Présentation
La France compte actuellement dans ses collections publiques au moins 88 000 objets provenant de l'Afrique subsaharienne, conservés dans les collections du Musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris. Malgré de nombreuses réclamations de pays africains depuis leur indépendance, l'Etat français n'a pas jugé bon d'évoluer sur cette question, arguant de l'inaliénabilité du patrimoine national… jusqu'au discours du 28 novembre 2017 du président Emmanuel Macron à Ouagadougou (Burkina Faso), qui annonça la mise en œuvre dans un délai de cinq ans de « restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ». Il confia alors à Felwine Sarr et Bénédicte Savoy la mission de consulter les spécialistes en Afrique et en France, et de mener une large réflexion sur ce sujet. Le fruit de cette mission a fait l'objet d'un rapport, remis au président de la République en novembre 2018.
Ce document dresse un premier inventaire des œuvres susceptibles d'être concernées, analyse les questions juridiques qui se posent et énonce un certain nombre de recommandations pratiques pour la mise en œuvre des restitutions, ce qui serait un des chantiers les plus audacieux de ce début de XXIe siècle.
L'objet de la conférence, après une présentation du rapport, sera de confronter les regards des juristes et des citoyens sur ce projet de restitution des biens culturels africains, en abordant les multiples questionnements qui en découlent.
Programme
17h00 : Intervention de Xavier Perrot, Professeur d'histoire du droit à l'Université de Limoges
Suivie d'une discussion avec : Christophe Fardet, Professeur de droit public à l'Université de Lorraine, IRENEE, et Erick Cakpo, Docteur en histoire des civilisations et des religions, Université de Lorraine.
Entrée libre
Conférence organisée par François Lormant, Ingénieur de recherche à l'Université de Lorraine