Présentation de l’éditeur
Les contestations sociales et politiques s’inscrivent dans une histoire du corps : des soutiens-gorge jetés dans les « poubelles de la liberté » par les féministes américaines des années 1960 à la nudité des Femen, des Gilets jaunes aux Bonnets rouges en passant par le k-way noir des black blocs, l’apparence fait partie du message. Elle est elle-même un slogan. Au-delà du vestiaire, ce sont surtout les corps – grimés, masqués, vêtus, et parfois dévêtus – qui sont au cœur de ce livre. Expression des revendications, le corps invite à une autre histoire des résistances sociales et politiques, entre sensations et émotions.
Sommaire
Introduction
Culture matérielle et symbolique politique
De la domination
A la contestation
Le règne de la visibilité
1 Discrétion et contestation
Signes cryptiques et invisibilité : discrétion et clandestinité
Apparences séditieuses et résistances interstitielles
Régime de l’ellipse et politique du détail signifiant
« Arts de la résistance »
Indiscipline des objets ou indiscipline des usages ?
Agir discret et vestiaire « sans qualité »
2 Le vêtement est le message
Lettrismes politiques et corps banderoles
« Destroy » et « Anarchy » : Punk attitude et nihilisme des valeurs
« Fuck you style » : Esthétique trash et provocations
Souillures et abjection
« Silent = Death » : Act Up et l’économie des formes brèves
Gilets Jaunes : les raisons de la colère
Micro-narrations et macro-récit
Dialogisme et circulation
3 Se singulariser pour exister et résister
Des Sans-culottes aux sans-cravates
Happenings vestimentaires des outsiders en politique
Le vestiaire et la construction des antagonismes
La structure des opportunités transgressives
Fragments d’un vestiaire belliqueux
Hoodie macronien
4 Les Masques : politique de l’anonymat
Généalogie d’une inquiétude politique
Anonymat protecteur, incognito et expression du dissensus
Black blocs : esthétique d’une intericonicité politique
Déclinaisons et circulation, globalisation des imaginaires et des répertoires contestataires
Anonymous : visages de substitution et identités par procuration
Grimage et postiche : le rire militant de la Barbe
Stratégies de masquage et théâtralisation de la contestation
5 Le carnaval des apparences
Le carnaval et le politique
Street Party : RTS à la reconquête carnavalesque de la rue
« Carnival against capital »
La BAC (brigade d’action clownesque) et le côté obscur de la farce
Pink and Silver Bloc, Kitsch et Performances
Guérilla carnavalesque
6 Travestissements et performances de genre
Du « bal des folles » à la « culture du drag »
Drags, travestissement et subversion
Corps queer, tatouage et invention de soi
Love parade, l’épiphanie des corps
Fuck parade : radicalité politique et subversions sensorielles
Soirées techno-queers
Genderfucking : quand la carte (des apparences) n’est plus le territoire (du genre)
7 Libérer les corps féminins
Les Suffragettes et le vestiaire de la liberté
Le corset, esthétique constrictive et morale compressive
L’invention du soutien-gorge et le « territoire du moi »
« Jouir sans entraves » Libération des désirs et politisation des corps
Un « bra » d’honneur
No bra et Free the Nipple : quand le sein devient politique
Minijupe et talons aiguilles : Impudences et impudeurs politiques
8 Nudités militantes : un répertoire genré ?
Parades de nudités : des quakers aux hippies
La nudité comme arme des dominé(e)s ?
Le corps stylisé et esthétisé : l’Ultra-Femen-ité
Le corps-slogan : Nudité liberté textualité
Le corps-guerrier et aguerris des « Amazones de Kiev »
Le corps-en-action : Entre activisme et actionnisme
Le « corps-spectacle» des Femen
Les périls de la médiatisation et de la spectacularisation
Eco-nudités : entre performances artistiques et revendications politiques
Nudités, vulnérabilités, animalités
Nudités mondialisées
La grammaire des nudités combattantes
Conclusion
Faire voir : la visibilité protestataire en régime médiatique
Faire sens : le travail du symbolique et la concordance des signes
Faire corps : incarner le groupe et produire des émotions