Nicolas Molfessis

Professeur
Droit privé et sciences criminelles.
Université Paris Panthéon-Assas
Laboratoire de Sociologie Juridique
  • THESE

    Le Conseil constitutionnel et le droit privé, soutenue en 1994 à Paris 2 sous la direction de Michelle Gobert 

  • Nicolas Molfessis, François Terré, Introduction générale au droit, 15e éd., Dalloz et Lefebvre-Dalloz, 2023, Précis, 905 p.  

    Le présent ouvrage est une invitation à découvrir et apprivoiser le droit. Par sa conception et son écriture, il est une Introduction destinée à permettre aux étudiants de première année de saisir la matière juridique, suivant le programme universitaire. On y retrouve les questions fondamentales : quand et comment le droit existe-t-il dans le groupe social ? Quel est le critère du juridique, par comparaison avec la morale ou la religion ? Quels sont les divers systèmes de droit, les divisions des branches du droit, les diverses juridictions ? Quelles sont les sources du droit et leur place respective — Constitution, conventions internationales, loi, jurisprudence, etc. ? Comment se réalise le droit — questions d'accès au droit, d'application ou d'interprétation des règles ? Mais cet ouvrage est aussi, pour tous ceux que le droit passionne et captive, une manière d'en saisir les mouvements les plus puissants. Tout bouge ici : bouleversement des sources, développement de la soft law, déclin de la loi, mutations de la justice, reconfiguration de la Cour de cassation, essor des droits fondamentaux, propagation du numérique et de l'intelligence artificielle — c'est l'ère de ChatGPT — viennent faire évoluer, en profondeur, notre droit. Sans oublier les réformes de la justice dont le livre rend compte. Sous cet aspect, parce qu'il vient nourrir leur culture juridique et fournir les connaissances nécessaires à la compréhension du système juridique, le présent ouvrage est également indispensable à ceux qui se destinent à la magistrature et au barreau.

    Nicolas Molfessis, Julie Benetti (dir.), La langue française, Seuil, 2023, 194 p.  

    La langue française aujourd’hui : ciment de la nation mais source de clivages au sein de la société. Et pour ouvrir le numéro, le témoignage littéraire inédit de Yasmina Khadra, "Mon histoire avec la langue française".

    Nicolas Molfessis, François Terré, Introduction générale au droit, 14e éd., Dalloz, 2022, Précis, 883 p.  

    Présentation de l'éditeur : "Matière vivante et en perpétuel mouvement, l’Introduction au droit est au cœur des transformations de notre système juridique. Les mouvements du droit sont aujourd’hui considérables. La nouvelle édition de l’Introduction générale au droit, livre majeur de François Terré, qui repose sur une philosophie de la règle et du système juridique, restituera les évolutions profondes de notre droit en tenant compte des questions les plus actuelles et des dernières avancées : bouleversement des sources, influence des nouvelles technologies et propagation du numérique, mutations de la justice, reconfiguration de la Cour de cassation, essor des droits fondamentaux, développement de la soft law, déclin de la loi ou encore influence de l’open data et essor des legal techs. Refondue avec le concours de Nicolas Molfessis, elle alliera permanence et modernité, au service d’une découverte du droit par les étudiants de première année mais aussi afin de permettre à chacun, étudiant ou praticien, d’approfondir ses connaissances et de réfléchir aux évolutions à l’œuvre"

    Nicolas Molfessis, François Terré, Introduction générale au droit, 13e éd., Dalloz, 2021, Précis, 829 p.  

    Sur l'écran d'accueil : "Une restitution des évolutions profondes de notre droit en tenant compte des questions les plus actuelles et des dernières avancées. Matière vivante et en perpétuel mouvement, l’Introduction au droit est au cœur des transformations de notre système juridique. Les mouvements du droit sont aujourd’hui considérables. La nouvelle édition de l’Introduction générale au droit, livre majeur de François Terré, qui repose sur une philosophie de la règle et du système juridique, restituera les évolutions profondes de notre droit en tenant compte des questions les plus actuelles et des dernières avancées : bouleversement des sources, influence des nouvelles technologies et propagation du numérique, mutations de la justice, reconfiguration de la Cour de cassation, essor des droits fondamentaux, développement de la soft law, déclin de la loi ou encore influence de l’open data et essor des legal techs. Refondue avec le concours de Nicolas Molfessis, elle alliera permanence et modernité, au service d’une découverte du droit par les étudiants de première année mais aussi afin de permettre à chacun, étudiant ou praticien, d’approfondir ses connaissances et de réfléchir aux évolutions à l’œuvre."

    Nicolas Molfessis, François Terré, Introduction générale au droit, 12e éd., Dalloz, 2020, Précis, 775 p.  

    La 4e de couv. indique : "Le présent ouvrage est une invitation à découvrir et apprivoiser le droit. Par sa conception et son écriture, il est une Introduction destinée à permettre aux étudiants de première année de saisir la matière juridique, suivant le programme universitaire. On y retrouve les questions fondamentales : quand et comment le droit existe-t-il dans le groupe social ? Quel est le critère du juridique, par comparaison avec la morale ou la religion ? Quels sont les divers systèmes de droit, les divisions des branches du droit, les diverses juridictions ? Quelles sont les sources du droit et leur place respective - Constitution, conventions internationales, loi, jurisprudence, etc. ? Comment se réalise le droit - questions d'accès au droit, d'application ou d'interprétation des règles ? Mais cet ouvrage est aussi, pour tous ceux que le droit passionne et captive, une manière d'en saisir les mouvements les plus puissants. Tout bouge ici : bouleversement des sources, développement de la soft law, déclin de la loi, mutations de la justice, reconfiguration de la Cour de cassation, essor des droits fondamentaux, propagation du numérique — c'est l'ère de l'open data et des legal techs — viennent faire évoluer, en profondeur, notre droit. Sans oublier l'influence considérable du Covid-1 9 sur le droit, dont le livre rend compte. Sous cet aspect, parce qu'il vient nourrir leur culture juridique et fournir les connaissances nécessaires à la compréhension du système juridique, le présent ouvrage est également indispensable à ceux qui se destinent à la magistrature et au barreau."

    Nicolas Molfessis, François Terré, Introduction générale au droit, 11e éd., Dalloz, 2019, Précis, 711 p.  

    Extrait de la 4e de couverture : "Le droit est un ensemble de règles de conduite qui, dans une société, régissent les rapports entre les hommes : c'est le droit objectif. Le mot désigne aussi les prérogatives reconnues aux personnes : leurs droits subjectifs. Entre l'ensemble des règles et les comportements des particuliers se nouent des relations étroites, constantes, réciproques. Quand et comment le droit existe-t-il dans le groupe social ? Quel est le critère du juridique ? Quels sont les divers systèmes de droit, les divisions des branches du droit — droit national, européen ou international, droit privé ou droit public —, les diverses juridictions ? La suite concerne, envisagées distinctement, ses composantes, autrement dit ce que l'on entend habituellement quand on parle des sources du droit. Vient alors, par effet de symbiose, la réalisation du droit. Comment est-il reçu par les sujets de droit auxquels il s'adresse et par les institutions qui doivent assurer sa mise en oeuvre ? Questions de connaissance, d'application, d'interprétation. Les mouvements qui animent ces interrogations essentielles sont aujourd'hui considérables. Bouleversement des sources, développement de la soft law, déclin de la loi, mutations de la justice, reconfiguration de la Cour de cassation, essor des droits fondamentaux sous l'influence conjuguée du Conseil constitutionnel et de la Cour européenne des droits de l'homme, avènement des nouvelles technologies et propagation du numérique — c'est l'ère de l'open data et des legal techs — viennent faire évoluer, en profondeur, notre droit."

    Nicolas Molfessis, Olivier Duhamel, Éric Thiers, Marc Guillaume, Claire Zalc [et alii], La Ve République: nouveaux regards, Seuil, 2018, 224 p. 

    Nicolas Molfessis, Yves Lequette (dir.), Quel avenir pour la responsabilité civile ?: [actes du colloque qui s'est tenu le 11 avril 2014 au Conseil supérieur du Notariat], Dalloz, 2015, Thèmes et commentaires, 146 p. 

    Nicolas Molfessis, Henri de Castries (dir.), Sécurité juridique et initiative économique: mai 2015, Mare & Martin, 2015, Le club des juristes, 356 p. 

    Nicolas Molfessis (dir.), Les mouvements du droit face aux conflits d'intérêts, LexisNexis, 2011, 43 p. 

    Nicolas Molfessis, Guy Canivet, Didier Martin (dir.), Les offres publiques d'achat, Litec, 2009, Droit 360°, 898 p. 

    Nicolas Molfessis, Jean-Philippe Heurtin (dir.), La sociologie du droit de Max Weber, Dalloz, 2006, L'Esprit du droit, 231 p. 

    Nicolas Molfessis (dir.), Les revirements de jurisprudence: rapport remis à Monsieur le Premier Président Guy Canivet [Cour de cassation], mardi 30 novembre 2004, LexisNexis et Litec, 2005, 193 p. 

    Nicolas Molfessis (dir.), La Cour de Cassation et l'élaboration du droit, Economica, 2004, Collection études juridiques, 246 p. 

    Nicolas Molfessis (dir.), Les mots de la loi: [actes du colloque, 23 mai 1997, Paris], Economica, 1999, Études juridiques, 110 p.   

    Nicolas Molfessis, Guillaume Drago, Bastien François (dir.), La légitimité de la jurisprudence du Conseil constitutionnel: colloque de Rennes, 20 et 21 septembre 1996, Economica, 1999, Études juridiques, 415 p.   

    Nicolas Molfessis, Le Conseil constitutionnel et le droit privé, LGDJ, 1997, Bibliothèque de droit privé, 602 p.   

    Nicolas Molfessis, Images de l'homme politique et mises en scène télévisuelles: l'exemple de Jean-Marie Le Pen à L'Heure de vérité et à Questions à domicile, 1989 

    Nicolas Molfessis, Logique d'une entreprise politique: l'exemple de Pierre Mauroy, 1987 

  • Nicolas Molfessis, « L'exorbitance de l'action de groupe à la française », Recueil Dalloz, 2014, n°16, p. 947   

    Nicolas Molfessis, « De la prétendue rétractation du promettant dans la promesse unilatérale de vente », Recueil Dalloz, 2012, n°04, p. 231   

    Nicolas Molfessis, Julie Klein, « Point de départ de la prescription de l'action en nullité d'une convention réglementée et motivation des revirements de jurisprudence », Recueil Dalloz, 2011, n°19, p. 1314   

    Nicolas Molfessis, « Sur trois facettes de la jurisprudence du Conseil constitutionnel », Les Cahiers du Conseil constitutionnel, 2011, n°31, p. 7   

    Nicolas Molfessis, « Sur trois facettes de la jurisprudence du Conseil constitutionnel », Les Nouveaux Cahiers du Conseil constitutionnel , 2011, n° ° 31, pp. 5-19   

    Nicolas Molfessis, « La Cour de cassation face à la modulation dans le temps des revirements de jurisprudence », Recueil Dalloz, 2009, n°38, p. 2567   

    Nicolas Molfessis, « De l'estime de soi chez les magistrats », Les Cahiers de la justice, 2009, n°01, p. 7   

    Nicolas Molfessis, « Les avis spontanés de la Cour de cassation », Recueil Dalloz, 2007, n°01, p. 37   

    Nicolas Molfessis, « Simplification du droit et déclin de la loi », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2004, n°01, p. 155   

    Nicolas Molfessis, « Une nouvelle forme de codification : la codification dynamique », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2004, n°01, p. 159   

    Nicolas Molfessis, « Vie professionnelle, vie personnelle et responsabilité des commettants du fait de leurs préposés », Droit Social, 2004, n°01, p. 31   

    Nicolas Molfessis, « Doctrine de la Cour de cassation et reconnaissance des précédents », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2003, n°03, p. 567   

    Nicolas Molfessis, « La prétendue liberté des juges du fond dans le choix des méthodes d'interprétation de la loi », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2003, n°01, p. 154   

    Nicolas Molfessis, « La controverse doctrinale et l'exigence de transparence de la doctrine », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2003, n°01, p. 161   

    Nicolas Molfessis, « La loi suspendue », Recueil Dalloz, 2003, n°03, p. 139   

    Nicolas Molfessis, « L'avènement du droit de la codification à droit constant », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2002, n°03, p. 592   

    Nicolas Molfessis, « La notion de loi interprétative », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2002, n°03, p. 599   

    Nicolas Molfessis, « La Cour de cassation réfute l'existence d'un ordre constitutionnel », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2002, n°01, p. 169   

    Nicolas Molfessis, « La tradition locale et la force de la règle de droit », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2002, n°01, p. 181   

    Nicolas Molfessis, « Deux figures législatives en vogue : l'abrogation par mégarde et la résurrection fortuite », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2001, n°03, p. 688   

    Nicolas Molfessis, « La notion de principe dans la jurisprudence de la Cour de cassation », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2001, n°03, p. 699   

    Nicolas Molfessis, « Les victimes de l'amiante et le principe de réparation intégrale en quête de cour suprême », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2001, n°01, p. 229   

    Nicolas Molfessis, « La défense de la langue française sous plusieurs feux », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2001, n°01, p. 234   

    Nicolas Molfessis, Dominique Bureau, « Le nouveau code de commerce ? Une mystification », Recueil Dalloz, 2001, n°04, p. 361   

    Nicolas Molfessis, « Les avancées de la sécurité juridique », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2000, n°03, p. 660   

    Nicolas Molfessis, « La sécurité juridique et l'accès aux règles de droit », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2000, n°03, p. 662   

    Nicolas Molfessis, « La sécurité juridique et la jurisprudence vue par elle-même », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2000, n°03, p. 666   

    Nicolas Molfessis, « La sécurité juridique et la fonction normative de la loi », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2000, n°03, p. 670   

    Nicolas Molfessis, « Les illusions de la codification à droit constant et la sécurité juridique », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2000, n°01, p. 186   

    Nicolas Molfessis, « La nature juridique des recommandations patronales », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 2000, n°01, p. 200   

    Nicolas Molfessis, « Désordre (anti)constitutionnel », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1999, n°03, p. 724   

    Nicolas Molfessis, « La distinction du normatif et du non-normatif », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1999, n°03, p. 729   

    Nicolas Molfessis, « La hiérarchie des normes ressuscitée par le Conseil d'Etat », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1999, n°01, p. 232   

    Nicolas Molfessis, « Le contrôle de conventionnalité d'une loi conforme à la Constitution », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1999, n°01, p. 236   

    Nicolas Molfessis, « La loi de la course », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1998, n°03, p. 778   

    Nicolas Molfessis, « La circulaire, l'académicien et les maîtresses de conférences », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1998, n°03, p. 792   

    Nicolas Molfessis, « Le Conseil constitutionnel redécouvre le droit civil », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1998, n°03, p. 796   

    Nicolas Molfessis, « La portée des revirements de jurisprudence », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1998, n°01, p. 210   

    Nicolas Molfessis, « Remarques sur l'efficacité des décisions de justice », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1998, n°01, p. 213   

    Nicolas Molfessis, « Les professeurs. », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1998, n°01, p. 221   

    Nicolas Molfessis, « L'équité n'est pas une source du droit », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1998, n°01, p. 221   

    Nicolas Molfessis, « Des nouvelles règles d'élaboration des textes », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1997, n°03, p. 780   

    Nicolas Molfessis, « L'application de la loi du 14 juin 1996 créant un Office parlementaire d'évaluation de la législation », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1997, n°03, p. 783   

    Nicolas Molfessis, « L'ordre constitutionnel en question », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1997, n°03, p. 787   

    Nicolas Molfessis, « A propos d'un conflit de méthode entre l'exécutif et le législatif : du bon comptage des alinéas », RTDCiv. Revue trimestrielle de droit civil, 1997, n°03, p. 796   

    Nicolas Molfessis, « L'obligation naturelle devant la Cour de cassation : remarques sur un arrêt rendu par la première Chambre civile, le 10 octobre 1995 », Recueil Dalloz, 1997, n°13, p. 85   

  • Nicolas Molfessis, Hilaire Jean, La vie du droit, coll. « Droit, éthique, société », 1994, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris : Librairie générale de droit et de jurisprudence et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1996, pp. 191-194    

    Molfessis Nicolas. Hilaire Jean, La vie du droit, coll. « Droit, éthique, société », 1994. In: Droit et société, n°32, 1996. Norme, règle, habitus et droit chez Bourdieu. pp. 191-194.

    Nicolas Molfessis, Terré François (dir.), Le suicide, coll. «Droit, éthique, société », 1994, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris : Librairie générale de droit et de jurisprudence et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1996, pp. 205-207    

    Molfessis Nicolas. Terré François (dir.), Le suicide, coll. «Droit, éthique, société », 1994. In: Droit et société, n°32, 1996. Norme, règle, habitus et droit chez Bourdieu. pp. 205-207.

  • Nicolas Molfessis, « La Cassation », le 06 octobre 2023  

    Colloque organisé par l'IRJI François-Rabelais (UR-7496), Faculté de droit, Université de Tours, autour de l'ouvrage publié aux éditions LexisNexis sous la direction de Benjamin Defoort et Julie Traullé.

    Nicolas Molfessis, « Hommage à Mireille Delmas-Marty », le 13 octobre 2022  

    Organisé par la Cour de cassation et l’ENM

    Nicolas Molfessis, « Changer de culture normative », le 26 novembre 2020  

    Organisé par le Conseil national d’évaluation des normes et LexisNexis France sous la direction scientifique de Pierre de Montalivet, Professeur à l’Université Paris-Est Créteil (Paris XII).

    Nicolas Molfessis, « QPC et droit privé », le 04 juin 2018 

    Nicolas Molfessis, « La réforme du droit des contrats et ses incidences sur la vie des affaires : premiers retours », le 24 mars 2017  

    colloque organisé en collaboration avec l’ANDJCE (Association Nationale des DJCE) et en partenariat avec l’AFJE (Association Française des Juristes d’Entreprises) et l’ACE (Associations des Avocats Conseils d’Entreprise).

    Nicolas Molfessis, « Les États généraux de la recherche sur le Droit et la Justice », le 30 janvier 2017 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Madeline Lagadec, Personnalité juridique et responsabilité civile, thèse en cours depuis 2023  

    Développements concernant l'octroi de la personnalité juridique à des entités en débat (IA, nature, enfant à naître) et son incidence en droit de la responsabilité civile.

    Pierre Mahler, Philosophie politique et fiscalité, thèse en cours depuis 2023  

    L'architecture du système fiscal est issue de choix des décideurs politiques dont la volonté est, nous semble-t-il, d'instaurer des impôts avec des bases d'imposition évidentes et étendues, ces décisions se présentant comme dictées par le désir d'imposer le plus grand nombre. La mise en place des impôts ayant historiquement connu des obstacles techniques, l'instauration de ces prélèvements a sans nul doute été motivée, dans une mesure significative, par des raisons pratiques. L'objectif de la thèse est d'examiner la manière dont les valeurs politiques et éthiques sous-tendant un système fiscal influencent ses règles et ses principes, et dont la fiscalité peut être un outil pour atteindre des objectifs politiques inspirés par les doctrines de philosophie politique, parfois en dehors de toute volonté politique spécifique. Concrètement, il s'agit dans un premier temps d'étudier les théories philosophiques sur la justice fiscale, la légitimité de l'impôt, et la redistribution des richesses, dans une perspective positiviste permettant de les dissocier des normes juridiques. Dans un deuxième temps, il s'agit de déterminer comment ces concepts peuvent être rendus opérationnels à travers les systèmes ou dispositifs fiscaux nationaux et internationaux, tels que ceux mis en place par l’OCDE (en particulier Pilier 1 et Pilier 2). Enfin, il s'agira d'émettre avec humilité des propositions de correctifs applicables aux dispositifs fiscaux, afin qu'ils tendent plus encore vers la ou les doctrines philosophiques qu'ils, nous semble-t-il, aspirent à atteindre.

    Mathias Adjaout-ponsard, Les biais cognitifs dans les décisions de justice, thèse en cours depuis 2022  

    Mon projet de thèse consiste principalement à d’abord étudier les phénomènes d’heuristiques et de biais cognitifs dans la prise de décision des juges français, pour ensuite tenter d’apporter des solutions aidant ces derniers contre ces irrationalités intrinsèques à la cognition humaine. À cette fin, il s’agira d’adapter les différents modèles d’études ayant déjà porté leurs fruits à l’étranger, mais aussi d’en développer d’autres, tout en effectuant des entretiens, selon la pertinence de la démarche. Ce faisant, une telle approche me permettrait de ne pas se limiter à une analogie à partir de systèmes judiciaires différents, et, partant, me procurerait des données spécifiques nécessaires à l’étude de pistes permettant de lutter contre ces phénomènes entravant la rationalité de nos magistrats.

    Lina Malagón Penen, Les mouvements sociaux, le droit et la justice constitutionnelle : L'exemple du mariage pour tous en France et en Colombie, thèse soutenue en 2021 à Paris 2 en co-direction avec Juan Carlos Henao, membres du jury : Isabelle Rorive, Mauricio García Villegas et Jacques Commaille  

    En adoptant une approche socio-juridique centrée sur l’étude de l’opposition entre mouvements sociaux LGBT et contre-mouvements catholiques français et colombien au sujet de la reconnaissance juridique du mariage civil et de l’adoption au bénéfice des couples formés par deux personnes de même sexe, cette thèse démontre que le droit peut jouer au moins quatre rôles différents dans le cadre d’un mouvement social. Tout d’abord, dans les cas analysés, le droit relatif au mariage civil et à la filiation a constitué l’enjeu de la lutte entre activistes puisqu’il a été conçu comme un outil de transformation matérielle et symbolique de la société. Ensuite, s’agissant des mouvements LGBT, le droit, et particulièrement les droits fondamentaux et humains, ont joué un rôle de matrice en permettant aux militants de réaliser l’injustice de leur situation et de réclamer l’égalité juridique. De surcroît, pour les contre-mouvements catholiques, le droit en général et les droits fondamentaux et humains en particulier ont constitué une arme discursive grâce à laquelle les activistes ont transformé des arguments religieux en arguments séculiers sans transiger sur leurs croyances. Enfin, la justice constitutionnelle a joué un rôle de répertoire d’action au service des quatre mouvements analysés mais de façon différente selon le pays étudié. Ainsi, en appliquant un modèle théorique considérant les circonstances dans lesquelles les activistes utilisent ce répertoire, nous démontrons que tandis qu’en Colombie les mouvements et contremouvements examinés ont privilégié le recours à la justice constitutionnelle pour obtenir, s’opposer ou renverser l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples formés par deux hommes ou deux femmes, en France le recours au Conseil constitutionnel a constitué une arme secondaire venant en appoint de stratégies de lobbying ayant pour objet de convaincre le législateur ou le constituant d’inclure ou d’exclure ces couples du mariage et de l’adoption.

    Anne Stevignon, Le temps qu’il fait et le droit des obligations : de l'influence du changement climatique sur l'appréhension des phénomènes météorologiques, thèse soutenue en 2019 à Paris 2, membres du jury : Mathilde Hautereau-Boutonnet, Marie Lamoureux, Laurent Leveneur et Béatrice Parance  

    De la confrontation du temps qu’il fait et du droit des obligations émerge une analyse féconde à une époque où le climat est de plus en plus au cœur des préoccupations. L’appréhension du temps qu’il fait par le droit des obligations se décline traditionnellement au passé et à l’avenir : au passé, lorsque le phénomène météorologique dommageable est survenu, il s’agit alors de lui apporter un remède lorsqu’il est qualifié d’anormal ; à l’avenir, lorsque le temps qu’il fait est principalement vu comme un risque qu’il s’agit de circonscrire pour ne pas mettre en danger l’opération contractuelle projetée. Le changement climatique est appelé à exercer une influence sur ces deux dimensions. En premier lieu, les principaux remèdes actuellement apportés aux conséquences dommageables de certains phénomènes météorologiques qualifiés d’anormaux sont appelés à évoluer, tandis que le changement climatique engendré par les émissions de gaz à effet de serre transforme la perception du temps qu’il fait. Ce constat conduit à s’interroger sur le rôle que pourrait jouer la responsabilité civile dans l’éventuelle réparation des dommages attribués aux dérèglements climatiques. En second lieu, si l’appréhension des risques météorologiques par le contrat connaît un nouvel essor sous l’influence du changement climatique, le droit des obligations est désormais confronté à l’apparition d’un nouveau risque, celui de l’aggravation du changement climatique. Tant le contrat que la responsabilité civile sont conduits à participer à la prévention de ce risque.

    Florian Carré, Le commencement d'exécution en matière contractuelle, thèse en cours depuis 2019  

    En matière contractuelle, le commencement d'exécution marque le passage de la formation du contrat à son exécution ; la concrétisation de la volonté des parties. Ce moment clef de la chronologie du rapport contractuel est pourtant presque totalement passé sous silence dans notre droit positif et n'est que rarement appréhendé de manière isolée. Aucune définition certaine n'existe et deux acceptions de la notion sont à distinguer, à savoir le « commencement d'exécution » stricto sensu et « l'exécution partielle ». De lege lata, sa caractérisation ne fait l'objet que d'une construction prétorienne incomplète et dont la cohérence est souvent critiquée, tandis que son régime n'est prévu que par quelques dispositions spéciales, notamment en droit de la consommation. Loin d'être un sujet purement académique, il présente un véritable enjeu pratique : de plus en plus de contrats, bancaires ou d'assurance notamment, révèlent des clauses relatives à leur commencement d'exécution. En outre, il entraine de nombreuses conséquences. A titre d'exemples, il peut consolider un acte juridique ' en entérinant sa formation par le biais d'une acceptation tacite, d'une confirmation tacite, ou en faisant obstacle à la perpétuité de l'exception de nullité ' et il nourrit d'étroits liens avec l'exigibilité de l'obligation ou avec l'obligation naturelle et sa « transformation » en une obligation civile. La présente thèse vise donc à cerner ce moment obligatoire dans tout contrat, s'interroger sur ses conditions de caractérisation, son régime juridique ou l'encadrement normatif dont il doit faire l'objet, et à en appréhender toutes les conséquences.

    Hugo Pascal, Les engagements volontaires des entreprises, thèse en cours depuis 2019  

    Définie par la Commission européenne comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société », la RSE a pris une place de plus en plus significative dans la stratégie des sociétés, la nette progression de l’activisme social et environnemental en constituant l’un des signaux les plus visibles. Si la loi Pacte semble accompagner ce mouvement, une question demeure : celle de la nature et du régime applicable à de tels engagements, qui prennent souvent la forme de documents appelés « codes de conduites » et « chartes éthiques », par lesquels les sociétés exposent les valeurs qu’elles entendent respecter dans la conduite de leurs affaires. Hormis dans les cas où de tels documents sont désormais imposés par la loi et font l’objet de dispositions propres, doit-on considérer ces engagements comme de simples stratégies de communication ou comme des véritables supports de droit dont la violation pourrait fonder une action ? Plusieurs fondements ont pu être en sens avancés par des groupes d’intérêt à l’appui de leurs demandes, au-delà de simples conséquences réputationnelles qui pourraient être attachées au non-respect d’un engagement. Le fondement des pratiques commerciales trompeuses a par exemple fait florès aux États-Unis avant d’être utilisé dans de premières procédures de droit français. Un fondement se distingue par sa dimension conceptuelle : celui de l’engagement unilatéral de volonté, dont la doctrine et la jurisprudence ont pu admettre la force obligatoire dans certains cas précis, notamment l’engagement d’exécuter une obligation naturelle, ou l’engagement unilatéral de l’employeur en matière sociale.

    Loona Corrente, La transaction et les tiers, thèse en cours depuis 2018  

    La thèse a pour objet d’étude les relations qu’entretiennent la transaction, « contrat par lequel les parties, par des concessions réciproques, terminent une contestation née, ou préviennent une contestation à naître » (C. civ., art. 2044), et les tiers, compris comme catégorie conceptuelle (l’ensemble des personnes étrangères à une situation juridique donnée) et comme réalité juridique (toute « personne n’ayant été ni partie ni représentée à un contrat qui n’est pas touchée par son effet obligatoire […] et peut tout au plus se le voir opposer », G Cornu, Vocabulaire juridique, coll. Quadrige, Puf, Paris, 2016, p 1026). Elle a pour ambition de couvrir les problématiques d’effet relatif et d’opposabilité de « la » transaction telle qu’envisagée par le code civil (problématiques en amont desquelles se trouvent, par construction, celles d’effet relatif et d’opposabilité du contrat—l'article 2051 du Code civil précisant que « La transaction faite par l'un des intéressés ne lie point les autres intéressés et ne peut être opposée par eux ») mais également « des » transactions telles qu’elles ont récemment éclos dans le paysage juridique, impliquant désormais des transigeants de plus en plus divers (droit administratif et des autorités administratives indépendantes, droit fiscal, droit social, droit de la famille, etc.).

    Isabelle Targues, Les obligations conventionnelles nées du divorce, thèse soutenue en 2017 à Paris 2, membres du jury : Christian Jubault, Julie Klein, Hervé Lécuyer et Astrid Marais  

    Le phénomène de conventionnalisation du droit de la famille, plus précisément le rôle assigné à la volonté individuelle lors d'un divorce se développe de manière exponentielle. Les sources des obligations conventionnelles étant multiples, il convient de définir les éléments qui les composent. Le contrat ne constitue pas l’unique source des obligations conventionnelles. Cette catégorie doit comprendre l’ensemble des actes juridiques conventionnels. Ceux-ci se définissent comme des manifestations de volonté produisant des effets de droit.En droit du divorce, nombreux sont les accords de volontés que les époux peuvent conclure afin de régler les conséquences patrimoniales et extra-patrimoniales de leur rupture. Cette place croissante, accordée par la loi aux volontés individuelles dans l’aménagement des conséquences du divorce, invite à s’interroger sur la qualification des accords conclus par les époux. L’étude des obligations conventionnelles nées du divorce permet de démontrer que des contrats de droit commun s’épanouissent dans le droit du divorce et que parallèlement des conventions du divorce, caractérisées par l’intervention du juge, se développent en marge des principes issus du droit des contrats.En définitive, dans un contexte où est promue la liberté individuelle, les contrats de droit commun constituent un instrument privilégié pour des époux qui souhaitent organiser les conséquences patrimoniales de leur rupture. Cependant, l’ordre public familial inhérent au domaine extra-patrimonial persiste. À cet égard, il faut souligner que la théorie générale des obligations n’a pas vocation à mettre en péril l’état des personnes qui par nature doit demeurer indisponible.

    Diana Milena Villegas Santiago, L’ordre juridique mafieux : étude à partir du cas de l'organisation criminelle colombienne des années 1980 et 1990, thèse soutenue en 2016 à Paris 2, membres du jury : Mireille Delmas-Marty, Mauricio García Villegas, Jacques Commaille et Patrick Morvan  

    Le pluralisme juridique relativise le monopole étatique dans la production normative, en laissant aux autres groupes sociaux la possibilité de créer du droit. La mafia en tant qu’organisation soumise à des règles qui lui sont propres représente un véritable ordre juridique qui entre en contradiction avec la légalité et la structure de tout l’ordre juridique étatique. Il paraît difficile, au premier abord, de considérer la mafia comme un ordre juridique, car elle s’oppose aux critères étatiques et juridiques traditionnels. En effet, les analyses en matière de pluralisme font rarement le lien entre le pluralisme juridique et les systèmes violents, arbitraires et illégaux. Cependant, d’un point de vue sociojuridique, il est possible d’envisager le pluralisme juridique à partir de l’analyse du phénomène mafieux. Cette hypothèse explore la relation entre divers ordres (étatique, mafieux et communautaire) de nature contradictoire et dans un contexte violent.L’organisation criminelle du trafic de drogue en Colombie durant les années 1980 et 1990 sert de base à la réflexion. Cet exemple est riche d’enseignements du fait de l’imbrication des intérêts des narcotrafiquants, de l’État et des classes sociales. Ce travail de recherche explore ainsi la mafia pensée et vécue comme un ordre juridique sui generis à caractère contre-étatique, possédant une force normative sans limites.

    Anne-Marie Ho Dinh, Les frontières de la science du droit : essai sur la dynamique juridique, thèse soutenue en 2015 à Paris 2, membres du jury : Pierre Brunet, Dominique Fenouillet, Valérie Lasserre et Catherine Thibierge  

    Dans la science du droit, il existe des moments de tension épistémologique au sein desquels se discutent les représentations, les méthodes d’interprétation et les sources du droit admises de façon majoritaire à une époque donnée. Entre clôture et ouverture, il est chaque fois question des liens qui existent entre le fait et le droit, et de la délimitation des frontières de la science du droit par rapport à d’autres approches. Ce travail tend à traduire, en termes de dynamique, les choix épistémologiques qui s’expriment aujourd’hui dans la science du droit, et à mettre en lumière leurs prolongements sur un plan pédagogique.A travers l’analyse historique de la construction des sciences auxiliaires, de la réduction des sources du droit et des méthodes de la science du droit, il a été possible de décrire une dynamique contenue, que l’on a dénommée « dynamique d’autorité ». Puis, en s’appuyant sur certaines critiques relatives à l’interprétation et aux sources du droit, nous avons mis en avant les indices qui oeuvrent actuellement à l’émergence d’une science du droit produisant une nouvelle dynamique, que l’on a dénommée « dynamique de discussion ». A partir de ces réflexions, nous avons cherché à construire les nouvelles frontières de cette science du droit, ses principales caractéristiques, puis les méthodes d’interprétation et d’apprentissage qu’elle pourrait induire. S’inscrivant dans les débats contemporains sur la réforme de l’enseignement du droit, cette thèse propose, en définitive, la création d’un cours d’« Analyse dynamique du droit » à visée principalement méthodologique.

    Anne-Sophie Lebret, La distinction des nullités relative et absolue, thèse soutenue en 2015 à Paris 2, membres du jury : Thomas Genicon, Emmanuel Jeuland, Hervé Lécuyer et Yves-Marie Serinet  

    La distinction doctrinale des nullités relative et absolue apparaît dans notre droit au XVIe siècle. Depuis, la doctrine enseigne que de sa mise en oeuvre, découle l’entier régime d’une cause de nullité. Le caractère opératoire de cette distinction est régulièrement interrogé, voire contesté. Cette circonstance, ajoutée à celle de sa probable consécration lors de la prochaine réforme du droit des obligations, incite à éprouver la pertinence de cette distinction. Pour assurer sa fonction d’instrument de connaissance du droit, la distinction des nullités relative et absolue doit, comme toute distinction binaire, posséder trois caractéristiques : premièrement un critère de distinction solide assurant son caractère opératoire, deuxièmement une différence de régime significative entre les deux éléments composant la distinction et conférant tout son intérêt à celle-ci, troisièmement une différence de nature entre les deux composantes, établie par le critère choisi, et justifiant la disparité de régime. Or, à l’analyse, la distinction des nullités relative et absolue ne possède ni critère de distinction sûr, ni différence de régime incontestée, ni dualité de nature. L’étude de la nature de la nullité nous conduira à retenir une nature unique : la nullité sera analysée comme une sanction de la légalité, qui doit être prononcée. Le plus souvent, elle le sera par le juge et revêtira alors un caractère judiciaire. Dès lors, à l’unique nature de sanction judiciaire de la légalité il est proposé d’attacher un seul régime, autrement dit, des règles communes à toutes les causes de nullité. La nature commandant le régime, ce dernier doit être élaboré en considération de la nature de la nullité proposée. Il conviendra néanmoins de prendre également en considération les dispositions légales spécifiques à certaines causes de nullité.

    Nicolas Delegove, Le droit commun et le droit spécial, thèse soutenue en 2011 à Paris 2, membres du jury : Florence Bellivier, Marie Caffin-Moi, Pierre-Yves Gautier et Charlotte Goldie-Genicon  

    Distinguer entre le droit commun et le droit spécial est une habitude fortement ancrée chez les juristes, dans le domaine de la théorie comme de la pratique. Les rôles attribués à cette distinction sont d’une grande diversité ; mais ils sont aussi sous la menace de deux phénomènes : la multiplication des degrés de spécialité et le développement de rapports -horizontaux - entre droits communs d'une part, et entre droits spéciaux d'autre part. Véritable "summa divisio", elle disposerait cependant toujours d’une vertu ordonnatrice très importante,tant pour le législateur que pour le juge, et tant à l’université que dans la pratique.Il y a pourtant un singulier paradoxe. Le droit commun et le droit spécial sont indéfinissables ; leur relativité est telle qu’ils ne se conçoivent pas abstraction faite l’un de l’autre. Et, toutefois, la relation qu’ils entretiennent est généralement décrite en termes d’opposition. Or, la relativité appelle bien plutôt la collaboration que l’opposition.C’est ainsi que, s’agissant de l’élaboration du droit, des influences positives sont à l’oeuvre. Le droit commun et le droit spécial se servent mutuellement de modèle. Leur évolution se déroule en contemplation l'un de l'autre. Cela permet surtout, concernant l’application du droit, de réfuter l’idée suivant laquelle le droit commun et le droit spécial s’excluraient mécaniquement. En dehors des hypothèses prévues par le droit écrit, aucun fondement ne justifie l’exclusivisme. Ce dernier ne dispose en outre que d’un régime juridique plein d’incertitude. La valeur de la solution préconisée par l’adage "Specialia generalibus derogant" n’est que celle d’une présomption, simple. « Sur-mesure », le droit spécial est supposé mieux adapté à la situation litigieuse, mais il peut concrètement se révéler moins approprié que le droit commun

    Julie Klein, Le point de départ de la prescription, thèse soutenue en 2010 à Paris 2  

    Le droit positif se caractérise par une extraordinaire diversité des points de départ de la prescription. Mal maîtrisé par le législateur, le point de départ de la prescription n’est pas davantage dominé par les juges, qui n’ont jamais su poser de directives claires susceptibles de guider sa détermination. Mais la détermination du point de départ de la prescription n’est pas seulement plurielle, elle est aussi incohérente. Aucun lien logique ne peut, en effet, unir entre elles les différentes solutions rencontrées. Derrière la diversité, émerge alors non seulement la disparité des solutions observées, mais également la disparité des critères mis en œuvre et celle des finalités poursuivies. L’ampleur du désordre rend nécessaire une mise en ordre. Les enseignements des différents modèles et contre-modèles permettent de découvrir les logiques – techniques et politiques qui président à la détermination du point de départ de la prescription, sous réserve du respect du principe d’égalité et du droit d’accès au tribunal. L’identification des données permet en conséquence de proposer un nouveau modèle de détermination du point de départ de la prescription, reposant sur une approche fonctionnelle de la prescription et, partant, de son point de départ. Elle aboutit à proposer de lier le critère de détermination du point de départ à la fonction poursuivie par la prescription. A ce titre, les fonctions spéciales de la prescription doivent être isolées, qui appellent à la fixation de points de départ spéciaux. De tels points de départ dérogent au point de départ de droit commun qui porte la marque des fonctions communément poursuivies par la prescription.

    Jean-François Hamelin, Le contrat-alliance, thèse soutenue en 2010 à Paris 2  

    La notion de contrat-alliance désigne le contrat par lequel les alliés décident de mettre en commun des prestations, c’est-à-dire d’exercer une activité commune. Son étude invite, d’une part, à relire et à restituer au droit des contrats son empire, car celui-ci a été traditionnellement réduit aux échanges. Elle permet, d’autre part, d’enrichir d’une théorie générale les droits spéciaux relatifs aux différents contrats-alliance, notamment le droit des associations et des sociétés. L’existence du contrat-alliance doit dès lors être établie. Pour ce faire, il faut d’abord relever que la notion de contrat a été injustement réduit au contrat-échange et que les qualifications de statut, de quasi-contrat ou d’acte collectif qui ont pu être opposées à celle de contrat ne sont pas pertinentes. Il faut ensuite noter que les contrats-alliance sont des contrats spécifiques, parce que leur identification suppose qu’une même activité soit à la fois ce à quoi s’engagent les alliés – leur objet commun – et ce pourquoi les alliés s’engagent – leur intérêt commun – et parce qu’ils ont leurs propres classifications. Les effets du contrat-alliance reflètent cette spécificité. Celui-ci a des effets essentiels, puisqu’il donne toujours lieu à une agrégation, formée par les engagements des alliés et variant au gré des exclusions et des retraits, et à une distribution des résultats. Il a aussi des effets naturels, puisqu’il instaure parfois une organisation – incarnée par un organe délibératif reposant sur l’octroi de droits de vote et par un organe exécutif supposant qu’un dirigeant reçoive un mandat des alliés – et une personne morale exprimant l’intérêt commun des alliés à l’égard des tiers.

    Stéphane Gerry-Vernieres, Les "petites" sources du droit, thèse soutenue en 2010 à Paris 2  

    L’étude des « petites » sources du droit permet d’appréhender de manière originale une facette du droit souple. Définies comme des actes dépourvus de force contraignante, elles ont la particularité d’émaner des plus hautes autorités de l’Etat. Classiquement, les « petites » sources ne figurent pas au catalogue des sources formelles du droit. Cela tient à l’approche de cette notion, laquelle, construite sur le paradigme de la loi, rassemble les actes contraignants. Une telle approche revient à nier leur juridicité comme à minimiser leur rôle. L’approche est critiquable. La source du droit se reconnaît bien plus à sa vocation à influencer le comportement des acteurs juridiques, autrement dit à son effet aussi bien dans les pratiques que dans les prétoires. Sur cette voie, si l’on délaisse le champ des idées pour se concentrer sur les processus sociaux de création du droit, l’on observe que les « petites » sources participent à la fabrique du droit à l’occasion de leurs fonctions d’interprétation et de régulation. A ce titre, les « petites » sources sont de véritables sources du droit. Mais si elles sont des sources, elles se singularisent par des caractères propres. Les « petites » sources sont les seules sources à cumuler deux qualités : la réactivité et la technicité. Mais les « petites » sources se singularisent également par leurs imperfections. Précisément, elles sont opaques et précaires. Et pourtant, ces défauts ne pourraient justifier que l’on s’en passe. Pas d’échappatoire ! Il faut faire avec ce droit imparfait.

    Maryam Himmi-Mehrabi, La dédramatisation du divorce dans la législation contemporaine, thèse soutenue en 2006 à Paris 2  

    Une innovation essentielle de la loi du 11 juillet 1975 fut de chercher à dédramatiser le divorce. Cet objectif, repris par la loi du 26 mai 2004, marque désormais la législation relative au divorce. De prime abord, pourtant, la dédramatisation du divorce semble échapper au droit et relever de la sociologie, voire de la psychologie. D'où la nécessité d'en rechercher la définition et de déterminer les dispositions législatives mises en place pour atteindre cet objectif. Les moyens de dédramatisation du divorce étant identifiés, il convient d'apprécier leur efficacité à l'épreuve de la pratique du divorce et leur portée au regard de l'objectif affiché par le législateur. Cette analyse met en évidence les limites pratiques et dogmatiques de cet objectif. Limites qui révèlent les incertitudes et les ambivalences du législateur contemporain face aux évolutions du divorce et, de manière plus générale, face aux mutations qui ont touché la famille depuis la deuxième moitié du XXe siècle.

    Denise Betchen-Abouem, Lesobjectifs et les réalisations du législateur en matière de surendettement des particuliers, thèse soutenue en 2005 à Paris 2  

    Le crédit est un moyen qui permet d'acquérir des biens de consommation et qui joue un rôle considérable dans le domaine économique et social. Son extension dans le domaine des particuliers s'est accompagnée des abus de la part des producteurs, de la légèreté, de l'insouciance de certains particuliers, et dans certains cas, des difficultés de remboursement. La protection des faibles contre les plus puissants économiquement, la nécessité de réguler les relations économiques et juridiques, la recherche d'un certain équilibre entre les différentes relations ont conduit le législateur à adopter un nombre de plus en plus important de dispositions impératives. Les unes sont destinées à protéger les particuliers qui recourent aux crédits, les autres organisent des procédures de traitement des situations en cas de difficulté de remboursement et enfin, les dernières tentent de " garantir un minimum vital " au débiteur en difficulté financière. Le législateur réussit ainsi à maintenir une certaine cohésion sociale malgré le sacrifice de certains créanciers. Le droit évolue ainsi avec la société et joue pleinement son rôle de régulation et d'organisation des relations entre les membres de la société. Loin de stigmatiser la perte de sa cohérence ou de l'insécurité générée par l'intrusion du législateur dans les relations contractuelles, le droit permet de répondre aux exigences et demandes actuelles de ses différents membres. Le droit du surendettement apparaît ainsi comme un droit vivant qui suit les évolutions de la société, qui tient compte des réalités économiques et sociales. Le rôle du législateur apparaît néanmoins très délicat dans la recherche de l'équilibre entre les impératifs économiques et les préoccupations d'ordre social.

    Caroline Mirieu de Labarre, Les caisses noires et le droit pénal des affaires, thèse soutenue en 2000 à Paris 2  

    Destinees a financer des operations occultes, les caisses noires ne sont pas apprehendees directement par notre droit positif. Une etude de la description du phenomene permet d'en donner une definition juridique. La pluralite des causes de constitution des caisses noires et les rapports entretenus avec le cadre legal rendent compte de son caractere proteiforme. Constituees grace a la mise en oeuvre de procedes comptables frauduleux destines a degager de l'argent liquide, les caisses noires sont intrinsequement frauduleuses. Localisees dans des paradis fiscaux et gerees dans des comptes bancaires et structures juridiques complexes, les auteurs des caisses noires cherchent des ecrans humains, geographiques et societaires afin de garantir l'opacite et la securite des flux. La caisse noire sesitue au carrefour de plusieurs qualifications penales. Les delits de fraude comptable et fiscale sanctionnent l'existence des caisses noires. Les delits de faux et d'usage de faux permettent de sanctionner les procedes frauduleux mis en oeuvre pour la constituer. Les delits de corruption, d'abus de biens sociaux, d'abus de confiance, de banqueroute, d'entente et de blanchiment assurent pour leurpart la sanction de l'usage des fonds issus de la caisse noire. Face au developpement massif des caisses noires et a leur dimension internationale, il est necessaire de renforcer le role joue par les acteurs charges d'en assurer le controle ainsi que de remedier aux difficultes d'enquete et de poursuites rencontrees tant en droit interne qu'international.

  • Adrienne Callejas, Le visa en cassation civile, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille sous la direction de Jean-Louis Bergel et Jean-Yves Chérot, membres du jury : Patrick Morvan (Rapp.), Frédéric Rouvière et Jean-Pierre Gridel    

    Le visa est traditionnellement présenté comme le fondement logique de l’arrêt de cassation, en ce qu’il désigne la règle de droit qui a été violée par la juridiction du fond. Cependant, aussi importante que soit la logique dans le raisonnement juridique, certaines étapes de celui-ci sont irréductibles à une simple déduction. La présentation du visa comme fondement de l’arrêt a alors l’inconvénient de travestir la réalité. Elle passe en effet sous silence les opérations que sont l’interprétation et la qualification, pourtant centrales dans le raisonnement juridique, et laisse de côté certains arrêts qui ne peuvent pas être expliqués sous ce prisme. Il apparaît alors plus juste de voir dans le visa un élément de justification de la cassation. Cette justification opère de multiples façons selon la nature du lien unissant le visa et la solution, mais aussi selon la fonction du visa dans la justification. En effet, lorsque les visas sont multiples, tous n’ont pas le même rôle. La fonction justificative du visa étant établie dans toute sa complexité, reste à savoir si le visa atteint vraiment son objectif, à savoir convaincre ses destinataires. Il apparaît que les commentateurs se saisissent largement du visa pour tenter de déceler la règle appliquée et les raisons ayant mené à son choix, déterminer la portée de l’arrêt, voire pour déterminer quelles sont les sources du droit. Cependant, le message véhiculé par le visa n’est pas toujours bien reçu. La cour de cassation, confrontée à de tels problèmes, a traditionnellement tendance à multiplier les moyens de communication sur l’arrêt plutôt que de modifier sa pratique du visa, mais cette attitude évolue actuellement

    Bénédicte Girard, Responsabilité civile extracontractuelle et droits fondamentaux, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Muriel Fabre-Magnan, membres du jury : Philippe Brun (Rapp.), Mireille Bacache-Gibeili  

    La présente thèse a pour objet d'étudier l'influence croissante des droits fondamentaux sur le droit de la responsabilité civile, en s'interrogeant sur ses raisons et ses effets. Elle propose de montrer que le recours aux droits fondamentaux vise essentiellement à hiérarchiser les différents intérêts en présence dans le procès en responsabilité civile. Le droit français de la responsabilité civile a pour particularité d'énoncer des règles très générales, qui soumettent les différentes catégories de victimes et d'auteurs de dommages à un traitement uniforme sans distinguer selon la nature des intérêts en jeu. En l'absence de réforme législative, les droits fondamentaux apparaissent aux yeux des requérants et des juges comme des instruments rapides et efficaces de hiérarchisation des intérêts, dans la mesure où ils protègent des intérêts perçus comme supérieurs. L'invocation d'un droit fondamental sert ponctuellement à remettre en cause une règle de responsabilité existante, au profit d'une solution plus protectrice de l'intérêt protégé par le droit considéré. Dans les autres cas, elle apporte une justification supplémentaire à une solution établie en rendant visible la prise en compte de l'intérêt qui mérite une protection accrue. Si l'aspiration à une meilleure prise en compte des intérêts respectifs des victimes et des auteurs de dommages apparaît légitime, le recours aux droits fondamentaux pour parvenir à un tel objectif présente cependant des limites. Ces derniers constituent en effet des arguments en faveur de la protection de tel ou tel intérêt, mais ne fournissent pas d'indication sur la manière précise dont cette protection doit être assurée. A cet égard, la présente étude propose certaines pistes de réflexion afin d'améliorer la prise en compte des intérêts en présence dans le cadre du procès en responsabilité. On constate en outre que l'invocation croissante des droits fondamentaux n'est pas neutre en droit de la responsabilité civile, car elle aboutit à transformer en profondeur le raisonnement des juges. En effet, l'application et l'interprétation des règles ordinaires de responsabilité sont désormais subordonnées au respect des droits fondamentaux, dont le nombre ne cesse de s'accroître et qui sont énoncés en termes très généraux. La solution du litige dépend alors de la manière dont le juge interprète et concilie au cas par cas les exigences, souvent contradictoires, qui découlent des droits fondamentaux des victimes et des auteurs de dommages. Le modèle syllogistique de la règle est ainsi remis en cause au profit de la méthode de la balance des intérêts, qui repose sur une conception délibérative de l'acte de juger. Une telle évolution génère un risque d'insécurité juridique. La présente thèse propose dès lors d'encadrer le recours aux droits fondamentaux, en distinguant les cas dans lesquels l'invocation d'un droit fondamental est nécessaire et mérite être encouragée de ceux dans lesquels elle est au contraire inutile ou préjudiciable, et doit donc être évitée.

    Marc Bodin, Les notions relatives en droit civil, thèse soutenue en 2011 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean-Francis Overstake, membres du jury : Emmanuel Putman (Rapp.), Bernard Beignier et Guillaume Wicker  

    Une notion relative (formée d’un concept de base et d’un qualificatif) pourrait apparaître comme unedisposition équivoque. Le principe de légalité impose cependant de fonder toute décision sur unenorme de référence ; la saisine d’une juridiction laisse d’ailleurs supposer que le justiciable en a uneconnaissance spontanée, ni le contexte législatif ni des mesures d’instruction ne suffisant à corrigerl’imprécision linguistique de la loi. Si la coutume permet d’expliciter le concept de base, elle necirconscrit pas pour autant le seuil induit par le qualificatif législatif. La marge d’appréciationprétorienne en découlant ne rend alors la sanction concevable qu’en fonction d’une flagrancefactuelle. Cette dernière conduit à renverser la charge probatoire, en faisant peser sur le défendeurla preuve de la normalité des faits au regard de la norme socialement acceptée. Elle exclut aussi duchamp judiciaire les situations insuffisamment caractérisées, suggérant que le Code civil tolère unepart d’anomalie dans la société et impliquant une personnalisation circonstancielle de la décision. Ensomme, la disproportion des faits est seule sanctionnée et implique une pondération des droits enconflit. Ainsi comprise, la relativité procure au droit quelque souplesse, sans entraîner d’arbitrairejudiciaire : elle permet d’englober des situations marginales dans une même finalité politique. Lerecours aux notions relatives participe donc de l’idée de ne pas réglementer par un droit imposé deplano et révèle le recul de l’ordre public de direction. Le danger réside alors dansl’instrumentalisation de la relativité pour en faire un outil légistique d’exaltation des droits subjectifs.

    Marie Cresp, Le temps juridique en droit privé , thèse soutenue en 2010 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean Hauser  

    L’étude des rapports du temps et du droit privé, menée dans une perspective juridique, consiste à élaborer une théorie générale du temps juridique, c'est-à-dire à définir les caractéristiques et les fonctions de la dimension temporelle juridique. Le temps juridique correspond soit au milieu temporel dans lequel se succèdent les situations juridiques, soit à l’espace temporel qui compose les situations juridiques. Comportant un double aspect, l’un relevant de l’ordre, et l’autre de la durée, le temps juridique est une notion unitaire correspondant à une seule et unique dimension. Le Droit doit construire sa propre dimension temporelle s’il veut atteindre la multitude des finalités qu’il poursuit. L’existence conceptuelle du temps juridique se fonde sur deux principes philosophiques complémentaires : celui de l’autonomie du Droit par rapport aux faits et celui de la soumission du Droit aux faits. L’existence substantielle du temps juridique se fonde sur deux techniques, la chronologie et la chronométrie, c'est-à-dire la science de l’ordre des dates et la science de la mesure de la durée. La justification de l’existence du temps juridique permet alors d’étudier ses caractéristiques, qui ne concernent que l’espace temporel juridique, c'est-à-dire la durée du temps juridique, à l’exclusion du milieu temporel juridique, contenant unique dans lequel les situations juridiques se succèdent selon le même ordre. En revanche, l’espace temporel juridique comporte une pluralité de caractéristiques, l’analyse du droit positif faisant apparaître que la durée du temps juridique peut être illimitée ou limitée, déterminée ou indéterminée. La construction d’une théorie générale du temps juridique permet ainsi d’affiner la connaissance portant sur cette dimension juridique particulière.

    Cédric Bernat, L'exploitation commerciale des navires et les groupes de contrats ou le principe de l'effet relatif dans les contrats commerciaux internationaux, thèse soutenue en 2003 à Bordeaux 4 sous la direction de Antoine Vialard  

    Comment le principe de l'effet relatif est-il mis en oeuvre dans l'exploitation commerciale des navires et plus largement, dans les contrats internationaux ? On distingue entre, d'une part la cause personnelle du principe de l'effet relatif qui consiste à déterminer qui sont les parties et les tiers aux contrats commerciaux internationaux et, d'autre part, la cause matérielle contractuelle. Outre les parties à la formation des contrats, les parties à leur exécution regroupent deux catégories de contractants : le cessionnaire de contrat et le destinataire des marchandises transportées par mer. L'étude du statut du destinataire ouvre des réflexions sur la définition du contrat de transport des marchandises en général, l'existence et le régime de la chaîne de transport, et une réforme du Code de commerce, qui constituent l'un des temps forts de l'ouvrage.

    Pierre Cabrol, Les biens culturels en droit civil français, thèse soutenue en 1999 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean Hauser  

    Les biens culturels sont les biens sur lesquels un individu ou un groupe d'individus effectuent une projection de leur identité culturelle. Ils possèdent une nature à la fois réelle et personnelle. Comme le montre notamment l'analyse de l'évolution de la notion d'erreur, du fait de cette nature en partie réelle, ils s'avèrent plus sensibles que les autres types de biens aux évolutions sociales. Ils jouent en conséquence le rôle de moteur de l'évolution du droit commun. C'est pour cette raison qu'il convient d'écarter les propositions doctrinales de consécration d'un droit spécial des biens culturels. Plus précisément, les biens culturels doivent être régis par les règles du droit commun pour tout ce qui touche aux questions d'ordre patrimonial. Par ailleurs, l'utilisation de règles exorbitantes du droit commun doit être strictement réservée à la résolution de problèmes nés de la nature en partie personnelle de ces biens. La réalisation de cet objectif passe par le contrôle des pratiques existantes en matière de ventes aux enchères publiques, par la disparition du monopole des commissaires-priseurs et par l'évolution de la sanction de l'erreur sur la substance.

    Philippe Delmas Saint-Hilaire, Le tiers à l'acte juridique, thèse soutenue en 1998 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean Hauser  

    La qualite de tiers doit s'apprecier tant lors de la phase de conclusion que lors de la phase d'execution de l'acte juridique. Lors de l'execution, est tiers celui qui manifeste un interet a reagir contre la situation generee par l'acte juridique. La qualite de tiers doit etre reconstruite afin de lui attribuer un statut. Pour autant, le droit objectif n'abandonne pas la qualification de tiers ; il prive certains tiers pourtant interesses de leur droit de reaction en raison de leur mentalite ou en raison d'imperatifs superieurs de la politique juridique.

  • Guillaume Drouot, La rétroactivité de la jurisprudence. Recherche sur la lutte contre l'insécurité juridique en droit civil, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Claude Brenner, membres du jury : Pascale Deumier, Xavier Lagarde et Catherine Puigelier  

    La rétroactivité étant un mode d’application d’une règle de droit dans le temps, il convient de se demander en premier lieu si le juge crée des règles de droit afin de savoir si la jurisprudence est rétroactive ou seulement déclarative. Pour répondre à cette interrogation, il a paru nécessaire de définir la règle de droit comme la règle ayant vocation à être utilisée par un juge pour trancher un litige. Puis, pour savoir si plus précisément le juge posait de telles règles de droit, il a été fait recours aux règles de reconnaissance de Hart, invitant à regarder l’attitude du législateur, du juge et du peuple pour voir si la jurisprudence était considérée comme source du droit. La réponse est affirmative en ce qui concerne celle de la Cour de cassation. Il devient alors nécessaire en deuxième lieu de s’interroger sur la cause de cette rétroactivité. La théorie naturaliste, soutenant que toute règle de droit est naturellement rétroactive, et la théorie mécaniste, expliquant la rétroactivité par la nécessité pour le juge d’appliquer la règle créée au litige qui lui est soumis, ont paru devoir être écartée. Le fondement de la rétroactivité serait la théorie de l’incorporation, dont l’application aux créations jurisprudentielles et aux changements d’interprétation serait justifiée par la prohibition des arrêts de règlement. Dès lors, et en troisième lieu, comment lutter contre l’insécurité juridique produite par la rétroactivité jurisprudentielle ? Deux solutions paraissent efficaces : soit permettre à la Cour de cassation de rendre des arrêts de règlement, soit introduire une sorte de référé législatif permettant à la Cour de cassation de demander au législateur de modifier la norme, plutôt que d’opérer un revirement rétroactif. Puisqu’il nous paraît opportun de conserver une complémentarité entre la loi et la jurisprudence, seule la création d’un référé-suggestion semble être une solution satisfaisante au problème de la rétroactivité de la jurisprudence.

    Sophie Noel, Les effets pervers du formalisme (études à partir du contrat d'auteur), thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Pierre-Yves Gautier, membres du jury : Christophe Alleaume, Cyril Grimaldi et Éric Savaux  

    Le Code de la propriété intellectuelle est dédié à la protection des auteurs. Sur le terrain contractuel, cela se traduit par un formalisme important qui entoure la cession des droits patrimoniaux. Ainsi, le contrat d’auteur doit être rédigé par écrit, doit détailler le contenu du transfert, et doit préciser la rémunération de l’auteur. L’objectif du législateur, en recourant au formalisme, est de tenter de protéger l’auteur partie faible, de mieux l’informer, de restaurer un certain équilibre contractuel. Une étude de la matière révèle rapidement l’échec du formalisme en ce que le dispositif est inutile et inefficace. Pire, il crée nombre d’effets pervers, qui ne peuvent qu’inciter à douter du bien-fondé du choix du législateur. D’autant qu’il n’est pas possible en la matière de s’appuyer sur le rôle modérateur du juge qu’avait décrit Flour : en droit d’auteur, le juge est très exigeant quant au respect des dispositions formalistes et va même parfois au-delà de l’esprit des textes. Le juge n’assouplit pas le formalisme, il le rigidifie. Face à un droit d’auteur compliqué et exigeant, le professionnel, cocontractant de l’auteur et cessionnaire des droits, a souvent recours aux usages et se détourne ainsi du Code de la propriété intellectuelle. Ainsi, un droit parallèle des contrats d’auteur s’est progressivement mis en place. Devant l’échec du formalisme et sa mise à l’écart par la pratique, le législateur a dû réagir : il a choisi la voie de la réforme (très incomplète et imparfaite) en introduisant dans la loi quelques exceptions au formalisme. Le juge quant à lui semble finalement hésiter sur la démarche à suivre. A côté du mouvement très formaliste qui existe en jurisprudence, un autre courant, plus récent est à noter : certains juges décident de faire de l’interprétation du contrat la pièce maitresse de leur intervention pour faire reculer le formalisme. Ces magistrats, bien plus en phase avec la pensée de Flour, semblent nous indiquer la solution aux effets pervers du formalisme.

    Guylène Nicolas, Le droit constitutionnel du commencement de la vie, thèse soutenue en 2000 à AixMarseille 3 sous la direction de Louis Favoreu et Joseph Pini  

    Les avancees technologiques de la fin du siecle ont revolutionne l'apprehension que l'homme a de lui-meme : elles lui donnent desormais le pouvoir de modifier son mode de reproduction et de manipuler sa propre essence. En france, le legislateur est intervenu en 1994 pour encadrer l'assistance medicale a la procreation. Dans une decision du 27 juillet 1994, la constitutionnalite de ces lois a ete reconnue par le conseil constitutionnel. Cependant, il s'est subordonne au pouvoir d'appreciation du legislateur, ne veillant qu'au respect du principe de sauvegarde de la dignite de la personne humaine. Or, les choix legislatifs effectues induisent une evolution de la conception actuelle des droits fondamentaux. De nouveaux droits sont revendiques tel que le droit de procreer, alors que d'autres semblent de plus en plus relativises, comme le droit de naitre. Cet ouvrage se propose ainsi d'etudier, d'abord, le droit de donner la vie, revendique par les "procreateurs". La societe francaise semble brider l'acces a l'assistance medicale a la procreation afin d'assurer une certaine conception de la famille et de la vie familiale normale. De plus, les manipulations du materiel genetique conduisent a relancer le debat de la qualification des droits que l'homme detient sur son corps. Ensuite, les droits du "procree" doivent etre observes. Le droit de naitre est devenu un droit limite. Objet d'un arbitrage avec le droit de la mere sur son corps, il est aussi soumis a une exigence de normalite. La valeur accordee au commencement de la vie humaine incite a une reflexion sur les beneficiairesdes droits fondamentaux a travers la definition de la personne humaine. La conclusion de ce travail fait apparaitre la necessite cruciale de depasser le plan legislatif pour faire intervenir le constituant afin de placer la protection de la personne humaine au sommet de la hierarchie des normes et d'accorder un veritable statut constitutionnel au corps humain, qu'il soit constitue ou en devenir.

    Valérie Malabat, Appréciation in abstracto et appréciation in concreto en droit pénal, thèse soutenue en 1999 à Bordeaux 4 sous la direction de Philippe Conte  

    L'appréciation in abstracto et l'appréciation in concreto peuvent être définies comme des modes de raisonnement permettant de porter un jugement de valeur sur le comportement d'un individu. Leur rôle peut alors paraitre exclu en droit pénal en raison du principe de la légalité des délits et des peines. Il convient cependant d'observer que l'appréciation in abstracto ou l'appréciation in concreto peuvent être utilisées pour apprécier les conséquences d'un acte sur une victime et déterminer ainsi le seuil de protection accorde par le droit pénal à cette même victime. D'autre part, un jugement de valeur peut également être porte sur l'attitude du délinquant pour en établir le caractère répréhensible. Il est en effet possible qu'un comportement, bien qu'interdit par un texte répressif, ne soit pas répréhensible en raison de certaines circonstances particulières, tels que, par exemple, des faits justificatifs. L'appréciation in abstracto et l'appréciation in concreto remplissent donc un double rôle en droit pénal. A ce double rôle correspondent deux déterminations différentes du prototype de référence : s'agissant de mesurer le degré de protection accorde aux individus, un modelé moyen peut être retenu, tandis que s'agissant d'apprécier le caractère répréhensible d'un acte, un modèle idéal de comportement parait plus adapte.