Présentation de l’éditeur
Comme l'empereur du conte d'Andersen, le citoyen du XXIème siècle ne serait-il pas plus déshabillé, moins majestueux, que ce qu'en disent les discours solennels qui saluent sa souveraineté ? Le citoyen constitue pourtant, en théorie, l'une des figures centrales de l'ordre international instauré après la Seconde Guerre mondiale : à la fois l'unité élémentaire de la souveraineté des Etats-nations et la modalité d'expression privilégiée des peuples. Née d'une reprise de formes historiques antiques réélaborées à la faveur des grandes révolutions politiques modernes, cette figure s'est disséminée au-delà de son berceau européen et nord-américain. Puis, à la faveur de la création de l'ONU et des indépendances des peuples anciennement colonisés, la figure du citoyen s'est acclimatée à des contextes variés. On aurait pu croire que la chute des régimes communistes (en Europe centrale et orientale et ailleurs dans le monde) aurait couronné le triomphe de ce modèle. Pourtant, plus de trente ans plus tard, on est amené à s'interroger sur l'effectivité de la souveraineté du citoyen dans les ordres politiques et juridiques contemporains. Quelles épreuves traverse aujourd'hui cette figure institutionnelle? Doit-on parler d'un affaiblissement ou bien d'une métamorphose de la figure civique ? Cet ouvrage entend mettre à l'épreuve ces hypothèses, en organisant la conversation entre des perspectives de recherche développées au sein des diverses sciences sociales et juridiques.
Cet ouvrage rassemble les contributions de Flora ATCHO, Arthur BRAUN, Christel COURNIL, Mélanie DUBUY, Christian JOPPKE, Jules LEPOUTRE, Léonard MATALA-TALA, Pascaline MOTSCH, Jean-Denis MOUTON, Julien NOCETTI, Teresa PULLANO, Laurent OLIVIER, Gildas RENOU, Eric SAVARESE, Samantha SIMON, Catherine WIHTOL DE WENDEN.