Vincent Heuzé

Professeur honoraire
Droit privé et sciences criminelles.
École de Droit de la Sorbonne

Institut de Recherches Juridiques de la Sorbonne

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    Le droit international privé français des contrats : étude critique des méthodes, soutenue en 1988 à Paris 1 sous la direction de Paul Lagarde

  • Vincent Heuzé (dir.), Les textes fondamentaux du droit international privé: textes français et internationaux, 4e éd., LGDJ, un savoir-faire de Lextenso, 2022, 274 p. 

    Vincent Heuzé (dir.), Les textes fondamentaux du droit international privé: textes français et internationaux, 3e éd., LGDJ, une marque de Lextenso, 2019, 230 p.  

    La 4e de couverture indique : "Les ambitions du présent recueil sont de nature exclusivement pédagogique. Il s'agit d'offrir aux étudiants de M1 et de M2, comme aux candidats à l'examen du Barreau, l'ensemble des textes sur la base desquels sont principalement construits les enseignements de droit international privé dans les universités françaises, afin de leur permettre de retrouver aisément les références qui y sont immanquablement faites. Il est donc le produit d'une sélection délibérément restrictive. Ont été reproduits, outre certains extraits de la Constitution et des principaux Codes du droit français : - Règlement CE du 27 novembre 2003 sur la compétence, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière matrimoniale et de responsabilité parentale ("Bruxelles II bis") ; - Règlement CE du 11 juillet 2007 sur la loi applicable aux obligations non contractuelles ("Rome II") ; - Règlement CE du 17 juin 2008 sur la loi applicable aux obligations contractuelles ("Rome I") ; - Règlement CE du 18 décembre 2008 sur la compétence, la loi applicable, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière d'obligations alimentaires ; - Règlement UE du 20 décembre 2010 sur la loi applicable au divorce et à la séparation de corps ("Rome III") ; - Règlement UE du 4 juillet 2012 sur la compétence, la loi applicable, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière de successions ; - Règlement UE du 12 décembre 2012 sur la compétence judiciaire, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière civile et commerciale ("Bruxelles I bis") ; - Convention de La Haye du 15 juin 1955 sur la loi applicable à la vente d'objets mobiliers corporels ; - Convention de La Haye du 5 octobre 1961 sur les conflits de lois en matière de forme des dispositions testamentaires - Convention de La Haye du 4 mai 1971 sur la loi applicable en matière d'accidents de la circulation routière ; - Convention de La Haye du 4 mai 1971 sur la loi applicable en matière d'accidents de la circulation routière ; - Convention de La Haye du 2 octobre 1973 sur la loi applicable à la responsabilité du fait des produits ; - Convention de La Haye du 14 mars 1978 sur la loi applicable aux contrats d'intermédiaire et la représentation ; - Convention de La Haye du 14 mars 1978 sur la loi applicable aux régimes matrimoniaux ; - Convention de La Haye du 25 octobre 1980 sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants ; - Convention de La Haye du 29 octobre 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale ; - Convention de La Haye du 19 octobre 1996 sur la compétence, la loi applicable, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière de responsabilité parentale et de mesures de protection des enfants ; - Convention de La Haye du 13 janvier 2000 sur la protection internationale des adultes ; - Protocole de La Haye du 23 novembre 2007 sur la loi applicable aux obligations alimentaires"

    Vincent Heuzé, Pierre Mayer, Benjamin Rémy, Droit international privé, 12e éd., LGDJ, une marque de Lextenso, 2019, Domat droit privé, 790 p.   

    Vincent Heuzé, Le droit Libanais des successions: (loi du 23 juin 1959), Editions de l'USJ, 2019, 419 p.  

    A la confluence du droit de la famille, du droit des biens, du droit des libéralités et du droit des obligations, le droit des successions, qui décide du sort des dettes aussi bien que des créances et des biens que tout individu laisse fatalement à son décès, est l'un des principaux instruments de l'organisation sociale. Au Liban, les solutions varient, au moins pour ce qui concerne la désignation des héritiers, de la communauté dont relevait le défunt. Et lorsque celui-ci n’était ni Druze, ni de confession musulmane, ce sont les juridictions civiles qui doivent être saisies, pour appliquer celles qui résultent principalement de la loi du 28 juin 1959. Cette loi, très courageuse mais imparfaite, a cependant beaucoup vieilli, et les règles qu’elle formule sont la source de nombreuses hésitations. C’est à leur étude, et à l’examen des difficultés que suscite souvent leur nécessaire articulation avec les dispositions du Code des obligations et des contrats comme avec celles du « Code de la propriété foncière » (Arrêté n° 3339 du 12 novembre 1930), que le présent ouvrage est consacré.

    Vincent Heuzé, Rémy Libchaber, Pascal de Vareilles-Sommières (dir.), Mélanges en l'honneur du Professeur Pierre Mayer, LGDJ-Lextenso éditions, 2015, 892 p. 

    Vincent Heuzé, Pierre Mayer, Droit international privé, 11e éd., LGDJ-Lextenso éd., 2014, Domat droit privé, 788 p. 

    Vincent Heuzé, Jérôme Huet (dir.), Construction européenne et État de droit, Éditions Panthéon-Assas et diff. LGDJ, 2012, Colloques, 296 p. 

    Vincent Heuzé, Pierre Mayer, Droit international privé, 10e éd., Montchrestien et Lextenso-éditions, 2010, Domat droit privé, 820 p. 

    Vincent Heuzé, Pierre Mayer, Droit international privé, 9e éd., Montchrestien, 2007, Domat droit privé, 798 p. 

    Vincent Heuzé, Pierre Mayer, Droit international privé, 8e éd., Montchrestien, 2004, Domat droit privé, 784 p. 

    Vincent Heuzé, Pierre Mayer, Droit international privé, 7e éd., Montchrestien, 2001, Domat droit privé, 729 p. 

    Vincent Heuzé, La vente internationale de marchandises: droit uniforme, GLN Joly, 1992, 521 p.   

    Vincent Heuzé, La réglementation française des contrats internationaux: étude critique des méthodes, GLN éd., 1990, 392 p.   

    Vincent Heuzé (dir.), Dictionnaire Joly, pratique des contrats internationaux, 2e éd., GLN Editions, 1989     

  • Vincent Heuzé, « Un monstre et son régime : le contrat commutatif d'assurance sur la vie », Mélanges Bigot, Dalloz, 2009 

    Vincent Heuzé, « Incertitudes et réparation des dommages », Le traitement juridique et judiciaire de l’incertitude, 2006   

    Vincent Heuzé, « De la compétence de la loi du pays d'origine en matière contractuelle ou de l'anti-droit européen », Mélanges en l'honneur de Paul Lagarde, Dalloz, 2005, pp. 393   

    Vincent Heuzé, « Les fonds d'indemnisation et l'assurance », La réparation des dommages environnementaux, Bruylant, 2005, pp. 393 

    Vincent Heuzé, « Le droit international privé », in Association Henri Capitant (dir.), Le bicentenaire du Code civil, Dalloz, 2004 

    Vincent Heuzé, « Le droit des assurances », Les conflits de lois et le système juridique communautaire, Dalloz, 2004 

  • Vincent Heuzé, « Aux armes citoyens ! », Recueil Dalloz, 2021, n°39, p. 2008   

    Vincent Heuzé, « L'arrêt de la Cour constitutionnelle d'Allemagne du 5 mai 2020 : une revanche de l'État de droit sur le complexe du Gros Coco », Recueil Dalloz, 2020, n°27, p. 1534   

    Vincent Heuzé, « Un avatar du pragmatisme juridique : la théorie des lois de police », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 2020, n°01, p. 31   

    Vincent Heuzé, « La convention de Vienne et l'action directe du sous-acquéreur contre le fabricant », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 2019, n°02, p. 534   

    Vincent Heuzé, « Une variété de transactions : la convention d'arbitrage. », Revue de l'arbitrage, 2015   

    Vincent Heuzé, « Assurance-crédit et sûretés personnelles », Recueil Dalloz, 2014, n°08, p. 493   

    Vincent Heuzé, « Le technocrate et l'imbécile : Essai d'explication du droit commun européen de la vente », La Semaine juridique. Édition générale, 2012   

    Vincent Heuzé, « Arbitrage international : quelle raison à la déraison ? », Recueil Dalloz, 2011, n°42, p. 2880   

    Vincent Heuzé, « La Reine Morte : la démocratie à l'épreuve de la conception communautaire de la justice », La Semaine juridique. Édition générale, 2011     

    Vincent Heuzé, « D'Amsterdam à Lisbonne, les compétences de l'Union européenne en matière de conflits de lois », La Semaine juridique. Édition générale, 2007, p. 166 

    Vincent Heuzé, « L'honneur des professeurs de droit Explication d'une lettre ouverte sur l'Union européenne, la démocratie et l'État de droit », La Semaine juridique. Édition générale, 2007   

    Vincent Heuzé, « Inopposabilité de la clause attributive de juridiction en l'absence d'acceptation expresse par l'assuré », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 2005, n°04, p. 753   

    Vincent Heuzé, « A propos du rapport sur les revirements de jurisprudence : une réaction entre indignation et incrédulité », La Semaine juridique. Édition générale, 2005, p. 130 

    Vincent Heuzé, « L'Europe désanchantée », La Semaine juridique. Édition générale, 2005, p. 157 

    Vincent Heuzé, « L'Europe désenchantée », La Semaine juridique. Édition générale, 2005   

    Vincent Heuzé, « Juge compétent et loi applicable à un contrat de transport international et à l'action directe de la victime contre l'assureur », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 2001, n°04, p. 682   

    Vincent Heuzé, « De quelques infirmités congénitales du droit uniforme : l'exemple de l'article 5.1 de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 2000, n°03, p. 595   

    Vincent Heuzé, « La notion de contrat en droit international privé », 2000, pp. 319-344    

    Heuzé Vincent. La notion de contrat en droit international privé. In: Droit international privé : travaux du Comité français de droit international privé, 13e année, 1995-1998. 2000. pp. 319-344.

    Vincent Heuzé, « De l'action directe dans les chaînes internationales de contrats de vente relevant de la Convention de Vienne », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 1999, n°03, p. 519   

    Vincent Heuzé, « Validité d'une clause compromissoire insérée dans un contrat de consommation », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 1998, n°01, p. 87   

    Vincent Heuzé, « La loi applicable aux actions directes dans les groupes de contrats », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 1996, n°02, p. 243   

    Vincent Heuzé, « De la loi applicable aux recours en garantie exercés dans le cadre d'un groupe de contrats », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 1996, n°02, p. 332   

    Vincent Heuzé, « Du juge compétent pour connaître d'une vente CAF assortie d'un connaissement », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 1994, n°04, p. 672   

    Vincent Heuzé, « De l'ordre public international en matière d'éthique des affaires », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 1994, n°02, p. 349   

    Vincent Heuzé, « De la loi applicable à un contrat de courtage d'armes de guerre », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 1991, n°04, p. 731   

    Vincent Heuzé, « Du droit applicable à un contrat de travail qui exclut le droit français sans en élire aucun autre », Rev. crit. DIP. Revue Critique de Droit International Privé, 1990, n°03, p. 501   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Lilia Aït Ahmed, Principe de cohérence et droit international privé de la famille européen, thèse soutenue en 2021 à Paris 1, membres du jury : Dominique Bureau (Rapp.), Sabine Corneloup (Rapp.), Étienne Pataut  

    L’européanisation du droit international privé de la famille, fait majeur de ces deux dernières décennies, s’est traduit par une uniformisation sans précédent des règles de compétence internationale et de conflit de lois. Son évolution se heurte toutefois à des difficultés fondamentales interrogeant la rationalité de sa construction. D’une part, les fondements de l’uniformisation font encore l’objet de critiques déterminantes. D’autre part, la technique mise en œuvre, jamais remise en cause, a rapidement échoué à réunir l’unanimité des États membres requise en la matière. À un morcellement matériel caractéristique de l’uniformisation s’adjoint alors un morcellement géographique de l’espace judiciaire européen, fluctuant au gré du texte considéré. Aussi, l’analyse du droit international privé de la famille européen à l’aune du principe méthodologique de cohérence, qui gouverne l’élaboration du droit, permet d’identifier les sources de ces difficultés et de proposer des solutions en considération des fondements de la matière et des fins poursuivies. Dans un premier temps, une comparaison avec la formation du statut personnel met en évidence la logique nouvelle qu’impose, au travers de la « libre circulation » des décisions, l’objectif de libre circulation des personnes. Reposant sur un relâchement des liens entre les individus et l’État, sa poursuite a conduit à une altération des compétences attribuées à l’Union européenne en faveur de l’uniformisation des règles, sans que cette dernière justifie son utilité au regard de la fin visée. L’analyse révèle, dans un second temps, que cette démarche traduit la vision erronée, adoptée par le législateur européen, d’un espace judiciaire uniforme. Une telle conception repose cependant sur l’assise théorique fragile d’un principe de reconnaissance mutuelle fondé sur une vision absolue contestable de la confiance mutuelle. Elle suscite dès lors de vives réactions de la part d’États membres désireux de protéger leurs conceptions nationales et remettant en cause cette confiance et la primauté du droit de l’Union qui la garantit. Un retour au droit primaire conduit à constater que, loin d’une telle approche uniformisatrice et hiérarchique dictée par l’objectif de libre circulation des personnes, c’est une vision fondamentalement pluraliste, respectueuse de la diversité des ordres juridiques des États membres et orientée vers l’accès à la justice des parties, que véhiculent les traités en matière de coopération judiciaire en matière civile, et notamment familiale. Ce constat appelle dès lors, dans une perspective bien moins intégrationniste, une réflexion renouvelée relative aux modalités de la réglementation européenne du droit international privé de la famille.

    Eloïse Haddad Mimoun, Les notions de contrat d'assurance, thèse soutenue en 2017 à Paris 1, membres du jury : Pauline Pailler (Rapp.), Laurent Leveneur (Rapp.), Mireille Bacache-Gibeili  

    Le contrat d'assurance bénéficie d'un régime spécifique, énoncé dans le code des assurances. Néanmoins il ne fait l'objet d'aucune définition législative. Or, comme la mise en œuvre d'un régime dépend de l'opération de qualification et que les entreprises d'assurance sont astreintes à un principe de spécialité, l'identification des éléments constitutifs de la catégorie est une nécessité. Jusqu'à présent, ni la jurisprudence, ni la doctrine n'ont apporté de définition pleinement convaincante. En effet, s'il existe un consensus pour définir le contrat d'assurance comme une convention dans laquelle une partie garantit un risque en échange du paiement d'une prime, il demeure que les notions de risque et de garantie suscitent de nombreuses interrogations. La qualification du contrat d'assurance implique de définir en premier lieu la notion conceptuelle de ce contrat, élaborée à partir de sa cause typique. Elle implique de préciser la cause des contrats aléatoires, ainsi que d'éclairer le contenu de la notion de garantie, notion complexe qui renvoie à la mutualisation des risques. Par ailleurs, il existe des situations dans lesquelles le régime du contrat d'assurance est appliqué à d'autres contrats, en raison de choix politiques. Il existe donc des notions fonctionnelles de contrat d'assurance. Ainsi, les entreprises d'assurance souscrivent des contrats de pari qui échappent à l'exception de jeu car ils servent une fonction de garantie. De plus, depuis 2004, le régime de faveur en matière fiscale et patrimoniale réservé aux contrats d'assurance-vie est applicable aux contrats commutatifs d'épargne souscrits auprès des entreprises d'assurance.

    Laureline Kergueris, L'appréhension d'ordres juridiques non étatiques en droit international privé, thèse en cours depuis 2016 

    Fanny Giansetto, Le traitement de l'insolvabilité de l'Etat par le droit international privé, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Horatia Muir Watt, membres du jury : Dominique Bureau (Rapp.), Régis Bismuth (Rapp.), Mathias Audit  

    Malgré la fréquence des périodes de crises financières, les États ne bénéficient pas d’un mécanisme d’insolvabilité. Prenant acte de cette absence de régulation institutionnelle, notre recherche poursuit un double objectif : identifier les outils existants pour traiter l’insolvabilité de l’État et évaluer leur efficacité. L’insolvabilité de l’État présente plusieurs spécificités. La première découle de l’absence de régulation en la matière : à défaut de mécanisme d’insolvabilité applicable, c’est le juge qui est susceptible d’être saisi. La seconde relève de la personne du débiteur. La qualité souveraine de la partie débitrice influe sur les modalités de concrétisation de l’insolvabilité. Dans une telle situation, l’État est tenté d’intervenir unilatéralement sur sa dette, soit pour annuler les contrats de prêt, soit pour les suspendre ou les modifier. Enfin, la troisième spécificité réside dans la personne des créanciers. Ceux-ci ne forment pas un tout uniforme. Ils sont issus d’ordres juridiques divers et poursuivent des objectifs variés. Pour répondre à chacune de ces difficultés, le droit international privé constitue un outil privilégié, du moins à l’égard des créanciers privés. Face aux difficultés soulevées par l’insolvabilité de l’État, le résultat est cependant contrasté. Lors de la question de l’accès au juge, le droit international privé se révèle décevant. Il n’est pas apte à satisfaire un traitement unitaire de l’insolvabilité. En revanche, les mécanismes substantiels de droit international privé apportent des progrès significatifs. S’ils sont adaptés, ils sont susceptibles d’assurer une certaine régulation de l’insolvabilité étatique.

    Ange Yannick Saa Ngouana, Évolution du risque et droit des assurances : étude selon les droits français et CIMA, thèse soutenue en 2015 à Paris 1 sous la direction de Jean-Marie Tchakoua, membres du jury : Jérôme Kullmann (Rapp.), Laurent Leveneur (Rapp.), Benjamin Rémy  

    Le traitement juridique de l’évolution du risque tend à pallier le déséquilibre né de l’influence du temps sur le contrat d’assurance. Les règles applicables aux relations entre les parties elles-mêmes s’y attèlent en priorité en recherchant le rééquilibrage du contrat d’assurance. Cet équilibre est restauré automatiquement, lorsque l’évolution atteint l’assiette ou la valeur du risque. La prime et l’indemnité sont directement ajustées par rapport au risque. En revanche, si l’évolution, à la hausse comme à la baisse, affecte l’ampleur du risque entendu comme la probabilité et/ou l’intensité de sa réalisation, l’adaptation du contrat devra être négociée. C’est de l’attitude des parties que dépendra l’issue de ces négociations. Le contrat qui ne peut être adapté est anéanti afin de contenir les conséquences de l’évolution du risque. C’est ainsi que son annulation sanctionne l’assuré qui manifeste sa mauvaise foi à l’occasion de l’aggravation du risque. C’est que la couverture du risque aggravé sans adaptation des conditions de la garantie met à mal l’équilibre de la mutualité. En revanche, la caducité s’avère être la seule issue du contrat en cas de disparition totale du risque. L’assureur n’assumant plus aucune obligation, il en résulte la restitution prorata temporis de la prime pour la période non couverte.La remise en cause des obligations initialement convenues n’est pas toujours offerte aux parties. Les variations procédant de l’insécurité juridique ou affectant certains risques spécifiques à l’assurance de personnes ne se prêtent pas à la reconsidération du lien contractuel. L’inadaptabilité du contrat est alors absolue. Elle devient relative lorsque, comme c’est le cas en assurance de dommages, l’assureur perd, postérieurement à l’évolution, le droit d’invoquer ses prérogatives légales, alors même que le contrat aurait normalement pu être adapté. Face à l’impossibilité de remédier au plan contractuel aux conséquences de l’évolution du risque, il convient de rechercher le rétablissement de l’équilibre financier de l’opération d’assurance elle-même, tant dans l’intérêt de l’assureur que dans celui de la mutualité. Le droit des entreprises d’assurance est d’un grand secours, qui permet à l’assureur de faire face à ses engagements quand évolue le risque. Le provisionnement des variations de risque et le respect des exigences de solvabilité lui assurent, en toutes circonstances, la disponibilité des fonds suffisants pour garantir ses engagements vis-à-vis des assurés. Pour les sociétés à forme mutualiste, le rajustement des cotisations constitue, en outre, un atout majeur permettant d’équilibrer les cotisations des adhérents en fonction des charges de sinistre.

    Adeline Jeauneau, L'ordre public en droit national et en droit de l'Union européenne : essai de systématisation, thèse soutenue en 2015 à Paris 1, membres du jury : Benjamin Rémy (Rapp.), Lucie Mayer (Rapp.), Pascal de Vareilles-Sommières  

    L'identification de la notion d' « ordre public» est traditionnellement vue comme problématique, compte tenu du caractère relatif de cette dernière et de la multiplicité de ses occurrences. Dans le cadre de l'Union européenne, la difficulté est encore accentuée par la mise en tension constante de l'ordre juridique européen et de l'ordre juridique national, chacun revendiquant« son ordre public». Dans ce contexte, cette étude se propose d'opérer une systématisation des phénomènes juridiques habituellement désignés sous l'expression« ordre public», en reconnaissant à cette fin un statut épistémologique identique au droit national et au droit de l'Union. Sur la base d'une analyse, dans un premier temps, de chacune des principales occurrences de la notion communes au droit national et au droit de l'Union, la thèse envisage, dans un second temps, l'articulation de ces notions entre elles et, plus largement, leur fonction au sein d'un ordre juridique. L'exercice de synthèse laisse ainsi entrevoir une gradation de techniques allant de l'hypothèse où la pondération des valeurs sollicitées par la situation envisagée est déterminée par le législateur et coulée dans une règle qu'il s'agit d'appliquer, à celle où la référence au standard« ordre public» habilite l'agent de la réalisation du droit à se prononcer lui-même sur l'acceptabilité sociale de la situation à laquelle il se trouve confronté. De cette manière, l'étude invite à reconsidérer la problématique de « l'ordre public en droit de l'Union européenne» comme étant celle de la réalisation des valeurs dans l’espace social européen, opérée tantôt selon un modèle pluraliste, tantôt selon un modèle moniste.

    Harold Turot, L'influence de la jurisprudence, de la CJUE sur les notions de droit privé. Approche à partir de DIP., thèse en cours depuis 2014 

    Ambre Florent, L'adaptation des méthodes de DIP aux nouvelles figures de la fouille., thèse en cours depuis 2012 

    Karl Mbeng, Le risque de guerre et le contrat d'assurance., thèse en cours depuis 2012 

    Paul Tour-sarkissian, Les trusts et l'anticipation succesorale aux Etats-Unis., thèse en cours depuis 2011 

    Cecile Maillard, Assurance et agences de notation., thèse en cours depuis 2010 

    Leonardo Brijaldo, La fonction de l'arbitrage dans la protection des investissements internationaux., thèse en cours depuis 2010 

    Ndeye yakhare Diop, Le consentement du patient et la responsabilité du médecin., thèse en cours depuis 2010 

    Anne -sophie Beauxis- aussalet, L'assurance des activités sportives., thèse en cours depuis 2009 

    Stéphanie Lesuffleur, Le risque juridique dans l'assurance, thèse soutenue en 2009 à Paris 1  

    L'aptitude des assureurs à l'exécution même de leurs engagements dépend de la qualité des anticipations auxquelles les contraint, dans le respect de la double limite de l' assurabilité juridique et de l'assurabilité technique, l'inversion du cycle de production sur laquelle leur activité repose intégralement. Or, les incertitudes qui affectent le sens ou la portée de leurs engagements aussi bien que des règles de droit qui leur sont applicables menacent, quoique de diverses manières, la fiabilité de ces anticipations. Elles constituent donc un risque - le risque juridique - qu'on ne peut obliger les assureurs à toujours assumer, sous peine de compromettre radicalement leur équilibre financier, mais dont on ne peut davantage les décharger systématiquement, sous peine de contredire la sécurité que le contrat d'assurance a pour fonction de procurer aux assurés. La maîtrise du risque juridique impose donc son imputation, à partir d'un critère qui semble devoir varier selon la nature de l'information dont le risque dépend. Mais lorsque cette ratio decidendi ne peut suffire, une intervention législative constitue le seul remède possible.

    Sally Mohamed Ahmed El Sawah, Les immunités des États et des organisations internationales et le droit au procès équitable, thèse soutenue en 2009 à Paris 1  

    Le débat sur le conflit entre les immunités et le droit au procès équitable a pris toute son ampleur après les décisions décevantes de la CEDH, jugeant que les immunités constituent une limitation légitime et proportionnée au droit au juge. Or, il résulte de l'étude des fondements, sources et régimes des immunités et du droit au procès équitable que leur conflit dépasse leur antinomie étymologique: les immunités portent atteinte au droit au juge dans sa substance même. L'imprécision et l'incohérence du régime des immunités étatiques et l'absence de voie de recours alternative aux immunités des organisations internationales portent atteinte au droit d'accès concret et effectif au tribunal. Néanmoins, le conflit entre les immunités étatiques et le droit au procès équitable est moins problématique que le conflit entre ce dernier et les immunités des organisations internationales. Contrairement aux immunités étatiques qui n'ont qu'une source nationale, il existe un véritable conflit de normes de valeur égale entre le droit au procès équitable, principe de droit interne autant qu'international, et les immunités des organisations internationales, régies par des conventions internationales. La résolution du conflit entre le droit des immunités et le droit au procès équitable, qui ne mérite pas de se réaliser par le sacrifice de l'un au profit de l'autre et inversement, requiert l'intervention du législateur, compte tenu de la fonction politique des immunités et des principes de l'État de droit. Une conciliation qui prend en compte les intérêts légitimes poursuivis par les droits en conflit est possible. Le droit au procès équitable ne doit plus constituer un motif d'exclusion des immunités. Il doit désormais servir à définir le régime des immunités des États et des organisations internationales. Si un déni de justice subsiste, le justiciable ne sera pas pour autant désarmé. Son droit de recours au juge sera préservé; il pourra agir contre l'État du for pour rupture de l'égalité devant les charges publiques.

    Chrysoula Panou, Le consentement à l'arbitrage , thèse soutenue en 2008 à Paris 1  

    Traditionnellement dissociées, la convention d'arbitrage et la sentence arbitrale, sont supposées relever en droit international privé de méthodes différentes. Assimilée à un jugement étranger, la sentence arbitrale est ainsi réputée soumise à la méthode des effets des jugements étrangers tandis que la convention d'arbitrage devrait normalement déclencher l'application de la méthode du conflit de lois. La présente étude propose une interprétation différente du droit positif français de l'arbitrage international. Elle envisage la nature de l'arbitrage ainsi que le procédé de droit international privé mis en œuvre sous un angle unitaire, afin d'explorer les effets du consentement à l'arbitrage du point de vue tant du droit interne que du droit international privé.

    Khalid Zaher, Conflit de civilisations et droit international privé, thèse soutenue en 2007 à Paris 1  

    Ces recherches portent sur l'étude du droit international privé de la famille de part et d'autre de la Méditerranée. Il s'agit d'une étude critique de la réception des droits religieux (notamment mulsuman) en France et inversement, c'est-à-dire le traitement réservé par les pays musulmans aux droits d'inspiration laïque

    Lamia El Badawi, Les mutations du droit sous l'influence du commerce électronique, thèse soutenue en 2007 à Paris 1  

    Les avancées technologiques semblent refléter des changements substantiels à l'égard des techniques de régulation et de réglementation par lesquelles le système juridique tente de maintenir les équilibres dans les sociétés. Les notions de territoire et de localisation s'estompent progressivement et les nouvelles technologies permettent de conclure simultanément un nombre important de transactions, entraînant de nouvelles questions juridiques par rapport aux relations commerciales traditionnelles. À cet égard, il convient de rappeler que ce ne sont pas les règles juridiques qui font défaut mais bien l'effectivité des législations nationales qui soulève des difficultés, car le droit contemporain ne s'est pas simplement adapté au progrès technologique, il a également pleinement participé à l'avènement de la « société de l'information et de la communication ». Le phénomène de l'internet, comme celui de la mondialisation, impose de constater que si les frontières délimitent encore le territoire, elles ne rendent plus compte des activités qui se déploient à une échelle mondiale. Cette reconfiguration du rôle de l’État influence nécessairement toute la production normative. De nouveaux instruments apparaissent allant parfois jusqu'à se substituer aux modes d'intervention impératifs de l’État. Ce passage de la réglementation à la régulation et du gouvernement à la gouvernance marque une importante mutation laquelle ne manque pas de susciter une multitude d'interrogations que cette thèse se propose d'examiner.

    Mohamed El Moctar Touré, Les contrats préparatoires à la cession d'entreprise, thèse soutenue en 2005 à Paris 1  

    La cesssion d'entreprise (privée ou publique) dans les pays de " tradition juridique française " n'est pas exempte de difficultés. Dans le secteur privé, les obstacles de nature juridique (garantie du cédant) et fiscale (droits de mutation de fonds de commerce élevés) sont prégnants ; dans le secteur public, les obstacles tiennent à des situations de fait (défaillance de la gestion publique, absence de marchés financiers bien structurés) et de droit (nature particulière des entreprises de service public). L'étude des contrats préparatoires à la cession d'entreprise est une tentative de réponse à ces difficultés ; elle propose, outre l'ientification de ces contrats -abstraction faite de la summa divisio public-privé-, un régime juridique homogène et un panorama de la pratique des contrats préparatoires en situation de concurrence entre eux.

    Farouk El khiraoui, L'indemnisation des victimes des accidents de la circulation au Maroc , thèse en cours depuis 2003 

    Pierre Diouf, Le fonds de garantie automobile sénégalais et l'indemnisation des préjudices corporels consécutifs aux accidents de la circulation, thèse soutenue en 2000 à Paris 10  

    Cette thèse est consacrée à l'étude de l'indemnisation des victimes d'accident de la circulation par le Fonds de garantie automobile sénégalais lorsque : les auteurs ne sont pas connus, parce qu'ayant pris la fuite ; les auteurs ne sont pas assurés ou assurés par une fausse compagnie d'assurance. Elle s'articule autour de deux points. L'organisation administrative et financière (1ère partie). Le fonctionnement du Fonds de garantie (deuxième partie). Cependant dans la partie introductive, il a été fait cas des problèmes liés aux réseaux routiers sénégalais, aux transports urbains et interurbains et aux accidents de la circulation. L'accent est mis également sur la prise en charge par les formations hospitalières du pays dont le plateau technique n'est pas toujours de bonne qualité. Il en est de même pour le marché de l'assurance dont l'organisation résulte maintenant d'un cadre juridique communautaire. En guise de droit comparé, il a été examiné, l'organisation juridique et administrative de trois fonds de garantie. Le Fonds de garantie sénégalais a une forme juridique particulière, c'est pourquoi, cette thèse se propose de dégager des pistes de réflexion pour les pouvoirs publics, afin de trouver une forme juridique plus adaptée à son fonctionnement. Avec une nouvelle forme juridique que l'on suggère à la place d'une société anonyme à participation publique majoritaire, comme la fondation, tous ces problèmes fiscaux seront résolus et le Fonds pourrait disposer des moyens suffisantS pour faire face à ses missions de plus en plus nombreuses. S'agissant des conditions d'intervention du Fonds qui découlent de son fonctionnement, elles sont empruntées aux règles universelles, tant pour les bénéficiaires que pour la procédure de saisine et d'indemnisation. Si le Fonds a un barème d'indemnisation, il se réfère néanmoins aux tables de conversion du code CIMA pour l'application des tarifs. Les préjudices indemnisables par les Fonds sénégalais sont contenus pour l'essentiel de ce code. La procédure de saisine et d'indemnisation est identique à celle du Fonds français, sauf pour les délais et ce, à cause des situations géographiques des pays. Si les conditions de subrogation sont les mêmes entre les deux Fonds ; pour le Fonds sénégalais, les autorités ont voulu lui octroyer des privilèges pour le recouvrement de ses créances. Le Fonds envisage de signer des conventions de réciprocité avec les pays limitrophes qui ne disposent pas encore de Fonds de garantie ou qui ne sont pas membres de la Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurance (CIMA), pour lesquels la création de Fonds est recommandée par les autorités de la CIMA.

  • Héloïse Meur, Les accords de distribution en droit international privé, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Sylvain Bollée, membres du jury : Bernard Haftel (Rapp.), Marie-Élodie Ancel (Rapp.), Christophe Seraglini  

    En droit international privé, les accords de distribution font l'objet d'un traitement à la fois éclaté et incohérent. La distinction des matières contractuelle et délictuelle a tout d'abord conduit à opérer une distinction à la frontière particulièrement floue entre les dimensions contractuelle et économique (touchant au droit de la concurrence lato sensu) de ces accords, aspects pourtant indissociables. À cette distinction, s'ajoutent ensuite des difficultés propres à chacun de ces aspects. Du point de vue contractuel, la distinction entre le contrat-cadre et ses contrats d'application entraîne un traitement éclaté des accords de distribution. Quant à l'appréhension du contrat-cadre, elle demeure source d'incohérences. Ensuite, du point de vue économique, se cumulent des difficultés méthodologiques tenant à l'identification de la méthode et de la règle de conflit applicables ainsi que leur mise en œuvre. Il en résulte un traitement globalement éclaté et incohérent auquel il convient de remédier. C'est avant tout par des définitions claires de la matière contractuelle et du contrat de distribution en droit international privé qu'un traitement unitaire pourra être opéré. Ces définitions clarifiées seront alors le point de départ de règles de conflit repensées, conformes à la figure du contrat de distribution, irréductible au contrat-échange. À cette catégorie nouvellement définie devra être associé un critère de rattachement adapté. À cet égard, l'augmentation constante de règles internationalement impératives, devra conduire à supprimer le principe d'autonomie, désormais ineffectif, pour lui substituer un critère objectif intégrant cette impérativité.

    Djoleen Moya, L'autorité des règles de conflit de lois : réflexion sur l'incidence des considérations substantielles, thèse soutenue en 2018 à Paris 1 sous la direction de Pierre Mayer, membres du jury : Sabine Corneloup (Rapp.), Olivera Boskovic (Rapp.), Dominique Bureau  

    Les règles de conflit de lois n’ont pas toutes la même autorité. Les parties, et même le juge, peuvent être autorisés à passer outre à la désignation opérée par la règle de conflit. Les parties sont parfois libres d’écarter par convention la loi objectivement désignée (règles de conflit supplétives), parfois tenues par la désignation opérée, qui s’impose à elles (règles de conflit impératives). Le juge est tantôt tenu, tantôt libre de relever d’office l’internationalité du litige, et d’en déduire l’application de la règle de conflit. Le choix d’envisager ensemble des questions aussi variées peut étonner, mais c’est celui de la jurisprudence. L’autorité des règles de conflit y est définie de manière conjointe, à l’égard des parties comme du juge, à l’aune de considérations substantielles. Ainsi, parce qu’une demande en recherche de paternité relève, en droit substantiel, d’une matière d’ordre public, et qu’elle intéresse l’état des personnes, réputé indisponible, la règle de conflit qui lui est applicable sera impérative et mise en œuvre, au besoin d’office, par le juge. Inversement, si la prétention relève d’une matière largement supplétive ou vise des droits disponibles, la règle de conflit applicable sera supplétive, et le juge ne sera pas tenu de la relever d’office. Ce sont donc des considérations substantielles qui définissent, en jurisprudence, l’autorité des règles de conflit à l’égard des parties comme du juge.Cependant, ce régime n’est plus celui du droit international privé européen. D’abord, les règlements européens n’ont défini l’autorité des règles de conflit qu’à l’égard des parties, laissant à chaque Etat membre le soin de déterminer leur autorité à l’égard du juge. Ensuite, la définition européenne de l’impérativité des règles de conflit fait abstraction de toute considération substantielle, en retenant une supplétivité de principe pour l’ensemble des règles de conflit unifiées à l’échelle européenne. La jurisprudence a-t-elle raison de définir l’autorité des règles de conflits exclusivement à l’aune de considérations substantielles ? Non, car cela revient à nier que l’effet juridique des règles de conflit est imputé selon des considérations propres à la justice conflictuelle. Pour autant, on ne saurait, à l’instar du législateur européen, exclure toute considération substantielle. Le présupposé des règles de conflit vise des questions de droit substantiel. Les règles de conflit sont donc construites en contemplation de considérations substantielles. Dès lors, si ces dernières ne sauraient dicter à elles seules l’autorité des règles de conflit, on ne saurait, non plus, en faire totalement abstraction.

    Nicolas Ciron, L'assurance responsabilité civile automobile : approche de droit international privé et de droit de l'Union européenne, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Étienne Pataut, membres du jury : Olivera Boskovic (Rapp.), Benjamin Rémy (Rapp.), Luc Grynbaum  

    Les enjeux liés à la circulation automobile internationale concernent le développement du commerce international ainsi que la libre circulation des personnes. Ce développement des échanges s'est fait malgré les divergences de leur législation respective. La circulation internationale va en effet engendrer des conflits de lois qu'il faudra résoudre par des mesures de coordination. Elle va également provoquer des conflits de juridictions impliquant la détermination du juge compétent pour trancher les réclamations. L'existence de cette circulation routière internationale a donc engendré une réglementation permettant de parvenir à une coordination entre les différentes lois applicables et de faciliter les démarches de la victime en lui évitant de recourir à un juge. Essentiellement privée à l'origine, la réglementation évoluera sous l'influence de la construction européenne. Le processus d'indemnisation d'une victime suit chronologiquement deux étapes. Tout d'abord, il s'agit de déterminer la loi applicable à la responsabilité civile. Celle-ci permet d'apprécier la responsabilité de l'auteur de l'accident et de fixer le quantum de l'indemnisation. Ensuite, il est procédé à sa mise en œuvre par l'assureur en application d'un contrat d'assurance. Le contenu de ce dernier devra être conforme à la législation régissant l'assurance obligatoire du pays de l'accident dont la fonction est de couvrir le montant de la dette de responsabilité. La coordination de la lex contratcus avec les dispositions régissant l'assurance obligatoire doit donc se faire en faveur de la lex loci delicti car elle présente l'avantage d'être neutre et prévisible pour l'ensemble des parties.

  • Youmna Makhlouf, L'identité de la personne en droit libanais : étude de droit privé, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 sous la direction de Léna Gannagé, membres du jury : Marie-Claude Najm (Rapp.), Marie Goré et Roula El-Husseini Begdache  

    L’identité de la personne en droit libanais désigne tout d’abord l’identité civile, synonyme d’identification et d’individualisation de la personne. Mais cette identité a toujours intégré un élément supplémentaire fondé sur l’identité communautaire (c’est-à-dire l’appartenance à une communauté religieuse) qui révèle les rapports complexes entretenus entre l’individu et le groupe. Cette dualité des identités impose de préciser la nature des rapports qu’elles entretiennent. Les interactions entre ces identités multiples sont parfois paisibles. Mais leurs relations sont souvent conflictuelles, notamment lorsque l’identité individuelle est aux prises avec l’identité collective. Dans cette perspective, la recherche des voies de la coexistence entre les différentes identités s’impose. Ces voies se sont fondées jusqu’à présent sur la volonté individuelle. L’individu qui ne s’aligne pas sur les pratiques du groupe devrait ainsi avoir le droit de sortir de sa communauté religieuse ou de recourir à des actes juridiques afin d’échapper aux contraintes qui pourraient résulter de l’application des droits religieux. Cette voie reste toutefois insuffisante. Outre les critiques qui peuvent être adressées à ses fondements, elle repose sur l’illusion d’une volonté abstraite et puissante dont l’effectivité est toutefois démentie par le poids de la réalité sociologique. Le recours à la volonté individuelle s’accompagne ainsi d’un coût qui n’est pas à la portée de tous les individus. C’est dans cette perspective que l’intervention de l’État s’impose. Cette intervention sera ainsi précisée à la lumière du principe de neutralité de l’État tel qu’il découle de l’article 9 de la Constitution libanaise.

    Sandrine Sana-Chaillé de Néré, Les difficultés d'exécution du contrat en droit international privé, thèse soutenue en 2001 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean-Pierre Laborde  

    Le contrat a besoin de sécurité mais l'internationalité la lui ôte. Le droit international privé peut-il la lui restituer ? Voici, simplement posée, la question à laquelle cette recherche a eu pour objet de répondre. Il s'est agi, plus précisement, de mesurer la réactivité du droit international privé face au problème des difficultés d'exécution du contrat. Les difficultés d'exécution constituent à la fois le foyer et le révélateur de l'insécurité qui affecte les contrats de l'ordre international. L'existence de plusieurs juridictions potentiellement compétentes et la diversité des lois aptes à régir un éventuel litige. . .

  • Kenza Benmbarek-Lesaffre, Les règles matérielles de droit international privé, thèse soutenue en 2017 à Paris 2 sous la direction de Léna Gannagé et Léna Gannagé, membres du jury : Sabine Corneloup, Éric Loquin et Benjamin Rémy  

    Les règles matérielles de droit international privé sont classiquement définies comme étant des règles qui apportent une réponse sur le fond à une question de droit international privé. Elles se distinguent ainsi de la traditionnelle règle de conflit de lois neutre, abstraite et bilatérale, qui se limite, dans sa forme initiale, à la désignation de l’ordre juridique dans lequel sera puisée la règle qui apportera une réponse sur le fond au litige. Cette définition montre aujourd’hui ses limites tant les méthodes du droit international privé ont évolué. Des rapprochements se sont opérés de sorte que les frontières qui délimitaient les différentes méthodes du droit international privé sont devenues plus floues, entrainant des incertitudes quant au régime juridique de ces règles. Nous avons tenté, à travers l’étude de la physionomie des règles matérielles de droit international privé, de proposer une définition qui prenne en compte leur spécificité mais également leur variété tout en les distinguant des méthodes voisines et, en particulier, des lois de police. Cette définition nous a conduit à un classement des règles matérielles en sous-catégories et nous amène à nous orienter vers la variabilité de leur régime juridique.

    Caroline Cohen, Les normes permissives en droit international privé. Etude critique, thèse soutenue en 2015 à Paris 2 sous la direction de Dominique Bureau, membres du jury : Sylvain Bollée, Cécile Pérès et Pascal de Vareilles-Sommières  

    Pour étudier le phénomène paradoxal d’un renforcement de l’autonomie de la volonté parallèlement à une multiplication des impérativités en droit international privé contemporain, le concept de norme permissive apparaît particulièrement pertinent. Il permet de saisir l’ensemble des énoncés normatifs où l’auteur de la norme octroie à un destinataire une faculté de faire ou de ne pas faire, qu’il s’agisse du juge lorsqu’il lui est permis de surseoir à statuer en cas de connexité ou des parties lorsqu’il leur est permis de choisir la loi applicable à un contrat international.L’étude du droit positif montre que les manifestations des normes permissives sont nombreuses, tant dans les conflits de lois que de juridictions et qu’elles obéissent à des logiques distinctes selon qu’elles octroient une faculté au juge ou aux parties. Dans cette seconde hypothèse, en effet, il n’est plus question d’une liberté octroyée par la règle de droit mais d’une liberté concédée dans le choix de la règle de droit. Cette spécificité, conjuguée à la multiplication des normes permissives en droit international privé, a donc justifié que leur efficacité soit éprouvée.Dans cette perspective, le présupposé selon lequel les normes permissives constitueraient une traduction normative adéquate de l’objectif de prévisibilité des solutions, qui sert de justification à leur admission, doit être remis en cause. L’appréciation critique de ce postulat permet de proposer que les normes permissives n’occupent, à l’avenir, qu’un rôle résiduel en droit international privé, soit comme instrument de consensus soit comme palliatif à l’indétermination d’un critère de rattachement suffisamment prévisible.

    Esther Bendelac, Le transfert de bien au décès autrement que par succession en droit international privé, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Marie Goré, membres du jury : Louis d' Avout, Sara Godechot et Christophe Vernières  

    Les institutions d’Estate Planning, issues des droits anglais et américain, permettent à une personne physique de transférer un bien, à son décès, à un bénéficiaire antérieurement désigné par lui, autrement que par succession. Il est apparu opportun d’analyser ces mécanismes juridiques dans leur contexte d’origine afin de mettre en oeuvre la qualification téléologique-fonctionnelle. Cette dernière n’a pas permis d’assimiler les institutions anglo-américaines à celles de l’ordre juridique français : elles sont exorbitantes du for.A l’issue de cette démonstration, il a fallu identifier la loi qui leur est applicable. Pour cela,les propositions doctrinales contemporaines ont été éprouvées. En raison des spécificités constitutives de ces institutions d'"Estate Planning", que sont le "right of survivorship", le "life interest" et le contournement de la procédure de "probate", la transposition des actuelles règles de conflits de lois est peu pertinente : les limites du système conflictuel ont été dévoilées. La seule voie qui pouvait encore être explorée, pour accueillir ces institutions dans l’ordre juridique français, était celle de l’émanciper du droit international privé du droit interne. Afin de vérifier la pertinence de l’élaboration d’une catégorie autonome et d’un critère de rattachement qui lui est propre, il a été nécessaire de s’interroger sur l’existence de lois de police et le contenu de l’ordre public international. Aucun de ces procédés alternatif et correctif de la méthode conflictuelle ne constitue un empêchement à l’énoncé de notre proposition de règle de conflit de lois spécifique aux institutions d’"Estate Planning".

    Sarah Laval, Le tiers et le contrat : étude de conflit de lois, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Pascal de Vareilles-Sommières, membres du jury : Dominique Bureau (Rapp.), Sabine Corneloup  

    Alors que le droit interne des contrats est marqué par le recul de l'autonomie de la volonté, le droit international privé fait du principe d'autonomie le facteur de rattachement principal en matière contractuelle. Parallèlement à cette évolution inversée, une évolution commune intervient en droit interne et international privé des contrats : celle de son ouverture aux tiers, par la portée des droits qu'il crée et la multiplication des liens de droit entre les tiers et les parties. Cohérent avec le recul de l'autonomie de la volonté en droit interne, le rapprochement du tiers et du contrat se heurte à la solution du conflit de lois en matière contractuelle. Alors que le principe d'autonomie sert l'intérêt des parties, le respect des prévisions du tiers appelle une loi objectivement déterminée. La prise en considération de l'objet et de l'opposabilité des contrats permet la prise en considération nuancée des intérêts des tiers et leur conciliation avec ceux des parties. Dans le cas des contrats à opposabilité renforcée, contrats à grand rayon d'action, la prise en considération du tiers passe par la création d'une règle de conflit spéciale en matière contractuelle qui rend le facteur de rattachement objectif impératif. Les parties aux contrats à grand rayon d'action ne peuvent choisir la loi applicable à leur contrat. Dans le cas des contrats à opposabilité simple, contrats à petit rayon d'action, la protection du tiers, touché par l'extension des effets du contrat, ne passe pas par l'objectivation du facteur de rattachement, mais par la qualification des questions ou la mise en œuvre de mécanismes dérogatoires comme l'adaptation ou les lois de police.

    Hoang Dieu Tran, Les opérations tontinières d'épargne, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Laurent Leveneur, membres du jury : Hervé Lécuyer et David Noguero  

    Il est des notions servant d’architecture aux opérations d’épargne tellement anciennes, voire un tantinet désuètes et « exotiques », qu’elles finissent par n’intéresser qu’une poignée de spécialistes. C’est le cas de la tontine qui occupe une place résolument atypique et différenciée. Son traitement est tout aussi significatif que paradoxal. À son évocation, contrairement aux autres techniques juridiques et malgré sa relative confidentialité, n’importe quel particulier est capable de tracer une trame, peu ou prou précise, mais néanmoins avec une constance dès lors qu’il s’agit de ses deux points cardinaux que sont la survie, comme condition exécutoire, et la mort, comme condition résolutoire. Mais là s’arrête la bonne intuition et commencent un ensemble de malentendus ainsi qu’une certaine amphibologie. De prime abord, l’histoire de la tontine ne peut être écrite au singulier. Elle a changé d’objet à trois reprises, de 1653 à nos jours. Quand bien même son régime est parvenu à se stabiliser, la tontine est redevenue multiforme, faisant intervenir alternativement la vie et le décès comme fondement de l’extinction des obligations. Ensuite, sa représentation est toujours occultée par des récits des abus alors que la loi du 17 mars 1905 est parvenue à les sécuriser définitivement. Enfin, les démarches d’introspection ont été continuellement ramenées à la comparaison avec l’assurance vie. Peu convaincantes, elles butent toutes sur le postulat intangible qui sépare la tontine de l’assurance. De là, il faut définitivement se convaincre que la tontine est une opération d’épargne sui generis, définie par huit éléments constitutifs, dotée d’un droit spécial et couverte par le Code des assurances (articles R.322-139 à R.322-159).

    Maria Lopez de Tejada, La disparition de l'exequatur, thèse soutenue en 2011 à Paris 2 sous la direction de Bertrand Ancel, membres du jury : Louis d' Avout, Sylvain Bollée, Dominique Bureau et Marta Requejo Isidro  

    Pas de résumé