• THESE

    Quand la démocratie se professionnalise : enquête sur les experts de la participation, soutenue en 2006 à Lille 2 

  • Magali Nonjon, Alice Mazeaud, Le marché de la démocratie participative, Éditions du Croquant, 2018, Sociopo, 365 p. 

    Magali Nonjon, Participation des habitants aux décisions publiques d'aménagement urbain et démocratie locale: l'exemple de l'atelier d'urbanisme participatif du quartier du petit belgique à Haubourdin, 1999, 155 p. 

  • Magali Nonjon, Alice Mazeaud, Guillaume Gourgues, « Du tournant participatif des administrations à la bureaucratisation de la démocratie participative : étude à partir du cas français », Revue internationale des sciences administratives, 2022, n°4, pp. 921-936   

    Magali Nonjon, Guillaume Gourgues, Alice Mazeaud, « From the participatory turn of administrations to the bureaucratisation of participatory democracy: study based on the French case », International Review of Administrative Sciences, 2021, p. 002085232110031 

    Magali Nonjon, Jean-Robert Alcaras, Guillaume Marrel, Christèle Marchand, « La conversion managériale des hauts fonctionnaires : un mythe utile pour l’Etat Social local français ? », Revue internationale des sciences administratives, 2016, n°1, p. 203 

    Magali Nonjon, Pierre-Yves Baudot, Guillaume Marrel, « Encore une révolution informatique ? Open et big data dans les organisations administratives », Informations sociales, 2015, n°191 

    Magali Nonjon, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand, Guillaume Marrel, « Quand les directeurs des services sociaux départementaux se saisissent du management : des représentations et des pratiques singulières et équivoques », 2014  

    Introduction Une abondante littérature scientifique consacre l’avènement contemporain d’un New Public Management (NPM) et diffuse l’idée que les acteurs publics du monde entier se convertiraient aujourd’hui à une conception managériale de leur fonction (Ferlie et al., 1996 ; Kickert, 1998 ; Lane, 2000 ; Osborne, 2010 ; Osborne et Gaebler 1993). Il faut pourtant veiller à ne pas confondre ni réduire le management public à la vague idéologique du NPM qui aujourd’hui l’affecte (Gibert, 2008) — l...

    Magali Nonjon, Julia Bonaccorsi, «  La participation en kit  : l’horizon funèbre de l’idéal participatif », 2012  

    Une véritable commande publique participative semble s’être progressivement développée, formalisée et codifiée depuis les années 90 attestant en France de l’existence d’une offre institutionnelle de participation. Ainsi, la plupart des dispositifs participatifs contemporains ont été initiés dans le cadre de commandes publiques réglementées. Des fonds ont été attribués à la gestion, l’animation et l’évaluation des instances participatives créant un véritable marché du conseil en participation....

    Magali Nonjon, « De la  militance  à la  consultance  : les bureaux d’études urbaines, acteurs et reflets de la  procéduralisation  de la participation », 2012  

    Introduction Aujourd’hui, la démocratie participative ne s’affiche plus seulement dans des discours, elle s’incarne dans des pratiques. Depuis les années 70, les formes d’association des citoyens à la décision et aux débats publics se sont multipliées dans l’ensemble des secteurs de l’action publique : politique de la ville, environnement, aménagement, santé publique. Une véritable commande publique participative semble ainsi s’être développée, formalisée et codifiée. Elle traduit le glisseme...

    Magali Nonjon, Julia Bonaccorsi, « La participation en kit : l’horizon funèbre de l’idéal participatif ? », Quaderni, 2012, n°79, pp. 29-44 

  • Magali Nonjon, Camille Floderer, Emily Lopez Puyol, Gaël Marsaud, Ariane Richard-Bossez, Quelles dynamiques partenariales dans les Cités éducatives marseillaises ? (rapport intermédiaire), 2023 

  • Magali Nonjon, François Duchêne, Françoise Lafaye, Emmanuel Martinais, Ouvrir la concertation sur les risques industriels. La constitution du CLIC de Feyzin (69), 2007 

  • Magali Nonjon, Camille Floderer, « Action publique éducative et socialisations politiques en tensions : la construction des rapports au politique des publics de l’ouverture sociale », ST « Gouverner (par) les publics. La mise à contribution des administré·es dans la production de l’action publique », / Congrès de l'AFSP 2024, Grenoble, le 02 juillet 2024 

    Magali Nonjon, Camille Floderer, Emily Lopez Puyol, Ariane Richard-Bossez, « Gouverner les associations pour gouverner la jeunesse ? Le secteur associatif et la fabrique des ‘bons publics’ de l’action éducative dans les quartiers populaires », Le gouvernement associatif des publics vulnérables, Fontainebleau, le 22 mars 2024  

    Journée d'études organisée par l'UPEC avec le soutien du LIPHA EA7373 et du Mesopolhis UMR 7064 sous la responsabilité scientifique de Lucas Faure, Sciences Po Aix, AMU, CNRS, Mesopolhis UMR 7064 et Raphaëlle Parizet, IEP Fontainebleau-UPEC, LIPHA EA7373

    Magali Nonjon, Ariane Richard-Bossez, Camille Floderer, Gaël Marsaud, « Les publics des Cités éducatives : une désignation par délégation ? », JE Publics et problèmes en éducation, Créteil, le 12 octobre 2023   

    Magali Nonjon, Camille Floderer, Ariane Richard-Bossez, « La circulation des logiques éducatives dans les politiques partenariales. L'exemple des cités éducatives », 10ème Congrès de l'Association française de sociologie, Lyon, le 04 juillet 2023 

    Magali Nonjon, Ariane Richard-Bossez, Camille Floderer, « À la recherche des publics des Cités éducatives marseillaises : des enfants et des jeunes en arrière-plan », Colloque Penser l’éducation territorialisée, Bordeaux, le 01 décembre 2022 

    Magali Nonjon, « L’opinion publique aujourd’hui », le 21 octobre 2020  

    4e Université d’automne de l’Institut Louis Favoreu, UMR DICE.

    Magali Nonjon, « Le tirage au sort en politique. Etat des lieux et perspectives contemporaines », le 10 octobre 2019  

    Organisé par l’ENS Lyon

    Magali Nonjon, « Ce dont la gouvernance est le nom », le 11 février 2016  

    Quels changements dans le gouvernement des sociétés ? Instruments, rhétoriques et techniques du pouvoir aujourd’hui. Colloque organisé par le CHERPA (EA4261, Sciences Po Aix) avec la participation du CERIC (UMR 7318 DICE, CNRS - AMU) et du GIS « Démocrati

    Magali Nonjon, Julia Bonaccorsi, « « Pour une culture de la participation » (Une expérience singulière de qualification : la Formation à l’Animation d’Espaces Publics Urbains) », Démocratie participative en Europe. Lerass/Sciences de la Société, Toulouse, le 01 juin 2006 

PublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Maxime Charcosset, De l'instrument au régime. Pour une histoire contemporaine de la participation citoyenne en France, thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Magali Nonjon  

    Ce projet de thèse propose de questionner l'histoire contemporaine de la participation citoyenne en tant qu'instrument d'action publique en France, en couvrant une période allant des débuts de la Troisième République jusqu'à nos jours. En partant des dispositifs pour remonter à leur encastrement institutionnel tout en étant attentifs aux affrontements entre acteurs dans et aux frontières de l'État, il s'agit de renouveler l'analyse du lien entre participation citoyenne et action publique. En historicisant cette problématique, nous souhaitons examiner plus largement l'évolution des pratiques de gouvernement et de gouvernementalité.

    Teoman Gonen, Aider pour contester l'État. Mobilisations et luttes des collectifs d'assistance aux victime du séisme de Kahramanmaraş en Turquie, thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Magali Nonjon  

    Depuis le séisme du 6 février 2023, des collectifs de « solidarité » se mobilisent pour porter secours aux sinistrés tout en dénonçant l'(in)action de l'État turc, tenu pour responsable du lourd bilan humain d'au moins 50 000 morts et 100 000 blessés. En s'engageant auprès des populations délaissées lors de la catastrophe, ces militants font de l'aide un acte de résistance politique. Ils combinent des pratiques relevant à la fois de l'agir ensemble protestataire – manifestations, blocages et occupations, affrontements avec les forces de l'ordre – et de l'action humanitaire – installation de camps de sinistrés, distribution de biens de première nécessité, assistance médicale, psychosociale et économique. Cette thèse s'intéresse ainsi aux usages contestataires des pratiques de « bien » et à leurs effets sur la recomposition de l'action collective en situation autoritaire. Se donne à voir, en Turquie, où les canaux démocratiques de participation politique sont obstrués, la formation d'un nouvel espace de lutte contre l'État, centré sur les mobilisations d'aide aux victimes du séisme de « Kahramanmaraş ».

    Paul Cerdan, La rénovation des écoles marseillaises, thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Magali Nonjon  

    La thèse, réalisée en Cifre, aura pour mission principale d'apporter à la direction de la SPEM une expertise ciblée, éclairée par les dernières avancées de la sociologie de l'action publique, pour concevoir et mettre en œuvre un nouveau cadre de coopération et de concertation avec les différentes parties prenantes du Plan Ecole. Fondamentalement, l'enjeu consistera à mobiliser les savoirs et techniques issus de la recherche sur les expériences de politiques publiques participatives pour proposer une nouvelle culture de la concertation au service des écoles marseillaises. Celle-ci s'adossera à un principe central : garantir la mise en discussion permanente du projet entre les différentes instances décisionnelles d'une part et avec les divers usagers d'autre part, en tâchant d'ouvrir les écoles sur les quartiers et leurs habitants à chaque fois que cela est possible. Le travail du doctorant servira également à laisser le témoignage détaillé d'une expérience de projet inédite mêlant une multiplicité d'acteurs et d'enjeux notamment liés au plan présidentiel « Marseille en Grand ». Il s'agit aussi de profiter de ce projet structurant à l'échelle de la ville pour tirer les potentiels nombreux enseignements qui surgiront de l'expérience et ainsi capitaliser pour les futurs projets menés localement. La thèse pourrait donc être en mesure d'apporter de nouveaux éléments de réflexion à la sociologie du pouvoir local et plus généralement aux études urbaines en tâchant toujours de réinscrire Marseille au sein de dynamiques urbaines, sociales, économiques et politiques qui la dépassent largement. Elle permettrait également d'apprécier plus finement les ruptures comme les continuités dans la fabrique contemporaine de la ville en s'attardant par exemple sur les ajustements d'un pouvoir politique local désormais tenu de s'insérer dans une gouvernance urbaine regroupant une coalition d'acteurs publics comme privés toujours plus large.

    Raphael Godefroid, L'apprentissage de la citoyenneté à l'épreuve de la refondation des temps scolaires , thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Magali Nonjon  

    Ré-établissant l'importance des acteurs péri et extra-scolaires dans le développement de l'enfant, la refondation des temps scolaires a aussi un impact important sur la fabrique de la citoyenneté. Si de nombreux travaux interrogent la création de savoirs citoyens à l'école, ce projet vise à l'étude de l'impact de la collaboration entre acteurs et espaces scolaires, extra-scolaires et péri scolaires dans ce processus. Il s'agit de questionner la continuité pédagogique en matière d'apprentissage de la citoyenneté et de déterminer les effets de la multiplication de lieux de sociabilité sur le rapport des enfants marseillais au monde social et politique.

    Simon Mangon, Les contours du « journalisme sans frontières » : sociologie politique de l'aide internationale aux médias (France, Jordanie, Tunisie), thèse soutenue en 2023 à AixMarseille en co-direction avec Magali Nonjon  

    Cette thèse propose une sociologie politique de l'aide internationale aux médias. À partir d'une enquête multi-située et orientée sur les acteurs intermédiaires, l'auteur met en lumière les modes de transformation et d'appropriation d'une action transnationale standardisée. La thèse présente d'abord une analyse de la fabrique de l'aide aux médias. À partir du cas français, l'auteur montre que le soutien aux médias étrangers est une politique extérieure encadrée par l'État. La sociologie des « passeurs du journalisme » dessine les contours d'une communauté fragmentée. L'enquête expose à la fois leur dépendance à des espaces mieux structurés (tels que la diplomatie et l'aide au développement), ainsi que les luttes autour du modèle de « journalisme sans frontières » à diffuser. L'auteur propose ensuite une étude de la mise en œuvre de l'aide en Tunisie et en Jordanie. L'analyse montre que le soutien étranger est concentré autour d'un cercle restreint de courtiers locaux labellisés selon des critères propres aux organisations internationales plutôt qu'à la profession journalistique. À partir d'une observation du quotidien de médias et écoles de journalisme « bénéficiaires », l'auteur décrypte l'émergence d'un « journalisme par projets » qui contribue à la bureaucratisation du métier selon les codes du développement. Il montre aussi les stratégies d'appropriation et de traduction des journalistes qui négocient leur (in)dépendance et les frontières de leur métier. Enfin, à partir d'une analyse de la réforme des médias en Tunisie et en Jordanie, l'auteur étudie les modalités d'intégration de l'aide étrangère aux médias dans le jeu politique national. Il met en lumière les stratégies des élites politiques pour attirer l'aide étrangère tout en contrôlant ses effets. La comparaison expose les formes différenciées d'absorption des normes extérieures dans les deux espaces nationaux, et une tendance générale au renforcement du contrôle politique sur l'espace médiatique en parallèle de son internationalisation

    Élise Ho-Pun-Cheung, Prophétiser la ville : sociologie d'un champ urbain réformateur aux prises avec la « smart city », thèse soutenue en 2021 à AixMarseille en co-direction avec Magali Nonjon    

    En s’intéressant à des espaces non-institutionnels saisis de la question de la « smart city », cette thèse interroge les mécanismes de fixation d’un futur urbain souhaitable et les modalités de sa mise en œuvre par des acteurs extérieurs à l’État. À partir de deux principaux cas, un « think tank » de prospective urbaine et un groupe de journalistes spécialisés au sein d’un média généraliste, elle invite à considérer le travail de ces intermédiaires de la réforme urbaine. Ces derniers, qui animent des espaces dans lesquels s’incarnent la relative porosité des frontières entre public et privé, œuvrent à produire une vision prospective de la fabrique urbaine. Celle-ci repose en partie sur des outils numériques et technologiques sans pour autant souscrire aux discours de l’économie de la promesse, promus notamment par les grandes firmes technologiques. Ils contribuent au contraire à produire et à diffuser une vision de l’aménagement et de la gestion urbaine en concurrence avec celle que promeuvent les entreprises de l’économie numérique. En retraçant les déplacements dans l’espace social des controverses entourant la « smart city », puis en se focalisant sur des espaces interstitiels à la frontière du public et du privé, de l’économie, du journalisme, de l’universitaire et du politique, cette recherche retrace dans l’ensemble un processus de qualification et de disqualification des savoirs et des acteurs susceptibles de participer à la production d’une vision légitime de la « ville de demain » et, plus largement, à même de participer à son gouvernement

  • Manon Laugaa, En orbite de la ville numérique. Sociologie politique des cabinets de conseil satellites dans l'action publique urbaine, thèse soutenue en 2024 à Bordeaux, membres du jury : Magali Nonjon (Rapp.)  

    Cette thèse analyse le rôle des cabinets de conseil dans le déploiement de la ville numérique et les effets de leurs activités sur la recomposition de la gouvernance et de l’action publique urbaines. Elle propose une sociologie politique des cabinets spécialisés dans l’action publique numérique (données, smart city, etc.) en interrogeant à la fois le fonctionnement interne de ces organisations et leurs effets sur l’action publique. Cette approche permet de questionner la diversité du monde du conseil au public et la variabilité des pratiques professionnelles des consultants. Elle repose sur une enquête ethnographique de 4 ans dans un cabinet de conseil, sur l’observation participante de cinq missions auprès d’acteurs publics, sur l’analyse des productions des cabinets de conseil et sur 30 entretiens menés avec les consultants de ce cabinet, des fondateurs de cabinets concurrents et des clients publics. La thèse associe l’analyse des discours et des représentations des consultants avec celle de leurs pratiques. Le parti-pris de cette enquête est de prendre au sérieux les « valeurs » revendiquées par les cabinets de conseil en interrogeant les effets de ces valeurs sur les pratiques commerciales et professionnelles. Cette thèse documente la transformation de la ville numérique à travers l’analyse d’acteurs intermédiaires se positionnant entre acteurs publics urbains et entreprises privées et légitimant leur position par la menace que fait peser le capitalisme numérique sur la « souveraineté » des acteurs publics urbains. Bénéficiant de ressources d’expertises, de reconnaissance et/ou de réseau dans le monde de l’action publique urbaine, ces acteurs influencent le cadrage de l’action publique numérique. Ils participent notamment à instituer les données comme un enjeu politique à part entière pour les gouvernements urbains. Tout en défendant un rôle de moralisation et d’encadrement du marché de la ville numérique, les cabinets participent in fine à la dynamique de numérisation de l’action publique urbaine.

    Tiffany Matias, Le nouvel esprit de la SNCF : la transformation numérique comme dépassement du tournant néo-managérial de l'entreprise publique, thèse soutenue en 2023 à Université de Montpellier 2022, membres du jury : Magali Nonjon (Rapp.)  

    Cette thèse examine la signification de la transformation numérique au sein de la SNCF et son lien avec les entreprises de réformes néo-managériales antérieures. Elle est structurée en trois parties, visant à la fois à saisir le projet articulé autour de la notion de transformation numérique, à réaliser une sociologie des acteurs qui le portent, et à identifier les stratégies et les dispositifs de ces derniers pour imposer leur agenda au sein de l’organisation. Concernant le projet, les résultats permettent de souligner que derrière la notion la transformation numérique, le projet de « modernisation » consiste largement en la diffusion d’un nouvel esprit, qui prend pour modèle de référence les géants de l’économie numérique. Dès lors, le projet constitue un dépassement du tournant néo-managérial de la SNCF, favorisant un mouvement de néo-marchandisation, de néo-rationalisation et s’inscrivant dans la tendance plus large du post new public management. Concernant les acteurs, les résultats permettent d’observer que ce projet est porté par des employés distants de l’histoire et du destin de l’organisation, et favorables aux nouveaux objectifs de la SNCF en matière de performance financière. Ils contribuent alors encore davantage à faire de la digitalisation une contribution à la réforme. Cependant, ces acteurs sont encastrés dans des luttes professionnelles et organisationnelles, ce qui limite leur pouvoir d'action. Pour compenser cela, ils cherchent à enrôler l'ensemble des employés de l'organisation à leur projet, en mobilisant largement des dispositifs dont la finalité est de diffuser ce nouvel esprit au sein de l’organisation.

  • Adèle Morland, "Co-construire" un projet de renouvellement urbain : la portée des démarches participatives sur l'action publique locale, thèse soutenue en 2022 à Paris Est, membres du jury : Magali Nonjon (Exam.)  

    À la croisée des recherches menées sur l’implication des habitants dans la politique de la ville et des recherches consacrées à l’analyse des processus d’élaboration des projets urbains, notre recherche interroge la portée des démarches participatives consacrées aux projets de renouvellement urbain. Dans un contexte de renforcement de l’injonction participative dans la politique de la ville et dans un contexte municipal volontaire en matière d’implication des habitants, cette thèse questionne plus précisément les conditions d’émergence d’une fabrique urbaine incluant les habitants. Dans ce travail, notre analyse s’appuie sur une posture en immersion auprès d’un acteur public local, maîtrise d’ouvrage des projets de renouvellement urbain de la commune de Miramas dans les Bouches-du-Rhône. À partir d’une démarche participative mise en place à l’initiative de cette municipalité, la thèse examine les transformations générées par cette expérience dans les rôles et les pratiques des acteurs impliqués.La définition des transformations urbaines avec les habitants entraîne des reconfigurations dans les relations et les rapports de pouvoir entre les élus, les acteurs techniques et les habitants. La démarche étudiée permet de mettre en évidence différents repositionnements dans les systèmes d’acteurs consacrés à l’élaboration de ces projets : la légitimation de la municipalité, le rôle croissant des prestataires privés comme les professionnels de la participation, l’émergence d’une figure d’habitants « co-concepteurs » de ces projets. Ces évolutions s’opèrent néanmoins à certaines conditions. Les habitants-participants deviennent « co-concepteurs » à partir de différents apprentissages et à condition de détenir, en amont de l’expérience participative, des prédispositions sociales. Mais de façon plus transversale, ces évolutions s’expliquent par le fait que les différents types d’acteurs ont un intérêt stratégique à s’impliquer dans ce type de démarches. Pour ces acteurs, l’expérience participative émerge comme une ressource positionnelle, sociale et professionnelle. Finalement, cette thèse contribue à renseigner les effets de la diffusion de l’injonction participative sur l’action publique urbaine.

    Jessy Bailly, Les citoyens-contrôleurs de la dette publique, en France, en Espagne et en Belgique, années 2010, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille, membres du jury : Magali Nonjon (Exam.)  

    Cette thèse porte sur la comparaison de six collectifs d’audit citoyen de la dette, en France, en Espagne et en Belgique. Mobilisés à partir de la crise de la dette en Europe, à l’aube des années 2010, les auditeurs-citoyens critiquent la manière dont les pouvoirs publics sont intervenus dans la gestion de la crise, assimilant cette dernière à une dépossession de la capacité des pouvoirs publics à agir contre les intérêts les plus lucratifs des acteurs financiers et économiques privés. Ces militants préconisent alors la mise en œuvre de mécanismes de surveillance et de contrôle des gouvernés sur les gouvernants, qui permettent autant de contrôler la forme des décisions financières (décloisonner le débat financier), que leur fond (s’assurer que les décisions publiques contribuent à l’intérêt de la majorité sociale de la population). Par l’audit, ils évaluent ainsi la qualité démocratique de leur système politique, dont l’un des critères est la capacité du gouvernement à favoriser le progrès social des administrés. Dans cette thèse, on a fait le choix d’analyser les mobilisations d’audit citoyen par le prisme de la figure du « citoyen-contrôleur », pour mettre en valeur des comportements politiques et des formes de participation politique extra-électoraux, encore insuffisamment étudiés. On est soucieux de réaliser une analyse par contrastes et par similitudes. Il s’agit de mettre en valeur ces militants essayant communément de s’imposer comme intermédiaires entre décideurs et citoyens, participant de fait à la production de l’action partisane comme de l’action publique

    Nicolas Bataille, Experts et consultants au service de l'action publique locale : une approche pragmatique du travail de l'ingénierie privée, thèse soutenue en 2020 à Tours, membres du jury : Magali Nonjon (Exam.)    

    Dans l’aménagement de l’espace et de l’environnement, les acteurs de l’ingénierie privée occupent une place grandissante dans la mise en œuvre des politiques publiques. Ces invisibles des projets, parfois considérés comme des « experts », sont réputés accompagner les collectivités locales sur les dimensions techniques. Du reste, ils ne sont pas imperméables aux mutations contemporaines du capitalisme qui affectent l’action publique locale. Dans ce contexte, ils se veulent acteurs du changement et soutiennent des approches renouvelées pour répondre à une complexification supposée. À partir d’une enquête ethnographique, cette thèse qualifie le travail de ces bureaux d’études, sociétés d’ingénierie et de conseil dans l’action publique locale. Le cadre de la sociologie pragmatique des épreuves permet de comprendre le travail d’élaboration de dispositifs, mais aussi de production de catégories et de critique, qui est au principe de leur activité. Ce travail documente notamment un changement normatif global autour de la notion de projet au détriment d’une rationalité techniciste, modifiant l’action publique locale dont l’ingénierie privée est un miroir. Tout d’abord, dans l’organisation et le travail, les pratiques de l’expert sont dévalorisées face aux capacités d’animation prêtées au chef de projet. Pour autant, ce dernier subit les injonctions contradictoires de la mise en discussion permanente. Ensuite, face au client, l’ingénierie s’affiche de plus en plus comme « consultant », pour transformer la relation d’exécutant en partenariat. Cette coordination engendre un travail de négociation du besoin tout au long de la mission. En outre, les changements globaux dans la division du travail en aménagement favorisent une coordination plus locale et incertaine au détriment d’un État technocrate. Le recours à l’ingénierie privée est vu comme un moyen de retrouver de la souplesse entre des acteurs de plus en plus nombreux. Enfin, le travail de l’ingénierie dans le cours des projets montre, au-delà de la technique, l’important travail politique de composition d’un collectif et d’attribution des rôles pour permettre l’aboutissement du projet. Finalement, cette étude montre l’évolution de la coordination dans la fabrique de l’espace, entre maintien de dispositifs de la décision linéaire et nouvelles modalités d’échanges itératifs. Ce compromis amène à un confinement des débats politiques sur les fins du projet, alors que la priorité est donnée aux moyens de le faire aboutir.