Outre la contrainte de sa situation géopolitique liée à l'occupation, la Palestine est confrontée aux mêmes problèmes écologiques que ceux qui se posent aux autres pays de la planète et qui pèsent notamment sur la population, la structure des villes et l'avenir du territoire. Plusieurs facteurs peuvent être cités : instabilité politique, non-reconnaissance en tant qu’État souverain, fragmentation géographique, pression démographique, rareté des ressources, manque de traitement des déchets et eaux usées, urbanisation anarchique, défaillance législative locale et internationale. L'ensemble de ces facteurs engendrent des conséquences graves sur l'Homme et son milieu de vie. Les territoires sont ainsi frappés par la crise économique et écologique : insécurité alimentaire, pollution, déforestation, disparition des terrains agricoles, atteinte au patrimoine bâti et naturel. Face à ces handicaps et ces défis, toute projection dans l'avenir devient difficile, voire désespérée. La forte dégradation de l'environnement en Cisjordanie ne permet pas de maintenir des conditions de vie digne pour la population existante ni pour les futures générations. La politique menée aujourd'hui relève de l'écocide progressif qui menace fortement la survie sur ce territoire. Améliorer la situation ne peut aboutir sans une réflexion globale et locale, sans une volonté d'adhésion et de coopération de l'ensemble des décideurs politiques ou technique, ni sans une participation active des associations et des habitants. Si l'on considère les enjeux environnementaux (eau, ressources, sol) comme étant au coeur du conflit israélo-palestinien, la planification environnementale devient alors primordiale tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens. Il n'y a pas d'un côté la Palestine et de l'autre Israël, d'un côté l'homme et de l'autre l'environnement. Ces éléments sont liés et interconnectés. Chaque élément affecte la viabilité de l'autre. Ce sont les conclusions qui sont formulées dans la présente thèse autour de quatre axes. La mise en perspective des constats et des enjeux géopolitiques, environnementaux et urbains sont déclinés dans les trois premières parties de la thèse. La quatrième partie est consacrée à la nécessité d'agir en concevant une planification environnementale. Passer de l'écocide à l'écocité requiert le respect de l'Homme et de son milieu de vie, la mobilisation primordiale de tous les acteurs à tous les niveaux, que ce soient les responsables politiques, le les secteurs publics et privés, les habitants... Alors que la concrétisation peut paraître utopique, elle est le seul moyen de corriger la réalité. Même si cela exige du temps et de la patience, il faut semer dès à présent pour récolter plus tard. Ainsi, construire un meilleur avenir progressivement peut poindre et une politique démocratique et planifiée peut émerger à la condition de s'appuyer sur les volontés des associations, des universitaires, des techniciens et des citoyens... Il est alors nécessaire de travailler à l'échelle locale, de protéger le patrimoine et les richesses du territoire mais aussi d'éduquer les jeunes à l'environnement et de faire naître leur prise de conscience aux problèmes actuels. Seule une planification environnementale englobant toutes ces dimensions peut cimenter les fondations d'un État palestinien viable et durable dans une optique fondée sur une confiance mutuelle.