Jérémie Nollet, Benjamin Ferron, Julie Sedel, Camille Noûs (dir.), L'emprise de la communication et ses équivoques, PUG et CAIRN, 2024, 358 p.
Jérémie Nollet, Clément Desrumaux (dir.), Un capital médiatique ? Usages et légitimation de la médiatisation en politique: usages et légitimation de la médiatisation en politique, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022, 204 p.
Peut-on réussir en politique grâce aux "médias" ? C'est souvent de cette manière que les professionnels de la politique, les journalistes ou les citoyens appréhendent l'usage politique des médias. Cette formulation fait pourtant obstacle à l'explication des processus sociaux à l'oeuvre dans la médiatisation de la politique. Afin de montrer comment la médiatisation peut être agissante en politique, cet ouvrage met à l'épreuve le concept de "capital médiatique", une forme de capital symbolique tiré de la médiatisation. Les contributions examinent les opérations d'accumulation, d'appropriation, de légitimation, de conversion ou de rentabilisation de ce capital, à partir d'études de cas (Louise Michel, José Bové, Emmanuel Macron ou les parlementaires). L'ouvrage n'est pas seulement une étude de la médiatisation du politique : c'est aussi une contribution à la sociologie du champ politique et des ressources qui y prévalent. Il analyse le travail des agents politiques en lien avec tout ou partie du champ journalistique, et plus largement dans un espace médiatique profondément transformé par le numérique. Il conclut à l'inégale rentabilité du capital médiatique selon la position dans le champ politique. Les réflexions engagées invitent à réfléchir, par analogie, à d'autres espaces pour lesquels la reconnaissance médiatique est un enjeu stratégique et semble être une ressource valorisée
Jérémie Nollet, Philippe Juhem, Samir Hadj Belgacem, Hélène Dufournet, Caroline Frau [et alii], Agir par la parole: porte-paroles et asymétries de l'espace public, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019
Dans les espaces politiques civilisés de nos États parlementaires, les conflits politiques et les revendications ne prennent plus des formes violentes mais passent par l'usage de discours politiques contrôlés au sein d'un espace public institutionnalisé. Grève, mouvement social, opposition d'un groupe à une réforme du gouvernement, construction d'un problème public, demande d'une extension des prestations sociales : les occasions sont nombreuses au cours desquelles les différents protagonistes du jeu politique cherchent à convaincre les journalistes du bien-fondé de leur point de vue. Les interventions de groupes nouveaux - les représentants des « banlieues », ceux des victimes de l'explosion de AZF - s'entremêlent dans le récit journalistique de l'actualité avec les déclarations des porte-paroles d'organisations syndicales ou professionnelles plus institutionnalisés - CGT, MEDEF, Greenpeace, etc. - pour dessiner une arène publique dans laquelle l'action du gouvernement est discutée et réorientée continûment en fonction des rapports de force qui y sont construits. Aussi la tentation est forte pour les journalistes ou les analystes de considérer que la qualité des porte-paroles joue un rôle décisif dans le résultat final des interactions conflictuelles du jeu politique. Le talent d'Augustin Legrand ou celui d'Harlem Désir n'est-il pas à l'origine de la capacité des mouvements qu'ils représentaient d'obtenir la prise en compte des intérêts qu'ils défendent ? Au contraire, l'incapacité des pilotes d'Air France de défendre leurs intérêts lors de leur grève de 2014 n'a-t-elle pas pour cause les difficultés qu'ils ont eu d'avoir un porte-parole constant, disponible, ajusté aux contraintes des rédactions audiovisuelles et capable d'unifier aux yeux des journalistes les interventions des syndicats de pilote ? En ce sens, les rapports de force induits par les mouvements sociaux ne seraient plus véritablement matériels ou directs - le blocage des trains lors d'une grève empêchant la circulation des marchandises et des voyageurs et contraignant le gouvernement à négocier ; la paralysie des grèves de Mai 68 ne pouvant être levée qu'à travers les négociations de Grenelle - mais plutôt symbolique : l'important est que le mouvement apparaisse aux journalistes justifié et acceptable, l'éditorialisation positive ou négative des rédactions conduisant à la production de sondages susceptibles de conforter le gouvernement ou de l'obliger à infléchir ses orientations. Cependant, n'est-il pas excessif de faire de la parole des différents groupes et de la qualité inégale de leurs interventions un facteur décisif de la définition des priorités du gouvernement ?
Jérémie Nollet, Jean-Michel Utard, Philippe Aldrin, Christian Le Bart, Pascal Dauvin [et alii], Les mondes de la communication publique: légitimation et fabrique symbolique du politique, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019, Res Publica (Online)
Jérémie Nollet, Olivier Baisnée, Anne Bory, Bérénice Crunel, Eric Darras, Quand ils ont fermé l'usine: Lutter contre la délocalisation dans une économie globalisée, Agone, 2017, 288 p.
Jérémie Nollet, Nicolas Kaciaf (dir.), Journalisme : retour aux sources, Presses universitaires de Grenoble, 2013, 268 p.
Jérémie Nollet, Pierre Mathiot, Des décisions publiques médiatiques ?: sociologie de l'emprise du journalisme sur les politiques de sécurité sanitaire des aliments,, 2010, 1057 p.
Les médias font-ils les décisions publiques ? Cette conception d’un pouvoir du journalisme sur les politiques publiques est répandue parmi les « décideurs ». Elle est aussi présupposée par les théories de l’agenda et de la construction sociale des problèmes. La réalité du phénomène est cependant plus complexe : ce pouvoir n’est ni uniforme ni unidirectionnel. Il repose sur la contribution active et variable des agents politiques et administratifs qui produisent ces décisions. La question s’en trouve alors reformulée : dans quelle mesure la production des décisions publiques peut-elle se faire en fonction du champ journalistique ? Pour y répondre, la thèse propose une sociologie des logiques spécifiques de prise en compte de la médiatisation dans les activités décisionnelles au sein des champs politique (dans les cabinets ministériels et au Parlement) et administratif (dans les administrations centrales des ministères). L’élaboration de ce cadre théorique, au croisement de la sociologie du journalisme et de celle de l’action publique, s’appuie sur l’analyse de la gestion politico-administrative de la maladie de la « vache folle » en France dans les années 1990. Il s’agit de restituer l’importance que les responsables de l’exécutif (en particulier les ministres de l’Agriculture, de la Consommation, de la Santé, mais aussi le Premier ministre et le président de la République), les parlementaires et les hauts fonctionnaires ont pu accorder aux enjeux médiatiques jusque dans leurs pratiques décisionnelles. Il apparaît ainsi que les décisions les plus « médiatiques » sont le produit de la prise en charge des dossiers les plus emblématiques selon les logiques d’action des agents les plus dépendants des enjeux de légitimation dans le champ journalistique : les principaux ministres et leurs conseillers
Jérémie Nollet, Ivan Chupin (dir.), Journalisme et dépendances, L'Harmattan, 2007, Cahiers politiques, 311 p.
Jérémie Nollet, La médiatisation de la départementalisation des services d'incendie et de secours dans le Nord: Pistes pour l'anlyse du rôle des médias dans les politiques publiques,, 2002
Jérémie Nollet, Thomas Alam, Igor Martinache, « Chapitre 16 / Que devient-on au sortir d’un cabinet ministériel ? »: Ruptures et continuités dans la sociographie des cabinets sous les présidents Chirac et Sarkozy, Le règne des entourages. Cabinets et conseillers de l’exécutif, Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.), 2015
Jérémie Nollet, « Politiques publiques et médias », Dictionnaire des politiques publiques. 4e édition précédée d’un nouvel avant-propos, Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.), 2014
Jérémie Nollet, « Politiques publiques et médias », Dictionnaire des politiques publiques. 3e édition actualisée et augmentée, Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.), 2010
Jérémie Nollet, « Politiques publiques et médias », Dictionnaire des politiques publiques, Presses de Science po, 2009, pp. 469-475
Jérémie Nollet, Nicolas Bué, « Gouverner au nom des habitants. Métier d'élu, action publique et médias locaux », La figure de l'"habitant" : sociologie politique de la "demande sociale", Presses universitaires de Rennes, 2008, pp. 35-54
Jérémie Nollet, Ivan Chupin, « Jalons pour une sociologie historique des interdépendances du journalisme à d'autres univers sociaux », Journalisme et dépendances, L'Harmattan, 2006, pp. 15-36
Jérémie Nollet, Ivan Chupin, « Les communicateurs de ministère entre champs bureaucratique et journalistique », Journalisme et dépendances, L'Harmattan, 2006, pp. 161-185
Jérémie Nollet, Benjamin Ferron, Julie Sedel, « L’emprise de la communication. Retour sur une problématique et ses équivoques », Politiques de communication, Presses universitaires de Grenoble, 2023, n°2021
Jérémie Nollet, Benjamin Ferron, Julie Sedel, « L'emprise de la communication et ses équivoques », Politiques de communication, Presses universitaires de Grenoble, 2023, n°2021
Jérémie Nollet, Olivier Baisnée, Alizé Cavé, Cyriac Gousset, « La violence des Gilets jaunes : quand la fait-diversification fait diversion. », Sur le journalisme, Université libre de Bruxelles, 2021, n°1, pp. 28-43
Jérémie Nollet, « L’emprise du journalisme sur les catégories d’action publique », Éditions de l'Université de Lorraine, 2015
Les deux « crises » qui éclatent en France, en mars 1996 et à l’autonome 2000, à propos de la « vache folle » comptent parmi les événements qui ont bouleversé le plus profondément le secteur alimentaire ces dernières décennies. Événements traumatiques, ces crises ont ébranlé les pratiques des consommateurs (Raude, 2008), des éleveurs, des industriels et des hauts fonctionnaires gestionnaires de ce secteur. Événements médiatiques (Champagne, 2000), elles ont été pendant quelques semaines omnip...
Jérémie Nollet, Clément Desrumaux, « Présentation », Réseaux : communication, technologie, société, Lavoisier, La Découverte, 2014, n°5, pp. 9-21
Jérémie Nollet, « La production des décisions médiatiques »: À propos de la crise de la vache folle en France, Savoir/Agir, Editions du Croquant, 2014, n°2, pp. 39-44
Jérémie Nollet, Manuel Schotté, « Journalisme et dépolitisation », Savoir/Agir, Editions du Croquant, 2014, n°2, pp. 9-11
Jérémie Nollet, Nicolas Kaciaf, « Présentation du dossier. Journalisme : retour aux sources », Politiques de communication, Presses universitaires de Grenoble, 2013, n°1, pp. 5-34
Jérémie Nollet, « Faire parler le Premier ministre »: La fabrique des interviews dans un cabinet ministériel, Politiques de communication, Presses universitaires de Grenoble, 2013, n°1
Jérémie Nollet, « Note de lecture : Pierre RIMBERT, Libération de Sartre à Rothschild, Paris, Editions Raisons d'Agir, 2005, 141 p. », Cahiers du journalisme, , 2007, n°17, pp. 436-438
Jérémie Nollet, « Note de lecture : Didier GEORGAKAKIS, La République contre la propagande : aux origines perdues de la communication d'Etat en France (1917-1940), Paris, Economica (Etudes politiques), 2004 », Politix, , 2006, n°73, pp. 244-247