Présentation de l'éditeur
Cet ouvrage cherche à analyser de manière critique le débat sur la fragmentation du droit international tel qu’il est apparu à la fin des années 1990. Débattre de la fragmentation, c’est débattre du sort réservé au droit international en raison de la prolifération des institutions et des modes de pensée spécialisés. De l’extérieur, le droit international public semble dépassé par les structures dynamiques et informelles de gouvernance privée tandis que de l’intérieur, la croissance continue de ses branches spécialisées pose la question de savoir s’il existe encore un tronc commun ou un noyau dur autour duquel la discipline serait unifiée. Du point de vue interne, donc, la multiplication des règles et des institutions spécialisées est perçue comme un danger qui doit –et qui peut– être évité, tant et aussi longtemps que l’on assure la cohérence du droit international général et de ses branches spécialisées, travail qui incombe à la dogmatique juridique ainsi qu’à la pratique juridictionnelle. Du point de vue externe, l’apparition des régimes de régulation fonctionnels témoigne plus simplement de l’impact de la mondialisation sur le droit (international) et de la façon dont celui-ci s’adapte à celle-là au travers de nouveaux processus déformalisés de juridisation.
L’objectif de cet ouvrage n’est pas de trancher entre les positions internes et externes prises par les internationalistes. Il s’agit plutôt de montrer qu’aucune des positions ne peut l’emporter sur les autres de manière décisive, d’expliquer les raisons de ce phénomène et d’en analyser les conséquences.
Anne-Charlotte Martineau est chargée de recherche en droit international à l’Institut Max Planck au Luxembourg.
Sommaire
Titre 1. – La position constitutionnaliste
Titre 2. – La position pluraliste
Titre 3. – La position différentialiste
Titre 4. – La position pragmatique