Présentation
Nos démocraties font des lois en abondance. Mais à force de légiférer, la raison d'être des lois a fini par nous échapper : souvent, elles répondent à nos attentes immédiates plutôt que de se mettre au service du bien commun. Pourquoi cette inadéquation des lois à l'esprit des lois ? Il faut remonter aux grands penseurs de la politique moderne, Montesquieu ou Rousseau, pour le comprendre. Ils ont placé la loi au cœur de l'action politique : se gouverner soi-même c'est avant tout légiférer. Mais ils n'ont pas livré le mode d'emploi de cet acte fondamental. D'autres ont tenté, avec plus ou moins de succès, d'armer la loi d'un discours de la méthode.
Ce livre reconstitue l'histoire de cette ambition prométhéenne : penser le travail du législateur à la fois comme œuvre de la raison et comme activité empirique. Il revisite la loi des temps anciens et sa métamorphose, à l'épreuve de notre modernité politique, en une multiplicité de législations : autrefois le Prince faisait loi, aujourd'hui chaque législation nouvelle s'incorpore dans tout un système.
Nous ne pouvons nier notre dette envers les fondateurs d'une science de la législation, écrit Denis Baranger. Il reste que notre usage de la loi doit autant sinon plus aux praticiens du droit – magistrats, avocats, jurisconsultes – qui sont les porteurs d'un savoir bâti au fil d'une expérience indéfiniment remise sur le métier.
Programme
17h00 : Présentation de l'ouvrage "Penser la loi. Essai sur le législateur des temps modernes" par so auteur : Denis Baranger, Professeur de droit public à l'Université Paris II Panthéon-Assas, Directeur de l'Institut Michel Villey
Discutant : Grégory Bligh, Maître de conférences en droit public à l'UPEC, membre du laboratoire M.I.L.
Contact : johan.menichetti@u-pec.fr
Organisée par le laboratoire MIL, Université Paris-Créteil