Présentation de l’éditeur
Le cléricalisme fait aujourd’hui débat et soulève de multiples questions. Comment penser la discipline cléricale et le rapport entre le prêtre et les fidèles au sein de la paroisse, ou la relation de l’évêque avec le clergé de son diocèse ? Le clerc, le prêtre, la hiérarchie cléricale doivent-ils être mis à part de l’ensemble de la société ?
Si elle ne répond pas aux questions du XXIe siècle, l’histoire fournit des clés susceptibles d’éclairer ces débats brûlants d’actualité. Que savons-nous de la vie religieuse des villageois qui, sous la conduite d’un prêtre, se rassemblaient dans les églises dont les clochers, ruraux ou urbains, continuent d’égailler nos paysages ?
Dans la société chrétienne de l’Occident médiéval, au fil du temps, l’image du prêtre de paroisse se dessine, dans une Église toujours soucieuse tant de garantir sa liberté que de se réformer. Constituant le premier ordre de la nation, elle mène une lutte acharnée contre les intrusions exagérées des laïcs. Il convient de protéger le prêtre contre toute entreprise laïque abusive et d’assurer son indépendance à l’égard des pouvoirs temporels, tout en le plaçant, vis-à-vis de l’évêque, dans une relation d’obéissance filiale qui n’est pas servitude. Une stricte discipline de vie s’impose à lui ; elle vise à renforcer le prestige nécessaire à l’exercice de sa mission supérieure, celle de conduire chacun au salut.
L’ouvrage retrace ce lent cheminement de réformes, constamment remises sur le métier, même lorsque les efforts des décennies précédentes semblent avoir porté leurs fruits.