Appel à communication

Les mutations du droit face à l'écocentrisme

Colloque, Angers, octobre 2025

Date limite le mardi 25 mars 2025

Tous les deux ans, les doctorants du Centre Jean Bodin organisent un colloque à la Faculté de Droit, d'Économie et de Gestion de l'Université d'Angers. La 6ème édition portera sur "Les mutations du droit face à l'écocentrisme" et se tiendra au mois d'octobre 2025 (date encore à déterminer). Nous invitons les doctorants et jeunes docteurs à explorer ensemble comment l’écocentrisme redéfinit les cadres juridiques, tout en intégrant des contributions interdisciplinaires limitées (philosophie, sciences économiques et sociales) strictement liées aux enjeux juridiques.

 

Contexte et conceptualisation de l’écocentrisme

Pendant des siècles, l’Homme vivait dans l’illusion d’être au centre de l’univers, s’estimant la seule entité digne de protection et d’attention. Cette perception imprégnait également le droit, structuré autour d’une approche anthropocentrique. Cependant, trois grandes révolutions scientifiques ont profondément ébranlé cette vision. La révolution copernicienne l’a obligé à renoncer à sa position centrale dans l’univers, la révolution darwinienne à reconnaître son appartenance au règne animal, et la révolution freudienne à accepter l’influence de son inconscient sur ses actions.

Ces ruptures ont conduit l’Homme à reconsidérer son rôle dans le monde et à s’intéresser davantage à la protection des êtres vivants. Une approche biocentrique a ainsi vu le jour, privilégiant la préservation de la biodiversité et la sauvegarde des espèces en voie d’extinction. Toutefois, malgré ces avancées, cette vision reste incomplète, laissant subsister une séparation entre l’Homme et la nature. Cette évolution de la pensée culmine avec l’écocentrisme, qui élargit la perspective au-delà de ces deux approches : l’humanité constitue un élément parmi d’autres dans un système où tout, vivant ou non, est fondamental.

L’écocentrisme, tirant son origine des termes grecs οἶκος (« maison ») et κέντρον (« centre »), propose une nouvelle approche juridique marquant une rupture avec la tradition occidentale anthropocentrique. Cette conception met l’accent sur l’écosystème dans son ensemble, considéré comme une unité fondamentale.

Néanmoins, ce paradigme novateur soulève plusieurs questions juridiques majeures. La première concerne la redéfinition des sujets de droit et la reconnaissance juridique des écosystèmes. La deuxième porte sur la réorganisation des droits et obligations, notamment la représentation juridique des entités non humaines. Enfin, la troisième interroge les instruments juridiques nécessaires pour garantir une protection effective des écosystèmes. Ces défis montrent l’urgence d’un dialogue approfondi pour accompagner les mutations juridiques que cette approche pourrait engendrer.

L’intégration des approches écocentriques transforme progressivement l’approche juridique contemporaine en accordant une importance primordiale à la protection de l’environnement. Dans le domaine du droit privé, une innovation significative émerge, où les écosystèmes acquièrent une protection juridique autonome, indépendamment des considérations anthropocentriques. L’évolution du droit pénal reflète désormais la criminalisation des atteintes environnementales per se, tandis que le droit public intègre la protection environnementale comme composante essentielle des droits fondamentaux. Cette progression juridique se manifeste concrètement dans les instruments internationaux, notamment les Conventions de Genève de 1977 concernant la protection environnementale en période de conflit, ainsi que dans la jurisprudence récente, illustrée par l’affaire Lhaka Honhat (2020) établissant la corrélation entre droits autochtones et préservation environnementale.

 

L'équipe d'organisation

  • Saba ALQABELAT, Doctorante en droit privé sous la direction de Solène RINGLER
  • Zakaria ARAB, Doctorant en droit public sous la direction de Félicien LEMAIRE
  • Meriem SAKLI, Doctorante en droit privé sous la direction de Bernard GAURIAU

 

Le comité scientifique

  • Pr. Catherine DEFFAINS-CRAPSKY, Vice-Doyen en charge des relations internationales à la Faculté de Droit, d'Économie et de Gestion d'Angers et Professeure en Sciences de gestion et du management à l'Université d'Angers (Rattachée au Granem)
  • Pr. Bernard GAURIAU, Professeur de Droit privé à l'Université d'Angers
  • Pr. Félicien LEMAIRE, Professeur de Droit public à l'Université d'Angers
  • Dr. Solène RINGLER, Maître de conférences HDR en Droit privé à l'Université d'Angers
  • Dr. Matthieu ZOLOMIAN, Maître de conférences en Droit privé à l'Université d'Angers

 

Modalités de soumission

Expression d’intérêt : Les auteurs sont invités à soumettre un court résumé (200-500 mots) présentant la problématique, les objectifs, et l’approche méthodologique de leur contribution à l’adresse suivante : colloque_doc_cjb_2025@contact.univ-angers.fr. Date limite : 25 mars 2025

Retour sur les résumés : Les résumés seront évalués par le comité scientifique, et les auteurs seront informés des résultats mi-avril 2025

Contribution complète : Les contributions complètes (1800 – 3500 mots) devront être soumises d’ici mi-juillet 2025