Présentation
La rencontre du lundi 17 février 2025 portera sur l’image du procès à partir des questions juridiques que le filmage a pu et peut encore poser et de l’expérience du filmage du procès des attentats de Charlie Hebdo, de l’Hyper Casher et de Montrouge.
Nous vous proposons d’écouter et d’échanger avec deux chercheurs de notre équipe. La première, Louise Testot-Ferry, est une historienne du droit qui aura soutenu, d’ici fin janvier, une thèse à l’Université de Toulouse-Capitole intitulée « L’exception de la captation audiovisuelle de la Justice selon la loi Badinter du 11 juillet 1985. Des archives entre Histoire et Mémoire (1981-2019) » sous la direction de Philippe Delvit (Université Toulouse-Capitole). Elle y explore toute l’histoire juridique du filmage des procès en France pour dévoiler la manière dont les juristes se sont saisis, pour l’encadrer, de l’introduction de la caméra au prétoire mais aussi pour déterminer le statut de l’image produite, tiraillée entre sa finalité historique et sa valeur mémorielle. En ce sens, les effets de l’image, notamment punitifs, sont également envisagés. Ce travail repose sur le croisement entre l’étude légistique et la loi Badinter, le dépouillement d’archives et la mise en place d’archives orales.
Le second, Maxime Gasnault, est un historien spécialiste de l’image et du cinéma. Il a soutenu un mémoire en études cinématographiques sous la direction de Christian Delage, intitulé « De l’absence à l’image. Témoignages cinématographiques du génocide au Cambodge ». Il y analyse, d’une part, la façon dont l’image audiovisuelle relaie et produit une mémoire spécifique, évolutive, de la période khmère rouge (1975-1979). Il y envisage, d’autre part, les témoignages d’acteurs qui utilisent les propriétés cinématographiques pour mettre en récit leur vécu. À cet égard, il consacre à l’œuvre du cinéaste Rithy Panh une place de premier plan dans son étude. Il a également contribué à l’ouvrage récent « Faire l’histoire en la filmant » sous la direction de Christian Delage et de Claire Demoulin (CNRS) par un article intitulé « La fabrique audiovisuelle des mémoires du génocide au Cambodge (1978-1996) ». Il a suivi à l’automne 2020 le procès des attentats du 7, 8 et 9 janvier et a co-rédigé un rapport dans lequel il s’interroge, d’une part, sur les motivations qui ont poussé les acteurs de la justice à filmer le procès. D’autre part, il y analyse les modalités de la captation et de l’archivage de ce procès.
L’équipe de recherches PROFIL : Cecile Boëx, Timothée Brunet-Lefevre, Christian Delage, Emanuela Fronza, Maxime Gasnault, Joël Hubrecht, Jean-Louis Iten, Ninon Maillard, Louise Testot-Ferry, Laura Rossi, Nicolas Van Doorn.
Programme
Interventions de Louise TESTOT-FERRY, historienne du droit, ATER, université de Bordeaux, CTHDIP Toulouse-Capitole
Maxime GASNAULT, agrégé d’histoire, titulaire d’un Master en Etudes cinématographiques, université Paris 8.
Discutant : Christian DELAGE, historien, réalisateur, professeur émérite, université Paris 8.
En visioconférence : https://meet.google.com/jyi-hzxf-sxg
Deuxième rencontre du projet PROFIL (PROcès FILmés) porté par le CHAD (Centre d’Histoire et d’Anthropologie du Droit, EA 4417) en collaboration avec l’INIST-CNRS.