Andéol Lê quan phong, Tirage au sort, élection, justice sociale, environnementale et climatique, thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Yves Sintomer
Comment la justice procédurale, sociale, environnementale et climatique des assemblées tirées au sort et des assemblées élues diffèrent-elles ? L'hypothèse centrale de ce travail est que les assemblées élues et tirées au sort se distinguent par des compositions sociologiques (H1), des mécanismes de socialisation (H2), de délibération (H3), de marchandage (H4) et une réponse différente aux préférences de la population et des groupes mobilisés (H5). Il en résulterait une capacité distincte à prendre en compte les intérêts des personnes affectées de manière plus impartiale (justice procédurale) (H6), une capacité distincte à distribuer les ressources de façon équitable et à protéger l'environnement (H7) (justice distributive ou sociale et justice environnementale et climatique). Ce projet propose d'étudier l'ensemble de cette chaîne causale et ses effets. D'une part, il examinera si les assemblées tirées au sort produisent (1) une distribution des ressources significativement plus redistributives, ou moins redistributives, que les assemblées élues (2) des politiques publiques plus ou moins protectrices du climat et de l'environnement. D'autre part, il éclairera les causes de ces différences éventuelles, en mettant évidence les éventuelles différences et similarités de fonctionnement entre assemblées élues et tirées au sort. Les variables identifiées nous permettent de tester l'ensemble de cette chaîne causale hypothétique. Il est possible que toute, ou qu'une partie seulement, des hypothèses se vérifient. En identifiant les différences significatives et les ressemblances entre assemblées tirées au sort et élues, la recherche fournira des renseignements précieux sur les facteurs qui jouent ou non un rôle dans leur production de distributions distinctes de ressources. Le projet recourt à des méthodes empiriques mixtes, quantitatives et qualitatives. Nous proposons de mener une enquête quantitative et qualitative à partir d'études de cas directement observées et de données complémentaires issues de la littérature secondaire.
Marcello Ciola, La construction du modèle européen de coopération en matière de sécurité et de défense au concret : les valeurs à l'articulation du formel et de l'informel, thèse soutenue en 2023 à Paris Est sous la direction de Pierre Vercauteren, membres du jury : Daniela Irrera (Rapp.), Sylvie Paquerot (Rapp.), Sergiu Mişcoiu, Louis Le Hardÿ de Beaulieu et Vincent de Briant
Bien que la PESC / PSDC se caractérise par la présence d'accords formels entre les principaux acteurs (États et Institutions), ils ne sont pas suffisants pour comprendre le fonctionnement et les conséquences de la PESC / PSDC en politique internationale. De nombreux acteurs à différents niveaux politiques agissent dans le cadre de la PESC / PSDC et par ce biais pour la construction de la politique étrangère européenne. De plus, des facteurs immatériels de nature culturelle et métapolitique constituent également un élément de référence et d'influence sur le plan constitutif et sur le plan effectif de la PESC / PSDC et aussi sur le comportement des acteurs en jeu. De plus, la PSDC est formellement « orientée par les valeurs » et c'est l'hypothèse clé dont dépend le choix méthodologique de se concentrer sur ces facteurs culturels et métapolitiques, tels que les valeurs, les normes et les principes. Une approche constructiviste a été utilisée en analysant deux études de cas : l'Ukraine et l'Iran. Ces deux cas ont été choisis car ils ont un cycle « crisification-décrisification » presque coïncident. La période analysée est 2003-2017, en se concentrant particulièrement sur la dernière phase (de 2013 à 2017). De cette façon, les acteurs et institutions européens analysés ont été standardisés, permettant de concentrer la recherche sur d'autres éléments tels que les valeurs, le champ culturel, l'identité, les principes et les normes. Comment ces éléments ont été opérationnalisés dans la construction concrète de la PSDC, quels facteurs ont conditionné cette opérationnalisation et si ces dynamiques ont suivi des dynamiques plus formelles ou informelles, fait l'objet de cette recherche. A travers l'analyse des discours et des documents, nous avons pu constater comment les facteurs qui ont conditionné l'opérationnalisation de ces éléments (surtout, les valeurs) ne sont pas exclusivement endogènes (aux acteurs ou institutions de l'UE) mais dépendent de manière déterminante du champ culturel du partenaire externe - et que les dynamiques, pratiques et procédures informelles ils ont un rôle de définition préliminaire et, parfois (comme dans le cas des leads groups), substantielle des cadres interprétatifs et opérationnels de référence dans ce processus.
Maurice-Pierre Planel, Gouverner par les finances sociales : les influences de la LFSS sur la (re)configuration du système de de santé, thèse soutenue en 2022 à Paris Est, membres du jury : Patrick Hassenteufel (Rapp.), Pierre Vercauteren (Rapp.), Anne-Claire Dufour et Fabrice Hamelin
Gouverner par les finances sociales : les influences de la LFSS sur la (re)configuration du système de de santéL’État providence est confronté à de profondes recompositions. Les dynamiques de changement qui peuvent être identifiées ne présagent cependant pas de la fin de toute influence étatique. Ce retour de l’État s’accompagne d’un renouveau des processus de définition des objectifs de l’action publique. Ces travaux insistent sur le fait que le maintien des capacités d’action de l’État passe par un renouvellement des répertoires d’action étatique. Notre travail s’inscrit dans cette perspective qui insiste sur le maintien de l’influence étatique, voire son accroissement dans certains secteurs mais soutient qu’une partie de ces recompositions s’appuie non pas sur de nouveaux modes d’action mais plutôt sur une radicalisation des répertoires historiquement utilisés par l’État pour piloter les politiques publiques, répertoires qui sont importées progressivement dans le secteur de la santé dont l’organisation avait été historiquement laissée aux médecins, à l’assurance maladie et aux collectivités locales. La discussion de cette hypothèse repose sur l’analyse de l’influence des lois de financement de la sécurité sociale (LFSS) sur la (re)configuration du système de santé. Nous devons partir du constat selon lequel l’analyse des questions budgétaires n’a tenu qu’une place secondaire dans l’analyse des politiques publiques durant de nombreuses années. Un renouveau de ces études est perceptible à compter de la fin des années 1990. Ces travaux permettent d’analyser le rôle des finances publiques comme instrument de l’exercice du pouvoir et comme moyen d’action publique. Selon A. Siné (2006), le Gouvernement des finances publiques est porteur de deux perspectives. La première est celle du processus de fabrication des lois budgétaires. «Il s’agit alors d’analyser l’ensemble du processus budgétaire et de considérer la spécificité des jeux qui s’y déroulent, engageant le Parlement, les commissions des finances, l’exécutif » (Bezes, Siné 2011). La seconde est celle des politiques de contrainte, « c’est-à-dire la manière dont se développent historiquement et s’exercent en période de crise budgétaire et/ou de politiques économiques faisant le choix de contracter les dépenses publiques» (Bezes, Siné 2011).Cette grille d’analyse peut être transposée dans le champ des finances sociales, les lois de financement de la sécurité sociale (LFSS) jouant le rôle des lois de finances. Reposant sur une idée simple mais forte celle de l’enveloppe globale, la LFSS se propose de se substituer aux actions de baisse des prestations et hausse des recettes qui caractérisent les plans de redressement des comptes successifs. De façon générale ces analyses ne portent que peu sur l’influence de la LFSS sur la (re)configuration du système de santé. Il s’agit maintenant de préciser notre démarche de recherche .En premier lieu, nous poserons l’hypothèse qu’à compter du début des années 1990, la politique de retranchement menée par les pouvoirs publics ne porte plus principalement sur le niveau des prestations, ni sur l’apport de nouveaux financements mais sur l’encadrement de la rémunération des offreurs de soins. En second lieu, nous essayerons de montrer que la création des LFSS institutionnalise la politique de contrainte budgétaire et que cet instrument est conçu pour mener une politique de régulation de l’offre. Troisièmement nous voudrions montrer comment la création de la LFSS a ouvert une réflexion sur les modalités d’élaboration d’une politique globale de santé qui relève de la compétence de l’Etat. Et comment cette politique de santé permet de faire émerger un processus de reconfiguration du système de santé porté par des valeurs apparemment non budgétaires et pourtant au service de la politique de contrainte.
Lucile Bouré, Se socialiser à la participation , thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Emilie Frenkiel
Cette thèse vise à étudier comment des étudiant.es s'approprient des dispositifs délibératifs en fonction de leurs parcours, origines sociales, trajectoires scolaires et migratoires, et expériences d'engagement. Certaines dispositions permettent-elles de s'investir dans ces dispositifs, ou mènent-elles à les rejeter ? Quel est l'impact socialisateur au politique de la participation à de telles expériences ? La thèse interroge également la capacité à penser d'autres modèles de gouvernement et d'organisation que la démocratie représentative. Elle s'appuie pour ce faire sur le terrain constitué par les Conventions Citoyennes Etudiantes.
Tikena charles wilfried Boutora, Le panafricanisme, une construction afro-européenne ?Une histoire politique des réceptions des idées nées Outre-Atlantique danstrois pays francophones (Sénégal, Côte-d'Ivoire, Togo) entre 1939 et 1963., thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Essohanam Batchana
Trop souvent, dans leurs approches historiques, politiques, anthropologiques et culturelles des sociétés africaines, les études africaines laissent de côté un phénomène crucial : le panafricanisme. Près de trois cents ans d'échanges et de revendications panafricaines ont pourtant contribué de façon décisive à la formation des idéologies politiques qui ont traversé les sociétés africaines, à l'évolution des pratiques culturelles locales, à l'écriture scientifique de l'histoire du continent et, plus largement, aux sensibilités particulières des mondes « noirs» africains et extra-africains. Envisager historiquement, le panafricanisme nécessite alors de prendre en compte les échanges, matériels et immatériels, qui s'opère au sein du continent, et entre le continent et le monde. C'est choisir de considérer la durée dans laquelle s'inscrivent ces échanges, et la multiplicité de leurs expressions. La thèse que nous comptons effectuer porte donc sur l'histoire du panafricanisme, envisagé comme une construction « afro-européenne ». Il s'agira de traiter le sujet à travers une double dimension : politique et historique. L'analyse portera sur une approche théorique fondée sur l'histoire des idées politiques et sur une histoire des intellectuels. Cette étude se concentrera sur trois pays francophones : Sénégal, Côte-d'Ivoire, et Togo. Nous appréhenderons la construction du panafricanisme durant quinze ans, de la période qui sépare la fin de la seconde Guerre Mondiale 1945 à 1960 qui est la date des indépendances. L'objectif visé est de comprendre comment l'idéologie et le mouvement panafricain qui prennent naissance outre-Atlantique et se cristallisent ensuite sur le sol africain. De déterminer les diverses valeurs et situations qui ont permis cette construction et les différents idéaux occidentaux qui y ont participé.
Wasim Hassaneen, une histoire politique de l'ordre européen après la guerre civile européenne 1914-1945 , thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Pierre Vercauteren
Cette thèse vise à approfondir la compréhension de l'histoire politique de l'ordre européen, en particulier les origines et l'orientation de la construction européenne. Il s'agit d'apporter un contrepoint sur un certain nombre de moments cruciaux de l'histoire politique européenne par rapport à l'interprétation et l'analyse produites par Luuk Van Middelaar dans 'Le passage à l'Europe : Histoire d'un commencement'. Il sera élaboré en restituant d'une part, les motifs, les actions et le contexte qui ont donné naissance et forme à la construction européenne et d'autre part, la nouvelle conception de l'ordre européen qui se met en place tout en restituant l'ordre antérieur avec lequel ce projet initié après 1945 décida de rompre
Boubacar Diawara, Territorialisation des politiques publiques et reconstruction de l'Etat au Mali en termes de gouvernance, thèse soutenue en 2019 à Paris Est, membres du jury : Sergiu Mişcoiu (Rapp.), Fabrice Hamelin et Christine Houteer
Alors qu'en France, la volonté de mieux prendre en compte la variabilité et la multiplicité des situations locales a conduit au développement de programmes contractuels entre l'État et les collectivités locales, dans des champs aussi variés que l'éducation, l'action sociale, le logement, l'insertion, la santé, la sécurité. Dans les pays africains, où tout est à refaire, c'est le statut quo administratif et politique. Les politiques publiques sont décidées et mises en œuvre par l'État central. La politique de décentralisation fut enclenchée dans les années 90 suite à l'émergence de la démocratie dans la plupart des pays africains.Au Mali, les premières lois de décentralisation furent adoptées en 1993. Face aux déséquilibres territoriaux qui pénalisent leur régime de croissance et donc la création d'emploi, les pays africains sont de nos jours progressivement conduits à faire évoluer leurs modes de gouvernance. Le modèle actuel d'organisation territoriale et de planification centralisée de l'espace semble non seulement inefficace mais, également inadapté aux réalités économiques et sociales. L'État central est à lui seul en incapacité d'assurer un meilleur équilibre territorial, de réguler la croissance urbaine, de conduire et d'impulser des démarches stratégiques pour lutter contre la fracture territoriale. La territorialisation des politiques publiques passe forcément par une politique de décentralisation courageuse visant à conférer aux échelons territoriaux locaux des pouvoirs étendus de planification et d'aménagement de leur territoire.Après 20 ans de décentralisation au Mali, une réforme approfondie s'avère indispensable. Une réforme qui mettrait les collectivités territoriales au cœur des politiques de développement et de lutte contre les déséquilibres territoriaux. Les collectivités territoriales dotées de compétences étendues doivent pouvoir rendre l'action publique plus proche et plus efficace tout en l'adaptant à la diversité des territoires. Mais ces démarches stratégiques locales ne seront crédibles et efficaces, dans le contexte de ces pays, qu'à la condition d'être impulsées, accompagnées et encadrées par le niveau national tout en associant les décideurs publics locaux. C'est tout l'enjeu des politiques territoriales intégrées basées et construites sur des dynamiques d'acteurs locaux dans un système de gouvernance multi-niveaux qui est ici posé.
Antoine Garrault, La «résistance populaire» palestinienne face à l’occupation israélienne dans le contexte de l’après seconde Intifada en Cisjordanie (2005-2016). Territorialités et mobilisations, thèse soutenue en 2017 à Paris Est, membres du jury : Laetitia Bucaille (Rapp.), Amine Aït-Chaalal (Rapp.), Stéphanie Latte Abdallah
L'objectif principal de ce travail est d'expliquer et de comprendre les relations existantes entre les territorialités en compétition dans l’espace cisjordanien et les mobilisations de groupes et d’activistes engagés dans la résistance populaire contre l’occupation israélienne entre 2005 et 2016. Les territorialités prises en considération dans ce travail rassemblent celles des acteurs israéliens de l’occupation, des militants palestiniens étudiés dans cette thèse et regroupés autour d’un objet construit que nous avons nommé la « RP » ainsi que celles des multiples agents politiques et sociaux présents dans ce conflit.Pour cela, nous adoptons une approche scientifique interactionniste propre à l’étude des relations de pouvoir, des politiques de conflits et de la sociologie des mobilisations. Nous accordons une place importante à la description de la situation de colonisation de peuplement et au décryptage de la configuration (au sens éliassien du terme) sociopolitique cisjordanienne afin d’analyser les interactions conflictuelles qui engagent les mobilisations de nos enquêtés. De manière générale et en relation avec notre objet d’étude, il apparaît que l’entrée par la notion de territorialité est tout à fait heuristique pour traiter notre problématique. Elle permet aussi d’expliquer et de comprendre les mobilisations de nos acteurs de la RP à partir de l’étude contextualisée de multiples processus politiques.
Camille Raillon, La résilience dans l’humanitaire, un concept pour penser autrement la gouvernance des catastrophes socio-climatiques, thèse soutenue en 2017 à Paris Est, membres du jury : Hélène Tessier (Rapp.), Benoît Lallau (Rapp.)
La resilience dans l’humanitaire. Un concept pour penser autrement la gouvernance des catastrophes socio-climatiques. Le concept de resilience integre l’espace humanitaire au debut du XXIe siecle. Il a pour point de depart l’ambition affichee par les ONG d'ameliorer l’impact de leurs activites sur les populations les plus vulnerables. Si le concept de resilience est ne dans les sciences physiques, son integration au milieu du XXe siecle dans de multiples domaines de recherche : environnement, economie, psychologie et politique, le dote aujourd’hui de diverses interpretations et definitions. Au travers de ses racines multiples, cette integration est, par deduction, limitée par la complexite a trouver une definition, des indicateurs et une methodologie satisfaisante permettant de mesurer et donc d’ameliorer l’aide apportee aux victimes. En nous focalisant sur la gestion des catastrophes socio-climatiques, a savoir celles liees aux activites humaines sur les ecosystemes et aux phenomenes climatiques extremes, nous avons fait le choix d’interroger le sens et la portee de ce concept dans l’humanitaire. En d’autres termes, aux cote;s de ses aspects theoriques, comment apprehender la resilience pour penser autrement la gouvernance des catastrophes socio-climatiques ?Notre etude en 2014 sur l’evolution des trajectoires de vie de 144 foyers dans le Delta des Sundarbans au sud du Bangladesh, met en lumiere une typologie de ces differentes capacites, suite aux cyclones Sidr 2007 et Aila 2009. Par ailleurs, nos resultats avancent l’idee que, si la resilience est une capacite endogene, elle interagit avec deux autres termes complementaires et polemiques qui ont integre l’espace humanitaire entre le milieu et la fin du XXe siecle : la vulnerabilite et l’adaptation des societes. Nous soutenons que, si ces trois termes sont dissociables et parfois meme contradictoires, leur chevauchement permet une analyse plus fine des capacites des foyers au sein des collectivites et des services ecosystemiques locaux. Ce qui nous permet de mettre en avant que le concept de resilience s’apprehende dans l’humanitaire comme une notion integratrice vulnerabilite, resilience et adaptation au service d’une approche systemique de la gouvernance des catastrophes.Nous defendons que la resilience puisse aussi etre apprehendee comme une approche systemique qui bouscule le modele humanitaire, puisqu’il ne s’agit plus seulement pour repondre aux catastrophes de s’inspirer du modele classique urgence, rehabilitation et developpement mais bien de gerer tout au long du cycle d’un projet la confusion et les perceptions contradictoires de la crise et des risques. L’integration de la resilience concourt ainsi a; une modelisation de l’aide basee sur les aspects fonctionnels, structurels et operationnels de l’organisation avec une vision plus integree des systemes socio- ecologiques, a savoir la capacite des foyers a rebondir couplee a celle des services ecosystemiques locaux.Au travers des multiples polemiques qui traversent l’idee de resilience, nous assistons, si ce n’est a un bouleversement profond du paradigme humanitaire, a un enrichissement de la pensee sur la gouvernance des catastrophes et sur les modeles de l’aide qui les accompagnent. Des lors, nous posons notre question de recherche, en quoi le concept de resilience s’apprehende dans l’humanitaire a une approche systemique et a des modeles complementaires de l’aide integres dans la relation durable societe-environnement ?
Samba Aly Ba, Processus de décentralisation au Mali et les effets sociopolitiques de la gouvernance locale sur les usages : Conflits de leadership et jeux de coopération des acteurs locaux dans le cercles de Diéma et de Nioro du Sahel, thèse soutenue en 2016 à Paris Est, membres du jury : Pierre Vercauteren (Rapp.), Pierre Verjans et Moussa Djiré
A partir des années 90, le Mali s’est engagé dans un véritable processus de décentralisation. Mais la plupart des entités territoriales décentralisées sont confrontées aux défis de la gouvernance locale. La gestion de proximité que cette situation implique entraîne l'ouverture de cadres de concertations et de prises de décisions en faveur du grand nombre des citoyens. Ce qui n'est pas sans poser des problèmes de conflits de compétences entre la tutelle ministérielle, les services déconcentrés de l'État, les collectivités locales, les acteurs de la coopération décentralisée, la société civile, la chefferie traditionnelle et les communautés villageoises. L’étude de la gouvernance locale et de la décentralisation est devenue un objet canonique en science politique. Elle demeure toujours d’actualité. En science politique, la « gouvernance locale » découle de la « gouvernance politique » d’une manière générale. Elle fait référence à des formes de coordination qui incluent une pluralité d’acteurs. A ce titre, l’action publique locale n’est plus le seul fait des autorités élues qui sont désormais tenues d’impliquer cette pluralité d’acteurs dans les processus décisionnels. La gouvernance locale occasionne un brassage d’acteurs d’appartenance sociopolitique et professionnelle diverse. Elle implique un « partage du pouvoir » dans les processus décisionnels et la reconnaissance d’une multiplicité de parties prenantes dans la gestion des affaires de la communauté. L’objectif de cette réflexion sociopolitique, à partir de l’expérience du Mali, notamment dans les cercles de Diéma et de Nioro du Sahel, vise à étudier le paysage sociopolitique local à partir des conflits de gouvernance locale liés à la gestion des équipements communautaires et des programmes de coopération décentralisée et de développement local. Il s’agit également de voir comment trouver dans le passé africain des éléments fécondants pouvant promouvoir des processus de décentralisation pertinents adaptés à nos réalités et porteurs de progrès.
Imad Hodali, Le rôle de l’Université Ouverte al-Quds (UOQ) dans la formation de la nouvelle élite palestinienne, thèse soutenue en 2013 à Paris Est, membres du jury : Marie-José Barbot (Rapp.), André Moisan (Rapp.), François Mabille
A partir de 1948 la société palestinienne est déstabilisée suite à la guerre qui voit la perte de la Palestine historique. La grande majorité des Palestiniens se retrouve dispersée dans les pays de la région et au-delà de la Méditerranée. Aussi l'élite ancienne construite à partir de fondements religieux, familiaux ou de richesses foncières se retrouve elle aussi expulsée de ses terres. Elle perd donc ses positions de privilèges, désemparée et désorientée, elle ne reviendra plus jamais au devant de la scène nationale palestinienne. Ce sont les hommes qui dirigeront la lutte pour la récupération de la Palestine de 1948, ensuite et à partir de 1967 contre l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza (partie de la Palestine historique) d'abord sous forme de lutte armée ensuite par la diplomatie et la politique de négociations, qui deviennent les nouvelles figures sur la scène politique palestinienne. Ils sont originaires non de l'ancienne bourgeoisie religieuse et familiale mais de la classe moyenne des villes et des zones rurales qui vont recruter dans les camps de réfugiés les futurs combattants. Ce sont les nouveaux dirigeants. C'est un processus qui a commencé dès la moitié des années 1960 pour se consolider avec la création de partis et mouvements palestiniens opérant dans les divers pays d'accueil de la région. Cette nouvelle élite se conforme aux changements et aléas de la diplomatie internationale et d'un rapport de force inégal face à Israël tout au long du conflit israélo-palestinien. Pour comprendre l'évolution des élites palestiniennes il fallait donc adopter l'approche historique des événements et faits marquants touchant le peuple palestinien depuis 1948 jusqu'à l'après-Oslo (1993) ; vingt ans d'Autorité Nationale Palestinienne caractérisée par une souveraineté limitée aux principales villes de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, au contraire de ce qu'avaient stipulé les Accords de 1993 : ceux-ci devaient progresser vers le statut définitif des Territoires occupés en 1967. C'est dans ces territoires occupés depuis 1967, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, que se situe donc notre terrain de recherche. À partir de 1993 les dirigeants rapatriés de l'exil formant les membres dirigeants de l'Autorité nationale, vont favoriser les initiatives de palestiniens, en particulier, les figures proéminentes des villes, dans la création d'établissements universitaires. Ceci est entrepris non seulement pour répondre aux besoins d'éducation d'une population jeune dans un acte de résilience face à l'occupation, mais aussi pour répondre aux exigences du projet de construction des institutions du futur Etat à l'intérieur des Territoires de 1967. De nouvelles compétences, de nouveaux savoir-faire devenaient nécessaires dans cette nouvelle situation du post-Oslo où, en parallèle à la lutte politique, l'enseignement supérieur devenait un enjeu vital pour l'existence de la société palestinienne dont l'ambition est d'avoir une place à part entière parmi les nations modernes du monde. D'autres figures émergeront à partir de ces universités pour former une nouvelle et différente élite qui gouvernera dans un contexte de règles démocratiques où le pouvoir ne sera pas exclusivement dans la main de quelques dirigeants. L'OLP, dès 1990, va créer une Université pour tous, l'Université Ouverte Al-Quds (l'UOQ), se basant sur le mode ouvert et à distance. C'était un choix devenu urgent pour surmonter les difficultés et les entraves qu'imposait l'occupation. L'UOQ connaîtra un grand succès comme en témoigne le nombre grossissant de ses inscrits dans un contexte de tension. Plus tard et malgré son offre limitée dans les disciplines d'études, elle va attirer les jeunes à la recherche d'un métier, les adultes pour poursuivre des études inachevées, les femmes pour la proximité de ses centres d'études.
Hélène Delomez, Le rôle des organisations de femmes dans la construction de la paix en Bosnie-Herzégovine. Normes Internationales et carrières des organisations de 1995 à 2012, thèse soutenue en 2013 à Paris Est, membres du jury : Amine Aït-Chaalal (Rapp.), François Mabille (Rapp.), Pierre Vercauteren, Brigitte Piquard et Vincent de Briant
En Bosnie-Herzégovine, après la guerre de 1992 à 1995, un nombre important d'organisations féminines se sont créées partout sur le territoire, afin de prendre en charge une partie des nombreux problèmes que pose la reconstruction post-conflit. Parallèlement, au niveau international, une attention croissante est portée aux conséquences des conflits armés sur les femmes et les filles, ainsi que sur la nécessité de les intégrer dans la reconstruction post-conflit. La résolution 1325 votée par le Conseil de Sécurité en 2000 vise ainsi à appeler les États à intégrer les femmes dans les processus de décision dans les contextes de construction de la paix. La présente recherche vise à interroger et analyser les capacités des organisations de femmes à participer et à influencer le processus de construction de la paix. En effet, une des hypothèses de départ de cette recherche postule que les organisations de femmes ont été ciblées par les acteurs de la communauté internationale comme des actrices privilégiées de la construction de la paix et de la réconciliation. Dans une perspective longitudinale, prenant en considération les carrières de plusieurs catégories d'organisations de femmes, il s'agit d'analyser les mobilisations sociales impulsées par les organisations féminines, ainsi que l'évolution de leurs agendas et de leurs capacités à agir sur le processus de construction de la paix.
Aurelia Mostoghiu, Etude à la bonne gouvernance : la responsabilité administrative entre droit et éthique, thèse soutenue en 2013 à Paris Est en co-direction avec Pierre-Henri Chalvidan, membres du jury : Sergiu Mişcoiu (Rapp.), Joanna Nowicki (Rapp.)
La question de la bonne gouvernance se pose actuellement de plus en plus avec beaucoup d’acuité au sein du monde, en général, et dans l’Union Européenne, en particulier, condition sine qua non d’adhésion pour tout ancien et futur membre. Le succès d’une bonne gouvernance s’appuie notamment sur un haut niveau de responsabilité des gouvernants dont le rôle réside dans l’effort de renforcer l’État de droit et la démocratie. Le déficit observable de cette responsabilité dans les pays issus du bloc communiste, principalement la Roumanie, est causé par la faible institutionnalisation, par les composantes défaillantes de l’État de droit, par l’instabilité juridique, par le processus incertain des réformes irréversibles et par la précarité de la dimension éthique des conduites. Ces causes ont inévitablement déclenché un phénomène symptomatique de la crise de l’établissement de l’État de droit : la corruption. Les enjeux de la corruption ont déterminé l’intervention indélébile de la Commission européenne, même après l’adhésion de la Roumanie. Paradoxalement, la lutte anticorruption, inexorablement imposée par l’Union Européenne, a envisagé des perspectives d’harmonisation normative juridique et éthique. En somme, moins de corruption conduit à plus de responsabilité. Parfois, le processus de mise en œuvre effective des réformes s’avère risqué à cause du clivage des partis politiques, menés par des intérêts privés. Pour cela, le rôle de l’éthique, grâce à la pédagogie pratique, doit davantage être valorisé. Désormais, il faut enrichir les responsables politiques et administratifs d’une conduite intègre, d’une haute conscience, purement et simplement les responsabiliser.
Dieudonné Musanganya, La matrice intellectuelle du catholicisme social face à l’Etat faible au Congo ( RDC) entre 1990 et 2018, thèse soutenue en 2023 à Paris Est sous la direction de François Mabille, membres du jury : Hélène Tessier (Rapp.), Isidore Ndaywel è Nziem (Rapp.)
Depuis 1990, la République Démocratique du Congo est entrée dans une longue période de crise politique marquée par la contestation des institutions politiques mises en place par le régime autoritaire du président Mobutu entre 1965 et 1997. Parmi les conséquences de cette cacophonie politique congolaise, il y a la faiblesse de l’État devenu incapable d’assumer ses fonctions régaliennes, notamment la sécurité du territoire national face aux agressions récurrentes des pays voisins ; et d’offrir de services publics de qualité en réponse aux besoins fondamentaux de la population congolaise. Loin de trouver une réponse appropriée dans le processus de démocratisation amorcé au Zaïre par la Conférence nationale(1991-1992) ou encore dans des Accords politiques conclus sous les régimes de Laurent-Désiré Kabila (1997-2001) et de Joseph Kabila Kabange (2001-2018), la faiblesse de l’État congolais a pris plutôt des proportions inquiétantes à partir de 1996 avec la guerre impliquant de nombreuses armées étrangères sur le sol congolais avec comme enjeu, l’accès aux ressources naturelles qui attisent des convoitises et de nombreux prédateurs. A travers notre recherche sur la faiblesse de l’État congolais devenue la figure emblématique d’une « Afrique mal partie » selon l’expression de René Dumont, nous avons constaté que la faiblesse de l’État au Congo a un caractère systémique, c’est-à-dire qu’elle prend sa source dans une crise politique enracinée dans l’histoire du Congo-Kinshasa, un pays qui était d’abord une « propriété privée » du Roi Léopold II des Belges entre 1885 et 1908,avant de devenir une colonie de la Belgique entre 1908 et 1960. L’enjeu de cette appropriation léopoldienne de l’État au Congo est que les différents présidents qui ont exercé le pouvoir après lui, spécialement à partir de Mobutu jusqu’à Joseph Kabila, ont adopté son style de gestion de l’État, c’est-à-dire qu’ils ont géré le Congo comme leur patrimoine privé, actualisant ainsi et sous une forme renouvelée la politique patrimoniale et prédatrice que le même Roi des Belges avait mise en place au sein de l’« État Indépendant du Congo » entre1885 et 1908. Dès lors, les acteurs politiques au sommet de l’État congolais peuvent changer, mais pas leur système de gestion de l’État basé sur la prédation, la personnalisation du pouvoir et l’accumulation des ressources financières et économiques sans distinguer les biens publics des biens privés. Pour légitimer notre thèse qui fait de la gestion patrimoniale du Congo le socle de la faiblesse chronique qui caractérise l’État congolais entre 1990 et 2018, nous avons choisi d’étudier le discours social de l’Église catholique élaboré entre 1990 et 2018, étant donné que cette Église précitée se présente comme un acteur majeur de la scène politique congolaise qui connaît les vicissitudes de l’État moderne depuis son émergence en 1885 au Congo jusqu’aujourd’hui. Après avoir esquissé la conception de l’État qui émerge du discours social de l’Église catholique au Congo, nous allons, ensuite, étudier l’origine de l’État faible au Congo en interrogeant la science politique sur l’évolution historique du concept État, ainsi que les mécanismes par lesquels un État devient faible. Enfin, nous mettrons en évidence l’apport de l’Église catholique au renforcement de l’État au Congo. Un apport à la fois théorique et pratique. Non seulement, il valorise l’engagement politique de l’Église catholique dans l’édification de la nation congolaise ; mais aussi, il définit le rôle de suppléance que joue l’Église catholique au Congo dans le domaine social, notamment dans les secteurs de l’éducation nationale et de la santé publique. L’enjeu de la seconde contribution est de montrer que l’Église catholique joue le rôle d’une « Église-Providence » pour le peuple congolais dont l’État peine à assumer ses responsabilités.
Vincent Henry, La Moldavie et l'Union européenne ; l'horizon indéfini : entre continuité post-soviétique, dérives oligarchiques et essoufflement d'un modèle, thèse soutenue en 2021 à Paris 12 sous la direction de Sergiu Mişcoiu, membres du jury : Joseph Krulic (Rapp.), Snejana Druţă Sulima et Dorina Rosca
Cette thèse décrit les évolutions politiques de la république de Moldavie en portant une attention particulière à la décennie 2010-2020 au cours de laquelle le pays s’est associé à l’Union Européenne. Un temps présenté comme le modèle du Partenariat oriental, la Moldavie est aujourd’hui loin du modèle qu’elle s’était engagée à adopter. L’influence de la Russie sur un pays constamment décrit comme « entre-deux-mondes» puis la corruption des élites politiques ont été successivement présentées comme les principales causes de cette européanisation ratée. Ce travail analyse la manière dont les élites moldaves ont utilisé la concurrence géopolitique entre puissances et les fragilités de la société pour créer une zone grise dont ils sont les premiers bénéficiaires. Pour s’éloigner de la seule lecture géopolitique, ce travail revient également sur la dimension idéologique de la notion de transition qui a structuré le processus d’intégration européenne, elle s’appuie sur la confiance en des élites réformatrices, l’idée d’un rattrapage et d’un but à atteindre. Confrontée à une situation régionale difficile et fragilisée dans son modèle, l’Union Européenne a dû renoncer à l’approche idéaliste adoptée après la disparition des régimes socialistes pour évoluer vers une approche tendant à privilégier la stabilité à l’approfondissement de la démocratie. Les politiques de voisinage de l’UE s’appuient pourtant toujours sur le paradigme de la transition mais n’offrent plus de finalité à ce processus. Ces contradictons des politiques européennes brouillent aujourd’hui l’image de l’UE et loin de renforcer la stabilité recherchée favorisent les dérives oligarchiques et le recul démocratique.
Mathilde Briere, La déviance positive au service de la survie organisationnelle : analyse d'un concept et de ses déterminants, thèse soutenue en 2019 à Paris Est sous la direction de Olivier Meier et Jeanne Le Roy, membres du jury : Liliane Rioux (Rapp.), Romain Zerbib (Rapp.), François Grima et Isabelle Nicolaï
Le leadership pourrait à lui seul expliquer plus de 40% de la variance de la performance des organisations (Day & Lord, 1988). Cette statistique souligne l’importance à consacrer au leadership dans les organisations et explique, en partie, l’engouement actuel des cabinets de conseil sur les thématiques du leadership. Ce travail de recherche - débutant à l’automne 2016, en partenariat entre le cabinet Stimulus et le laboratoire LIPHA - s’inscrit dans cette double actualité économique et scientifique. Il a pour ambition de tester différentes stratégies de leadership sur la performance de l’organisation. Pour ce faire, ce projet de recherche s’articule autour de trois volets. Le premier volet aura pour finalité de réaliser un état des lieux complet des progrès de la recherche dans le domaine de la déviance positive. Le second volet s’intéressera à différentes formes de leadership qualifiées de positives et répondant à la crise des modèles de management traditionnels. Enfin le dernier volet aura pour ambition de tester ces différentes formes de leadership sur l’apparition de comportements positivement déviants permettant d’atteindre une performance organisationnelle exceptionnelle.
Doucis Aissi, La liberté de la presse en Afrique de l’Ouest francophone. Étude comparée dans quatre pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal et Togo) entre 2001 et 2010, thèse soutenue en 2012 à Paris Est sous la direction de Philippe J. Maarek, membres du jury : Emmanuel Derieux (Rapp.), Francis Laloupo et Anne Granger
La liberté de presse, c’est l’ensemble des possibilités offertes aux citoyens d’un pays de se faire une opinion et de l’exprimer librement à travers les supports médiatiques. En Afrique, les nouvelles Constitutions promulguées au début des années 1990, à la suite de soulèvements populaires, garantissent les libertés individuelles et politiques. Mais dans la réalité, la liberté de la presse, qui reste la principale jauge d’une démocratie crédible, est loin d’être totale.La présente étude se proposait de rechercher les facteurs qui permettent de mieux garantir la liberté de la presse en Afrique de l’Ouest Francophone. Elle a pris trois éléments de comparaison pour les évaluer dans quatre pays, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Togo. Sur le premier paramètre, l’environnement juridique, elle a constaté que la législation moderne dans les pays francophones d’Afrique est calquée sur le modèle français. Aussi, les droits et avantages essentiels reconnus aux journalistes en France par la Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse sont-ils énoncés dans les textes régissant la presse au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo. Le second titre est consacré aux réalités économiques de la presse et permet de conclure que dans les quatre pays, les journalistes travaillent dans des conditions précaires qui ne garantissent pas leur indépendance vis à vis de l’information. Enfin dans la troisième partie,l’étude a montré que les relations entre la presse et le pouvoir politique sont déterminantes dans le respect de la liberté de la presse.
Charles Terré, L'évolution de la communication politique à travers le travail parlementaire - Année 2009/2010, thèse soutenue en 2012 à Paris Est sous la direction de Philippe J. Maarek, membres du jury : Arnaud Mercier (Rapp.)
Jean-Serge Massamba Makoumbou, Contribution à l'étude des politiques de la mémoire dans la construction de l'Etat en Afrique, thèse soutenue en 2010 à Paris Est sous la direction de Pierre-Henri Chalvidan, membres du jury : Patrice Yengo (Rapp.), Emmanuel Lincot
La construction de la paix en matière de sortie de crise admet l‟importance du rôle de la mémoire comme en témoigne la montée en puissance des politiques de la mémoire à qui incombe l‟apaisement de la mémoire collective d‟une société dans la résolution des conflits et le changement de régime politique. Cette entreprise reste assujettie à la connaissance ou non des violations graves des droits de l‟homme, à la réparation matérielle et symbolique à l‟égard des victimes en quête de reconnaissance ainsi qu‟à la réécriture de l‟histoire dans le but de changer les stéréotypes à l‟origine d‟une conflictualité à dominante communautaire.Du fait de l‟absence d‟un système judiciaire indépendant et d‟un État en position de tiers, les politiques de la mémoire initiées dans la résolution des crises congolaises tendent plutôt à légitimer un régime politique autoritaire au lieu de promouvoir la réconciliation. La constitutionnalisation de la paix, les mises en cause limitées des criminels de guerre et le déficit de « congolité » révèlent les lacunes de ces politiques et les constantes des politiques du pardon engagées sur la scène internationale.Dans cette optique, l‟édification d‟une paix positive différente d‟un simple arrêt des hostilités appelle l‟instauration d‟une corrélation entre le pardon et la justice dans une quête d‟accountability. Une telle approche requiert une attitude nouvelle à même de favoriser la mutation des conduites négatives en postures rationnelles afin d‟oublier les avanies du passé et de promouvoir un nouveau vivre en commun novateur. À ce titre, la réussite des politiques de la mémoire reste inséparable de la promotion graduelle d‟un projet commun entre les anciens belligérants. Si la mise en place de mécanismes de résolution des conflits futurs apparaît comme un facteur majeur, toute sortie de crise reste partielle quand elle n‟est pas affiliée à un processus de réconciliation.