Eric Phélippeau

Professeur
Science politique.
UFR de Droit et  Science politique

Institut des Sciences Sociales du Politique
  • THESE

    Le baron de Mackau en politique : contribution à l'étude de la professionnalisation politique, soutenue en 1996 à Paris 10 sous la direction de Bernard Lacroix 

  • Eric Phélippeau, Abel François, Éric Phélippeau, Le financement de la vie politique: Réglementations, pratiques et effets politiques, Cairn et Armand Colin, 2020, Collection U  

    L'argent est une ressource politique désormais très encadrée par la réglementation et les politiques publiques. Cet ouvrage offre une analyse socio-économique et comparative des dispositifs créés en réponse aux différentes tensions induites par cette question sensible du financement de la vie politique. Il souligne le caractère de plus en plus systémique de ces politiques éthiques qui concernent aussi bien les comptes des candidats et des partis, que la transparence du patrimoine des élites publiques, l'encadrement des conflits d'intérêts, les relations entre groupes de pression et institutions politiques. Il montre combien ces règles sont produites par et pour des hommes et des institutions qui se gardent de trop s'exposer à la menace de sanctions au moment de légiférer. Ces dispositifs ont permis la production de données financières qui interrogent sur le fonctionnement et les transformations de la vie politique, sans omettre de questionner la fiabilité, voire les limites des informations comptables transmises par les candidats, les partis politiques et bien d'autres institutions publiques

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, L'argent de la politique, Cairn et Presses de Sciences Po, 2018, Domaine Fait politique, 272 p.  

    La 4e de couverture indique : "La politique, c'est aussi de l'argent. En France, le sujet est tabou. Malgré les réglementations mises en place depuis la fin des années 1980, l'opacité règne en la matière et les scandales s'enchaînent : détournement de fonds publics, fortunes privées au service des fortunes électorales, mécomptes partisans et usages de fausses factures, évasion fiscale et patrimoniale des élites publiques, etc. Pour lever un pan de voile sur le financement de la vie politique l'auteur adopte un angle original, celui des conditions dans lesquelles les nouvelles réglementations ont été forgées : qui les a portées, dans quels contextes ont-elles été adoptées, quelles résistances ont-elles dû surmonter, comment ont-elles été instrumentalisées et avec quels effets ? Conçu par et pour des élus passés experts dans l'art de contourner les normes qu'ils édictent, focalisé sur la recherche de transparence plutôt que sur l'évaluation des besoins, le modèle français demeure très flou, peu contraignant, source de contentieux et d'exploitation politique."

    Eric Phélippeau, Abel François, Éric Phélippeau, Le financement de la vie politique: réglementations, pratiques et effets politiques, Armand Colin, 2015, Collection U ( Science politique ), 228 p. 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, L'invention de l'homme politique moderne: Mackau, l'Orne et la République, Belin, 2002, Socio-histoires, 367 p. 

  • Eric Phélippeau, « L’économie du politique. Les élus et leur argent », in Rémy Le Saout, Sébastien Ségas (Dir.) (dir.), Les élus et l'argent. Normes, usages et contrôle de l’argent dans le métier politique, Presses du Septentrion, 2023 

    Eric Phélippeau, Abel François, « Les partis et l’argent », in Florence Haegel, Simon Persico (Dir.) (dir.), Les partis politiques. Traité de science politique, Editions Larcier, 2023 

    Eric Phélippeau, « The Financing of French Political Life: From Self-control to Self-interested Regulation », in Evangelista Valarini, Markhus Pohlman, Subrata Mitra (Dir.) (dir.), Political Corruption and Organizational Crime. Organization, Management and Crime, Springer, 2021 

    Eric Phélippeau, « Populist opposition in France: Rhetoric vs. Practical Constraints », in Phélippeau Eric, Mendilow Jonathan (dir.), Populism and corruption, Edward Elgar, 2021 

    Eric Phélippeau, Alix Meyer, « Civilizing French politics: Illegality, Playing with the Rules, Offenses and Public Probity », in Eric Phélippeau, Jonathan Mendilow (dir.), Political Corruption in a World in Transition, Vernon Press, 2019, pp. 163-187 

    Eric Phélippeau, Jonathan Mendilow, « Introduction. Political Corruption in a World in Transition », in Phélippeau Eric, Mendilow Jonathan (dir.), Political Corruption in a World in Transition, Vernon Press, 2019 

    Eric Phélippeau, Alix Meyer, Éric Phélippeau, « Funding and Propaganda », in Mendilow Jonathan, Phélippeau Eric (dir.), Handbook of Political Party Funding, Edward Elgar Publishing, 2018, pp. 15-32 

    Eric Phélippeau, François Abel, Éric Phélippeau, « French Parties Funding », in Mendilow Jonathan, Phélippeau Eric (dir.), Handbook of Political Party Funding, Edward Elgar Publishing, 2018, pp. 271-290 

    Eric Phélippeau, Luc Juillet, « La probité des élites politiques au Canada et en France : dénégation, reconnaissance discrète et cogestion à risque d’un problème public », in Elsa Forey, Aurore Granero, Alix Meyer (Dir.) (dir.), Financement et moralisation de la vie politique, Institut universitaire Varenne, 2018 

    Eric Phélippeau, Pascal Ragouet, Éric Phélippeau, « Cumul des mandats, accumulation du capital économique et performance électorale », in François Abel, Julien Navarro (eds.) (dir.), Le cumul des mandats en France : causes et conséquences, Editions de l'Université de Bruxelles, 2013, pp. 35-47 

    Eric Phélippeau, Abel François, Éric Phélippeau, Pascal Ragouet, « Campaign financing and politicians' careers : a dynamic perspective », in Jonathan Mendilow (Ed.) (dir.), Money, Corruption, and Political Competition in Established and Emerging Democracies, Lanham, Md. : Lexington Books, 2012   

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Des règles aux pratiques : candidats, mandataires financiers et nouvelle division du travail politique », in François A., Phélippeau E. (dir.) (dir.), Le financement de la vie politique française. Des règles aux pratiques (1988-2008), Editions Weka, 2010, pp. 83-102 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Le financement de la vie politique », in Cohen A., Lacroix B., Riutort P. (dir.) (dir.), Nouveau manuel de science politique, La Découverte, 2009, pp. 422-423 

  • Eric Phélippeau, Sofia Wickberg, « From prohibition to regulation: towards the institutionalization of parliamentary ethics in France », Public Integrity, 2022 

    Eric Phélippeau, « L’élaboration des politiques d’exemplarité », Jus Politicum : Revue de droit politique, 2022 

    Eric Phélippeau, « Recension de Karen Akoka, L’asile et l’exil. Une histoire de la distinction réfugiés/migrants », Revue française de sociologie, 2022 

    Eric Phélippeau, « Recension de Julia Cagé, Le prix de la démocratie, Paris, Fayard, 2018 », Revue Française de Science Politique, 2020 

    Eric Phélippeau, Abel François, Éric Phélippeau, « Paraître transparent ? Les usages des déclarations d’intérêts des maires des grandes villes françaises », Revue française d’administration publique, 2018, n°1, pp. 79-94 

    Eric Phélippeau, Luc Juillet, « Beyond Party Financing: The Rise of Political Ethics Regulation in Canada and France », Election Law Journal: Rules, Politics, and Policy, 2018, n°3 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Aux origines d'une codification : l'échec des réformes du financement de la vie politique française, 1970-1987 », Revue Française de Science Politique, 2010, n°3, pp. 519-563 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « The Genesis of a Codification. The Reform of French Political Finance and the Parliamentary Learning Process, 1970-1987 », Revue Française de Science Politique (english - édition anglaise), 2010, n°2, pp. 91-138 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Sociologie de la décision », Les Cahiers français : documents d'actualité, 2009, n°350, pp. 42-47 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, Pascal Ragouet, « Argent et politique. Une relecture sociologique des comptes financiers des législatives de mars 1993 », Revue française de sociologie, 2007, n°3, pp. 519-554 

  • Eric Phélippeau, Joséphine Bastard, Christophe Le Berre, Éric Phélippeau, Système national d'intégrité. Le dispositif français de transparence et d'intégrité de la vie publique et économique, 2011 

  • Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, Interview sur l'enquête ENIS France, 2011, pp. 5-6 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, Lecture de "Favoritisme et corruption à la française. Petits arrangements avec la probité (Pierre Lascourmes (dir.), Paris : Presses de Science Po, 2010, 283 p.), 2011, pp. 1196-1198 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, La question du financement des partis politiques, 2008, 8 p. 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, Lecture de "Le financement des partis politiques" (Nicolas Tolini, Paris : Dalloz, 2007), 2008, pp. 351-352 

    Eric Phélippeau, La transparence du financement de la vie politique française. Raison et dérision des politiques de divulgation, 2020 

  • Eric Phélippeau, Sofia Wickberg, « Beyond ethics instruments and institutions: an exploratory study of the uses and effects of ethics instruments in the French Parliament », Panel Ethics regulation: Norms, supervision and enforcement, Prague (République Tchèque) Czech Republic (CZ), le 01 janvier 2023 

    Eric Phélippeau, « L'exemplarité des gouvernants », le 10 février 2022  

    Colloque organisé par Olivier Beaud, Université Paris Panthéon Assas, Éric Buge, Fellow de l’Institut Michel Villey, Secrétaire général du GEVIPAR, Cécile Guérin-Bargues, Université Paris Panthéon-Assas et Charles-Édouard Sénac, Université de Bordeaux

    Eric Phélippeau, « Live only of and for politics - French parliamentary mandates and prohibited professional activities (1970-2017 », Colloque L'exemplarité des gouvernants, Paris Université Panthéon Assas, le 01 janvier 2022 

    Eric Phélippeau, « The financing of French political life: from self-control to self-interested regulations », Corporate Crime and Illegal Party Financing in a Comparative Perspective, Heidelberg (Germany) Germany (DE), le 01 janvier 2021 

    Eric Phélippeau, « A Political Profession in its own Right? The Reform of the French Parliamentary Incompatibility Regime in the 1970s », Legislative Behavior and Accountability, Nanterre (92), le 01 janvier 2020 

    Eric Phélippeau, « Mandat parlementaire, activités professionnelles privées et politiques de probité », Colloque La rémunération des élu.e.s sous surveillance. De la ‘cause’ aux transformations du jeu politique, Lyon (ENS Lyon), le 01 janvier 2019 

    Eric Phélippeau, « Transparence et déontologie parlementaires : Bilan et perspectives », le 25 octobre 2018  

    Organisé par l’Observatoire de l'éthique publique avec le concours de l'ANR Eluar (les élus et l'argent)

    Eric Phélippeau, « Economy and Politics: Sociogenesis of a Political Border », Governing through Integrity: A New Policy Agenda?,, Paris Sciences Po, le 01 janvier 2018 

    Eric Phélippeau, Abel François, Éric Phélippeau, Pascal Ragouet, « The Impacts of Regulation on Campaign Financing. Evidences from the 1995 French Law Changes », IPSA Research committee on Political Finance and Political Corruption (RC 20) Meeting, Paris, le 09 juillet 2013 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « De la sociogenèse des comptes des candidats au XIXe siècle à la sociologie du financement de la vie politique contemporaine », Les formes du politique. Séminaire du Master-doctorat PDI de l'ENS, Paris, le 03 janvier 2012 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « La codification des frontières de la politique. Reconnaissance et prohibition des dons de personnes morales en France (années 1970, années 2000) », 11e Congrès de l'AFSP, Science Po, Strasbourg, le 01 août 2011 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « La France et la lutte contre la corruption », Atelier de restitution du projet de rapport aux parties prenantes organisé par Transparence international France, Paris, le 29 juillet 2011 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Présentation des recherches sur le système français d'intégrité », Comité de pilotage de la section française de Transparence international, Paris, le 05 juillet 2011 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Clientélisme et financement des campagnes électorales françaises XIXe et XXIe siècles », Séminaire général duGSPE, Misha, Strasbourg, le 26 mai 2011 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « ENIS kick-off meeting : intervention sur la situation française », Séminaire de lancement de l'enquête européenne sur les systèmes nationaux d'intégrité, Berlin Germany (DE), le 30 janvier 2011 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Amending, justifying, disputing. Parliamentary Debates about the Introduction of the Regulation of political funding in France », Faire parler le Parlement. Méthodes et enjeux de l'analyse des débats en assemblées politiques, Paris, le 13 octobre 2010 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Expertise et politiques publiques : le développement de l'évaluation des politiques scientifiques en France », Master 1ere année de sciences humaines et sociales, Séminaire Science, expertise et société, Bordeaux, le 28 septembre 2010 

    Eric Phélippeau, Abel François, Éric Phélippeau, Pascal Ragouet, « Comparative political finance: Running and Funding French legislative and local compaigns in 1993-1994 », Conférence organisée par le Research Committee on Political Finance and Political Corruption de l'IPSA, Lubiana Slovenia (SI), le 24 juillet 2010 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « From Funding Regulations to French Parties Accounts », Workshop Financing of Politics : comparisons Canada France, Montréal Canada (CA), le 04 juin 2010 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Public Fundings in French Politics: Politicians, their Staffs and Organizations », Public Funding of Political Parties and Abuse of State Resources. Table ronde de l'OSCE ODHIR, Athènes Greece (GR), le 17 septembre 2009 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Le financement de la vie politique française saisi par la loi : la codification de mars 1988 », 10e Congrès de l'AFSP, Sciences Po, Grenoble, le 07 septembre 2009 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « The French CNCCFP », Estandares globales de financiamiento politico y fiscalizacion de la autoridad electoral, Conférence organisée par le RC20 de l'IPSA et Chile Transparente, Santiago du Chili Chile (CL), le 14 juillet 2009 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Political Finance Regulations and the Institutionalization of French Political », Research Committee on Political Finance and Political Corruption, Panel 1 : Comparative Party Finance, Congrès de l'IPSA, RC20, Santiago du Chili Chile (CL), le 12 juillet 2009 

    Eric Phélippeau, Éric Phélippeau, « Des règles aux pratiques : le financement de la vie politique vu par les mandataires financiers des candidats », 1988-2008 : la réglementation du financement de la vie politique française a 20 ans, Paris, le 01 novembre 2008 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Smilla Schoeman, Numériser la politique , thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Éric Phelippeau  

    Ce travail de recherche a pour ambition d'étudier l'usage des technologies politiques sous leurs diverses formes dans des campagnes électorales aux États-Unis, en France et en Afrique du Sud. Ces outils électoraux, aujourd'hui regroupés sous le label des « technologies politiques », rassemblent une pluralité de techniques s'appuyant sur l'exploitation massive des « big data » pour pouvoir être mobilisés. Une telle étude permettra d'éclairer les conditions de félicité propices à la circulation de savoir-faire électoraux entre ces trois pays, permettant de percevoir où émergent les nouvelles tendances, d'être attentif aux changements susceptibles d'en résulter et de mieux appréhender d'éventuels mouvements circulatoires de ces outils. En prenant pour objet d'étude les usages électoraux des « big data » dans trois pays différents, nous nous offrons l'opportunité d'interroger l'impact de ces nouvelles technologies à plusieurs niveaux : Premièrement, cette approche permettra d'analyser l'impact des façons de faire campagne axées sur l'usage des données personnelles des électeurs. Dans chaque étude de cas, il existe une pluralité de facteurs à prendre en compte qui pourraient avoir des effets sur les manières dont les partis politiques ont recours aux données. Ces facteurs comprennent le cadre législatif et le niveau de régulation de l'utilisation des données, la structure des partis politiques, et le contexte socio-politique du pays considéré. Il est impératif d'intégrer ce niveau de contextualisation dans les trois études de cas avant d'aborder les flux de circulation dans un cadre transnational pour mettre en relief les mécanismes sociaux spécifiques à chaque pays les rendant propices à de tels échanges technologiques internationaux. Ensuite, une analyse qui conçoit les technologies politiques en tant que biens d'équipement politique permettra de faire émerger l'« import-export intellectuel » de savoir-faire électoraux, d'agents et d'entreprises spécialisées dans les technologies politiques dans un cadre transnational. Ainsi, l'analyse prendra en compte les différents usages des technologies politiques par les partis lors des campagnes électorales de chaque pays, en plus du rôle des entrepreneurs de cause dans la mise en œuvre de ces nouvelles technologies. Analyser la circulation des technologies politiques rend possible l'observation de l'évolution de l'offre politique, ainsi que de l'adaptation de ces nouvelles technologies dans le cadre d'usages diversifiés et non réductibles aux seules campagnes électorales. La collaboration entre des partis politiques sud-africains et des entreprises des technologies politiques étasuniennes et françaises confirme que des liens avérés entre ces pays existent. Incorporer dans l'analyse un pays dit « du sud global » permettra également d'explorer les formes d'influence politique que la France et les États-Unis exercent au sein du champ politique sud-africain. En intégrant la comparaison de ces trois pays dans lesquels les technologies politiques étasuniennes et françaises sont à l'œuvre, cette analyse nous permettra d'enrichir notre compréhension des flux de circulation de savoir-faire, de technologies politiques et de leurs promoteurs.

    Tanguy Duarte, L'accompagnement des allocataires du Revenu de solidarité active éloignés de l'emploi , thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Éric Phelippeau et Elisa Chelle  

    Le projet de thèse a pour objet l'évaluation d'impact des politiques d'insertion socioprofessionnelle du département de la Seine-Saint-Denis. Il vise à évaluer l'accompagnement social dont bénéficient les allocataires du Revenu solidarité active (RSA), avec pour objectifs d'identifier ses composantes et ses effets multidimensionnels sur les trajectoires sociales individuelles.

    Anna Tagliabue, Faire frontière. La construction des zones de transit aéroportuaires en Europe., thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Éric Phelippeau et Clelia Bartoli  

    Cette recherche vise à dévoiler et à analyser les mécanismes de construction et de transformation des frontières. Dans un contexte européen, la thèse se propose d'étudier des réalités de frontières qui se situent souvent aux marges du débat public et de l'attention médiatique : les zones de transit aéroportuaires situées à l'intérieur de la « zone internationale » des aéroports. Les personnes qui, lors des contrôles de la police aux frontières, ne présentent pas les conditions requises afin de pouvoir accéder au territoire, sont bloquées et maintenues à l'intérieur de ces lieux pendant plusieurs jours ou semaines. A travers l'expression « construction des frontières », nous ne faisons pas référence à un processus unique, facile à cerner, mais plutôt à un complexe engrenage des dynamiques de création des espaces, des dimensions temporelles et des catégories migratoires. Nous observerons ainsi la fabrication de ce « microcosme frontalier » à travers l'articulation de trois aspects : (1) les frontières en tant que constructions administratives, juridiques, politiques et sociales ; (2) les frontières comme des complexes systèmes de classification des mobilités, à savoir des instruments de différenciation et de construction des catégories et des profils migratoires ; (3) les trajectoires et les histoires des personnes qui passent, attendent et transforment ces lieux. Dans un tel contexte, ce que l'on entend par « construction des frontières » désigne à la fois l'objet de recherche aussi bien qu'une méthode pour dévoiler les dynamiques de pouvoir sous-jacentes.

    Delphine Griveaud, La justice restaurative en France : sociologie politique d'un "supplément d'âme" à la justice pénale, thèse soutenue en 2022 à Paris 10 sous la direction de Sandrine Lefranc, Valérie-Barbara Rosoux et Éric Phélippeau, membres du jury : Mylène Jaccoud (Rapp.), Antoine Vauchez (Rapp.), Marie-Sophie Devresse, Émilie Curinier-Biland et Stephan Parmentier    

    La thèse porte sur la justice restaurative en France, objet par lequel elle réalise une sociologie politique d’un « supplément d’âme » à la justice pénale. Elle est principalement ancrée dans la sociologie des professions, de l’action publique, et une sociologie politique de la justice. Elle étudie les conditions de l’émergence de la justice restaurative en France, de son intégration dans l’institution pénale, et les différents investissements, personnels, professionnels et sociopolitiques, qui la maintiennent en son sein. Ce faisant, elle défriche un objet encore jamais étudié par ce prisme dans ce pays, et dont les enquêtes sur ses pratiques font également défaut dans la littérature internationale. On y découvre entre autres le fonctionnement d’un Etat qui tente de remotiver ses employés en leur offrant un nouveau projet, un nouvel outil, mais surtout un « supplément d’âme » à leur activité dans un contexte de rationalisation et de managérialisation de l’activité judiciaire perçu comme pesant. Plus largement, en étudiant ses différents investissements, la thèse montre comment l’institution pénale est progressivement transformée par des attendus à son endroit, en terme d’écoute, de dialogue et d’empathie, de la part des justiciables mais également de ses propres travailleurs.L’enquête repose principalement sur une ethnographie multi-située et soutenue du monde de la justice restaurative en France durant plus de trois ans, entre 2016 et 2020. Elle s’appuie également sur 71 entretiens semi-directifs réalisés depuis dix-huit villes différentes, essentiellement avec des individus investis à différentes échelles et depuis différents secteurs dans la justice restaurative en France.

    David Rotman, La science politique en France : contribution à l'histoire sociale d'une discipline, thèse soutenue en 2022 à Paris 10 sous la direction de Éric Phélippeau, membres du jury : Loïc Blondiaux (Rapp.), Emmanuelle Picard (Rapp.), Delphine Dulong, Gisèle Sapiro et Charles Soulié    

    À rebours d'une histoire intellectuelle sous forme d'histoire des idées, et au-delà d'une histoire des disciplines académiques limitée à leurs cadres institutionnels, ce travail entend contribuer à une histoire sociale de la science politique replaçant les produits intellectuels dans leurs contextes de production, c'est-à-dire dans les conditions concrètes dans lesquelles des chercheurs et enseignants-chercheurs produisent des travaux portant le label « science politique ». L'enquête porte en particulier sur les transformations des conditions d'accès aux postes académiques et sur les évolutions morphologiques de la discipline, définies dans le cadre de politiques publiques d'enseignement supérieur et de recherche, qu'il convient également d'analyser. Il s'agit par là d'éclairer la façon dont ces transformations, et plus spécifiquement l'évolution des différents modes d'entrée dans les carrières académiques et de socialisation à cet univers professionnel, sont susceptibles de se traduire chez les nouveaux entrants par des formes variables de rapport au métier, des manières de se positionner, de concevoir la recherche et l'enseignement dans la science politique, et ainsi de contribuer aux luttes pour sa définition.

    Annis Ghemires, Dans l'ombre des Parlements Sociogenèses des collaborateurs parlementaires et de leurs mobilisations en France et aux États-Unis, thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Éric Phélippeau  

    Cette thèse interroge la genèse des assistants parlementaires et de leurs mobilisations collectives dans une perspective comparée entre la France et les États-Unis.

    Franck Duchesne, Le Sénat et la consolidation d'un ordre napoléonien (1799-1815), thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Éric Phélippeau et Christophe Le digol  

    Le Sénat conservateur est considéré comme une assemblée oisive et ingrate dont l'importance est sous-estimée face à la figure omniprésente de Napoléon. Pourtant, dans l'établissement du nouveau régime, ses agents jouent un rôle notable en solidarité d'intérêts avec les autres fractions de l'espace du pouvoir modérateur, comme intermédiaire local et figure représentative du pouvoir. Bien qu'assez impotente sur le plan politique, cette institution participe activement à la légitimation du nouveau régime, et notamment sa personnification.

    Nicolas Tardits, Être parlementaire en régime autoritaire. Genèse et usages du parlementarisme sous le Second Empire, thèse en cours depuis 2017 en co-direction avec Éric Phelippeau et Christophe Le digol  

    Comment exister, faire entendre sa voix, développer un savoir-faire et savoir-être parlementaire dans une institution législative d'un régime autoritaire ? La manière dont on est élu affecte-t-elle le comportement parlementaire ? Cette thèse vise à étudier la genèse du parlementarisme, les élites politiques et parlementaires, l'autonomisation et la spécialisation de l'activité politique, l'accumulation de capitaux de nouveaux députés jamais élus ou encore la contestation politique d'un système politique. Dès lors, le Corps législatif sous le Second Empire comme terrain d'enquête permet de traiter cette question du parlementarisme en configuration autoritaire. En effet, le Second Empire ne supprime ni l'institution parlementaire ni l'élection de ses députés au suffrage universel. Mais il met en oeuvre une politique de contrôle et de limitation de ses pouvoirs : baisse du nombre de parlementaires, limitation de la durée des séances, contrôle et limitation de la publication des débats, limitation du travail parlementaire au sein des commissions et gestion de l'institution assurée par le chef de l'Etat. Le sens de l'élection, entre représentation des électeurs ou délégation d'un pouvoir impérial, est un enjeu de luttes symboliques entre des agents politiques qui n'en ont ni la même vision ni le même usage. Il en résulte une tension qui n'est pas sans effet sur le travail parlementaire et son évolution tout au long du Second Empire. Cette thèse permet donc de comprendre non seulement sociologiquement une institution parlementaire, le Corps législatif, dans ses formes successives de 1852 à 1870, mais aussi d'analyser sa contribution, pour le moins sous-estimée, à la construction du parlementarisme politique.

  • Mbinina Matthieu Rakotomalala, La sociologie du parlement malgache depuis l'indépendance jusqu'à la troisième république : (1960-2009), thèse soutenue en 2018 à Paris 10 sous la direction de Alain Garrigou, membres du jury : Rémi Lefebvre (Rapp.), Jean-Michel Wachsberger (Rapp.), Éric Phélippeau et Cécile Lavrard-Meyer    

    Depuis son indépendance en 1960, Madagascar a organisé plusieurs élections législatives et dispose donc d’un pouvoir législatif continu en dépit des crises sociopolitiques auxquelles le pays a fait face. Malgré ces élections, le Parlement reste mal connu des citoyens et de la littérature académique. Les six législatures de 1960 à 2007, y compris les témoignages des parlementaires et les résultats d’enquête quantitative auprès des Tananariviens, sont le fondement de cette recherche. Elle vise entre autres à comprendre l’Institution à travers ses usages et consistera à faire une sociographie de ses membres et une sociologie des pratiques. Nous aborderons le Parlement malgache comme n’importe lequel autre y compris dans les pays de vieilles démocraties parlementaires même s’il a été originellement « importé » pendant la période coloniale. Nous adopterons donc les points de vue classique de la sociologie de la représentation politique depuis M. Weber jusqu’à P. Bourdieu notamment sur les relations avec les électeurs, la professionnalisation politique (débuts en politique, premiers mandats électifs, destin non-parlementaire, etc.), la stabilité du personnel politique (cumul des mandats, réélection, etc.) et selon les points de vue de l’analyse sociologique de la politique pour lequel un Parlement est autant un lieu de pratiques sociales qu’un « corpus légal ».

    Marie-Paule Crochet-Théry, 1984-2014 , thèse soutenue en 2017 à Paris 10 sous la direction de Jean-Marie Denquin  

    L’étude chronologique et thématique des votes frontistes lors des scrutins nationaux et intermédiaires dans quarante-six petites communes rurales de l’Ouest héraultais entre 1984 et 2014, complétée par un travail monographique sur cinq d’entre-elles a permis de mettre en évidence l’importance relativement restreinte de ces votes jusqu’en 2011, hormis dans un « noyau dur » de communes, précocement constitué, mais de faible importance démographique. L’arrivée de Marine Le Pen à la présidence du Front national coïncide avec une période de croissance continue des votes frontistes et avec leur généralisation à la quasi-totalité des communes ciblées, ce qui serait en faveur d’un réalignement électoral. Les transformations structurelles des communes, marquées par la baisse rapide du secteur agricole et la montée du salariat en lien avec le secteur des services, apparaissent comme l’un des facteurs favorables de cette croissance. Le FN, n’étant pas à ce jour un parti de gouvernement pour diverses raisons dont les principales sont le mode de scrutin uninominal à deux tours et le manque d’alliance, les succès électoraux qu’il obtient sont très largement basés sur la confiance dans des promesses. Cette donnée rend difficile de prévoir la pérennité à long terme d’une implantation, d’autant que les communes étudiées font actuellement l’objet de transformations administratives importantes avec le risque pour certaines de disparaître.

    Marie-Paule Crochet-Théry, 1984-2014, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Jean-Marie Denquin, membres du jury : Emmanuel Négrier (Rapp.), Bruno Daugeron (Rapp.), Éric Phélippeau         

  • Sofia Wickberg, Global instruments, local practices : Understanding the ‘divergent convergence' of anti-corruption policy in Europe, thèse soutenue en 2020 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Colin Hay et Marc Lazar, membres du jury : Patrick Hassenteufel (Rapp.), Éric Phélippeau (Rapp.), Bo Rothstein et Diane Stone  

    Cette thèse part du constat que les politiques de prévention de la corruption ont suivi un processus de ‘convergence divergente’ en Europe, à partir de l’exemple de la régulation des conflits d’intérêts des parlementaires. Elle analyse les mécanismes, processus et configurations d’acteurs et d’organisations qui ont amené la France, la Suède et le Royaume-Uni à adopter des instruments de régulation similaires (registre de déclaration d’intérêts et code de conduite) et à les mettre en œuvre de manière différente, ce qui génère une divergence des pratiques de régulation. S’appuyant sur une enquête auprès des acteurs clés de ce processus, sur une analyse documentaire et l’observation directe de forums internationaux, elle suit ces deux instruments dans leur circulation du monde anglo-saxon où ils ont été imaginés, par-delà les frontières et les niveaux de gouvernance, jusqu’en France et en Suède où ils se sont traduits par une hybridation du modèle originel. Ses résultats soulignent que la convergence de ces politiques anti-corruption est le résultat, d’une part, de l’émulation des instruments élaborer par des États ‘pionniers’ (États-Unis et Royaume-Uni), qui ont fortement contribué à l’internationalisation de la lutte contre la corruption. D’autre part, elle est une conséquence de l’émergence d’une communauté transnationale de lutte contre la corruption ayant contribué à la légitimation de ces instruments en les inscrivant dans des conventions internationales et à leur diffusion par la production de rapports, de boîtes à outils et de benchmarks. Enfin, cette thèse s’appuie sur la notion de traduction des politiques publiques pour expliquer les dimensions divergentes de la régulation des conflits d’intérêts. Ces dernières sont en effet le résultat de la réinterprétation de ces instruments par les acteurs nationaux et les intermédiaires impliqués dans ce processus d’import/export. Le contexte de politisation et les agencements institutionnels façonnent également la manière dont les registres de déclaration d’intérêts et les codes de conduite ont été traduit dans les trois pays étudiés.