Présentation
L'art se manifeste sous différentes formes dans les lieux publics : il peut s'agir de sculptures, de statues, de performances, de street art, d'œuvres classiques ou contemporaines, permanentes ou éphémères, dans le cadre d'expositions, de manifestations, de commandes, de dons, ou d'expressions spontanées d'artistes. Quant aux lieux publics, il faut ici entendre ceux qui relèvent essentiellement du domaine public, ouverts au public, ou affectés au service public. Dès lors, il convient de s'interroger sur les liens entre les deux et sur les contours, et les limites de la liberté d'expression et de création.
En effet, l'œuvre ou la performance qui s'extériorisent dans l'espace public sont nécessairement soumises aux regards des passants et des citoyens, qui n'ont pas toujours voulu y être exposés, à l'inverse d'une exposition ou d'un musée qu'ils auront choisi d'aller voir. Or elles sont susceptibles, volontairement ou non, de provoquer des émotions, des émois, des réactions plus ou moins vives, des polémiques, allant même jusqu'à des destructions des œuvres, dans la longue tradition de l'iconoclasme. Toutes ces manifestations soulèvent alors un problème majeur : dans quelle mesure l'art dans les espaces publics peut-il conduire à des formes de censure voire d'auto-censure ? Comment se manifeste l'art dans les lieux publics, à travers quels supports et de quelles manières, et comment la liberté de création artistique s'extériorise-t-elle alors dans ces espaces ? Quelles sont les règles, en termes de droit de propriété, de financement, mais aussi quelles sont les limites imposées aux artistes ? Surtout, quelles analyses peut-on porter, au-delà de la création artistique, sur leur destruction, comme dans les déboulonnages de statues, les saccages et les actes de vandalisme, voire des autodestructions ? Qui est responsable, qui doit réparer, et surtout, la destruction peut-elle faire partie de l'œuvre elle-même, ou constitue-t-elle déjà une forme de censure voire d'auto-censure ?
Les journées d'études LIBEX aborderont, d'un point de vue méthodologique, ces questions dans une démarche pluridisciplinaire. Des universitaires issus de différentes sciences sociales (droit, littérature, sciences du langage, histoire, histoire de l'art, sociologie) combineront leurs approches à celles de professionnels, et notamment des artistes. L'un des objectifs de ce colloque est en effet d'apporter une vision pratique et des pistes de réponses à des problématiques denses et actuelles concernant les contours de la liberté d'expression et de création et de ce qui constitue ou non de la censure ou de l'auto-censure.
Programme
25 Mai 2023
13h45 : Accueil
14h00 : Introduction
Dominique Lagorgette, USMB / LLSETI
et Clément Benelbaz, USMB / CERDAF
14h30 : La responsabilité civile et des droits sur les œuvres dans les lieux publics
Christophe Quezel-Ambrunaz, USMB / CERDAF
15h00 : L'art et le droit pénal : entre protection et répression
Manon Viglino, Cour de cassation
15h30 : Le Street Art à l'épreuve de la liberté d'expression
Nathalie Droin et Stacy Fournette, U. Bourgogne / CREDESPO
16h15 : Pause
16h30 : L'art religieux et la neutralité dans les espaces publics
Clément Benelbaz, USMB / CERDAF
17h00 : Les catholiques entre liberté d'expression et censure : un état des lieux
Corinne Bonafoux, USMB / LLSETI
17h30 : L'art et l'affaire du chevalier de La Barre : entre destructions et symboles
Manon Sereni et Fanny Picchiottino, USMB / CERDAF
18h00 : Bilan journée / discussions
18h30 : Fin de la 1ère journée
26 Mai 2023
9h15 : Accueil
9h30 : Exposer ou ne pas exposer des artistes condamnables ?
Gisèle Sapiro, EHESS / CESSP
10h15 : Polémiques autour de représentations artistiques dans des lieux de culte : le cas d'Anna Von Hausswolff
François-Joseph Le Foll, USMB / LLSETI
10h45 : L'ouverture technologique du patrimoine esthétique religieux : performances modales et prescriptions publiques dans le feutré
Marianne Cailloux, U. Lille / GERIICO
11h15 : Pause
11h30 : L'art public en France : les limites d'une ambition
Claude Allemand, Conservateur général du Patrimoine, ancienne Directrice du Fonds national d'art contemporain, Administratrice du Musée international des arts modestes (MIAM) de Sète
Norbert Duffort, ancien Conseiller pour les arts plastiques au ministère de la Culture, Administrateur du MIAM
12h15 : Rachid Khimoune, Artiste, Co-Fondateur de la Galerie Art'O, Aubervilliers
12h45 : Conclusion
13h30 : Déjeuner sur place
Contact : gestionnaire-cerdaf@univ-smb.fr
Entrée libre en présentiel/ Inscription obligatoire en visio : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSc-ujfP-aoe6bDiUYOz5sUWsn8FGOgmDnZk9XHAFfTy9ZgcKw/viewform
Organisées par le Projet ANR LIBEX "Liberté de conscience, liberté d'expression et liberté de création : recherches interdisciplinaires en diachronie et synchronie" avec le Musée International des Arts Modestes de Sète et la Faculté de droit, Université Savoie Mont Blanc sous la direction de Clément Benelbaz - CERDAF, Manon Séréni - CERDAF, Dominique Lagorgette - LLSETI, François Le Foll - LLSETI, Laurie Raymond - LLSETI