Présentation de l'éditeur
Depuis trente ans, on observe l’installation d’une nouvelle division du travail international obligeant à un aggiornamento des cadres d’analyse de l’action publique internationale. Après la fin de la guerre froide, la volonté de domestiquer le désordre mondial a favorisé l’accroissement du rôle mais aussi du niveau d’intervention des organisations interétatiques, et en premier lieu de l’Organisation des Nations Unies ou de l’Union européenne, dès lors en quête de relais opérationnels à leur action. Grâce à leur statut à la fois non-gouvernemental, associatif et transnational, les « organisations de la société civile » (OSC) sont apparues comme des structures en mesure d’agir à la fois en qualité d’intermédiaire, d’agent d’exécution sur le terrain des politiques déployées à destination principalement des pays du Sud. À l’international comme au local, les OSC ont ainsi connu un processus continu de professionnalisation et de managérialisation qui concerne leurs relations avec les bailleurs publics, leurs stratégies de plaidoyer et, bien sûr, la mise en œuvre de leurs actions sur le terrain. Cependant, cette professionnalisation s’avère paradoxale, au sens où, pour se maintenir dans le jeu, les OSC doivent demeurer conformes au référent associatif (porter une volonté citoyenne) et ne jamais verser complètement ni dans le référent administratif (servir l’État) ni dans le référent entrepreneurial (accroître ses bénéfices). À travers des réflexions comparatives et des études de cas attentives aux acteurs et aux pratiques au concret du monde de l’action transnationale, ce livre explore les ambiguïtés de ce professionnalisme irrésolu.
Droits, pouvoirs & sociétés , 282 pages. 28,00 €