Présentation
La notion de mythe, dont la fortune a été brillante en sociologie, en anthropologie et en psychanalyse, ne peut laisser le juriste indifférent. Assurément, l’idée de rapprocher ces deux domaines peut paraître singulière, tant ils paraissent éloignés. Cependant, cette apparente altérité mérite d’être revisitée. Le retour au mythe, à travers une grille de lecture juridique, autorise une mise en perspective de la rationalité juridique contemporaine.
Chaque mythe antique est en rapport avec la fondation du droit. Mais, le droit positif a lui-même une dimension mythologique importante. En raison de sa fonction normative, il est pétri d’imaginaire et de fictions. Or, à une époque comme la nôtre, où les mythes et autres métarécits sont déconsidérés, assimilés à une pensée préscientifique, il faut peut-être reconnaître que ce sont ces métarécits qui donnent du sens et qui peuvent renforcer la légitimité du droit dans sa dimension instituante. Le droit ne peut conserver sa fonction anthropologique sans renouer avec ce qui le sous-tend, à savoir le mythe.
Table des matières
Introduction.
Première partie. L’écart : le chaos, la violence et le droit
La violence au fondement du droit, p. 17
La bicéphalité monstrueuse du sacré, p. 41
Le polythéisme éthique du mythe, p. 69
Deuxième partie. L’entre : les dieux, les héros et les hommes
Les dieux, les personnes et les choses, p. 89
La personnalité juridique et ses avatars, p. 107
Le héros et le mythe de la libre volonté, p. 135
Troisième partie. Le lien : la dimension mythologique du droit
Mythe et positivisme juridique, p.163
Mythe et récit juridique, p. 205
Conclusion, p 239
Sources bibliographiques, p. 245