Arnaud Chéron

Professeur
Sciences économiques.
Faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion

  • THESE

    La dynamique du marché du travail dans les modèles d'équilibre général intemporels stochastiques, soutenue en 2000 à Paris 1 sous la direction de François Langot 

  • Arnaud Chéron, Participation limitée, rigidités de prix et propagation des impulsions monétaires: une évaluation quantitative, CEPREMAP, 2001, Centre d'études prospectives d'économie mathématique appliquées à la planification, 12 p. 

    Arnaud Chéron, Mobilité interrégionale, réallocation de l'emploi et dynamique du chômage, l'auteur, 1997 

  • Arnaud Chéron, Xavier Chojnicki, Pierre Courtioux, « L’impact des réformes des retraites sur l’équité entre les générations », in Jean-Hervé Lorenzi (dir.) (dir.), Choc démographique, rebond économique, Descartes & Cie, 2016, pp. 394 

  • Arnaud Chéron, Marnix Amand, Florian Pelgrin, Anthony Terriau, « Soccer labour market equilibrium and efficient training of players », European Economic Review, 2023, p. 104461 

    Arnaud Chéron, Kazuo Nishimura, Carine Nourry, Thomas Seegmuller, Alain Venditti, « Growth and Public Debt: What Are the Relevant Trade‐Offs? », Journal of Money, Credit and Banking, 2019, n°23, pp. 655-682   

    Arnaud Chéron, Anthony Terriau, « Life cycle training and equilibrium unemployment », Labour Economics, 2018, pp. 32-44 

    Arnaud Chéron, Bruno Decreuse, « Matching with Phantoms », Review of Economic Studies, 2017, n°3, p. 10411070   

    Arnaud Chéron, Anthony Terriau, « Dépréciation du capital humain et formation continue au cours du cycle de vie : Quelle dynamique des externalités sociales ? », Revue d'économie politique, 2016, n°3, pp. 435-462 

    Arnaud Chéron, Pascal Belan, « Turbulence, training and unemployment », Labour Economics, 2014, pp. 16-29 

    Arnaud Chéron, Jean-Olivier Hairault, François Langot, « Life Cycle Equilibrium Unemployment », Journal of Labor Economics, 2013, n°4, pp. 843-882 

    Arnaud Chéron, Jean-Olivier Hairault, François Langot, « Age-Dependent Employment Protection », The Economic Journal, 2011, n°557, pp. 1477-1504   

    Arnaud Chéron, Eva Moreno Galbis, François Langot, « Labour market institutions and technological employment », Economica, 2011, n°309, pp. 159-186 

    Arnaud Chéron, Jean-Olivier Hairault, François Langot, « The role of Institutions in Transatlantic Employment Differences: A Life-Cycle View », Annals of Economics and Statistics, 2009, n°9596, pp. 121-138   

    Arnaud Chéron, François Langot, « Equilibre général stochastique et dynamique non-walrasienne du marché du travail », Economie et Prévision, 2008, n°183184, pp. 93-113 

    Arnaud Chéron, Jean-Olivier Hairault, François Langot, « A Quantitative Evaluation of Payroll Tax Subsidies For Low-Wage Workers: An Equilibrium Search Approach », Journal of Public Economics, 2008, n°34, pp. 817-843   

    Arnaud Chéron, François Langot, « Équilibre général stochastique et dynamique non-walrasienne du marché du travail », 2008, pp. 93-113    

    L’objectif de cette contribution est d’évaluer l’apport d’une modélisation non-walrasienne du marché du travail lorsque l’on analyse la dynamique économique. Dans un premier temps, la capacité de notre modèle à reproduire une volatilité de l’emploi comparable à celle du PIB, une volatilité du salaire réel plus réduite et a-cyclicité du salaire réel est évaluée. Nous montrons que les rigidités réelles introduites par le processus d’appariement combinées à une spécification particulière du salaire négocié permettent de rendre compte de façon tout à fait satisfaisante de ces propriétés observées du marché du travail. Après cette validation empirique, le modèle est utilisé pour quantifier l’impact d’une politique de lutte contre le chômage. Nous proposons d’examiner la mise en place de subventions à l’embauche pour les entreprises. Pour financer cette mesure, nous montrons qu’une taxe sur le travail s’avère moins coûteuse socialement qu’un ajustement de la fiscalité sur le capital.

    Arnaud Chéron, Guoqing Ding, Thierry Kamionka, « La relation entre le niveau du salaire perçu et les transitions d'emploi à emploi en France : une remise en cause des modèles de recherche d'emploi ? Suivi d'un commentaire de Thierry Kamionka », 2008, pp. 3-25    

    La théorie de la recherche d'emploi a fait l'objet d'un important renouveau sous l'impulsion de Burdett et Mortensen (1998), qui ont mis en évidence que le comdu portement de recherche sur le tas des employés affecte la concurrence qui s'exerce, via les salaires, entre les firlieu mes. L'équilibre est alors caractérisé par une dispersion des salaires, y compris en l'absence d'hétérogénéité tant du point de vue des travailleurs que des firmes. Bowlus et Neumann (2004) se sont récemment interromobilités gés sur la pertinence empirique de ce cadre au vu de la relation entre le niveau du salaire perçu et la mobilité d'emploi à emploi. Théoriquement, la fréquence des transitions d'emploi à emploi diminue avec le niveau du salaire du travailleur, la probabilité d'obtenir une offre financièrement intéressante étant plus faible quand la rémunération est plus élevée. Bowlus et Neumann pourtant que cette relation apparaît, à l'observement vation, ambiguë voire croissante aux États-Unis. Or, sur des données françaises issues de l'enquête Emploi, une relation statistique ambiguë entre le niveau salaire perçu par un employé et sa probabilité de transition vers un autre emploi apparaît également, en de la relation décroissante prédite par la théorie, Nous montrons que cette ambiguïté pourrait renvoyer à un effet de composition agrégé qui disparaît quand une désagrégation par catégorie socioprofessionnelle est effectuée, et aussi à une typologie particulière de professionnelles: des promotions au sens de transitions accompagnées d'une montée dans l'échelle des catégories socioprofessionnelles. L'estimation par CSP que nous proposons du modèle canonique de recherche d'emploi (à partir d'une méthode de moments simulés) apparaît en mesure de rendre compte de la relation observée entre le salaire perçu et la probabilité de mobilité professionnelle, dès lors que sont exclusimontrent considérées des mobilités n'entraînant pas de promotion ni de perte de salaire

    Arnaud Chéron, Jean-Paul Barinci, François Langot, « Liquidity Constraints, Heterogeneous Households and Sunspots Fluctuations », Macroeconomic Dynamics, 2006, n°4, pp. 529-544 

    Arnaud Chéron, Jean-Olivier Hairault, François Langot, Francois Lanaot, « La baisse des charges en France. Un bon compromis entre emploi et productivité », Revue Française d'Economie, 2005, n°4, pp. 3-40    

    Arnaud Chéron Jean-Olivier Hairault François Langot La baisse des charges en France. Un bon compromis entre emploi et productivité. Nous proposons une maquette du marché du travail français à temps complet sur le segment des moins qualifiés, tenant compte des interdépendances entre offre et demande de travail et dans laquelle les distributions de salaire et de productivité sont endogènes, résultat d'un jeu stratégique entre entreprises. La reproduction de la distribution observée des salaires nous permet d'identifier précisément les paramètres structurels liés à la fonction de production et au comportement d'investissement en capital humain. Nous montrons que la politique d'exonération des charges patronales décidée en 1995 et 1996 aurait permis de diminuer le chômage des non-qualifiés de deux points. Parce que cette baisse du coût du travail entraîne plus de créations de postes et donc de concurrence entre les firmes pour attirer les travailleurs et parce qu'elle ne concerne que la frange inférieure de la distribution des salaires, la qualité moyenne des postes de travail dans l'économie est détériorée, diminuant la productivité moyenne du travail. Si cet effet est cependant plus que compensé par la forte augmentation de l'emploi, ce qui se traduit par une augmentation de la production, sa prise en compte permet de nuancer l'appréciation généralement dressée au regard d'indicateurs de surplus budgétaires. Toutefois, la réforme implémentée apparaît comme un bon compromis entre une baisse du coût du travail ciblée au niveau du Smic et une réduction uniforme sur l'ensemble des salaires des non-qualifiés, même si une réforme utilisant la même enveloppe budgétaire ex ante sur un intervalle plus large (jusqu'à 1,4 fois le Smic) est plus efficace en gérant mieux le dilemme entre emploi et productivité.

    Arnaud Chéron, Yann Algan, Jean-Olivier Hairault, François Langot, « Self-insurance and inequality », Economics Letters, 2004, n°3, pp. 295-299 

    Arnaud Chéron, Yann Algan, Jean-Olivier Hairault, François Langot, « Épargne de précaution et chômage : une évaluation quantitative de l'auto-assurance », Annales d'Economie et de Statistique, 2004, n°74, pp. 105-130   

    Arnaud Chéron, Yann Algan, Jean-Olivier Hairault, François Langot, « Wealth effect on labor market transitions », Review of Economic Dynamics, 2003, n°1, pp. 156-178 

    Arnaud Chéron, « Allocation universelle vs. indemnité chômage. Evaluation quantitative dans un modèle d'appariement », 2002, pp. 951-964    

    Cet article vise à proposer une évaluation quantitative de l'incidence d'une substitution du système d'indemnisation chômage en place en France par une allocation universelle. Cette évaluation est conduite dans le cadre d'un modèle dynamique d'équilibre général avec accumulation de capital. Le chômage d'équilibre est le produit de délais d'appariement entre les emplois vacants et les chômeurs, ainsi que de la négociation des salaires. Il apparaît que la réforme envisagée permettrait de réduire rapidement de manière significative et durable le taux de chômage. Les délais d'ajustement de l'emploi sont toutefois responsables d'une diminution modérée de la consommation des travailleurs à court terme.

  • Arnaud Chéron, Anthony Terriau, Search frictions and (in)efficient vocational training over the life-cycle, 2015   

    Arnaud Chéron, Pierre-Jean Messe, Jerome Ronchetti, Employer-provided health insurance and equilibrium wages with two-sided heterogeneity, 2014   

    Arnaud Chéron, Anthony Terriau, Dépréciation du capital humain et formation continue au cours du cycle de vie : Quelle dynamique des externalités sociales ?, 2014   

    Arnaud Chéron, Bénédicte Rouland, Endogenous Job Destructions and the Distribution of Wages, 2010   

    Arnaud Chéron, Bénédicte Rouland, François Charles Wolff, Returns to firm-provided training in France: Evidence on mobility and wages, 2010   

  • Arnaud Chéron, « Agrinumérique & Droit », le 22 mars 2019  

    Organisé par la Faculté de droit – Antenne de Laval, sous la direction scientifique de Sylvie Lebreton-Derrien et Hélène Juillet-Regis, MCF, Le Mans Université, dans le cadre du 21e salon des réalités virtuelle et augmentée, le Laval Virtual 2019

    Arnaud Chéron, « Risques de crédits et risques de marché », le 13 février 2019  

    Organisée par le laboratoire THEMIS de l’Université du Mans sous la direction de M. Richard Marty et M. Bruno Zabala en collaboration avec le Master 2 Droit bancaire & financier “L’École et le Palais”

    Arnaud Chéron, « Nouvelles technologies et mutations de l’assurance », le 05 décembre 2018  

    Colloque organisé par le laboratoire Thémis-UM, sous la direction scientifique de Pierre-Grégoire Marly et Céline Béguin-Faynel

    Arnaud Chéron, « Le risque de corruption », le 01 décembre 2017  

    Organisé sous la direction scientifique de Monsieur Jean-Marie Brigant, MCF Droit Privé, Le Mans Université

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Aurélie Trotin, Evaluations quantitatives et qualitatives des politiques de résorption des deserts médicaux., thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Mathieu Levaillant et Christophe Maurel 

    Jérôme Ronchetti, Contributions à l'analyse de la diversité d'impacts des complémentaires santé, thèse soutenue en 2017 à Le Mans en co-direction avec Pierre-Jean Messe  

    Nous proposons une analyse originale de l'impact de la complémentaire santé sur les comportements des travailleurs et des firmes sur le marché du travail. Le premier chapitre explicite théoriquement les politiques salariales et d'investissement en santé choisies par l'entreprise lorsque celle-ci n'observe qu'imparfaitement l'état de santé du salarié et où l'investissement en santé peut se traduire par des gains de productivité, via un meilleur état de santé. Nous montrons que les deux politiques sont dépendantes de la productivité de la firme. Le deuxième chapitre explique les raisons pour lesquelles l'offre jointe complémentaire/salaire diffère selon la structure de la firme. Nous montrons que les TPE et plus généralement les entreprises soumises à des contraintes financières plus importantes n'offrent pas de couverture, celle-ci étant généralement liée au contrat de travail des salariés les mieux payés. Le troisième chapitre analyse empiriquement l'impact de la complémentaire santé sur l'état de santé des travailleurs. Etre couvert (relativement au fait d'être non-couvert) n'améliore pas significativement l'état de santé. De même, l'accès à une couverture collective (relativement à une couverture individuelle) ne se traduit pas par un état de santé significativement accru. Le dernier chapitre analyse quant à lui le comportement d'absentéisme du travailleur sous l'effet de la complémentaire collective. La présence d'un contrat de groupe induit la présence d'aléa moral sur les arrêts courts lorsque le travailleur appartient à des firmes de petites tailles indemnisant faiblement les arrêts de travail.

    Pierre-Jean Messe, Le rôle et l'incidence de la formation professionnelle continue tout au long du cycle de vie sur les performances du marché du travail, thèse soutenue en 2013 à Le Mans 

    Bénédicte Rouland, Formation continue des salariés, chômage et efficience : analyses empiriques et théoriques, thèse soutenue en 2011 à Le Mans  

    Cette thèse a pour thème central les liens entre les décisions de formation et de licenciement, ainsi que l'efficience économique de ces décisions. La formation est ici entendue comme formation spécifique à l'entreprise dont les salariés bénéficient au cours de leur vie professionnelle via leur employeur. Le premier chapitre évalue, à partir de données individuelles, les rendements de la formation en France, à la fois sur le plan de la mobilité (emploi-emploi et emploi-chômage) qu'en termes de gain salarial. Le deuxième chapitre examine comment une protection de l'emploi, différenciée selon l'âge des salariés, affecte la volonté des entrepreneurs de former leurs travailleurs. Le troisième chapitre met en évidence que les décisions de formation et de destruction d'emploi sont fortement complémentaires. Dès lors, des subventions à la formation ciblées par niveau de qualification et combinées à des taxes sur le licenciement (également ciblées par niveau de qualification) doivent être mises en place pour que ces décisions soient socialement optimales. Le quatrième chapitre analyse comment le risque de licenciement, différencié entre les travailleurs d'un même niveau de qualification selon leur niveau d'aptitude, peut être source d'inégalités salariales. Enfin, le dernier chapitre souligne que, face aux disparités salariales, de formation et de risque de licenciement entre les salariés d'un même niveau de qualification, les subventions à la formation et les taxes sur le licenciement, nécessaires à l'efficacité économique, devraient non seulement différer selon la catégorie socioprofessionnelle, mais également au sein de chacune.

    Aymen Esselmi, Mesure du cout de licenciement et la decision de l'entreprise dans un environnement incertain, thèse en cours depuis 2007 

    Guoquing Ding, Transition d'emploi à emploi et dispersion des salaires , thèse soutenue en 2007 à Le Mans  

    Cette thèse propose une nouvelle théorie visant à expliquer la dispersion des salaires, en insistant sur le rôle des frictions du marché du travail ainsi que les flux de transitions d'emploi à emploi. La structure de la thèse est organisée comme suit. Dans le premier chapitre, nous examinons les nouveaux développements de la théorie de recherche d’emploi et nous nous focalisons sur une question fondamentale de l’économie du travail : pourquoi les travailleurs sont différemment payés ? Dans le chapitre 2, nous comparons les implications du modèle d’équilibre de recherche d’emploi avec les données françaises sur deux dimensions : dispersion des salaires et taux de transitions. Nous utilisons des données de l’Enquête Emploi(1990-1999). Dans le chapitre 3, nous modélisons la théorie de recherche d’emploi pour donner une explication alternative à la dispersion des salaires d’équilibre. Nous re-inspectons le rôle de l’effort de recherche endogène dans un environnement où tous les travailleurs et les firmes sont identiques. Dans le chapitre 4, nous examinons l’impact de la firme sur la dispersion des salaires d’équilibre et, en particulier, sur la probabilité de transition d’emploi à emploi.

    Guoquing Ding, Analyse économiquede l'insertion sur le marché du travail., thèse soutenue en 2005 à Le Mans en co-direction avec Francois Langot  

    L'argument avancé pour expliquer le différentiel de chômage entre les etats-uns et l'europe a souvent été cela des institutions qui introduisent des rigidités sur le marché du travail. cependant, la protection de l'emploi a toujours tenu une place importante en europe et il y a trois décennies elle était compatible avec un taux de chômage relativement plus faible qu'aux etats-unis. comment expliquer cette évolution ? les économies américaines et européennes ont réagi différemment aux mutations technologiques. l'intuition est que le niveau de capital humain ou le type de capital humain d'une économie conditionne la capacité du marché du travail à absorber les chocs technologiques en améliorant l'adaptabilité des travailleurs. les choix éducatifs dépendant eux-mêmes des conditions et institutions prévalant sur le marché du travail. conformément aux développements récents de la littérature, le chômage crée des incitations à s'éduquer en améliorant le rendement en terme d'emploi du capital humain /...

  • Johan Seux, Mixité sociale à l'Université : une analyse sur la période 2006-2016 en France, thèse soutenue en 2023 à Paris 1 sous la direction de Jérôme Gautié et Pierre Courtioux, membres du jury : Jean-François Giret (Rapp.), Élise Huillery (Rapp.), Muriel Roger  

    Notre travail fournit, d’abord, un cadre méthodologique pour la mesure de la mixité sociale à l’Université. Celui-ci permet de définir les concepts d’origine sociale, de mixité sociale et de sélectionner une unité d’observation pertinente pour mesurer la mixité sociale au sein de l’Université française. Nous analysons, ensuite, de manière empirique la ségrégation sociale à l’Université en France sur la période 2006-2016. Sur la base de l’indice d’exposition normalisé, nous montrons qu’au niveau national, la ségrégation se fixe à des niveaux plus faibles que ceux mis en évidence par d’autres travaux pour l’enseignement secondaire. Nous montrons également que le niveau de ségrégation à l’Université a plutôt tendance à baisser avec le niveau de diplôme au niveau national. Par ailleurs, nous montrons une très grande variabilité de la ségrégation au cours du cursus par académie, avec des académies peu ségrégées pour certains niveaux d’études et fortement pour d’autres. Afin de compléter notre analyse empirique, nous décomposons nos résultats sur le degré de mixité sociale afin de connaître les parts contributives de chaque facteur au niveau total de la ségrégation. Au niveau national, environ un tiers de la ségrégation correspond à une composante inter-disciplinaire alors que les deux tiers restants résultent d’un facteur interuniversitaire interne à chaque discipline. Nos résultats décrivent également la dimension fortement locale et inter-disciplinaire de la ségrégation dans le système universitaire français. La dernière étape de notre travail analyse les liens entre mixité sociale et réussite à l’Université. Afin de mesurer les effets de la mixité sociale, nous avons choisi d’analyser les liens potentiels entre mixité sociale des formations suivies et réussite universitaire mesurée par le passage en année supérieure. Nous parvenons à mettre au jour un effet significatif de la part des étudiants très favorisés et défavorisés dans les formations sur la probabilité de passage en année supérieure pour le groupe des étudiants défavorisés uniquement. Au regard de la taille limitée de notre échantillon et de certains problèmes de représentativité identifiés, ce résultat ne nous permet pas, toutefois, de connaître précisément le type d’effet de pairs en jeu.

  • Emeline Limon, Une Analyse du Dualisme Contractuel sur le Marché du Travail Français, thèse soutenue en 2017 à CergyPontoise sous la direction de Olivier Charlot et Franck Malherbet, membres du jury : François Fontaine (Rapp.)  

    L'objectif de cette thèse est d'étudier le dualisme contractuel existant sur le marché du travail français.Je m'intéresse aux flux ayant lieu sur le marché du travail français en mettant en lumière l'importance des contrats à durée déterminée dans ces flux.La législation française sur la protection de l'emploi semble a priori claire et concise et les entreprises soumises à des règles strictes en ce qui concerne la gestion de leur main d’œuvre.Toutefois, il semblerait qu'en pratique, les contraintes pesant sur les firmes en terme d'utilisation de contrats temporaires ne soient pas si claires et que la vision du contrat à durée indéterminée comme forme ``normale" de relation de travail ne soit pas si évidente pour les firmes.En effet, l'on observe que leur utilisation est très fréquente et concerne des emplois dont la durée est de plus en plus courte. Ce travail de thèse a donc pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement du marché du travail français et l'impact du dualisme contractuel. A cette fin, cette thèse est composée de trois chapitres. Le premier chapitreévalue l'ampleur des flux d'emplois et de travailleurs sur la période 1998-2012 en mettant en évidence l'impact de la crise de 2008 sur ces flux ainsi que le potentiel renforcement du dualisme contractuel après cette date.Je tiens compte des spécificités sectorielles en isolant les secteurs autorisés à utiliser les contrats dits d'usage afin d'étudier le comportement des firmes en terme d'embauche dans ces secteurs particuliers.Je détaille également l'évolution de ces flux d'emplois et de travailleurs en fonction de la taille des firmes. De plus, j'étudie l'évolution de la durée des contrats à durée déterminée sur cette même période. Enfin, je mets en œuvre un modèle économétrique visant à mettre en lumière les principaux déterminants de l'embauche en contrat à durée déterminée. Dans le second chapitre, je mesure les transitions d'état à état ayant lieu sur le marché du travail français ainsi que leur impact sur la volatilité du taux de chômage. A cette fin, j'utilise un modèle à trois états (en emploi, au chômage, inactif) ainsi qu'un modèle à quatre états (en contrat à durée indéterminée, en contrat à durée déterminée, au chômage, inactif) permettant de prendre en compte le dualisme contractuel caractérisant beaucoup de marchés du travail européens. Ce type de modèle à quatre états constitue une réelle nouveauté dans le sens où celui-ci n'a jamais été mis en œuvre pour la France. Enfin, le troisième article pour objectif d'analyser les conséquences de l'introduction d'une taxe sur les contrats à durée déterminée dans le but d'inciter les firmes à embaucher davantage en contrat à durée indéterminée et à augmenter la durée des contrats. Cette mesure a récemment été mise en place, sous diverses formes, dans plusieurs pays européens. En ce qui concerne la France, cette taxe a été instaurée par l'Accord National Interprofessionnel signé en 2013.Pour ce faire, un modèle d'appariement est estimé sur des données françaises provenant de l'UNEDIC s'appuyant sur le modèle proposé par Cahuc, Charlot et Malherbet (2016).

    Laetitia Challe, Sous-emploi des seniors et discrimination : une contribution empirique, thèse soutenue en 2016 à Paris Est sous la direction de Yannick L'Horty et Pascale Petit, membres du jury : Muriel Roger (Rapp.), Didier Blanchet et Anne Lavigne    

    Le vieillissement des populations dans les économies développées apparaît comme un enjeu majeur dans lequel l’emploi est au centre de toutes les préoccupations. Il influence, également, l’équilibre de leur système de protection sociale. Cette thèse s’intéresse à la faiblesse du taux d’emploi des séniors français, représentés par les plus de 50 ans, comparativement à celui des autres pays européens. L’inflexion des politiques publiques à l’égard des séniors, d’une logique d’exclusion à une logique d’inclusion du marché du travail, dans les années 2000, ne permet qu’une amélioration lente et limitée de leur taux d’emploi. Alors que les autres pays européens ont aussi été concernés par le changement de politiques, il est légitime de s’interroger sur les raisons de leur impact modéré en France.Cette thèse s’organise autour de deux parties complémentaires. La première partie fait état du constat de la faiblesse du taux d’emploi des séniors, en France comparativement à ses voisins européens (chapitre un). Cette faiblesse se traduit par une ségrégation professionnelle augmentant avec l’âge qui aboutit à une difficulté d’orientation des hommes âgés, dans certains secteurs et certaines professions au sein de ces secteurs. D’autres pistes de réflexion sur les raisons supposées de cette faiblesse des taux d’emploi des séniors sont également envisagées dans une revue de littérature (chapitre deux). Ces raisons proviennent de plusieurs champs : du champ structurel et des caractéristiques de l’offre et de la demande de travail, ce qui illustre la complexité de la problématique pour les pouvoirs publics. La deuxième partie s’attache à mesurer un facteur de sous-emploi des séniors persistant alors même qu’on neutralise toutes les raisons objectives pour lesquelles les préférences des recruteurs, à l’embauche, se portent moins sur les séniors : la discrimination à l’embauche liée à l’âge (et au sexe pour quelques cas particuliers). Deux types de méthodes et de données sont utilisés pour mesurer la partie résiduelle des écarts de probabilité d’être en emploi ou d’accès à l’emploi (dont la discrimination est un des composants) : les méthodes de décomposition sur des données d’enquête, donnant une mesure qualifiée d’objective (chapitre trois) avec une extension analysant le lien entre cette partie résiduelle et la conjoncture économique et la méthodologie des tests de correspondance, ou testing, sur des données expérimentales collectées sur une sélection de professions en tension (chapitre quatre). La première méthode démontre une partie résiduelle de l’écart de probabilité importante, laissant présager des risques élevés de discrimination liée à l’âge et au genre. La comparaison des taux d’accès à l’emploi de la deuxième méthode conduite sur près de 6 000 candidatures illustrent ces risques selon lesquels les séniors ont moins de chances d’accéder à un entretien d’embauche comparativement aux plus jeunes à caractéristiques semblables. Nous verrons les différentes hypothèses explicatives du sous-emploi des séniors, documentées par la littérature, comme la distance courte à la retraite, l’obsolescence des compétences en situation de chocs technologiques, les normes sociales de sexe (par la reconversion professionnelle) et d’âge (par les préférences exogènes des recruteurs).L’un des fils directeurs de la thèse est de distinguer la situation des hommes et des femmes séniors en matière d’emploi. On observe des différences manifestes sur l’ensemble de cette thèse avec une situation des hommes plus problématique que celle de leurs homologues féminines en termes d’écart de taux d’emploi, de ségrégation professionnelle et de discrimination à l’embauche.

    Vincent Lignon, Transitions familiales, professionnelles et investissements éducatifs : une analyse par microsimulation dynamique, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Pierre Courtioux, membres du jury : Didier Blanchet (Rapp.), Bernard Gazier et Dominique Meurs  

    Cette thèse propose une analyse de l'investissement éducatif au niveau individuel. Elle développe une perspective dynamique qui cherche à analyser les liens entre éducation et trajectoires sur le long terme. Pour ce faire, nous utilisons un modèle de microsimulation dynamique. La première partie de la thèse porte sur l'éducation initiale. Elle cherche à évaluer l'impact de la diversité des trajectoires sur l'hétérogénéité des gains monétaires associés à différents niveaux de diplôme. Nous y montrons tout d'abord que certains diplômés, en raison des trajectoires défavorables qu'ils connaissent sur le marché du travail, ont une probabilité non négligeable de ne pas valoriser financièrement leurs études. L'analyse des gains liés à l'éducation initiale est ensuite élargie aux comportements conjugaux des individus. En particulier, nous montrons que la prise en compte des revenus salariaux des conjoints réduit les inégalités entre les diplômés, et ce, malgré l'existence de phénomènes d'homogamie éducative. La seconde partie de la thèse est consacrée à la « formation continue » (FC) ou « postscolaire ». En tenant compte des facteurs familiaux et professionnels qui peuvent jouer sur l'accès à la FC, cette partie a pour objectif de mesurer le niveau des dépenses dont bénéficient les individus pour se former une fois leurs études initiales terminées. Les résultats mettent en lumière une forte hétérogénéité de ces dépenses et le rôle divergent des différents dispositifs de formation. Ils montrent également que les montants investis dans la formation postscolaire des individus demeurent faibles au regard de ceux engagés pour la formation initiale.

  • Florian Guibelin, Revenu universel : une analyse théorique dans un cadre économique, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille sous la direction de Alain Trannoy, membres du jury : Laurence Jacquet (Rapp.), Alice Fabre  

    Cette thèse est composée de trois chapitres traitant du revenu universel d’un point de vue théorique. On peut noter de profondes différences entre les propositions de Milton Friedman, Philippe Van Parijs et André Gorz. Le premier chapitre détaille les effets sur le marché du travail d’un changement de système de protection sociale en passant d’une allocation chômage à un revenu universel. Il montre qu’un revenu de base à la Friedman augmente le temps de travail et la probabilité de trouver un emploi. Le revenu net des travailleurs les moins qualifiés diminue et celui des plus qualifiés augmente. Un revenu universel à la Gorz produit les effets opposés. En ce qui concerne les propositions de Van Parijs, l’analyse dépend de l’allocation chômage perçue. Le second chapitre présente le système d’imposition optimal d’un gouvernement instaurant un revenu universel. Les préférences de ce gouvernement peuvent être de trois sortes : utilitaristes, rawlsiennes ou hostiles aux inégalités. Dans les trois cas, le système optimal est décrit par trois équations. La première définit le montant du revenu de base, la seconde le montant de la taxe et la troisième le taux marginal. Peu importe les préférences du gouvernement, au salaire le plus bas taux marginal et taux moyen sont nuls. Pour les autres niveaux de salaires, ces préférences modifient la structure du système optimal. Le troisième chapitre s’intéresse aux décisions liées à l’éducation. Avec un revenu universel, la qualité des études, et donc les qualifications, augmente. De plus, l’investissement des parents augmente pour les étudiants les mieux dotés, mais diminuent pour ceux les moins bien dotés.

    Sébastien Bock, Transatlantic employment performances and job polarization, thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Jean-Olivier Hairault et François Langot, membres du jury : Thepthida Sopraseuth (Rapp.), Bruno Decreuse (Rapp.)  

    Cette thèse explore les implications du progrès technique et de la fiscalité du travail sur les performances de l'emploi en France et aux États-Unis au cours des quatre dernières décennies. Le chapitre 1 évalue dans quelle mesure les différences de structures sociodémographiques et professionnelles entre pays expliquent le déficit d'emploi français. Ce déficit ne reflète pas seulement un marché du travail déficient, mais aussi une réallocation du travail qui affecte les perspectives d'emploi et les décisions de participation de groupes sociodémographiques spécifiques. Le chapitre 2 étudie les déterminants des performances d'emploi non qualifié en France entre 1982 et 2008. Le progrès technique et les politiques de taxation du travail sont essentiels pour appréhender la détérioration de l'emploi non qualifié. La réallocation de la main-d'œuvre non qualifiée des emplois de routiniers vers les emplois manuels induite par le progrès technique est en partie entravée par la présence du secteur non marchand. La fiscalité du travail interagit avec le progrès technique en modifiant la valeur des emplois non qualifiés par rapport au travail non marchand. Le chapitre 3 étudie les implications des chocs technologiques routiniers sur les fluctuations économiques entre 1989 et 2017 aux États-Unis. Il évalue leur impact en estimant un modèle VAR structurel. Les chocs technologiques biaises en défaveur des tâches routinières expliquent les effets récessifs des chocs technologiques sur les heures travaillées. Ces chocs apparaissent quantitativement pertinents et génèrent des fluctuations reconnaissables du cycle économique.