Présentation de l'éditeur
Aucune institution judiciaire ne tient dans la vie d’un peuple un rôle comparable à celui de la Cour suprême aux États-Unis. Déjà en 1835, Tocqueville relevait : « Dans les mains des sept juges fédéraux reposent incessamment la paix, la prospérité, l’existence même de l'Union ». L’histoire a confirmé ses analyses maintes fois. Au XXIe siècle, sa puissance est toujours aussi grande, mais, avec l’approfondissement de la démocratie, la Cour peine à se faire reconnaître comme pleinement légitime, même aux Etats-Unis.
En 2021, le Président Joe Biden a constitué une commission d'une cinquantaine de membres chargés d’envisager les moyens de la rendre plus attentive aux espoirs du peuple souverain. Leurs analyses non encore connues à ce jour s’ajouteront à celles des multiples rapports déjà publiés par le Congrès sur le sujet. Les États-Unis n’en finissent pas de s’interroger sur l’extraordinaire emprise qu’exerce la Cour sur la société américaine. Qui aurait pensé à l’origine que l’institution acquerrait une pareille puissance ?
Certainement pas ceux qui l’avaient conçue car, à l’origine, la Cour n’avait que des compétences limitées. Le pouvoir judiciaire fédéral au sommet duquel elle était placée n’était jugé indispensable que parce qu’il fallait bien que l’Union ait son propre pouvoir judiciaire, ne pouvant pas se faire juger par celui de ses membres et parce qu’il n’avait vocation à régir que des matières « en petit nombre et définies ».
Sommaire
Introduction : De la cour de common law à la cour de droit public
Chapitre 1 : John Marshall (1801-1835)
Chapitre 2 : Roger B. Taney (1836-1864)
Chapitre 3 : Oliver W. Holmes (1902-1932)
Chapitre 4 : Charles Evans Hughes (1930-1941)
Chapitre 5 : Harlan Fiske Stone (1925-1946)
Chapitre 6 : Earl Warren (1953-1969)
Chapitre 7 : William H. Rehnquist (1971-2005)
Conclusion : De la cour de droit public à la cour constitutionnelle