510 p., 28€
Présentation éditeur
Entre 1680 et 1730 se produit, en France et en Angleterre, un événement décisif dans l’aventure intellectuelle de l’Occident: la formulation systématique de l’idée de Progrès. L’idée selon laquelle le savoir et la technique, mais aussi la raison, la moralité, le bonheur, le langage et les institutions publiques sont inéluctablement voués à se perfectionner au cours du temps, d’une façon à la fois nécessaire et perpétuelle.
Cette «invention du Progrès», qui prend place entre la Querelle des Anciens et des Modernes et le début des Lumières, va bouleverser la manière dont on envisage l’histoire, la place que l’homme y occupe et ce qu’il peut y réaliser. Sous les auspices de Bacon, de Campanella et de Malebranche, les lecteurs de Fontenelle et de l’abbé de Saint-Pierre finissent ainsi par prendre au sérieux le slogan cartésien, «se rendre comme maîtres et possesseurs de la nature», avant de prendre au mot la promesse de la Genèse, «Vous serez comme des Dieux».
Si l’événement est décisif, ce n’est donc pas seulement pour l’époque, c’est pour les siècles à venir, et spécialement pour le xixe siècle, qui fera du Progrès son mythe fondateur, et pour le XXe siècle, qui en expérimentera le côté sombre – lequel, inhérent à la logique même de l’idée de Progrès, se trouvait déjà en germe dans les écrits des contemporains de Louis XIV.
Auteur
Professeur de droit public à l’Université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois a publié de nombreux ouvrages consacrés à l’histoire des idées (L’Utopie, Les Déclarations des droits) et des mentalités (Histoire de la Politesse, Histoire du Snobisme)