Richard Desgorces

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Faculté de Droit et de Science politique

Institut de l'Ouest : Droit et Europe
  • THESE

    La bonne foi dans le droit des contrats : rôle actuel et perspectives, soutenue en 1992 à Paris 2 sous la direction de Denis Tallon 

  • Richard Desgorces, Jean-Bernard Blaise, Droit des affaires: commerçants, concurrence, distribution, 12e éd., LGDJ, un savoir faire de Lextenso et La Base Lextenso, 2023, Manuel, 613 p. 

    Richard Desgorces, Sylvie Moisdon-Chataigner (dir.), Procédures, majeurs protégés et juge au XXIe siècle, Institut francophone pour la justice et la démocratie, 2022, Colloques & essais, 228 p. 

    Richard Desgorces, Jean-Bernard Blaise, Droit des affaires (11e édition): Commerçants, concurrence, distribution, 11e éd., LGDJ un savoir faire de Lextenso, 2021, Manuel, 648 p. 

    Richard Desgorces, Jean-Bernard Blaise, Droit des affaires: commerçants, concurrence, distribution, LGDJ, un savoir faire de Lextenso et La Base Lextenso, 2021 

    Richard Desgorces, Jean-Bernard Blaise, Droit des affaires (10e édition): Commerçants, concurrence, distribution, 10e éd., LGDJ une marque de Lextenso, 2019, Manuel, 623 p. 

    Richard Desgorces, Jean-Bernard Blaise, Droit des affaires (9e édition): Commerçants, concurrence, distribution, 9e éd., LGDJ, une marque de Lextenso, 2017, Manuel, 600 p. 

    Richard Desgorces, Isabelle Després, Petra Hammje, Valérie Pironon, François Leborgne (dir.), Le couple en droit international privé, C.R.J.O., 2016, 175 p. 

    Richard Desgorces, Jean-Bernard Blaise, Droit des affaires (8e édition): Commerçants, concurrence, distribution, 8e éd., LGDJ, Lextenso éditions, 2015, Manuel, 600 p.   

    Richard Desgorces, Hélène Aubry, Estelle Naudin, Les grandes décisions de la jurisprudence civile, Presses universitaires de France, 2011, Thémis ( Droit ), 418 p. 

  • Richard Desgorces, Présentation des journées d’étude de droit international privé Bertrand d’Argentré, Rennes : Centre de Recherche Juridique de l'Ouest et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2016, pp. 7-8    

    Desgorces Richard. Présentation des journées d’étude de droit international privé Bertrand d’Argentré. In: Revue juridique de l'Ouest, N° Spécial 2016. Le couple en droit international privé. Première journée de droit international privé Bertrand d'Argentré. pp. 7-8.

  • Richard Desgorces, « Conclusion à la journée d'étude », Rennes : Centre de Recherche Juridique de l'Ouest et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2017, pp. 103-110    

    Desgorces Richard. Conclusion à la journée d'étude. In: Revue juridique de l'Ouest, 2017-4. pp. 103-110.

    Richard Desgorces, Sylvie Moisdon-Chataigner, « Note sous CE, 24 juin 2014, aff. Vincent Lambert », Revue ASP Liaisons, , 2014, n°49, p. 20 

    Richard Desgorces, « L’étendue du cercle familial appelé à se prononcer lorsque les médecins envisagent d’arrêter les soins », Revue ASP Liaisons, , 2013, n°47, p. 20 

  • Richard Desgorces, Fin de vie médicalement assistée, bientôt la fin d’un tabou ?, 2018 

  • Richard Desgorces, « Le droit selon... Charles de Gaulle », le 25 novembre 2024  

    Conférence organisée par l'IODE, Université de Rennes dans le cadre du cycle 2024-2025 "Le droit selon…" sous la direction scientifique du Professeur Olivier Serra, Doyen de la Faculté de droit et de science politique de l'Université de Rennes et Membre de l'IODE (UMR CNRS 6262)

    Richard Desgorces, « [Reporté] Le droit selon Boris Starck », le 31 mars 2020  

    Le cycle de conférence "Le droit selon..." est organisé par Richard Desgorces, professeur à l'université de Rennes 1, membre de l'IODE (UMR CNRS 6262).

    Richard Desgorces, « Des appellations d’origine aux appellations d’origine protégée », le 08 novembre 2019  

    Colloque organisé sous la responsabilité scientifique d'Olivier Serra, Professeur, IODE UMR CNRS 6262, et de Serge Wolikow, MSH de Dijon, USR 3516.

    Richard Desgorces, « Le droit selon Raymond Saleilles », le 09 avril 2019  

    Organisée par l’IODE dans le cadre du cycle de conférence "Le droit selon..."

    Richard Desgorces, « Le droit selon Friedrich Carl Von Savigny », le 11 mars 2019  

    Le cycle de conférence "Le droit selon..." est organisé par Richard Desgorces, Professeur à l'Université de Rennes 1, Membre de l'IODE (UMR CNRS 6262)

    Richard Desgorces, « Le droit selon Georges Gurvitch », le 30 janvier 2018 

    Richard Desgorces, « La réforme », le 15 septembre 2017  

    Colloque UbiDEM

    Richard Desgorces, « Procédures, majeurs protégés et juge au XXIe siècle », le 16 juin 2017 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Gaétan Lhersonneau, La conversion en droit privé, thèse soutenue en 2021 à Rennes 1, membres du jury : Estelle Naudin (Rapp.), Jean-Denis Pellier (Rapp.), Sara Godechot  

    Mécanisme peu connu du droit privé, la conversion y apparaît pourtant dans toutes ses branches. On retrouve la conversion d’une séparation de corps en divorce, d’un usufruit en rente viagère, d’un métayage en fermage ou encore d’un testament mystique en testament olographe. Du fait de sa grande variété, elle est souvent considérée comme un terme générique, que l’on cherche à expliquer par d’autres mécanismes juridiques. Pourtant, sa spécificité est bien réelle : elle permet à une autorité représentant la justice, comme le juge, l’huissier ou le notaire, de prononcer un changement de qualification dans la continuité de la situation juridique. L’autorité va venir, seule ou sur demande d’une partie, modifier le cadre juridique qui régit la situation et va même, dans de nombreux cas, pouvoir l’imposer. La conversion intervient sans que soit recherchée l’intention commune des parties. Elle se fonde sur le fait qu’une qualification se révèle être inadaptée soit en raison d’une difficulté d’exécution soit en raison d’une impossibilité d’exécution. Et pour que la conversion puisse opérer, la loi doit permettre à une autorité de prononcer ce changement de qualification, afin d’obtenir un cadre juridique mieux adapté aux besoins des parties. Cette thèse offre une analyse d’ensemble de la conversion, afin de démontrer son originalité au sein des mécanismes juridiques.

    Kévin Castanier, Le syllogisme judiciaire, thèse soutenue en 2021 à Rennes 1, membres du jury : François Chénedé (Rapp.), Emmanuel Jeuland (Rapp.), Muriel Fabre-Magnan et Marie-Laure Delfosse  

    Le syllogisme judiciaire est un raisonnement défini par Aristote. Il consiste en une activité de l’esprit permettant de déduire une conclusion d’une proposition générale en vertu de laquelle est subsumée une proposition particulière. En se basant sur cette définition et les écrits de Montesquieu, les révolutionnaires ont fait du juge la bouche de la loi. En obligeant les juges à respecter le syllogisme judiciaire et en leur refusant l’interprétation de la règle de droit – la majeure –, les révolutionnaires avaient pour ambition de réduire le libre arbitre du juge.Si les avantages du syllogisme judiciaire sont reconnus par la doctrine, sa légitimité a été mise en cause. En effet, le syllogisme judiciaire ne refléterait pas le cheminement intellectuel réel des juges. Le raisonnement judiciaire ne peut se résumer à une équation mathématique.De fait, juger est un art. Le juge ne pourrait se contenter de la loi et du syllogisme judiciaire : il devrait prendre en compte les conséquences de sa décision. C’est pourquoi la Cour de cassation semble passer d’un contrôle de légalité à un contrôle de proportionnalité in concreto. Serait-ce le retour de l’équité ?Cette thèse envisage ainsi une adaptation du syllogisme judiciaire à la réalité contemporaine – contrôle de proportionnalité in concreto et la justice prédictive – en faisant intervenir des éléments de droit comparé. De fait, en prenant en compte les faiblesses du syllogisme judiciaire, il serait alors possible de maintenir le raisonnement syllogistique et le syllogisme judiciaire exposé dans la décision de justice tout en les adaptant.

    Albéric Mondonneix, Les conditions de reconnaissance des situations juridiques constituées à l’étranger : étude de droit international privé des personnes et de la famille, thèse soutenue en 2019 à Rennes 1  

    Les conditions de reconnaissance des situations juridiques personnelles et familiales constituées à l’étranger font l’objet d’un vaste mouvement de libéralisation, principalement sous la pression des juridictions supranationales. Le rapport entre l’intérêt particulier et l’intérêt général en ressort profondément bouleversé ; la satisfaction des désirs individuels semble désormais ne devoir connaître aucune limite. Dans le même temps cependant, l’ordre juridique français se montre toujours moins accueillant vis-à-vis des institutions inégalitaires du droit musulman. Une telle attitude peut surprendre : en effet, alors qu’il devient impératif de reconnaître les situations juridiques personnelles et familiales, pourquoi fermer l’accès de l’ordre juridique français à certaines d’entre elles ? A priori contradictoire, l’évolution dont il s’agit est en réalité parfaitement cohérente : elle poursuit l’épanouissement de l’individu postmoderne ; postmodernité et tradition ne peuvent faire bon ménage. L’évolution récente des conditions envisagées apparaît donc doublement contrainte : par les juridictions supranationales, à tel point qu’il est utile de s’interroger sur les moyens d’assurer l’effectivité du droit français, mais encore par le risque, d’ailleurs imputable à ces mêmes juridictions, de voir la cohésion de la société française ébranlée. Pour ne pas faire montre d’un pessimisme par trop appuyé, mais aussi parce que la contrainte dénoncée est avant tout supranationale, il paraît opportun de s’interroger encore sur le point de savoir si l’évolution en cause ne présente pas quelque intérêt d’un point de vue européen.

    Jean-Marc de Moy, L'exception en droit privé, thèse soutenue en 2009 à Rennes 1  

    L'exception est une notion usuelle, dont le sens est saisi par chacun : ce qui est mis à part de la règle commune. Pour le juriste, elle est toute aussi familière. Elle marque les limites de l'efficacité d'une règle de droit, lorsqu'il est nécessaire d'écarter des sujets ou des choses du champ de cette règle, alors qu'ils étaient pourtant régulièrement voués à y entrer. Ferment de complexité du Droit, la notion est aussi l'outil de légistique permettant à la loi abstraite et générale de s'adapter au réel et qui ainsi contribue à une justice concrète. Uuelle, l'exception s'avère pourtant mystérieuse dans sa nature juridique et son fonctionnement. Mettant en échec les normes, elle accomplit cette fonction de diverses manières et à travers de multiples aspects : exonération, dérogation, dispense, excus, passe-droit, tolérance, etc. . . , appelant cette étude d'ensemble de la notion d'exception en droit privé.

  • Noémie Lefeuvre, Le renouvellement de la sanction en droit économique contractuel, thèse soutenue en 2021 à Rennes 1 sous la direction de Marie-Laure Cicile-Delfosse et Marie-Laure Delfosse, membres du jury : Claudia Ghica-Lemarchand (Rapp.), Édouard Verny (Rapp.)  

    Le droit économique contractuel est une discipline fondamentalement contemporaine, qui évolue avec son temps et les avancées sociétales. Droit très protecteur, il a pour but de protéger non seulement le marché, mais également les différents contractants, en priorité la partie faible au contrat. Son champ d’intervention, le droit de la consommation et le droit des pratiques restrictives de concurrence, a donc subi une légifération exponentielle ces quarante dernières années. Mêlant volonté de régulation et d’efficacité des procédures tout en ménageant les entreprises françaises, le législateur a construit un régime autour de trois grands types de sanctions : les sanctions civiles, pénales et administratives. Sans jamais faire disparaître les unes au profit des autres, les sanctions en droit économique contractuel forment aujourd’hui un panel très diversifié qui doivent coexister les unes avec les autres. Aux côtés des sanctions civiles, qui se renouvellent doucement, les sanctions non civiles, que sont les sanctions pénales et administratives, prennent de plus en plus d’ampleur au sein du droit économique contractuel. Afin de les distinguer les unes des autres, il est indispensable de reprendre les fondements de la notion de sanction et d’étendre cette recherche à chacune des sanctions. Les sanctions non civiles, répressives par nature, répondent certes à un objectif de protection de l’ordre public économique renforcé, mais ont également été mises en place en vue de bénéficier des facilités procédurales qu’elles apportent. Il est alors impératif de remodeler la sanction en droit économique contractuel et la procédure qui l’accompagne.

    Anne-Marie Caro, L'encadrement de la séparation du couple par le processus collaboratif, thèse soutenue en 2021 à Rennes 1 sous la direction de Sylvie Moisdon-Chataigner, membres du jury : Vincent Égéa (Rapp.), Fanny Vasseur-Lambry (Rapp.), Nicole Gallus et Gilles Raoul-Cormeil  

    Le processus collaboratif est une pratique d’origine nord-américaine venue s’intégrer de facto à l’ordre juridique français il y a une dizaine d’années, particulièrement en droit de la famille en matière de séparation du couple. Original dans son fonctionnement et fondé sur des méthodes de communication strictes explicitées par les lignes directrices de l’Académie internationale des praticiens du droit collaboratif (IACP), il convient, dans un premier temps, de déterminer sa qualification en droit français. En effet, s’agissant d’une pratique étrangère, des enjeux d’acculturation ou de transplantation du processus se font jour. Utilisé par les avocats dans les divorces par consentement mutuel avant 2017, il s’est développé en tant que mode amiable de règlement des différends. Au fur et à mesure des réformes, le législateur français a non seulement facilité son accueil, mais semble s’en être directement inspiré. L’entrée en vigueur du divorce par consentement mutuel extrajudiciaire avec la loi J21 en est ainsi l’une des plus illustres manifestations. L’étude d’un processus tel que la négociation collaborative commande, ensuite, d’envisager ses conditions de départ, de fonctionnement et de fin. Il est, dès lors, nécessaire d’extraire ses caractères originaux que constituent son intérêt pour l’accès à la justice et ses méthodes spécifiques pour le rétablissement de la communication entre les parties. À cela, il faut associer l’étude du protocole d’accord issu du fonctionnement normal du processus, lequel est fondé sur la volonté des parties.Deux grilles de lecture permettent de l’appréhender dans son intégralité. La première, incontournable, est contractuelle, eu égard aux principes directeurs de la négociation collaborative. Elle implique la définition d’un régime juridique réservé aux contrats de négociation, lesquels demeurent des contrats innommés faisant l’objet d’une diversité particulièrement riche. Cette diversité ainsi que l’influence du processus collaboratif sur une éventuelle instance sont la raison d’être d’une grille de lecture complémentaire processuelle. En effet, l’étude du processus collaboratif amène à souhaiter la clarification de l’état du droit s’agissant des différents contrats issus des modes amiables, étant donné l’éventail de transformations du protocole d’accord selon le mode de séparation. Pour les concubins et partenaires pacsés, l’enjeu est d’autant plus important que le processus collaboratif leur offre un cadre pour leur séparation, embryonnaire en droit positif. Enfin, il est indispensable d’identifier les effets de la fin du processus collaboratif, que celui-ci aboutisse à un succès ou à un échec, de même que l’autorité de l’acte en résultant et, surtout, les garde-fous de ce processus. Ces derniers consistent, principalement, dans la force de la déontologie propre à l’avocat collaboratif. En définitive, si la codification du droit collaboratif intervient un jour en droit français, elle représentera une opportunité d’améliorer la palette d’instruments à la disposition du justiciable en matière de séparation du couple.

    Anne-Laure Nachbaum-Schneider, La réserve héréditaire, aspects fonctionnels, thèse soutenue en 2015 à Strasbourg sous la direction de Alice Tisserand-Martin et Estelle Naudin, membres du jury : Raymond Le Guidec (Rapp.), Joëlle Vassaux (Rapp.), Jeanne-Marie Tuffery-Andrieu    

    La réserve remplit deux fonctions : une fonction politique d’organisation de la société et une fonction sociale de promotion d’un modèle familial et de subsistance. La fonction politique a pour but d’instaurer un ordre politique en affermissant des objectifs politiques et économiques et en assurant la continuité de la cité. Conservation des biens dans la famille, primitivement puis dispersion des biens, aujourd’hui, cette fonction tend à s’effacer au profit de la volonté individuelle du de cujus. La seconde fonction est une fonction sociale, laquelle prend deux visages : la promotion d’un modèle familial et la fourniture d’une subsistance. La réserve s’adapte à notre modèle familial en se limitant à la famille nucléaire. Elle impose également de laisser une subsistance après sa mort, à son héritier réservataire. En droit positif, la fonction de subsistance prend l’ascendant sur la fonction de promotion d’un modèle familial. La nature de la réserve tend à se rapprocher d’une créance. En outre, le développement de cette fonction a conduit le législateur à compléter ou donner de nouveaux droits concurrents à la réserve héréditaire.

  • Cécile Berthier, L'exercice du contrôle de conventionnalité par les juges judiciaires : essai sur la mutation de l'office judiciaire sous l'influence de la Convention europénne des droits de l'Homme, thèse soutenue en 2022 à Rennes 1 sous la direction de François Chénedé, membres du jury : Fabien Marchadier (Rapp.), Xavier Dupré de Boulois (Rapp.), Dominique Fenouillet  

    E contrôle de conventionnalité, contrôle sui generis, est à l’origine d’une mutation inédite de l’office judiciaire. Exercé de manière empirique depuis sa consécration en 1975 par la Cour de cassation, il s’est développé de manière relativement inattendue en matière civile et ce, principalement sous l’influence de la Convention européenne des droits de l’Homme. L’avènement du contrôle de conventionnalité in concreto en 2013 a marqué un net tournant dans les méthodes judiciaires en même temps qu’il a révélé le phénomène contemporain de transformation de l’office du juge. Cette évolution conduit désormais les juges judiciaires à tenter de dépasser l’empirisme méthodologique en vue d’institutionnaliser ce contrôle. Dans cette perspective, un état des lieux de la pratique, des ambiguïtés quant à ses modalités d’application aux zones d’ombre de la sanction de l’inconventionnalité, permet d’en affiner la méthodologie et amène à repenser son exercice. Cette réorganisation, pour atteindre une efficience pratique, doit être pensée dans une logique dialogique d’ensemble, incluant tous les acteurs du contrôle, institutionnels comme juridictionnels. Ainsi, nouant de véritables relations tant avec le législateur, le Conseil constitutionnel, qu’avec les juges de la conventionnalité – juges du fond et juges administratifs -, les vertus de ce dialogue renouvelé dans le cadre de l’exercice du contrôle de conventionnalité pourraient offrir aux juges judiciaires la possibilité de faire évoluer leurs missions sans dénaturer leur office.

    Aurore Stephan, La gestion pénale de l'étranger en droit international, thèse soutenue en 2017 à Rennes 1 sous la direction de Georges Fournier, membres du jury : Didier Rebut (Rapp.), Claudia Ghica-Lemarchand (Rapp.), Thibaut Charles Fleury et Morgane Daury-Fauveau  

    Les dispositions internationales intéressant la matière pénale ne consacrent a priori pas de développement spécifique aux étrangers. En effet, les principes de territorialité et de nationalité, tous deux rendus systématiquement obligatoires dans les instruments internationaux en matière pénale ne font pas état de la qualité d’étranger, soit qu’ils l’incluent dans leur champ d’application (principe de territorialité), soit qu’ils l’excluent complètement (principe de personnalité). Toutefois, le droit international ne se montre pas indifférent à la prise en compte des faits commis par les étrangers à l’étranger, que ce soit pour protéger des intérêts nationaux ou internationaux, dans un objectif de bonne administration de la justice ou encore pour lutter contre l’impunité. Il admet en outre que certaines interactions puissent exister entre le statut spécifique de certains étrangers et le traitement de leur implication dans des procédures pénales. Surtout, les dispositions internationales en matière pénale obligent de plus en plus les États à veiller à ce qu’il y ait une égalité effective des étrangers et des nationaux impliqués dans des procédures pénales. Cette égalité passe par la prévision d’obligations positives mises à la charge des États sur le territoire duquel se trouvent les personnes concernées, auteurs comme victimes. Si des instruments internationaux ont ainsi été adoptés visant spécifiquement les étrangers afin qu’ils puissent, en pratique, bénéficier des mêmes droits que les nationaux, l’égalité entre les personnes mises en cause dans des procédures pénales résulte aussi de la jurisprudence des organes des droits de l’Homme. Cette disparition, sous l’influence du droit international, de la distinction entre étrangers et nationaux dans la mise en œuvre des obligations procédurales tend également à se retrouver en matière d’exécution des peines. En effet, le critère de nationalité, classiquement retenu afin de déterminer l’État le mieux à même de faire exécuter une peine, cède le pas à celui de résidence. Reposant sur l’analyse du rattachement concret des individus à un État, ce critère est indépendant de la nationalité des personnes mises en cause.

    Rola Chwaikani, Les obligations du médecin dans le contrat médical, étude comparée entre le droit français et le droit libanais, thèse soutenue en 2016 à Rennes 1 sous la direction de Dina El Maoula et Sylvie Moisdon-Chataigner, membres du jury : Béatrice Parance (Rapp.), Anne Bourrat (Rapp.)  

    Depuis l’arrêt « Mercier » en 1936, la jurisprudence française a consacré la présence d’un contrat médical entre médecin et patient. L’obligation de soins est l’obligation principale du médecin dans ce contrat, elle en est l’objet déterminant. Cependant, avec les progrès réalisés et l’accroissement des exigences de la société, la jurisprudence a renforcé les obligations imposées au médecin en créant ainsi, à sa charge, certaines obligations accessoires, l’obligation de sécurité et l’obligation d’information. Ces obligations ainsi consacrées légalement en France en 2002, sont pour les deux assez importantes afin de maintenir l’équilibre dans la relation de soins. Cette évolution considérable en France n’a pas eu la même importance au Liban. Il existe ainsi beaucoup de carences législatives et jurisprudentielles en matière des obligations médicales. Et bien que le Code de déontologie médicale libanais évoque l’obligation de soins et l’obligation d’information, pour dire que les dispositions du texte sont imprécises. Par ailleurs, il n’existe aucune loi régissant l’obligation de sécurité médicale. Malgré la promulgation de la loi n° 574 du 11 février 2004 relative aux droits des patients et au consentement éclairé, ses dispositions restent assez limitées et son application demeure délicate. Une intervention législative est donc, souhaitable au Liban s’inspirant du législateur français afin de créer des dispositions légales régissant ces obligations d’une manière plus claire, organisée et adaptée aux besoins de la société.

    Anne-Sylvie Courdier, Le solidarisme contractuel, thèse soutenue en 2003 à Dijon sous la direction de Éric Loquin  

    Le solidarisme contractuel prétend constituer un nouveau fondement de la théorie générale du contrat. Matériellement, deux éléments l'identifient. Le premier est le lien de solidarité entre les contractants. Il résulte de la prise en charge réciproque par ces derniers de l'intérêt au contrat de l'autre. Le second élément, la conciliation des intérêts, se définit comme une juste répartition des charges et des profits contractuels. Juridiquement, le solidarisme contractuel s'identifie à un principe descriptif, distinct de la bonne foi dont le domaine d'application est moindre. Pendant la phase d'exécution du contrat, ses effets justifient largement les devoirs comportementaux imposés par le droit positif aux contractants. Ils rendent également compte de sa tendance à préserver l'équilibre contractuel et à sauver le contrat. Le solidarisme contractuel offre ainsi au juriste une nouvelle manière d'appréhender le mécanisme contractuel et le droit positif des contrats

    Élisabeth Condamin-Meunier, Les devoirs du créancier à l'égard de son débiteur, thèse soutenue en 2000 à Dijon sous la direction de Marguerite Boutelet-Blocaille  

    L’étude de la loi et de la jurisprudence révèle que le créancier a de nombreux devoirs qui se manifestent, aussi bien en matière contractuelle, durant l'exécution du contrat ou après l'inexécution c'est-à-dire après la survenance du dommage, qu'en matière extracontractuelle. Le créancier doit donc être de bonne foi, à savoir loyal et honnête, et raisonnable c'est-à-dire qu'il doit être diligent, circonspect et modéré. Il doit savoir agir et réagir, conformément à un ensemble de normes de comportement dont l'application est placée sous le contrôle du juge qui, pour les apprécier, dispose de pouvoirs, modérateur et souverain, plus étendus. Nous insistons sur le terme devoir et non obligation car les contraintes du créancier n'ont rien à voir avec le contenu de l'obligation issue du contrat ou de l'obligation née de la loi, du délit ou du quasi-délit. Ces devoirs se rattachent à l'effet ou à la force obligatoire de la relation juridique qu'ils transcendent et s'imposent au créancier sans contrepartie à la charge du débiteur. Les devoirs du créancier ont en commun un certain nombre de caractères : ils ont une nature extra contractuelle, constituent un ensemble de standards de comportement reposant sur des fondements moraux et techniques et sont sanctionnés par des mesures civiles traditionnelles et par des peines privées, qui présentent la particularité de pouvoir être à la fois préventives, répressives et satisfactoires. La force de ces devoirs réside dans l'homogénéité de leurs caractères et dans l'efficacité des mesures qui en assurent le respect. C'est pour cette raison que nous pouvons dire qu'ils ne sont pas catégoriels mais forment, désormais, une véritable catégorie. Dès lors, ne serait-il pas logique et souhaitable que le législateur achève cette évolution et enrichisse notre droit positif de dispositions officialisant ces devoirs à l'instar des pays anglo-saxons et d'autres pays européens ?