Magali Nonjon, Alice Mazeaud, Guillaume Gourgues, « Du tournant participatif des administrations à la bureaucratisation de la démocratie participative : étude à partir du cas français », Revue internationale des sciences administratives, 2022, n°4, pp. 921-936
Magali Nonjon, Guillaume Gourgues, Alice Mazeaud, « From the participatory turn of administrations to the bureaucratisation of participatory democracy: study based on the French case », International Review of Administrative Sciences, 2021, p. 002085232110031
Magali Nonjon, « Personnes accompagnées », Lien Social , 2020, n° ° 1271, pp. 18-24
Magali Nonjon, « Une sociologie critique de la démocratie participative est-elle utile ? », Participations , 2018, n° ° 19, pp. 221-242
Magali Nonjon, « Encore une révolution informatique ? Open et big data dans les organisations administratives », Informations sociales , 2016, n° ° 191, pp. 8-18
En proposant de lire l’émergence de l’open et du big data dans la continuité des réformes de l’administration par l’information, cet article décrit la mise en place d’une nouvelle « configuration de réformes », au sein de laquelle les positions historiquement stabilisées d’acteurs clés dans le processus de réforme de l’État ont été contestées tandis que de nouveaux acteurs parvenaient à émerger. Cette « révolution » n’est toutefois pas que de palais : elle engage d’importantes transformations dans les relations que l’État entretient avec le marché, avec la science et avec sa population, transformations dont les conséquences sont encore incertaines.
Magali Nonjon, « Les circulations transnationales de l’ingénierie participative », Participations , 2016, n° ° 14, pp. 5-35
À partir d’une lecture croisée des articles rassemblés dans ce dossier, cette introduction interroge l’existence d’un « tournant participatif mondial » en analysant les dynamiques transnationales de circulation verticale (de l’international vers le national ou le local) et horizontale (territoires entre eux, acteurs appartenant aux mêmes espaces institutionnels et sociaux) de l’ingénierie participative. En situant l’analyse de ces dynamiques circulatoires au croisement des travaux de sociologie et d’anthropologie (circulation des formes démocratiques et sociologie fine des acteurs de la circulation), de sociologie des sciences (circulation des innovations) ainsi que ceux de science politique (transnationalisation des politiques publiques), cet article invite d’une part à relativiser la dimension coercitive exercée par les organisations internationales développée par les approches critiques de la « tyrannie » de la participation. D’autre part, à rebours d’une vision trop déterministe qui fait de l’appropriation du discours et des pratiques participatives par les acteurs locaux le signe mécanique de leur adhésion à la rhétorique participative, l’article met en exergue la pluralité des investissements, plus ou moins intéressés, dans la participation. Enfin, la valorisation systématique de « bonnes pratiques » et d’expériences modèles dans les processus circulatoires étudiés conduit à mettre l’accent sur le rôle des réseaux professionnels et les usages stratégiques de l’international dans le cadre de la compétition entre les territoires.
Magali Nonjon, « Vers un standard participatif mondial ? Enjeux, conditions et limites de la standardisation internationale de la participation publique », Participations , 2016, n° ° 14, pp. 121-151
Consacré à l’étude de l’Association internationale pour la participation publique (IAP2), cet article se propose d’analyser les enjeux, les modalités, les conditions et les limites de la standardisation internationale de l’ingénierie participative, des outils et des savoir-faire participatifs. En première lecture, le travail réalisé par cette association pour standardiser, codifier et diffuser des valeurs et des outils de la participation publique mobilisables partout dans le monde semble illustrer la standardisation et l’internationalisation croissante de l’ingénierie participative. En deuxième lecture, l’activité d’IAP2 révèle la fragilité de ce processus : d’une part, le brouillage entre une logique de diffusion et de marchandisation de ces standards est source de tensions et, d’autre part, la communauté des professionnels de la participation demeure fragmentée, concurrentielle et faiblement internationalisée.
Magali Nonjon, « La conversion managériale des hauts fonctionnaires : un mythe utile pour l’Etat Social local français ? », Revue Internationale des Sciences Administratives , 2016, n° 82, pp. 203-221
Le New Public Management s’est-il vraiment diffusé partout, d’une façon large et homogène ? A partir d’une recherche sur les discours et les pratiques d’une catégorie bien particulière de hauts fonctionnaires territoriaux en France (ceux qui sont responsables des politiques sociales décentralisées), cet article discute d’une façon critique cette hypothèse de la convergence vers le NPM. Derrière une convergence discursive, superficielle et partielle, on observe plutôt des appropriations hétérogènes et contextualisées des nouveaux référentiels du management public conduisant souvent au renouvellement des formes bureaucratiques. Dans un contexte qui les fragilise, les responsables publics semblent surtout se saisir du ‘management’ comme d’une ressource de légitimation professionnelle. En adoptant ainsi une posture managériale bien utile, ils contribuent eux-mêmes à entretenir le mythe de la convergence. Remarques à l’intention des praticiensNous présentons ici des résultats issus d’une étude approfondie sur les discours et les pratiques de direction du demi-millier de hauts fonctionnaires responsables des politiques sociales décentralisées dans les départements français. Quels rapports entretiennent-ils avec le vocabulaire managérial et les outils de gestion, alors même que leur secteur est marqué par des réactions contradictoires face aux logiques économiques et gestionnaires ? Le renouvellement du management public auquel ils contribuent ne saurait être assimilé à une importation des méthodes éprouvées dans le secteur privé : il semble surtout répondre aux nouveaux impératifs sur lesquels leur légitimité professionnelle doit aujourd’hui se construire.
Magali Nonjon, Jean-Robert Alcaras, Guillaume Marrel, Christèle Marchand, « La conversion managériale des hauts fonctionnaires : un mythe utile pour l’Etat Social local français ? », Revue internationale des sciences administratives, 2016, n°1, p. 203
Magali Nonjon, « Gouverner par les architectures informatiques : Logiciels et progiciels de gestion intégrée dans le secteur social », Gouvernement et action publique , 2015, n° VOL. 4, pp. 9-24
Les progiciels et logiciels de gestion intégrée se diffusent aujourd’hui dans les secteurs d’action publique où le service direct à l’usager comporte une dimension « sociale ». Comme d’autres instruments de gestion, ces technologies informatiques sont conçues pour prévoir, organiser, commander, coordonner, contrôler et, in fine, assurer la performance organisationnelle. Ils incorporent des prescriptions gestionnaires qui peuvent cadrer les appropriations, imposer des représentations des activités, du tissu social et des relations entre les acteurs. Analysées par certains auteurs comme des « technologies invisibles », ces logiciels et progiciels de gestion intégrée sont ici appréhendés comme des architectures informatiques tangibles dont certains acteurs s’emparent pour en faire espaces de luttes de statuts et de prérogatives. L’article s’appuie sur les résultats des cinq enquêtes de terrain consacrées au déploiement de ces architectures informatiques dans le secteur de la mise à l’emploi, de l’aide et l’action sociales, du handicap, de la santé et du socio-judiciaire, réalisées par des politistes et des sociologues et présentées dans ce numéro. Il invite à ne pas réduire ces technologies informatiques à de simples outils de standardisation gestionnaire pour les appréhender comme des instruments relationnels.
Magali Nonjon, « Le progiciel socialisé : Usages des architectures informatiques dans l’aide et l’action sociales départementales », Gouvernement et action publique , 2015, n° VOL. 4, pp. 129-156
Cet article s’intéresse au déploiement de progiciels de gestion intégrée (PGI) au sein de deux directions générales adjointes à la Solidarité (DGAS). Il vise à étudier la manière dont les équipes de direction des services d’aide et d’action sociales départementales (AAS) attribuent des finalités à ces dispositifs informatiques et les utilisent. L’enquête de terrain menée entre 2012 et 2013 souligne en première analyse que ces PGI accompagnent les réformes managériales portées par cette population encadrante. À ce titre, les traductions engagées par les directeurs auprès de leurs équipes épousent largement les fonctions de standardisation gestionnaire et de performance organisationnelle conçues et promues par les éditeurs privés et les directions des services informatiques (DSI). Néanmoins, l’extrême variété des appropriations tout comme les usages inattendus identifiés sur le terrain rappellent également l’ambivalence et la singularité des représentations et des pratiques de management des directeurs. Plus largement, cet article invite à réinscrire les appropriations plurielles de ces outils de gestion informatisée dans les trajectoires professionnelles des encadrants a priori déterminantes sur le secteur de l’aide et de l’action sociales.
Magali Nonjon, Pierre-Yves Baudot, Guillaume Marrel, « Encore une révolution informatique ? Open et big data dans les organisations administratives », Informations sociales, 2015, n°191
Magali Nonjon, Jean-Robert Alcaras, Christèle Marchand, Guillaume Marrel, « Quand les directeurs des services sociaux départementaux se saisissent du management : des représentations et des pratiques singulières et équivoques », 2014
Introduction Une abondante littérature scientifique consacre l’avènement contemporain d’un New Public Management (NPM) et diffuse l’idée que les acteurs publics du monde entier se convertiraient aujourd’hui à une conception managériale de leur fonction (Ferlie et al., 1996 ; Kickert, 1998 ; Lane, 2000 ; Osborne, 2010 ; Osborne et Gaebler 1993). Il faut pourtant veiller à ne pas confondre ni réduire le management public à la vague idéologique du NPM qui aujourd’hui l’affecte (Gibert, 2008) — l...
Magali Nonjon, Julia Bonaccorsi, « La participation en kit : l’horizon funèbre de l’idéal participatif », 2012
Une véritable commande publique participative semble s’être progressivement développée, formalisée et codifiée depuis les années 90 attestant en France de l’existence d’une offre institutionnelle de participation. Ainsi, la plupart des dispositifs participatifs contemporains ont été initiés dans le cadre de commandes publiques réglementées. Des fonds ont été attribués à la gestion, l’animation et l’évaluation des instances participatives créant un véritable marché du conseil en participation....
Magali Nonjon, « De la militance à la consultance : les bureaux d’études urbaines, acteurs et reflets de la procéduralisation de la participation », 2012
Introduction Aujourd’hui, la démocratie participative ne s’affiche plus seulement dans des discours, elle s’incarne dans des pratiques. Depuis les années 70, les formes d’association des citoyens à la décision et aux débats publics se sont multipliées dans l’ensemble des secteurs de l’action publique : politique de la ville, environnement, aménagement, santé publique. Une véritable commande publique participative semble ainsi s’être développée, formalisée et codifiée. Elle traduit le glisseme...
Magali Nonjon, « Innovation technologique ou innovation sociale ? Usages et valorisation d'un outil informatisé de gestion dans l'IAE », Innovations , 2012, n° °38, pp. 151-166
RésuméL’équipement numérique de l’accompagnement à l’emploi est incontestablement une innovation technologique et organisationnelle au sein d’un Plan Local d’Insertion par l’Économique (PLIE). L’article interroge la qualification « sociale » de cette innovation par les acteurs et promoteurs du logiciel de suivi des parcours d’insertion en question, à partir d’une enquête monographique, et au regard des propositions de consolidation théorique de l’« innovation sociale ». Une « innovation sociale de compétition » ? Les écarts observés entre justification des pratiques et catégorisations académiques, autour de la polysémie du « social », plaident pour une sociologie approfondie des usages de la qualification de l’innovation.Codes JEL : H75, I3, J2, J68, J78, L38, O17, O33, O38, R58
Magali Nonjon, « La performance sociale comme horizon ? Les directeurs départementaux de l'aide et de l'action sociales et leurs perceptions de la managérialisation », Revue française d'administration publique , 2012, n° ° 140 , pp. 757-771
Dans un contexte d’exigence de « performance publique », l’usage rhétorique de la notion de « performance sociale » s’est très largement banalisé dans le secteur social. Comment les acteurs de l’État social perçoivent‑ils ces évolutions ? Si au sommet, les « élites du Welfare » ou, à la base, les travailleurs sociaux, ont déjà fait l’objet d’études, on sait peu de choses, à un niveau intermédiaire, des directeurs départementaux de l’aide et de l’action sociales. Pourtant, ce sont bien ces derniers qui pilotent, au sein des conseils généraux, des politiques sociales largement décentralisées. Cet article analyse leurs perceptions de la managérialisation au prisme de la « performance sociale », à partir de données recueillies lors d’une enquête nationale réalisée en 2011.
Magali Nonjon, Julia Bonaccorsi, « La participation en kit : l’horizon funèbre de l’idéal participatif ? », Quaderni, 2012, n°79, pp. 29-44
Magali Nonjon, « Professionnels de la participation : savoir gérer son image militante », Politix , 2005, n° ° 70, pp. 89-112
Depuis ces dernières années, les dispositifs de concertation – atelier de travaux urbains,
budget participatif, évaluation participative, débat public, conférence de consensus, sondage délibératif, etc. – se sont multipliés en France. D’abord principalement portés et animés par des acteurs au profil militant – ceux des premiers chefs de projet politique de la ville, des travailleurs sociaux, des
mouvements d’éducation populaire –, ces dispositifs attirent aujourd’hui des professionnels issus
d’autres univers comme ceux de l’architecture, de l’urbanisme, du consulting, du marketing et de la
communication. Face à cette ouverture progressive du milieu de la participation, les militants d’origine
ont été poussés à reconvertir leurs ressources militantes en véritable savoir-faire professionnel, notamment par la valorisation d’un militantisme d’expertise. Cependant cette reconversion, loin de leur assurer le monopole, semble au contraire avoir accéléré et facilité la captation de ce marché par les
nouveaux entrants. Dans un contexte de concurrence accrue, tout se passe comme si la question de
« l’authenticité » des origines – et donc du rapport au militantisme – re-surgissait chez les militants et
devenait une stratégie de démarcation.
Magali Nonjon, Ariane Richard-Bossez, Camille Floderer, Gaël Marsaud, « Les publics des Cités éducatives : une désignation par délégation ? », JE Publics et problèmes en éducation, Créteil, le 12 octobre 2023
Magali Nonjon, Camille Floderer, Ariane Richard-Bossez, « La circulation des logiques éducatives dans les politiques partenariales. L'exemple des cités éducatives », Congrès AFS ( Association Française de sociologie ) 2023, Lyon, le 04 juillet 2023
Magali Nonjon, Ariane Richard-Bossez, Camille Floderer, « À la recherche des publics des Cités éducatives marseillaises : des enfants et des jeunes en arrière-plan », Colloque Penser l’éducation territorialisée, Bordeaux, le 01 décembre 2022
Magali Nonjon, Julia Bonaccorsi, « « Pour une culture de la participation » (Une expérience singulière de qualification : la Formation à l’Animation d’Espaces Publics Urbains) », Démocratie participative en Europe. Lerass/Sciences de la Société, Toulouse, le 01 juin 2006