Présentation
Après avoir rappelé la thèse de Hume (séparation de l'être et du devoir être), on la confronte avec le langage du droit, puis avec l'existence d'une logique des normes qui semblent bien l'un et l'autre non seulement incompatibles avec la loi de Hume, mais surtout faire un usage abondant et positif du passage du fait au droit.
Pour justifier ce passage et l'opposition entre Hume et la pratique juridique, il faut se pencher sur la différence entre les ontologies qui inspirent ces deux thèses. Celle de Hume repose sur un nominalisme selon lequel les réalités sont toutes complétement en acte et déterminées (actualisme), celle de la pensée juridique classique estime au contraire, à la suite d'Aristote, que les réalités sont à la fois en puissance et en acte et ainsi orientées vers leur accomplissement final. Il est donc possible de considérer les solutions de droit les plus adaptées ou non à cet accomplissement, sans pour autant devoir simplement enregistrer les états de fait actuels (sociologisme).
Lectures recommandées :
Michel Bastit, Naissance de la loi moderne, Puf, 1990
Jean-Louis Gardies, L'erreur de Hume, PUF, 1987
Programme
14h00 : Intervention de Michel Bastit, Professeur émérite en philosophie, Université de Bourgogne et Archives Poincaré (CNRS, Nancy)
Discutant : Nicolas Huten
16h00 : Fin
Entrée libre dans le respect des règles sanitaires e vigueur
Organisé dans le cadre du séminaire général DCS, "Penser l'interdisciplinarité aujourd'hui" de la MSH Nantes