Présentation de l'éditeur
La magistrature ultramarine des premiers empires coloniaux (du XVIe siècle jusqu’au début XIXe siècle) reste le parent pauvre de l’historiographie colonialiste, à l’inverse de son homologue métropolitaine qui a fait l’objet de nombreuses études et prosopographies régionales, et contrairement à la magistrature coloniale de l’époque contemporaine sur laquelle de sérieuses synthèses ont déjà été publiées.
Afin de combler cette lacune, le présent volume, fruit d’une collaboration entre historiens et historiens du droit, s’attache à retracer les conditions de recrutement, les parcours et les influences au sein des sociétés coloniales des juges et procureurs royaux en poste aux Amériques, aux Antilles ou aux Mascareignes à l’époque moderne. Le personnel judiciaire des conseils souverains puis supérieurs, mais également celui des juridictions de premier degré, n’ont pas seulement vocation à rendre la justice à Québec, à Saint-Domingue, à l’Île Dauphine ou au Brésil, et y à imposer un ordre colonial, ils servent également des intérêts locaux et personnels, parce qu’ils sont partie prenante des sociétés coloniales.