Laurent Bonelli

Professeur
Science politique.
UFR de Droit et  Science politique

Institut des Sciences Sociales du Politique
  • THESE

    L'émergence d'une préoccupation publique pour la sécurité en France depuis le début des années 1980, soutenue en 2007 à Paris 10 sous la direction de Bernard Lacroix 

  • Laurent Bonelli, Annie Collovald (dir.), Ordre policier, ordre politique, Editions du croquant, 2021, 125 p. 

    Laurent Bonelli, Hervé Rayner, Bernard Voutat, Jean-Marc Berlière, Magali Della Sudda [et alii], Les mondes du renseignement: entre légitimation et contestation, L'Harmattan, 2020, 300 p.  

    La 4ème de couv. indique : "Des séquences de révélations concernant les pratiques des services de renseignement -dont celles d'Edward Snowden constituent les plus récentes- suivies parfois de scandales, puis de régulations légales ou politiques nouvelles permettant à ces pratiques de se perpétuer, le plus souvent sans connaître de changements substantiels, apparaissent avec une étonnante régularité dans le temps et dans l'espace. Elles attestent que les activités de renseignement intérieur et extérieur constituent une dimension essentielle du gouvernement des sociétés complexes mais qu'elles doivent néanmoins se relégitimer périodiquement, notamment lorsqu'elles sont publiquement mises en question. C'est ici que le détour par les contestations constitue une entrée utile en ce qu'elles rendent visibles des processus de légitimation qui habituellement restent de l'ordre de l'implicite. Croisant des enquêtes empiriquement fondées portant sur des terrains historiques et contemporains, en France, en Suisse, au Canada et aux États-Unis, ce numéro double de Cultures & Conflits entend éclairer des aspects encore mal connus du fonctionnement de l'ordre social et politiques en démocratie."

    Laurent Bonelli, Daniel Hermant, Didier Bigo (dir.), Sciences en danger, revues en lutte, L'Harmattan, 2020, 92 p.  

    La 4ème de couv. indique : "Depuis la fin de l'année 2019, la communauté universitaire et scientifique s'oppose à la réforme des retraites et au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Ainsi, 155 revues de sciences humaines et sociales, dépassant leurs différences disciplinaires ou épistémologiques, se sont déclarées « en lutte ». Elles ont interrompu ou bouleversé leurs cycles ordinaires de travail, participé à des assemblées générales et défilé dans la rue. Parmi les différentes modalités de ces mobilisations, Cultures & Conflits a choisi, avec une vingtaine d'autres revues, de publier un numéro blanc. Est-ce parce que nous n'avons plus rien à dire ? Certainement pas. Ces pages blanches constituent d'abord une alerte. Une alerte sur les multiples dangers que font peser les réformes actuelles sur le monde des revues. Une alerte sur des politiques qui minent inexorablement la recherche, en affectant ses conditions de possibilité. Et pour montrer ce qui pourrait ne plus être, ce qui pourrait disparaître, quel symbole plus parlant que des pages blanches ?."

    Laurent Bonelli, La France a peur: Une histoire sociale de « l'insécurité », Cairn et La Découverte, 2019, Poche/Sciences humaines et sociales  

    Zones de non-droit », « délinquants toujours plus jeunes et plus récidivistes », « flambée de la violence urbaine » : l'« insécurité » semble devenue l'un des principaux problèmes sociaux du début du XXIe siècle en France. Les responsables politiques, de droite comme de gauche, invoquent la « demande de sécurité » de leurs électeurs pour réclamer une action plus énergique de la police et de la justice et les gouvernements successifs ont rivalisé dans l'adoption de lois et de mesures nouvelles en la matière. D'où vient une telle inflation du thème de la sécurité depuis le début des années 1980 ? Dans quelle mesure a-t-elle modifié la perception des milieux populaires et de leurs problèmes sociaux ? Cet ouvrage montre que l'émergence de l'« insécurité » est inséparablement liée aux formes de précarités qui se développent depuis la fin des Trente Glorieuses et au recul constant de l'État social. C'est à partir de l'ensemble de ses dimensions qu'il aborde cette question, des transformations des quartiers populaires à celles du jeu politique, du traitement médiatique de la « délinquance » aux savoirs et expertises en tout genre mobilisés pour l'interpréter, des politiques locales de sécurité jusqu'aux mutations profondes intervenues dans l'organisation et les missions de la police, de la justice et de l'école. Avec la reformulation progressive de la question sociale en impératif d'« ordre dans la rue », c'est tout un pan des relations entre les citoyens et les institutions républicaines qui a changé de visage. Un livre somme qui permet de prendre la mesure d'un changement d'époque

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, Fionnuala Ní Aoláin, Stéphanie Hennette-Vauchez, Maria Kalogirou [et alii], L'état d'urgence en permanence, L'Harmattan, 2019, 137 p.  

    La 4ème de couv. indique : "La proclamation de l’état d’urgence, dans les heures qui ont suivi les attentats de Paris et Saint-Denis du 13 novembre 2015, et ses prorogations successives jusqu’au 1er novembre 2017 constituent un terrain privilégié pour approfondir la réflexion sur le fonctionnement du pouvoir dans les démocraties libérales. Cet épisode n’est en effet pas aussi unique, aussi exceptionnel que certains voudraient le croire. Le recours à l’état d’urgence, sous une forme ou une autre, apparaît au contraire assez fréquent dans des pays, sous des régimes politiques et à des époques différentes. Pour autant, il ne se confond pas avec une théorie de l’Etat d’exception qui ferait presque automatiquement glisser les démocraties vers un régime autre, qu’on l’appelle autoritarisme, totalitarisme ou démocratie illibérale. Penser l’urgence comme une série de techniques de gouvernement, s’articulant avec les mécanismes de suspicion, d’anticipation, "d’administrativisation" de ce qui fut judicaire, permet ainsi de dresser l’inventaire de ses modalités pratiques, de ses rationalités juridiques, politiques et sociales et de reconstituer son histoire. L’ambition de ce numéro de Cultures & Conflits est donc de consacrer au sujet de l’état d’urgence toute la place qu’il mérite. Mobilisant des juristes, des politistes et des historiens, il entend croiser les regards dans l’espace et dans le temps sur les dispositifs utilisés pour faire face à des troubles sociaux, à la violence politique, voire aux catastrophes naturelles."

    Laurent Bonelli, Fabien Carrié, La fabrique de la radicalité. Une sociologie des jeunes djihadistes français: une sociologie des jeunes djihadistes français, Éditions du Seuil, 2018, 312 p. 

    Laurent Bonelli, Laurent Jeanpierre, Vincent Gayon, Frédéric Lebaron, Yohann Morival [et alii], Terrains économiques: savoirs, acteurs, méthodes, L'Harmattan, 2018, 160 p. 

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, Emmanuel-Pierre Guittet, Francesco Ragazzi, Preventing and countering youth radicalisation in the EU, European Parliament, 2014, 41 p. 

    Laurent Bonelli, Jean-Claude Vitran, Christian Aghroum, Michel Aleverganti, Ayşe Ceyhan, Vincent Denis, Vincent Dufief, Sébastien-Yves Laurent, Pierre Piazza, Sylvia Preuss-Laussinotte, Thierry Rousselin, Jérôme Thorel, Anastassia Tsoukala (dir.), Identification et surveillance des individus, Éditions de la Bibliothèque publique d’information et OpenEdition, 2014, Paroles en réseau  

    « Big Brother is watching you ! » Cet avertissement placardé sur les murs de la cité imaginaire d'Océania dans le roman 1984 de Georges Orwell peut-il s'appliquer à nos sociétés contemporaines ? Passeport biométrique, fichage informatisé des individus, multiplication des caméras de surveillance, utilisation de puce dans des objets de la vie quotidienne, ou pour suivre les criminels en liberté surveillée, les mesures d'identification, de fichage et de surveillance des individus par des techniques de plus en plus sophistiquées se multiplient. Justifiés par la lutte contre le terrorisme, le crime organisé ou l'immigration clandestine, mais aussi par la volonté de mettre en place de nouveaux services, ces processus suscitent des réactions contrastées, entre enthousiasme face aux avancées technologiques et inquiétude à l'idée des dérives possibles. L'État ou d’autres institutions publiques ou privées ont toujours cherché à identifier et à surveiller les citoyens. Cependant, avec la mondialisation, et le développement des transports et des technologies de l’information et de la communication, on assiste, depuis une trentaine d’années, à des changements très profonds dans ces domaines, accélérés par les attentats de cette dernière décennie dans le monde. Nécessaires du fait de l’ampleur des dangers menaçant les sociétés démocratiques pour certains, ces évolutions apparaissent pour d’autres comme le prélude à l’instauration d’une société totalitaire. Elles appellent en tous cas le débat : Quels sont les enjeux politiques, philosophiques, sociaux, économiques, juridiques, etc. de l’identification et de la surveillance des personnes à l’échelle nationale et internationale ? Quelle est leur efficacité contre les dangers dont elles sont censées nous protéger ? Surtout, quelles sont, dans nos démocraties, les garanties qui peuvent être apportés pour les libertés et les droits des individus ?

    Laurent Bonelli, Vivre en dignité au XXIe siècle. Pauvreté et inégalité dans les sociétés de droits humains , Conseil de l'Europe, 2013, 245 p.   

    Laurent Bonelli, Les migrants et leurs descendants - Guide des politiques pour le bien-être de tous dans les sociétés plurielles, Conseil de l'Europe, 2011, 313 p.   

    Laurent Bonelli, Norbert Elias, Le passage par la violence en politique, l'Harmattan, 2011, 233 p. 

    Laurent Bonelli, Willy Pelletier (dir.), L'État démantelé: [enquête sur une révolution silencieuse], Cairn et La Découverte, 2011, Cahiers libres  

    Dans le débat public, les diagnostics alarmistes sur la « crise de l’État-providence », et les procès contre l’État-redistributeur, ont laissé place à toujours plus d’injonctions à « réformer l’État ». Cet impératif est devenu le point de ralliement d’élites politiques (de droite comme de gauche), de hauts fonctionnaires nationaux et internationaux, mais aussi des intellectuels les plus en vue, de journalistes, voire de certains syndicalistes. Que recouvre cette « réforme de l’État » ? Comment a-t-elle été mise en œuvre depuis vingt ans ? Quelles conséquences pour le service public et les usagers ? Ce livre s’efforce de répondre à ces questions en faisant dialoguer des chercheurs, des fonctionnaires et des syndicalistes. L’échange d’analyses et d’expériences permet de dessiner les lignes de force de ce mouvement, tout en restant attentif aux singularités observables. Ce travail intellectuel et collectif est nécessaire pour comprendre une révolution silencieuse. Car, si les réformes néolibérales de l’État s’effectuent parfois à grand renfort de publicité (privatisation de La Poste, restrictions des budgets de l’hôpital public ou de l’Éducation nationale), elles sont le plus souvent invisibles, et ne rencontrent que des protestations sectorielles, peu coordonnées, encore moins médiatisées. Elles passent par tel décret, telle directive, telle circulaire, voués à demeurer obscurs et confidentiels, dans certains cas élaborés par des cabinets d’audit privés… La plupart, et parmi les plus structurelles, passent inaperçues, sauf pour ceux qui en affrontent directement les conséquences… Au terme de ce voyage dans la « réforme de l’État » et ses effets, c’est l’avenir des services publics, de nos services publics, qui est en jeu. C’est-à-dire celui d’un modèle de société

    Laurent Bonelli, La France a peur. Une histoire sociale de "l'insécurité": une histoire sociale de « l'insécurité », La Découverte, 2010, La Découverte poche ( Sciences humaines et sociales ), 434 p.   

    Laurent Bonelli, Willy Pelletier (dir.), L'État démantelé. Enquête sur une révolution silencieuse: enquête sur une révolution silencieuse, la Découverte et le Monde diplomatique, 2010, Cahiers libres, 324 p.   

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, Thomas Deltombe (dir.), Au nom du 11 septembre. Les démocraties occidentales à l'épreuve de l'antiterrorisme: les démocraties à l'épreuve de l'antiterrorisme, Cairn et La Découverte, 2010, Cahiers libres, 420 p.    

    Depuis les années 1990, et surtout depuis les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis et les États de l’Union européenne ont multiplié les initiatives pour répondre aux menaces du « terrorisme islamiste » : durcissement des législations, renforcement de la coopération antiterroriste internationale, actions ouvertes ou clandestines violant souvent le droit international. Et les effets de sidération produits par des attentats spectaculaires et meurtriers ont largement inhibé l’attention critique des citoyens face aux autres menaces que la plupart de ces initiatives font peser sur les démocraties. C’est de ce constat qu’est né ce livre collectif, destiné à un public large. Réunissant les contributions d’une trentaine de spécialistes européens, universitaires et journalistes, il propose un ensemble sans équivalent d’informations et d’analyses. Elles montrent à quel point la lutte antiterroriste est devenue centrale dans la nouvelle géopolitique mondiale et la vie politique des États démocratiques. Et comment les acteurs en charge de cette lutte (législateurs et politiques, magistrats, services de police et de renseignements, militaires) façonnent un monde d’opérations militaires, d’extension de la surveillance, de pratiques d’exception et de désinformation. Cet ouvrage permet ainsi de mesurer le chemin parcouru par les démocraties occidentales pour limiter les libertés des uns au nom de la sécurité des autres. Un chemin aussi contestable au plan éthique et politique qu’en termes d’efficacité, puisqu’en clivant les sociétés, ces méthodes encouragent souvent la violence qu’elles prétendent combattre

    Laurent Bonelli (dir.), La guerre des idées: à qui profite le savoir?, le Monde diplomatique, 2009, 98 p. 

    Laurent Bonelli, La France a peur: une histoire sociale de l' "insécurité", la Découverte, 2008, Cahiers libres, 418 p. 

    Laurent Bonelli, Jeunesse dans les quartiers populaires. Guide à la réflexion méthodologique sur les politiques, Conseil de l'Europe, 2007, 249 p.   

    Laurent Bonelli, Gilles Sainati (dir.), La machine à punir, l'Esprit frappeur, 2004, L'Esprit frappeur, 390 p. 

    Laurent Bonelli, Gilles Sainati (dir.), La Machine à punir: pratiques et discours sécuritaires, L'Esprit frappeur, 2000, L'Esprit frappeur, 293 p. 

  • Laurent Bonelli, « Renseignement intérieur et antiterrorisme en France », Police et société en France., Presses de Sciences-Po, 2023, pp. 199-220 

    Laurent Bonelli, Fabien Carrié, « Conversion idéologique, resocialisation et actualisation de dispositions scolaires dans le djihadisme français », in Jean-Philippe Heurtin, Patrick Michel (dir.), La conversion et ses convertis. Production et énonciation du changement individuel dans le monde contemporain, 2021   

    Laurent Bonelli, Fabien Carrié, « Chapitre 7. Religiosité, rébellion et engagement. La "radicalité" juvénile à l'épreuve de l'enquête », Désirs d'Islam, Presses de Sciences Po, 2020, pp. 203-239 

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, « Digital data and the transnational intelligence space », in Didier Bigo, Engin Isin, Evelyn Ruppert (dir.), Data Politics. Worlds, Subjects, Rights, Routledge, 2019, pp. 100-122     

    Laurent Bonelli, Willy Pelletier, « Les "mille" démantèlements de l’État », in Laurent Bonelli, Willy Pelletier (dir.), L’État démantelé. Enquête sur une révolution silencieuse, La Découverte, 2010, pp. 13-25   

    Laurent Bonelli, « Les modernisations contradictoires de la police nationale », in Laurent Bonelli, Willy Pelletier (dir.), L’État démantelé. Enquête sur une révolution silencieuse, La Découverte, 2010, pp. 102-117 

    Laurent Bonelli, « Les forces de police », in Antonin Cohen, Bernard Lacroix, Philippe Riutort (dir.), Nouveau manuel de science politique, La Découverte, 2009, pp. 235-241 

    Laurent Bonelli, « ¡Ya estábamos pisando a fondo desde 1995 !. La sorprendente estabilidad del antiterrorismo francés antes y después del 11S », La democracias occidentales frente al terrorismo global, Ariel, 2008 

    Laurent Bonelli, « Les caractéristiques de l'antiterrorisme français : Parer les coups plutôt que panser les plaies », in Laurent Bonelli, Didier Bigo, Thomas Deltombe (dir.), Au nom du 11 septembre. Les démocraties occidentales à l'épreuve de l'antiterrorisme, La Découverte, 2008, pp. 168-187 

    Laurent Bonelli, « "Hidden in Plain sight": intelligence, exception and suspicion after 11 September 2001” », in Didier Bigo, Anastassia Tsoukala (dir.), Terror, Insecurity and Liberty Illiberal Practices of Liberal Regimes after 9/11, Routledge, 2008   

    Laurent Bonelli, « Policing the youth : towards a redefinition of discipline and social control in French working-class neighbourhoods », in Sudhir Alladi Venkatesh, Ronald Kassimir (dir.), Youth, Globalization, and the Law, Stanford University Press, 2007, pp. 90-123 

    Laurent Bonelli, « Acción colectiva y suburbios. Reflexiones sobre el otoño francés de 2005 », in Roberto Bergalli, Iñaki Rivera Beiras (dir.), Emergencias urbanas, Anthropos, 2006 

    Laurent Bonelli, « The control of the enemy within ? Police intelligence in the French banlieues », in Didier Bigo, Elspeth Guild (dir.), Controlling Frontiers : Free Movement into and within Europe, Ashgate, 2005, pp. 193-208   

    Laurent Bonelli, « Obsesión securitaria e ilegalismos populares en Francia, desde principios de 1980 », in Roberto Bergalli, Iñaki Rivera Beiras (dir.), Política criminal de la guerra, Anthropos, 2005, pp. 99-143   

  • Laurent Bonelli, Élodie Lemaire, Laurence Proteau, « Pour une sociologie du champ policier : introduction du dossier  Frontières policières  », Sociétés contemporaines, 2021, n°2, pp. 5-24 

    Laurent Bonelli, Fabien Carrié, « Jihadist radicalization in France. Between state categorization and diversity of practices »: La "radicalizacion yihadista" en Francia. Entre la categorizacion estatal y la diversidad de las practicas, Revista Crítica Penal y Poder, 2020, pp. 78-105   

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, «  Nous ne sommes pas un Big Brother !  Autorité et stratégies de légitimation des services de renseignement dans la captation et l’usage des données numériques », Cultures & conflits, 2019, n°114115, pp. 199-226   

    Laurent Bonelli, Hervé Rayner, Bernard Voutat, « Contestations et (re)légitimations du renseignement en démocratie », Cultures & conflits, 2019, n°114115, pp. 7-28   

    Laurent Bonelli, Hervé Rayner, Bernard Voutat, « Contestations et (re)légitimations du renseignement en démocratie », 2019  

    « Entre ou au-delà des réponses institutionnelles formelles d’une part et de la résistance individuelle d’autre part, il existe bien sûr la possibilité d’une action collective par le biais de groupes de pression, d’organisations non gouvernementales et/ou de mouvements sociaux. Cependant, jusqu’à récemment, peu de travaux ont été consacrés à ces formes de contestations . » Difficile en 2020 d’ignorer le nom d’Edward Snowden, cet ancien contractuel de la National Security Agency (NSA) qui a ré...

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, «  Nous ne sommes pas un Big Brother !  », 2019  

    Des interceptions à grande échelle réalisées par la National Security Agency (NSA) américaine – et révélées en 2013 par Edward Snowden – à la surveillance assidue des réseaux sociaux utilisés par les Gilets jaunes, en passant par la reconstitution des échanges entre partisans de groupes armés se réclamant du « djihadisme », les données numériques sont à l’évidence devenues un enjeu et un objet central du travail des services de renseignement. Ce simple constat a ouvert un large débat politiq...

    Laurent Bonelli, Francesco Ragazzi, « La lutte contre la radicalisation . Genèse et expansion d’un nouveau lieu commun administratif en France et dans l’Union européenne », Archives de politique criminelle, 2019   

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, « Ni État de droit, ni État d’exception. L’état d’urgence comme dispositif spécifique ? Introduction », Cultures & conflits, 2019, n°112, pp. 7-14   

    Laurent Bonelli, Fabien Carrié, « La radicalité djihadiste, un regard sociologique », Le Genre Humain, 2019, n°2, p. 47 

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, « Ni État de droit, ni État d’exception. L’état d’urgence comme dispositif spécifique ? », 2018  

    La proclamation de l’état d’urgence, dans les heures qui ont suivi les attentats de Paris et Saint-Denis du 13 novembre 2015, et ses prorogations successives jusqu’au 1er novembre 2017 représentent des événements d’importance pour quiconque s’intéresse aux questions de sécurité, de justice et de libertés publiques. Ce régime juridique – forgé durant la guerre d’Algérie et rarement usité depuis  – a en effet été en vigueur pendant vingt-quatre mois et a permis à plus de dix mille mesures admin...

    Laurent Bonelli, Laurent Jeanpierre, « L'économie, l'international et la sociologie : combinaisons et variations. Introduction », Cultures & conflits, 2018, n°108, pp. 7-14 

    Laurent Bonelli, Laurent Jeanpierre, « L’économie, l’international et la sociologie : combinaisons et variations », 2017  

    Ce numéro de Cultures & Conflits part d’un constat simple : les multiples travaux – foisonnants sur les questions de migrations, de frontières, de réfugiés et de sécurité – qui se réclament d’une sociologie politique de l’international ou se reconnaissent dans ses postulats demeurent plus rares concernant les processus et les « objets » économiques, au sens restreint de ce qui est produit et circule dans la sphère économique mais aussi au sens très large avec lequel Max Weber les a définis. ...

    Laurent Bonelli, « La justice des mineurs et les affaires de terrorisme », Journal du droit des jeunes , 2017, n° ° 364-365, pp. 253-264      

    RésuméLongtemps anecdotiques pour la justice des mineurs, les affaires de terrorisme occupent désormais une place plus importante dans son activité, notamment en raison du conflit en Syrie et en Irak. Au pénal, elle est saisie de dossiers de mineur(e)s s'étant rendu(e)s sur place (ou ayant souhaité le faire), voire qui ont planifié ou mené des attaques sur le territoire national. En assistance éducative, elle traite les situations d'enfants revenus de ces zones de guerre et dont les parents sont mis en examen (et souvent incarcérés). Dans un contexte marqué par l'inquiétude et la prégnance des logiques antiterroristes, elle a du mal à faire prévaloir ses spécificités et ses modes d'actions, qui pourtant constituent un atout essentiel pour appréhender et traiter ces questions.

    Laurent Bonelli, Thierry Baranger, Frédéric Pichaud, « La justice des mineurs et les affaires de terrorisme », Les Cahiers de la justice, 2017, n°2, pp. 253-264   

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, « Élites transnationales‪ - réflexions méthodologiques », Cultures & conflits, 2015, n°98, pp. 7-13   

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, « Élites transnationales », Cultures & conflits, 2015, p. 124 

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, « Critique de la raison criminologique », Cultures & conflits, 2015, p. 268 

    Laurent Bonelli, Howard S. Becker, Didier Bigo, Fabienne Brion, « Les criminologues n’ont jamais rien fait à propos du problème du crime », Cultures & conflits, 2015, n°949596, pp. 27-41   

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, « Critique de la raison criminologique », Cultures & conflits, 2015, n°949596, pp. 7-26   

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, « Critique de la raison criminologique », 2014  

    Pour le sociologue ou le politiste français, l’expression même de « criminologie » sonne au premier abord comme un peu étrange et un peu ridicule. Pourquoi séparer des comportements – criminels en l’occurrence – de l’ensemble des relations sociales dans lesquelles ils sont encastrés et en faire un champ d’étude spécifique ? Si la criminologie se focalise seulement sur le crime, elle n’a guère plus de sens qu’une « anorexicologie », une « suicidologie » ou une « mariagologie », respectivement ...

    Laurent Bonelli, Francesco Ragazzi, « Low-tech security: Files, notes, and memos as technologies of anticipation », Security Dialogue, 2014, n°5, pp. 476-493   

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, « Introduction. Critique de la raison criminologique », Cultures & conflits, 2014, n°949596, pp. 7-26   

    Laurent Bonelli, « Pour une approche relationnelle de la pauvreté », Tendances de la cohésion sociale / Trends in Social Cohesion, 2012, n°25, pp. 61-84 

    Laurent Bonelli, « De l'usage de la violence en politique », Cultures & conflits, 2011, n°8182, pp. 7-15   

    Laurent Bonelli, « Quand les consultants se saisissent de la sécurité urbaine », Savoir/Agir, 2009, pp. 17-28   

    Laurent Bonelli, « Quelle sécurité pour les migrants et leurs enfants ? Réflexions à partir de l'exemple Catalan », Tendances de la cohésion sociale / Trends in Social Cohesion, 2008, n°19, pp. 91-110 

    Laurent Bonelli, « D'une configuration disciplinaire à l'autre ? », Carceral Notebooks, 2008, pp. 7-22   

    Laurent Bonelli, « Un ennemi anonyme et sans visage Renseignement, exception et suspicion après le 11 septembre 2001 », Cultures & conflits, 2005, n°58, pp. 101-129   

    Laurent Bonelli, « Evolutions et régulations des illégalismes populaires en France depuis le début des années 1980 », Cultures & conflits, 2003, n°51, pp. 9-42   

    Laurent Bonelli, « Renseignements généraux et violences urbaines », Actes de la recherche en sciences sociales , 2001, n° ° 136-137, pp. 95-103    

    RésuméL’intérêt des Renseignements généraux (RG) pour les « violences urbaines », qui se manifeste au tournant des années 1990 par la création d’une section spécialisée, « Villes et banlieues », n’allait pas de soi : les RG incarnent, en effet, une police traditionnellement tournée vers les questions politiques et n’accordaient jusque-là aucune importance à « la petite et moyenne délinquance ». Or, les relations routinières que les RG entretenaient avec le pouvoir politique se sont alors dégradées au point que leur dissolution est envisagée. La conversion des RG aux « violences urbaines » s’inscrit dans une logique de reconversion dont l’enjeu est l’existence même du service. Dans cette conjoncture de crise, ils mobilisent des savoir-faire bureaucratiques ordinaires pour mettre en circulation de nouvelles catégories de perception de phénomènes hétérogènes rassemblés sous le label de « violences urbaines qui entre en résonance avec les préoccupations du gouvernement et de nombreux élus locaux.Les RG ne sont évidemment pas les seuls auteurs de ce processus de labellisation réussi : le succès de leurs analyses doit également au travail de divulgation et de vulgarisation d’un certain nombre de journalistes, d’« experts », d’hommes politiques voire d’universitaires qui s’en saisissent dans le débat public. Mais les transformations propres à un espace du champ bureaucratique, avec leurs logiques, leur complexité, leur temporalité et leurs enjeux propres pèsent sur la mise en forme d’un problème d’État qui s’impose à tous, au point de donner naissance à de nombreuses « politiques publiques » et dispositifs pour y « répondre ».

    Laurent Bonelli, « Renseignements généraux et violences urbaines », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2001, n°136137, pp. 95-103      

    Renseignements généraux et violences urbaines. L'intérêt des Renseignements généraux (RG) pour les « violences urbaines », qui se manifeste au tournant des années 1990 par la création d'une section spécialisée, « Villes et banlieues », n'allait pas de soi : les RG incarnent, en effet, une police traditionnellement tournée vers les questions politiques et n'accordaient jusque-là aucune importance à « la petite et moyenne délinquance ». Or, les relations routinières que les RG entretenaient avec le pouvoir politique se sont alors dégradées au point que leur dissolution est envisagée. La conversion des RG aux « violences urbaines » s'inscrit dans une logique de reconversion dont l'enjeu est l'existence même du service. Dans cette conjoncture de crise, ils mobilisent des savoir-faire bureaucratiques ordinaires pour mettre en circulation de nouvelles catégories de perception de phénomènes hétérogènes rassemblés sous le label de « violences urbaines qui entre en résonance avec les préoccupations du gouvernement et de nombreux élus locaux. Les RG ne sont évidemment pas les seuls auteurs de ce processus de labellisation réussi : le succès de leurs analyses doit également au travail de divulgation et de vulgarisation d'un certain nombre de journalistes, d'« experts », d'hommes politiques voire d'universitaires qui s'en saisissent dans le débat public. Mais les transformations propres à un espace du champ bureaucratique, avec leurs logiques, leur complexité, leur temporalité et leurs enjeux propres pèsent sur la mise en forme d'un problème d'État qui s'impose à tous, au point de donner naissance à de nombreuses « politiques publiques » et dispositifs pour y « répondre ».

  • Laurent Bonelli, La banlieue du « 20 heures ». Ethnographie de la production d’un lieu commun journalistique, J. Berthaut, Association pour le développement de la sociologie du travail, 2016  

    Pourquoi les médias portent-ils pour l’essentiel un regard négatif sur les quartiers populaires ? Comment des journalistes, même lorsqu’ils en sont eux-mêmes issus, contribuent-ils à produire et à diffuser des stéréotypes assez éloignés des situations ordinaires qui y ont cours ? Ces questions constituent le point de départ de l’enquête de Jérôme Berthaut au sein de la rédaction de France 2. Issu d’un doctorat soutenu en 2012, son ouvrage repose sur trois stages d’observation réalisés entre m...

  • Laurent Bonelli, Le récidiviste, voilà l'ennemi !, 2014, pp. ----2014-8--6 

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, Emmanuel-Pierre Guittet, Francesco Ragazzi, Syria on our minds – fear of youth radicalisation across the European Union, 2014   

    Laurent Bonelli, Sur les sentiers escarpés de la lutte armée, 2011 

    Laurent Bonelli, Des "classes dangereuses" à discipliner, 2008 

    Laurent Bonelli, Didier Bigo, Preventing Violent Radicalisation and Terrorist recruitment in the EU: the threat to Europe by Radical Islamic terrorist groups, 2008, 37 p. 

    Laurent Bonelli, Les raisons d'une colère, 2006 

    Laurent Bonelli, Une vision policière de la société, 2003 

    Laurent Bonelli, Des quartiers en danger aux quartiers "dangereux", 2001 

  • Laurent Bonelli, « Justice et inégalités au prisme des sciences sociales », le 23 novembre 2022  

    Colloque de clôture du programme JustineS – Justice et inégalités au prisme des sciences sociales, organisé par le Laboratoire Cresppa-CSU, organisé avec le soutien du Programme Emergence(s) de la Ville de Paris

    Laurent Bonelli, « Quelle politique pénale pour l’Union européenne ? », le 07 novembre 2019  

    Organisé par le Comité de rédaction des Archives de politique criminelle et le Centre de droit pénal et de criminologie, UFR Droit et science politique, Paris-Nanterre

    Laurent Bonelli, « La routinisation de l'état d'urgence ? », le 27 mai 2019  

    Organisé par la section LDH de l’EHESS, l’ISP - Université Paris Nanterre/CNRS et la section LDH de l'Université Paris Nanterre

    Laurent Bonelli, « Radicalités militantes et réponses publiques en Europe : dynamiques d’escalade et de désescalade », le 19 octobre 2017  

    Organisé dans le cadre du programme ANR : « Violences radicales militantes » (Vioramil)

    Laurent Bonelli, « Procédure ordinaire, procédure extraordinaire », le 23 juin 2017  

    Organisé par l’Association française des jeunes historiens du droit (AFJHD), (Rachel Guillas, Kouroch Bellis, Benoît Alix, Alexandre Mimouni), en partenariat avec l’Association des historiens du droit de l’Ouest

    Laurent Bonelli, « Les États généraux de la recherche sur le Droit et la Justice », le 30 janvier 2017 

    Laurent Bonelli, Laurence Proteau, Elodie Lemaire, « La formation de “l’esprit de corps”. Recrutements, savoirs d’écoles et pratiques de métiers dans l’institution policière, », Congrès de l'Association française de sociologie, Amiens, le 01 juillet 2017 

    Laurent Bonelli, Abdellali Hajjat, « La fabrique du jugement. Une analyse quanti-qualitative de populations de mineurs passées par un tribunal de grande instance », Histoire et sociologie des dispositifs de justice, Nanterre, le 28 février 2013 

  • Laurent Bonelli, Le travail sur les corpus 

    Laurent Bonelli, De Marcellin à Darmanin - Thème 3: Les enfants de la cité face à l’«ordre républicain» 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Malo Coudray, Le magazine Marianne et les transformations de la « république » en France (1997-2023), thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec Arnault Skornicki  

    Au confluent de la sociologie des médias, de la sociologie du champ intellectuel et de l'analyse du discours, ce projet entend faire la genèse de la « république » telle qu'elle s'est transformée ces dernières vingt-six années en France. L'enquête est centrée sur l'hebdomadaire Marianne, journal et rédaction mais aussi lieu de sociabilité et de convergence de mobilisations, d'acteurs individuels et collectifs, politiques et intellectuels. Cet observatoire privilégié est ainsi un laboratoire majeur de ces transformations, point de convergence et de passage de points de vue intellectuels et politiques, d'une redéfinition de la République.

    Pierre Baghdad, Les services d'ordre, thèse en cours depuis 2022  

    Il s'agit ici, de proposer une sociologie relationnelle des services d'ordre, qui les intègre dans un système de relations complexes qui le lie aux autres organisations, à l'autorité politique, aux forces de maintien de l'ordre, et aux organisations elles-mêmes. En explorant des questions simples (pourquoi une organisation se dote d'un service d'ordre, pourquoi ne s'en dote-t-elle pas, pourquoi cesser de s'en doter, quelle forme prend-t-il, à quelles occasions, pour quelles missions ?), nous pouvons mettre au jour différentes configurations (Elias, 1991) dans lesquelles ces relations se déploient et s'actualisent. Ces configurations dessinent des rapports à la centralité et la marginalité, à la légitimité et à l'exclusion, à la violence et à la pacification qui constituent autant de composantes de l'ordre politique et social et que l'étude des services d'ordre révèle avec force.

  • Pablo Corroyer, Politiser l’environnement, embuer l’État : la fabrique d'un territoire contestataire à Bure (France), thèse soutenue en 2023 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Hélène Combes et Sylvaine Bulle, membres du jury : Stéphanie Dechézelles (Rapp.), Dominique Linhardt  

    A travers l’étude du cas de la mobilisation anti-nucléaire de Bure (Est de la France), la thèse s’efforce d’éclairer l’irruption de groupes protestataires (les militants « autonomes ») et de répertoires d’actions collectives (les ZAD) dans le champ des conflits socio-environnementaux. Au moyen d’une enquête ethnographique de deux ans, il s’agit de saisir la fabrication quotidienne d’un territoire contestataire, orientée par une critique radicale de l’ordre politique. L’enjeu est de montrer comment cette politisation de l’environnement rend possible des alliances improbables avec les acteurs plus légitimes de la contestation politique que sont les militants des associations écologistes. Les caractéristiques propres du militantisme autonome (informalité, opacité, illégalité, action directe), ainsi que ces hybridations qui s’opèrent avec les répertoires plus classiques de mobilisation, mettent à l’épreuve ce projet de gouvernement qu’est le centre d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure. Les agents de l’ordre – autorités politiques, policières et judiciaires – travaillent alors à adapter leurs stratégies, leurs catégories d’analyse et leurs dispositifs sécuritaires, afin de restaurer un contrôle et une lisibilité sur le territoire disputé. En étudiant in situ ces dispositifs, la thèse éclaire une déclinaison locale des évolutions contemporaines du maintien de l’ordre. Il s’agit donc de caractériser la relation de co-production dynamique entre une forme de militantisme d’un côté et, de l’autre coté, l’entreprise de construction politique, policière et judiciaire d’un ennemi intérieur au sein d’un régime dit libéral-démocratique.

    Tiffen Le gall, La stratégie de communication du groupe État Islamique, sociologie d'un discours guerrier et violent de propagande et de sa réception par le droit pénal français, thèse soutenue en 2022 à CY Cergy Paris Université sous la direction de Xavier Crettiez, membres du jury : Nathalie Duclos (Rapp.), Olivier Cahn et Gilles Ferragu  

    Dans le sillage du groupe djihadiste Etat Islamique, un discours de propagande à la fois sophistiqué, violent et séduisant, pluri-supports et plurilingue, a investi largement le web 2.0, pour recruter des partisans partout dans le monde, et terroriser les ennemis de l’organisation. Face aux chiffres des départs de français vers la zone irako-syrienne, puis à la vague d’attentats sur le territoire, le droit pénal a dû s’adapter dans l’urgence pour venir endiguer ce phénomène relativement nouveau. Le droit s’était également saisi dans des termes proches mais non identiques de la propagande anarchiste au XIXème siècle.La problématique tournera autour de la compréhension du terme propagande, et de sa réappropriation par l'organisation terroriste djihadiste État Islamique. Elle se penchera sur la compréhension de ce discours, de ses acteurs et de son succès pour terroriser et recruter, afin de comprendre comment la réponse pénale s'est construite en opposition à ce phénomène. On cherchera à comprendre comment le droit tente d'endiguer ce discours par la prévention et la sanction, en créant et durcissant les infractions relatives à la consultation et à la diffusion de la propagande djihadiste, et comment la justice l'utilise pour condamner les aspirants djihadistes. On s’interrogera sur la participation de cette justice à la construction de ce que la doctrine appelle un droit pénal de l'ennemi. L'axe principal de la recherche tournera donc autour de la compréhension et l'analyse de ce discours, qui terroriste et recrute, et sa réception du point de vue de la société pénale. Nous analyserons dans un premier temps le discours proposé par l'État Islamique et ses acteurs, afin de comprendre comment celui-ci a émergé, quels sont les moyens mis en place pour le diffuser, mais surtout pour décrypter comment celui-ci parvient à terroriser et recruter. Dans un second temps, nous étudierons les politiques préventives et pénales mises en place pour lutter et endiguer ce phénomène, notamment les sanctions qui s'appliquent aux personnes qui consultent et relaient ces fichiers. Nous nous intéresserons à la manière dont l'émergence d'un discours violent peut contraindre le droit pénal à se saisir dans l'urgence d'un phénomène nouveau en s'appuyant sur un versant avant tout sécuritaire et punitif, préférant placer la sanction en amont de l'infraction. Il apparait que la justice et le droit vont lutter mais aussi utiliser la propagande : on va lutter en créant de nouvelles infractions en lien avec la propagande et sa consultation, sa diffusion, et durcir l'infraction d'apologie du terror isme ; et également l'utiliser à des fins de condamnation durant les procès ; consulter, relayer de la propagande devient un élément à charge mais aussi une infraction à part entière.Mots-clés : propagande, radicalisation, justice pénale, droit pénal de l’ennemi, antiterrorisme

    Clément Beunas, La construction de la lutte contre la radicalisation en France : préconisations et déclinaisons d'une nouvelle prérogative d'État (2009-2019), thèse soutenue en 2022 à Université de Lille 2022 sous la direction de Dietmar Loch et Grégory Salle, membres du jury : Evelyne Baillergeau (Rapp.), Vanessa Codaccioni et Gilles Chantraine    

    À la suite des attentats perpétrés en France au cours des années 2010, la notion de « radicalisation » s’est imposée comme un nouveau lieu commun en matière de lutte contre le terrorisme. Elle a suscité une foisonnante littérature académique, d’intenses débats médiatiques, de multiples déclarations politiques et un important travail parlementaire, en même temps qu’elle a été déclinée sous la forme de politiques publiques déployées sur l’ensemble du territoire national. Pourtant, malgré un intense travail discursif et scriptural, la radicalisation peine à être appréhendée sur des bases stables et partagées. Comment construit-on un ensemble de préconisations politiques et médiatiques à partir d’une notion dénuée de toute définition consensuelle ? Et que se passe-t-il lorsque, de préconisations, la lutte contre la radicalisation se transforme en routines professionnelles ? Pour répondre à ces questions, ce travail s’appuie sur une méthode combinant une analyse des discours publics et une enquête de terrain menée à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). En étudiant, à l’aide de quatre corpus de discours publics, les recommandations émises dans les champs politique et médiatique, il revient sur les modalités d’apparition de cette prérogative, restitue les modes de prise en charge et les publics ciblés par ces ambitions. En analysant la déclinaison de la lutte contre la radicalisation à la PJJ au moyen d’entretiens et d’observations, il relève les tensions, les paradoxes et les bouleversements professionnels engendrés par l’apparition de ce nouveau mot d’ordre.

  • Sarah Daoud, Au nom de la sécurité nationale : l'activité de négociation des services de renseignement égyptiens dans le "dossier palestinien", thèse soutenue en 2022 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Guillaume Devin, membres du jury : Assia Boutaleb (Rapp.), Laetitia Bucaille (Rapp.)  

    Depuis la « division » (inqisām) ou le « coup » (inqilāb), suite à la victoire législative du parti islamiste palestinien Hamas et sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, les factions politiques palestiniennes, le Hamas et le Fatah principalement, ont multiplié les rencontres et accords en vue de leur réconciliation. En parallèle, des négociations d’apaisement (tahdi’a) sont en cours pour instaurer un cessez-le-feu de long terme dans la bande de Gaza. Ces deux processus imbriqués font intervenir un acteur tiers, les services de renseignement généraux égyptiens, qui endossent un rôle de « médiateur-partenaire » dans ces négociations. En réalité, le « dossier palestinien » constitue l’un des portefeuilles de l’appareil sécuritaire égyptien depuis sa création dans les années 1950; on constate une recrudescence de leur activité de négociation dans ce dossier depuis le déclenchement de la deuxième Intifada au début des années 2000. En raison du statut et des fonctions des officiers de renseignement égyptiens mais aussi de leur longévité dans la gestion du « dossier palestinien » - les négociateurs palestiniens et égyptiens ont en effet développé des relations interpersonnelles lesquelles ont des effets relatifs sur l’évolution des négociations- ces derniers ont recours à des techniques de négociation qui mêlent des méthodes classiques à la subversion.Cette thèse entend éclairer les dynamiques d’hybridité de ces négociations en analysant les rapports de force entre négociateurs, mais aussi leurs profils, trajectoires et pratiques afin de comprendre l’évolution des processus de réconciliation intra-palestinienne et d’apaisement dans la bande de Gaza. Ce travail a également pour but de décentrer la focale en privilégiant un prisme de « proximité » pour étudier les dynamiques intérieures palestiniennes.

    Chongjin Kim, Les politiques d'accueil des étudiants étrangers en France et l'évolution de la mobilité étudiante coréenne, thèse soutenue en 2021 à Paris 10 sous la direction de Bernard Pudal, membres du jury : Alain Delissen (Rapp.), Anne-Catherine Wagner (Rapp.), André Désiré Robert  

    Ce travail étudie les politiques d’accueil des étudiants étrangers en France de la fin du XIX siècle jusqu’à aujourd’hui en se focalisant particulièrement sur l’évolution de la mobilité étudiante coréenne. En empruntant à la notion de champ, il analyse trois grandes périodes de l’« Esprit d’État » en matière d’étudiants étrangers. L’étude appréhende la politique à leur égard comme le produit des rapports entre champ universitaire, champ diplomatique et le groupe d’agents administratifs ou politiques, notamment ceux du ministère de l’Intérieur œuvrant dans ce domaine. À partir du dépouillement d’archives, d’analyses statistiques et d’entretiens, cette thèse éclaire les logiques d’actions et les intérêts propres aux champs étudiés et leur jonction autour de l’utilité économique des étudiants étrangers dans les années 1990. Par une approche socio-historique, la thèse montre le développement des instances d’État chargées de ces questions et le rôle des organismes s’occupant des étudiants boursiers du gouvernement français depuis les années 1960. Ce travail est complété par une étude de cas portant sur la Corée du Sud. Elle permet d’observer l’évolution des stratégies françaises face à la mondialisation du marché de l’enseignement supérieur. L’enquête de terrain en Corée atteste aussi que la politique d’attractivité du gouvernement actuel est une réponse aux demandes extérieures des « étudiants internationaux » et qu’elle vise à attirer des étudiants solvables en France. Contribution à l’histoire de l’immigration, cette recherche met en évidence que la construction de la politique migratoire estudiantine se situe dans le prolongement des luttes internes du champ national de l’État.

    Elen Le Chêne, Frontières de l’État, frontières dans l’État : jeux et pouvoirs bureaucratiques dans le gouvernement des exilés en Turquie, 1990-2020, thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Philippe Aldrin et Aude Signoles, membres du jury : Jay Rowell (Rapp.), Élise Massicard, Cécile Robert et Benjamin Gourisse  

    La démarche générale de cette thèse est d’aller étudier les rapports entre les fonctionnaires et le changement politique en Turquie au prisme d’une sociologie de l’administration et de l’action publique. À partir d’une enquête de terrain basée sur des entretiens, des archives personnelles et de l’observation auprès d’acteurs étatiques et non étatiques, cette étude porte sur l’action publique migratoire de 1990 à 2020. À l’encontre de représentations ordinaires sur le ministère de l’Intérieur turc, peuplés de fonctionnaires passifs et/ou acquis à la cause des partis, cette thèse montre les rapports ambivalents et pluriels de ces fonctionnaires au politique et leurs prises aux jeux socio-politiques à travers l’étude de la trajectoire de réformes : celles de la police, des migrations et des frontières. Elle s’intéresse en particulier à l'appropriation d’un « modèle » européen dit de « gestion intégrée des frontières » et de savoirs qui ont placé le « bon gouvernement des exilés » au cœur de la redéfinition du « bon gouvernement de la sécurité ». Elle nous éclaire sur l’évolution de la trajectoire du régime politique avec la réévaluation du pouvoir de l’institution militaire, le réagencement des institutions de sécurité et le contrôle de l'action publique à l'égard d'« invités indésirables », les Syriens, par le gouvernement AKP. Ce travail invite ainsi à interroger les formes d’engagement des fonctionnaires par l’analyse de dispositions professionnelles et extra-professionnelles au travail. Il est susceptible d’être mobilisé sur d’autres terrains pour penser l’évolution de la trajectoire des politiques de sécurité et des régimes politiques dans une optique comparative