Claire Dupuy

Maître de conférences
Science politique.
Sciences Po Grenoble

Politiques Publiques, Actions Politiques, Territoires
  • THESE

    Pratiques d'enseignement et pratiques collectives d'élaboration d'un projet "vie scolaire", soutenue en 2015 sous la direction de Jean-François Marcel et Gwenaël Lefeuvre, membres du jury : Michel Grandaty, Maria Pagoni-Andréani, Bernard Sarrazy et Richard Étienne   

    THESE

    Politiques publiques, territoires et inégalités : les politiques régionales d'éducation en France et en Allemagne (1969-2004), soutenue en 2010 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Patrick Le Galès et Enzo Mingione 

  • Claire Dupuy, La régionalisation sans les inégalités. Les politiques régionales d’éducation en France et en Allemagne: les politiques régionales d'éducation en France et en Allemagne, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022, 190 p.  

    Quels sont les effets de la décentralisation sur les inégalités territoriales ? Cette question a suscité des mobilisations politiques fortes à l'occasion des premières lois de décentralisation au début des années 1980 en France, mais aussi ailleurs en Europe. En combinant les approches de la sociologie de l'action publique et de la territorial politics, cet ouvrage la traite frontalement en s'intéressant aux politiques publiques des gouvernements régionaux en France et en Allemagne dans un secteur d'action publique, l'éducation, au cœur des compétences des régions. À partir de données originales et comparées, il montre qu'en matière de politique éducative, les inégalités territoriales ne se sont pas accrues. Bien au contraire, elles ont décru en France depuis la décentralisation. Ce faisant, l'ouvrage soulève d'autres enjeux et y apporte des réponses inattendues : les gouvernements régionaux choisissent-ils toujours de produire des politiques publiques différenciées d'un territoire à un autre ? L'État est-il capable de contraindre l'action publique des régions ? Observe-t-on de la compétition entre les régions et quels sont ses effets sur les inégalités ? Y a-t-il de la politique partisane dans les politiques régionales ? La régionalisation sans les inégalités développe une analyse de la régionalisation ordinaire, dans les régions à forte identité comme dans celles où cette identité est inexistante, en se concentrant sur l'étude de ce que font les gouvernements régionaux en matière d'éducation

    Claire Dupuy, Hubert Ertl (dir.), Students, markets and social justice: higher education fee and student support policies in Western Europe and beyond, Oxford Series in Comparative Education, Symposium Books, 2014, Oxford studies in comparative education, 250 p.  

    Le site de l'éditeur indique : "This volume examines tuition fees as the most prominent and most visible trend among higher education policies that embodies recent neoliberal trends in the policy area of education. Tuition fee policies and the accompanying provisions for student support illustrate the contemporary tensions between marketisation and social justice. Among the major transformations higher education systems have undergone in the last two decades, the emergence of marketisation, and in particular the introduction of tuition fees, have received a lot of attention. In Europe, these trends seemingly break with a long-dominant representation of higher education as a public good, which has been at the centre of the process of massification of higher education access in most European countries since the 1960s. Against this background, the volume examines recent changes in tuition fee policies in a number of western European countries, Canada, the United States and China, and investigates the impacts of these changes on access to higher education. There are two main contributions the volume makes: first, it provides an overview of recent reforms in a comparative perspective, including a diverse range of national contexts; second, it elaborates a systematic analysis of tuition fee policies’ rationales, instruments and outcomes in terms of access to higher education. The volume argues that tuition fee policies provide fruitful grounds to explore the variety of neoliberal trends in higher education, that is, how marketisation and concerns regarding social justice are intertwined in contemporary higher education systems."

    Claire Dupuy, Julie Pollard (dir.), La comparaison de politiques publiques infranationales: méthodes et pratiques, De Boeck, 2012, 149 p. 

    Claire Dupuy, Politiques publiques, territoires et inégalités: les politiques régionales d'éducation en France et en Allemagne (1969-2004), Atelier national de reproduction des thèses, Université de Lille 3, 2011, Lille-thèses 

    Claire Dupuy, Les actions régionales de soutien à la recherche en Ile de France: analyse de l'émergence d'une capacité politique des régions, 2004, 145 p. 

  • Claire Dupuy, Julie Pollard, « Central state policy implementation in France », 2024 

    Claire Dupuy, « La redéfinition des rapports centre-périphéries dans la crise. Comparaison européenne », in Patrick Hassenteufel, Sabine Saurugger (dir.), Politiques publiques 4. Les politiques publiques dans la crise, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 173-200 

    Claire Dupuy, Christian Maroy, Xavier Pons, « Trajectories », in Christia Maroy, Xavie Pons (dir.), Accountability Policies in Education. A Comparative and Multilevel Analysis in France and Quebec, Springer, 2019, pp. 115-150 

    Claire Dupuy, Christian Maroy, André Brassard, Hélène Buisson-Fenet, Cecile Mathou [et alii], « Mediations », in Christia Maroy, Xavie Pons (dir.), Accountability Policies in Education. A Comparative and Multilevel Analysis in France and Quebec, Springer, 2019, pp. 151-183 

    Claire Dupuy, Mauro Caprioli, « Levels of analysis », in Routledge (dir.), Key concepts in Research Methods, 2019 

    Claire Dupuy, Philippe Zittoun, « Methods of French policy studies », in Charlotte Halpern, Patrick Hassenteufel, Philippe Zittoun (dir.), Policy analysis in France, Policy Press, 2018, pp. 79-98 

    Claire Dupuy, « Comparaison des systèmes éducatifs », in Agnès Van Zanten, Patrick Rayou (dir.), Dictionnaire de l’éducation, Presses Universitaires de France, 2017, pp. 816-820 

    Claire Dupuy, Sophie Jacquot, « Social Policy », in L. Buonanno, N. Zahariadis (dir.), Handbook of European Public Policy, Routledge, 2017 

    Claire Dupuy, « Les échelles de l'action publique », in Christophe Roux, Eric Savarèse (dir.), Science politique. Edition 2017-2018, Bruylant, 2017 

    Claire Dupuy, Virginie van Ingelgom, « Social Policy, Legitimation, and Diverging Regional Paths in Belgium », in Staffan Kumlin, Isabelle Stadelmann-Steffen (dir.), How Welfare States Shape the Democratic Public. Policy Feedbacks, Participation, Voting, and Attitudes, Edward Elgar, 2014, pp. 198-222 

    Claire Dupuy, Hubert Ertl, « Comparative perspectives of the contexts and rationales of fee policies in higher education », in Claire Dupuy et Hubert Ertl (dir.), Students, markets and social justice: Higher education fee and student support policies in western Europe and beyond, Oxford Studies in Comparative Education, Symposium Books, 2014   

    Claire Dupuy, Halpern Charlotte, « Politicizzazione e de-politicizzazione nella dinamica di conflitto »: Innovazione degli strumenti e risoluzione dei conflitti aeroportuali a Parigi e Berlino., in Noemi Podesta, Tommaso Vitale (dir.), Dalla proposta alla protesta, e ritorno. Conflitti locali e innovazione politica, Bruno Mondadori, 2011, pp. 60-82 

    Claire Dupuy, « Y a-t-il de la politique dans les politiques régionales d'éducation ? Politisation et action publique », in Sylvain Barone (dir.), Les politiques régionales en France, La Découverte, 2011, pp. 65-83 

    Claire Dupuy, « Inégalités territoriales », in Alistair Cole, Sébastien Guigner, Romain Pasquier (dir.), Dictionnaire des politiques territoriales, Presses de Sciences Po, 2011, pp. 277-283 

    Claire Dupuy, « Mouvement social/ mobilisations et politiques publiques », in Laurie Boussaguet, Sophie Jacquot, Pauline Ravinet (dir.), Dictionnaire des politiques publiques, Presses de Sciences Po, 2010, pp. 476-482 

    Claire Dupuy, Patrick Le Galès, « The impacts of regional governments », in Scott Greer (dir.), Territory, Democracy and Justice: Regionalism and Federalism in Western Democracie, Palgrave Macmillan, 2006, pp. 116-138 

  • Claire Dupuy, Hélène Buisson-Fenet, Xavier Pons, « Un substitut au pilotage centralisé ? La contractualisation entre État et académies en éducation », Revue française de pédagogie, 2023, n°218, pp. 29-43 

    Claire Dupuy, Samuel Defacqz, « A transformative change through a coordination process and a steering agency. The case of the financial information system of the French central state », International Review of Administrative Sciences, 2023 

    Claire Dupuy, Laurie Beaudonnet, Céline Belot, Hélène Caune, Anne-Marie Houde [et alii], « Studying (De-)Politicization of the EU from a Citizens Point of View: A New Comparative Focus Group Study », Politique européenne, 2022, n°1, pp. 100-122   

    Claire Dupuy, Camille Hamidi, « Micro-Macro: why focus on Levels of Data Collection and Analysis? Introduction to the BMS Micro-macro Section », Bulletin de Méthodologie Sociologique / Bulletin of Sociological Methodology, 2022, n°1, pp. 9-17 

    Claire Dupuy, Samuel Defacqz, « Citizens and the legitimacy outcomes of collaborative governance An administrative burden perspective », Public Management Review, 2022 

    Claire Dupuy, Margherita Bussi, Virginie Van Ingelgom, « Does social policy change impact on politics? A review of policy feedbacks on citizens’ political participation and attitudes towards politics », Journal of European Social Policy, 2022 

    Claire Dupuy, Tom Massart, Thijs Vos, Clara Egger, Constance Morel-Jean [et alii], « The Resilience of Democracy in the Midst of the COVID-19 Pandemic », Politics of the Low Countries, 2021, n°2, pp. 113-137   

    Claire Dupuy, Soetkin Verhaegen, Virginie Van Ingelgom, « Support for Regionalization in Federal Belgium: The Role of Political Socialization », Publius: The Journal of Federalism, 2021 

    Claire Dupuy, Philip Balsiger, Marc-André Bodet, Mathieu Brugidou, Damien Cartron [et alii], « Un numéro précaires pour quoi faire ? », Bulletin de Méthodologie Sociologique / Bulletin of Sociological Methodology, 2020, n°12, pp. 3-7   

    Claire Dupuy, Philip Balsiger, Marc-André Bodet, Mathieu Brugidou, Damien Cartron [et alii], « Why a special issue on ‘precarity’? », Bulletin de Méthodologie Sociologique / Bulletin of Sociological Methodology, 2020, n°12, pp. 8-12   

    Claire Dupuy, Anne-Victoire Michaud, Benoit Samain, Ludovic Ferrer, Vincent Fleury [et alii], « Haute Couture or Ready-To-Wear? Tailored Pelvic Radiotherapy for Prostate Cancer Based on Individualized Sentinel Lymph Node Detection », Cancers, 2020, n°4, p. 944   

    Claire Dupuy, Sophie Duchesne, « La réanalyse au service de l’interdisciplinarité ? », Recherches Qualitatives, 2017, n°21, pp. 76-98     

    Claire Dupuy, Christian Maroy, Xavier Pons, « Vernacular globalisations. Accountability in education policy in France and Quebec », Journal of Education Policy, 2017, n°1, pp. 100-122 

    Claire Dupuy, Virginie van Ingelgom, « Comment l’Union européenne fabrique (ou pas) sa propre légitimité. Les politiques européennes et leurs effets-retours sur les citoyens », Politique européenne, 2016, n°54, pp. 152-187 

    Claire Dupuy, Virginie van Ingelgom, « Les politiques publiques et la légitimation dans un contexte multiniveau. Explorer les policy feedbacks en Belgique », Gouvernement & action publique, 2015, n°1, pp. 27-59 

    Claire Dupuy, « Actively cultivating policy similarity. A regional strategy in education policy in France and Germany », Regional and Federal Studies, 2014, n°4, pp. 451-471   

    Claire Dupuy, Pollard Julie, « A dethroned king? The limits of state infrastructural power in France », Public Administration, 2014, n°4, pp. 359-374   

    Claire Dupuy, « Les politiques régionales et l'égalité », Administration et territoire, 2014 

    Claire Dupuy, Julie Pollard, « L'illusion républicaine et les limites du pouvoir de l'Etat dans les territoires. Les politiques de l'Etat en France dans le secteur de l'éducation et du logement », Sciences de la société : Les cahiers du LERASS, 2014, n°90, pp. 23-41   

    Claire Dupuy, Laurie Boussaguet, « L’analyse des politiques publiques à l’épreuve de la comparaison », Revue internationale de politique comparée, 2014, n°2, pp. 97-119 

    Claire Dupuy, Julie Pollard, « Les limites du pouvoir de l’État dans les territoires. Les politiques de l’État dans le secteur de l’éducation et du logement en France », 2013  

    En France, la figure de l’État républicain dans les territoires reste largement associée à l’égalité territoriale. Née lors de la Révolution française (Beaud, 1999; Ozouf, 1988), cette association continue à orienter les discours et les représentations politiques. Les mobilisations contre la décentralisation en 1982 et 2005, qui l’associaient à une rupture de l’égalité républicaine, l’illustrent très clairement, comme les discours que l’État tient sur lui-même. Cette représentation d’un État ...

    Claire Dupuy, « La course vers le milieu des régions. Compétition et politiques régionales d'éducation en France et en Allemagne », Canadian Journal of Political Science / Revue canadienne de science politique, 2012, n°4, pp. 881-907 

    Claire Dupuy, Pollard Julie, « La comparaison de politiques publiques infranationales : méthodes et pratiques », Revue internationale de politique comparée, 2012, n°2, pp. 7-14 

    Claire Dupuy, « Ce que la comparaison qualitative de politiques infranationales fait aux débats théoriques », Revue internationale de politique comparée, 2012, n°2, pp. 121-139 

    Claire Dupuy, Pollard Julie, « A quoi servent les rapports administratifs d'expertise ? Retour sur une source écrite centrale en sociologie de l'action publique », Travaux de science politique/ Political Science Working Paper Series, 2012, pp. 1-32 

    Claire Dupuy, Halpern Charlotte, « Les politiques publiques face à leurs protestataires. », Revue Française de Science Politique, 2009, n°4, pp. 701-722 

    Claire Dupuy, « Régionalisation, politiques sociales et inégalités. Une revue de la littérature », Cahiers de recherche du Programme Villes & territoires, Sciences Po Paris, 2009, pp. 1-28 

    Claire Dupuy, Julie Pollard, « Culpepper, Pepper D., Hall, A. Peter, Palier, Bruno (dir.), La France en mutation, 1980-2005 », 2006, pp. 160-165    

    Dupuy Claire, Pollard Julie. Culpepper, Pepper D., Hall, A. Peter, Palier, Bruno (dir.), La France en mutation, 1980-2005. In: Politiques et management public, vol. 24, n° 4, 2006. L'action publique au risque du client ? Client-centrisme et citoyenneté. Actes du quinzième Colloque international - Lille, jeudi 16 mars et vendredi 17 mars 2006 organisé en collaboration avec Sciences-Po Lille - Tome 2. pp. 160-165.

  • Claire Dupuy, Nina Asloum, Véronique Bedin, Daniel Guy, Pour construire l'objet changement.: Séminaire du jeudi 20 février 2014, UMR Education, Formation, Travail, Savoirs, Entrée 4 " Conduite et Accompagnement du Changement "., 2014   

    Claire Dupuy, Halpern Charlotte, Les politiques publiques et leurs « challengers »: Etat des lieux et propositions pour une approche intégrée des logiques de recomposition de l'action publique, 2009 

  • Claire Dupuy, « Quelle internationalisation pour la science politique française ? », le 06 mai 2019  

    Organisée par l’Association française de science politique (AFSP) avec le Centre Thucydide dans le prolongement du rapport intitulé « Quelle internationalisation pour la science politique française ? » publié en février 2019.

    Claire Dupuy, Nina Asloum, Daniel Guy, « La coopération: Instrument ou enjeu éthique de la recherche-intervention en éducation ? », Biennale internationale de l'Éducation, de la Formation et des Pratiques professionnelles. "Coopérer ?", Paris, le 30 juin 2015   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Julie Testi, La reconnaissance pédagogique des engagements bénévoles et militants : étude d'une politique universitaire qui fait long feu, thèse soutenue en 2021 à Paris 10 sous la direction de Sophie Duchesne, membres du jury : Sandrine Garcia (Rapp.), Patricia Loncle-Moriceau (Rapp.), Thierry Côme et Romain Deles  

    Les dispositifs de reconnaissance pédagogique des engagements étudiants se sont progressivement généralisés dans les universités en dehors d’un cadre législatif contraignant, avant que le principe en devienne obligatoire. Ils n'ont pourtant touché qu’une infime partie des étudiant e s bénévoles ou militant e s. Entreprise alors que différentes politiques semblaient converger pour donner de l’importance aux engagements des étudiant e s dans leur évaluation, la thèse étudie l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique qui s’est avérée finalement de très faible envergure, dans un contexte de transformation du rôle des universités. Les dispositifs de reconnaissance des engagement étudiants – élu e s, bénévoles, etc. - sont peu à peu rendus possible par les textes européens et nationaux qui concernent à la fois la réussite des étudiant e s, la professionnalisation des cursus, la formation continue, le développement de la vie étudiante, l’internationalisation des universités, mais aussi la promotion de l’engagement citoyen. Ainsi, à partir d’une enquête multi-niveaux – depuis les institutions internationales et européennes, l’État et ses acteurs, les configurations locales d’acteurs au sein d’universités et enfin par l’étude d’une association engagée dans la conception et la mise en œuvre de ces dispositifs – cette thèse se propose d’analyser les multiples dimensions que ceux-ci peuvent revêtir. Cette recherche s’intéresse donc aux processus d’adhésion et de résistance des différents types d’acteurs universitaires. Elle s’attache à observer les transformations des rapports de pouvoir au sein des universités, à partir notamment de l’étude de l’irruption des associations comme nouveau type d’acteur dans la formation universitaire.

  • Blandine Mesnel, Des formulaires administratifs pour gouverner l’agriculture : une comparaison des agriculteurs face à la Politique agricole commune et des policy feedbacks, en France et en Espagne, thèse soutenue en 2020 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Philippe Bezes, membres du jury : François Purseigle (Rapp.), Javier Francesco Moreno Fuentes et Alexis Spire  

    La thèse étudie les rapports ordinaires des agriculteurs aux démarches administratives en France et en Espagne, dans le contexte de la Politique agricole commune (PAC, 2014-2020). Elle permet de comprendre comment le travail administratif, à l’interface des gouvernants et des gouvernés, influence la façon dont les politiques publiques produisent des effets sur les citoyens et leur rapport au politique.L’enquête s’appuie sur une approche comparative et « par le bas » de l’action publique. Elle s’est déroulée dans plusieurs espaces (privés, administratifs, syndicaux) et à plusieurs niveaux (local, national et européen) de la mise en œuvre de la PAC, en France et en Espagne. Elle repose sur des observations, des analyses de sources écrites et 151 entretiens individuels et collectifs avec des agriculteurs et des acteurs publics ou privés qui participent à la mise en œuvre.Les résultats montrent que les expériences administratives des agriculteurs revêtent trois dimensions : la matérialité des démarches ainsi que le jugement des agriculteurs à leur égard sont proches en France et en Espagne, tandis que les coûts qu’elles occasionnent sont plus importants en France. Les médiations administratives des aides, aux guichets et dans les espaces nationaux de mise en œuvre de la PAC, expliquent les variations entre les deux pays. La complexité administrative ressentie par les agriculteurs produit ensuite des policy feedbacks : elle participe à transformer les identités professionnelles, favorise un sentiment de disqualification sociale, encourage la défiance politique et décourage la mobilisation collective, pour un effet cependant marginal sur les agendas de réforme de la PAC.

    Sylvain Le Berre, L'investissement politique du futur , thèse soutenue en 2017 à Rennes 1 sous la direction de Romain Pasquier  

    Le recours croissant à des anticipations stratégiques territorialisées, participatives et mobilisatrices comme étapes du processus d’élaboration des politiques publiques territoriales, par le Conseil régional de Bretagne, le Gouvernement du Pays-de-Galles et le Gouvernement du Québec, peut être analysé comme un investissement, par ces pouvoirs territoriaux « intermédiaires », d'un champ jusqu'alors réservé à l’État central et aux élus nationaux : la promesse du futur. Dans un contexte de remise en question du modèle de l’État-Providence centralisé, accentué par la crise économique et la crise de la dette de la fin des années 2000, la capacité et la légitimité politique des États centraux à garantir la prospérité territoriale et l'espoir d'un futur meilleur se sont étiolées. Les administrations régionales – au sens large – investissent donc cet espace désormais disponible pour mettre en avant une vision infranationale du futur et du territoire, tant auprès de la population que des partenaires de l'action publique. Les démarches d’anticipation stratégique étudiées produisent et reproduisent des discours sur la vision du futur et du territoire, sur le sens de l’action publique et des institutions régionales. Ces registres participent tous d’un investissement de l’avenir par le pouvoir politique, c’est-à-dire d’une économie politique du temps. L’approche par l’investissement politique du futur permet donc d’étudier la fabrique et le gouvernement d’un territoire politique. Les récits projectifs territorialisés que nous avons pu étudier articulent en effet plusieurs dimensions de la légitimation d’un espace politique : un processus de circonscription du territoire (territory making process), un processus de mobilisation d’une communauté territoriale (community making process), et un processus de redéfinition de la dynamique et de l’espace de la légitimité (polity defining process). Cette perspective de recherche permet d’étudier plusieurs dimensions du changement : la transformation interne des espaces politiques nationaux, la convergence internationale de l’action publique infranationale, et enfin la redistribution de l’autorité politique dans des États Nations en recomposition.

    Sylvain Le Berre, L'investissement politique du futur, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Romain Pasquier, membres du jury : Anne-Cécile Douillet (Rapp.), Alistair Cole, Andy Smith et Thibault Tellier    

    Le recours croissant à des anticipations stratégiques territorialisées, participatives et mobilisatrices comme étapes du processus d’élaboration des politiques publiques territoriales, par le Conseil régional de Bretagne, le Gouvernement du Pays-de-Galles et le Gouvernement du Québec, peut être analysé comme un investissement, par ces pouvoirs territoriaux « intermédiaires », d'un champ jusqu'alors réservé à l’État central et aux élus nationaux : la promesse du futur. Dans un contexte de remise en question du modèle de l’État-Providence centralisé, accentué par la crise économique et la crise de la dette de la fin des années 2000, la capacité et la légitimité politique des États centraux à garantir la prospérité territoriale et l'espoir d'un futur meilleur se sont étiolées. Les administrations régionales – au sens large – investissent donc cet espace désormais disponible pour mettre en avant une vision infranationale du futur et du territoire, tant auprès de la population que des partenaires de l'action publique. Les démarches d’anticipation stratégique étudiées produisent et reproduisent des discours sur la vision du futur et du territoire, sur le sens de l’action publique et des institutions régionales. Ces registres participent tous d’un investissement de l’avenir par le pouvoir politique, c’est-à-dire d’une économie politique du temps. L’approche par l’investissement politique du futur permet donc d’étudier la fabrique et le gouvernement d’un territoire politique. Les récits projectifs territorialisés que nous avons pu étudier articulent en effet plusieurs dimensions de la légitimation d’un espace politique : un processus de circonscription du territoire (territory making process), un processus de mobilisation d’une communauté territoriale (community making process), et un processus de redéfinition de la dynamique et de l’espace de la légitimité (polity defining process). Cette perspective de recherche permet d’étudier plusieurs dimensions du changement : la transformation interne des espaces politiques nationaux, la convergence internationale de l’action publique infranationale, et enfin la redistribution de l’autorité politique dans des États Nations en recomposition.

  • Ahmed Fouad El Haddad, Le mandat autoritaire. Les sources du soutien élitaire à la redistribution en contexte de responsabilité électorale limitée, thèse soutenue en 2024 à Bordeaux sous la direction de Olivier Costa et Baudouin Dupret, membres du jury : Amandine Crespy (Rapp.), Patrick Dumont (Rapp.), Isabelle Guinaudeau  

    Cette thèse examine les déterminants du soutien des élites à la redistribution dans un contexte de responsabilité électorale limitée. En s’appuyant sur le cas de la monarchie constitutionnalisée du Maroc, ce travail propose une réorientation conceptuelle, se démarquant des approches classiques de l’économie politique pour se concentrer sur les dynamiques internes aux élites et leur rôle dans le système politique. Trois déplacements conceptuels sont proposés : la conceptualisation de l’expansion des droits sociaux comme un problème de priorisation de l’action publique ; le passage de l’analyse des capacités des élites à mettre en œuvre des politiques redistributives à l’exploration de leurs préférences pour ces politiques ; et enfin, l’identification des sources de cette préférence dans les conditions qui renforcent, plutôt que minent, la position des élites. La thèse soutient que la préférence des élites en faveur de la redistribution découle d’un double mouvement. D’une part, elles adoptent une posture stratégique, se projetant en tant que défenseurs de la population, afin de tirer profit des effets-retour des politiques redistributives et d’améliorer leur position au sein de la coalition dirigeante. D’autre part, elles sont influencées par les contraintes et les dispositions façonnées par leur expérience professionnelle et sociale, vers lesquelles elles régressent devant l’incertitude du processus décisionnel. Pour réaliser ces déplacements, deux approches méthodologiques complémentaires sont mobilisées. La première est une approche macrosociologique, qui utilise des indicateurs originaux sur les préférences des élites dirigeantes – parlementaires et ministérielles – envers la redistribution au Maroc, obtenus par codage thématique des produits de l’action publique. La seconde est une approche mésosociologique, qui repose sur une comparaison entre un cas d’expansion des droits sociaux (la réforme des prix des médicaments) et un cas de retrait de ces droits (la suppression des subventions des hydrocarbures).

    Léa Sénégas, Les Länder et les Régions face à l'agriculture biologique : la construction d'une capacité d'action par la marge., thèse soutenue en 2022 à Rennes 1 sous la direction de Romain Pasquier, membres du jury : Anne-Cécile Douillet (Rapp.), Andy Smith (Rapp.), Ève Fouilleux et Marielle Berriet-Solliec  

    Cette thèse s’intéresse au processus de renforcement de la capacité d’action des autorités régionales par une marge sectorielle : l’agriculture biologique. Elle s’appuie sur une enquête qualitative comparative menée dans deux Régions françaises, l’Auvergne et la Bretagne, et deux Länder allemands, la Hesse et la Basse-Saxe, à partir d’entretiens semi-directifs et d’un recueil d’archives. Mobilisant le cadre d’analyse de la sociologie de l’action publique, elle montre comment, dans un secteur dominé par les échelles d’intervention nationale et européenne, la marginalité de l’agriculture biologique assure aux régions une autonomie d’action dans la phase de mise à l’agenda. La combinaison d’un processus de décentralisation encouragé par l’Union européenne avec l’investissement des exécutifs régionaux permet, par la suite, aux autorités régionales de s’affirmer dans la régulation du segment à leur échelle.La mise en controverse du modèle agricole dominant par les représentants spécialistes de l’agriculture biologique favorise l’activation des clivages partisans. Reposant sur un faible budget et une forte politisation, le soutien à l’agriculture biologique prend les atours d’une politique emblématique. Elle est l’occasion pour les exécutifs de traduire les alternances partisanes par une conduite différenciée de l’action publique. Si la fragmentation des ressources nécessite la stabilisation de partenariats dans la fabrique de l’action publique, cette thèse affirme que le pouvoir des autorités régionales ne repose pas sur la recherche de compromis, mais sur la sélection d’alternatives. La présence de conflits renforce ainsi leur capacité d’action et rend possible une activité de gouvernement des Länder et des Régions.

    Chloé Berut, Mécanique d’une influence : les usages sélectifs de l'Union européenne dans les politiques nationales d'e-santé, thèse soutenue en 2020 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Sabine Saurugger, membres du jury : Patrick Hassenteufel (Rapp.), Scott L. Greer (Rapp.), Jonathan Zeitlin  

    L’objectif de cette thèse en science politique est d’analyser l’influence de l’Union européenne (UE) sur les politiques de santé électronique nationales, autrement appelées ‘politiques d’e-santé’. En effet, depuis plusieurs années, l’UE développe des instruments visant à favoriser l’introduction des technologies de l’information et de la communication dans l’organisation des soins, bien qu’elle ne dispose pas de compétences dans ce domaine. L’argument central de cette recherche est le suivant : les usages sélectifs et stratégiques des instruments européens sont le vecteur principal de l’Européanisation des politiques publiques nationales. Cette hypothèse est testée à l’aide d’une analyse comparative de trois cas : les politiques d’e-santé en France, en Autriche et en Irlande.Au travers des usages, l’Union européenne est susceptible d’affecter directement le contenu des politiques publiques, les jeux de pouvoirs des acteurs politiques et institutionnels, ou encore la hiérarchisation des problèmes de politique publique. Cette thèse montre que trois éléments sont nécessaires pour créer des conditions favorables au développement de multiples usages de l’UE : l’existence d’un intérêt des acteurs à puiser au sein de ressources externes au niveau national, une relation positive à l’Union européenne, et une structure suffisamment diversifiée des instruments européens. Si ces conditions sont remplies, l’influence de l’Union européenne peut se manifester à tous les stades de développement de la politique publique. Pour prendre en compte cette diversité empirique des usages, un modèle d’analyse des politiques publiques basé sur la théorie des courants multiples est proposé. Ce modèle permet de caractériser précisément l’influence causale de l’Union européenne dans les processus de construction des politiques publiques nationales.

    Claire Dedieu, Quand l'état se retire : la suppression de l'ingénierie publique dans le domaine de l'eau, thèse soutenue en 2019 à Montpellier sous la direction de Emmanuel Négrier et Sylvain Barone, membres du jury : Anne-Cécile Douillet (Rapp.), François-Mathieu Poupeau (Rapp.), Christine Musselin  

    Les ingénieurs et techniciens du ministère de l’Agriculture ont, pendant longtemps, façonné les politiques d’alimentation en eau potable et d’assainissement des communes et de leurs groupements. Ces fonctionnaires intervenaient dans le cadre de missions qualifiées « d’ingénierie publique ». En 2008, dans le contexte de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), cette mission a été supprimée. L’objet de la thèse est de comprendre ce qui se joue concrètement à travers cette réforme. S’appuyant sur une enquête menée dans les départements de l’Hérault, de Vaucluse et de la Lozère, ce travail analyse les recompositions de l’État qui font suite à la suppression de l’ingénierie publique, que ce soit en interne ou dans ses relations avec les acteurs de l’ingénierie privée et les collectivités territoriales. L’originalité de la thèse est de discuter les théories qui présentent les réformes de l’État comme un moyen pour celui-ci de se redéployer sans se retirer. À partir du cas de l’eau, elle encourage à penser les réformes contemporaines autrement, comme des moments où l’État est aussi parfois susceptible de se retirer. Elle montre les incohérences et les paradoxes auxquels donne lieu ce retrait de l’État. Elle propose enfin des outils d’analyse adaptés à cette approche alternative des transformations de l’action publique.

    Manon Pesle, La petite fabrique de l'action éducative : ethnographie métropolitaine, thèse soutenue en 2016 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Alain Faure, membres du jury : Éric Verdier (Rapp.), Patricia Loncle-Moriceau (Rapp.), Fabien Desage  

    L'action éducative de la communauté d'agglomération Grenoble Alpes métropole se développe dans les quartiers défavorisés de l'agglomération, auprès des enfants et de leurs parents. La thèse analyse la fabrique quotidienne de cette politique publique, en questionnant les cadres cognitifs à l’œuvre, par l'observation des acteurs qui élaborent l'action. De prime abord, les pratiques observées donnent à voir une prépondérance de procédures de fonctionnement et d'outils et une absence de construction d'un sens politique. À partir d'une immersion au sein de l'institution métropolitaine et d'une méthodologie inductive, Manon Pesle décrypte la construction d'une vision du monde gestionnaire, celle que chaque acteur soutient pour faire fonctionner l'institution et ses instruments d'action publique dans un objectif d'efficacité. Les acteurs visent à rendre l'action réactive, rationnelle et performante. L'analyse révèle que ces principes d'action constituent une vision du monde portée et encadrée par l'institution métropolitaine, où deux matrices cognitives se développent : l'une individuelle et l'autre techniciste. Ces matrices irriguent l'institution, mais aussi les relations éducatives qui se développent avec les parents et les enfants. L'individu, qu'il soit agent métropolitain ou parent d'un enfant en difficulté d'un quartier défavorisé, est conduit à se responsabiliser face à son quotidien et à sa situation. La matrice techniciste s'ancre dans une idée de la modernité et du progrès, elle prône la croyance en l'outil dans l'efficacité et la performance. Pour autant, cette vision du monde, portée par les instruments d'action publique, n'est pas formulée et travaillée comme telle par les acteurs, fonctionnaires et élus qui, pris dans les contraintes inter-institutionnelles et politiques, l'entretiennent. Le pouvoir politique métropolitain polycentré et son leadership fondé sur la fonction de médiation ne parviennent pas à requalifier les enjeux techniques en enjeux politiques. La thèse donne à voir une politique éducative métropolitaine à qui il manque, non pas une mise en récit et en scène, mais un régime de vérité général qui soit maîtrisé par les acteurs de la métropole.