Samantha Turquoise Simon, Animal politique : l'émergence de partis animalistes en Europe, thèse soutenue en 2023 à Université de Lorraine sous la direction de Étienne Criqui, membres du jury : Bruno Villalba (Rapp.), Florence Faucher-King (Rapp.), Fabienne Greffet, Laurent Olivier et Corine Pelluchon
Cette thèse, intitulée "Animal Politique: l'émergence des partis animalistes en Europe", entend analyser la création, l'existence, le déploiement, la structuration et le développement, en Europe, de partis politiques (exclusivement ou essentiellement) dédiés à la défense des animaux. Ce phénomène interroge, et invite à penser de grands thèmes transversaux politiques et philosophiques, tels que la représentation politique des entités naturelles, la politisation des mouvements sociaux, les transformations des systèmes de partis, ainsi que les représentations sociales de l'animal, comme de la politique.
Yves-Alain Koumba, Election présidentielle gabonaise de 2016 : contribution à une problématique de la construction démocratique en Afrique Francophone, thèse soutenue en 2022 à Université de Lorraine sous la direction de Étienne Criqui, membres du jury : Guy Rossatanga-Rignault (Rapp.), Raphaël Porteilla (Rapp.), Céline Thiriot et Fabienne Greffet
Le 27 août 2016 le Gabon a organisé, pour la cinquième fois depuis 1990, année d'adoption du retour du système pluraliste, une élection présidentielle sur fond des vives tensions. Ce scrutin a opposé plusieurs candidats. Mais de tous en lice, seuls ceux dits majeurs, notamment Ali Bongo Ondimba, président sortant et ; candidat du Parti démocratique gabonais (PDG), parti au pouvoir depuis 1968 puis ; Jean Ping, ancien baron du régime passé dans l'opposition, par ailleurs, ancien président de la Commission de l'Union africaine (UA). Au terme d'un vif et très controversé contentieux électoral, c'est finalement Ali Bongo Ondimba qui a rempilé pour un second mandat de sept ans à la tête du pays. À la différence des processus électoraux antérieurs, la décision de la Cour constitutionnelle à défaut de ramener la sérénité dans le pays l'a plutôt plongé dans une crise sans précédent qui, d'une part, a affecté le vivre ensemble et, d'autre part, a trahi l'absence de consolidation démocratique au Gabon.
William Dannon, Politiques publiques ; esquisse d’une analyse des mécanismes des choix publics face à la globalisation : enjeux politiques et sociaux des relations entre l'État et le groupe ArcelorMittal dans le bassin sidérurgique lorrain de 2012 à 2017, thèse soutenue en 2020 à Université de Lorraine sous la direction de Étienne Criqui, membres du jury : Dominique Andolfatto (Rapp.), Sophie Béroud (Rapp.), Fabienne Greffet, Laurent Olivier et François Rangeon
Cette thèse s’intéresse à la fermeture des deux derniers hauts fourneaux de la Lorraine par le sidérurgiste ArcelorMittal. En ce sens, elle se penche sur la lutte ouvrière de Florange et s’attache à comprendre l’incapacité du candidat François Hollande, élu président de la République le 6 mai 2012, à tenir la promesse qu’il a faite aux ouvriers de cette usine d’ArcelorMittal pendant la campagne pour l’élection présidentielle de 2012. Pour ce faire, elle développe une démarche épistémologique qui croise une approche d’analyse cognitive des politiques publiques avec une perspective néo-institutionnaliste. L’intérêt d’une telle démarche est de dépasser l’opposition entre ces deux approches en proposant une articulation entre policy et politics. Il s’agit donc de saisir comment les acteurs impliqués dans cette lutte analysent, interprètent et donnent du sens à leur action, sans pour autant négliger le poids des facteurs politiques et institutionnels ayant structuré le processus décisionnel. Le premier résultat de ce travail révèle que l’émergence du problème social, dont la définition dépend de l’activité de cadrage des acteurs sociaux, est conjointement liée à la formation de l’identité collective des syndicats du site. En d’autres termes, l’émergence du problème social est indissociable de la constitution de l’intersyndicale de Florange. Cette instance collective de lutte est traversée par plusieurs cadres d’action collective dont le plus dominant (master frame) est celui incarné par la CFDT, qui va l’imposer aux autres. Le second résultat montre que les choix effectués par les autorités politiques dans ce dossier reflètent la conception que François Hollande et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault se font de la place et du rôle de l’État sur la scène des politiques publiques. Plus fondamentalement, ces choix s’inscrivent très clairement dans la doctrine néo-libérale défendue au niveau européen et qui, routinisée depuis des décennies comme pratique et manière de faire au sein de l’Union, est devenue une matrice cognitive et normative encadrant le comportement des États au niveau national. Ce constat permet d’expliquer la difficulté d’un changement de politique publique dans cette affaire. Plus concrètement, l’incapacité de François Hollande à sauvegarder les hauts fourneaux de Florange s’explique par les contraintes institutionnelles de « dépendance au sentier » (path dependence) exercées par le cadre institutionnel européen sur les choix publics effectués au niveau domestique. Toutefois, cette décision publique est empreinte d’un certain pragmatisme politique qui s’explique par la crainte de la réaction des investisseurs ; c’est-à-dire du marché en cas de nationalisation temporaire du site par l’État.
Willy N'Djali Luswanga, La France dans les opérations de paix en Afrique noire depuis la chute du mur de Berlin : acteurs et prises de décision, thèse soutenue en 2015 à Université de Lorraine en co-direction avec Étienne Criqui, membres du jury : Raphaël Porteilla (Rapp.), Laurent Olivier
La France a toujours joué un rôle dans le cadre des opérations de paix en Afrique noire,surtout depuis la chute du mur de Berlin avec l’émergence des nouveaux conflits intraétatiquesqui nécessitent non seulement des acteurs traditionnels, mais aussi, des nouveauxacteurs dotés de nouvelles compétences pour ramener la paix et la sécurité dans les sociétésmarquées par les conflits. Cependant, son implication sur les opérations de paix est souventsujette de diverses critiques mal définies comme ingérence dans les affaires intérieures, excèsde bavure, illégalité, retour du néocolonialisme, due à l’absence d’une politique decollaboration cohérente avec d’autres acteurs qui exercent sur le terrain. C’est pourquoi, lestravaux de recherche portent sur les opérations françaises de paix, les acteurs de relationsinternationales français qui participent sur les opérations de paix, et enfin, sur lacompréhension des interactions décisionnelles au niveau de chaque opération. Il s’agit demettre en lumière les spécificités des pratiques politiques, des différentes stratégies déployéespar les acteurs, des rapports de force et des enjeux du pouvoir qui sous-tendent la prise dedécision en France dans le cadre des opérations de paix.
Romain Mathieu, Tous ensemble !" ? Les dynamiques de tranformation de la gauche radicale française, thèse soutenue en 2015 à Université de Lorraine en co-direction avec Étienne Criqui et Dominique Andolfatto, membres du jury : Michel Hastings (Rapp.), Fabienne Greffet et Rémi Lefebvre
La gauche radicale est étudiée comme un espace relativement autonome dans le champ politique, faisant sens pour un nombre restreint d’acteurs politiques. Il s’agit de saisir les effets des dynamiques d’interactions entre entreprises partisanes, parfois alliées mais toujours rivales, sur la recomposition des offres politiques. La thèse associe une approche « par le haut » à une analyse localisée des relations intra et inter-partisanes. Tout d’abord, la première partie opère un retour sur les conditions d’émergence d’une coalition – investie d’une pluralité de sens et d’intérêts par les acteurs – dans un espace politique fragmenté et concurrentiel. Ensuite, dans une deuxième partie, il s’agit d’étudier et de comparer les traits structurants de la sociologie des militants des principaux partis de gauche radicale. Enfin, la troisième partie est consacrée aux interactions et interdépendances entre ces acteurs, à la fois dans l’espace de la gauche radicale et dans le processus d’institutionnalisation conflictuelle d’une coalition partisane. La méthodologie repose sur des données plurielles : exploitation de sources écrites, réalisation de soixante-dix entretiens semi-directifs auprès de dirigeants et militants actifs, recours à des observations directes et réalisation d’une enquête par questionnaire auprès des participants aux congrès du PG (novembre 2010), du NPA (février 2011) et à la conférence nationale du PCF (juin 2011)
Jean-Nicolas Birck, Les nouveaux enjeux de la démocratie participative locale : pratiques et usages de la participation citoyenne à Nancy et au Conseil général de Meurthe-et-Moselle, thèse soutenue en 2010 à Nancy 2 en co-direction avec Étienne Criqui, membres du jury : Loïc Blondiaux (Rapp.), Dominique Andolfatto, Fabienne Greffet et Jacques Le Bohec
Face à la multiplication des détours participatifs dans la conduite des politiques publiques, il est important de s’interroger sur la capacité de la démocratie participative à constituer un facteur de la mutation de l’action publique locale. Cette réflexion s’est longtemps incarnée dans des positions critiques interprétant son développement comme une imposture destinée à jeter un voile démocratique sur des procédures toujours aussi opaques et sclérosées ainsi que dans des postures normatives cherchant à promouvoir une forme d’engagement civique idéelle et authentique. Notre étude se propose quant à elle d’enrichir une approche pragmatiste visant à déterminer les conditions réelles de sa mise en œuvre et ses effets concrets. Ce travail est mené, afin de mieux rendre compte de l’hétérogénéité des logiques et des pratiques participatives, sur une analyse comparée de plusieurs dispositifs, à l’échelle de la ville de Nancy et du département de Meurthe-et-Moselle. Dans ce cadre, nous avons pu observer un phénomène d’institutionnalisation de la participation citoyenne au sein des collectivités locales. Les conditions de l’émergence d’une norme participative guidant l’action publique paraissent cependant indiquer une certaine retenue, caractérisée par la restriction du champ d’application des procédures participatives ou des savoirs citoyens mobilisés. Les effets provoqués par l’application de la norme participative sur l’espace public local ne manquent pas de susciter de nombreuses interrogations. Les dispositifs étudiés semblent très éloignés des cadres théoriques délibératifs et participatifs. Le défaut d’inclusion, de même que la persistance de logiques de politisation propres au système représentatif interrogent sur la capacité de la démocratie participative à relever les défis qu’elle se propose de surmonter.
Ludivine Laurent, Les mobilisations collectives des professionnels de santé, thèse soutenue en 2007 à Nancy 2 en co-direction avec Étienne Criqui et Dominique Andolfatto, membres du jury : Michel Dreyfus (Rapp.), Dominique Labbé (Rapp.)
Le secteur de la santé est en crise. Depuis une vingtaine d'années, tous les professionnels de santé manifestent régulièrement leur mécontentement. De la grève des internes, aux consultations sauvages des médecins libéraux, toutes les professions de ce secteur ont connu une mobilisation collective. Le travail de recherche mené a pour objectif d'analyser l'action collective de ces praticiens. Ainsi tant le passage à l'action que les développements des mouvements sociaux sont au cœur des réflexions. Force est de constater que l'analyse des mobilisations collectives des professionnels de santé comprend à la fois une dimension macrosociologique (les structures, les organisations) et une dimension microsociologique (les croyances, les identités, les corporatismes). Le point commun entre ces deux sphères est que tous les éléments s'y rattachant sont des ressources du mouvement social, qui permettront la mise en place d'une structuration et d'une cohésion de la mobilisation dans le but de s'imposer face aux pouvoirs publics. Ce travail de recherche permet ainsi de mettre en exergue les dénominateurs qui expliquent à la fois le passage à l'action collective (les dynamiques mobilisatrices des mobilisations), et les développements de ces mobilisations (l'expressivité des mobilisations).
Rémi Pézerat, La signification politique des dessins de Plantu (1972-2000), thèse soutenue en 2002 à Nancy 2 en co-direction avec Étienne Criqui
Depuis 1972, les dessins de Plantu, chroniqueur au Monde, font sourire de nombreux lecteurs mais ne provoquent pas leur rire. C'est que derrière l'humour du dessin, se cachent émotion et réflexion sur l'actualité politique nationale et internationale. Notre recherche, dans un premier temps, montre que Plantu n'est pas seulement un journaliste mais aussi un militant. Il combat pour la Démocratie, les Droits de l'homme et le Développement humain. Notre recherche, dans un deuxième temps, montre que Plantu partage les valeurs essentielles des publications auxquelles il a collaboré et qu'il est parvenu plusieurs fois à s'éloigner de leur ligne officielle. Nous concluons sur l'importance de considérer le dessin de presse comme une chronique politique et sur la nécessité de le séparer des rubriques "humour" et "bande dessinée" pour l'attacher à la science politique.
Laura Nakic, Evaluation de la législation en matière de dépenses électorales , thèse soutenue en 1999 à Nancy 2 en co-direction avec Étienne Criqui
La thèse vise à évaluer les effets produits par la législation française relative aux dépenses électorales (essentiellement la loi du 15 janvier 1990), sur le comportement des acteurs politiques, entendus comme étant les candidats aux élections. Il s'agit d'apprécier de quelles manières les contraintes légales (plafonnement et limitation des moyens de communication) ont amené les candidats à modifier leurs stratégies de campagne. Deux hypothèses ont fourni l'armature méthodologique de ce travail. La première hypothèse revient à apprécier les effets de la législation en fonction du statut de l'acteur. L’étude distingue donc d'une part, les candidats partisans des candidats sans étiquette et d'autre part, les candidats sortants ou "cumulant" des candidats sans mandat. La seconde hypothèse consiste à appréhender les effets de la loi en fonction de la nature de l'élection (élection nationale et élection locale) et de son ampleur (élection générale et élection partielle). Partant, en incluant toutes les élections nationales et locales qui se sont déroulées sur le territoire national depuis 1992. L’évaluation de la législation s'inscrit dans une démarche résolument dynamique. La thèse se compose de deux parties qui permettent de dépasser les deux hypothèses de départ sans pour autant les ignorer. La première partie consiste à démontrer que l'objectif du législateur (donner à tous des chances égales) est directement contredit par les faits et le comportement des acteurs. La loi accentue en effet considérablement l'inégalité des chances puisqu'elle permet à certains candidats d'abuser de leurs acquis pour faire campagne et pour mobiliser les medias. Le dispositif légal et la jurisprudence contribuent à relativiser les inégalités de fait, mais cette relativisation ne peut s'opérer qu'au détriment de la liberté des acteurs. La deuxième partie est plus spécifiquement consacrée aux campagnes de terrain. Elle démontre que tous les acteurs politiques, quelle que soit la nature de l'élection dans laquelle ils s'engagent, se sont adaptés dans des conditions identiques à la législation. Dès lors, ils sont contraints par les mêmes exigences (inscrire leur action politique sur la durée) et contribuent à une standardisation des campagnes électorales. Au terme de cette étude, un bilan, en terme d'effets pervers et de contraintes stratégiques, a pu être dressé
Thierry Choffat, Les militants du Front national, thèse soutenue en 1994 à Nancy 2 en co-direction avec Étienne Criqui
L’objectif de cette thèse est de décrire la société formée par les militants du Front national, parti politique fondé en 1972 mais qui n'a véritablement émergé sur la scène électorale que dix ans plus tard. Un chapitre préliminaire cherche à comptabiliser l'ampleur du phénomène et à présenter la répartition géographique des membres du Front national. La première partie comporte ensuite une étude sociologique des adhérents du mouvement d'extrême droite en fonction des critères fondamentaux que sont le sexe, l’âge, l'éducation reçue, les diplômes obtenus, la profession, la pratique religieuse, l'environnement familial et le passé politique des partisans de Jean-Marie Le Pen nous y détaillons également leur présence au sein d'éventuelles tendances internes (catholiques traditionalistes révolutionnaires. . . ), des syndicats, des associations et des cercles nationaux. La seconde partie traite plus spécifiquement des diverses motivations poussant les sympathisants à adhérer au Front national mais parfois aussi à le quitter. Nous y rendons compte des rétributions du militantisme, des journaux lus, de de la formation octroyée par le FN et des activités exercées par les militants. Enfin, nous y analysons les idées, croyances et valeurs des militants sur les sujets importants que sont l'immigration, l'éducation, la peine de mort, la monarchie ou l'avortement.
Mathieu Servagi, La fonction présidentielle haut-camérale française, thèse soutenue en 2017 à Université de Lorraine sous la direction de Antoine Astaing et Philippe Blachèr, membres du jury : Julie Benetti (Rapp.), Étienne Criqui
Depuis la Révolution de 1789, la France a multiplié les expériences constitutionnelles et, après avoir refusé le bicamérisme, a connu depuis 1795 de nombreux régimes dotés d’une chambre haute. Les secondes assemblées républicaines, monarchistes ou impériales ont jalonné nos institutions publiques et politiques. Durant plus de deux siècles, la fonction présidentielle de la chambre haute s’est ainsi progressivement affirmée. L'éminence naturelle d'une telle charge, de même que l'autorité dont elle jouit au Palais du Luxembourg, permettent au président d'incarner la chambre haute. Cela n'empêche pas la fonction de demeurer en retrait sur le plan politique et cantonnée au périmètre caméral jusqu’en 1875. C’est alors qu’elle s’affirme, générant une influence au-delà de la haute assemblée. Son émancipation lui offre des attributions institutionnelles nouvelles. Ces missions sont efficacement remplies, attestant de la maturité de la fonction et permettant à de grands noms d’y être associés : la famille Pasquier, J. Ferry, J. Jeanneney, G. Monnerville, A. Poher…
Daniel Stricher, La durée des mandats politiques : approches institutionnelle et comparative, thèse soutenue en 2015 à Université de Lorraine sous la direction de Stéphane Pierré-Caps, membres du jury : Julien Boudon (Rapp.), Elsa Forey (Rapp.)
Rarement, la durée des mandats politiques n’est considérée autrement que comme une donnée subalterne dans l’analyse des régimes politiques alors que, dans la vie politique courante, elle constitue une donnée essentielle de la pratique politicienne.Cependant, la durée des mandats politiques est une donnée qui découle de la mise en œuvre de concepts aussi essentiels à la définition du vivre-ensemble politique que la Démocratie, la Citoyenneté, la République, la Souveraineté et la Représentation. Partant du constat que la notion est rarement questionnée en terme de droit constitutionnel, il s’agit d’analyser les dispositions institutionnelles de pays aux traditions juridiques différentes pour étudier la place que tient la notion de durée des mandats politiques et quels rôles cette notion joue dans l’équilibre institutionnel de chaque État.Dans cette analyse, il convient de prendre en compte la durée théorique du mandat mais également les possibilités d’un renouvellement ou d’une prorogation ou, au contraire, les différentes éventualités de sa réduction.Parce qu’elle constitue une donnée importante de la délégation que le Peuple Souverain concède à la Représentation, la notion de durée des mandats politiques devrait s’inscrire au cœur de la Constitution de chaque État. On constate cependant que tel n’est pas toujours le cas dans la mesure où, parfois, des mandats politiques essentiels voient leur durée être réglée par la loi. Par ailleurs, les mandats politiques locaux, dont l’importance ne fait que croître dans l’esprit du citoyen, ne sont abordés que dans le cadre législatif. À rebours de ce premier constat, on observe également que le thème de la durée des mandats politiques fait l’objet de dispositions dans les traités internationaux universels ou régionaux.Dans un deuxième temps, l’analyse des dispositions constitutionnelles de plus de 70 pays montre que la durée des mandats politiques est, dans un premier temps, établie par rapport aux caractéristiques que l’on souhaite donner au régime politique et que cette durée agit, en retour, sur l’évolution du régime politique considéré, les mandats et leur durée interagissant entre eux au sein d’un même régime.Enfin, si on peut constater que la durée la plus communément admise se situe entre quatre et cinq ans, il faut souligner que, historiquement au moins, la durée la plus généralement pratiquée a varié en fonction de l’équilibre admis entre respect de la Souveraineté du Peuple et latitude concédée à la Représentation, chaque expérience soulignant la difficulté d’établir un compromis intellectuellement satisfaisant entre droit du citoyen et liberté des gouvernants.
Gaspard Habiyambere, Rwanda : les influences extérieures dans la politisation, la radicalisation et la reconstruction d'une société ethnopolitiquement conflictuelle, thèse soutenue en 2013 à Strasbourg sous la direction de Christian Mestre, membres du jury : Étienne Criqui (Rapp.), Yves Petit (Rapp.), Hocine Sadok et Alexis Vahlas
L’objet de cette thèse en science politique est de dégager, à partir de l’histoire politique du Rwanda et de ses influences ou relations extérieures africaines et internationales (notamment avec le Burundi, la RD du Congo, l’Ouganda, l’Allemagne, la Belgique, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, l’ONU, l’UE, l’UA), les causes de l’effondrement de l’État rwandais (lors du génocide de 1994) et les pistes de solutions qui pourraient aider à sa reconstruction et/ou reconstitution. Cela pourrait aussi servir d’exemple à d’autres pays (notamment d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine) qui utilisent l’appartenance ethno-raciale et/ou régionale de la population, la mobilisation des gens sur base de leurs identités réelles ou supposées, la politisation des races ou des différences, la racialisation de la politique, le copinage politique ou tout simplement les ‘’voies négatives’’ de l’ethnopolitique comme fondement intellectuel ou label idéologique du pouvoir. Une réponse durable aux sanglants affrontements et aux crises politiques incessantes qui agitent le Rwanda et le Burundi pourrait être un projet politique autre qu’ethno-racial (basé plutôt sur la paix, la démocratie et le développement humain), la séparation géographique de type "Hutuland" et "Tutsiland" « par des moyens pacifiques et par voie d'accord », (selon les accords d'Helsinki de 1975 de l’OSCE dans le prolongement de la Charte de l’ONU sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes de 1945, art.1 et de 1966, art.1) dans le scénario de l’ancien Ruanda-Urundi, mais avec chacun une seule communauté, et l’intégration régionale à l’instar de l’Union européenne, tout en respectant le droit international.
Bochra Abdallah, La diplomatie française et les intérêts méditerranéens maghrébins, thèse soutenue en 2008 à Nancy 2 sous la direction de Auguste Mampuya Kanunk'a-Tshiabo, membres du jury : Raphaël Porteilla et Edmond Jouve
L'étude qu'on va présenter porte sur « La Diplomatie française et les Intérêts méditerranéens maghrébins ». Elle se propose de dresser un bilan de différents aspects de la coopération entre la France et les Etats du Maghreb, en particulier, les trois pays du "Maghreb central" (Maroc, Algérie, Tunisie), en raison de liens historiques exceptionnels et très forts, forgés entre eux. Ce bilan sera établi en prenant en considération le contenu de la politique visée et les circonstances dans lesquelles elle se déploie et les conditions qui président à sa définition et à sa mise en oeuvre. L'objet de notre travail réside dans une étude-évaluation des rapports France- Maghreb, ainsi, dans une première partie, l'attention sera concentrée sur la Méditerranée maghrébine comme espace de coopération privilégié par la France, dans laquelle on va dans un premier temps, dégager les facteurs historiques, géographiques, culturels et politiques qui déterminent et nourrissent cette relation privilégiée entre la France et le Maghreb. Dans un second temps, l'attention sera portée sur l'aspect contemporain de cette coopération franco-maghrébine en traitant, spécifiquement, les relations politico-économiques, contemporaines entre la France et ses trois ex-colonies susvisées, de l'époque de la décolonisation jusqu'à l?époque actuelle. Dans une seconde partie, le projecteur sera braqué sur les différents aspects de l'action diplomatique française vis-à-vis des Etats maghrébins. D'où l'utilité d'appréhender cette question de deux manières : en premier lieu, faire connaître l'implication active de la France d'une part, dans le cadre de rapprochement entre les Etats du Maghreb et l'Union européenne (UE) et d'autre part, dans le cadre de la promotion de l'intégration régionale entre les Etats maghrébins. En second lieu, on tient à signaler l'existence d'une autre dimension importante sur laquelle la France travaille, également, avec les Etats du Maghreb : il s'agit de son intervention dans les conflits régionaux inter-maghrébins, en prenant à titre d'exemple une question complexe et toujours d'actualité : le conflit du Sahara occidental. D'où l'utilité de mettre en évidence deux traits essentiels : d'un côté, le caractère relativement traditionnel de la politique saharienne de la France et d'un autre côté, son caractère récent face aux nouvelles données du conflit sahraoui.
Bouchra Essebbani, La coopération entre le Maroc et l'Union Européenne : de l'association au partenariat, thèse soutenue en 2008 à Nancy 2 sous la direction de Auguste Mampuya Kanunk'a-Tshiabo, membres du jury : Albert Bourgi (Rapp.), Yves Petit (Rapp.)
Les relations du Maroc avec la communauté européenne sont anciennes, continues et empreintes d’un cacher particulier qui s’explique par différents facteurs : géographique, historique, économique et politique. Ces liens particuliers ont connu des étapes intéressantes s’agissant du passage de la phase d’association en 1969 à celle de coopération en 1976 et à celle de partenariat en 1995. Dans cette thèse ces accords ont été étudiés et analysés. Nous avons constaté que les deux premiers accords comportent des limites liant aux accords eux-mêmes et des limites inhérentes aux réalités juridique et politique des deux partenaires. Mais, il faut avouer que ces accords permettaient de donner un cadre juridique aux relations entre les deux partenaires, ce qui permettait à l’Europe de contribuer de manière efficace au développement du Maroc. La deuxième partie de cette thèse a été consacrée à l’étude de l’accord d’association de 1996. Au niveau des résultats à part quelques réalisations, le contenu du l’accord reste timide, que ce soit son contenu économique, politique et social. En guise de conclusion nous pouvons constater que les relations d’association, de coopération puis de partenariat n’ont pas été couronnées de succès et n’ont pas pu contribuer à la croissance de l’économie marocaine. La mise au point et la promotion d’une réelle coopération pour la prospérité de l’Europe et le développement du Maroc sont subordonnés à l’adoption par ce dernier d’une réelle stratégie de développement autonome. Ces réformes doivent toucher les domaines : politique, économique, social, juridique et culturel et elles devraient se situer strictement aux niveaux : national, régional et européen.