Lucie Bargel

Maître de conférences HDR
Science politique.
Faculté de Droit et Science Politique

Equipe de Recherche sur les Mutations de l'Europe et de ses Sociétés
  • THESE

    Aux avant-postes : La socialisation au métier politique dans deux organisations de jeunesse de parti : Jeunes populaires (UMP) et Mouvement des jeunes socialistes (PS), soutenue en 2008 à Paris 1 

  • Lucie Bargel, Dans l’écheveau de la frontière: Alignements et réalignements des attachements politiques dans la Roya (XIXe-XXIe siècles), Éditions Karthala, Science Po Aix et Cyberlibris, 2024, Questions transnationales, 389 p.  

    Cette ethnographie historique de la vallée de la Roya, à la frontière entre l'Italie et la France, offre un point d'entrée dans l'écheveau de la frontière: il s'agit de déplier les différentes lignes qui composent une frontière étatique, presque parfaitement superposées à tel point que leur pluralité devient invisible «vue du ciel», mais aussi de suivre les processus au cours desquels ces limites de différents ordres d'activités (échanges commerciaux, usages linguistiques, etc.) viennent s'aligner sur la frontière. Cette zone frontalière constitue ainsi un terrain pour saisir la consistance locale d'une appartenance étatique. Par son histoire singulière, la Roya constitue un laboratoire à ciel ouvert des effets de réalignements que produit un déplacement de frontière (ici en 1947) sur un territoire et des populations. Elle révèle aussi le travail spécifique de l'Etat à ses frontières - d'autant plus intense quand il s'agit de revendiquer un nouveau territoire à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et plus récemment de recommencer à filtrer les mobilités humaines au sein de l'espace Schengen ou de réaffirmer sa présence après la tempête de 2020 - et ses articulations avec l'ensemble des mobilisations politiques dont la Roya a été l'objet au cours de son histoire

    Lucie Bargel, Nicolas Bué, Pina Christine, Philippe Aldrin, Christine Pina (dir.), Politiques de l'alternance: Une sociologie des changements (de) politiques, Éditions du Croquant, 2016, Sociopo, 412 p. 

    Lucie Bargel, Marion Paoletti, Margaret Maruani, Sandrine Lévêque, Catherine Achin (dir.), Présidentielles 2012, Ecole des hautes études en sciences sociales, 2013 

    Lucie Bargel, Jeunes socialistes / Jeunes UMP. Lieux et processus de socialisation politique: lieux et processus de socialisation politique, Dalloz, 2009, Nouvelle Bibliothèque de Thèses, 765 p. 

    Lucie Bargel, Catherine Achin, Delphine Dulong, Sexes, genre et politique, Économica, 2007, Études politiques, 184 p. 

    Lucie Bargel, Magali Della Sudda, Frédérique Matonti (dir.), (En)quêtes de genre, ISOR, 2007, 391 p. 

  • Lucie Bargel, « Gli elettori viaggiatori del PCI degli anni Cinquanta e Sessanta »: Facoltà d'opzione e treni speciali, La questione migratoria. Le politiche del mondo comunista nell'Italia del Novecento, 2024, pp. 71-88   

    Lucie Bargel, « Socialisation politique », 1ère édition 2009, Seconde édition (inchangée) 2020, Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences Po, 2020, pp. 510-517   

    Lucie Bargel, Xavier Dunezat, « GENRE ET MILITANTISME », Dictionnaire des mouvements sociaux, 2020   

    Lucie Bargel, Olivier Fillieule, « Chapitre 6. Les féministes de la deuxième vague à Marseille », Marseille années 68, Presses de Sciences Po, 2018, pp. 377-491   

    Lucie Bargel, Camille Masclet, « Les espaces politiques locaux, laboratoires de l’institutionnalisation du féminisme ? », in Fillieule, Olivier, Sommier, Isabelle, Béroud, Sophie, Masclet, Camille, Collectif SOMBRERO (dir.), Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, Actes Sud, 2018, pp. 779-812 

    Lucie Bargel, Bleuwenn Lechaux, Camille Masclet, « Des féministes à la conquête de l’espace », in Fillieule, Olivier, Sommier, Isabelle, Béroud, Sophie, Masclet, Camille, Collectif Sombrero (dir.), Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, Actes Sud, 2018, pp. 679-710 

    Lucie Bargel, Camille Masclet, Lydie Porée, « "Le privé est politique". Des sexualités, conjugalités et maternités féministes ? », in Fillieule, Olivier, Sommier, Isabelle, Béroud, Sophie, Masclet, Camille, Collectif SOMBRERO (dir.), Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, Actes Sud, 2018, pp. 879-908 

    Lucie Bargel, Philippe Aldrin, Nicolas Bué, Pina Christine, « Une sociologie politique pour les alternances au pouvoir », Politiques de l'alternance. Sociologie des changements (de) politiques, Editions du Croquant, 2016   

    Lucie Bargel, « D’une mobilisation extraordinaire à une campagne ordinaire. L’effacement de la thématique intercommunale sur les scènes municipales de communes montagnardes », Une invitée discrète. L’intercommunalité dans les élections municipales de 2014 , 2015   

    Lucie Bargel, « Homogénéité et hétérogénéité des membres du Mouvement des jeunes socialistes et des Jeunes populaires », Jeunesses engagées, Syllepses, 2014, pp. 54-67   

    Lucie Bargel, « Socialisation politique », Dictionnaire Genre & science politique, Presses de sciences po, 2013, pp. 468-480   

    Lucie Bargel, Anne-Sophie Petitfils, « Appropriations d'Internet et trajectoires militantes "dans" et "en dehors" de l'UMP », Continuerlalutte.com, Presses de Sciences Po, 2011, pp. 10   

    Lucie Bargel, Xavier Dunezat, « Genre et militantisme », Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences Po, 2009, pp. 248-255   

    Lucie Bargel, Choukri Hmed, Lilian Mathieu, « Causes identitaires et groupes enjeu », in Sommier, Isabelle (dir.), Radiographie du mouvement altermondialiste, La Dispute, 2005, pp. 213-238 

  • Lucie Bargel, « The Politicization of Electoral Rolls and Migrations in post-WW2 Italy »: La politicizzazione delle liste elettorali e delle migrazioni nell’Italia del secondo dopoguerra, Meridiana, 2024, n°109, pp. 217-244   

    Lucie Bargel, « Rigo (Enrica) – La straniera. Migrazioni, asilo, sfruttamento in una prospettiva di genere. – Rome, Carocci editore, 2022. 142 p. Bibliogr. », Revue Française de Science Politique, 2023, n°5, pp. 841-844   

    Lucie Bargel, Marion Charpenel, Alban Jacquemart, Camille Masclet, « Chronique bibliographique »: Sur le genre, Revue Française de Science Politique, 2021, n°1, p. 119 

    Lucie Bargel, « Le corps électoral de la Nation. Saisir la loyauté des émigré∙e∙s de la Roya (1944-1949) », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2019, n°115   

    Lucie Bargel, Marion Charpenel, Alban Jacquemart, « CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE Sur le genre », Revue Française de Science Politique, 2018 

    Lucie Bargel, « Une carte, trois communes et deux États », Norois. Environnement, aménagement, société, 2016, n°238239, pp. 85-95  

    Avec quels outils appréhende-t-on un territoire ? Depuis les années 1970, la géographie n’est plus la discipline née « à l’ombre de l’armée » et longtemps « impliquée dans la production des discours de légitimation d’une action sur l’espace, au service d’un pouvoir politique dominant, que ce soit par des cartes ou des textes » (Dumont, 2011). En particulier, sa tendance critique insiste depuis une vingtaine d’années sur le caractère socialement et politique...

    Lucie Bargel, « Les originaires en politique. Migration, attachement local et mobilisation électorale de montagnards », Politix, 2016, n°113, pp. 171-199   

    Lucie Bargel, Marion Charpenel, Alban Jacquemart, « PRÉSENTATION, Chronique bibliographique sur le genre », Revue Française de Science Politique, 2016 

    Lucie Bargel, « Apprendre un métier qui ne s’apprend pas. Carrières dans les organisations de jeunesse des partis », Sociologie, 2014  

    Le fort niveau de sélection et de spécialisation du personnel politique constitue un acquis central de la sociologie politique. D’une part, des études quantitatives montrent la persistante sur‑sélection sociale, sexuée, racialisée, professionnelle des élus, parlementaires en particulier, en France comme ailleurs (Dogan, 1967 ; Gaxie, 1980 ; Lovenduski & Norris, 1995 ; Best & Cotta, 2000 ; Achin, 2005). Mais on la connaît surtout en tant que résultat, et moins les logiques qui la rendent possi...

    Lucie Bargel, Eric Fassin, Stéphane Latté, « Illegitimate affairs: The sex of politics and the politics of sex in French contemporary politics », Current Sociology, 2013, n°56, pp. 661-676 

    Lucie Bargel, Catherine Achin, «  Montrez ce genre que je ne saurais voir . Genre, sexualité et institutions dans la présidentielle de 2012 », Genre, sexualité & société, 2013, n°2  

    La campagne présidentielle de 2012 témoigne d’une banalisation des questions de genre et de sexualité, qui en autorise différents usages stratégiques. Mais cette banalisation ne rend pas les normes sexuées et sexuelles moins contraignantes : une série d’institutions sociales et politiques continue de « cadrer » leurs évolutions. Ce sont là les hypothèses que nous voudrions formuler pour clore ce numéro. Le parti-pris du dossier « Présidentielle 2012 » consiste en effet à étudier la campagne ...

    Lucie Bargel, Marion Paoletti, Margaret Maruani, Sandrine Levêque, Catherine Achin, « La campagne présidentielle française de 2012 », Genre, sexualité & société, 2013, n°2    

    L’élection présidentielle au suffrage universel direct, matrice de la Vème République depuis 1965, en créant un « patriarcat institutionnel » (Sineau, 2008), ne semble a priori guère favorable aux femmes et à leurs causes. Or, les sept campagnes présidentielles qui se sont déroulées depuis cette date se sont révélées, paradoxalement, plutôt propices à la politisation des questions de genre et de sexualité. En 2007, lors de la précédente élection, la présence de Ségolène Royal au second tour f...

    Lucie Bargel, Myriam Aït-Aoudia, Carole Bachelot, Hélène Combes, Stéphanie Dechezelles [et alii], « Enquêter dans les partis politiques. Perspectives comparées », Revue internationale de politique comparée, 2010, n°4, pp. 7-14   

    Lucie Bargel, Myriam Aït-Aoudia, Carole Bachelot, Nathalie Ethuin, Catherine Leclercq [et alii], « Enquêter dans les partis politiques. Perspectives comparées », Revue internationale de politique comparée, 2010, n°4, pp. 7-139   

    Lucie Bargel, Myriam Aït-Aoudia, Nathalie Ethuin, Elise Massicard, Anne-Sophie Petitfils, « Franchir les seuils des partis : accès au terrain et dynamiques d’enquête », Revue internationale de politique comparée, 2010, n°4, pp. 15-30   

    Lucie Bargel, Anne-Sophie Petitfils, « Militants et populaires ! Une organisation de jeunesse sarkozyste en campagne. »: L'activation périodique d'une offre organisationnelle de militantisme et ses appropriations pratiques et symboliques, Revue Française de Science Politique, 2009, n°1, pp. 51-75   

    Lucie Bargel, Stéphanie Dechezelles, « L'engagement dans des partis politiques de droite », Revue Française de Science Politique, 2009, n°1, pp. 5-6 

    Lucie Bargel, « Les organisations de jeunesse des partis politiques », Agora débats/jeunesses, 2009, n°52, pp. 75-88   

    Lucie Bargel, « “La jeunesse qui bouge a changé de camp !” Des usages partisans de la catégorie “jeunesse” », Mouvements : des idées et des luttes, 2009, n°59, pp. 83-89   

    Lucie Bargel, Alexandra Oeser, Céline Bessière, Magali Della Sudda, Sibylle Gollac [et alii], « Appropriations empiriques du genre. Introduction », Sociétés & Représentations, 2007, n°24, pp. 5-13   

    Lucie Bargel, « La résistible ascension des femmes à la direction du Mouvement des Jeunes Socialistes », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2007, n°67, pp. 45-65   

    Lucie Bargel, Céline Bessière, Magali Della Sudda, Sibylle Gollac, Stéphanie Guyon [et alii], « Appropriations empiriques du genre », Sociétés et représentations, 2007, n°24, pp. 5-10 

    Lucie Bargel, « La socialisation politique sexuée : apprentissage des pratiques politiques et normes de genre chez les jeunes militant-e-s », Nouvelles questions féministes, 2005, n°3, pp. 36-49   

  • Lucie Bargel, Raphaël Challier, Simples militants. Comment les partis démobilisent les classes populaires, Association pour le développement de la sociologie du travail, 2023  

    Raphaël Challier livre dans cet ouvrage une image vivante et nuancée de la participation des classes populaires aux partis politiques, loin des clichés et de l’idée même que ces « simples militants » n’y seraient jamais présents. Au contraire, on voit dans cet ouvrage des personnes de classes populaires adhérer, participer, se présenter aux élections, faire campagne, mais aussi nouer des amitiés, faire la fête, développer des « usages profanes des partis » — bref, participer pleinement aux ac...

    Lucie Bargel, « Présidentielle 2007. Scènes de genre », Mots. Les langages du politique, Éditions Belin, 2010  

    Ce numéro de Mots intitulé « Présidentielle 2007. Scènes de genre » se donne pour objectif de souligner le rôle spécifique des médias dans la construction sexuée des identités politiques. Il s’agit, autrement dit, de décrypter le regard posé par les médias sur les candidat-e-s lors de la campagne présidentielle de 2007. Ce faisant, le dossier s’inscrit dans un dialogue tant avec les analyses des médias développées par les gender studies, qu’avec les politistes françaises qui se sont intéressé...

  • Lucie Bargel, « Une frontière morcelée. Une histoire longue du passage de la vallée de La Roya », Faire musée d’une histoire commune. Rapport de préfiguration de la nouvelle exposition permanente du Musée national de l’histoire de l’immigration, 2019   

    Lucie Bargel, Pascal Barbier, Amélie Beaumont, Muriel Darmon, Lucile Dumont, « Vêtement », in Juliette Rennes (dir.), Encyclopédie critique du genre, La Découverte, 2016, pp. 659-669 

  • Lucie Bargel, Les élections sans les opinions. Ethnographie et rapports aux institutions électorales, 2019   

    Lucie Bargel, Muriel Darmon, Socialisation politique: Moments, instances, processus et définitions du politique, 2017   

    Lucie Bargel, Annexe 1 : Titre, PUF, 2014  

    Nous disposons de données concernant la composition des organes de direction du Mouvement des jeunes socialistes grâce au dépouillement de ses archives. Celles-ci comprennent les noms et prénoms des membres de ses instances nationales – dont les appellations et la composition varient – depuis 1975. Les équipes de direction nationale du MJS (Equipe ou Bureau national) sont ici considérées depuis cette date jusqu’au début des années Quatre-vingt-dix : étant donné le temps long des carrières pol...

    Lucie Bargel, Annexe 2 : La conversion de Martin, « militant » et « technocrate », PUF, 2014  

    La carrière de Martin est à la fois un exemple de conversion, plutôt radicale, aux activités « de terrain » et un modèle d’ascension basé sur des compétences scolaires spécialisées dans l’activité politique. Le récit qu’il livre de son parcours chez les Jeunes populaires éclaire de manière particulièrement vive l’imagerie sociale qu’il associe aux « militants », et l’évolution des appréciations qu’il porte sur eux au cours de son engagement politique croissant. Il montre en même temps que, bi...

    Lucie Bargel, Annexe 3 : Fabien, une intégration « heureuse » au MJS, PUF, 2014  

    Le passage de Fabien au sein de la fédération de Paris du MJS, que j’ai pu suivre du début à la fin, puisqu’il a déménagé quelques mois après son adhésion, permet d’illustrer la combinaison d’activités proposées aux nouveaux entrants, ainsi que des modalités « heureuses » (Lagroye & Siméant, 2003) d’intégration dans l’organisation, tout en montrant comment ces modalités renvoient tout à la fois aux dispositions et attentes de l’entrant, au dispositif d’apprentissage informel, et aux facteurs ...

  • Lucie Bargel, « Demos et Migrations », le 26 janvier 2024  

    Séminaire organisé par le LADIE, Université de Côte d'Azur sous la direction scientifique de par Lucie Bargel, ERMES et Jules Lepoutre, LADIE

    Lucie Bargel, « 1/4h sur le projet "Demos et Migrations" », le 05 décembre 2023 

    Lucie Bargel, « Étudier la politique dans les « mondes ruraux » : enjeux de méthodes », le 21 avril 2022  

    Organisé par les laboratoires ERMES et CERDACFF, Université Nice Cote d'Azur

    Lucie Bargel, « Étudier les élections municipales en science politique », le 19 septembre 2019  

    Organisé par l'ERMES sous la responsabilité de Marie Bassi et Christine Pina (UCA-ERMES)

    Lucie Bargel, « Mémoire des origines, lieux et récits de vie : approches croisées en sciences humaines et sociales », le 06 juin 2019  

    Axe 4 –Territoires : construction, usages, pouvoirs, organisé dans le cadre du Projet MemOri–Mémoire des origines par Marie-Jeanne Ouriachi, UNS, CNRS UMR 7264 CEPAM et Valérie Piétri, UNS, CNRS-UMR 8245, IRD –UMR 205, URMIS

    Lucie Bargel, « La fabrique locale de la frontière : Regards comparatifs et interdisciplinaires », le 26 avril 2018  

    Organisé par le Laboratoire ERMES

    Lucie Bargel, « Les Administrations Publiques à l’épreuve de leur dette », le 01 février 2018 

    Lucie Bargel, « L’intégration des étrangers et des migrants dans les États de Savoie depuis l’époque moderne », le 23 novembre 2017  

    Le 11ème colloque de Pridaes organisé en collaboration avec Centro di Studi sull’Arco Alpino Occidentale e Deputazione Subalpina di storia patria

    Lucie Bargel, « Devenir paritaire en 2014 : Perturbations de la scène municipale de petites communes montagnardes », Genre, pouvoir, représentation au niveau local , Bordeaux, le 13 novembre 2014   

    Lucie Bargel, Karel Yon, « Entre AJS, UNEF et MJS. La socialisation militante à travers les réseaux politico-syndicaux », Carrières militantes et trajectoires professionnelles : l'engagement dans les mouvements étudiants comme lieu de socialisation politique, TRIANGLE, Lyon, le 01 janvier 2006   

PublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Célia Nguyen, « Je ne vois pas de meilleur titre de séjour pour eux que la langue française ».Etudier la politique publique linguistique d'immigration pour comprendre la construction de « l'identité nationale » et son rapport à l'altérité dans un contexte de reconfiguration des politiques migratoires., thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Lucie Bargel  

    La politique publique linguistique d'immigration institue la maîtrise de la langue française comme catégorie d'intervention publique à partir des années 70. Entre un « devoir de la langue » et un « droit à la langue », elle établit un critère linguistique en droit de la nationalité et du séjour en implémentant des formations linguistiques déléguées à des opérateurs externes. L'étude de sa genèse et de sa trajectoire, mais aussi de sa mise en œuvre et de sa réception par les bénéficiaires indique les évolutions contemporaines des logiques de production de « l'identité nationale » et de sa tension avec la figure de l'étranger dans un contexte de reconfiguration des politiques migratoires marquée par une fermeture des frontières. Que révèlent les modalités d'élaboration et de mise en œuvre de cette politique publique du traitement institutionnel des étrangers en France ? Quelles conceptions des étrangers et de leur « intégration » sous-tend-elle ? Un regard croisé entre sociologie de l'immigration et sociologie de l'action publique permettra de proposer une étude multiscalaire des différents acteurs participant à la production de l'intervention publique (européen, national et local) et d'analyser ses effets sur les publics cibles. Deux études documentaires, l'une portant sur le processus de construction de la langue comme enjeu politique, l'autre sur l'élaboration de la politique publique linguistique d'immigration, permettront de comprendre ce que nous apprend « la frontière intérieure linguistique » de la construction de « l'identité nationale », mais aussi de situer l'enjeu linguistique dans les politiques d'immigration confrontées à une tension entre logique d'accompagnement social et logique de régulation des flux migratoires. Enfin, une enquête de terrain étudiera la mise en œuvre de la politique publique linguistique d'immigration dans un contexte de reconfiguration des politiques migratoires en analysant la gestion de l'altérité déléguée à des opérateurs externes et sa réception par les bénéficiaires.

    Lucie Longuet, Les réceptions des politiques de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans l'enseignement supérieur , thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Lucie Bargel  

    À l'ère « post-MeToo », les violences sexuelles et sexistes ont récemment connu un fort regain de visibilité dans l'espace public, médiatique et politique, et notamment dans l'Enseignement supérieur et de la Recherche : bien que ces violences soient dénoncées par des collectifs militants depuis le début des années 2000, la reconnaissance de leur existence dans le monde universitaire est assez récente. Néanmoins, la montée en puissance des discours féministes a permis l'émergence de réponses militantes et institutionnelles, tant au niveau national qu'à l'échelle des établissements, ce qui signale la constitution de ce phénomène en problème public. Mais si l'action publique contre ces violences existe et s'est renforcée ces dernières années, les contours de son institutionnalisation – c'est-dire son intégration dans les pratiques et discours des institutions universitaires [Blanchard et alii, 2018] – présentent des variations (parfois fortes) d'un établissement à l'autre. Cette institutionnalisation obéit à une double-dynamique : si elle est souvent synonyme d'une distanciation par rapport aux enjeux militants initiaux, elle contribue aussi à la diffusion de ce type de discours au sein des populations étudiantes. Il s'agira donc d'interroger la réception des politiques de lutte contre les violences sexistes et sexuelles par les populations étudiantes, à travers l'analyse qualitative croisée de 2 groupes établissements d'enseignement supérieur se différenciant à la fois par leurs caractéristiques et par la ligne politique adoptée en la matière. Cela permettra plus largement de saisir les modalités de construction d'un « espace de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles » [Bereni, 2012] au sein des établissements.

  • Hugo Bouvard, Gays et lesbiennes en politique : Sociohistoire de la représentation des minorités sexuelles en France et aux États-Unis, thèse soutenue en 2020 à Ecole doctorale SDOSE Paris, membres du jury : Lucie Bargel (Rapp.)  

    En s’appuyant sur des sources variées – archives, observations, entretiens, corpus d’ouvrages autobiographiques –, cette thèse adopte une perspective sociohistorique et comparative pour retracer la construction de la cause de la représentation politique des gays et des lesbiennes en France et aux États- Unis, des années 1960 à nos jours. En mobilisant le concept d’espace de la cause des gays et des lesbiennes, elle analyse d’abord les facteurs politiques et institutionnels qui permettent de comprendre l’échec de cette entreprise en France et son succès aux États-Unis. Elle montre ensuite que les stratégies de présentation sexuelle de soi mises en œuvre par les élu·e·s homosexuel·le·s des deux pays font l’objet d’une coproduction négociée avec les journalistes. En considérant la représentation comme proposition, la thèse met enfin en évidence le caractère processuel et contextuel de tout travail de représentation des intérêts d’un groupe.

  • Luca Giliberti, Une vallée frontalière : Parcours néoruraux, mobilisations sociales et solidarité avec les migrants dans la Vallée de la Roya, thèse soutenue en 2020 à Université Côte dAzur, membres du jury : Lucie Bargel (Exam.)  

    Cette enquête ethnographique étudie une vallée rurale traversée par la frontière entre l'Italie et la France – la Vallée de la Roya – à l’époque de la “crise de l’accueil”, de 2017 à 2019. La recherche explore les effets de la "fermeture" de la frontière politique sur ce territoire, par des contrôles systématiques et une militarisation de la zone, et sur le tissu social local. On montre comment les frontières sociales se reconfigurent à partir d’une étude des relations entre divers univers culturels de la population. Un réseau d'habitants solidaires avec les migrants – en majorité une population néorurale déjà active dans la vie culturelle et dans la mobilisation du territoire – prend forme dans la vallée ; simultanément, tandis qu’une autre partie de la population, constituée principalement par les familles de souche, s’érige contre les actions solidaires, cet antagonisme donne lieu à une série de conséquences et de conflits sociaux sur le territoire.Dans ce “drame social” la recherche analyse en détail les parcours néoruraux, les mobilisations sociales préexistantes dans la vallée et la solidarité avec les migrants. S'appuyant sur une littérature en sciences sociales sur la migration et les frontières, ainsi que sur les études rurales, la recherche est guidée par un ensemble de questions de recherche. Quel est le lien entre l'engagement pour une vie culturelle rurale active, les mobilisations pour la défense du territoire et la solidarité avec les migrants bloqués à la frontière ? Quel sens donner à l'expression "défense du territoire" revendiquée par diverses parties en désaccord ? Comment les univers culturels préexistants de la vallée et leurs frontières sociales se réorientent-ils ? Dans quelle mesure et comment la caractéristique rurale de la vallée influence-t-elle les conséquences de la question migratoire ? Comment se dessine cet univers de pratiques solidaires et avec quels registres d'action ? Comment différents territoires ruraux, à partir de diverses formes de mobilisation collective, participent-ils aux processus de résistance locale aux politiques néolibérales ?La méthode qui a guidé la recherche est inductive, orientée par ces questions de recherche, et développée au travers d’un intense processus ethnographique, basé sur l'immersion dans le territoire étudié, au travers des techniques telles que l'observation participante et la collecte de sources orales, en particulier entretiens semi-structurés.L'originalité de la thèse est double : in primis, elle rend compte des résultats d'une recherche sur un territoire rural effervescent, dans un moment historique où certains lieux marginaux semblent se proposer comme scénarios de transformation sociale et culturelle, à travers des mobilisations et des pratiques alternatives de vie, encore peu documentées dans la littérature en sciences sociales. Deuxièmement, dans un scénario où de plus en plus d'études sociologiques s'emparent de la multiplication des frontières en Europe, la recherche observe le phénomène à travers les lentilles, jusqu'ici peu explorées, des territoires ruraux.