Philippe Sturmel

Maître de conférences
Histoire du droit et des institutions.
Faculté de Droit, de Science Politique et de Management

Centre d'Études Internationales sur la Romanité
Responsable de la formation :
  • THESE

    Justice et discipline militaires sous la Révolution et l'Empire : la dixième division militaire, soutenue en 1998 à Toulouse 1 sous la direction de Jacques Krynen

  • Philippe Sturmel (dir.), Les échanges maritimes et commerciaux de l'Antiquité à nos jours, L'Harmattan, 2014, Méditerranées, 298 p. 

    Philippe Sturmel (dir.), Les échanges maritimes et commerciaux de l'Antiquité à nos jours: [colloque éponyme, tenu les 27 et 28 septembre 2012 à La Rochelle], l'Harmattan, 2014, Méditerranées 

    Philippe Sturmel (dir.), Navires et gens de mer du Moyen âge à nos jours, l'Harmattan, 2011, 330 p.   

    Philippe Sturmel, Dossier d'habilitation à diriger des recherches,, 2007, 300 p. 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Benjamin Galeran-Remy, L’Antiquité dans la construction de l’idée européenne au bas Moyen Âge (XIVe-XVe siècles), thèse en cours depuis 2016 en co-direction avec Jacques Bouineau  

    L’objectif de cette recherche est de se pencher en profondeur sur ce que doit l’idée européenne à l’héritage antique. Au-delà des références de surface et des réflexes culturels, nous analysons si le recours à l’Antiquité dans la construction européenne possède la même valeur pour tous les Européens. La question est centrale : l’Antiquité a-t-elle influencé d’une égale façon l’ensemble du continent européen ? Existe-t-il une Europe ou des Europes ? Il convient de partir du constat selon lequel la conscience du pouvoir n’est pas la même au nord et au sud de l’Europe. Conscience horizontale au nord, celle-ci est verticale au sud. La tradition scandinave, sans s’être totalement développée en dehors de la romanité, est faite d’organisation pragmatique, empirique, ayant conduit à une participation de l’ensemble des hommes à l’exercice des droits dans la collectivité. À l’inverse, au sud, plus fortement imprégné des conceptions latines, la res publica se forme autour de l’imitation du modèle romain, structuré par des définitions juridiques dont sont tirées des conséquences elles-mêmes juridiques. Le droit et la norme découlent des mots et des concepts qui mènent, dans le sud de l’Europe, à l’incarnation, par un homme et ses délégués, de la res publica. Ces différences conceptuelles peuvent-elles permettre à l’Europe d’être une ? Nous nous efforçons d’analyser cette problématique par l’étude historique et juridique de projets politiques européens au travers de projets théoriques tant méridionaux – ceux de Pierre Dubois, légiste français du XIVe, et de Georges de Podiebrad, souverain bohémien du XVe – que de réalisation pratique septentrionale – Union de Kalmar -.

    Baptiste Delrue, L'Antiquité dans les débats constitutionnels français au XIXe siècle, thèse soutenue en 2014 à La Rochelle sous la direction de Jacques Bouineau, membres du jury : Paolo Alvazzi Del Frate (Rapp.), Stamatios Tzitzis (Rapp.)  

    Il a été démontré que l’Antiquité gréco-romaine avait eu une très forte influence sur le discours et la pratique de la Révolution. Il est donc apparu intéressant d’étudier la présence et l’impact des Antiquités (y compris celtique et germanique) dans les débats politiques et, plus particulièrement, constitutionnels au XIXe siècle afin de vérifier la véracité de la position couramment admise selon laquelle l’Antiquité aurait été presque totalement absente. La France a connu, avant l’époque contemporaine, une succession de renaissances de l’Antiquité. Aussi, celle du XIXe siècle a-t-elle constitué une nouvelle illustration de cet éternel recommencement ou a-t-elle incarné le début d’un épuisement ? En s’appuyant sur un plan chrono-thématique couvrant la période allant de 1814 à 1875, la présente analyse combine histoires des idées et des institutions. Comment l’invocation de l’Antiquité dans les débats constitutionnels et les argumentaires politiques a-t-elle influé sur l’évolution des régimes et la transformation des institutions de la France au XIXe siècle ? Dès la Restauration, l’Antiquité gréco-romaine a effectivement connu un recul idéologique par rapport à la période précédente ; cependant, ce reflux ne fut que relatif (les humanités restaient dans la culture commune) et, pour le moins, ambivalent (car des modèles antiques comme celui du régime mixte attiraient). Cela a toutefois conduit, dans la seconde moitié du XIXe siècle, à une neutralisation scientifique de l’Antiquité gréco-romaine : son intérêt et sa valeur furent comme subjectivisés en raison de la volonté de construire un roman national (en opposition à l’Allemagne) et un avenir politique fondé sur des principes résolument modernes (contractualisme, républicanisme, parlementarisme…).

  • Nicolas Martin, De la Chambre de commerce de La Rochelle aux bureaux de Versailles, les relations commerciales entre droit romain et Europe du Nord au XVIIIe siècle : la voile rochelaise dans l'ombre de la Hanse, thèse soutenue en 2013 à La Rochelle sous la direction de Jacques Bouineau, membres du jury : Olivier Descamps (Rapp.), Olivier Ragnhildur Helgadóttir (Rapp.), Mathias Tranchant  

    Créée en 1719 pour lancer une nouvelle représentation de la sphère « commerciale » au sein de la généralité, la Chambre de commerce de La Rochelle, point central d’une organisation institutionnelle complexe, participe activement à la vie politique et économique du royaume. Malgré la rivalité organique qui la fragilise, cette neuvième chambre parvient finalement à se présenter comme l’interlocuteur privilégié du négociant et son plus fervent défenseur. En tant qu’intermédiaire entre les rouages du pouvoir et les maisons de commerce, elle devient le pilier du négoce de la généralité et aussi sa mémoire, en collectant une abondante correspondance et de nombreux écrits touchant au commerce. Inscrite dans une logique de participation mais aussi de contestation, sa défense des intérêts locaux au sein du vaste intérêt national trouve tout particulièrement à s’exprimer dans les relations commerciales avec l’Europe du Nord. Certes, les préoccupations essentielles du commerce sont ailleurs, dans la mesure où ce circuit maritime ne saurait rivaliser en importance avec le trafic colonial et la traite négrière. Pour autant, les négociants rochelais n’entendent pas se résigner à la situation de fait qui prévaut dans la route du Nord : des denrées coloniales et des marchandises françaises fort convoitées par l’espace septentrional, mais transportées presque exclusivement sous pavillon étranger. Connus pour être de « grands disputeurs et faiseurs de mémoires », les Rochelais ne manquent pas d’analyser au fond les causes de la crise du commerce direct entre le Nord de l’Europe et le royaume. Ils dénoncent non seulement la mainmise quasi hégémonique des Anglais et des Hollandais sur cette voie d’échanges, mais également les mesures adoptées par les bureaux de Versailles qu’ils jugent trop timides. Cette réalité, expliquée jusqu’alors par des considérations d’ordre économique, politique et culturel, se colore de tout autres teintes si l’on prend en considération la norme juridique. Analysée à plusieurs niveaux et dans plusieurs dimensions, cette dernière révèle une inégalité de traitement manifeste entre négociants français et étrangers. Ententes diplomatiques, traités internationaux, législation douanière, cadre institutionnel, toutes les composantes de la règle de droit jouent un rôle important dans le fonctionnement de ce circuit maritime. Toutefois, la corrélation entre la règle de droit et le commerce du Nord ne saurait être appréhendée par la seule étude des échanges avec le port de La Rochelle. Le regard doit se porter également vers les modèles institutionnels et douaniers septentrionaux. Or ces derniers confirment que la spécificité de la norme juridique dans certains États du Nord constitue un élément déterminant de cette carte maritime. Et au-delà de ce constat, l’analyse attentive de l’un des plus anciens monuments du droit maritime médiéval, par ailleurs à l’origine de la ligue hanséatique, conduit à une singulière découverte : ce texte, connu sous le nom de « Lois de Visby » laisse transparaître, dans le berceau même de l’Europe du Nord, une très nette influence romaine.

    Patricia Ducret, Les professeurs de l'université de Paris au XIXème siècle et le droit romain, thèse soutenue en 2012 à La Rochelle sous la direction de Jacques Bouineau, membres du jury : Christian Chêne (Rapp.), Jean-Louis Halpérin (Rapp.), François Saint-Bonnet  

    Notre recherche sur les professeurs de droit romain à l’Université de Paris au XIXe siècle tente de démontrer la constitution d’une école historique. La prosopographie met en lumière le milieu géographique et social des professeurs par le biais des contrats de mariage, des déclarations de successions et des inventaires après décès. Après avoir examiné la vie privée des romanistes, nous avons étudié leur parcours depuis leurs études doctorales jusqu’à l’obtention d’une chaire, en observant le mode d’accès au professorat. Nous avons aussi voulu mettre en exergue leur choix de carrière : la recherche, l’enseignement, la carrière administrative, la pratique juridique, la magistrature ou la politique. Enfin, nous voulions déterminer dans quelle mesure il existait une école historique chez les romanistes, malgré le carcan exégétique. Pour cela nous les avons dissociés des civilistes et avons recherché leurs spécificités puisqu’ils s’en différenciaient dans leurs conceptions et méthodes d’enseignement, comme en témoigne leur production scientifique. Nos sources nous ont conduite à puiser dans le vaste patrimoine que constituent leurs oeuvres pour déterminer les domaines du droit romain qu’ils privilégiaient. Les romanistes ont réussi à faire triompher une méthode évolutive, même sous l’emprise exégétique, pour constituer progressivement ce que nous appelons une « école historique romaniste