Caroline Picheral

Professeur
Droit public.
Faculté de Droit et de Science politique

Institut de Droit Européen des Droits de l'Homme
  • THESE

    L'ordre public européen : recherches sur une notion complexe en droit communautaire et droit européen des droits de l'homme, soutenue en 1999 à Montpellier 1 sous la direction de Frédéric Sudre 

  • Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral (dir.), Les droits de l'homme face aux risques pour l'humanité, LexisNexis, 2022, 248 p.  

    Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les droits de l'homme ont souvent servi de contrepoints aux déséquilibres et aux dérives des politiques conduites par les États. Toutefois, le dérèglement environnemental à l'échelle planétaire représente aujourd'hui une menace d'une nature et d'une envergure tout autres. Face à un tel enjeu, les droits de l'homme demeurent-ils un moyen performant de contrer et de parer les dangers pesant sur l'humanité ? Doivent-ils être disqualifiés, en raison de leur dimension individuelle, ou leurs mécanismes de protection peuvent-ils au contraire s'adapter ? À l'heure où une pandémie oblige à repenser l'opposition et la complémentarité entre libertés individuelles et intérêt commun, le présent ouvrage confronte les points de vue de plusieurs universitaires, spécialistes des droits de l'homme et des libertés fondamentales. S'appuyant sur une démarche scientifique rigoureuse, qui part de la Convention européenne des droits de l'homme et de la Charte sociale européenne pour embrasser les juridictions nationales, le droit de l'Union européenne ou encore le système interaméricain, il expertise la capacité des droits fondamentaux à répondre aux risques globaux qui pèsent sur les sociétés humaines. Avec, en filigrane, une interrogation : et si l'homme pouvait encore sauver l'humanité ?

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral (dir.), Le droit à un procès équitable au sens du droit de l'Union européenne: actes du colloque des 5 et 6 novembre 2010, Nemesis, Anthemis et Numérique Premium, 2019, Droit et justice  

    Garanti par l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme, le droit à un procès équitable a été singulièrement développé par la jurisprudence de la Cour de Strasbourg. Mais si la signification et la portée de ce droit ont déjà été explorées, si ses répercussions dans les ordres juridiques des États parties ont été abondamment analysées, la question de sa réception dans le système de l'Union européenne n'a pas encore été envisagée de manière spécifique et systématique. Or le phénomène d'incorporation dont il a bénéficié, d'abord au travers des principes généraux du droit communautaire, puis dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union, ne saurait conduire à négliger l'autonomie dont se revendique cet ordre juridique largement supranational. La nature des objectifs poursuivis et les nécessités des politiques instituées, voire l'existence de principes concurrents, sont autant d'éléments susceptibles d'interférer dans l'interprétation et l'application du droit à un procès équitable. S'esquisse ainsi une hypothèse d'appropriation que la perspective d'une prochaine adhésion de l'Union à la Convention européenne des droits de l'homme impose d'autant plus de vérifier. Déterminer dans quelle mesure et de quelle manière l'Union européenne respecte et garantit le droit à un procès équitable a donc été l'objet du colloque organisé par l'I.D.E.D.H., en novembre 2010, à la Faculté de droit de Montpellier, avec la collaboration d'éminents spécialistes, universitaires, juges et praticiens.

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral (dir.), La vulnérabilité en droit européen des droits de l'homme: conception(s) et fonction(s), Anthemis et Nemesis, 2019, Droit & justice, 228 p.  

    Maladie, handicap, dépendance, déracinement, précarité… La vulnérabilité offre de multiples visages mais sa prise en charge est un enjeu politique et sociétal, que ni le droit ni les juges ne peuvent ignorer. Chargés de veiller au respect de normes communes de protection, la Cour européenne des droits de l’homme et le Comité européen des droits sociaux s’y re��fèrent de plus en plus dans leurs appréciations. Cependant, il ne s’agit pas, pour ces institutions, de s’attacher alors à une vulnérabilité générale, propre à tout être mortel : la notion apparaît plutôt, dans leur jurisprudence, comme un facteur de différenciation, source d’obligations renforcées au profit de certains sujets ou de certaines catégories de la population. - Comment cette évolution se concilie-t-elle avec les principes d’universalité et d’égalité ? De quelle manière et sous quelle forme la vulnérabilité s’inscrit-elle dans la garantie des droits de l’homme ? Son traitement juridique donne-t-il lieu, au-delà d’une protection globale et indifférenciée, à des formes cohérentes, synergiques, de protection spéciale ? - Telles sont les problématiques auxquelles entend répondre cette recherche, menée au sein de l’Institut européen des droits de l’homme de l’Université de Montpellier, en proposant une analyse exhaustive de la jurisprudence européenne relative à la vulnérabilité depuis 2005.

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral (dir.), La vulnérabilité en droit européen des droits de l'homme: conception(s) et fontion(s), Numérique Premium, 2019 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral (dir.), Le droit à un procès équitable au sens du droit de l'Union européenne: actes du colloque des 5 et 6 novembre 2010, Nemesis et Anthemis, 2012, Droit et justice, 330 p. 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral (dir.), Les standards du droit communautaire des étrangers, Université de Montpellier I, Faculté de droit, 2008, 369 p. 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, Droit institutionnel de l'Union européenne, Ellipses, 2006, Universités. Droit, 336 p. 

    Caroline Picheral, Frédéric Sudre, Caroline Boiteux-Picheral (dir.), La diffusion du modèle européen du procès équitable, la Documentation française, Institut de droit européen des droits de l'homme et Mission de recherche "Droit et justice", 2003, Perspectives sur la justice, 353 p. 

    Caroline Picheral, Frédéric Sudre, Caroline Boiteux-Picheral (dir.), L'extension des garanties du procès équitable hors les juridictions ordinaires: les contraintes européennes,, 2002, 381 p. 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, L'ordre public européen: droit communautaire et droit européen des droits de l'homme, la Documentation française et Centre d'études et de recherches internationales et communautaires, 2001, Monde européen et international, 426 p.   

  • Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « -« L’accès des demandeurs d’asile au logement et à l’éducation en France " », in C-A. Chassin (Dir.) (dir.), La réforme de l’asile mise en œuvre,, Pedone, 2017, pp. 121 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « -« L'interdiction de sortie du territoire et le contrôle des retours » », in K. Blay-Grabarczyk et L. Milano (Dir.) (dir.), Le nouveau cadre législatif de la lutte contre le terrorisme à l'épreuve des droits fondamentaux, Institut universitaire Varenne, 2017, pp. 37-54 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « -« La solidarité dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union » », in Boutayeb Chahira (dir.), La solidarité dans l’Union européenne – Pierre angulaire d’un système juridique, Dalloz, 2011 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « -« La légitimité du juge européen comme auteur du/de droit », in Fontaine Lauréline (dir.), Droit et légitimité, Bruylant-Némésis, 2011 

  • Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « Des réponses potentielles de la Cour européenne des droits de l'homme à l'avis 2/13 », Revue de l'Union européenne, Éditions techniques et économiques - Dalloz , 2016, n°600, p. 426   

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « - Concurrence et parasitisme des standards de protection, (dossier Questions choisies à la lumière de l’avis 2/13) », Revue des Affaires européennes/Law European & Affairs, Bruylant / Larcier (en ligne), 2015, p. 81 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, Hélène Surrel, Katarzyna Blay-Grabarczyk, Christophe Maubernard [et alii], « Les juridictions de l'Union européenne et les droits fondamentaux »: Chronique de jurisprudence (2012), Revue trimestrielle des droits de l'homme, Éditions Nemesis , 2013, n°95 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « - La réforme sous tension de la gouvernance Schengen ou la libre circulation à l’épreuve », Revue de l'Union européenne, Éditions techniques et économiques - Dalloz , 2013, n°565, p. 95   

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, Hélène Surrel, Katarzyna Blay-Grabarczyk, Christophe Maubernard [et alii], « Les juridictions de l'Union européenne et les droits fondamentaux »: Chronique de jurisprudence (2011), Revue trimestrielle des droits de l'homme, Éditions Nemesis , 2012, n°92 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « L'indépendance et l'impartialité des juridictions spécialisées », Revue française de droit administratif, Sirey - Dalloz , 2012, n°04, p. 636   

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « - Le droit d’asile en Europe : une garantie relative, », Annuaire français de relations internationales , Paris : La Documentation française, 2012 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, Hélène Surrel, Laure Milano, Romain Tinière [et alii], « Droit communautaire des droits fondamentaux »: Chronique de la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne (2010), Revue trimestrielle des droits de l'homme, Éditions Nemesis , 2011, n°87 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « L'apport du traité de Lisbonne aux politiques d'asile et d'immigration : de l'européen au commun ? », Revue de l'Union européenne, Éditions techniques et économiques - Dalloz , 2011, n°547, p. 225   

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « L'oeuvre de la cour de justice dans la politique européenne d'asile et d'immigration », Revue de l'Union européenne, Éditions techniques et économiques - Dalloz , 2011, n°545, p. 117   

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « - L’apport du Traité de Lisbonne aux politiques européennes d’asile et d’immigration », Revue de l'Union européenne, Éditions techniques et économiques - Dalloz , 2011 

    Caroline Picheral, Caroline Boiteux-Picheral, « - L’œuvre de la Cour de justice dans le domaine des politiques européennes d’asile et d’immigration », Revue de l'Union européenne, Éditions techniques et économiques - Dalloz , 2011 

    Caroline Picheral, « L'ambivalence de la notion de déchet dans la jurisprudence de la C.J.C.E. », Société Française pour le Droit de l'Environnement, Limoges : Société Française pour le Droit de l'Environnement et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1995, pp. 559-576    

    La manière dont la Cour de Luxembourg appréhende les déchets, produits économiques de nature particulière au regard de leurs conséquences sur le milieu, éclaire particulièrement les rapports entre protection de l'environnement et principes du Marché intérieur en droit communautaire. Anticipant à l'occasion sur les textes, les arrêts marquent une affirmation des préoccupations écologiques, qu'ils aboutissent à une pondération de la dimension économique des déchets dans la jurisprudence relative aux mesures nationales de protection de l'environnement, ou qu'ils expriment la considération accrue de leur dimension environnementale dans le contentieux relatif aux mesures communautaires de sauvegarde du milieu.

  • Caroline Picheral, « La montée en puissance du fait religieux dans la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne », le 28 octobre 2022  

    Organisé par l'IDEDH et le CREAM, Université de Montpellier.

    Caroline Picheral, « Le droit des libertés en question(s) - 3 », le 02 décembre 2021  

    Organisé par l'ISJPS UMR 8103, Université Paris 1, le CRJ EA 1965, Université Grenoble-Alpes, l'IDEDH et le CERCOP, Université de Montpellier.

    Caroline Picheral, « Le nouveau cadre législatif de la lutte contre le terrorisme à l’épreuve des droits fondamentaux », le 14 octobre 2016 

    Caroline Picheral, « L'Ordre Public », le 15 décembre 2011 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Elisa Malaret, L'identité constitutionnelle de l'Union européenne au prisme de l'approche globale de l'immigration et de l'asile, thèse en cours depuis 2024  

    L'identité constitutionnelle de l'Union européenne est fondée sur des principes tels que la protection des droits fondamentaux, l'État de droit et la solidarité entre États membres. Elle est sujette à débat, notamment en lien avec la crise identitaire en Europe. Ces valeurs, inscrites dans les traités constitutifs de l'Union, entrent parfois en contradiction avec les politiques de l'Union, notamment dans les domaines sensibles comme l'immigration et l'asile. Le 14 mai 2024, un nouveau paquet législatif a été adopté pour réformer la gestion de l'asile et de l'immigration, dans le cadre de l'approche globale mise en place depuis les années 2000. Cette approche vise à gérer l'immigration depuis les pays d'origine jusqu'au traitement des demandes d'asile et même jusqu'au retour potentiel dans le pays d'origine. Elle implique plusieurs acteurs, y compris des pays tiers, et fait appel à la totalité des outils juridiques présents dans les Traités. Le projet de recherche doctoral vise à analyser si l'approche globale reflète l'identité constitutionnelle de l'Union ou s'il existe des incompatibilités. En s'appuyant sur l'évolution du droit positif et la jurisprudence européenne, l'étude explorera l'équilibre entre les compétences nationales et européennes ainsi que les tensions entre l'intérêt public et la protection des droits fondamentaux, pour éclairer les contradictions actuelles dans la politique d'asile européenne.

    Geoffrey Galibert, Les compétences économiques et sociales de l'Union - Entre clivages et synergies, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Romain Tiniere  

    L'Union européenne est fréquemment perçue comme une organisation internationale essentiellement orientée vers la réalisation d'objectifs d'ordre économique. Cet élément pose inévitablement problème en matière démocratique ou encore quant à la légitimité du projet européen, qui ne semble pleinement acceptable qu'au regard de la pleine concrétisation de l'Europe sociale. Toutefois, malgré les faiblesses propres à la politique sociale, les compétences attribuées à l'Union - notamment en matière économique - semblent aptes à créer un droit s'inscrivant dans la poursuite des ambitieux objectifs sociaux assignés à l'organisation, malgré l'existence de clivages ou de conflits qui peuvent naître des différences d'intérêts entre États membres ou du partage de responsabilité entre institutions.

    Tifaine Pons, La contribution des droits régionaux des droits de l'homme à la reconnaissance et à la sanction de l'écocide, thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Santiago Castella  

    L'importance grandissante des problématiques environnementales souligne la nécessité d'y accorder une protection spécifique. Des délits et des peines existent déjà en la matière, mais aucun crime n'est reconnu pour les atteintes les plus graves. C'est lors du Sommet de la Terre, organisé à Stockholm en 1972, que le terme d' « écocide » a été employé pour la première fois, par Olof Palm, alors Premier ministre suédois. Le crime d'écocide désigne l'endommagement étendu ou une destruction qui aurait pour effet d'altérer de façon grave et durable des communaux globaux ou des systèmes écologiques, dont dépend de fait l'humanité – et ce dans le respect des limites planétaires connues (Stop Ecocide on Earth) Les Cours régionales des droits de l'homme ont un rôle majeur à jouer dans la poursuite de ce crime d'écocide. Le respect, la protection et la mise en œuvre de tous les droits humains constituent des éléments favorables à la garantie d'un environnement sain, qu'il soit directement reconnu par les textes, comme par le protocole de Salvador de 1988 pour la Cour interaméricaine des droits de l'homme, ou par substitution d'autres droits pour la Cour européenne des droits de l'homme. Par opposition, l'écocide est le résultat de violations des droits de l'homme qui entraînent une destruction importante de l'environnement. Ainsi, il sera question de s'intéresser à la notion internationale d'écocide, d'étudier la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme et celle de la Cour interaméricaine des droits de l'homme en matière environnementale et ses éventuelles applications nationales, afin de comprendre l'enjeu qui se dessine en droit régional des droits de l'homme.

    Elisabeth Briat-Thévenet, Le droit à l'éducation et l'inclusion scolaire en droit européen, thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Caroline Boiteux-Picheral  

    Approche juridique de l'inclusion scolaire en droit européen.

    Flora Hijazi, Le mineur dans l'espace de liberté, de sécurité et de justice, thèse soutenue en 2016 à Montpellier sous la direction de Caroline Boiteux-Picheral, membres du jury : Jean-Sylvestre Bergé (Rapp.), François Julien-Laferrière (Rapp.), Marie-Christine Sordino et Clarisse Moynier  

    L'action de l'Union européenne dans le cadre de l'espace de liberté, de sécurité et de justice témoigne depuis le début des années 2000, d'une attention croissante pour le mineur. C'est une évolution justifiée sans doute par des changements, en Europe, quant à la place du mineur dans la société et dans les migrations internationales. Ces changements affectent l'ensemble des matières abordées (asile, immigration, franchissement des frontières, matière civile et matière pénale). On assiste, par exemple, à la présence importante de mineurs non accompagnés dans les flux migratoires ou bien à la revendication d'une hausse de la délinquance juvénile. Or, si le mineur doit jouir des mêmes droits que tout individu, il doit également bénéficier d'un traitement particulier pour respecter à la fois son autonomie et sa vulnérabilité. L'étude s'interroge donc sur l'aptitude du droit de l'espace de liberté, de sécurité et de justice à accorder une singularisation et une protection suffisantes au mineur. Pour cela, l'analyse s'intéresse aux interactions normatives au sein de cet espace (normes nationales, internationales et européennes) qui permettront de souligner les améliorations et les défaillances du droit de l'Union.

  • Ahlem Tamouza, Les cultures dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2019 à Paris 3 sous la direction de Lauréline Fontaine, membres du jury : Caroline Boiteux-Picheral (Rapp.), Sébastien Touzé (Rapp.), Constance Grewe et Christine Manigand    

    La diversité culturelle interétatique ainsi que diverses cultures nationales et sociétales sont régulièrement invoquées par la Cour européenne des droits de l’Homme. Un constat de récurrence et de diversité des références aux cultures dans la jurisprudence européenne conduit à poser la question de savoir comment la Cour utilise les cultures dans l’exercice de son office. L’objectif est donc de découvrir, à partir d’une analyse de discours, les contours et la raison d’être d’« usages des cultures » en droit européen des droits de l’Homme. Divers usages peuvent, d’abord, être relevés. Par exemple, la Cour prend en compte des intérêts culturels sociétaux, interprète la Convention à la lumière de la culture sociétale, ou encore mobilise les cultures pour justifier certains choix juridictionnels. Bien que divers et inconstants, les usages identifiés ont pour caractéristique de s’écarter d’une méthode de contrôle habituelle. Ils viseraient le prononcé d’un choix intermédiaire ou d’une solution qui n’auraient pu être présentés à l’issue d’un raisonnement habituel. S’ils semblent, de ce fait, opportunistes et procéder de l’exercice d’un pouvoir discrétionnaire, les usages des cultures ont cependant la particularité de pouvoir renforcer la motivation des jugements – et ainsi de compenser le manque en légitimité qu’un choix discrétionnaire entrainerait. Une certaine valeur argumentative peut, en effet, être reconnue aux références aux et à la prise en compte des cultures. Finalement constitutif de l’exercice de l’office du juge, le recours aux cultures est apparu utile dans le contrôle juridictionnel et opportun au regard de la réception des jugements rendus par la Cour.

    Philippe Prevel, L'orientation sexuelle , thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Isabelle Pingel  

    L'orientation sexuelle est une notion juridique autonome en droit de l'union européenne et en droit européen des droits de l'homme. La présente thèse fait un bilan des questions qu'elle soulève, en droit public comme en droit privé. Elle propose également une synthèse de la notion et une définition, commune au droit de l'Union européenne et au droit européen des droits de l'homme. La présente étude vise à montrer que les problèmes juridiques que soulève l'orientation sexuelle peuvent être résolus par des raisonnements classiques de droit positif, sans recours au droit naturel ou à une théorie queer du droit. Elle apporte en outre une réponse négative à la question de savoir s'il existe des conflits entre le droit de l'Union et le droit européen des droits de l'homme en la matière; en d'autres termes, les Etats membres de l'Union européenne et du Conseil de l'Europe ne sont pas placés devant un dilemme lorsqu'ils doivent appliquer les différentes règles, adoptées par ces deux organisations, relatives à l'orientation sexuelle.

    Philippe Prevel, L'orientation sexuelle, thèse soutenue en 2013 sous la direction de Isabelle Pingel, membres du jury : Caroline Boiteux-Picheral (Rapp.), Edouard Dubout (Rapp.), Hélène Surrel    

    L'orientation sexuelle est une notion juridique autonome en droit de l'union européenne et en droit européen des droits de l'homme. La présente thèse fait un bilan des questions qu'elle soulève, en droit public comme en droit privé. Elle propose également une synthèse de la notion et une définition, commune au droit de l'Union européenne et au droit européen des droits de l'homme. La présente étude vise à montrer que les problèmes juridiques que soulève l'orientation sexuelle peuvent être résolus par des raisonnements classiques de droit positif, sans recours au droit naturel ou à une théorie queer du droit. Elle apporte en outre une réponse négative à la question de savoir s'il existe des conflits entre le droit de l'Union et le droit européen des droits de l'homme en la matière; en d'autres termes, les Etats membres de l'Union européenne et du Conseil de l'Europe ne sont pas placés devant un dilemme lorsqu'ils doivent appliquer les différentes règles, adoptées par ces deux organisations, relatives à l'orientation sexuelle.

  • Lauren Blatière, L'applicabilité temporelle du droit de l'Union européenne, thèse soutenue en 2016 à Montpellier sous la direction de Laurent Coutron, membres du jury : Marc Blanquet (Rapp.), Jacques Petit (Rapp.), Louis Dubouis, Massimo Condinanzi et Caroline Boiteux-Picheral  

    Les questions liées à l’applicabilité temporelle du droit de l’Union européenne se posent dès qu’un acte nouveau est adopté par l’Union. Il est systématiquement nécessaire de déterminer l’instant à compter duquel cet acte produit ses effets et les faits alors concernés. L’exigence d’uniformité du droit de l’Union européenne implique, de surcroît, que les réponses à ces questions soient apportées par le droit de l’Union européenne lui-même. En dépit de leur importance, ces questions ont été largement délaissées par la doctrine communautariste. La jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne et les actes adoptés par l’Union européenne (droit primaire, droit dérivé et accords internationaux) sont pourtant riches d’enseignements. En effet, la Cour de justice a consacré des principes constituant le cadre général de l’applicabilité temporelle du droit de l’Union européenne. Bien que pertinent, ce cadre doit être enrichi par des règles écrites adoptées au cas par cas : les dispositions transitoires. Ces dernières, de prime abord particulièrement critiquables faute d’être aisément identifiables et interprétables, se révèlent être un instrument indispensable à l’applicabilité temporelle du droit de l’Union européenne.

    Martine Scollo, Le droit au développement personnel au sens de la Convention européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2012 à Montpellier 1 sous la direction de Frédéric Sudre, membres du jury : Xavier Bioy (Rapp.), Jean-Manuel Larralde (Rapp.), Caroline Boiteux-Picheral et Françoise Tulkens  

    Le droit au développement personnel fut consacré, il y a un peu plus d'une dizaine d'années, par la Cour européenne des droits de l'homme, sur le terrain du droit au respect de la vie privée, dans le prolongement de la reconnaissance d'une protection se déployant dans la sphère sociale de l'existence de l'individu. Il va débuter et poursuivre sa « construction » au gré d'une jurisprudence dynamique et évolutive, traitant de problématiques liées aux transformations et bouleversements qui animent les milieux sociaux dans lesquels la Convention européenne a vocation à s'appliquer. Il se déploie, d'une manière formelle, exclusivement dans la jurisprudence relative au droit au respect de la vie privée, aux côtés de certaines notions avec lesquelles il entretient un rapport de consubstantialité. Ces notions semblent alors fonctionner à la manière d'un bloc, imbriquées dans une formulation sous-tendant un objectif commun qui, au regard des espèces dans lesquelles le juge européen les sollicite, paraît avoir trait au respect, à la préservation, voire au développement de la qualité de vie et du bien-être de l'individu. Mais cette relation n'est pas constante, et varie dans le raisonnement de la Cour européenne, au gré des affaires soumises à son examen. Le droit au développement personnel se décline ainsi comme une notion complexe, revêtant deux facettes distinctes, quoique non nécessairement a priori inconciliables. Il se caractérise en effet par des traductions juridiques concrètes, et se présente par ailleurs comme un concept assumant une fonction plus générale, d'une nature plus abstraite. Du fait notamment de sa généralité, il semble, dans une certaines mesure, trouver une résonance dans la jurisprudence relative à d'autres dispositions du texte conventionnel. Dans cette perspective, il paraît susceptible de contribuer à l'évolution et à la cohérence du système européen de protection des droits de l'homme, tantôt de manière concrète, tantôt de manière moins tangible, mais dans les deux cas, en saisissant particulièrement l'esprit du texte conventionnel.