Bernard Bruneteau

Professeur
Science politique.
Faculté de Droit et de Science politique

Institut du Droit Public et de la Science Politique
  • THESE

    Le gaullisme et les agriculteurs : les acteurs et leurs discours face à la modernité (1958-1974), soutenue en 1991 à Paris 1 sous la direction de Philippe Braud 

  • Bernard Bruneteau, L'anti-totalitarisme: penser l'âge totalitaire, le Cavalier bleu éditions et Cyberlibris, 2024, 235 p.  

    Désignant à l'origine le pouvoir " total " du parti de Mussolini, le qualificatif de totalitarisme s'élargit en concept avec la comparaison fascisme/bolchevisme puis nazisme. Mais c'est au cours de la guerre froide que l'analyse en termes de totalitarisme s'impose dans un contexte où le containment oppose communisme totalitaire et " monde libre ". Après la chute du mur de Berlin et la victoire de la démocratie libérale perçue comme une " fin de l'histoire ", on aurait pu croire que le concept allait perdre de sa pertinence. C'était sans compter sur l'apparition de l'islamisme politique volontiers qualifié de " troisième totalitarisme ". Ainsi le totalitarisme reste-t-il au coeur de notre univers mental à l'heure où se développe également un totalitarisme high tech en Chine. Les vingt figures de l'antitotalitarisme intellectuel réunies ici par Bernard Bruneteau interrogent et interprètent ce phénomène partie intégrante du XXe et du XXIe siècle.

    Bernard Bruneteau, François Hourmant (dir.), Le vestiaire des totalitarismes, CNRS éditions, 2022, 285 p.  

    Camicera nera des fascistes italiens ou chemises brunes des nazis, veste Mao ou béret étoilé du Che, foulard rouge des Komsomols en URSS ou bleu des Pionniers en RDA, krâma cambodgien : tous ces vêtements sont emblématiques des totalitarismes du XXe siècle. Symboles politiques, ils ont convoqué des imaginaires et véhiculé des idéologies.L'attention souvent scrupuleuse portée par les différents régimes – fascistes ou communistes – à la codification et à l'uniformisation des apparences invite à explorer toutes les facettes de ce langage du pouvoir. Témoin et instrument d'une volonté prométhéenne d'emprise et de contrôle, signe d'appartenance et de solidarité mais aussi de hiérarchie et de soumission, d'assujettissement et d'exclusion, le vestiaire a permis d'encadrer toutes les sphères de la vie sociale, d'exalter les valeurs et idéaux politiques, de donner à voir une communauté unie derrière son chef. Comment les populations ont-elles vécu l'obligation de porter telle ou telle pièce d'étoffe ? Quels furent les effets réels du port de ces vêtements ? Autant de questions permettant de comprendre davantage les processus d'embrigadement et d'oppression des populations, ainsi que leurs limites.

    Bernard Bruneteau, Un siècle de génocides: Des Hereros au Darfour (1904-2004), Armand Colin et Cairn, 2022, Hors collection, 349 p.    

    La 4e de couverture indique : "Le XXe siècle restera celui de l'épouvante. Il a commencé avec l'éradication des Hereros en 1904 et s'est terminé avec les massacres du Darfour en 2004. Entre ces deux moments, le monde aura été le témoin des grands massacres de l'ère stalinienne, de l'immense tragédie de la Shoah, de la disparition d'une partie du peuple cambodgien. Cet essai met en perspective les entreprises exterminatrices les plus marquantes du XXe siècle. Leur histoire montre que le crime de génocide se fonde sur le ciblage stigmatisant d'un groupe à partir de la définition aussi arbitraire que délirante qu'en donne le perpétrateur. Aussi l'auteur s'attache-t-il en permanence à répondre à deux questions : qu'est-ce qui détermine l'intention ultime du génocide? qu'est-ce qui autorise le génocide à se présenter comme une "solution"?

    Bernard Bruneteau, Le bonheur totalitaire: la Russie stalinienne et l'Allemagne hitlérienne en miroir, les Éditions du Cerf, 2022, 385 p.  

    Les totalitarismes, dont Hannah Arendt a dévoilé la logique de terreur, auraient-ils inventé une forme de bonheur ? L'audace de cet ouvrage est d'oser cette question. Qu'ils aient été combinés au mécanisme de l'illusion et nourris par une propagande promettant un avenir radieux ne suffit pas à expliquer la fascination, l'enthousiasme et l'obéissance qu'ont suscités les régimes hitlérien et stalinien. Quel est en effet le plus grand paradoxe que présentent la terreur nazie ou communiste ? Que prévaut en parallèle un modèle social de promotion scolaire ou professionnelle. Qu'abondent les mécanismes de reconnaissance et de gratification. Que se déploie la protection d'un État-parti "providentiel". Que s'éprouve au quotidien la joie d'une communauté nouvelle. Autrement dit que la terreur promet le bonheur, celui du Volk ou du Prolétariat. Bénéficiant de la crise des années 1930, les totalitarismes ont réalisé certaines des promesses non tenues de la démocratie libérale, même si le "bonheur totalitaire" profite d'abord aux inclus de ces systèmes qui vouaient conjointement à l'enfer tous les exclus de la race ou de la classe élue. Un essai brillant qui vient bousculer beaucoup d'idées reçues. Historien des idées, professeur émérite de science politique à l'université de Rennes-I, Bernard Bruneteau est l'auteur de divers ouvrages remarqués sur les totalitarismes dont il est un spécialiste reconnu.

    Bernard Bruneteau, Gwendal Châton, Philippe Portier (dir.), L'aventure démocratique. Cheminements en compagnie de Jean Baudouin: cheminements en compagnie de Jean Baudouin, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022, 319 p.  

    La 4e de couverture de l'édition imprimée indique : « Ce livre est un hommage à Jean Baudouin, professeur émérite de science politique qui achève sa carrière après quatre décennies d'enseignement et de recherche à l'université Rennes 1. Après une introduction qui présente son itinéraire et son apport à la science politique française, ses collègues, amis et élèves abordent les grands domaines et les principales thématiques qui ont occupé sa pensée. Les contributions de ce volume s'organisent autour de trois parties. La première, qui porte sur les radicalités politiques, explore principalement le phénomène communiste, envisagé dans ses dimensions nationale et mondiale, tout en offrant également de nouvelles perspectives sur les évolutions récentes de l'extrême gauche et l'engagement frontiste. La deuxième partie, centrée sur la question de la démocratie libérale, associe l'étude d'auteurs classiques à un questionnement conceptuel qui vient éclairer l'actualité la plus brûlante concernant la démocratie, la place du religieux ou encore la situation de l'Union européenne. La troisième parie vient enfin contribuer à l'étude de l'engagement des intellectuels en politique, en attirant l'attention sur des figures aussi différentes que Charles Fourier, Louis Aragon, Francis Delaisi, Emmanuel Mounier, Michel Foucault ou les intellectuels maoïstes. L'ensemble se clôt sur la reprise d'un article important de Jean Baudouin, datant de 1997 et devenu aujourd'hui introuvable, précisant la conception du politique défendue par ce professeur au positionnement singulier. Cet ouvrage entend ainsi offrir au lecteur une vue panoramique sur un courant dynamique de la science politique française - la théorie politique - dont il a été l'un des principaux animateurs et dont il reste l'un des plus éminents représentants. »

    Bernard Bruneteau, Yves Santamaria, Extrémismes européens et mondes arabo-musulmans: rapprochements stratégiques et convergences idéologiques, SPM, 2021, Enjeux internationaux, 363 p.  

    Depuis 1979, la visibilité internationale de l'islam a conduit à incorporer cet acteur jusqu'ici négligé à un imaginaire politique occidental structuré de longue date. Soit pour l'assimiler à des forces honnies, vaincues et condamnées par l'Histoire, soit afin de délégitimer des adversaires recherchant des accommodements toxiques avec une religion politique conquérante. Les textes réunis dans cet ouvrage sont issus d'un colloque organisé à Grenoble en 2011 par le Centre de recherches et d'histoire de l'Italie et des pays alpins (Grenoble-II) et l'Institut d'études politiques de Grenoble. Il entendait apporter quelque profondeur de champ dans un débat trop souvent marqué par le déni ou, pour reprendre un terme démonétisé, l'amalgame. Ces textes écrits il y a une décennie n'ont pas été retouchés.

    Bernard Bruneteau, Kevin Alleno (dir.), Philippe Séguin, un intellectuel en politique ?, Presses Universitaires de Nancy et Éditions Universitaires de Lorraine, 2021, 218 p.  

    « Philippe Séguin, un intellectuel en politique? » Ce titre vise à interpeller, sinon à provoquer. En effet, à l'heure où les personnalités politiques se rendent sur le plateau de Cyril Hanounah, que certains se prennent en photo sur les réseaux sociaux en train de chasser le pokémon, qu’un ancien ministre de l’Intérieur est surnommé « le kéké de la République », le terme « intellectuel » paraît rendre compte d’un contraste, qui prend parfois la forme d’un fossé, entre la vision intellectualisante de la politique selon Philippe Séguin et la manière dont elle se conduit généralement. Mais la dimension intellectuelle nous permet surtout de nous intéresser aux idées, à la pensée, de Philippe Séguin. Alors que de nombreux observateurs expliquent son échec politique par son caractère et ses failles humaines, l’étude de ses idées, placées dans le contexte idéologique de son époque, éclaire davantage sa trajectoire politique avortée. Cet ouvrage collectif livre une étude pluridisciplinaire sur une personnalité dont les réflexions sur la République, le Gaullisme, la Démocratie, les Affaires sociales, l’Europe dévoilent un homme aux convictions fortes qui n’échappe pourtant pas aux paradoxes ni à certaines ambiguïtés.

    Bernard Bruneteau, L'âge totalitaire: idées reçues sur le totalitarisme, Cairn et Le Cavalier bleu, 2020, Idées reçues 

    Bernard Bruneteau, Génocides: usages et mésusages d'un concept, CNRS éditions, 2019, 221 p. 

    Bernard Bruneteau, Combattre l'Europe: de Lénine à Marine Le Pen, CNRS Éditions, 2018, 303 p.  

    Brexit, progrès des partis eurosceptiques et europhobes, désaccords sur la politique migratoire, discrédit des politiques communautaires européennes d'austérité... L'UE en crise érode l'attrait pour le projet européen en semblant donner raison à ceux qui l'accablent de tous les maux. En un essai exigeant et incisif, Bernard Bruneteau montre que cette hostilité s'inscrit dans le temps long. L'europhobie recouvre plus d'un siècle d'histoire, de Lénine à Marine Le Pen, de l'internationalisme communiste au néo-populisme identitaire. Au nom de la lutte des classes et en haine du Capital, L'internationale fut violemment opposée aux projets de fédéralisme européen qui s'épanouirent dans l'entre-deux-guerres. À la même époque sur un autre versant, l'exacerbation des nationalismes vint malmener le rêve d'une Europe supranationale porté par une poignée de penseurs libéraux. Les avatars de ces deux matrices continuent d'inspirer les discours d'opposition à l'UE. Et tendent de plus en plus à mêler leurs voix.

    Bernard Bruneteau, L'âge totalitaire: idées reçues sur le totalitarisme, 2e éd., Le Cavalier bleu et Cyberlibris, 2017, 180 p.  

    Parfois présenté comme inhérent à la nature humaine, le totalitarisme est encore assimilé à sa représentation orwellienne : contrôle absolu, terreur, mensonge d'État, Homme nouveau... La notion a en outre longtemps pâti du mythe communiste comme de la diabolisation du fascisme. Pour une part notable de l'intelligentsia, la mémoire du totalitarisme reste donc sélective, donnant ainsi lieu à de nombreuses querelles d'inter­prétations... Ce qui relèvera de l'idée reçue pour les uns, sera vérité pour les autres. Toutefois, que le totalitarisme soit singulier ou pluriel, Bernard Bruneteau nous montre ici l'importance de la comparaison historique pour appréhender au plus juste cet âge totalitaire qui marqua profondément le XXe siècle et continue, en ce début de XXIe siècle, d'apposer son empreinte avec le totalitarisme islamiste. Bernard Bruneteau est professeur de science politique à l'université Rennes I. Ses travaux portent sur l'histoire des idées et des théories politiques, ainsi que sur les relations internationales du XXe siècle

    Bernard Bruneteau, Les "collabos" de l'Europe nouvelle, CNRS Éditions, 2016, Biblis, 468 p. 

    Bernard Bruneteau, Histoire de l'idée européenne au second XX, Armand Colin et Cyberlibris, 2016  

    Succédant à un premier ouvrage consacré aux plans et projets européens formulés au premier XXe siècle, cet ouvrage restitue la teneur des principaux débats qui ont accompagné cinq décennies de construction européenne. À travers 165 textes présentés et remis en contexte, il montre comment l'« Europe » s'est progressivement inscrite au cœur de notre espace public contemporain. À partir de la déclaration Schuman et du lancement de l'intégration économique et institutionnelle de l'Europe, l'idée européenne se transforme en effet. S'inscrivant désormais dans la réalité issue des traités (CECA, CEE, Acte unique, Maastricht, Amsterdam...), elle perd son caractère de mythe mobilisateur, hormis dans quelques cercles fédéralistes. Inversement, l'idée européenne s'impose dans des milieux plus diversifiés (économiques, politiques, sociaux) soucieux de l'acclimater à leurs intérêts (Europe du libre-échange, Europe organisée). Par ailleurs, le déroulement même de la construction européenne permet la cristallisation de débats où s'expriment les différentes formes d'européisme et d'euroscepticisme. Enfin, l'Europe émergente s'inscrivant dans les relations internationales, l'idée européenne est affectée par les divergences de vue en matière de rapport de la Communauté au monde (Europe atlantique, Europe européenne, Eurafrique). Bernard BRUNETEAU est professeur d'histoire contemporaine à l'université Pierre Mendès France-Grenoble II. Ses travaux portent sur l'histoire des idées et les questions de politique internationale du XXe siècle. Il a publié de nombreux articles et ouvrages, notamment : Histoire de l'unification européenne (Armand Colin, 1996), Les Totalitarismes (Armand Colin, 1999), L' «Europe nouvelle de Hitler» (Le Rocher, 2003), Le siècle des génocides (Armand Colin, 2004), Histoire de l'idée européenne au premier XXe siècle (Armand Colin, 2006)

    Bernard Bruneteau, Jean Baudouin (dir.), Le totalitarisme, Presses universitaires de Rennes, 2014, Essais, 212 p.  

    Forgé dans les années 1920, le concept de "totalitarisme" fait partie intégrante de l'histoire du XXe siècle et, à ce titre, ne saurait être exclu de son interprétation. Soumis à un usage social multiforme, au coeur des débats nourrissant anti-fascisme, anti-totalitarisme et anti-communisme, il est un concept "politique" devenant en lui-même un conflit. Destiné parallèlement à un usage savant transdisciplinaire où se côtoient philosophes, politistes, historiens et juristes, il en a hérité des significations parfois différentes. En raison de ces usages croisés et superposés, le concept a été jugé polémique (il l'obligerait à penser dans le cadre de la démocratie libérale), impuissant (à rendre compte de la réalité complexe et évolutive des régimes considérés comme "totalitaires"), voire banalisant (en estompant notamment la singularité du génocide perpétré par te nazisme). Les moments furent donc nombreux où il fut en passe d'être effacé de la critique publique et du lexique des sciences sociales. "Concept-symbole" de certaines conjonctures (guerre froide, intégration européenne, "fin de l'histoire" libérale...), son utilisation serait problématique dans te champ académique. Comment expliquer alors sa capacité de résistance au-delà des circonstances qui l'auraient fait prospérer ? Le fait qu'un concept ait été politiquement instrumentalisé devrait-il conduire à son excommunication scientifique ? Ne doit-on pas plutôt convenir que le concept de totalitarisme, si chargé soit-il, reste opératoire sous certaines conditions d'utilisation ? S'il est peu probable que le terme soit retiré du débat en dépit des plus rudes assauts, il est toujours utile de rappeler sa double nature : une représentation destinée à rendre le réel plus Intelligible ; des formes historiques où le concept compose avec la réalité. Penser le et les totalitarismes. C'est au regard de cette nécessaire double approche qu'un colloque organisé en mars 2012 à l'université Rennes 1 a eu l'ambition de mobiliser des représentants de plusieurs disciplines. L'ouvrage présent qui en est issu rend compte du regard qu'elles posent sur le "totalitarisme" tant en ce qui concerne ses usages, son contenu, ses limites et les enjeux qu'il suscite toujours.

    Bernard Bruneteau, Les totalitarismes, 2e éd., Numilog, A. Colin, Cairn et Armand Colin, 2014, Collection U ( Histoire contemporaine ), 240 p.    

    Forgé et développé dès l'entre-deux-guerres, le concept de totalitarisme a servi à qualifier les régimes politiques inédits qui, en Russie, en Italie puis en Allemagne, ont allié système de parti unique, idéologie globalisante et terreur. Utilisé de façon polémique au temps de la guerre froide, il reste toujours controversé pour certains historiens qui critiquent son caractère réducteur et par trop descriptif. Il apparaît pourtant difficile à remplacer comme instrument d'intelligibilité du tragique XXe siècle. Établissant la généalogie du concept, l'ouvrage montre le poids des circonstances dans son élaboration progressive et précise les perspectives méthodologiques de son utilisation. Il étudie ensuite les conditions de possibilité historique du phénomène totalitaire en passant en revue ses ressorts intellectuels, sociaux et politiques. Il décrit enfin des totalitarismes réels à partir des pratiques, tout à la fois différenciées et convergentes, de l'Italie fasciste, de l'Allemagne nazie et de l'URSS stalinienne. Cette édition revue et augmentée d'un ouvrage devenu un « classique » sur le sujet rend compte des débats historiographiques les plus vifs et les plus récents

    Bernard Bruneteau, Les totalitarismes, 2e éd., Armand Colin, 2014, Collection U ( Histoire contemporaine ), 317 p.  

    Forgé et développé dès l'entre-deux-guerres, le concept de totalitarisme a servi à qualifier les régimes politiques inédits qui, en Russie, en Italie puis en Allemagne, ont allié système de parti unique, idéologie globalisante et terreur. Utilisé de façon polémique au temps de la guerre froide, il reste toujours controversé pour certains historiens qui critiquent son caractère réducteur et par trop descriptif. Il apparaît pourtant difficile à remplacer comme instrument d'intelligibilité du tragique XXe siècle. Établissant la généalogie du concept, l'ouvrage montre le poids des circonstances dans son élaboration progressive et précise les perspectives méthodologiques de son utilisation. Il étudie ensuite les conditions de possibilité historique du phénomène totalitaire en passant en revue ses ressorts intellectuels, sociaux et politiques. Il décrit enfin des totalitarismes réels à partir des pratiques, tout à la fois différenciées et convergentes, de l'Italie fasciste, de l'Allemagne nazie et de l'URSS stalinienne. Cette édition revue et augmentée d'un ouvrage devenu un « classique » sur le sujet rend compte des débats historiographiques les plus vifs et les plus récents.

    Bernard Bruneteau, L'âge totalitaire: idées reçues sur le totalitarisme, le Cavalier bleu, 2011, Idées reçues, 180 p. 

    Bernard Bruneteau (dir.), Le totalitarisme, les Éd. du Cerf, 2010, Cerf politique, démocratie ou totalitarisme, 491 p. 

    Bernard Bruneteau, Le siècle des génocides: violences, massacres et processus génocidaires de l'Arménie au Rwanda, A. Colin et Numilog, 2009, L'histoire au présent 

    Bernard Bruneteau, Histoire de l'idée européenne au premier XXe siècle à travers les textes, A. Colin, 2009 

    Bernard Bruneteau, Histoire de l'idée européenne au second XXe siècle à travers les textes, Armand Colin, 2008, Collection U ( Histoire contemporaine ), 303 p.    

    "Succédant à un premier ouvrage consacré aux plans et projets européens formulés au premier XXe siècle, cet ouvrage restitue la teneur des principaux débats qui ont accompagné cinq décennies de construction européenne. À travers 165 textes présentés et remis en contexte, il montre comment l’« Europe » s’est progressivement inscrite au cœur de notre espace public contemporain. À partir de la déclaration Schuman et du lancement de l’intégration économique et institutionnelle de l’Europe, l’idée européenne se transforme en effet. S’inscrivant désormais dans la réalité issue des traités (CECA, CEE, Acte unique, Maastricht, Amsterdam…), elle perd son caractère de mythe mobilisateur, hormis dans quelques cercles fédéralistes. Inversement, l’idée européenne s’impose dans des milieux plus diversifiés (économiques, politiques, sociaux) soucieux de l’acclimater à leurs intérêts (Europe du libre-échange, Europe organisée). Par ailleurs, le déroulement même de la construction européenne permet la cristallisation de débats où s’expriment les différentes formes d’européisme et d’euroscepticisme. Enfin, l’Europe émergente s’inscrivant dans les relations internationales, l’idée européenne est affectée par les divergences de vue en matière de rapport de la Communauté au monde (Europe atlantique, Europe européenne, Eurafrique)."

    Bernard Bruneteau, Youssef Cassis (dir.), L'Europe communautaire au défi de la hiérarchie: [colloque, septembre 2004, Grenoble, PIE-P. Lang, 2007, Euroclio ( Études et documents ), 243 p. 

    Bernard Bruneteau, Histoire de l'idée européenne au premier XXe siècle à travers les textes, Armand Colin, 2006, Collection U ( Histoire contemporaine ), 283 p. 

    Bernard Bruneteau, Le siècle des génocides: violences, massacres et processus génocidaires de l'Arménie au Rwanda, Armand Colin, 2004, L'histoire au présent, 253 p.   

    Bernard Bruneteau, "L'Europe nouvelle de Hitler": une illusion des intellectuels de la France de Vichy, Editions du Rocher, 2003, Démocratie ou totalitarisme, 435 p. 

    Bernard Bruneteau, Une illusion européiste: les représentations de l'Europe chez les intellectuels de la France de Vichy,, 2001, 348 p. 

    Bernard Bruneteau, Histoire de l'unification européenne, Armand Colin, 1996, Prépas ( Histoire ), 235 p.   

    Bernard Bruneteau, Les paysans dans l'Etat: le gaullisme et le syndicalisme agricole sous la Ve République, Ed. l'Harmattan, 1994, Alternatives rurales, 282 p.   

    Bernard Bruneteau, Les néo-gaullistes, s.n, 1986 

  • Bernard Bruneteau, François Hourmant, « "Grammaire, esthétique et circulation idéologiques" », Le vestiaire des totalitarismes, Cnrs Editions, 2022 

  • Bernard Bruneteau, « Les vicissitudes scolaires d’une notion controversée : le(s) totalitarisme(s) », Association Paul Langevin, 2014  

    Quelles(s) définition(s) donneriez-vous du (des) totalitarisme(s) ? Dans quelle mesure cette notion vous paraît-elle opératoire ? On peut privilégier quatre types d’approche pour identifier et définir ce phénomène, ces approches pouvant se combiner. Tout d’abord, une approche politico-institutionnelle met en valeur un certain nombre de traits corrélés (leader, parti unique, idéologie globalisante, monopole de la communication, direction de l’économie, appareil terroriste), ce qui aboutit à un...

    Bernard Bruneteau, « Le mythe de Grenoble des années 1960 et 1970 un usage politique de la modernité », Centre National du Livre, Paris : Presses de Sciences Po et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1998, pp. 111-126    

    The "Grenoble Myth" in the 1960s. A Political Use of Modernity, Bernard Bruneteau. In the 1960s, the city of Grenoble was set up as the symbol of modernity. A model of expansion, it was also the symbol of municipal management based on the control of urban development, citizen participation and the centrality of the new middle classes. Through its success, Grenoble became a myth that structured French political life and was able to nourish the Mendesian as well as the Gaullist Systems of reference.

    Bernard Bruneteau, « De la violence paysanne à l'organisation agricole. Les manifestations de juin 1961 en pays bigouden », Presses Universitaires de Rennes, Rennes : Université de Haute-Bretagne et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1993, pp. 217-232    

    Pour s'être imposés à l'actualité un jour de juin 1961, les paysans bigoudens « brûleurs d'urnes » donnent à l'historien du très contemporain une preuve supplémentaire de l'intérêt de l'événement dans la mise en évidence des lignes de force d'une société. Intimement lié à un contexte politique (l'abaissement du pouvoir parlementaire), économique (les désillusions de la seconde révolution agricole) et social (la mutation du syndicalisme agricole), le comportement des agriculteurs bigoudens révèle en effet les tensions contradictoires qui affectent, au début de la Cinquième république, les modes d'insertion de la paysannerie dans la société globale. Cette action collective est, tout d'abord, représentative de la double mise en scène d'un groupe d'intérêt : la stratégie inédite des acteurs locaux à l'égard du pouvoir et le discours des organisations politiques et professionnelles sur la place et la fonction des « forces vives » dans le nouveau système institutionnel. Elle précise, en second lieu, l'ambivalence profonde de la violence paysanne des années 1960 qui met au service d'une stratégie globale de négociation avec le pouvoir d'État, les ressources de la vieille logique d'affrontement corporatiste. L '« émotion » paysanne de Pont-Labbé ne manque donc pas d'éprouver la validité du paradigme « néo »-corporatiste.

    Bernard Bruneteau, « La participation paysanne : un héritage gaulliste », Association française de science politique, Paris : Fondation nationale des sciences politiques (France), Paris : Association française de science politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1992, pp. 964-980    

    Dans l'histoire des relations entre l'Etat et les agriculteurs, les alliances entre une couche agricole spécifique et une force politique ont toujours dépassé le simple souci d'organisation économique ou le clientélisme électoral et ont révélé des choix de société. L'alliance du gaullisme et des agriculteurs techniciens des années 1960, décidée sous Michel Debré et Edgard Pisani, reconduite et approfondie par Georges Pompidou et Jacques Chirac, n'échappe pas à ce schéma. Elle s'enracine, d'abord, dans un contexte économique, social et politique (l'« expansion », l'économie concertée, les résistances notabiliaires) qui, entre 1962 et 1968, rapproche les protagonistes. Elle s'illustre, ensuite, dans les composantes de l'image que, conformément à son identité modernisatrice-conservatrice, le gaullisme veut offrir des jeunes agriculteurs. Elle se concrétise, enfin, dans les fonctions stratégique, politique et idéologique que ces agriculteurs assument dans l'univers gaulliste, particuliè­rement lors du référendum de 1969. Illustration du changement tolérable pour le gaullisme tout autant que support pour son ambition de dépolitisation du social, la « participation » paysanne a nourri, au-delà du contexte historique de sa naissance, l'identification du RPR au modèle de développement agricole français.

  • Bernard Bruneteau, « L'Europe en récit(s) », le 15 février 2023  

    Avec les Rendez-vous d’Europe 2023, venez découvrir comment les œuvres audiovisuelles et littéraires, les représentations culturelles et le droit participent à l’élaboration des récits européens.

    Bernard Bruneteau, « Le concept de totalitarisme à l’épreuve des sciences sociales », le 16 janvier 2023  

    Organisée par l'IDPSP, Université de Rennes

    Bernard Bruneteau, « Combattre l’Europe, les résistances à l’intégration européenne », le 22 mars 2019  

    Organisée par le LARJ, Université du Littoral-Côte d'Opale

    Bernard Bruneteau, « Insurgées contre la Tyrannie », le 20 mars 2019  

    Colloque dirigé par Marc Crapez avec le soutien de la Fondation de la France libre, de l’Université Versailles St-Quentin et de l’Institut Cervantes

    Bernard Bruneteau, « Philippe Séguin : un intellectuel en politique », le 01 mars 2019  

    Colloque organisé par Bernard Bruneteau et Kevin Alleno

    Bernard Bruneteau, « Le vestiaire du totalitarisme », le 19 octobre 2018  

    Organisé sous la responsabilité de M. François Hourmant, Pr. Science Politique, Univ. Angers, et M. Bernard Bruneteau, Pr. Science politique à l'Univ. Rennes 1

    Bernard Bruneteau, « Les dix ans de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 », le 15 mars 2018 

    Bernard Bruneteau, Jean-Marc Ferry, Martine Buron, Gérard Bossuat, Anne-Sophie Lamblin-Gourdin, « Table ronde Quelle citoyenneté pour quelle Europe ? », L’Europe des citoyens et la citoyenneté européenne. Evolutions, limites et perspectives, Nantes, le 01 janvier 2016 

    Bernard Bruneteau, « Aujourd'hui l'Empire. Héritage et nouveauté », le 07 avril 2015  

    Journée d'études transdisciplinaires organisée par les doctorant de l'association Réseau Pyrallis.

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Kevin Alleno, « La Françafrique » : naissance, usages et réceptions d'un mythe, thèse soutenue en 2021 à Rennes 1, membres du jury : Frédéric Ramel (Rapp.), Daniel Bourmaud (Rapp.), Frédéric Lambert et Sabine Jansen  

    Cette thèse d’histoire sociale des idées politiques analyse la naissance, les usages et les réceptions du concept de « Françafrique ». Forgé par l’ancien président de l’association Survie, François-Xavier Verschave, qui reprenait une formule de F. Houphouët-Boigny, il constitue un instrument puissant du soft power de cette association. Ce concept s’est largement diffusé au sein de la société au point de constituer une grille de lecture des relations franco-africaines pour les médias et de se diffuser largement au sein de la culture populaire. Avec ce succès, on peut même parler de mythe au sens où ce concept apparaît au moment même où émergent de profondes mutations dans les relations franco-africaines. Si bien qu’il existe bien un décalage entre la représentation véhiculée par le concept de « Françafrique » et la réalité de la politique africaine de la France aujourd’hui. Sans que cela ne signifie que ces rapports soient guéris totalement des maux dénoncés par les militants associatifs, journalistes et politiques qui mobilisent ce concept. Cette thèse étudie ainsi dans un premier temps les matériaux historiques à partir desquels a été bâti le concept de « Françafrique » qui reformule, en fait, l’imaginaire colonial. Il s’agit ensuite d’analyser comment le concept de « Françafrique » s’est diffusé au sein du débat public français et est devenu un mythe. Et enfin, dans la dernière partie, nous étudions les conséquences de ce mythe sur la politique africaine de la France. Nous analysons comment le concept de « Françafrique », qui constitue un stigmate fort, a modifié un pan de la politique étrangère de la France.

    Yves Auffret, Relations internationales et cyberespace, théories et acteurs asymétriques : étude pragmatique de la sécurité de l'information par l'analyse de discours, thèse soutenue en 2019 à Rennes 1  

    Partant du phénomène de la prolifération du « cyberespace » et de l’ensemble des termes qui en sont dérivés, cette thèse interroge la prise en considération de la sécurité de l'information et de son influence sur les Relations Internationales. Afin de répondre à cette question, cette recherche croise la combinaison pragmatique conduite par les problèmes avec une analyse de discours mobilisant plusieurs approches méthodologiques, notamment la logométrie et les communautés épistémiques. Parmi ses principaux résultats, cette thèse déconstruit les récits qui entourent le cyberespace de ses origines littéraires à son réemploi dans l’administration. Elle quantifie un accroissement de sa diffusion pour définir un ensemble de préoccupations liées à la sécurité de l’information. Après l’analyse de discours sous l’angle des études critiques de sécurité combinée à l’étude de ses réceptions dans les Théories des Relations Internationales, la thèse propose de comprendre la sécurité de l’information notamment sous l’angle des théories cyberpolitiques de Nazli Choucri et de la théorie de l’acteur-réseau.

    Frédéric Sallée, Sur les chemins de terre brune : voyages et voyageurs dans l'Allemagne nationale-socialiste (1933-1939), thèse soutenue en 2014 à Grenoble, membres du jury : Marie-Anne Matard-Bonucci (Rapp.), Chantal Metzger (Rapp.), François Hourmant    

    Dans la lignée des travaux de l'historien allemand Peter Reichel sur la notion de fascination totalitaire et du mouvement historique initié en France par Fred Kupferman, François Hourmant ou encore Sophie Cœuré autour du voyage des intellectuels en Union soviétique dans les années 1930, cette thèse a pour objectif de dénouer les rouages du voyage en terre nazie, de l'accession d'Adolf Hitler à la chancellerie jusqu'à la déclaration du second conflit mondial. Thématique délaissée par l'historiographie du national-socialisme préférant voir dans le voyage une évidence anecdotique relevant des nécessités diplomatiques, elle s'impose cependant à l'historien devant la masse d'archives léguées. Engluée et limitée jusque-là dans la représentation classique d'un Brasillach devant la « cathédrale de lumière » de Nuremberg ou du sort des délégations étrangères aux Jeux olympiques de Berlin 1936, la pratique du voyage ne peut se résumer à une vision archétypale voulant que seul le « fasciste en formation » ne parcoure un IIIème Reich réduit à quelques points névralgiques. A partir de sources issues du Ministère des Affaires étrangères, de périodiques, de récits de voyages et d'ouvrages rétrospectifs (mémoires, correspondances, écrits privés), ce travail s'articule autour de trois axes allant de l'intérêt de l'étude du déplacement dans la compréhension d'un phénomène totalitaire, aux temps du voyage (accueil, séjour sur place, réception du voyage) tout en analysant le rôle du voyage et son degré d'implication dans la formation d'une bienveillance personnelle ou d'un rejet du totalitarisme. Un des intérêts fondamentaux de l'étude du voyage en Allemagne hitlérienne réside dans les motivations préalables conduisant au déplacement. Le voyage est avant tout objet d'histoire vécu et perçu par ceux qui l'entreprennent. Cette conscience du « moment d'histoire » entrepris amène à étudier les motivations structurelles du voyage (intérêt pour la modernité politique, déconstruction de son propre modèle national, naissance d'une diplomatie parallèle) comme existentielles (inspiration morale, dépassement de la frontière de la germanité), tout en mettant en avant l'étonnante diversité des voyageurs (origine géographique, culturelle et sociale), signe de l'attraction magnétique du national-socialisme au-delà des frontières (insertion dans le débat de la place de la spécificité nationale dans le cadre d'un minimum fasciste). Préalable indispensable à toute compréhension du phénomène, les temps du voyage permettent d'éclairer la construction d'une véritable politique nazie à l'égard du voyageur étranger d'une part, de souligner la prégnance des réseaux et contacts d'autre part. L'étude du temps sur place sera orientée autour de l'impression de l'accessible rencontrée par les voyageurs. Le temps du retour d' « Hitlérie », fait d'une variété de la forme et de l'usage, permettra de mettre en avant l'obligation naturelle, morale - voire politique - de relayer les impressions de la « chose vue ». Enfin, le voyage comme maçon d'une nouvelle image de l'Allemagne dans les mentalités collectives étrangères viendra clore ce travail. La construction de l'image totalitaire semble aller de pair avec une tentative de rationalisation de l'aveuglement rencontré quand, pour d'autres, le voyage est un mécanisme de résistance. La place du voyageur face à la question juive devient également nécessité. D'une tribune offerte à l'antisémitisme aux premiers actes de dénonciation, le voyage devient un outil de la pensée intellectuelle. La conscience d'un totalitarisme naissant fait du voyageur un homme éclairé, noyé dans la masse de la dérive fasciste transnationale ayant fait ses armes idéologiques dans le Reich.

    Muriel Bourdon, L'Europe des Universitaires , thèse soutenue en 2010 à Grenoble  

    L'histoire de la construction européenne s'écrit aujourd'hui en partie grâce aux universitaires. Par leur réflexion et leurs travaux de recherche, ils contribuent à façonner la politique européenne. Inversement, la mobilité des chercheurs et des étudiants, favorisée par la politique incitative de la Commission européenne depuis les années 70, et principalement depuis le lancement du programme ERASMUS en 1987, permet de faire émerger une identité européenne. A ce vaste projet s'associent également étroitement les collectivités territoriales et notamment l'Europe des régions. A ce titre, l'exemple de l'université grenobloise de Sciences Sociales Pierre Mendès France, permet d'illustrer le développement et la mise en oeuvre de la politique européenne. L'étude de l'européanisation des réseaux se fera en référence à l'élargissement de l'Europe des six à vingt-sept afin de déceler les avancées et les ruptures par rapport à la constitution de l'Union européenne. La spécificité du site grenoblois réside dans l'émergence d'une gouvernance entre l'université, la région Rhône-Alpes et les autres collectivités locales. Elle est géographique avec la présence de l'Arc Alpin. Cette approche universitaire permet donc de porter un éclairage particulier sur l'histoire de la construction européenne depuis 1970.

  • Eric Kerjean, Hans Frank de A à H : la ligne légale du national-socialisme ?, thèse soutenue en 2022 à Brest sous la direction de Fabrice Bouthillon, membres du jury : Nicolas Patin (Rapp.), Sébastien Carney et Hélène Camarade  

    Après vingt-cinq ans d’engagement au sein du mouvement national-socialiste, Hans Frank, Reichsführer du Droit et Gouverneur général de la Pologne occupée, fut jugé par le Tribunal militaire international de Nuremberg pour complot, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Trois mois avant sa condamnation à la peine capitale et son exécution, il entreprit l’écriture de son testament, qu’il choisit d’intituler Adolf Hitler. Dans ce dernier mot, long de plus de mille feuillets, il transmit son analyse du phénomène hitlérien, sa vision de l’histoire récente du peuple allemand et l’image qu’il voulait bien montrer de son propre parcours. Frank léguait aussi un avenir politique. Face à l’échec du nazisme conduit par Hitler, qui avait entraîné la ruine de l’Allemagne et l’extermination des Juifs européens, Frank ne tira pas le constat de la faillite de l’idéologie nazie. Il invitait les nazis à opérer un retour aux origines, à une ère prétendument pré-hitlérienne, à savoir le programme du parti de 1920.Texte fondateur qu’à la fin de sa vie, le juriste nazi assurait, contrairement à Hitler, avoir observé lorsqu’il était aux responsabilités. En 1946, afin de perpétuer le nazisme, il proposait ainsi de passer de la ligne hitlérienne à la ligne frankéenne. L’édition critique, la traduction et l’annotation d’Adolf Hitler, proposées pour la première fois dans cette thèse, permettent de confronter les derniers propos de Frank à la réalité de sa course nazie, où, d’après lui, il fut le tenant de la ligne légale du national socialisme, distincte de la ligne incarnée par le dictateur. Ce travail pose donc la question de la pluralité du national-socialisme.

    Aurélien Montagner, Le nationalisme conspirationniste soralien, une idéologie radicale et marginale de l’extrême droite française contemporaine, thèse soutenue en 2020 à Bordeaux sous la direction de Patrick Troude-Chastenet, membres du jury : Marco Tarchi (Rapp.), Stéphane François (Rapp.)  

    Notre thèse est une étude du nationalisme conspirationniste soralien, une idéologie qui doit être considérée comme une des composantes de l’extrême droite française contemporaine. Dans un contexte de résurgence du nationalisme et de développement du conspirationnisme, notre travail consiste à comprendre et expliquer ce phénomène politique, avant tout doctrine mais aussi réseau et mouvement militant qui jouit d’une audience considérable. Notre hypothèse est que cette idéologie, tout en s’inscrivant pleinement dans l’héritage de ce courant politique, en constitue aujourd’hui une branche bien spécifique et certainement la plus radicale. Ce qui s’explique notamment par l’affirmation d’un conspirationnisme généralisé et d’un antisémitisme exacerbé, caractéristiques dont l’essentiel du reste de l’extrême droite française s’efforce au contraire de se défaire. Pour le démontrer, notre travail s’organisera en trois temps. La première étape consistera à décrire cette idéologie, en s’intéressant notamment aux principes fondamentaux de sa doctrine ainsi qu’aux principaux acteurs qui participent à son élaboration et à sa diffusion. Nous procéderons ensuite à une analyse détaillée du nationalisme, du conspirationnisme, et de l’antisémitisme qui en constituent les caractéristiques principales. Enfin, nous tenterons de la situer, historiquement et par rapport à d’autres mouvements et idéologies politiques contemporains, sans omettre les questions primordiales de sa diffusion et de son audience.

  • Pierre Bourgois, Est-il l’un des leurs ? Francis Fukuyama et le néoconservatisme américain, thèse soutenue en 2018 à Bordeaux sous la direction de Patrick Troude-Chastenet, membres du jury : Jean-Vincent Holeindre (Rapp.), Dario Battistella et Maud Quessard-Salvaing  

    Francis Fukuyama s’est fait connaître aux yeux du grand public à la fin des années 1980 et au début des années 1990, suite à sa célèbre thèse controversée de « la fin de l’histoire ». Érigé comme un parfait défenseur du modèle politique et économique libéral occidental, le politologue fut régulièrement associé au néoconservatisme américain, cela jusqu’à sa rupture clairement affichée au milieu des années 2000. Si Fukuyama dénonce alors la vision « agressive » de la génération post-Guerre froide du mouvement en politique étrangère, on s’aperçoit par ailleurs également, avant cette période, de l’existence de certaines divergences avec les premiers néoconservateurs, notamment en politique intérieure. Dès lors, on peut s’interroger sur la place réelle qu’occupe l’auteur de « la fin de l’histoire » au sein du néoconservatisme américain. À ce titre, nous défendons la thèse selon laquelle l’œuvre fukuyamienne, loin d’être marginale, incarne au contraire pleinement le socle intellectuel du néoconservatisme. Preuve, au-delà de la diversité indéniable, d’une unité idéologique plus large au sein du courant.

    Emilian Colceru-Mihul, Eléments du discours communiste : représentations de Lénine dans les textes publiés par les partis communistes français et roumain, thèse soutenue en 2011 à Paris 10 sous la direction de Stéphane Courtois et Cristian Preda, membres du jury : Ioan Stanomir (Rapp.), Florin Turcanu    

    Dans cette thèse on s’est proposé d’identifier les références et les interprétations auxquelles le personnage historique Vladimir Ilitch Oulianov (dit Lénine) est soumis par les auteurs des partis communistes de France et de Roumanie, entre 1920 (l’an de la création du PCF) et 1989 (l’an de la dissolution du PCR). Le but de cette recherche a été l’observation de la manière générale dont ces références déterminent l’essence ou l’évolution des deux partis et du cadre politique que les interprétations créent. Deux dimensions distinctes de la recherche ont été prises en compte : d’un côté l’analyse théorique, du document écrit, qui a déterminé l’impact produit par la personnalité et la pensée de Lénine sur les programmes politiques élaborés par les deux partis ; d’autre côté, le passage en revue de l’évolution des deux partis, des structures politiques et des systèmes sociaux qu’ils déterminent, pour voir, finalement, comment le discours est mis en pratique.La thèse a été divisée en cinq grands chapitres. Le premier chapitre, Théorie et pratique : le léninisme des deux partis, qui comporte aussi la dimension introductive, analyse l’évolution des deux partis et de leur attachement au léninisme comme guide dans l’action. Le IIe chapitre, Le modèle soviétique et sa mise en pratique montre la manière dont les deux partis ont calqué tout l’échafaudage mis en œuvre en Union Soviétique. Le IIIe et le IVe chapitre s’occupent des Représentations politiques en Roumanie et en France. Il y a deux types de discours qui évoquent Lénine: le discours institutionnel (présent dans les Congres des partis ou dans les sessions plénières du Comité central) et le discours idéologique (diffusé par les discours des dirigeants des partis, par les publications de propagande, par la presse partisane, par les articles théoriques). Le Ve chapitre discute Des interprétations particulières, qui sont publiés plutôt au titre individuel, scientifique.

  • Jean Roger, Le conseil du prince, par-delà Machiavel, des temps médiévaux à la Renaissance : Gouverner sans être soi-même gouverné, thèse soutenue en 2022 à Rennes 1 sous la direction de Frédéric Lambert, membres du jury : Chloé Gaboriaux (Rapp.), Cédric Michon (Rapp.), Géraldine Cazals  

    La thèse a pour objet les discours et les pratiques relevant de ce qui est traditionnellement désigné sous le titre de « conseil du prince ». Un tel objet est particulièrement vaste et peut être circonscrit à trois grands enjeux : l’étude de la littérature proposant un modèle d’art de gouverner ; l’analyse de l’évolution des entourages princiers ; l’institutionnalisation des dispositifs gouvernementaux et consultatifs concomitamment à la construction de l’État. La thèse a pour ambition de montrer que les transformations relatives à la manière d’envisager le conseil du prince aux XVIe et XVIIe siècles s’inscrivent moins dans une rupture paradigmatique que dans le prolongement d’un processus engagé depuis les temps médiévaux. Il s’agira donc de décentrer le regard traditionnellement fixé sur la pensée de Machiavel pour mettre en lumière les dynamiques intellectuelles, sociales et politiques au Moyen Âge conduisant à faire émerger ce que nous appelons la conception directive du conseil. La conception directive du conseil désigne l’idée que le gouvernement du royaume soit organisé de façon à ce que la volonté princière ne soit pas bridée par ses conseillers. L’étude de la pratique du pouvoir met en évidence le fait que l’essor de l’État royal au XIIIe siècle constitue le terreau de cette nouvelle approche. Machiavel lui donna une assise philosophique dans un des chapitres du Prince mais d’autres sources contemporaines jouent un rôle essentiel dans cette histoire. La littérature courtisane d’une part et la littérature utopique d’autre part ont contribué de façon ambivalente à promouvoir cette approche.

    Pierre Rigoulot, Une critique du totalitarisme. Méthode et enjeux, thèse soutenue en 2015 à Paris 2 sous la direction de Philippe Raynaud, membres du jury : Gil Delannoi, Philippe de Lara et Gérard Grunberg  

    Quatre ouvrages sont retenus dans le cadre de cette thèse sur travaux. Le Siècle des Camps s’interroge sur les raisons qui font du siècle précédent la période de l’histoire connaissant la plus grande extension de systèmes concentrationnaires. Il propose une typologie des camps liée à la fonction qu’ils exercent dans les différents systèmes politiques. Corée du Nord, Etat voyou examine la genèse d’un Etat dont on affirme souvent qu’il est la forme la plus achevée du totalitarisme. Cette affirmation est endossée ici, avec des nuances qui tiennent à un fonctionnement sectaire et à une idiosyncrasie idéologique spécifique. Coucher de Soleil sur La Havane propose une histoire de la formation volontariste d’un Etat au fonctionnement totalitaire, de ses rapports avec le monde extérieur et des illusions qu’il a suscitées. Georges Albertini, biographie d’un socialiste pacifiste des années 1930 devenu Collaborateur tout en se revendiquant de la gauche et de la révolution oblige à s’interroger sur les rapports entre certaines acceptions du socialisme avec le nazisme. Ces travaux renvoient tous en effet à des réalités totalitaires et à quelques-uns des problèmes que pose l’utilisation du concept de totalitarisme en science politique. Ils sont aussi l’occasion d’une réflexion sur les rapports entre une oeuvre conçue par leur auteur comme « militante » et l’objectivité exigible de tout effort d’acquisition de connaissances. L’engagement éthique et politique préalable n’a-t-il pas valeur heuristique ? Il détermine une approche qui privilégie l’attention au sort des individus et aux droits humains – ce que précisément refusent de prendre en compte les idéologies ou les institutions totalitaires.

    Sidney Floss, Les critiques de la notion de souveraineté en Droit et Sciences Politiques : l'évolution sématique des concepts source de confusion, thèse soutenue en 2015 à Rennes 1 sous la direction de Jean Baudouin, membres du jury : Dario Battistella (Rapp.), Johann Michel (Rapp.), Stéphane Pierré-Caps et Philippe Raynaud  

    Cette thèse s’interroge sur les raisons de la crise actuelle de la notion de souveraineté. La plupart des critiques affirment dénoncer la souveraineté dans sa conception classique telle que formulée par Hobbes et Bodin. Il s’agira alors de montrer que ces critiques manquent leur objet. Elles ne concernent pas la souveraineté de Hobbes ou Bodin mais une reconstruction de celle-ci. La thèse soutenue est que les évolutions paradigmatiques au sein des différentes disciplines ayant à traiter de la souveraineté ont profondément modifié son sens, de même que le sens des termes la définissant. Les concepts de pouvoir, d’État, de droit, ont été transformés en fonction de l’évolution des États et des préoccupations de chercheurs appartenant à des champs différents. Ce travail s’attachera à préciser la diversité de sens accordée aux différentes notions pour ensuite montrer que les critiques actuelles de la souveraineté transposent leurs propres définitions aux termes utilisés par Bodin et Hobbes. Il apparaîtra alors qu’en reprenant la souveraineté dans son sens originel, il est impossible de la considérer comme limitée.