement, le rapport au corps – par les normes et les valeurs qu’il véhicule, la symbolique ou les rôles qui lui sont associés – reste encore un sujet tabou pouvant susciter des tensions ou de la gêne et entraver ainsi le vivre ensemble. D’où l’importance d’un certain nombre de préconisations visant à faire évoluer les perceptions et les mentalités. Ce qui, en définitive, apparaît fondamental à travers l’analyse des mécanismes et des freins associés à la mise en œuvre d’une réelle mixité, c’est la construction d’une société plus apaisée où le corps du sexe opposé ne soit plus perçu comme un danger ou une crainte, mais comme une complémentarité bien vécue conjuguant différence et égalité.

    Tahani Al Fassay, Du printemps arabe à l'automne social : le cas des victimes de Benghazi, thèse soutenue en 2021 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Gilles Ferréol, membres du jury : Patrick Legros (Rapp.), Armel Huet et Aïssa Kadri  

    La présente thèse a pour objet de présenter la révolution libyenne de 2011, sa genèse, les conditions dans lesquelles elle a éclaté le 17 février à Benghazi, les temps forts de son déroulement en différents points du territoire, l'évolution et la structuration du mouvement, avec l'intervention des forces internationales, jusqu'à la fin de la dictature du colonel Mouammar Kadhafi.Après une présentation géographique et historique du pays mettant en exergue la différence des régions qui la composent et qui peinent à s'unir, et après avoir étudié les conditions socio-économiques qui ont présidé à l'explosion du mouvement révolutionnaire après plus de quarante ans de pouvoir d'un seul homme, nous avons cherché à situer cette révolution dans le contexte de ce qui est aujourd'hui connu comme « les Printemps arabes », mouvements de soulèvements populaires des pays du Proche et du Moyen Orient privés du droit élémentaire à la liberté d'expression. Nous nous sommes attachée, pour des raisons tant chronologiques que géopolitiques, à retracer le déroulement de ces soulèvements en Tunisie et en Égypte, États frontaliers où les prises de parole et ces contestations ont grandement influencé le comportement du peuple libyen.Nous nous sommes plus particulièrement intéressée à Benghazi, pôle économique et intellectuel et foyer de la révolution. Ayant été frappée par le nombre important de victimes civiles des combats, nous avons cherché à savoir quelle était la situation tant matérielle que psychologique des blessés les plus gravement atteints et nous avons élaboré un assez long questionnaire en ce sens. L'instabilité de la situation dans le pays et le peu de temps dont nous avons pu disposer ont malheureusement limité le champ de notre investigation. Cependant, en attirant l'attention sur des situations individuelles douloureuses et trop souvent négligées, nous espérons avoir amorcé une réflexion nécessaire et avoir ouvert des pistes pour une meilleure prise en charge de ces victimes.

    Moftah Sarab, L’État et la sécurité des citoyens : approche sociologique de la police. Le cas de la Libye, thèse soutenue en 2021 à Rennes 2 sous la direction de Ali Aït Abdelmalek, membres du jury : Gilles Ferréol (Rapp.), Aïssa Kadri  

    Ce travail étudie la relation entre le citoyen et le Policier au sein de la société libyenne. Le contexte politique, économique, social et culturel du pays fait que cette relation a des spécificités particulières. La formation sociale libyenne, en effet, possède un lourd passé historique caractérisé par la longue dictature de Kadhafi. Durant cette période, la Police a été utilisée pour réprimer les contestations et révoltes sociales et politiques. La population a développé un sentiment de rejet elle a appris à être méfiante et distante. On peut se poser la question si l'image que « les citoyens » ont de la Police et du Policier est une image fondée objectivement ou si celle-ci est nourrie par une culture historique et sociale spécifique. Ce travail vise à comprendre à partir d’un contexte particulier, caractérisée, par une crise multidimensionnelle, la problématique posée par la relation entre le citoyen et le Policier. Elle vise également à déterminer les paramètres qui influencent cette relation.

    Salem Alneyadi, La gestion des risques et la sécurité intérieure en France et aux Emirats Arabes Unis : étude comparée, thèse soutenue en 2021 à Université Côte dAzur sous la direction de Christian Vallar, membres du jury : Walid Arbib (Rapp.), Xavier Latour  

    Les recherches que nous avons menées tout au long des pages de cette thèse, portent sur « La gestion des risques et la sécurité intérieure en France et aux Émirats Arabes Unis ». Les axes principaux de nos recherches sont les suivantes :- Les éléments qui menacent la sécurité intérieure en France et aux Émirats Arabes Unis,- Le terrorisme en tant que déstabilisateur de la société dans les deux pays,- L’immigration légale et illégale qui constitue un des piliers du terrorisme. La sécurité est devenue l'une des préoccupations majeures des Français depuis une vingtaine d'années, omniprésente dans le champ politique et objet de tous les scrutins électoraux tant nationaux que locaux. Le sentiment d'insécurité est croissant, particulièrement au moment où la France connaît les attentats les plus meurtriers de son histoire. Les attentats commis en 2015, à Charlie hebdo au mois de janvier, dans le département de l'Isère au mois de juin et à Paris le 13 novembre, dans le prolongement des assassinats perpétrés par Mohamed Merah en 2012, ont rappelé la réalité de la menace terroriste sur le territoire français. Dans ce contexte, la sécurité intérieure s’avère à la fois en France et aux Émirats Arabes Unis un élément vital pour attirer les investisseurs étrangers, sachant que les deux pays constituent depuis des décennies, à proportion variable, deux plates formes pour les échanges et les investissements au niveau mondial.

    Abdel-Wahab Tahraoui, Les élites intellectuelles et politiques engagées du Mouvement Culturel Berbère (M.C.B.) d'avril 1980 en Algérie, thèse soutenue en 2020 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Patrick Legros, membres du jury : Armel Huet (Rapp.), Stéphane Callens, Gilles Ferréol et Maryse Gaimard  

    Notre contribution se propose, dans un premier temps, de rapporter les différentes définitions et catégories des « intellectuels » et des « élites ». Pour ce faire, nous avons entrepris une analyse descriptive d’un corpus de textes afin de percevoir le rôle et la place de ces catégories dans la société.Dans un deuxième temps, cette analyse a permis d’aborder plus précisément la question des « élites berbéristes kabyles », et de comprendre leur apparition soutenue par la renaissance de l’identité berbère durant les années 1920, renforcée également par les travaux d’intellectuels comme Bensedira et Boulifa ayant repris et enrichi les travaux de l’ethnologie et de l’ethnographie coloniales. Pour exemple, par l’intermédiaire de cet apport, la majorité des « élites politiques kabyles », au sein de l’« Étoile Nord-Africaine » (E.N.A.), a été imprégnée par cet éveil. Cela explique aussi l’importance du lien entre « l’Histoire ancienne » et « l’Histoire contemporaine de l’Algérie » : la première a marqué des générations entières de kabyles, en particulier durant l’émergence du « Mouvement Nationaliste Algérien » et du « militantisme nationaliste et berbériste kabyle » dans la métropole parisienne. Ces mouvements ont imprégné cette histoire et ont constitué un cadre local et spécifique à la Kabylie qui a toujours été l’épicentre des révoltes et des mouvements de contestation et de revendication. Ainsi, le « Mouvement Berbère » s’est manifesté à travers certains aspects et événements comme la « Crise anti-berbériste » (1949).Cette analyse théorique et cette partie historique ont permis de comprendre, dans une troisième partie, le comportement des « élites intellectuelles et politiques engagées du "Mouvement Culturel Berbère" (M.C.B.) pour l’identité berbère » dans la société kabyle et algérienne, tout en s’appuyant sur des données empiriques : des entretiens et des tables rondes, en vue de diagnostiquer le degré et la continuité de l’engagement des militants du M.C.B. à travers leurs parcours, et en prenant comme échantillon, entre autres, les « 24 détenus du Printemps Berbère d’avril 1980 »

    Loukou Djedri, La lutte internationale contre le financement du terrorisme, thèse soutenue en 2020 à Paris Est sous la direction de Sylvie Ciabrini, membres du jury : Jean-François Akandji-Kombé (Rapp.), Françoise Vasselin et Hélène Tourard    

    La multiplication des actes terroristes dans le monde et le renforcement des réseaux terroristes mettent en lumière la triste réalité selon laquelle le terrorisme constitue l’une des principales menaces de notre société actuelle. L’un des principaux moyens de combattre efficacement cette menace est de supprimer ses sources de financement. Le combat contre le financement du terrorisme requiert une stratégie d’actions communes mise en œuvre par l’ensemble des acteurs afin de renforcer la sécurité internationale. La communauté internationale ainsi que la majorité des organisations internationales et régionales se sont mobilisées pour réduire les risques de financement du terrorisme. Pour ce faire, le dispositif juridique a été complété par un ensemble de recommandations créé spécialement pour prévenir et réprimer le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ; il s’agit des recommandations LBC/FT conçues par le Groupe d’Action Financière (ci-après GAFI) et destinées à assister les États dans le renforcement de leurs actions de protection contre les crimes financiers.La présente recherche propose une évaluation de l’efficacité de cette réglementation récente dans le combat contre les finances des groupes terroristes et plus généralement son impact sur la protection de l’intégrité du système financier international. Notre étude propose une analyse de l’organisation actuelle de la lutte contre les crimes financiers qui est menée de façon intensive depuis bientôt 3 décennies. L’examen des progrès et du contrôle de l’application de la nouvelle réglementation nous apporte la certitude que le chemin est encore long pour priver les réseaux terroristes de leurs sources de financement.

    Mohamed Raef El Halabi El Kayal, La spécialisation internationale touristique et le changement climatique, thèse soutenue en 2020 à Toulouse 2 sous la direction de François Vellas, membres du jury : Carlos Santos (Rapp.), Laurence Tibère et Isabelle Durand-Zaleski  

    Le changement climatique est un phénomène d'actualité qui exerce des effets dont les conséquences touchent l'économie en générale et le secteur du tourisme en particulier. L'économie est guidée par plusieurs théories de spécialisation internationale dont la théorie de l'avantage absolu, la théorie de l'avantage comparatif, les dotations factorielles et les théories de cycle de vie de produit et de la destination touristique. Ces théories ne peuvent pas être modifiées dans le fond mais peuvent être, selon les cas, renforcées ou remises en causes par les analyses du changement climatique. Cette étude permettra d’analyser la situation actuelle du changement climatique et de ses effets ainsi que les prévisions à moyen et long termes. En parallèle avec l’étude de ces prévisions, une étude portera sur la situation des flux et recettes touristiques afin d’établir une comparaison de ces données par zone climatique. A partir de ces informations et de l’étude détaillée des théories de la spécialisation internationale, il sera possible de comprendre quelles sont les théories qui sont accentuées par les analyses du changement climatique et le tourisme et quelles sont celles qui sont remises en causes.

    Rania Al Jehni, Règlement des différends relatifs à l investissement dans le système de règlement des différends de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) : « Étude comparative entre l'arbitrage investisseur-Etat et les mécanismes de règlement des différends de l'OMC », thèse soutenue en 2018 à Paris Est sous la direction de Sylvie Ciabrini, membres du jury : Michèle Guillaume-Hofnung (Rapp.)  

    Les investisseurs étrangers dans les secteurs de services occupent une position particulière dans le droit économique international : ils sont couverts par des accords internationaux d'investissement ainsi que par des disciplines multilatérales sur le commerce des services. Contrairement à ce que la pratique actuelle suggère, les deux principales composantes du droit économique international, à savoir le droit commercial et le droit des investissements, fusionnent. Ils partagent non seulement des principes et des règles essentiellement équivalents, mais leurs disciplines s'appliquent également aux mêmes sujets et situations. Les accords internationaux d'investissement et les règles de l’OMC sur le commerce des services (disciplines de l'AGCS), bien que de nature très différente, présentent des principes communs qui favorisent l'investissement international dans les secteurs de services. En particulier, les deux ensembles d'accords consacrent des obligations de non-discrimination entre les investisseurs étrangers et nationaux dans les secteurs de services. Dans cette situation, les investisseurs étrangers profitent également des obligations que les deux ensembles d'instruments imposent aux États contractants. Ces instruments prévoient de solides mécanismes de règlement des différends en cas de violation de leurs obligations. Les investisseurs étrangers dans les secteurs de services peuvent donc avoir recours à deux mécanismes alternatifs de règlement des différends pour contester les mesures de leurs pays hôtes qui enfreignent les obligations internationales.L’OMC, contrairement au CIRDI, est beaucoup plus qu’un simple système de règlement des différends : l’OMC possède un élément institutionnel important qui a la capacité de fournir et d’appliquer les valeurs systémiques. Cette différence fondamentale entre le système de règlement des différends de l’OMC et d’arbitrage du CIRDI fournit une perspective analytique à travers laquelle l’étude évalue et compare la portée précise du chevauchement entre les disciplines du commerce et de l'investissement, ainsi que la capacité des parties privées à recourir à ces mécanismes de règlement des différends.Du point de vue méthodologique, deux approches sont concevables. Une analyse comparative et contextuelle : l'accent est mis sur les accords internationaux accordant la qualité pour les parties privées dans les procédures internationales de règlement des différends. L'attention est attirée sur le droit international du commerce et d'investissement, en comparant les principes, les règles et les mécanismes de règlement des différends du cadre de l'investissement international (y compris les accords qui définissent les relations d'investissement internationales) et le cadre d'investissement assez limité de l'OMC, principalement les dispositions pertinentes de l'AGCS. Une approche inductive, la jurisprudence est également pertinente. Un examen approfondi de la jurisprudence existante sur chaque sujet, afin de clarifier le sens de règles par ailleurs vagues et ambiguës et de répondre finalement à la question de savoir si les procédures de règlement des différends de l'OMC pourraient constituer une alternative valable pour le règlement des différends entre l'investisseur dans le secteur de services et l'État.

    Sania El Kadi, Le processus de transition constitutionnelle en Egypte de 2011 à 2014, thèse soutenue en 2018 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Michèle Guillaume-Hofnung, membres du jury : Walid Arbid (Rapp.), Daniel Dormoy et Leila Lankarani El-Zein  

    L’Égypte, ce territoire historique, au cœur d’une région sous tensions où les intérêts nationaux et étrangers s’entrechoquent et où le transit énergétique à travers le Canal de Suez est sous très haute surveillance, a destitué deux Présidents et mis en place et modifié deux constitutions, en passant par un régime islamiste qui a très vite été écarté par le peuple.J'effectue une étude qui associe l’aspect juridique, sociologique et politique de la période de transition constitutionnelle pour conclure mon travail avec la question qui suit: où se place l'Egypte de ce jour sur l'échiquier du Moyen Orient avec son nouveau régime ? cette transition a-t-elle permis l'instauration d'un régime démocratique, dans le sens occidental du terme?Quel regard porte l’Occident sur cette révolution ? Est-ce que l’arrivée du Président Abdul Fattah Al Sissi, ancien cacique du régime Moubarak, a vraiment donné un nouveau souffle au pays ? Que va apporter cette Egypte à la région du Moyen Orient et quel partenariat va t elle nouer avec l'Occident et précisément la France?

    Husam Alhaj Embarak, La séparation des pouvoirs dans le monde arabe , thèse soutenue en 2018 à Paris 10 sous la direction de Malik Boumediene  

    Le principe de la séparation des pouvoirs est l’un des plus importants fondements de la démocratie moderne qui reconnaît la suprématie de la loi. Ce principe est en effet un pilier essentiel dans la construction d’un régime politique démocratique basé sur la coopération et l’équilibres entre les pouvoirs. Platon, Aristote, John Locke, Montesquieu et Rousseau ont théorisé ce principe qui a ensuite été appliqué après les révolutions américaine et française. Son application représente l’une des plus garanties essentielles contre la tyrannie et le despotisme des gouvernants et l’assurance du respect des droits de l’homme et ses libertés, outre le fait de réaliser la justice. Par l’étude de ce principe, cette recherche se veut pour objectif de focaliser l’attention des juristes sur son importance au sein de la hiérarchie des fondements constitutionnels dans l’Etat. En outre, cette étude vise à mesurer l’intérêt des pays sujets de notre analyse (La Tunisie, l’Egypte, l’Algérie, la Libye et le Maroc) pour ce principe et son influence sur leurs constitutions. Ce qui permettra de déterminer si la séparation des pouvoirs y est théorique ou réellement mise en pratique, ainsi que les caractéristiques de l’application de ce principe dans ces pays.

    Husam Alhaj Embarak, La séparation des pouvoirs dans le monde arabe, thèse soutenue en 2018 sous la direction de Malik Boumediene, membres du jury : Chahira Boutayeb (Rapp.), Jean-Philippe Derosier, Robert Charvin et Kamel Hadi-Mohamed Almarache      

    Le principe de la séparation des pouvoirs est l’un des plus importants fondements de la démocratie moderne qui reconnaît la suprématie de la loi. Ce principe est en effet un pilier essentiel dans la construction d’un régime politique démocratique basé sur la coopération et l’équilibres entre les pouvoirs. Platon, Aristote, John Locke, Montesquieu et Rousseau ont théorisé ce principe qui a ensuite été appliqué après les révolutions américaine et française. Son application représente l’une des plus garanties essentielles contre la tyrannie et le despotisme des gouvernants et l’assurance du respect des droits de l’homme et ses libertés, outre le fait de réaliser la justice. Par l’étude de ce principe, cette recherche se veut pour objectif de focaliser l’attention des juristes sur son importance au sein de la hiérarchie des fondements constitutionnels dans l’Etat. En outre, cette étude vise à mesurer l’intérêt des pays sujets de notre analyse (La Tunisie, l’Egypte, l’Algérie, la Libye et le Maroc) pour ce principe et son influence sur leurs constitutions. Ce qui permettra de déterminer si la séparation des pouvoirs y est théorique ou réellement mise en pratique, ainsi que les caractéristiques de l’application de ce principe dans ces pays.

    Chady Hage-Ali, La mission évangélique américaine et le monde arabo-musulman : une histoire géopolitique de la rencontre islamo-chrétienne du XIXe siècle à nos jours, thèse soutenue en 2017 à Valenciennes sous la direction de Mokhtar Ben Barka, membres du jury : Blandine Chélini-Pont (Rapp.), Sébastien Fath  

    L’histoire de la mission évangélique américaine et de son influence sur la politique américaine au Moyen-Orient depuis le début du XIXe siècle demeure largement méconnue du grand public. Pourtant, les missionnaires ont fortement contribué à l’ouverture de leur pays au monde et à son positionnement comme acteur majeur de la scène internationale. Dans les provinces ottomanes, leurs apports en matière d’éducation, de santé, de culture et d’action sociale furent souvent plus significatifs que leurs résultats en matière d’évangélisation. En partant du postulat que l’influence des missions chrétiennes sur les choix politiques reste relative au cours de l’histoire, notre thèse entend distinguer la responsabilité des missionnaires et des leaders religieux du rôle joué par Washington dans l’apparition des crises et des conflits qui secouent le Moyen-Orient et le monde arabo-musulman. Elle examine les causes de l’échec à évangéliser massivement et à implanter les valeurs laïques et démocratiques. Elle souligne également les ambivalences et les divergences qui traversent le protestantisme américain, les attitudes, les représentations et les pratiques des évangéliques et du gouvernement américain à l’égard de l’islam, d’Israël, des nations arabes et musulmanes.

    Martin Hernandez Bastar, Évolution et perspectives des petites et moyennes entreprises (PME) dans la phase néo-libérale mexicaine, 1982-2013, thèse soutenue en 2016 à Paris Est sous la direction de Jean Avenel, membres du jury : Elvira Lussana (Rapp.)    

    Il est nécessaire d’effectuer de profonds changements pour adapter les pays aux nouveaux paradigmes universels reconnaissant aux économies sans frontières une modernisation démocratique. La tâche à peine en partie terminée implique d’orchestrer des réformes qui recouvrent depuis les systèmes juridiques et de justice, la formation des réseaux actif de sécurité sociales, la lutte contre la corruption, jusqu’à la supervision bancaire modernisée. Par ailleurs, la tâche de la politique économique ne consiste pas seulement à produire plus avec une efficacité hors du commun, sinon à articuler une société moyennement équitable, à faire en sorte que démocratie et marché s’équilibre entre eux, refluant le despotisme du pouvoir politique absolu ou le darwinisme polarisant de marché, à équilibrer l’ajustement vers l’extérieur, l’adaptation aux marchés universels, avec l’ajustement vers l’intérieur qui compense et ouvre des opportunités aux entreprises, aux travailleurs et, en général, aux groupes perdants du changement. Ensembles, au cours de ces années, on a appris que le développement est possible, mais pas automatique, que celui-ci n’assure pas toujours la diminution de la pauvreté, que les peuples doivent être non seulement bénéficiaires, mais participer également a leur propre progrès.

    Gilles Grienenberger, Anthropologie des pratiques politiques Mohawks de Kahnawake, Canada : pouvoir, identités, subjectivations, thèse soutenue en 2016 à Strasbourg sous la direction de Éric Navet, membres du jury : Olivier Servais (Rapp.), Gaëlle Lacaze et Roger Somé    

    Nous proposons dans cette thèse une étude des phénomènes politiques dans la réserve mohawk de Kahnawake au Canada. Nous fondons notre interrogation sur des données croisées du symbolique et de la praxis, du perçu/vécu et des dimensions pragmatiques étayées par différents aspects de la culture matérielle. Ce projet d'anthropologie politique, qui fait des ontologies, des phénomènes de subjectivation et des pratiques les axes principaux de recherche, nous invite à investir autant les cadres normatifs et idéels que les dynamiques structurelles qui animent la communauté et ces différentes institutions. Nous souhaitions nous détacher des études qui se fondent sur des paradigmes construits à partir d'une dyade antagoniste tradition/modernité, authenticité/rupture, etc. De même, nous avons rompu avec des travaux qui pointent essentiellement les aspects fonctionnels du politique et des institutions. En serrant au plus près ce vaste ensemble, qui embrasse une variété de champs, nous postulons l'existence d'une mécanique sociale, politique et spirituelle cohérente capable d'épouser les courbes irrégulières de la vie de cette population, marquée par des angles aigus qu'ont dessiné la colonisation et ses conséquences.

    José Higinio Morales Gramajo, Genèse et maintien des principes fondateurs chez les Mayas actuels : étude des systèmes cognitifs et espaces de représentation symbolique, thèse soutenue en 2015 à Strasbourg sous la direction de Éric Navet, membres du jury : Bonaventure Mve-Ondo (Rapp.), Roger Somé    

    Chez les Mayas Actuels (MA), de nombreux symbolismes révèlent des symétries brisées qui laissent penser à une propriété du noyau de la matière, la rupture spontanée de symétrie. Ce travail, traite de la genèse et du maintien des Principes Fondateurs (PF) chez les MA. Un savoir, issu d’une certaine connaissance de la matière, porterait ces PF à travers le temps, par répétition, en se transmettant chez les MA au moyen de leurs Espaces de Représentation Symbolique. La Matrice de Référence Maya, une Matrice Ontologique du Savoir particulière, sous-tendrait leurs PF. L’exploration de leurs modes de vie montre comment ces PF nourrissent le moi en tant que substrat permanent et façonnent le sujet transcendantal. Les supports pédagogiques semailles du maïs, tissus et cérémonies traités révèlent l’existence d’un habitus particulier, la cosmovision des MA, et permettent de savoir où, pourquoi et comment s’accomplissent la genèse et le maintien de leurs PF.

    Catherine Mouandjouri, La diplomatie traditionnelle des Atègè du Gabon, thèse soutenue en 2015 à Strasbourg sous la direction de Éric Navet, membres du jury : Antigone Mouchtouris (Rapp.), Joseph Tonda et Elikia MBokolo    

    Mon étude porte sur la diplomatie en Afrique, elle vise notamment l'analyse du phénomène diplomatique dans les sociétés traditionnelles d’Afrique centrale. En partant de l’exemple des Atègè du Gabon, je m’intéresse aux mécanismes de prévention et de résolution des conflits dans l’Afrique précoloniale et de la transposition desdits mécanismes dans le contexte actuel. En effet, l’Afrique est perçue aujourd’hui comme un continent « non- diplomatique » c’est-à-dire comme le continent de la guerre et des conflits armés. J’aborde les rapports entre les sociétés traditionnelles d’Afrique, dans une perspective nouvelle, qui réfute l’idée répandue par des nombreux auteurs et observateurs selon laquelle les rapports entre ces sociétés ont toujours été conflictuels. L’idéologie de la violence en Afrique mérite d’être abordée et observée avec un regard éclairé. Pour reprendre une expression chère à Marc Augé, je dirai que la situation de conflits en Afrique contemporaine est un « non-lieu », dans le sens où les transformations excessives des conflits modernes ne sont ni l’apanage, ni le propre de l’Afrique ; elles appartiennent à la modernité. J’ajouterai au concept « non-lieu », celui de « politique » pour signifier le « non-lieu politique » car la transformation majeure de la politique africaine se dessine dans les années 1950, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Après des siècles de domination coloniale, ce continent se caractérise par les États affaiblis héritiers de frontières coloniales artificielles et d’oppositions entre groupes linguistiques. L’Afrique est par conséquent dans un non-lieu politique ; l’africain n’a plus de lieu anthropologique politique, il vit l’organisation politique et sociale comme une donnée de l’extérieur qui s’est imposée à lui sans tenir compte des réalités. Le lieu offre à chacun un espace qu'il incorpore à son identité, dans lequel il peut rencontrer d'autres personnes avec qui il partage des références sociales. Cependant, l’africain oscille entre la vie politique traditionnelle autochtone et la vie politique occidentale qui lui est imposée et dont il ignore les mécanismes d’appropriation. L’intérêt de mon étude réside dans la contestation de la vision internationale des conflits dans laquelle les notions de paix et de stabilité territoriale en Afrique ont ignoré la dimension anthropologique locale dont l’importance est incontestable de nos jours. Dans un souci de lutte collective contre les conflits en Afrique, l’étude présente une piste d’analyse sur la recherche de la paix, en faisant intervenir l’importance de la culture et de la civilisation africaines comme moyens efficaces de stabilité politique dudit continent.

    Maxime François, Les conflits verts, vers une nouvelle typologie des conflits liée aux ressources naturelles, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3 sous la direction de Olivier Échappé, membres du jury : Jean-Paul Joubert (Rapp.), Jean Dhommeaux (Rapp.)    

    Le continent africain est aujourd’hui le théâtre de nombreux conflits caractérisés par une distribution inégale des « ressources naturelles ». Il est aujourd’hui avéré que les risques environnementaux tels que la pollution, les changements climatiques, ou la désertification font peser une menace supplémentaire sur les populations et les écosystèmes afférents. Le débat sur la « sécurité environnementale » a connu une expansion fulgurante en l'espace d'une vingtaine d'années, d'où tout notre intérêt de comprendre ses origines, ses fondements et les différents discours s’étant construits autour de cette notion. Pour autant le concept de « conflits verts » n’a jamais été analysé en profondeur en tenant compte des nombreux exemples touchant le continent africain, et ceci à la lumière de la constitution d’une nouvelle typologie afin de capturer ces nouveaux conflits contemporains d’une manière davantage efficiente.Notre recherche se donne ainsi pour objectif de comprendre en quoi et comment l’ « environnement » et les « ressources naturelles » comme nouveaux facteurs de puissance ont influé les conflits africains aux cours des dernières décennies. Nous aurons à cœur de mettre en lumière l’évolution du concept traditionnel de « sécurité » sur la base des discours changeants parmi les milieux politiques du XXe siècle. Enfin ceci impliquera par essence des discussions tenant à une amélioration de l’efficacité des mécanismes de prévention et de résolution tels qu’appréhendés aujourd’hui par la Communauté internationale, la création des « casques verts » et la notion de « crime environnemental » démontrant les limites en la matière.

    Thierry Randretsa, Bombardement aérien et norme d’immunité des non-combattants, thèse soutenue en 2013 à Lyon 3 sous la direction de Olivier Échappé, membres du jury : Michel Bergès (Rapp.)    

    Norme séculaire et universelle, l’immunité des non-combattants a été gravement affectée par l’avènement de l’arme aérienne. L’introduction de la troisième dimension dans la guerre a permis d’attaquer des objectifs à l’arrière des lignes de front. Dans le contexte de la guerre totale, le bombardement stratégique a érigé la population et les biens civils en objectifs militaires afin de porter atteinte au moral de la première et de hâter la fin du conflit. Le résultat a été le massacre de millions de civils pour un bilan militaire plutôt mitigé. Ces bombardements tranchent avec la pratique actuelle par laquelle les États-majors s’efforcent de prévenir au maximum les dommages collatéraux. Comment expliquer un tel gouffre dans la manière d’envisager le bombardement aérien ?La population est devenue le centre de gravité des conflits contemporains. Que ce soit dans les interventions humanitaires ou dans la stratégie de la contre-insurrection, il convient de la préserver et de la conquérir sous peine de voir la mission échouer. Cette approche est exacerbée par la géographie moderne de la guerre se déroulant au sein de la population. Elle est compliquée par l’asymétrie morale opposée par les belligérants non-étatiques, se distinguant peu des civils et opérant à proximité ou à l’intérieur de zones peuplées. Dès lors, un paradigme de la modération s’applique aux bombardements aériens poussant parfois le commandement à aller au-delà du droit international humanitaire, là où, pendant une bonne partie du XXème siècle, ils étaient encore soumis au paradigme de la force de la guerre traditionnelle.

    Malika Bousselham, L'identité culturelle algérienne, de la colonisation à l'indépendance. Entre réalités historiques et exigences politiques, thèse soutenue en 2013 à Lyon 3 sous la direction de Olivier Échappé, membres du jury : Amin Zwī    

    « Nous ne savons plus si nous sommes Arabes, Berbères ou Français », déclara le président de la république algérien Abdelaziz Bouteflika.Cette étude sera consacrée à éclaircir plusieurs points concernant l’identité culturelle algérienne avant et après l’indépendance. Le but n’est pas de relater l’histoire de l’Algérie, travail qui a déjà été effectué par d’imminents historiens français et algériens ; le but est surtout de démontrer qu’une histoire aussi riche, aussi variée, aussi complexe, aussi prestigieuse, ne peut être effacée, confisquée, au détriment d’une histoire soi-disant représentative de l’unité nationale, une histoire étroite, mutilée et appauvrie, telle qu’elle est conçue actuellement en Algérie. Il ne s’agit pas non plus de dénigrer les éléments reconnus officiellement de l’identité culturelle algérienne, à savoir l’islam et la langue arabe, vu qu’ils font réellement partie du paysage ethnoculturel du pays, mais plutôt de démontrer que d’autres éléments, plus inconnus ont contribué à faire de l’Algérie ce qu’elle est aujourd’hui. Il est temps de lever le voile, de comprendre et de savoir que l’Algérie est une terre qui a existé pendant des millénaires, sur laquelle sont nées et se sont développées des civilisations, qu’elle en a accueilli d’autres, et qu’en dépit de farouches résistances, s’en est imprégnée de manière telle que sa mutation a été pratiquement perpétuelle tout au long de ces millénaires. En fait, celui qui veut connaître l’Algérie doit étudier plusieurs siècles avant l’Algérie et cinquante années d’Algérie algérienne.

    Ndjaha Ngabo, Etude du désarmement dans le contexte de recomposition du paysage international, thèse soutenue en 2013 à Lyon 3 sous la direction de Mireille Couston, membres du jury : Alioune Badara Fall (Rapp.)    

    Le désarmement est l’un des axes stratégiques primordiaux de la politique internationale. Il se pose, de manière récurrente, la sempiternelle question de son rapport à la paix, à la sécurité internationale et au développement. Car, le désarmement est, indubitablement, un maillon essentiel de la chaîne indispensable pour bâtir un monde débarrassé de menaces et de risques consécutifs à une militarisation à outrance. Son sucés ou son échec est lié à la configuration du monde. C’est une question de volonté politique dont les États sont les acteurs majeurs. La mutation du contexte international relance la problématique du désarmement. Car, le désarmement vise à éliminer les armes dont l’accumulation constitue une source de tension internationale. Il concerne la réduction du format des armées, la contraction des dépenses militaires et le contrôle du transfert de la technologie militaire. Il permet de libérer à des fins pacifiques des ressources nécessaires à d’autres secteurs de l’économie. L’histoire du désarmement révèle des pratiques, parfois, unilatérales et coercitives. La mise en œuvre du désarmement n’est possible que lorsque, se manifeste une volonté dédiée à sa concrétisation. Il existe un lien entre les dépenses consacrées aux armements et le développement économique et social. Cependant, la diminution de l’influence incommensurable des complexes militaro-industriels, la reconversion des industries de défense conditionnent aussi le désarmement. La coopération multilatérale et la mutualisation des moyens restent des possibilités de garanties pour un désarmement efficient et efficace.

    Alohoutadé Alexandre Gbechoevi, De la gouvernance et du développement de la république du Bénin en vue de la Concorde (1960-2010) : échecs, enjeux et perspectives, thèse soutenue en 2011 à Lyon 3 sous la direction de Jean-Paul Joubert et Svebor André Dizdarevic, membres du jury : Edmond Jouve (Rapp.), David Cumin    

    La thématique de la gouvernance et du développement en vue de la concorde en République du Bénin (1960-2010) nous permet de comprendre que les échecs à l’union ou à l’unité en République du Bénin sont déjà des entorses à l’unification. Les Béninois n’ont jamais réussi à être sincères les uns vis à vis des autres. Les jeux de trahison qui ont existé entre eux depuis les temps royaux où les affres de guerres ont marqué négativement toutes les parties belligérantes ont perduré jusqu’aux temps modernes. Et, c’est l’absence de ce pardon réciproque pour une sincère réconciliation qui occasionne les crocs en jambes à la gouvernance concertée et concordante dans notre pays. Cette situation est source d’instabilité politique et sociale. Elle a développé des comportements tribalistes et ethniques qui se mutent en individualisme outré chez les concitoyens quoiqu’en soient les types de régimes politiques que nous engrangeons. Or, aucune économie ne peut être prospère si elle ne tient contre du vrai sens de l’équité. C’est ce qui occasionne le sous- développement de la République du Bénin. Les théories classiques de l’économie (« croissance d’abord, redistribution ensuite » de Lewis) échouent dans notre cas. Celles dites extrémistes (« redistribution d’abord, croissance ensuite ») échouent de même que celles relevant des modèles réformistes (« redistribution et distribution ou satisfaction des besoins humains essentiels »). Il faut donc décrire des perspectives d’amélioration de la qualité des ressources humaines, de l’économie, de la forme de gouvernance … en vue de la concorde pour l’échéance présidentielle de 2011-2016 et des suites possibles de gouvernance en République du Bénin.

  • Olivier Galon, La France face à la crise migratoire actuelle : résignation ou possibilité(s) d'action. L'exemple de la Gendarmerie, thèse soutenue en 2023 à Université Paris Cité sous la direction de Pascal Chaigneau, membres du jury : Philippe Lagrange (Rapp.), Ludovic François (Rapp.), Jean-Vincent Holeindre, Derek El Zein et Sylvie Ciabrini  

    Le continent européen est aujourd'hui confronté à une crise qui dépasse les simples frontières des pays qui le composent. Alors même que ces derniers ont choisi de libéraliser les déplacements entre eux, la France constate aujourd'hui la crise qui la frappe de plein fouet. Droit national et international limitent ou encadrent, formellement ou théoriquement, le champ d'action de l'État et de ses représentants, qu'il s'agisse de l'hypothèse de repousser les navires surchargés de migrants comme de refuser à ces derniers le droit de rester sur le territoire. Les accords de Schengen et le traitement de la problématique migratoire par l'Union Européenne semblent aujourd'hui montrer leurs limites et chaque nation se doit de reprendre la main, en réinventant au besoin la façon de s'unir avec ses voisines. Accueillir dignement celles et ceux qui arrivent légalement sur le territoire national est une question de principe mais aussi de respect de la personne humaine tout autant que de nos concitoyens. Des Alpes-Maritimes à la Basse-Normandie, des Pyrénées orientales à l'Alsace, de jour comme de nuit, par des schémas d'action différents mais toujours dans le respect du droit, les unités élémentaires de la Gendarmerie Nationale sont en première ligne, à l'œuvre, pour empêcher les entrées irrégulières sur le territoire ou identifier les personnes en situation irrégulière sur le territoire national au regard du droit au séjour. Qu'il s'agisse de prodiguer des conseils ou avis à distance, de créer une équipe dédiée au traitement des procédures administratives liées à l'immigration irrégulière ou de laisser à la manœuvre les unités de terrain, de surveiller et planifier le retour forcé, de traiter cette matière au milieu des procédures traditionnelles, chaque groupement de gendarmerie départementale s'adapte et tente de faire de son mieux avec les moyens humains et légaux mis à sa disposition pour lutter contre l'immigration irrégulière. Nombreux sont les organismes existants qui paraissent pouvoir apporter une solution si l'on se contente de faire des déclarations sans étudier dans le détail leurs attributions. Il s'agit d'ailleurs souvent d'organisations supranationales existantes ou rêvées mais aucune n'apporte de réponse définitive. Il est plus facile de dire que la solution viendra de l'union européenne, impliquant des négociations et un délai de mise en œuvre long, pour ne pas avoir à se saisir à bras-le-corps d'une difficulté, plutôt que de chercher des solutions plus immédiates mais moins populaires. Nombreuses sont les idées qui ont germé pour chercher une solution à une crise latente dont on ne voit pas la fin. La montée en puissance de FRONTEX pourrait laisser à penser que la solution miracle est en train d'apparaître. Mais est-ce véritablement le cas ? Rien n'est moins sûr. Réformer la législation existante, renforcer le contrôle aux frontières terrestres, maritimes et aériennes, développer et croiser les fichiers, collaborer plus avant avec les États coopérants tout en étant fermes avec ceux qui se montrent particulièrement réticents à récupérer leurs ressortissants sont autant de pistes pour combattre l'immigration clandestine. Car une fois le migrant arrivé sur le territoire européen, il obtient la garantie quasi-certaine de rester et de ne jamais repartir. Nous pouvons retrouver les moyens d'agir, ne pas céder au renoncement, ne pas être résignés mais des mesures juridiques fortes et politiquement impopulaires seront nécessaires. Mais il faut faire un choix. "Il y a, en effet, dans le monde trop de drames, de pauvreté, de famine pour que l'Europe et la France puissent accueillir tous ceux que la misère pousse vers elles. Aussi bien, et si pénible que cela soit pour les fonctionnaires quotidiennement confrontés à des situations humaines déchirantes, nous faut-il résister à cette poussée constante." (Michel ROCARD)

    Franck Olivier Allessie, Contrats de Partenariat Public Privé et enjeux juridiques et géoéconomiques en Afrique de l'Ouest : analyse comparée avec la pratique CEMAC, thèse soutenue en 2022 à Université Paris Cité sous la direction de Pascal Chaigneau, membres du jury : Jean-David Avenel (Rapp.), Christian Mestre (Rapp.), Derek El Zein  

    La présente recherche, qui part du constat de la généralisation et l'intensification des mécanismes de partenariat public-privé en Afrique francophone, porte sur les analyses juridiques et les enjeux géoéconomiques de l'applicabilité des PPP en zone UEMOA et CEMAC. Ce qui constitue sa plus-value. L'étude, après avoir mis clairement en lumière les cadres normatifs et dispositifs institutionnels liés à l'applicabilité des PPP, aide à comprendre comment et pourquoi les investissements, les financements privés internationaux pour la conception, la réalisation, la gestion des grands projets structurants, des infrastructures sociales, économiques, par ces contrats, orientent et influencent la politique, la souveraineté des Etats de l'espace CEMAC et UEMOA. Cette situation, débouche sur une évaluation des PPP, qui permet au bout du compte de leur assigner de nouveaux objectifs, pour une meilleure efficacité et rentabilité de ces mécanismes dans les espaces étudiés. Par une approche comparative, deux (2) pays ont été retenus dans chaque zone, du fait aussi de leur niveau d'expérimentation ou d'applicabilité des partenariats public-privé. Il s'agit du Sénégal et de la Côte d'Ivoire pour la zone UEMOA, du Cameroun et du Gabon pour ce qui est de l'espace CEMAC. L'étude s'appuie sur les principales grilles théoriques explicatives de l'applicabilité des PPP et de ses enjeux géo-économiques dans les espaces étudiés : le Nouveau management public, la théorie des coûts de transaction, la théorie de l'agence, la théorie des choix publics comme principaux fondements théoriques des PPP.

    Jérôme Evrard, Le rôle des Nations unies en matière de sécurité intérieure : un cadre d'analyse des opérations de maintien de la paix depuis 1999, thèse soutenue en 2020 à Université Paris Cité sous la direction de Pascal Chaigneau, membres du jury : Daniel Dormoy (Rapp.), Sylvie Ciabrini (Rapp.)  

    L'ONU, souvent qualifiée de bureaucratie immobile, est à l'inverse une organisation en mouvement capable d'adapter sa structure organisationnelle et ses modes d'action selon les orientations données par les Etats-membres dans un contexte d'évolution permanente des crises qui menacent la paix et la sécurité internationales. Face à la multiplication des conflits intraétatiques, l'ONU a dans la période contemporaine accordé une place essentielle aux acteurs de la sécurité intérieure en complément de l'action militaire conventionnelle. La police des Nations unies (UNPOL) représente désormais la colonne vertébrale des opérations de maintien de la paix dans le cadre d'une approche intégrée qui inclue les aspects judiciaires et pénitentiaires. La première partie de cette recherche vise principalement à s'interroger sur la nature politique de l'engagement des Nations unies en matière de sécurité intérieure. La deuxième partie repose ensuite sur l'observation des structures qui ont permis à l'ONU de produire des effets dans ce domaine. Enfin, la troisième partie envisage les perspectives offertes aux acteurs intergouvernementaux dans le domaine de la police et de l'état de droit au regard des limites posées par les stratégies de puissance et la souveraineté des Etats.

    Lagnona Dina, La relation franco-malgache face aux nouveaux enjeux géopolitiques dans le sud-ouest de l'océan indien. La relation d'une présidence à un État (1990-2009), thèse soutenue en 2020 à Lyon sous la direction de David Cumin, membres du jury : Pierre Pascallon (Rapp.), Pascal Chaigneau (Rapp.), Josepha Laroche    

    Le sud-ouest de l’océan Indien se présente comme une des zones d’influences traditionnelles françaises. Le maintien du leadership régional français passe par l’établissement de relations stables et amicales avec les États francophones riverains. L’ambition de la France est, de demeurer le principal partenaire de tous les États insulaires de l’océan Indien occidental. Considérée comme la porte de l’océan Indien, Madagascar figure parmi ces derniers. L’instabilité politique malgache fragilise la relation franco-malgache. Opérant des calculs coûts/avantages qui répondent aux impératifs nationaux, les officiels malgaches réorientent la politique étrangère à chaque nouvelle présidence .A ce titre, l’instabilité est l’une des spécificités de la relation franco-malgache. Remettant en cause la pérennisation de l’influence française à Madagascar, elle peut par conséquent, irradier la zone dite du « lac francophone ». Pour l’Etat français, il est impératif de maintenir Madagascar sous influence française. Cette ambition française répond aux objectifs en matière de politique étrangère post-bipolaire : à savoir la pérennisation de la puissance (moyenne) française dans certaines régions dans un monde oligopolaire. Endiguer, l’influence des nouvelles puissances telles que la Chine ou l’Afrique du sud à Madagascar et dans la région est impossible. Il s’agit pour la France de consolider les relations établies en vue de maintenir le statu quo post-guerre froide.

    Anh-Tho Andres-Hoang, Restructuration des entreprises publiques au Vietnam, thèse soutenue en 2019 à Paris Est sous la direction de Jean-David Avenel, membres du jury : Elvira Lussana (Rapp.), Amina Djedidi et Khac-Nhan Nguyen    

    La privatisation des entreprises publiques au Vietnam figure en tête des priorités de l’agenda politique du gouvernement vietnamien depuis l’annonce de la politique Doi-moi en 1987. Cette étude examine le processus de la restructuration des entreprises d’État pendant la période entre 1991 et 2012. La recherche se base sur les théories de la gestion de l’entreprise et du développement, en particulier sur la responsabilité sociale de l’État considéré comme un acteur économique. L’étude examine aussi le cadre macroéconomique vietnamien dans lequel la privatisation s’opère. L’objectif est de déterminer les facteurs conditionnels de réussite de ce processus, en prenant comme variable le degré d’intervention de l’État dans l’économie dans le contexte autant asiatique que mondial du changement.

    Issam Beya, La gouvernance plurale et la création de valeur globale et durable pour les entreprises : le cas des entreprises françaises cotées, thèse soutenue en 2018 à Paris Est sous la direction de Jean Avenel, membres du jury : Max Peyrard (Rapp.), Baiba Savrina-Cinovska (Rapp.), Sylvie Ciabrini    

    Notre recherche a mis en en exergue les limites de la gouvernance disciplinaire focalisée davantage sur la répartition de la valeur plutôt que sa création. Certains auteurs la qualifient de trop statique et court termiste car elle s’inscrit dans le modèle actionnarial qui trouve ses fondements dans la théorie de l’agence (Jensen et Meckling, 1976). Cette dernière centre l’analyse de la firme sur la relation qui unit l’agent (dirigeant) et le principal (l’actionnaire). Elle favorise la maximisation de la valeur actionnariale au détriment des autres parties prenantes. Cette pression est, pour de nombreux auteurs, à l’origine des scandales financiers (crise de 2000 et de 2007). Le principe de maximisation de la valeur actionnariale est aujourd’hui remis en cause. Dans l’approche partenariale qui trouve ses fondements dans la théorie de l’agence élargie (Fama et Jensen, 1983), l’entreprise n’as plus pour seule vocation la création de valeur pour les seuls actionnaires, mais pour toutes les parties prenantes. C’est ainsi que l’objectif est déplacé vers la maximisation la valeur globale (Blair, 1996). Malgré cette avancée théorique, la gouvernance d’entreprise abordent la question délicate de la création et la répartition de valeur à travers les relations entre le dirigeant et un ou plusieurs autres acteurs de l’environnement, qu’il s’agisse des actionnaires (cas du modèle actionnarial) ou des parties prenantes (cas du modèle partenarial). Parallèlement à ces deux théories, a émergé une troisième théorie, appelée théorie cognitive de la gouvernance.Notre recherche a exploré les mécanismes de gouvernance plurale (disciplinaire, cognitive et comportementale) dans la création la valeur globale et durable. Ce champ d’investigation a fait l’objet de plusieurs contributions théoriques, mais reste très peu exploré d’un point de vue empirique. Notre étude empirique a permis une remise en question de l’utilité et la fiabilité de la performance opérationnalisé par la maximisation de la valeur actionnariale car jugé trop statique et court termiste. Enfin, notre travail a étudié le positionnement des engagements RSE dans la performance et création de valeur globale comme mécanismes de gouvernance. On parle ainsi de la gouvernance responsable.

    Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khlil, L'union pour la Méditerranée , thèse soutenue en 2018 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Jean-Yves de Cara  

    Résumé confidentiel

    Rodolphe Monnet, La politique extérieure de l'Inde en Afrique, thèse soutenue en 2018 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Pascal Chaigneau, membres du jury : Ludovic François (Rapp.), Daniel Dormoy (Rapp.), Daniel C. Bach  

    Depuis 2001 et la recomposition des équilibres de puissance, l'Inde s'affirme comme l'un des acteurs qui compte dans un espace international de plus en plus multipolaire. Les mouvements de fond actuels provoquent une redistribution de cette puissance imposant de nouvelles alliances et de nouveaux jeux de pouvoirs. L'Inde n'est pas étrangère à cette tendance et encore plus depuis l'arrivée au pouvoir, en 2014, de l'actuel Premier ministre, Narendra Modi. Ce dernier conduit une politique extérieure ambitieuse pour que son pays accède à un statut de puissance mondiale. C'est dans ce cadre que se pose notre problématique qui est de savoir dans quelle mesure la place de l'Afrique dans la politique étrangère indienne permet-elle justement à l'Inde de parvenir à se hisser à ce statut de puissance. Pour y répondre, cette thèse investigue trois directions. D'abord, la place de l'océan Indien dans la relation indo-africaine doit rendre compte du rôle de l'Afrique dans la volonté indienne de faire de cet océan un espace pacifique et sécurisé sur lequel l'Inde puisse être un acteur incontournable face à des acteurs politiques puissants et hétérogènes. Ensuite, cette thèse s'attache à déterminer le rôle que l'Afrique joue dans la volonté de l'Inde d'être une puissance ayant une capacité d'influence politique sur la scène internationale au travers des instances internationales, de ses relations bilatérales avec les États africains et de la diaspora indienne installée dans ces pays. Enfin, cette recherche de statut passe par le champ économique et la nécessaire évaluation de l'empreinte économique que l'Inde souhaite imprimer en Afrique pour mieux asseoir ses capacités d'influence. Cette étude doit permettre de donner un éclairage sur la politique extérieure indienne à l'heure où les États-Unis réévaluent leur implication dans l'océan Indien, où la Chine met en place la « One Belt, One Road » et où l'Inde et le Japon viennent de s'unir pour proposer un nouveau partenariat à l'Afrique.

    Franz-Olivier Nabholtz, Problématisation prospective des stratégies de la singularité, thèse soutenue en 2018 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Pascal Chaigneau, membres du jury : Sylvie Ciabrini (Rapp.), Christophe Boutin (Rapp.), Daniel Dormoy  

    De la mondialisation à la globalisation, de la modernité à la postmodernité, de l"humain au transhumain : - la révolution numérique et technologique fait émerger des enjeux qui imprègnent notre quotidien au-delà même de ce que le sens commun peut imaginer. La massification des données, analysée comme la résultante d'une hyper-connectivité, liée à une convergence « big data-intelligence artificielle » pose la question de sa juste utilisation et répartition entre des acteurs privés très volontaristes (GAFA) et des institutions publics pour le moins dépassées, quant aux principes d'efficacité rationnelle représentant l'une des caractéristiques des datas. Une caractéristique prédictive qui correspond donc à un besoin vital des états. Une société humaine qui disposerait des connaissances précises de sa situation, pourrait faire des choix rationnels en fonction de scénarios prédictifs et n'agirait plus de la même façon et ne se normaliserait plus de la même façon. Si nous rejetons le transhumanisme dans sa dimension idéologique, nous prenons pour acquises les dimensions conceptuelles de la théorie dite de la singularité que nous problématisons dans ce travail par une analyse de l'information propre à une démarche d'intelligence économique, au-delà même de la pensée commune et d'un consensus hérité d'une école de pensée déductive qui s'est affirmée par la démonstration et imposée par une forme d'idéologie qui existe partout, si ce n'est dans les sciences sociales. La pensée inductive, dont la caractéristique première est la corrélation à vocation prédictive, verrait l'élaboration de scénarios probabilistes multidisciplinaires, audacieux et propres à la science politique, dont l'idée principale serait de détecter et d'anticiper, à l'instar de la médecine prédictive (c'est ce que nous dit la singularité), les grandes tendances sociétales et politiques futures. Cependant, la nature de ces travaux devra faire l'objet d'une indépendance totale. Le processus d'exploitation du big data par le biais d'algorithmes, hors processus traditionnels de validation scientifique, prendra appui sur un modèle nouveau, dans lequel la démonstration de la cause prendra sans doute une dimension quantique ou synaptique dans un futur proche, analysé ainsi, comme singulier.

    Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khlil, L'union pour la Méditerranée, thèse soutenue en 2018 sous la direction de Jean-Yves de Cara, membres du jury : Michèle Guillaume-Hofnung (Rapp.), Philippe Saunier (Rapp.), Kerstin von der Decken   

    Azzeddine Mellouk, Identité et réception numérique en milieu scolaire : usages et représentation du fait religieux à travers les réseaux sociaux, thèse soutenue en 2017 à Paris 8 sous la direction de Aïssa Kadri, membres du jury : Halim Bennacer (Rapp.), Gilles Ferréol (Rapp.)  

    La recherche porte sur une étude théorique des réseaux sociaux numériques dans l'état actuel des connaissances. La problématique est discutée en s’appuyant sur un large panel d’auteurs et de pensées allant des années soixante-dix jusqu’à nos jours. En effet, les réseaux sociaux qui sont passés de startup à multinationales au cours des années deux-mille ont radicalement changé le paysage des médias et de la communication entre les individus. À partir de ce constat, nous pouvons nous demander si l'utilisation des réseaux sociaux influence directement les constructions identitaires et sociales des adolescents ? En outre, cette étude démontre comment les identités fabriquées en ligne constituent par la suite, un facteur prépondérant dans la représentation sociale et identitaire des jeunes. L’élève adapte ses identités et ses datas au sein de ses espaces numériques par la réception faite, puis acquise des innovations techniques. Les données recueillies auprès des élèves et les hypothèses formulées dégagent des perspectives futures. En effet, les connaissances numériques du fait religieux circulant sur internet constituent un élément important dans la construction identitaire des élèves. C’est dans les espaces numériques que les élèves développent les datas identités. Premièrement de manière active par l’usage des réseaux sociaux numériques, puis de manière passive à travers les cookies et les recommandations par algorithme. Le rôle grandissant d’Internet dans le processus identitaire, avec l’usage massif des réseaux sociaux et des applications numériques de mieux en mieux maitrisées par les élèves, soulève un certain nombre d’enjeux éducatifs et pédagogiques. Autrement dit les enjeux et défis pour l’Éducation Nationale s’articulent autour de l’usage in situ et ex situ des espaces numériques.

    Meriem Khelifi, Le discours religieux dans les médias arabes : nouveau lieu de mobilisation, thèse soutenue en 2017 à Paris 8 sous la direction de Aïssa Kadri, membres du jury : Gilles Ferréol (Rapp.)  

    Il s’agissait dans cette thèse d’étudier comment le nouveau discours religieux produits par les prédicateurs dans les chaînes satellitaires religieuses peut donner lieu à l’expression d’une nouvelle forme de mobilisation. Cette étude a été menée dans le contexte des révolutions arabes, et plus précisément en Egypte, avec quelques aspects de comparaison avec l’Algérie. Les trois axes sur lesquelles nous avons articulé cette recherche sont le politique, la communication et le retour de l’acteur tel qu’il est identifié par A. Touraine. Prenant l’exemple du discours de Amr Khaled, l’un des prédicateurs les plus influents du monde arabo-musulman, nous avons analysé le discours produit et la réceptions qui en est faite directement auprès du public égyptien et plus largement par un public plus large, via les réseaux sociaux.

    Ley G. Ikpo, Côte d'Ivoire ˸ enjeux démocratiques : les acteurs politiques et leurs actions au sein de la société ivoirienne de 1940 à 2010, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Pascal Chaigneau, membres du jury : Aïssa Kadri (Rapp.), Daniel Dormoy (Rapp.)  

    La démocratie, selon le temps et l'espace, a été le commun de différentes civilisations. Plusieurs mouvements populaires ont été menés, afin de forger une véritable démocratie. Les réformes de 1936 du Front populaire en France permirent à la Côte d'Ivoire de fonder une classe politique et le PDCI tout seul dirigea le territoire jusqu'au 30 mars 1990. En 1999, Bédié fut renversé du pouvoir et remplacé par le Général Guei qui lui fut chassé du pouvoir confisqué par un mouvement de masse populaire, en octobre 2000. En septembre 2002, une attaque est lancée pendant que Gbagbo était en visite officielle en Italie. Le pays fut divisé en un nord musulman, et un sud chrétien. À la suite des accords de Linas-Marcoussis, de Prétoria et de Ouagadougou, des élections eurent lieu en 2010 et deux présidents en sortaient. Le Conseil Constitutionnel proclama Gbagbo, et Ouattara reconnu par la Commission Indépendante Électorale. Le pays une fut à nouveau déchiré. Gbagbo fut arrêté, le 11 avril 2011 et conduit à l'Haye, le 29 novembre, suivit de Blé Goudé 23 mars 2014, endroit où leur procès a continuellement lieu. Cependant, la démocratie ivoirienne reste toutefois une utopie comme dans le passé.

    Hanane Hazi, Appropriation et usage des technologies de l’information et de la communication dans la wilaya d’Alger : cas du téléphone mobile, thèse soutenue en 2016 à Paris 8 sous la direction de Aïssa Kadri, membres du jury : Belkacem Mostefaoui (Rapp.)  

    Notre recherche a présenté et analysé le phénomène d’appropriation ainsi que les modalités d’usages de la téléphonie mobile dans la ville d’Alger. Elle a soulevé la question des conditions de déploiement, de l'insertion et de la promotion de cet outil au sein de la société et pour cela, nous avons analysé les logiques de son utilisation en les situant dans son environnement institutionnel, organisationnel, social et culturel. Cette analyse suppose la prise en compte de la dimension socio-économique et culturelle du cadre social en démontrant l’influence des paramètres sociodémographiques (âge, sexe, lieu de résidence, statut socioprofessionnel) sur l’appropriation, l’usage ainsi que les représentations symboliques de chaque catégorie sociale à l’égard de cette technologie. Cela, en mettant la lumière sur l’impact de ce phénomène sur la société et la famille ainsi que ses répercussions sur la santé, l’environnement et la sécurité routière. La téléphonie mobile est un phénomène de société et une caractéristique des pays développés qui mérite d’être étudiée. Pour cela, nous réaliserons une enquête empirique fondée sur des approches de la sociologie des médias et la sociologie des usages afin de mieux comprendre les pratiques et les différents modes d’utilisation du mobile chez les utilisateurs algérois.

    Marion Tupler, Le Pacte mondial : pertinence normative et applicabilité effective, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Fereydoun A. Khavand, membres du jury : Daniel Dormoy (Rapp.), Hugues Portelli (Rapp.)  

    Face à l'intensification des flux et échanges liés à la mondialisation, et un besoin croissant d'un développement durable encadré, les Nations Unies ont mis au point il y a quinze ans une initiative collective : le Pacte mondial. Cette Déclaration en quatre volets regroupant les enjeux environnementaux, le respect des droits de l'Homme, les normes internationales de travail et la lutte contre la corruption, est alors analysée pour en mesurer l'efficacité et l'impact sur le développement. Il s'agit d'en comprendre les mécanismes et d'identifier les outils déployés dans l'application de cette norme de soft law appartenant au corpus législatif international.

    Pierre-Marie Faivre, Le traitement des questions de sécurité dans la région sahélo-saharienne : étude des approches malienne, nigérienne et burkinabè, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Pascal Chaigneau, membres du jury : Jean-Jacques Roche (Rapp.), Frédéric Charillon (Rapp.)  

    La récurrence des crises politiques et sécuritaires dans la région sahélo-saharienne continue de mettre en lumière les multiples facteurs d'instabilité qui la touchent. Plaçant l'État au centre de notre réflexion, nous verrons que, si ces fragilités peuvent être le fruit de facteurs exogènes, elles constituent surtout le résultat de décisions endogènes. Partant de ce constat, cette étude analysera les politiques mises en place par les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger, le cadre régional dans lequel elles s'inscrivent et les interdépendances qu'elles contractent. Face à la faiblesse de ces pays, la solution d'une approche régionale a été plébiscitée mais son efficacité se heurte à la défense des intérêts particuliers des États et de leurs gouvernants.

    Abdillah Msahazi, La préservation du système bancaire par la régulation : l'exemple du système bancaire comorien, thèse soutenue en 2014 à Paris 5 sous la direction de Gautier Bourdeaux, membres du jury : Luc Marco (Rapp.), Philippe Cadène (Rapp.), Youssouf Saïd-Soilihi  

    Cette Thèse de sciences de gestion, se propose d’élucider les difficultés que rencontrent les acteurs du système bancaire comorien et apporter des solutions afin de lui garantir sa solidité, stabilité et enfin sa pérennité. Elle est divisée en deux parties. La première porte plus particulièrement sur le cadre national et internationale du système bancaire comorien. La deuxième met en évidence les banques comoriennes confrontées à la transparence financière et aux exigences de supervision prudentielle. Le premier titre de la première partie, tâche à mettre en lumière l’organisation actuelle du système bancaire comorien inspiré du modèle français (chapitre 1) et l’apport du développement récent de la finance islamique (chapitre 2) afin de combler le retard de la banque conventionnelle. La réorganisation de la Banque Centrale des Comores et la mise en place de la banque islamique locale, peuvent contribuer au changement radical du système bancaire comorien. Le deuxième titre, permet au régulateur et prêteur en dernier ressort (Banque Centrale des Comores) de prendre le modèle des normes prudentielles internationales proposées par le Comité de Bâle (Bâle II et III), pour réguler le système bancaire comorien afin de lui garantir sa solidité, stabilité et enfin sa pérennité (chapitre 1). A travers ces recommandations du comité de Bâle, nous avons apporté des solutions en élaborant la Matrice Msahazi Credit Scoring Corporation, destinée aux analyses des données des banques comoriennes contre un risque endogène (Chapitre2). Nous avons aussi élaboré d’autres matrices que les banques comoriennes se serviront pour la notation interne, des risques de contreparties (entreprises et particuliers) afin de lutter contre le risque exogène. La deuxième partie de cette Thèse suggère deux autres solutions : la première est l’exigence de transparence financière des banques comoriennes (Pilier 3 : Bâle2 et 3) afin de lutter contre les malversations financières orchestrées par certains agents (titre I). Le premier chapitre introduit l’objectif de la communication financière de manière générale et la manière dont le comité de Bâle (Bâle 2 et 3) recommande les banques de communiquer leurs informations financières (méthodes d’évaluations des risques et fonds propres). Le deuxième chapitre propose aux banques comoriennes et aux autorités de contrôles, les techniques de notation financière pratiquées au niveau internationale pour distinguer le niveau de solvabilité de la contrepartie. La deuxième solution, nous avons donné à la Banque Centrale des Comores, des techniques pour renforcer la supervision prudentielle (Pilier 2, Bâle 2 et 3), (titre II). Le premier chapitre exige d’une part la direction et le conseil d’administration de la banque de définir les techniques de contrôles, d’indentifications, d’évaluations, gestions des risques et les objectifs de fonds propre à atteindre. D’autre part, l’autorité de contrôle (Banque centrale des Comores) doit passer au crible tous ces outils de contrôle. Au deuxième et dernier chapitre de la recherche, nous avons proposé à la Banque Centrale des Comores des nouvelles méthodes de supervision prudentielle afin de garantir la solidité, stabilité et pérennité du système bancaire. Nous avons l’espoir que l’ensemble de ces suggestions contribueront à préserver la solidité, stabilité et pérennité du système bancaire comorien afin de financer le développement de l’économie comorienne et sortir le pays de la pauvreté.

    François Gomis, Les nouveaux défis et enjeux de la politique étrangère de la France en Afrique francophone subsaharienne, thèse soutenue en 2014 à Paris 5 sous la direction de Pascal Chaigneau, membres du jury : Jean-Jacques Roche (Rapp.), Olivier Échappé (Rapp.)  

    Des années 1960 jusqu’à la fin de la guerre froide, voire au-delà, l’influence voire la prépondérance de la France sur les territoires francophones d’Afrique noire est presque totale. Cependant, en ce XXIème siècle naissant, la compétition mondiale dans la recherche de nouveaux débouchés et de la sécurisation de l’approvisionnement énergétique amène inexorablement les grandes puissances à entrer en ‘‘conflit d’intérêts’’ par la pénétration réciproque des « arrière-cours ». Ceci est particulièrement vrai pour la France qui voit des pays tels que les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil, la Turquie, les pays du Golfe, etc., faire une entrée fracassante dans une région géographique qu’elle considère depuis longtemps comme sa « chasse gardée » compte tenu des liens historique, linguistique et politique. Ces nouveaux défis et enjeux pour la politique africaine de la France se mesurent désormais, à l’aune des transformations à l’œuvre sur la scène internationale avec la mondialisation et l’émergence de nouvelles puissances du Sud. Les défis et les enjeux sont importants pour l’action extérieure de la France et sa place dans le monde, compte tenu de la concurrence féroce des nouveaux acteurs et des changements des sociétés africaines en cours. Néanmoins elle possède encore des atouts économiques, diplomatiques et stratégiques susceptibles de lui permettre d’élaborer, grâce à l’espace culturel francophone, un projet original, ambitieux et porteur d’espoir. Pour ce faire, il faudra répondre aux deux interrogations suivantes : Comment réformer cette politique traditionnelle basée sur des relations étroites et privilégiées avec les dirigeants africains sans toutefois compromettre les avantages comparatifs de la France sur place? Quelle stratégie politique mettre en œuvre pour identifier les véritables intérêts communs des Français et des Africains francophones, en tenant compte des opportunités et des menaces, et les développer dans un partenariat mutuellement bénéfique ?

    Ming Fei Gu, La diplomatie commerciale de la Chine : aspects juridiques, thèse soutenue en 2014 à Paris 5 sous la direction de Fereydoun A. Khavand, membres du jury : Sylvie Ciabrini (Rapp.), Daniel Dormoy (Rapp.), Pascal Chaigneau  

    La diplomatie commerciale de la Chine résulte d’un processus complexe. Étant donné que d’une part, elle est liée à son histoire, à sa culture et à sa géographie. D’une autre part, elle est vivement rattachée à son régime politique, à l’état de son économie et à son système juridique. Ce qui implique la mise en place d’importantes mesures d’encadrement juridiques et réglementaires émises par l’autorité législative de l’État. Cette thèse tente d’analyser la diplomatie commerciale de la Chine depuis 1978, à travers sa construction, ses règlements et ses pratiques, tout en privilégiant une approche juridique. L’enjeu principal de cette démarche est de mettre en œuvre une étude comparative entre le régime juridique commercial chinois et celui de l’OMC, afin de saisir le fondement juridique de la diplomatie commerciale chinoise. Ainsi, cette recherche se base principalement sur trois dimensions de la diplomatie commerciale chinoise : la dimension multilatérale (l’intégration dans l’OMC), la dimension régionale (la participation dans les organisations régionales comme l’ASEAN) et la dimension bilatérale (la conclusion des accords commerciaux bilatéraux). Enfin, une telle approche permet de mettre en exergue les avantages et les inconvénients de chacune de ces dimensions tout en tenant compte du contexte économique international difficile.

    Sonia Le Gouriellec, Régionalisme, régionalisation des conflits et construction de l'État : l'équation sécuritaire de la Corne de l'Afrique, thèse soutenue en 2013 à Paris 5 sous la direction de Pascal Chaigneau, membres du jury : Alain Gascon (Rapp.), Frédéric Charillon (Rapp.), Daniel C. Bach  

    En dépit de sa complexité analytique, la situation sécuritaire de la Corne de l’Afrique peut être soumise aux outils de la Science politique afin de mieux comprendre les interactions entre les différents acteurs. Cette recherche s’efforce d’analyser les ressorts d’une équation sécuritaire qui peut paraître insoluble : le régionalisme est-il aujourd’hui un prérequis à l’émergence d’une paix régionale ? Pour répondre à cette question il est nécessaire de comprendre quels rôles jouent les processus sécuritaires régionaux (régionalisation et régionalisme) dans la construction des États de la Corne de l’Afrique. Cette étude s’efforce d’étudier les interactions entre le régionalisme, fondement de l’architecture de paix et de sécurité continentale, la régionalisation des conflits, qui semble à l’oeuvre dans cette région, et les processus de construction/formation de l’État. Les rapports entre les trois termes de l’équation dépendent du contexte et des interactions entre les différentes entités composant la région (États, acteurs non étatiques qui se dressent contre eux ou négocient avec eux et acteurs extérieurs). Deux types de dynamiques sont mises en évidence au terme de cette étude : l’une endogène, l’autre exogène. Dans la première, nous constatons que les conflits participent à la formation de l’État. Ils sont en grande partie des conflits internes et montrent qu’il existe une crise dans l’État. Ces États dominent le processus de régionalisme qui tente de réguler la conflictualité régionale avec un succès relatif puisque les organisations régionales cherchent à renforcer ou reconstruire l’État selon les critères idéalisés de l’État wébérien vu comme source d’instabilité. Le processus exogène se caractérise par le rôle des conflits régionaux dont l’existence sert de justificatif au développement et au renforcement du régionalisme, perçu comme la réponse la plus appropriée à ces problèmes de conflictualités. Cette conflictualité a pour source l’État car celui-ci est perçu comme faible. Le régionalisme permettrait de renforcer les États et diminuerait leurs velléités de faire la guerre.

    Boubacar Fall Diao, La recherche hégémonique du président de la République du Sénégal et ses implications dans la conduite de sa charge sur les plans national et international, thèse soutenue en 2012 à Paris 5 sous la direction de Pascal Chaigneau, membres du jury : Philippe Decraene (Rapp.), Dominique Bangoura (Rapp.)  

    Depuis l’avènement en 1963 du régime présidentiel au Sénégal, on observe une concentration extraordinaire des pouvoirs par le président de la République. Les stratégies visant à renforcer la domination présidentielle sur le jeu politique ont ouvert la voie à une présidentialisation du régime qui a placé le titulaire de la charge suprême dans une constante quête hégémonique.Les incidences de cette dernière renseignent sur l’importance et la nature d’un leadership présidentiel qui est devenu le principal moteur du jeu politique sénégalais. Au demeurant, cette quête de domination a des implications, non seulement sur le plan national, mais également sur le plan international.Sur le plan national, les exigences de préservation et de renforcement du pouvoir présidentiel ont fait passer la Constitution au second rang dans la structuration du jeu politique au profit de la présidence de la République. En outre, l’hypercentralisation du pouvoir politique est devenue le mode de gestion érigé en vue de garantir la dépendance des acteurs du jeu politique vis-à-vis du pouvoir présidentiel.Sur le plan international, le leadership présidentiel s’exprime par la politique de puissance qui est menée. Le président sénégalais, conscient de sa légitimité démocratique, cherche à positionner son pays au rang de puissance incontournable sur la scène continentale. Il cherche également à exercer une plus grande influence à travers un leadership moral qui permet de compenser les faiblesses économiques, militaires, etc. du Sénégal par rapport à ses principaux concurrents à l’hégémonie continentale.

    Diassonama Kiesse Bouzanda, Dimension militaire de la présence chinoise en Afrique noire : contribution à l'étude de l'outil militaire dans la politique étrangère des Etats, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de David Cumin, membres du jury : Nicolas Haupais (Rapp.), Hervé Coutau-Bégarie (Rapp.)    

    La première décennie du XXIème siècle a été particulièrement marquée par le renforcement de la présence de la République populaire de Chine (RPC) en Afrique. En effet, Pékin est devenu un important partenaire du continent dans différents domaines de coopération (économique, commercial, militaire, culturel…). C’est ainsi que l’objet de cette recherche porte essentiellement sur la dimension militaire de la présence chinoise. Celle-ci reste encore peu étudiée contrairement à celle des Etats-Unis, de la France et de l’URSS autrefois. L’étude qui convoque la pensée stratégique chinoise et les théories de relations internationales, tente de cerner les enjeux, les contours et les évolutions de la dimension militaire chinoise dans un contexte de bouleversements et de rivalités stratégiques (1960-2010). Aussi, l’étude s’intéresse aux différents choix stratégiques opérés. Cet effort de compréhension ne porte pas que sur la seule Chine, l’Afrique y est aussi pleinement prise en compte. La réflexion se prolonge avec l’analyse décisionnelle de la politique étrangère de défense, grâce notamment à une approche que nous avons qualifiée d’hybride, une combinaison du modèle rationnel et de l’approche bureaucratique de la décision. Ainsi, dans le cas chinois et africain, la décision en politique étrangère n’est pas le seul fait du Président, bien qu’il en soit un acteur prééminent. De nombreux acteurs participent à son élaboration; ceux-ci disposent de réelles capacités de l’infléchir dans un sens ou dans l’autre.

    Ibrahim Diomande, La fonction de président de la République en Côte d'Ivoire face à la crise du pays depuis 2002, thèse soutenue en 2010 à Paris 5 sous la direction de Pascal Chaigneau  

    La Côte d'Ivoire passait pour le havre de paix aux 60 ethnies, une terre d’accueil féconde, un laboratoire de la concorde postcoloniale. Mais, depuis la difficile succession du Président Houphouët- Boigny en 1993, le pays est dans la tourmente. Celle-ci est marquée par le coup d'Etat de décembre 1999 et la guerre déclenchée en septembre 2002. Ce sont des militaires - en rupture d’engagement avec une armée en décomposition- et des civils qui ont déclenché, le 19 septembre 2002, une rébellion qui menace l’unité de la Côte-d’Ivoire. Ce conflit plonge ses racines dans une discrimination ethnico-régionale distillée depuis l’indépendance. Réputée stable, la Côte-d’Ivoire est en réalité traversée par des forces centripètes (le tribalisme, la xénophobie, la corruption, la prévarication, traitement discriminatoire des religions. . . ). Ce que niaient beaucoup d’acteurs politiques ivoiriens en cherchant ailleurs des boucs-émissaires. Le Président de la république est en Côte d’ivoire, l’acteur pivot, l’épine dorsale de la vie politique, il a pour obligation de déterminer et conduire la politique de la Nation tout en assurant l’unité et l’intégrité du territoire. Ainsi donc, la situation que vit la côte d’ivoire ne peut être et devrait être que est le résultat de la politique d’une personne, de la gestion d’une personne : le président de la république, premier dans les institutions politiques ivoiriennes. Nous avons dressez un bilan de la gestion chaotique de la diversité culturelle, sociologique et religieuse de la population ivoirienne qui amène par la même occasion à comprendre la crise du 19 septembre 2002 mais également à éviter une autre crise politique majeur.