Géraldine Muhlmann, Pour les faits, Les Belles Lettres et Cyberlibris, 2023, 158 p.
Nous n’arrivons même plus à nous mettre d’accord sur les faits. Il y aurait des faits « CNews » ou « Fox News », et des faits « médias mainstream » ou « politiquement corrects ». L’échange public des opinions est miné par cette conviction : À chacun ses faits. Vraiment ? Le travail de recueil de « faits », par une subjectivité soucieuse de les transmettre à d’autres subjectivités, ne renverrait à aucune histoire riche de sens ? Sait-on seulement tout ce qu’a apporté, sur ce sujet, la naissance du journalisme moderne dans la deuxième moitié du XIXe siècle ? La notion de « fait » est cruciale pour notre vie collective. Y renoncer, à l’heure où menace, déjà, le « deep fake » rendu possible par l’intelligence artificielle, c’est accélérer, la virtualisation du monde. Celle-ci est en cours. Il ne faut pas s’y résoudre.
Géraldine Muhlmann, L'imposture du théologico-politique, Les Belles lettres et Cyberlibris, 2022, 447 p.
Le « théologico-politique », c’est l’idée selon laquelle au « fond » des choses politiques, il y a toujours quelque chose de religieux : quelque chose ayant à voir avec notre rapport au sacré. Même à l’heure où la politique moderne s’est « sécularisée » (séparée des pouvoirs religieux) et où les références religieuses, parfois présentes en elle, ont infiniment moins de poids que par le passé, la pensée théologico-politique est formelle : le fond de l’affaire serait encore et toujours « religieux ». Depuis une trentaine d’années, le théologico-politique est en plein triomphe dans la philosophie contemporaine. Très au-delà de la mode « Carl Schmitt », c’est une vague qui passe par Giorgio Agamben, Charles Taylor, le dernier Jürgen Habermas, le dernier Richard Rorty… et qui fait revivre, aussi, certaines œuvres du passé : celles de Jacob Taubes et d’Eric Voegelin, ou certains écrits de Karl Jaspers. Toute une myriade d’auteurs contemporains la nourrit (Gianni Vattimo, Marcel Gauchet, Luc Ferry…), non sans échos à un air du temps général (dont témoigne, par exemple, le succès des thèses de René Girard). Alors que l’histoire politique moderne avait fini par accomplir le désir de Spinoza d’une rupture avec le théologique – désir formulé dans son Traité théologico-politique de 1670 –, voilà que le théologique est à nouveau présenté comme le secret caché du politique. Et c’est d’autant plus troublant que les années 1960 et 1970 avaient énergiquement combattu la tentation d’affirmer, dans les choses politiques, une détermination « en dernier ressort », de quelque nature que ce soit. Le théologico-politique, aussi « renouvelé » soit-il aujourd’hui, est une imposture. Une démesure de la pensée, qui force les réalités politiques pour imposer sa « thèse ». Et ce triomphe parle non des choses politiques, mais de la philosophie. De ses désirs à elle, rarement tout à fait éteints, d’atteindre une toute-puissance théorique, c’est-à-dire un savoir total sur l’histoire : sur sa direction, sur sa véritable « ressource », sur son prétendu « fond ». Voilà ce que montre ce livre. Mais il propose aussi une enquête : pourquoi cette quête de toute-puissance théorique a-t-elle resurgi, à ce moment-là de notre histoire philosophique et de notre histoire tout court ?
Géraldine Muhlmann, Olivier Duhamel, Éric Thiers, Marc Guillaume, Claire Zalc [et alii], La Ve République: nouveaux regards, Seuil, 2018, 224 p.
Géraldine Muhlmann, Du journalisme en démocratie: essai, Éditions Payot & Rivages, 2017, Critique de la politique Payot, 347 p.
Géraldine Muhlmann, Emmanuel Decaux, Élisabeth Zoller, La liberté d'expression, Dalloz, 2015, À savoir, 308 p.
Géraldine Muhlmann (dir.), Histoire des idées politiques, Presses universitaires de France, 2012, Quadrige ( Manuels ), 818 p.
Géraldine Muhlmann, Anne Kupiec, Étienne Tassin, Martine Leibovici (dir.), Hannah Arendt abroad: lectures du monde, Ed. Kimé, 2008, 266 p.
Géraldine Muhlmann, Une histoire politique du journalisme: XIXe-XXe siècle, Points, 2007, Points, 488 p.
Géraldine Muhlmann, Du journalisme en démocratie: essai, Éd. Payot & Rivages, 2006, Petite bibliothèque Payot, 445 p.
Géraldine Muhlmann, Une histoire politique du journalisme: XIXe-XXe siècle, Presses universitaires de France, 2004, Partage du savoir, 247 p.
Géraldine Muhlmann, Miguel Abensour (dir.), L'École de Francfort: la Théorie critique entre philosophie et sociologie, Éditions Kimé, 2002, 436 p.
Géraldine Muhlmann, « Etats, droit et religions », le 21 mars 2024
Colloque organisé par le Centre de droit public comparé (CDPC), Université Paris Panthéon-Assas
Géraldine Muhlmann, « Les institutions politiques dans l’Italie de Giorgia Meloni : permanences et mutations », le 26 janvier 2024
Colloque organisé par l’Institut de droit comparé (IDC) - Université Paris Panthéon Assas.
Géraldine Muhlmann, « La Constitution », le 07 novembre 2023
Géraldine Muhlmann, « Science versus théologie ? », le 20 avril 2023
Organisée par le CPJP, Faculté de droit, CY Cergy Paris Université
Géraldine Muhlmann, « Séminaire général 2023 de l'Institut Michel Villey », le 02 février 2023
Séminaire organisé et coordonné par Elodie Djordjevic et Quentin Epron
Géraldine Muhlmann, « L’usage des sondages », le 24 février 2022
Organisée à l’Institut catholique de Paris (FASSE) sous la direction de Marie-Caroline Arreto et Jérôme Sainte-Marie
Géraldine Muhlmann, « La déclaration universelle des droits de l’homme 70 ans après : les fondements des droits de l’homme au défi des nouvelles technologies », le 13 décembre 2018
Colloque 2018 du C.R.D.H.