Eric Savarese

Professeur
Science politique.
Faculté de Droit et de Science politique

Centre d’Etudes Politiques Et sociaLes : Environnement, Santé, Territoires
  • THESE

    Constitution de l'imaginaire colonial comme processus de légitimation de la colonisation, soutenue en 1995 à AixMarseille 3 sous la direction de Bruno Étienne 

  • Eric Savarese, Éric Savarese, 10 questions sur l’immigration en France, De Boeck Supérieur et Cyberlibris, 2023, 136 p.    

    Au centre de la vie politique française, l’immigration fait l’objet de débats souvent houleux, ranimés au moindre fait divers mais aussi à chaque élection, et alimente de multiples polémiques. Comprendre cette situation au-delà des slogans racoleurs suppose de revenir à l’Histoire, aux chiffres et aux faits, et d’examiner l’évolution des politiques de l’immigration depuis plus d’un siècle et demi. En 10 questions, ce livre permet de brosser le portrait d’une France où, malgré une tradition d’asile et d’accueil, l’immigration est régulièrement perçue comme un problème. En considérant les controverses sur l’identité nationale, la citoyenneté républicaine, le racisme ou les statistiques ethniques, l’auteur fournit des pistes de réflexion permettant d’objectiver la situation pour nourrir efficacement le débat public, loin des mythes et des fantasmes.

    Eric Savarese, Eric de Mari, Éric Savarese, Éric de Mari (dir.), La fabrique coloniale du citoyen. Algérie, Nouvelle Calédonie: Algérie, Nouvelle-Calédonie, Karthala - Collection : Hommes et sociétés, 2019, Hommes et sociétés, 194 p.    

    "Si l'exclusion des indigènes de la participation politique dans le monde colonial est aujourd'hui largement connue et expliquée, nous en savons par contre bien moins sur l'accession des populations issues du peuplement des colonies au statut de citoyens, et dans quels contextes et conditions, ils ont su développer un sentiment d'appartenance à l'État-nation, fût-il colonial. C'est cet angle-mort de la connaissance sur l'époque coloniale que cet ouvrage prétend éclairer. Comprendre, à partir des deux cas exemplaires de colonies de peuplement françaises que furent l'Algérie et la Nouvelle-Calédonie, comment les Français d'Algérie et les Caldoches sont devenus citoyens. Pour cela, cette étude revient sur les classifications juridiques produites au sein de l'État colonisateur (ethniques ou confessionnelles) et réfléchit à leurs sens pour identifier les populations. Cette démarche implique de repenser la sociologie historique de la citoyenneté en contexte colonial. En effet, tandis qu'en métropole l'apprentissage de la citoyenneté repose sur la promotion d'une participation politique individuelle, libre, éclairée et coupée des solidarités locales, sur le terrain algérien ou néocalédonien, les Français citoyens accèdent à la participation politique par le biais de leur appartenance à des groupes particularisés, et en concurrence avec d'autres dans des sociétés largement ethnicisées et/ou racialisées. Dans ces conditions, si le projet des colonies de peuplement reste la dissolution de la question indigène, le passage à la modernité politique et à la citoyenneté électorale s'y réalise loin de l'universalisme et de l'individualisme républicain valorisés en métropole. L'apport de ce livre est de mettre en exergue ces évolutions paradoxales de la « fabrique coloniale du citoyen » par rapport à celle de la métropole."

    Eric Savarese, Éric Savarese, Éric de Mari (dir.), La fabrique coloniale du citoyen: Algérie, Nouvelle-Calédonie, Édition Karthala et Cyberlibris, 2019  

    "Si l'exclusion des indigènes de la participation politique dans le monde colonial est aujourd'hui largement connue et expliquée, nous en savons par contre bien moins sur l'accession des populations issues du peuplement des colonies au statut de citoyens, et dans quels contextes et conditions, ils ont su développer un sentiment d'appartenance à l'État-nation, fût-il colonial. C'est cet angle-mort de la connaissance sur l'époque coloniale que cet ouvrage prétend éclairer. Comprendre, à partir des deux cas exemplaires de colonies de peuplement françaises que furent l'Algérie et la Nouvelle-Calédonie, comment les Français d'Algérie et les Caldoches sont devenus citoyens. Pour cela, cette étude revient sur les classifications juridiques produites au sein de l'État colonisateur (ethniques ou confessionnelles) et réfléchit à leurs sens pour identifier les populations. Cette démarche implique de repenser la sociologie historique de la citoyenneté en contexte colonial. En effet, tandis qu'en métropole l'apprentissage de la citoyenneté repose sur la promotion d'une participation politique individuelle, libre, éclairée et coupée des solidarités locales, sur le terrain algérien ou néocalédonien, les Français citoyens accèdent à la participation politique par le biais de leur appartenance à des groupes particularisés, et en concurrence avec d'autres dans des sociétés largement ethnicisées et/ou racialisées. Dans ces conditions, si le projet des colonies de peuplement reste la dissolution de la question indigène, le passage à la modernité politique et à la citoyenneté électorale s'y réalise loin de l'universalisme et de l'individualisme républicain valorisés en métropole. L'apport de ce livre est de mettre en exergue ces évolutions paradoxales de la « fabrique coloniale du citoyen » par rapport à celle de la métropole

    Eric Savarese, Mireille Nicolas, L 'école Ibn-Khaldoun: lettres d'Algérie, 1961-1964, Impr. Corlet numérique et l'Harmattan, 2018, 228 p.   

    Eric Savarese, Christophe Roux, Éric Savarese (dir.), Science politique, 2e éd., Bruylant, 2018, Collection Paradigme ( Manuels ), 425 p. 

    Eric Savarese, Christine Pina, Éric Savarese (dir.), Le politique par l’image. Iconographie politique et sciences sociales: iconographie politique et sciences sociales, L'Harmattan - Collection : Logiques politiques, 2017, Logiques politiques, 300 p.   

    Eric Savarese, Éric Savarese (dir.), Territoires de la citoyenneté en France et en Italie, ARPoS, 2015, 175 p. 

    Eric Savarese, Éric Savarese, La rencontre postcoloniale, Éditions du croquant, 2014, Kritikos, 160 p. 

    Eric Savarese, Éric Savarese (dir.), L'Algérie dépassionnée: au-delà du tumulte des mémoires, Syllepse, 2008, Histoire, 214 p. 

    Eric Savarese, Éric Savarese, Lire les sciences sociales, Ellipses, 2008, 213 p. 

    Eric Savarese, Éric Savarese, Algérie: la guerre des mémoires, Non Lieu, 2007, 174 p. 

    Eric Savarese, Éric Savarese, Méthodes des sciences sociales, Ellipses, 2006, 186 p. 

    Eric Savarese, Éric Savarese, Paul Alliès (dir.), Pieds-noirs, Harkis, Rapatriés, Observatoire des Politiques Publiques en Europe du Sud (OPPES), 2006, 175 p. 

    Eric Savarese, Éric Savarese, Contribution à une sociologie politique des mémoires algériennes,, 2004 

    Eric Savarese, Éric Savarese (dir.), Interactions franco-algériennes, Presses universitaires de Perpignan, 2004, Collection du CERTAP, 259 p. 

    Eric Savarese, Éric Savarese, L'invention des pieds-noirs, Séguier, 2002, Les Colonnes d'Hercule, 283 p. 

    Eric Savarese, Éric Savarese, Histoire coloniale et immigration: une invention de l'étranger, Séguier, 2000, Les Colonnes d'Hercule, 267 p.   

    Eric Savarese, Éric Savarese, L'ordre colonial et sa légitimation en France métropolitaine: oublier l'autre, l'Harmattan, 1998, Logiques politiques, 300 p.   

    Eric Savarese, Éric Savarese, Constitution de l'imaginaire civique à partir d'un échantillon de manuels scolaires: le cas des colonies françaises, 1991 

    Eric Savarese, Éric Savarese, Classes révolutionnaires et souveraineté, 1989 

  • Eric Savarese, « Les rapatriés d’Algérie », in Jean-Paul Pellegrinetti (dir.), Pour une histoire politique de la France méditerranéenne, Presses Universitaires de Rennes, 2021, pp. 551-555   

    Eric Savarese, Éric Savarese, « Du bon usage de l’amnésie », La rencontre postcoloniale, 2019, pp. 926-929 

    Eric Savarese, « Introduction. La citoyenneté dans les colonies de peuplement », in Eric Savarese, Eric de Mari (dir.), La fabrique coloniale du citoyen. Algérie, Nouvelle Calédonie, Karthala, 2019 

    Eric Savarese, « 10 - L'antisémitisme comme facteur de mobilisation électorale . », in Eric de Mari, Eric Savarese (dir.), La fabrique du citoyen. Algérie, Nouvelle-Calédonie, Karthala Collection Hommes et sociétés, 2019   

    Eric Savarese, Christophe Roux, « Introduction », in Christophe Roux, Eric Savarese (dir.), Science politique, Larcier, 2019, pp. 9-17   

    Eric Savarese, Christophe Roux, « Introduction », in Christophe Roux, Eric Savarese (dir.), Science politique, Bruylant Larcier - collection Paradigme. Manuels, 2017, pp. 9-14 

    Eric Savarese, « Le statut de la théorie en sciences sociales », in Christophe Roux, Emmanuel Savarese (dir.), Science politique, Bruylant-Larcier- Collection Paradigme, 2017, pp. 345-359   

    Eric Savarese, Pina Christine, « Les documents iconographiques comme supports d’entretien. »: Retour sur deux expériences de recherche, in Christine Pina, Eric Savarese (dir.), Le politique par l’image. Iconographie politique et sciences sociales, L'Harmattan, 2017, pp. 207-232   

    Eric Savarese, « La question coloniale saisie à travers les manuels scolaires », in Pierre Boutan, Sabeha Benmansour-Benkelfat (dir.), Leçons du temps colonial dans les manuels scolaires, L'Harmattan, 2017, pp. 13-26   

    Eric Savarese, Christine Pina, « INTRODUCTION - Pour une analyse iconographique du politique. Regards interdisciplinaires, enjeux et perspectives », in Christine Pina, Eric Savarese (dir.), Le politique par l'image. Iconographie politique et sciences sociales, L'Harmattan, 2017 

    Eric Savarese, Christine Pina, « Les documents iconographiques comme supports d'entretiens », in Christine Pina, Eric Savarese (dir.), Le politique par l'image. Iconographie politique et sciences sociales, L'Harmattan, 2017 

    Eric Savarese, « Le cinéma, miroir de la question postcoloniale. Réflexions sur les Maghrébins dans le cinéma français », in Philippe Ségur, Jacobo Ríos (dir.), Cinéma, droit et politique, Editions Charles Corlet, 2016, pp. 179-185   

    Eric Savarese, « The Pieds-Noirs and French Political Life, 1962–2015 », in Manuel Borutta, Jan C. Jansen (dir.), Vertriebene and Pieds-Noirs in Postwar Germany and France : comparative perspectives, Palgrave Macmillan, 2016, pp. 173-189   

    Eric Savarese, « The Post-colonial Encounter in France », in Dietmar Rothermund (dir.), Memories of the Post – imperial Nations. The Aftermath of Décolonization, 1954 – 2013, Cambridge University Press, 2015, pp. 76-96   

    Eric Savarese, « Die postkoloniale Konfrontation in Frankreich », in Dietmar Rothermund (dir.), Erinnerungskulturen post-imperialer Nationen, Nomos, 2015, pp. 121-144   

  • Eric Savarese, « Sidi Moussa (Nedjib) – Histoire algérienne de la France. Une centralité refoulée, de 1962 à nos jours. – Paris, PUF, 2022. 240 p. », Revue Française de Science Politique, Presses de Sciences Po, 2024, n°73, pp. 322-323 

    Eric Savarese, Éric Savarese, « (Re)négocier la citoyenneté. Islam, immigration, mobilisations pour l’égalité », Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, 2023  

    Les questions de l’immigration maghrébine et de l’Islam en France s’inscrivent dans le temps long de l’histoire de l’immigration et de l’histoire coloniale. Mais l’une comme l’autre sont aujourd’hui associées, dans le temps court de la sédentarisation de la population d’origine maghrébine et de confession musulmane dans la société française. De nombreux travaux rendent compte de ces processus, en interrogeant la diversité des instances de socialisation (syndicats, partis, écoles, associations...

    Eric Savarese, « La place de Montpellier dans l'histoire des pieds-noirs », Bulletin historique de la ville de Montpellier, Ville de Montpellier, 2022, pp. 102-109 

    Eric Savarese, « Il peso della guerra d’Algeria sulle presidenziali », Marat, , 2022   

    Eric Savarese, Éric Savarèse, Christine Pina, « Introduction. Pour une analyse iconographique du politique. Regards interdsiciplinaires, enjeux et perspectives », Lectures, Centre Max Weber, 2016 

    Eric Savarese, « L’acte électoral revisité en situation coloniale »: Voter à Oran dans la première partie du XXe siècle, Pôle Sud - Revue de science politique de l'Europe méridionale, Centre d’Etudes Politiques Et sociaLes, 2016, n°1, pp. 97-109   

    Eric Savarese, Éric Savarese, « Un regard compréhensif sur le  traumatisme historique  », Pôle Sud - Revue de science politique de l'Europe méridionale, Centre d’Etudes Politiques Et sociaLes, 2011, n°1, p. 91 

    Eric Savarese, Emmanuel Négrier, Éric Savarese, Willy Diméglio, « Entretien avec Willy Diméglio », Pôle Sud - Revue de science politique de l'Europe méridionale, Observatoire des Politiques Publiques en Europe du Sud (OPPES), Montpellier : Observatoire des Politiques Publiques en Europe du Sud (OPPES) et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2006, n°24, pp. 89-96    

    Savarese Eric, Négrier Emmanuel, Diméglio Willy. Entretien avec Willy Diméglio. In: Pôle Sud, n°24, 2006. pp. 89-96.

    Eric Savarese, Éric Savarese, « L'histoire officielle comme discours de légitimation. Le cas de l'histoire coloniale », Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1998, pp. 93-112    

    «L'histoire officielle comme discours de légitimation. Le cas de l'histoire coloniale». Eric Savarese [93-112]. Longtemps limitée aux travaux des historiens, l'étude de l'histoire enseignée peut également permettre de s'interroger sur les processus de légitimation. Ainsi, l'analyse des modalités de construction et de la diffusion de l'histoire coloniale scolaire des Ille et IVe Républiques et la prise en compte de ses usages dans le débat colonial permettent de montrer qu'il s'agit d'un discours de légitimation de la colonisation. En offrant aux écoliers la vision euphémisée d'une aventure coloniale séparée des populations indigènes, enseignants et rédacteurs de manuels scolaires ont, par fidélité à l'idéal assimilateur républicain, légué à la plupart des citoyens une grille de lecture du fait colonial à travers laquelle la domination coloniale devenait impensable. En reprenant, pour mener la critique de l'aventure coloniale, les principales typifications des manuels scolaires, les anticolonialistes ont contribué à garder l'ordre colonial.

    Eric Savarese, « Territoires de la citoyenneté en France et en Italie : Introduction », Pôle Sud - Revue de science politique de l'Europe méridionale, Centre d’Etudes Politiques Et sociaLes, 1995, n°2, pp. 5-11   

  • Eric Savarese, « Le territoire dans tous ses états », le 14 décembre 2023  

    Colloque international organisé à l’occasion de ses 40 ans par le CEPEL - Centre d'Etudes Politiques et Sociales - Faculté de Droit et de Science politique, Université de Montpellier sous la direction de Alexandre Dézé, Nicolas Giraudeau, Emmanuel Négrier, Gilles Moutot, Damien Potier, Christophe Roux, Eric Savarèse, Maguelone Sié, Ludovic Sposito

    Eric Savarese, « Religion et espace public », le 19 octobre 2023  

    Colloque anniversaire DU religions et société démocratique organisé par la faculté de droit, Université de Montpellier sous la direction scientifique de Mustapha Afroukh et Eric Sales

    Eric Savarese, « Les habits neufs du citoyen », le 01 octobre 2020  

    Colloque virtuel organisé par l’IRENEE, Université de Lorraine sous la direction de Mélanie Dubuy, MCF HDR en droit public et Gildas Renou, MCF en science politique IRENEE/UL

    Eric Savarese, « Le droit comparé des pays de succession coloniale française, quelle place pour l’historien du droit ? », le 18 septembre 2020  

    Rencontre organisée par l’Axe « Normes » et « Droit Comparé » du Centre de Recherches sur les Sociétés et Environnements en Méditerranées (CRESEM) - EA 7397 UPVD, en partenariat avec le Labex Archimède.

    Eric Savarese, « L’identité en droit », le 08 novembre 2019  

    Organisé le CDED, Université Via Domitia, Perpignan sous la direction de Mathieu Doat, Professeur de Droit public et Jacobo Ríos, Maître de conférences HDR en Droit public

    Eric Savarese, Sylvie Strudel, « Entre infranational et national. Entre national et supranational », Les échelles de citoyenneté, Montpellier, le 11 juillet 2017 

    Eric Savarese, « Sortie de conflit et résilience », La justice transitionnelle, mode de règlement des conflits pour l’avenir ? [LA JUSTICE TRANSITIONNELLE : actualité & enjeux], Montpellier, le 16 juin 2017   

    Eric Savarese, « Le consentement », le 15 juin 2017  

    suivie de la remise des diplômes 2016

    Eric Savarese, « Politiques de la mémoire et mise en tension du modèle républicain de ci-toyenneté en France », L’État face à ses transformations, Mons Belgium (BE), le 03 avril 2017   

    Eric Savarese, « La mobilisation électorale en contexte colonial. L’exemple de la commune d’Oran, en Algérie, sous la IIIe République[L’acte électoral revisité en situation coloniale. Voter à Oran dans la première partie du XX e siècle] », 13ème Congrès de l’Association française de science politique, Aix-en -Provence, le 22 juin 2015   

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Rokhaya Diagne, La loi sur la parité de 2010 à 2022 : étude de la participation politique des femmes dans les institutions de représentation au Sénégal, thèse soutenue en 2024 à Université de Montpellier 2022 en co-direction avec Éric Savarese et Mame Penda Ba, membres du jury : Christine Pina (Rapp.), Abdou Rahmane Thiam (Rapp.), Fatoumata Hane  

    Le 28 mai 2010, le Sénégal a adopté la loi n° 2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue dans les instances totalement ou partiellement électives. La nouvelle loi, qui constitue une grande avancée dans la lutte contre la sous- représentation politique des femmes, a pour objectif de rééquilibrer l'espace politique dominé par les hommes et de favoriser l'élaboration de politiques sensibles aux femmes. Cependant, malgré l'existence de la loi assortie de l'obligation d'alternance de sexe sur les listes de candidatures, les hommes continuent de dominer la vie politique. Cette thèse se propose d'interroger les logiques explicatives du contrôle masculin de l'espace politique sénégalais, mais aussi les réponses que les femmes apportent à cette situation. Elle s'intéresse également à la place que celles-ci accordent à la prise en compte des principaux besoins des femmes sénégalaises. Cette dernière considération constituait l'un des arguments majeurs des défenseurs de la parité lors de la mobilisation pour l'adoption de la loi. Ce faisant, nous montrons que la domination masculine de la vie politique date de la période coloniale et a été consolidée durant les premières années de l'indépendance du Sénégal. Par ailleurs, les femmes, qui ont toujours soutenu les hommes en politique, ont tardivement acquis la citoyenneté sous la colonisation, leur permettant de participer officiellement à la vie politique. Nonobstant, à chaque fois qu'elles tentent de se faire une place sur la place publique, elles se sont vues contraintes par les hommes qui limitent leurs actions à la mobilisation électorale pour leur profit. Saisissant le contexte international et la volonté du chef de l'Etat, Abdoulaye Wade, favorables à l'amélioration de leur représentation politique, les femmes ont obtenu la loi sur la parité qui instaure l'égalité de sexe dans les mandats électifs. De même, la thèse revient sur le contenu de la loi, ses sources mais aussi sur les différentes oppositions et entraves qui affectent son effectivité. Elle revient aussi sur les résistances développées par les hommes, leur permettant de contourner la parité et de dominer les instances de décision des institutions de représentation. Enfin, à travers les entretiens menés auprès des élues de l'Assemblée nationale, du HCCT, du conseil départemental de Mbacké et du conseil municipal de Saint-Louis, la recherche revient sur les stratégies et les ressources que les femmes ont développé pour se légitimer en politique et tenter d'échapper au contrôle des hommes. Elle s'intéresse aussi à l'identité et à la trajectoire politique des élues et montre que l'organisation et le fonctionnement des institutions ainsi que la dépendance politique de ces femmes envers les leaders politiques, notamment au niveau local, constituent des difficultés à la représentation substantielle des femmes dans les institutions représentatives au Sénégal.

    Rita Katoola, Politique de l'intégration des personnes réfugiées en France, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Catherine Mercier-suissa  

    Ma thèse explore de manière approfondie l'intégration des réfugiés dans le système d'enseignement supérieur en France. Forte d'une expérience professionnelle substantielle dans ce domaine, j'ai consacré du temps à collaborer avec des organisations humanitaires internationales et nationales qui m'ont permis de comprendre tous les aspects liés aux réfugiés et à leurs besoins. Ainsi, en tant que fondatrice et présidente de l'association 'Réfugiés et Enseignement Supérieur : Vers l'Avenir', j'ai pu observer de près les défis et les besoins spécifiques des réfugiés cherchant à accéder à l'éducation supérieure en France, ce qui me donne la légitimité dans ce projet. Mon objectif principal est d'identifier et d'analyser méticuleusement les multiples obstacles entravant l'accès des réfugiés à l'enseignement supérieur. Ces barrières incluent des contraintes administratives, linguistiques, financières ainsi que des difficultés liées à la reconnaissance des diplômes étrangers. Ma démarche méthodologique repose sur une revue exhaustive de la littérature académique, des entretiens approfondis avec des parties prenantes clés, et une approche participative visant à inclure activement les réfugiés dans le processus de recherche. En outre, dans le cadre de ce projet, l'analyse détaillée des politiques existantes en France visant à faciliter l'intégration des réfugiés dans l'enseignement supérieur est un élément essentiel pour mon projet. Mon objectif est de déterminer leur efficacité, leurs limites et de formuler des recommandations tangibles pour améliorer ces politiques. Je m'attache également à explorer les meilleures pratiques au niveau national et international pour mieux comprendre comment ces approches pourraient être adaptées au contexte français. En mettant l'accent sur l'éducation comme un droit fondamental pour les réfugiés, je souhaite dépasser la simple analyse des problèmes pour proposer des solutions concrètes et réalisables. Je vise à formuler des recommandations spécifiques qui pourraient considérablement influencer les politiques éducatives en faveur des réfugiés en France. La valeur ajoutée de ma thèse réside dans son approche holistique, combinant une analyse rigoureuse des politiques existantes, des pratiques prometteuses et des recommandations pratiques. Mon objectif ultime est de contribuer activement à l'évolution des politiques éducatives en France pour garantir un accès équitable à l'enseignement supérieur pour tous les réfugiés, favorisant ainsi leur intégration réussie dans la société française.

    Roman Vareilles, L'antiracisme fragmenté : les mobilisations postcoloniales contre le racisme en France, thèse soutenue en 2023 à Université de Montpellier 2022 sous la direction de Éric Savarese, membres du jury : Stéphane Beaud (Rapp.), Corinne Torrekens (Rapp.), Christophe Roux et Soline Laplanche-Servigne  

    Cette thèse étudie les divergences stratégiques qui traversent les mobilisations postcoloniales contre le racisme. Dans une perspective de sociologie de l'action collective, il s'agit d'étudier les usages des références coloniales et raciales comme moyens de mobilisation dans la lutte contre le racisme en France. En comparant les discours et les répertoires d'action déployés par trois groupes actifs de 1995 à 2022, ce travail, basé sur une observation de terrain et des entretiens biographiques, interroge les fondements de la polarisation de l'antiracisme postcolonial autour de deux modèles-types d'intervention : la théorie et le terrain. À partir de la notion d'espace, on constate que l'orientation vers une lecture postcoloniale du monde a une incidence sur le choix des modes d'action et par extension sur la constitution des effectifs militants. Ces dynamiques internes se traduisent par une évolution des liens entre l'espace antiraciste et le champ politique et donnent lieu à des tentatives de dépassement des frontières qui les séparent. La mise en perspective de ces stratégies de mobilisation avec les trajectoires sociales et les carrières militantes des acteurs donne à voir la prégnance des divergences de classe dans les tentatives de mobilisation des victimes de racisme.

    Walid Boukaa, Le Peace Corps, thèse en cours depuis 2022  

    À la fin des années 50, l'URSS gagnait du terrain dans le tiers-monde et l'idéologie communiste séduisait les États non alignés et nouvellement décolonisés. Aux Etats-Unis, cette situation a favorisé l'émergence d'un sentiment d'insécurité chez les dirigeants américains qui redoutaient une ramification communiste à l'échelle mondiale. Dans ce contexte caractérisé par une confrontation Est/Ouest, le président John Kennedy crée le Peace Corps, une agence indépendante du gouvernement des Etats-Unis, dont la mission est de favoriser la paix et l'amitié du monde, en particulier auprès des pays en développement. L'objectif de cette thèse est de montrer comment cette agence est devenue, au fil du temps, un outil indispensable de la politique étrangère des Etats-Unis qui répand les principes et les valeurs de la démocratie, consolide ses fondements dans le tiers-monde (pour combattre des idéologies extrémistes comme le communisme pendant la guerre froide et l'islamisme radical après les attentats du 11 septembre) et assure la survie de ce modèle menacé par cette nouvelle vague autocratique.

    Amaury Giraud, Penser le conservatisme à gauche : genèse, passé, actualité et continuités paradigmatiques d'une philosophie politique singulière, thèse soutenue en 2021 à Montpellier sous la direction de Éric Savarese et Alexandre Viala, membres du jury : Éric Desmons (Rapp.), Patrick Troude-Chastenet (Rapp.), Bruno Daugeron et Alexandre Dézé  

    Depuis quelques années, une nouvelle forme de pensée critique semble se faire jour du côté de la gauche intellectuelle en France, en Europe et jusqu'aux États-Unis. Majoritairement appuyés sur une base analytique de type marxiste, un certain nombre d'essayistes et de personnages publics tentent, travaux après travaux, discours après discours, d'élaborer une lecture du monde qui mobilise, à beaucoup d'égards, les caractéristiques d'une idéologie conservatrice. Pour tenter de comprendre et d'expliciter les mécanismes qui animent cet hypothétique « mouvement », mais aussi d'en retracer l'itinéraire historique et philosophique, nous nous appuierons sur de nombreux auteurs comme Charles Péguy, Simone Weil, George Orwell, Michel Clouscard, Pier Paolo Pasolini, Régis Debray, Jaime Semprun, Christopher Lasch, Jean-Claude Michéa, Paul Ariès, Michel Onfray, Denis Collin, Alain Finkielkraut et bien d'autres encore. Même si la question de l'existence d'une gauche conservatrice sera le fil conducteur de notre étude, il s'agira également de réaliser l'exégèse de l'antilibéralisme conservateur que l'on opposera ici à l'antilibéralisme progressiste.

    Evrard Ikondza mafama, Les diaspora africaines et la participation politique , thèse en cours depuis 2020  

    Le cybermilitantisme comme pratique novatrice de l'expression de la citoyenneté, de l'engagement ou du militantisme ces dernières années se présente comme une initiative qui vise à transformer l'environnement sociale, économique, politique et culturel du continent africain. En effet, le développement spectaculaire des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ces dernières années offre un nouvel espace de participation politique, de la mobilisation, de l'engagement et de la parole discordante dans les régimes autoritaires. Pour les diasporas africaines, il s'agit de voir comment les usages du numérique ont permis de réinventer les modes populaires de participation au débat public qui concerne leur pays d'origine dans un contexte migratoire. Dans cet état de fait, le présent projet ambitionne d'interroger les dynamiques de protestation et du combat politique de la diaspora gabonaise au prisme de l'usage des NTIC. Les diasporas gabonaises mobilisées ici seront celles qui entretiennent des liens de cyberactivisme à travers le monde, notamment ceux basés en France, aux États-Unis, au Canada, en Belgique et entretiennent des liens de cybermilitantisme sous forme de protestation politique et de déni de reconnaissance du pouvoir en place et de son chef. Pour saisir la participation politique des gabonais de l'étranger à l'ère du numérique, l'analyse de ce sujet exige que nous adoptions une approche dynamique qui admette un concept variant dans le temps et dans l'espace en fonction des moyens que peuvent disposer les individus, à un moment donné. Cette approche nous permet d'observer l'évolution des pratiques démocratiques, le renouvellement des pratiques de participation politique et les transformations sociopolitiques que cela engendre.

    Arthur Groz, L’Institutionnalisation des nouveaux partis contestataires d’Europe du Sud au prisme des carrières militantes : Une étude comparée de Syriza, Podemos et la France insoumise, thèse soutenue en 2020 à Montpellier sous la direction de Éric Savarese, membres du jury : Florence Haegel (Rapp.), Rémi Lefebvre (Rapp.), Christophe Roux et Christine Pina  

    Suite à la crise financière de 2007-2008, de nouvelles organisations partisanes émergent, notamment dans les pays d'Europe du Sud les plus touchés, telles que Podemos, Syriza et la France Insoumise. Revendiquant un véritable programme de transformation sociale, comme les partis contestataires traditionnels, ces organisations anti-austérité vont rapidement être confrontées à l'exercice du pouvoir (en Grèce et en Espagne), et à un processus d'institutionnalisation concomitant avec leur inscription dans le paysage politiqu national, phénomène déjà connu des partis de gouvernement. Or, si le profil des électeurs de ces nouveaux parti contestataires a pu être étudié, leur dynamique d'institutionnalisation n'a pas véritablement fait l’objet d’une investigation sociologique comparative. Ainsi, à partir de trois enquêtes de terrain mobilisant des entretiens et des séquences d’observation directe, réalisées auprès des militants de ces nouveaux partis contestataires à Barcelone (Podemos), Athènes (Syriza) et Montpellier (La France Insoumise), il devient possible d’analyser et de comparer le processus d’institutionnalisation de ces trois partis au prisme des carrières militantes. S’appuyer à la fois sur les outils de la sociologie de l‟engagement et sur ceux de la sociologie des organisations partisanes permet de montrer que l’institutionnalisation opère un tri entre les militants : tandis que les uns, fortement dotés en capital social et culturel, se professionnalisent et gravissent très rapidement les échelons de la hiérarchie partisane, les autres, dont les ressources sont plus limitées, peinent à trouver un rôle dans ces partis, et, en l’absence de rétribution de leur engagement, peuvent être progressivement amenés à les quitter. Dans ces conditions, ces nouvelles organisations partisanes questionnent les typologies des partis politiques existantes, puisqu’elles combinent le turn-overdes militants propre aux partis contestataire, et la professionnalisation des cadres des partis de gouvernement. Ainsi se dessine potentiellement un nouveaumodèle partisan, le « parti contestataire professionnalisé ».

    Laura Giraud, La banlieue bleue ? Une analyse du vote de droite en milieu populaire. Le cas du quartier des Moulins à Nice, thèse soutenue en 2018 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Éric Savarese, membres du jury : Jean-Louis Briquet (Rapp.), Christian Le Bart (Rapp.), Christine Pina et Rémi Lefebvre  

    Pourquoi des électeurs membres des classes populaires et socialisés à gauche votent-ils à droite ? Alors que les enquêtes sociologiques portent essentiellement sur l’abstention, le vote à gauche et la présence de l’extrême droite en milieu populaire, cette thèse aborde un phénomène électoral peu étudié : le vote de droite en milieu populaire. Les propriétés sociales des électeurs ne pouvant pas, à elles seules, expliquer ce choix électoral, c’est par une enquête ethnographique associée à une entreprise monographique, menée sur un quartier d’habitat social niçois entre 2014 et 2016 que sont définis les « sens » du vote de droite en milieu populaire. Un suivi au long cours des électeurs dans leur environnement a permis d’établir que ce vote n’est pas simplement le fait d’individus socialisés à droite et/ou appartenant aux franges supérieures des classes populaires et/ou en situation d’ascension sociale. Il concerne aussi des électeurs socialisés à gauche, situés dans les segments les plus précarisés des catégories populaires. La thèse montre qu’ils votent à droite sans exprimer des préférences politiques de droite, mais en cherchant une réponse à leurs demandes sociales. Dans ces conditions, les mêmes attentes sociales peuvent se traduire par des choix électoraux différents, tels qu’un vote à droite à une élection locale et un vote à gauche à l’élection présidentielle. Ces variations électorales, qui font sens pour l’électeur et ne renvoient pas à un déficit de compétence politique, s’expliquent par une entreprise d’ancrage et de travail politiques intenses de candidats situés à droite. Ils endossent leur rôle d’élu de proximité en euphémisant leur affiliation partisane, manifestent des dispositions sociales qui autorisent l’identification des électeurs, redistribuent des biens publics et disposent, sur le terrain, de puissants relais dans le tissu social. Ainsi, une forte dynamique d’encadrement des classes populaires peut produire, localement, une incitation au vote à droite chez les plus précarisés d’entre eux. Le sens qu’ils assignent à ce choix n’est dès lors pas en rupture avec leurs préférences politiques et est ajusté à leurs attentes et dispositions sociales. C’est donc à l’intersection de la sociologie des électeurs et de la sociologie du métier d’élu que se déchiffrent les sens du vote.

    Daniela Trucco, Giovani musulmani figli di immigrati e cittadinanza. Un'analisi delle rappresentazioni sociali in Italia alla luce del caso francese, thèse soutenue en 2015 à Nice sous la direction de Éric Savarese et Andrea Pirni, membres du jury : Rita Bichi (Rapp.), Sophie Duchesne (Rapp.), Christophe Roux et Paolo Parra Saiani  

    Après avoir été un pays d'émigration pendant plus d'un siècle, l'Italie a connu trente ans d'immigrations internationales. Dans ce contexte, la question se pose aujourd'hui de la citoyenneté des jeunes enfants d'immigrés, dans le sens formel d'accès à la nationalité – aujourd'hui fondé sur le droit du sang, et sur un mode d'acquisition iure soli subordonnée à la résidence, à une déclaration de volonté de l'intéressé, et différée à sa majorité – et dans le sens substantiel d'inclusion dans la communauté politique. La thèse a l'objectif d'ouvrir à l'enquête empirique ce concept – central dans la science politique mais également «essentiellement contesté» - dans ses relations aux sphères du national, du religieux et du politique, et de repenser ainsi la question de la citoyenneté nationale. Elle se constitue de deux parties : l'analyse des représentations sociales de la citoyenneté au sein d'un groupe de «jeunes musulmans enfants d'immigrés» dans la ville de Gênes – aboutissant sur la construction de trois «modèles de citoyenneté» ; et une enquête de terrain au sein d'associations dites «de jeunes musulmans» ou « enfants d'immigrés », et au sein de l'Ufficio Cittadinanza del Comune di Genova. L'ethnographie permet de compléter l'analyse en prenant en considération les pratiques et les processus par lesquels différentes significations de la citoyenneté sont négociées par une pluralité d'acteurs au sein de relations de pouvoir. Une approche comparative construisant le cas français comme « cas miroir » permet de mettre en discussion la conception hyper-typée opposant « nation ethnique » et « nation éthique », et de proposer quelques pistes de montée en généralité théorique.

    Amadou Keïta, L'opposition au Sénégal : Partis politiques et mouvements sociaux de 1974 à nos jours, thèse soutenue en 2014 à Perpignan en co-direction avec Éric Savarese, membres du jury : Christophe Roux (Rapp.), Alioune Badara Diop (Rapp.), François Féral    

    Comment une opposition partisane a pu s’implanter dans un jeu politique marqué par le régime de parti unique jusqu’à se faire concurrencer par des mouvements contestataires ? Aux confluents de la sociologie des partis et des mobilisations politiques, cette thèse se veut une étude de la formation de l’opposition à travers une analyse des oppositions militantes et partisanes telles que voulues et entretenues par les régimes présidentiels qui se sont succédés des années 70 à nos jours. Cette étude a montré que la formation de l’identité militante oppositionnelle est estampillée du modèle des partis politiques arrimés aux mouvements contestataires qui ont marqué la transformation du régime dès les années 80. Cette identité s’est accentuée après les années 2000 avec les transformations de l’opposition partisane concurrencée par d’autres identités qui se fraient un chemin dans le champ politique constitué des mouvements citoyen, religieux et juvénile.L’engagement des nouveaux entrants dans le champ politique aux identités multiples (citoyenne, intellectuelle et religieux) a bouleversé la donne oppositionnelle des partis politiques : Va-t-on vers un renouveau des mouvements d’opposition ou assiste-t-on à une crise de la représentation partisane de l’opposition ? Au plan théorique, ce travail plaide pour l’usage d’une approche sociologique de l’opposition pour rendre compte des logiques contestataires des acteurs partisans et non partisans qui structurent la vie politique et par ricochet les transformations des régimes présidentiels sénégalais.

    Abdelouahab Saidani, Réforme des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, thèse soutenue en 2010 à Perpignan en co-direction avec Babacar Gueye et Éric Savarese  

    Les opérations de maintien de la paix font face à des défis multidisciplinaires. En effet, l’absence d’une définition claire du concept de maintien de la paix pose des problèmes d’ordres divers dont les principaux sont de nature juridique et structurel. Outre cette contrainte, d’autres obstacles se dressent devant l’évolution d’une doctrine internationale de maintien de la paix. Il s’agit en particulier de la composition du Conseil de sécurité et des modes de prise de décision en son sein ainsi que des difficultés liées au lancement et à la mise en œuvre des OMP. A cela s’ajoute les anomalies constatées dans le système de recrutement et de formation du personnel de maintien de la paix ainsi que l’insuffisance des ressources financières et matérielles allouées aux OMP. Pour remédier aux maux et aux contraintes dont souffrent les OMP, il est urgent et nécessaire de procéder à une nouvelle définition du maintien de la paix, d’améliorer les méthodes de fonctionnement du Conseil de sécurité afin d’assurer la transparence de ses méthodes de travail, d’accroître les compétences de l’Assemblée générale en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales. De même, il est primordial d’examiner la réforme du Secrétariat général, du DOMP et de la Cour internationale de Justice (CIJ) en vue d’élargir leurs compétences dans le domaine du maintien de la paix. Il conviendrait par ailleurs de mettre en place une force permanente de casques bleus, de renforcer les sources de financement des OMP à travers la reforme du Fonds de réserve et le recours à d’autres sources ainsi que la mise à contribution des Institutions financières internationales. Enfin, l’amélioration de la condition socioprofessionnelle de contingents du maintien de la paix et l’adoption d’une nouvelle stratégie de recrutement du personnel des opérations de maintien de la paix revêtent une importance toute particulière.

  • Cloé Ponzo, Prévenir la délinquance par l'apprentissage à la citoyenneté : Analyse d'une politique publique par ses dispositifs territorialisés, thèse soutenue en 2022 à Université Côte dAzur sous la direction de Christine Pina, membres du jury : Éric Savarese (Rapp.), Christian Le Bart (Rapp.), Carole Gayet-Viaud, Soline Laplanche-Servigne et Julien Talpin  

    La thèse porte sur une analyse ethnographique et comparée de dispositifs de prévention de la délinquance juvénile (DPDJ) par l'apprentissage à la citoyenneté, situés dans un quartier prioritaire au sens de la politique de la ville, et des DPDJ situés dans une commune en zone rurale. La thèse privilégie une analyse des politiques de prévention de la délinquance « par le bas » qui permet d'observer le travail de prévention en train de se faire. En envisageant ces dispositifs comme des « guichets » et en saisissant les interactions entre les encadrants et les usagers de ces dispositifs, la thèse montre comment la perception des usagers comme « délinquants potentiels » conduit les agents à déconflictualiser l'apprentissage à la citoyenneté. Néanmoins, derrière ces logiques de dépolitisation, l'enquête montre un véritable travail de codage puis d'encadrement des usagers, qui, parce qu'ils majoritairement des jeunes issus de l'immigration postcoloniale nord-africaine et subsaharienne, doivent se conformer aux prescriptions véhiculées par ces dispositifs et faire preuve de leur volonté d'intégration. En réalité, l'État, bien qu'il demeure un acteur central dans la régulation du problème public de la délinquance, laisse aux agents de terrain une importante marge de manœuvre dans l'élaboration et le fonctionnement de ces dispositifs. En resserrant la focale, une analyse à l'échelle des territoires permet de souligner le poids des contraintes locales et institutionnelles dans la mise en œuvre de ces dispositifs. L'analyse à l'échelle micro - au plus près des agents du terrain - explique le poids de leurs représentations, leur culture professionnelle et leur trajectoire dans la conduite de ces dispositifs.

    Patrizia Pacini Volpe, Anatomie de la prison. Aspects politico-sociaux de la condition carcérale en Italie et en France, thèse soutenue en 2018 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Christophe Roux et Andrea Borghini, membres du jury : Éric Savarese (Rapp.), Vincenzo Scalia (Rapp.)  

    La recherche s’insère de façon réflexive et critique, dans le cadre théorique de l’analyse sociologique, législative, politique et institutionnelle de type comparatif, c’est-à-dire une reconstruction du cadre unitaire et organique de l’univers carcéral de deux pays européens qui sont très proche historiquement et culturellement : la France et l’Italie. C’est une représentation de la dimension carcérale quotidienne des détenus, une réalité articulée et variable qui constitue un des thèmes les plus controversés dans les débats politiques et sociaux actuels au niveau européen. Un travail de recherche focalisé sur cinq thématiques principales : la santé, l’école et l’éducation, le travail, le relations avec la famille, le rôle du volontariat. Ce travail se propose d’enquêter la réalité, les processus et les perspectives, les modèles cohérents et incohérents de réhabilitation au-delà des stéréotypes les plus diffus et bien établis. Dans le fond, la thèse consiste à définir et comprendre comment un individu peut socialiser par le moyen de parcours, de rencontres et d’expériences significatives dans un endroit clos, techniquement désocialisé, dégradé et extrêmement envahissant telle la prison. C’est-à-dire comment la prison, dispositif étatique autoritaire et dogmatique éloigné de la société, puisse constituer un organe de socialisation positive qui permette au prisonnier de surpasser la dépersonnalisation au travers de motivants et dynamiques constructives, développant une nouvelle prise de conscience, une morale intégrée et une comparaison enrichissante avec des modèles externes; le tout lui permettant d’interrompre son parcours de délinquant et d’assumer un nouveau style de vie.

    Marie Neihouser, Un nouvel espace médiatique ? : Sociologie de la blogosphère politique française, thèse soutenue en 2015 à Montpellier sous la direction de Jean-Yves Dormagen, membres du jury : Éric Darras (Rapp.), Jacques Gerstlé (Rapp.), Éric Savarese  

    Alors que les démocraties occidentales voient leur population toujours moins impliquée en politique, les outils numériques offriraient de nouvelles possibilités susceptibles de remobiliser les citoyens. Les blogs politiques, en particulier, permettraient à de nouvelles populations de publiciser à moindres coûts leurs opinions politiques en ligne. En parallèle à l’espace de l’action politique spécialisée et à l’espace médiatique, se formerait alors un nouvel espace de discussion et de publicisation d’idées politiques, ouvert à tous et susceptible de rencontrer une audience considérable. La question est alors de savoir si, aujourd’hui, les blogs politiques permettent à un nouveau type de producteurs de messages politiques d’accéder à de nouveaux publics. Nous démontrons que seuls les blogueurs ayant une visibilité antérieure dans le champ médiatique classique, de par leurs positions politiques ou professionnelles, sont susceptibles de rencontrer un public sur leur blog. Loin d’avoir permis à de nouveaux producteurs de messages politiques d’acquérir de l’audience, la blogosphère politique apparaît au contraire encastrée dans les champs politique et médiatique dont elle prolonge très largement les hiérarchies. Ainsi, notre travail tend à invalider la représentation enchantée d’une blogosphère politique qui, comme l’avançaient les tenants de la thèse cyber-optimiste, devait permettre à de nouveaux producteurs de messages politiques de rencontrer de nouveaux publics.

    Julien Boyadjian, Analyser les opinions politiques sur internet : Enjeux théoriques et défis méthodologiques, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 1 sous la direction de Jean-Yves Dormagen, membres du jury : Daniel Gaxie (Rapp.), Patrick Lehingue (Rapp.), Éric Savarese et Fabienne Greffet  

    Les milliers de messages publiés quotidiennement sur internet constituent autant d'indices de pratiques, d'attitudes et d'opinions exprimées sur de nombreux sujets, dont la politique. Ces messages peuvent être appréhendés comme un véritable matériau d'analyse du monde social. Ils présentent néanmoins une certaine spécificité par rapport à d'autres types de données : ils ne sont pas générés par et pour un protocole de recherche. De ce fait, le chercheur ignore bien souvent les propriétés sociologiques de leurs auteurs. Afin de pouvoir situer ces auteurs dans le monde social « réel », nous avons construit notre propre dispositif méthodologique de panélisation d'une population d'inscrits au réseau social Twitter. Les données générées par notre dispositif nous ont permis d'observer que, bien que politisés et dotés en capitaux culturels, les individus publiant des messages politiques ne le font que de façon très intermittente. Le niveau de production de messages politiques sur Twitter est en fait corrélé au niveau d'activité du champ de production de l'information et de l'opinion. On peut donc appréhender Twitter comme un observatoire du marché des opinions politiques.

  • Scott Fougère-Green, Démocratie, mémoire et droit international : l'influence du droit international sur la justice transitionnelle de l'Amérique latine à l'Espagne, thèse soutenue en 2021 à Perpignan sous la direction de Jacobo Ríos Rodríguez et Claire Picod, membres du jury : Xavier Arbós Marín (Rapp.), Éric Savarese (Rapp.), Marie-Clotilde Runavot et Yann Jurovics    

    La thèse portera sur l'influence du droit international public sur la justice transitionnelle dans le Cône Sud de l'Amérique latine et en Espagne. La justice transitionnelle a pour fonction de traiter le passé criminel d'un État dans le cadre d'une transition démocratique. Elle repose sur trois principaux droits : vérité, justice, réparation. Il s'agit de montrer le rôle des conventions internationales dans la réactivation du processus judiciaire relatif aux violations des droits de l'Homme perpétrés par les régimes militaires en Argentine, au Chili et en Uruguay. Lorsque les civils sont revenus aux pouvoir à partir des années 1980, l'Amérique latine s'était inspirée de la transition démocratique espagnole. En effet, celle-ci reposait sur un oubli de la dictature au nom de la réconciliation nationale. Ce schéma avait été reproduit dans le Cône Sud latino-américain. Par conséquent, l'action de la justice avait été bloquée par les lois d'amnisties approuvées lors des transitions démocratiques durant la décennie 1980. A partir des années 1990, le droit international public a produit des conventions incriminant les faits commis par ces dictatures, notamment la disparition forcée. Par conséquent, dans le cas de l'Amérique latine, les Constitutions ont été révisées,afin d'accorder une place prépondérante aux normes internationales pour une meilleure garantie des droits fondamentaux afin d'éviter le retour à l'autoritarisme et à l'arbitraire. Ainsi, le traitement du passé criminel s'est effectué par le prisme du droit international inséré dans la Constitution.Le droit international, via le droit constitutionnel, devient le principal vecteur de réactivation du processus judiciaire. D'ailleurs, la transition démocratique espagnole, reposant sur l'oubli de la période franquiste, est remise en cause à travers les différentes expériences de justice transitionnelle en Amérique latine, notamment en Argentine

    Olivier Saly-Rousset, La fiction en droit constitutionnel, thèse soutenue en 2021 à Perpignan sous la direction de Philippe Ségur, membres du jury : Éric Savarese (Rapp.), Stéphane Mouton (Rapp.), Christophe Euzet et Jacobo Ríos Rodríguez  

    La présente thèse se propose de revenir sur la place de la fiction au sein du droit constitutionnel. Il sera ici question de considérer la fiction comme un outil employé par le juge constitutionnel, afin de répondre aux spécificités de la norme suprême. Bien que la fiction ne soit jamais invoquée par le juge, elle reste présente dans son raisonnement. Le travail de recherche qui a été rédigé, tente de revenir sur les rapports du constituant à l’égard de la fiction, laquelle permet au texte constitutionnel une certaine souplesse, nécessaire pour s’inscrire dans une logique de durabilité. La Constitution occupe une place particulière au sein de l’ordre juridique. Elle aurait une valeur telle, qu’elle en deviendrait inaltérable. Néanmoins, cette spécificité aurait une incidence sur sa pratique, notamment lorsque la norme suprême serait confrontée aux évolutions de la société. La fiction offrirait une alternative au juge constitutionnel pour appliquer les valeurs prévues par la norme, tout en lui permettant de s’affranchir de la rigidité imposée par l’écrit. Il n’est cependant pas question de proposer un catalogage de différentes fictions, qui seraient potentiellement employées. Il sera ici question d’observer les logiques, qui peuvent animer par exemple le juge constitutionnel, lorsqu’il utilise de façon consciente ou non, la fiction. La place de la fiction au sein de la norme suprême apparait comme étant révélatrice, de la nature même du droit. Une opposition se créerait ainsi, entre le droit qui est considéré comme la représentation du réel et la fiction, qui entraine le juge constitutionnel sur des terrains plus incertains. La fiction apparait cependant comme une nécessité puisqu’elle permet de retranscrire et d’appuyer les logiques du juge constitutionnel. Cette pensée devient intelligible afin de permettre une meilleure compréhension du droit constitutionnel.

    Pascaline Botte, La tradition constitutionnelle de la monarchie parlementaire en Europe, thèse soutenue en 2020 à Perpignan sous la direction de Philippe Ségur, membres du jury : Pierre Esplugas-Labatut (Rapp.), Éric Savarese (Rapp.), Jacobo Ríos Rodríguez    

    Cette thèse a pour objet d'étudier la tradition constitutionnelle de la monarchie parlementaire au sein de huit monarchies européennes actuelles (Belgique, Danemark, Espagne, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède).Sept d'entre elles sont parfois considérées par certains auteurs et quelques sources comme des monarchies parlementaires. La Suède est aussi considérée ainsi, avec de semblables nuances, jusqu'à la révision constitutionnelle de 1974.Avec les réserves du droit savant mais aussi le patrimoine européen, notre étude se propose la recherche de principes et de procédures constitutifs d'une tradition spécifique.Cette dernière peut contribuer à une définition de la monarchie parlementaire. Cette transmission de principes et procédures semble révéler ainsi les limites mais aussi l'importance d'une telle forme de régime en Europe.

    Mounira Chariet, Les transformations de l'Algérie contemporaine au prisme des usages du français, thèse soutenue en 2020 à AixMarseille sous la direction de Françoise Lorcerie, membres du jury : Luis Martinez (Rapp.), Éric Savarese (Rapp.), Philippe Aldrin et Abderrahmane Moussaoui    

    Cette thèse de sociologie politique prend la langue comme analyseur pour appréhender la transformation de l’Algérie contemporaine. La langue a été investie d'un rôle majeur après l'indépendance. La politique d'arabisation devait rompre avec l'état colonial, Il fallait défranciser pour algérianiser. Aujourd’hui, cette option n'a pas été abandonnée, mais la société algérienne contemporaine fonctionne dans un plurilinguisme ordinaire, où le français a un rôle complexe : sélection à l’université, langue de l’emploi, distinction sociale, stratégies migratoires. Nous avons mis en évidence deux grandes périodes, de part et d’autre de la guerre civile : celle du projet national caractérisé par un « zèle révolutionnaire » (arabisation, socialisme, récit national autour de la guerre de libération...), qui a bénéficié de l'adhésion relative des populations jusqu'aux événements d’octobre 1988 ; et celle des années 2000 où la société, épuisée, se caractérise par le désaveu politique, l’anomie, le désespoir, le sentiment de hogra. Entre les deux, la guerre civile a mis au second plan les enjeux de la libération. Nous avons restitué la variation du statut du français en multipliant les prises d’information dans différents espaces sociaux, en particulier dans le champ éducatif, et à partir de supports culturels tels que les films. Les usages de langues éclairent le hiatus entre les logiques politiques et les logiques sociales, hiatus qui s'est exacerbé au fil des épreuves de l'histoire algérienne

    Marie-Pierre Poux, Recherches sur l'influence de la bioéthique sur le droit : le cas de la fin de vie, thèse soutenue en 2019 à Perpignan sous la direction de Philippe Ségur, membres du jury : Isabelle Poirot-Mazères (Rapp.), Éric Savarese (Rapp.), Mathieu Doat  

    Mon sujet concerne la biologie humaine et le droit : « Recherches sur les transformations du droit de la santé en matière de maîtrise de la vie.» - Face aux nouvelles avancées médicales en matière d’aide médicale à la procréation (don de gamètes, fécondation in vitro, gestation pour autrui…),d'interruption de grossesse et d'euthanasie de nouveaux enjeux et débats sont posés. Ce sujet de droit public, j'entends le mener avec le soutien du professeur Philippe SEGUR en tant que directeur de ma thèse.  L'objet de réflexion de mon sujet consiste à exposer comment le droit médical se transforme dans notre pays la France.  Le volet médical qui intéresse notre réflexion est relatif à l'assistance médicale à la procréation (insémination, mères de substitution, don de gamètes, diagnostic préimplantatoire ... ), à l'interruption de grossesses (volontaire ou médicale) et enfin à l'euthanasie (néonatale, fin de vie, passive ou active …) .Cette évolution du droit médical devra être démontrée au travers de différents aspects et aussi de ses influences diverses. Une réflexion en matière de droit comparé sera également menée en cours de démonstration.

    Franck Juguet, De l'imaginaire industrialiste à l'imaginaire cybernétique, thèse soutenue en 2019 à Perpignan sous la direction de Frédéric Monneyron, membres du jury : Denis Fleurdorge (Rapp.), Éric Savarese (Rapp.), Antoine Coppolani, François Féral et Pierre Musso    

    Cette étude a pour but d’essayer de comprendre les nouvelles formes de régulation sociale qui consiste à évacuer la conflictualité au profit d’une tentative de normalisation du champ politique par la cybernétique. Pour ce faire, notre travail développe un modèle théorique qui croise la théorie du management comme tentative de neutralisation du politique avec ses nouvelles formes d’expression appelées « Gouvernance ». Les techniques managériales contemporaines sont la mise en œuvre de présupposés théoriques élaborés dans l’immédiat après-guerre avec la naissance de la cybernétique. Ce nouveau paradigme fait que le politique est désormais cantonné à la recherche de l’efficacité et de la performance. Toutefois, cette prétendue neutralisation opérationnelle et la culture du résultat qui lui est associé se révèle être une manière de décrédibiliser le nécessaire affrontement idéologique qui est le cœur battant de la vie démocratique. C’est ainsi que l’on peut observer depuis quelques années déjà, les signes d’une fragilisation du monde démocratique. La hausse de l’abstention, l’installation d’un puissant vote protestataire et la crise des partis de gouvernement en sont les signes les plus remarquables. A des degrés divers, la défiance à l’égard des institutions et des acteurs politiques est commune à la plupart des démocraties, y compris là où le régime démocratique semblait le plus solidement enraciné. Dès lors, on ne peut plus penser le politique selon une norme unique, propre à l’Occidentalisation du monde. Que la conflictualité sociale traduise un désaccord profond entre le pouvoir qui est devenu totalement étranger à la vie réelle et la puissance populaire qui ne se reconnaît plus dans ses élites, rend d’autant plus pertinente une approche centrée sur la cybernétique.

    Nour-Eddine El harch, Recherche sur le principe de légitimité au sein de la monarchie marocaine, thèse soutenue en 2016 à Perpignan sous la direction de Philippe Ségur, membres du jury : Éric Savarese (Rapp.), Pierre Esplugas-Labatut (Rapp.), Christophe Euzet  

    Afin d'appréhender l'origine de la légitimité d'une monarchie arabe disposant d'une constitution, il a fallu orienter la recherche vers l'analyse de tous les processus de légitimation existants (temporel, spirituel, juridique et politique), et qui ont permis de facto à un modèle de gouvernement coercitif d'être accepté et rendu désirable par un peuple difficilement gouvernable par le Droit positif. Dans ce cadre, nous nous somme référés aux institutions (le khalifat et le sultanat), aux mécanismes (la Bay'â et la Shura) et aux acteurs (les califes bien guidés, les Oulémas, les jurisconsultes et les dynastiessuccessives) qui ont permis à cette légitimité de non seulement s'affirmer et être acceptée par les administrés, mais aussi de dominer et de supplanter toutes ses concurrentes en place. La méthode suivie a servi notre objectif qui entendait en principe, de mettre en exergue tous les soubassements de la légitimité en question, et cela pour que toute la lumière soit faite sur un pouvoir dont ses zones d'ombres forment un écran entre la réalité locale et l'image projetée par ceux qui l'ont institué.

    Fabien Sacriste, Les camps de "regroupement" : une histoire de l'État colonial et de la société rurale pendant la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962), thèse soutenue en 2014 à Toulouse 2 sous la direction de Guy Pervillé et Jacques Cantier, membres du jury : Jean-Charles Jauffret (Rapp.), Éric Savarese (Rapp.), Raphaëlle Branche et Sylvie Thénault  

    Cette thèse porte sur les pratiques de déplacement des populations rurales pendant la guerre d’indépendance algérienne. Au cours de ce conflit, la création de « zones interdites » par l’armée française se solde par le transfert de plus de deux millions d’Algériens vers ce que l’armée appelle alors des « centres de regroupement ». L’objectif de ce travail consiste à comprendre les dynamiques de diffusion de cette pratique et son intégration dans l’arsenal stratégique mobilisé par l’armée française dans la lutte contre le Front de Libération National. Il s’agit aussi de cerner la figure de l’une des institutions majeures de ce conflit, le camp de regroupement. Essentiellement créé à des fins de contrôle social, il génère dans la plupart des cas une crise économique pour les populations visées, déracinées et privées de l’accès à leurs terres, désormais dépendantes de l’État. Il s’agit enfin de comprendre comment l’État et l’armée réagissent à cette crise, en développant notamment une politique dite des « Mille villages » censée transformer les camps en autant de nouvelles entités semi-rurales – et les effets de cette politique. Dans cette perspective, ce travail vise à étudier la mise en œuvre de cette double politique sur le terrain militaire, politique et administratif, en analysant les relations entre les principaux acteurs de l’État dans la conduite de l’action publique. Il s’intéresse plus particulièrement aux activités sécuritaires, sociales et économiques des officiers des Sections Administratives Spécialisées (SAS), alors chargés de l’encadrement des populations déplacées. Elle cherche ainsi à contribuer à l’écriture d’une histoire de l’État colonial dans ce contexte où il connaît ses ultimes transformations.

  • Tiffany Matias, Le nouvel esprit de la SNCF : la transformation numérique comme dépassement du tournant néo-managérial de l'entreprise publique, thèse soutenue en 2023 à Université de Montpellier 2022 sous la direction de Jean-Yves Dormagen et Laura Michel, membres du jury : Guillaume Marrel (Rapp.), Magali Nonjon (Rapp.), Nadège Vezinat, Clément Mabi et Éric Savarese  

    Cette thèse examine la signification de la transformation numérique au sein de la SNCF et son lien avec les entreprises de réformes néo-managériales antérieures. Elle est structurée en trois parties, visant à la fois à saisir le projet articulé autour de la notion de transformation numérique, à réaliser une sociologie des acteurs qui le portent, et à identifier les stratégies et les dispositifs de ces derniers pour imposer leur agenda au sein de l’organisation. Concernant le projet, les résultats permettent de souligner que derrière la notion la transformation numérique, le projet de « modernisation » consiste largement en la diffusion d’un nouvel esprit, qui prend pour modèle de référence les géants de l’économie numérique. Dès lors, le projet constitue un dépassement du tournant néo-managérial de la SNCF, favorisant un mouvement de néo-marchandisation, de néo-rationalisation et s’inscrivant dans la tendance plus large du post new public management. Concernant les acteurs, les résultats permettent d’observer que ce projet est porté par des employés distants de l’histoire et du destin de l’organisation, et favorables aux nouveaux objectifs de la SNCF en matière de performance financière. Ils contribuent alors encore davantage à faire de la digitalisation une contribution à la réforme. Cependant, ces acteurs sont encastrés dans des luttes professionnelles et organisationnelles, ce qui limite leur pouvoir d'action. Pour compenser cela, ils cherchent à enrôler l'ensemble des employés de l'organisation à leur projet, en mobilisant largement des dispositifs dont la finalité est de diffuser ce nouvel esprit au sein de l’organisation.