Yannick Rumpala, Cyberpunk’s not dead: Laboratoire d’un futur entre technocapitalisme et posthumanité, Le Bélial', 2021, Parallaxe, 251 p.
Yannick Rumpala, Ecologie, science-fiction et éthique du futur: écologie, science-fiction et éthique du futur, Champ Vallon, 2018, L'environnement a une histoire, 263 p.
Yannick Rumpala, Hors des décombres du monde, Editions Champ Vallon, 2018
Yannick Rumpala, Développement durable ou le gouvernement du changement total: ou le gouvernement du changement total, Le Bord de l’eau, 2010, Diagnostics, 435 p.
Yannick Rumpala, Régulation publique et environnement. Questions écologiques, réponses économiques: questions écologiques, réponses économiques, L'Harmattan, 2003, Logiques politiques, 374 p.
Yannick Rumpala, « L’évaluation des politiques publiques », Science politique, Larcier, 2023
Yannick Rumpala, Roland C. Wagner, Éric Picholle, Roger Bozzetto, Daniel Tron [et alii], « Synthèse. Y a-t-il un imaginaire scientifique national ? », in épi-revel (dir.), Rudyard Kipling et l'enchantement de la technique, Somnium, 2009, pp. 106-112
Yannick Rumpala, « Une « consommation durable » pour en finir avec le problème des déchets ménagers ? Options institutionnelles, hypocrisies collectives et alternatives sociétales », Les effets du développement durable, L'Harmattan, 2006
Yannick Rumpala, « L'Environnement à construire, des usages politiques de la science économique », in Dumoulin, Laurence;Labranche, Stéphane;Robert, Cécile;Warin, Philippe; (dir.), Le recours aux experts. Raisons et usages politiques, Presses Universitaires de Grenoble, 2005, pp. 157-185
Yannick Rumpala, « Qualification de problèmes comme 'risques environnementaux' : l'exemple des déchets et des transports routiers », in Gilbert, Claude.; (dir.), Risques collectifs et situations de crise. Apports de la recherche en sciences humaines et sociales, L'Harmattan, 2003, pp. 79-92
Yannick Rumpala, « Réguler les intelligences artificielles ? De l’intérêt de revenir aux fictions du cyberpunk pour comprendre un défi non résolu », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, 2023
Yannick Rumpala, « Figurer la condition humaine au temps du cyberspace : un apport (encore) heuristique du cyberpunk et de son imaginaire ? », 2021
Introduction L’humanité vivait déjà dans le cyberspace avant qu’il ne soit créé et développé concrètement par des infrastructures. Elle y vivait par l’imaginaire, dans ce que commençaient à spéculer des œuvres de fictions. Et spécialement celles du cyberpunk, qui ont marqué la deuxième moitié des années 1980. Les fictions du cyberpunk ont renouvelé l’esthétique de la science-fiction et certaines de ses thématiques, avec un mélange expressif de haute technologie, de déliquescence sociale et d...
Yannick Rumpala, « De la technicisation des corps à la post-humanité ? Le cyberpunk comme moment et espace de problématisation des transformations de la condition humaine », 2021
Des humains qui ne sont plus tout à fait des humains ? Le cyberpunk montrait dès les années 1980 les ambiguïtés de l’augmentation technicisée des corps et l’hybridation des individus amenée par l’intégration de parties machiniques et/ou cybernétiques. Plutôt qu’une originalité ou une nouveauté complète, une de ses forces était de replacer ces transformations dans des contextes sociaux, non seulement de développements techniques, mais aussi de dérégulation et de fléchissement des contraintes m...
Yannick Rumpala, « Entre désenchantement et problématisation : le cyberpunk comme panorama d’un devenir dystopique du technocapitalisme ? », 2021
Sous-genre de la science-fiction et mouvement littéraire, le cyberpunk a marqué les années 1980, mais a eu des résonances au-delà et en garde encore : culturellement et esthétiquement, mais pas seulement. Avec le recul, ses sombres projections présentent en effet des correspondances troublantes avec des évolutions ou des tendances qui allaient devenir plus visibles ensuite, de l’omniprésente pénétration des technologies dans les existences et les environnements jusqu’à la transformation du mo...
Yannick Rumpala, « Dynamiques de la production matérielle entre pairs sur la base de communs », 2019
Évoquer les pratiques de pair à pair (en peer to peer) fait couramment penser aux échanges et aux partages de fichiers informatiques. Ces pratiques s’avèrent en fait aussi en expansion dans d’autres domaines. Elles ont par exemple servi de bases à des initiatives dans les domaines des transports (covoiturage), de la production d’énergie renouvelable – sous forme de projets coopératifs (Giotitsas et al., 2015) et de la production alimentaire – du partage des semences (Thomas, 2017) au partage ...
Yannick Rumpala, « Quelle démocratie pour une société post-croissance ? »: Éléments pour une cartographie de répertoires de propositions, Politique et Sociétés, 2019, n°2, pp. 105-132
Yannick Rumpala, « Intelligente autrement : de la Smart city à la Fab city . Émergence d’un modèle alternatif de ville intelligente et logiques de reconfiguration du collectif urbain », 2018
Introduction Face aux multiples enjeux qu’elles doivent affronter, les villes se sont vu proposer de profiter des dernières avancées technologiques, notamment celles associées aux outils numériques, pour devenir « intelligentes » et adopter ce qui pouvait ressembler à un nouveau modèle. Depuis le milieu des années 2000, cette problématique encore montante des « villes intelligentes » (« smart cities ») permet à des communautés d’acteurs de milieux variés (municipalités, prestataires privés, e...
Yannick Rumpala, « Alternative Forms of Energy Production and Political Reconfigurations: Exploring Alternative Energies as Potentialities of Collective Reorganization », Bulletin of Science, Technology & Society, 2017, n°2, pp. 85-96
Yannick Rumpala, « Entre imaginaire écotechnique et orientations utopiques. La science-fiction comme espace et modalité de reconstruction utopique du devenir planétaire », 2017
Les pressions sur l’environnement et les milieux ont atteint un tel niveau que la préservation de la planète est non seulement devenue un enjeu majeur, mais que la possibilité même de cette préservation a fini par être questionnée. Quels espoirs resteraient-ils alors ? Paradoxalement, on trouve dans la fiction, et notamment dans la science-fiction, des récits qui paraissent réinterpréter cet enjeu pour construire des visions aux allures utopiques. Bien éloignées donc du registre apocalyptiqu...
Yannick Rumpala, « Que faire face à l’apocalypse ? », 2016
Des effondrements, la science-fiction en a imaginé de multiples formes et pour une large variété de mondes. Les productions du genre ont même été marquées par une part croissante de représentations condamnant ces mondes fictionnels à un devenir apocalyptique ou dystopique. À tel point que ces représentations ont presque laissé l’impression de saturer l’appréhension collective du futur. S’il s’agit de chercher un mode de description particulièrement adapté pour penser le pire, en offrant de su...
Yannick Rumpala, « Science-fiction, spéculations écologiques et éthique du futur », Revue française d'éthique appliquée , 2016, n° ° 2, pp. 74-89
Yannick Rumpala, « Littérature à potentiel heuristique pour temps incertains », 2015
Introduction Quand l’époque semble être à l’accélération, pour reprendre le titre d’un récent livre du sociologue allemand Hartmut Rosa, autrement dit quand tout semble aller plus vite (les évolutions techniques, le changement social, etc.), l’enjeu est de pouvoir garder des prises intellectuelles, justement pour éviter de se retrouver emporté sans capacité de réagir. De fait, semble s’accumuler une masse de questions qu’il est devenu difficile de penser au présent, avec des bases de réflexio...
Yannick Rumpala, « Formes alternatives de production énergétique et reconfigurations politiques. La sociologie des énergies alternatives comme étude des potentialités de réorganisation du collectif », Flux , 2013, n° ° 92, pp. 47-61
Les choix énergétiques qui sont faits dans une société sont aussi des choix politiques. Cette contribution vise à étudier dans quelle mesure ces choix peuvent être réorientés par les développements technologiques associés aux énergies renouvelables, en contribuant ainsi à une redistribution des possibilités et, corrélativement, à des réorganisations sociales. Pour montrer que le développement des énergies alternatives dépend certes d’avancées technologiques, mais que, dans cette dynamique, elles peuvent aussi révéler des potentialités politiques, trois étapes sont proposées: 1) la première explicite les arguments théoriques qui peuvent être déployés en faveur d’une approche en termes de « potentialisme technologique »; 2) la deuxième prolonge cette approche en dégageant un ensemble de potentialités rattachables aux énergies renouvelables et le modèle qui pourrait prendre corps à travers ces formes alternatives ; 3) la troisième examine comment ces potentialités pourraient trouver des voies d’actualisation.
Yannick Rumpala, « L'impression tridimensionnelle comme vecteur de reconfiguration politique », Cités , 2013, n° ° 55, pp. 139-162
Yannick Rumpala, « De l'objectif de développement durable à la gouvernementalisation du changement. Expressions et effets d'une préoccupation institutionnelle renouvelée en France et dans l'Union européenne », Politique européenne , 2011, n° ° 33, pp. 119-153
L’objectif de « développement durable » contient une forme d’ambition transformatrice qui, face aux périls planétaires mis en avant, a tendu à élever le changement au rang de but collectif qui serait à prendre en charge et à accompagner par les institutions adéquates. En partant des activités de gouvernement qui ont commencé à prolonger cet objectif, cet article vise à analyser comment s’assemblent des rationalités, des dispositifs et des arrangements procéduraux, contribuant à faire du pilotage du changement un enjeu renouvelé dans la sphère institutionnelle. Pour en saisir les logiques et les orientations, ce processus de « gouvernementalisation » du changement est étudié à partir des initiatives des autorités publiques françaises et de l’Union européenne, en revenant sur cette appréhension du changement comme problème, sur les prolongements à la fois programmatiques et instrumentaux sous la forme de documents qualifiés de « stratégies », et sur les bases procédurales qui commencent à fournir un accompagnement.
Yannick Rumpala, « Ce que la science-fiction pourrait apporter à la pensée politique », Raisons politiques , 2011, n° ° 40, pp. 97-113
RésuméLa littérature de science-fiction n'a pas qu'une dimension narrative. Par ses montages spéculatifs, elle peut être un support et un vecteur de réflexivité collective. Cet article part ainsi de l'hypothèse que la science-fiction représente une façon de ressaisir le vaste enjeu du changement social, et derrière lui celui de ses conséquences et de leur éventuelle maîtrise. La science-fiction offre, certes plus ou moins facilement, des terrains et des procédés pour s'exprimer sur des mutations plus ou moins profondes, plus précisément sur les trajectoires qu'elles semblent pouvoir prendre. En considérant cette forme d'expression artistique comme un travail de problématisation, l'article propose donc d'examiner comment l'appréhension du changement social est travaillée par cette médiation littéraire et surtout de montrer comment cette appréhension pourrait nourrir des réflexions relevant d'une forme de pensée politique. Ce lien entre l'expression artistique et ses potentiels prolongements politiques est mis à l'épreuve à partir de l'exploration de courants généralement considérés comme porteurs de positions engagées (cyberpunk et postcyberpunk, biopunk, fiction spéculative, anticipation sociale, etc.).
Yannick Rumpala, « Ce que la science-fiction pourrait apporter à la pensée politique », Raisons politiques, 2010, n°4, pp. 97-114
Yannick Rumpala, « Gouverner en pensant systématiquement aux conséquences ? Les implications institutionnelles de l’objectif de développement durable », 2010
De plus en plus présent, le thème du « développement durable » l’est assurément sur les agendas gouvernementaux, au point même d’être de plus en plus souvent affiché comme un objectif incontournable. Mais les implications de ces préoccupations et intentions ont-elles été bien perçues ? Ce qui se joue là renvoie en effet à la possibilité de réviser les raisonnements et schémas de pensée dans les sphères où s’élabore la prise en charge des affaires collectives. Autrement dit, une évolution qui ...
Yannick Rumpala, « Recherche de voies de passage au développement durable et réflexivité institutionnelle. Retour sur les prétentions à la gestion d'une transition générale », Revue Française de Socio-Économie , 2010, n° ° 6, pp. 47-63
RésuméLa concrétisation d’un « développement durable » tend de plus en plus souvent à être pensée sous l’angle d’une nécessaire transition à réaliser. L’article vise à analyser les modalités de pénétration de cette perspective dans les sphères institutionnelles et à montrer comment elle est le produit et le vecteur d’une forme de réflexivité collective qui a aussi des répercussions dans les activités de gouvernement. Il s’agit alors de saisir en quoi la transition vers un « développement durable » est devenue un objet de réflexion, mais aussi un objet d’énonciation et un objet de gouvernement.
Yannick Rumpala, « Développement durable : du récit d'un projet commun à une nouvelle forme de futurisme ? », A contrario , 2010, n° ° 14, pp. 111-132
RésuméLes multiples ralliements vers la thématique du « développement durable » peuvent donner l’image d’une dynamique collective de construction d’un large projet de réorganisation sociale, voire d’un projet de société à part entière pour les versions les plus ambitieuses. Cette contribution propose de revenir sur ce qui semble ainsi représenter un nouveau projet commun pour tous les compartiments de la collectivité, et de saisir les lignes directrices structurant sa formation. Pour cela, ce projet est d’abord analysé à partir de la vocation corrective sur lequel il est construit. Sont ainsi examinées les conditions d’étayage discursif qu’il a pu trouver et la mise en forme sociodiscursive d’un métarécit qui tend à s’effectuer dans le même mouvement. On verra que c’est par la même occasion le bien commun qui se trouve reformulé, dans un processus où se mêlent en fait de multiples voix. On soulignera enfin que la problématique du « développement durable » traduit aussi une représentation temporelle différente quant à la nature des problèmes à traiter et que cela peut amener une évolution dans la manière de concevoir les interventions institutionnelles.
Yannick Rumpala, « Mesurer le développement durable pour aider à le réaliser ? », 2009
Quelles prises les institutions publiques peuvent-elles trouver sur le monde quand il s’agit d’en saisir les évolutions et de le changer ? Cette question, qui rejoint celle de la capacité de nos sociétés à agir sur elles-mêmes, semble prendre une importance renouvelée en raison d’un enjeu relativement nouveau qui tend à se faire de plus en plus pesant : l’avenir de la planète qui apparaît compromis par l’accumulation d’une série de menaces susceptibles de toucher jusqu’aux bases écologiques e...
Yannick Rumpala, « La consommation durable comme nouvelle phase d'une gouvernementalisation de la consommation », Revue française de science politique , 2009, n° 59, pp. 967-996
RésuméAvec la montée des enjeux d’environnement et de « développement durable », les institutions publiques ont manifesté notamment depuis les années 1990 un intérêt renouvelé pour la sphère de la consommation, afin d’en éliminer les effets jugés négatifs. Les initiatives engagées ont en fait visé principalement le consommateur en tant qu’individu censé prendre conscience de la nécessité d’adapter ses habitudes. Cet article propose de saisir le cadre discursif et programmatique qui sous-tend cette dynamique, les rationalités orientant les stratégies d’intervention, et les dispositifs institutionnels privilégiés pour cela. Au final tend à se déployer une gouvernementalité, mais sous une forme porteuse par la même occasion de tensions potentielles.
Yannick Rumpala, « La quête du sens. Repenser la question de l’interprétation dans l’analyse des politiques publiques », 2008
Introduction Penser n’a-t-il pas toujours signifié répondre au défi consistant à faire apparaître le démesuré objectivement devant nous ?Sloterdijk (2006 : 13). De la turbulence du monde, nous ne semblons capables de saisir que quelques palpitations. Les sciences sociales avancent, apportent leurs éclairages, mais, paradoxalement, elles doivent de plus en plus fortement affronter la question de leur capacité à comprendre le monde. Et nombreux sont donc les appels à entreprendre de profondes r...
Yannick Rumpala, « Le développement durable appelle-t-il davantage de démocratie ? Quand le développement durable rencontre la gouvernance … », 2008
Telle qu’elle est le plus souvent conçue, la problématique du « développement durable » renvoie à un large ensemble de changements profonds à réaliser dans toutes les sphères de la société. Pour cette raison, elle s’inscrit logiquement dans une tonalité de mobilisation générale. Elle débouche ainsi fréquemment sur un appel à des procédures rénovées dans l’organisation de la vie collective, de façon à favoriser toutes les coopérations utiles. De fait, cette problématique s’est développée sur u...
Yannick Rumpala, « Le réajustement du rôle des populations dans la gestion des déchets ménagers. Du développement des politiques de collecte sélective à l'hétérorégulation de la sphère domestique », 1999, pp. 601-630
Cet article s'intéresse à la place prise depuis la fin des années quatre-vingt par le tri et les collectes sélectives dans la réorientation de la gestion des déchets ménagers. Le développement de ces pratiques suppose en effet une adhésion des populations qui touche non seulement le rapport qu 'elles entretiennent avec leurs ordures, mais aussi tout un ensemble de relations avec les sphères institutionnelles, tant administratives qu 'économiques. Il s'agit donc de revenir sur cette participation des usagers pour saisir comment une telle solution a pu devenir apparemment consensuelle. Pour cela, l'analyse proposée remet au jour les problèmes t'.t les enjeux à partir desquels a été engagée cette évolution dans l'amont de la prise en charge collective des déchets ménagers. Examiner les dispositifs utilisés pour modifier les attitudes et les comportement permet également de mieux saisir les conditions d'installation de cette nouvelle organisation. Dans le prolongement de ces perspectives, le recours à ce type de programme d'action amène à s'interroger sur les logiques sous-jacentes, dans la mesure où celles-ci peuvent apparaître non seulement comme une voie de rationalisation, mais surtout comme une voie de colonisation du monde vécu par des impératifs portés par les systèmes administratif et économique.