Luigi-Alberto Sanchi

Chargé de recherche HDR
Politique, pouvoir, organisation.
Centre National de la Recherche Scientifique

Institut d'Histoire du Droit Jean Gaudemet
ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Lorenzo Citraro, La réception de Platon dans la Renaissance française (1411-1561), thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Christine Bénévent  

    Matériellement absents depuis la fin de l'Antiquité, les dialogues de Platon font leur réapparition en Occident dans l'Italie du XVe siècle. Ce travail étudie la diffusion de ces textes sur le sol français au XVe et XVIe siècles en s'appuyant systématiquement sur la documentation de l'époque (manuscrits, éditions, notes de cours).

  • Shingo Akimoto, La naissance de la science politique moderne dans la Methodus de Jean Bodin : l'héritage de Budé et de Connan, du droit à la politique, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Marie-Dominique Couzinet et Diego Quaglioni présidée par Anne Rousselet-Pimont, membres du jury : Xavier Prévost (Rapp.), Italo Birocchi    

    L’objectif de notre recherche est de préciser comment la conception novatrice de la science politique développée par Jean Bodin (1529/30-1596) dans sa Methodus ad facilem historiarum cognitionem(1566 ; 1572) s’inscrit dans le cadre d’un programme humaniste de restauration juridique de la «science civile». Pour cela, nous dégageons une ligne de réflexions sur cette «science» dans les œuvres de deux de ses prédécesseurs, Guillaume Budé et François Connan, qui la développent, à l’adresse des gens de justice, en élaborant un dispositif théorique, la «méthode», destiné à unifier la théorie juridique avec la connaissance pratique. Ces réflexions les amènent à ériger un nouveau paradigme du jusnaturalisme et à rétablir le droit tout entier sur la base de la droite raison, voire sur la base de la communauté de droit dominée par la seule raison: la civitas universa. Nous montrons que lorsque cette communauté est identifiée à la société mondiale de son temps, censée être régie par le ius gentiumqui incarne la raison, Bodin confère à la «science civile» un caractère politique. Le paradigme du jusnaturalisme le conduit à envisager le passage d’un état sauvage à la société humaine juridique (la communauté de droit), mais c’est la fameuse théorie de la souveraineté (summum imperium) qui permet aux magistrats des parlements d’opérer ce passage, en définissant leur pouvoir coercitif. Nous avançons que la science politique se concrétise dans la «méthode» de lecture de l’histoire et qu’elle détermine, au-delà des limites du droit, le rôle du gouvernement de la «République» comme ce qui réalise la société politique, c’est-à-dire la civitas universa régie par le ius gentium.