Renaud Epstein

Professeur
Sociologie, démographie.
Sciences Po Saint-Germain-en-Laye

Centre de Recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales
Spécialités :
Aménagement ; Urbanisation ; Ville.
  • THESE

    Gouverner à distance : la rénovation urbaine, démolition-reconstruction de l'appareil d'Etat, soutenue en 2008 à Cachan Ecole normale supérieure sous la direction de Patrice Duran

  • Renaud Epstein (dir.), Territoires et intervention publique, Caisse nationale des allocations familiales et CAIRN, 2023 

    Renaud Epstein, On est bien arrivés: un tour de France des grands ensembles, Le Nouvel Attila, 2022, 133 p. 

    Renaud Epstein, Dossier préparé en vue de l'obtention de l'habilitation à diriger des recherches en Science politique, 2021, 53 p. 

    Renaud Epstein, Marie-Hélène Bacqué, Samira Ouardi (dir.), Ma cité a craqué: dix ans après les révoltes urbaines de 2005, La Découverte, 2015, 176 p. 

    Renaud Epstein, La Rénovation urbaine: démolition - reconstruction de l'État, Presses de Sciences Po, Cairn et EDITEUR DU LIVRE, 2014, Académique  

    Les politiques mises en œuvre depuis le début des années 1980 dans les grands ensembles d'habitat social n'étant pas parvenues à les faire sortir de la spirale de la dévalorisation et de l'exclusion, leur démolition s'est imposée comme la solution au problème des banlieues. Le programme national de rénovation urbaine (PNRU) lancé par Jean-Louis Borloo en 2003 a transformé la France des grands ensembles en un vaste chantier. Des opérations de démolition-reconstruction ont été engagées dans près de 500 quartiers, mobilisant des moyens colossaux– 45 milliards d'euros au total – avec la double ambition de banaliser leur forme urbaine et d'en faire des lieux de mixité sociale. Alors que les premiers projets s'achèvent et que le mirage d’une dissolution des problèmes sociaux dans la transformation urbaine se dissipe, cet ouvrage revient sur la mise en œuvre et les effets d’un programme qui, dès son lancement, a été présenté comme un succès mettant fin à des décennies d’échec. L’analyse du PNRU et sa mise en perspective historique renouvellent les débats sur la politique de la ville et apportent un éclairage inédit sur les effets territoriaux des réformes de l’État des années 2000. Car la rénovation urbaine résulte et participe d’un processus plus vaste de démolition-reconstruction de l’État, organisant dans un même mouvement son retrait des territoires et la restauration de sa capacité d’orientation, à distance, des politiques qui y sont menées

    Renaud Epstein, Jérôme Aust, Cécile Crespy, Hélène Reigner (dir.), L'état et ses territoires, Presses universitaires du Mirail, 2014, 163 p.  

    La 4e de couv. indique : "Comment s’organisent les relations entre pouvoir central et pouvoirs locaux ? Cette question classique des sciences sociales, qui a longtemps été centrale dans la sociologie politique de l’action publique française, a été progressivement délaissée par les chercheurs. Elle connaît un regain d’actualité, dans un contexte d’approfondissement de la décentralisation et d’accumulation des réformes de l’État d’inspiration néo-managériales. Ce numéro de Sciences de la Société cherche à comprendre les conséquences territoriales des réformes de l’État de ces dernières années, qui ont profondément recomposé son organisation et ses modalités d’intervention locale. Sans renouer avec une perspective stato-centrée qui était celle qui prévalait dans les années 1970, il s’agit ici de réintroduire l’État dans l’analyse des politiques locales et, réciproquement, de saisir par l’action publique locale les transformations de l’État. Afin de mettre à l’épreuve l’hypothèse d’une réaffirmation de l’État dans la gestion publique des territoires, trois options sont privilégiées : d’importantes analyses empiriques, une variété de secteurs et un intérêt pour les réformes qui travaillent l’institution bureaucratique elle-même. Ce faisant, les articles réunis dans cette livraison apportent des éclairages contrastés sur le sens des restructurations en cours."

    Renaud Epstein, Armelle Andro, Philippe Marlière (dir.), Peut-on être de gauche et aimer le football ?, La Découverte, 2014, 175 p. 

    Renaud Epstein, Jérôme Aust, Cécile Crespy, Hélène Reigner (dir.), L'Etat et ses territoires, Presses universitaires du Mirail, 2014 

    Renaud Epstein, La rénovation urbaine: démolition-reconstruction de l'État, SciencesPo Les Presses, 2013, Domaine Gouvernances, 377 p.  

    La 4ème de couv. indique : "Les politiques mises en oeuvre depuis le début des années 1980 dans les grands ensembles d'habitat social n'étant pas parvenues à les faire sortir de la spirale de la dévalorisation et de l'exclusion, leur démolition s'est imposée comme la solution au problème des banlieues. Le programme national de rénovation urbaine (PNRU) lancé par Jean-Louis Borloo en 2003 a transformé la France des grands ensembles en un vaste chantier. Des opérations de démolition-reconstruction ont été engagées dans près de 500 quartiers, mobilisant des moyens colossaux - 45 milliards d'euros au total - avec la double ambition de banaliser leur forme urbaine et d'en faire des lieux de mixité sociale. Alors que les premiers projets s'achèvent et que le mirage d'une dissolution des problèmes sociaux dans la transformation urbaine se dissipe, cet ouvrage revient sur la mise en oeuvre et les effets d'un programme qui, dès son lancement, a été présenté comme un succès mettant fin à des décennies d'échec. L'analyse du PNRU et sa mise en perspective historique renouvellent les débats sur la politique de la ville et apportent un éclairage inédit sur les effets territoriaux des réformes de l'État des années 2000. Car la rénovation urbaine résulte et participe d'un processus plus vaste de démolition-reconstruction de l'État, organisant dans un même mouvement son retrait des territoires et la restauration de sa capacité d'orientation, à distance, des politiques qui y sont menées."

    Renaud Epstein, Xavier Desjardins, Villes, violence et dépendance sociale: les politiques de cohésion en Europe, La Documentation française, 2008, 292 p. 

    Renaud Epstein, Astrid Fontaine, Aller en rave: un voyage aux marges de la ville, Plan urbanisme construction architecture, 2006, Recherche, 154 p. 

    Renaud Epstein, Jacques Donzelot, Daniel Mothé, Forces et faiblesses de la participation, Esprit, 2006, 229 p. 

    Renaud Epstein, L'évaluation de la politique de la ville: synthèse critique des analyses disponibles, Caisse nationale des allocations familiales, 1999, Dossiers d'études. Allocations familiales, 68 p. 

  • Renaud Epstein, Gilles Pinson, « De l’État fort aux régimes de gouvernementalité multiples », in Thomas Frinault, Christian Le Bart, Erik Neveu (dir.) (dir.), Nouvelle sociologie politique de la France, Armand Colin, 2021, pp. 21-32   

    Renaud Epstein, Laure Bereni, Manon Torres, « Colour-blind Diversity. How the Diversity Label Reshaped Anti-discrimination Policies in Three French Local Governments », in Karen Schönwälder (dir.), Diversity in Local Political Practice, Routlege, 2021 

    Renaud Epstein, « Chapitre 12. Un quart de siècle de rhétorique réactionnaire : l’effet pervers de la géographie prioritaire », Les cartes de l'action publique, Presses universitaires du Septentrion, 2021, pp. 283-300   

    Renaud Epstein, « Fragmentation socio-spatiale et fragmentation communale : la politique de la ville dans la métropole parisienne », Gouverner la métropole parisienne 2020, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 231-247   

    Renaud Epstein, « Sociologia da ação publica local: governança territoraial e gestão remota », in Osmany Porto de Oliveira, Patrick Hassenteufel (dir.), Sociologia Politica da Ação Pública : Teorias, abordagens e conceitos, Escola Nacional de Administração Pública, 2021, pp. 274-291   

    Renaud Epstein, « Seine-Saint-Denis : la politique de la ville à l'épreuve de son emblème », Banlieues populaires. Territoires, sociétés, politiques, Éditions de l'Aube, 2018   

    Renaud Epstein, Thierry Delpeuch, Jacqueline Ross, « The joint production of intelligence in local security partnerships: French initiatives in local risk management », in Thierry Delpeuch, Jacqueline Ross (dir.), Comparing the Democratic Governance of Police Intelligence: New Models of Participation and Expertise in the United States and Europe, Edward Elgar Publishing, 2016, pp. 27-42 

    Renaud Epstein, « La rénovation urbaine est-elle évaluable ? », in Agnès Deboulet et Christine Lelévrier (dir.), Rénovations urbaines en Europe, Presses Universitaires de Rennes, 2014, pp. 285-289   

    Renaud Epstein, « (Dé)politisation d'une politique de peuplement : la rénovation urbaine du XIXe au XXIe siècle », in Fabien Desage, Christelle Morel-Journel, Valérie Sala Pala (dir.), Le peuplement comme politiques, Presses universitaires de Rennes, 2014, pp. 329-354   

    Renaud Epstein, « L'Etat local, de la résistance à la résidualisation »: Les services extérieurs à l'épreuve des réformes administratives, in Jean-Michel Eymeri-Douzans, Geert Bouckaert (dir.), La France et ses administrations : un état des savoirs, Bruylant, 2013, pp. 585-603   

    Renaud Epstein, « Politique de la ville, rénovation urbaine, égalité territoriale : quelle est la nature du problème ? », in Centre d'Analyse Stratégique (dir.), Politique de la ville. Perspectives françaises et ouvertures internationales, Documentation française, 2012, pp. 33-49   

    Renaud Epstein, « ANRU : Mission accomplie ? », A quoi sert la rénovation urbaine ?, PUF, 2012, pp. 43-97   

    Renaud Epstein, « De la différenciation territoriale à la libre conformation », in Anne-Cécile Douillet, Alain Faure, Charlotte Halpern, Jean-Philippe Leresche (dir.), L'action publique locale dans tous ses états. La démocratie à l'épreuve de la différenciation, Paris, L'Harmattan, 2012, pp. 127-138   

    Renaud Epstein, « Du futur faisons table rase. Le développement urbain durable au prisme de la rénovation urbaine », in Vincent Beal ; Mario Gauthier ; Gilles Pinson (dir.), Le développement durable changera-t-il la ville ? Le regard des sciences sociales, Presses Universitaires de Saint-Étienne, 2011, pp. 59-75   

    Renaud Epstein, « Des contractualisations territoriales aux appels à projets », in Jean-Claude Némery (dir.), Les pôles de compétitivité dans le système français et européen : Approches sur les partenariats institutionnels, L'Harmattan, 2007, pp. 197 

    Renaud Epstein, « L'évaluation en développement ? »: Retour sur vingt ans d'évaluation de la politique de la ville, in Brigitte BOUQUET, Marcel JAEGER, Ivan SAINSAULIEU (dir.), Les défis de l'évaluation en action sociale et médico-sociale, Dunod, 2006, pp. 75-94 

    Renaud Epstein, « Notice " Politique de la ville " », in Jean-Yves BARREYRE, Brigitte BOUQUET (dir.), Nouveau dictionnaire critique d'action sociale, Bayard, 2006, pp. 427 

    Renaud Epstein, Astrid Fontaine, « Aller en rave : un voyage dans les marges de la ville », in Michel BONNET, Patrice AUBERTEL (dir.), La ville aux limites de la mobilité, PUF, 2006, pp. 213-222 

    Renaud Epstein, Astrid Fontaine, « La ville des raves », in André BRUSTON (dir.), Des cultures et des villes, mémoires au futur, éditions de l'Aube, 2005, pp. 151-166 

  • Renaud Epstein, Thomas Frinault, « Elections régionales et départementales : le crépuscule de l’autonomie locale », Analyse Opinion Critique, 2021 

    Renaud Epstein, « Discriminations territoriales », Les Cahiers de la LCD, 2021, n°1 

    Renaud Epstein, « Esthétique et stigmates des grands ensembles », Exercice – Revue bien urbaine, 2021, n°1 

    Renaud Epstein, Thomas Kirszbaum, « Épidémie virale et panique morale : les quartiers populaires au temps du Covid-19 », Analyse Opinion Critique, 2020   

    Renaud Epstein, Thomas Kirszbaum, « Ces quartiers dont on préfère ne plus parler. Les métamorphoses de la politique de la ville (1977-2018) », Parlement, Revue d'histoire politique, 2020, n°30, pp. 25-60   

    Renaud Epstein, « Un demi-siècle après Pierre Grémion », Revue Française de Science Politique, 2020, n°1, p. 101 

    Renaud Epstein, Laure Bereni, Manon Torres, « Colour-blind diversity: how the “Diversity Label” reshaped anti-discrimination policies in three French local governments », Ethnic and Racial Studies, 2020, n°11, pp. 1942-1960     

    Renaud Epstein, « Controverses autour de la Lutte Contre les Discriminations : introduction », Cahiers de la LCD , 2019, n° ° 9, pp. 9-18   

    Renaud Epstein, Thomas Kirszbaum, « Ces quartiers dont on préfère ne plus parler », Parlement, Revue d'histoire politique, 2019, n°30     

    Renaud Epstein, Vincent Beal, Gilles Pinson, « Networked cities and steering states: Urban policy circulations and the reshaping of State–cities relationships in France », Environment and Planning C: Politics and Space, 2018, n°5, pp. 796-815 

    Renaud Epstein, « Une innovation : le ministère de la politique de la ville », 2017, pp. 9-11    

    Epstein Renaud. Une innovation : le ministère de la politique de la ville. In: Villes en parallèle. Documents, n°5,2017. La ville dans le débat public. Séminaire Analyse et Politique de la Ville - année 2017-2018. pp. 9-11.

    Renaud Epstein, Thomas Kirszbaum, « Territoires perdus versus territoires oubliés : les deux discours de la fracture », Urbanisme, 2016, n°399, pp. 57-59   

    Renaud Epstein, « Le problème des banlieues après la désillusion de la rénovation », Métropolitiques, 2016     

    Renaud Epstein, « La gouvernance territoriale : une affaire d’État La dimension verticale de la construction de l’action collective dans les territoires », L'Année sociologique , 2015, n° 65, pp. 457-482    

    Forgée dans les années 1990, la notion de gouvernance urbaine a permis de rendre compte de la transformation des enjeux et des modes de conduite des politiques urbaines dans un contexte de pluralisation des systèmes d’acteurs et de fragmentation des ressources. En y recourant, les politistes et sociologues ont insisté sur l’importance des relations horizontales entre les multiples acteurs, groupes sociaux et institutions intervenant dans les politiques urbaines, à rebours de leurs prédécesseurs qui se concentraient sur les relations verticales entre l’État et les villes. Ce changement d’axe analytique, de la coordination verticale à la coopération horizontale, a probablement été excessif, occultant le maintien d’une forme de centralité étatique et le rôle spécifique qu’a pu continuer à jouer l’État dans la fa­- brique des politiques territoriales après les lois de décentralisation. Il parait donc nécessaire de réintroduire l’État dans le chantier de recherche de la gouvernance urbaine, d’autant plus que les réformes néomanagériales des années 2000 ont profondément recomposé l’organisation et l’instrumentation étatique. En même temps qu’elles parachevaient l’autonomisation des villes vis-à-vis de l’État local, ces ré­formes ont doté le pouvoir central de nouveaux instruments d’intervention territoriale (appels à projets, indicateurs de performance, trophées et labels) qui lui permettent de piloter à distance l’action collective développée dans les villes.

    Renaud Epstein, « La circulation croisée : Modèles, labels et bonnes pratiques dans les rapports centre-périphérie », Gouvernement et action publique , 2015, n° VOL. 4, pp. 103-127    

    Cet article s’intéresse aux circulations de modèles et autres « bonnes pratiques » de politique urbaine et à leur rôle dans la reconfiguration des rapports entre l’État et les villes. Il montre que l’intensification des circulations de pratiques, de savoirs et d’expériences dans les politiques urbaines ne peut être réduite à des dynamiques d’horizontalisation et de transnationalisation de l’action publique urbaine. Elle doit également être comprise au regard de la restructuration de l’État et de son intervention territoriale. En s’appuyant sur une analyse du Programme nationale de rénovation urbaine et du plan Ville durable, l’article souligne l’émergence d’un nouveau modèle de relations centre-périphérie fondé sur le repérage par l’État d’expériences locales « innovantes » ou « exemplaires », puis leur validation et promotion par la labellisation, l’inscription dans des répertoires de « bonnes pratiques » et autres formes de mise en visibilité. Ce modèle de circulation croisée permet à l’État de retrouver des capacités de mobilisation et d’orientation à distance des politiques menées localement, sans pour autant remettre en cause le mouvement de montée en puissance des villes.

    Renaud Epstein, « La gouvernance territoriale : une affaire d’Etat »: La dimension verticale de la construction de l’action collective dans les territoires, L'Année Sociologique, 2015, n°2   

    Renaud Epstein, Vincent Beal, Gilles Pinson, « La circulation croisée. Modèles, labels et bonnes pratiques dans les rapports centre-périphérie », Gouvernement & action publique, 2015, n°3, pp. 103-127 

    Renaud Epstein, Jérôme Aust, Cécile Crespy, Hélène Reigner, « Réinvestir l’analyse des relations entre l’État et les territoires », Sciences de la société : Les cahiers du LERASS, 2013, n°90, pp. 3-21    

    La question des relations entre l’État et les territoires a, depuis longtemps, suscité l’intérêt de nombreuses disciplines : de l’économie à la géographie, en passant par la sociologie, la science politique ou l’histoire, elle fait partie des prismes classiques utilisés par les chercheurs en sciences sociales pour analyser l’institution étatique. Question classique, elle fait cependant l’objet aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Les réformes de l’État (Goldsmith, Page, 2010 ; Eymeri-Douzans, B...

    Renaud Epstein, « Les trophées de la gouvernance urbaine  », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2013, n°97, p. 1318   

    Renaud Epstein, « Politiques territoriales : ce que les appels à projets font aux démarches de projet », The Tocqueville Review/La revue Tocqueville, 2013, n°2, pp. 91-102   

    Renaud Epstein, Jérôme Aust, Cécile Crespy, Hélène Reigner, « L’État et ses territoires », Sciences de la société : Les cahiers du LERASS, 2013 

    Renaud Epstein, « Politique de la ville : bilan et (absence de) perspectives », Regards croisés sur l'économie, 2011, n°9, pp. 203-211   

    Renaud Epstein, « Des politiques publiques aux programmes : l'évaluation sauvée par la LOLF ? »: Les enseignements de la politique de la ville, Revue française des affaires sociales, 2010, pp. 227-250   

    Renaud Epstein, « L'éphémère retour des villes »: L'autonomie locale a l'épreuve des recompositions de l'Etat, Revue Esprit, 2008, pp. 136-149   

    Renaud Epstein, Patrick Le Galès, « Vers une révolution bureaucratique ? », Mouvements : des idées et des luttes, 2007, n°52, pp. 115-131   

    Renaud Epstein, Jacques Donzelot, « Se la partecipazione è una scala di otto gradini »: Il differente coinvolgimento degli abitanti nelle politiche di rinnovo urbano, Animazione Sociale, 2006, n°208, pp. 49-61 

    Renaud Epstein, « Gouverner à distance »: Quand l'Etat se retire des territoires, Revue Esprit, 2006, n°11, pp. 96-111   

    Renaud Epstein, Thomas Kirszbaum, « La mixité dans les politiques urbaines : formes et effets de l'action publique », Problèmes Politiques et Sociaux - Articles et Documents d'Actualité Mondiale, 2006, n°929, pp. 35-38 

    Renaud Epstein, Jacques Donzelot, « Démocratie et participation. L'exemple de la rénovation urbaine », Revue Esprit, 2006, pp. 5-34 

    Renaud Epstein, Thomas Kirszbaum, « Après les émeutes, comment débattre de la politique de la ville ? », Regards sur l'actualité : mensuel de la vie publique en France , 2006, n°319, pp. 39-50 

    Renaud Epstein, « Démocratie et participation : l'exemple de la rénovation urbaine », Esprit , 2006, n° Juillet, pp. 5-34    

    Les démolitions et reconstructions de logements sociaux en cours sous l’égide de la loi sur la rénovation urbaine sont censées être conduites avec la participation des habitants. Qu’en est-il exactement ? La description des dispositifs mis en œuvre à Montfermeil, Reims, Nantes et Dijon montre que la prise en compte des habitants demeure symbolique et ne parvient jamais à donner un pouvoir effectif aux populations concernées.

    Renaud Epstein, Patrick Simon, Thomas Kirszbaum, « Point aveugle », Vacarme, 2006, n°36, pp. 1-5 

    Renaud Epstein, Thomas Kirszbaum, Patrick Simon, « Minoritaire & populaire. Point aveugle », Vacarme, 2006, pp. 93-95   

    Renaud Epstein, Astrid Fontaine, « De l'utilité des raves : consommation de psychotropes et action publique », Mouvements : des idées et des luttes, 2005, n°42, pp. 11-21 

    Renaud Epstein, « Les politiques territoriales post-contractuelles : le cas de la rénovation urbaine », Politiques et Management public, 2005, n°3, pp. 127-143    

    Reprenant à son compte les objectifs de transfomnation durable des quartiers HLM les plus dévalorisés, d'amélioration des conditions de vie de leurs habitants et de redynamisation économique, la loi d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er août 2003 s'inscrit dans le prolongement de la politique de renouvellement urbain amorcée en 1999. Cette apparente continuité s'accompagne cependant de la mise en place de nouveaux instruments de pilotage qui transforment radicalement la politique de la ville, mettant fin à l'approche contractuelle, territoriale et expérimentale qui l'avait guidée avec une relative constance au cours des deux dernières décennies. Cette rupture semble en annoncer d'autres. Dans le contexte de la nouvelle étape de la décentralisation et de la mise en place de la loi organique relative aux lois de finances, la rénovation urbaine préfigure de nouvelles politiques territoriales post-contractuelles, marquées par des rapports transformés entre politique et administration.

    Renaud Epstein, « Le concept de mixité sociale appliqué aux politiques urbaines », Raison Présente, 2005, n°151, pp. 21-40 

    Renaud Epstein, « La loi Borloo : renforcement ou remplacement de la politique de la ville ? », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, 2004, n°3, pp. 714-731 

    Renaud Epstein, « Après la territorialisation, la différenciation territoriale ? », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2004, n°63, pp. 35-42 

    Renaud Epstein, « La loi Borloo : renforcement ou remplacement de la politique de la ville ? »: La loi d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine a été principalement présentée sous l'angle du renforcement des moyens. La réforme de la politique de la ville qu'elle opère est plus substantielle, renvoyant à la fois au diagnostic porté quant aux problèmes des quartiers populaires, à la nature des objectifs poursuivis et au niveau de leur énonciation., RDSS. Revue de droit sanitaire et social, 2004, n°3, pp. 714-731 

    Renaud Epstein, « Le concept de mixité sociale appliqué aux politiques urbaines », 2004, pp. 21-39    

    Epstein Renaud. Le concept de mixité sociale appliqué aux politiques urbaines. In: Raison présente, n°151, 3e trimestre 2004. Les politiques de la ville. pp. 21-39.

    Renaud Epstein, « Les leçons paradoxales de l'évaluation de la politique de la ville », Recherches et prévisions, 2000, n°62, pp. 33-41    

    Tenter l’exercice de synthèse des évaluations de la politique de la ville revient à se confronter à un double paradoxe. Paradoxe d’une politique dont les moyens sont dérisoires en regard de ses fins, à tel point que la mesure d’éventuels effets paraît bien aléatoire. Paradoxe de son évaluation ensuite, à la fois permanente et apparemment incapable de faire émerger un jugement fondé et partagé sur la politique menée. Un retour sur l’histoire de l’évaluation de la politique de la ville et ce qu’elle nous apprend des intentions de cette politique permet d’expliquer et de dépasser ces paradoxes. Il devient alors possible de tirer un bilan global de la politique de la ville et de ses effets, au risque d’aboutir à la conclusion elle-même paradoxale (eu égard à la persistance, voire à l’extension de son objet, l’exclusion sociale territorialisée) d’une politique qui a largement atteint les objectifs qu’elle s’était fixés.

    Renaud Epstein, Philippe Estèbe, Daniel Béhar, « Les détours de l'égalité »: Remarques sur la territorialisation des politiques sociales en France, Revue française des affaires sociales, 1998, n°4, pp. 81-94 

  • Renaud Epstein, Michel Kokoreff, Didier Lapeyronnie, Refaire la cité. L’avenir des banlieues, ENS Editions, 2013  

    Dans ce court ouvrage, Michel Kokoreff et Didier Lapeyronnie présentent leur diagnostic des transformations des quartiers populaires français au cours des trois dernières décennies, de leur situation actuelle et des politiques développées en leur direction. S’il s’appuie sur de longues années recherches de terrain des deux sociologues, Refaire la cité. L’avenir des banlieues, est d’abord un livre d’intervention politique. Publié en janvier 2013, quelques semaines avant la clôture de la concer...

  • Renaud Epstein, Thomas Kirszbaum, Simon Cottin-Marx, Hélène Balazard, Clarisse Veillard, Le tournant entrepreneurial de l'innovation sociale dans les quartiers Rapport final Avril 2024, 2024   

    Renaud Epstein, Laure Bereni, Instrumenter la lutte contre les discriminations : le « label diversité » dans les collectivites territoriales: Note de synthèse, 2015   

    Renaud Epstein, Thomas Kirszbaum, Hélène Macaire, Les politiques intercommunales entre coopération, coordination et compétition: La mise en oeuvre des principes de mixité et de durabilité par les communautés d’agglomération délégataires de la gestion des aides à la pierre, 2011   

    Renaud Epstein, Thomas Kirszbaum, Synthèse de travaux universitaires et d’évaluation de la politique de la ville, 2010   

  • Renaud Epstein, Thomas Frinault, Gilles Pinson, Le crépuscule de l’autonomie locale – sur les régionales et départementales, Société AOC, 2021 

    Renaud Epstein, Thomas Kirszbaum, Banlieues : « Les habitants des quartiers populaires ne demandent rien d'autre que l'égalité », 2017 

    Renaud Epstein, La " nouvelle politique de la ville " au prisme des évaluations du passé, 2014   

  • Renaud Epstein, Thierry Delpeuch, Jacqueline Ross, « Échanges d'informations et production collective d'intelligence dans la gestion partenariale des politiques locales de sécurité », Workshop interdisciplinaire sur la Sécurité Globale, Troyes, le 27 janvier 2009 

  • Renaud Epstein, Politiques du logement : l’alerte des sciences sociales 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Marion Pineau, Les vertus politiques de l'ONIAM : l'agencification de la justice, thèse soutenue en 2021 à Nantes en co-direction avec Arnauld Leclerc, membres du jury : Annie Collovald (Rapp.), Thomas Frinault (Rapp.)  

    Sous une impulsion socialiste, la loi du 4 mars 2002, dite « loi Kouchner », a posé les bases de la démocratie sanitaire, en marges des tribunaux et des administrations centrales. A l’époque, l’ONIAM autorise, les espoirs de réordonnancement d’un pouvoir jusque-là verticalisé, en plus de laissé croire au désengorgement de tribunaux asphyxiés. Mais très vite, l’euphorie de 2002 et les rêves d’horizontalité s’évaporent. Parce qu’il est officiellement dépourvu de l’appellation « agence », l’ONIAM joue sur le terrain des ambiguïtés. Le parti pris de la thèse est de montrer en quoi le flou statutaire et politique qui entoure les agences françaises, est utile politiquement. L’histoire de l’ONIAM est symptomatique de la taxinomie administrative française et se fait le révélateur d’une ruse de l’Etat. En même temps que l’on assiste à l’agencification de l’appareil de justice, le cas singulier de l’ONIAM vient contrarier les balises de ce type d’organisation, au point d’en reconsidérer le cadre théorique tel qu’il est communément admis. La piste instrumentale est privilégiée, tant l’ONIAM incarne un appareil de pouvoir donnant aux politiques les moyens de s’accommoder et de s’affranchir subtilement des contraintes organisationnelles et structurelles de l’agence. L’instrumentalisation des principes structurants de l’agence se ferait en faveur d’intérêts politiques : tantôt en rejouant les luttes partisanes dans la perspective d’étendre les réseaux de politiques publiques en zone extrajudiciaire, tantôt en envisageant des stratégies néo-corporatistes, tantôt en se préservant des risques politiques associés aux risques sanitaires. Au travers du cas de l’ONIAM, la thèse s’empare de la question délicate et dérangeante de savoir à qui profite l’agencification de l’appareil de justice ?

  • Manon Ratel, Gouvernance territoriale du système scolaire : Contribution à l'étude d'un dispositif de sectorisation, thèse soutenue en 2021 à Montpellier sous la direction de Geneviève Zoïa et Geneviève Zoïa, membres du jury : Patrick Le Galès (Rapp.), Gilles Pinson (Rapp.), Anne Barrère et Jean-Paul Payet  

    Comment s'opère la gouvernance du système scolaire sur le territoire ? Cette thèse s'appuie sur la trajectoire d'un dispositif de sectorisation scolaire afin de saisir le changement dans l'action publique locale. À partir d'une enquête empirique approfondie, et d'une analyse stratégique multi-niveaux, je révèle la complexité du réseau d'acteurs, et l'enchevêtrement de compétences autour du système scolaire dans l'organisation politico-administrative territoriale. Cette approche instrumentale et expérimentale, ouvre des perspectives analytiques situées à l'intersection de problématiques hétérogènes (scolaires, politiques, sociales, urbaines, sécuritaires, etc.) qui sont venues se réfracter dans la trajectoire du dispositif.

  • Caroline Vincent, Une écologie de circonstance ? Conceptions, transformations et effets de l'évaluation environnementale en France de 1976 à aujourd'hui, thèse soutenue en 2024 sous la direction de Nathalie Frascaria Lacoste et Cécile Blatrix, membres du jury : Cécile Robert (Rapp.), Damien Marage (Rapp.), Luc Abbadie et Sylvie Vanpeene-Bruhier    

    Instituée en 1976, en France, par la loi relative à la protection de la nature, l'évaluation environnementale renouvelle les modalités de préservation de l'environnement. En transformant les frontières de l'action publique dans ce domaine - des aires protégées aux projets d'aménagement -, ce dispositif à vocation à pénétrer et d'influencer les processus décisionnels relatifs à l'aménagement du territoire. Par son intervention sur la conception, l'information et la décision, l'évaluation environnementale vise à intégrer l'environnement dans l'élaboration d'un projet, ou d'un document de planification, et ce dès les phases amont de réflexions. Cependant, face au contexte d'incertitudes et de crise écologique globale, il est légitime de se demander, après presque un demi-siècle d'existence, si cette procédure a effectivement permis une meilleure intégration des enjeux environnementaux dans l'aménagement du territoire, ou si elle a, pour reprendre la formule de Serge Hébrard en 1982, servi « davantage la cause des aménageurs que celle des protecteurs de l'environnement ».L'objectif premier de cette recherche a donc consisté à questionner le rôle joué, aujourd'hui, par l'évaluation environnementale pour la préservation de l'environnement. Pour ce faire, notre réflexion s'est premièrement basée sur l'analyse de l'évolution du contenu écologique des études d'impact depuis 1976. En étudiant l'expertise scientifique en écologie mobilisée, nous avons ainsi pu identifier les manières dont les modalités de gestion des problématiques environnementales ont évolué dans le cadre de l'aménagement du territoire. Ces résultats ont mis en évidence l'existence de différent.es rapports de force et routines qui structurent les processus de production de ces études d'impact, et dont l'analyse a permis d'étudier, sous un angle nouveau, l'action publique environnementale et la construction de l'intérêt général. L'étude de l'évolution des connaissances écologiques mobilisées dans ces « expertises scientifiques circonstanciées » (Naim-Gesbert 2015) reflète plus largement l'évolution du « discours expertal » (Robert 2008) de la gestion des crises écologiques. Ce discours est caractérisé, pour le cas des études d'impact, à la fois, par une invisibilisation de certaines conséquences écologiques, mais aussi par une potentielle prise en compte plus vraisemblable des enjeux environnementaux dans l'aménagement du territoire. La mise en évidence d'une très grande diversité de processus à l'œuvre au cours de l'élaboration des études d'impact, et plus largement des processus décisionnels relatifs à l'élaboration des projets, nous a permis de discuter des limites de ce processus pédagogique du fait des exigences paradoxales qui le définissent, tout en soulignant les possibilités offertes par certains de ses leviers pour renouveler la conception de l'aménagement du territoire et la prise en compte de l'environnement. Ce travail interdisciplinaire est basé sur l'usage d'une méthodologie qualitative, qui s'est appuyée sur divers matériaux : un travail sur archives composées d'études d'impact anciennes et contemporaines, analysées via un guide d'évaluation de la qualité écologique spécifiquement conçu ; mais aussi un terrain, des archives et des entretiens permettant l'étude historique approfondie des processus décisionnels relatifs à l'élaboration de projets.

    Anthony Ximenez, Urbanisme et réflexivité : un diagnostic critique du champ du projet en urbanisme, de la recherche aux pratiques professionnelles, thèse soutenue en 2023 à Paris 12 sous la direction de Nadia Arab, membres du jury : Céline Bonicco (Rapp.), Marco Cremaschi (Rapp.), Françoise Fromonot  

    Cette recherche doctorale propose un "diagnostic du présent" (Foucault) du champ du projet en urbanisme. Elle part du constat qu'un flou tenace entoure les pratiques de projet, et ce malgré plusieurs décennies de recherches les ayant prises pour objet. Et si ce flou était moins une dimension énigmatique des pratiques elles-mêmes que l'effet du regard que la recherche porte sur elles ? Une analyse d'inspiration "archéologique" (Foucault) d'un corpus de recherches urbanistiques récentes sur le projet révèle que ces dernières occupent, pour l'écrasante majorité d'entre elles, un positionnement réflexif par rapport aux pratiques observées. La mobilisation du cadre théorique de la "modernité réflexive" (Giddens, Beck) conduit alors à se demander si l'urbanisme de projet ne serait pas un cas exemplaire de modernité réflexive. Une contradiction apparaît bientôt : la "réflexivité" a été largement thématisée en urbanisme depuis la fin des années 90 mais cette thématisation a eu pour effet d'éloigner systématiquement les dimensions les plus critiques des théories de la "modernité réflexive", légitimant plutôt le recours tous azimuts à diverses formes de réflexivité. Comment comprendre un tel retournement stratégique du concept ? La dernière partie de la recherche engage une "généalogie" (Foucault) de la réflexivité. La thématisation de cette notion en urbanisme semble surtout servir de justification et de catalyseur à des pratiques existant de facto, dont l'émergence déjà ancienne est liée au développement du "souci de soi de l'Etat" (Bezès) à partir de la fin des années 1950. A cette époque, un lien structurant s'établit entre pratiques d'aménagement, réflexivité institutionnelle et problématisation du changement, formant un nexus fondamental du dispositif urbanistique contemporain. Ce nexus perdure aujourd'hui, quoique transformé après plusieurs décennies de bouleversements économiques et sociaux, la percée du "projet" et le développement d'une forme de "gouvernement à distance" (Epstein) . L'injonction à la réflexivité s'est disséminée jusqu'au coeur des pratiques quotidiennes de l'urbanisme, qui changent en permanence au risque de devenir insaisissables. Ce changement poursuit-il autre chose que lui-même ?

    Charles Reveillere, Demain c'est loin, et aujourd'hui c'est déjà trop tard : vivre et gouverner le délogement dans deux espaces populaires en attente de rénovation urbaine, thèse soutenue en 2022 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Claire Lemercier et Jérôme Pélisse, membres du jury : Yasmine Siblot (Rapp.), Julien Talpin (Rapp.), Robin Stryker  

    Ce travail porte sur deux espaces populaires du parc privé et social marseillais ciblés par des projets de rénovation urbaine. Le quotidien des habitant·es est mis en suspens : vont-iels devoir déménager, quand, où et comment ? Au nom d’une éventuelle démolition à venir, la gestion courante est minorée, laissant se dégrader bâtiments et espaces publics. La thèse analyse le délogement comme un processus dont la brutalité se déploie au long cours. Elle commence par une description de l’attente vécue par les habitant·es, si éprouvante qu’elle fabrique souvent leur consentement au départ avant même que les administrations aient à les en contraindre. Après avoir identifié quelle forme d'action publique produit ce phénomène, l'auteur s'intéresse aux rapports de pouvoir qui déterminent les règles de distribution des biens symboliques et matériels en jeu dans le délogement. En articulant cadre d'analyse processuel et comparaison spatiale, la démonstration identifie deux modes de gouvernement des espaces populaires, associés à un horizon plus ou moins ouvert de négociation. Trois angles d'analyse se dégagent. Tout d'abord, la relation entre pouvoir et prévisibilité : comment se distribue la maitrise du temps et que fait-elle aux rapports entre des habitant.es et des administrations qui les délogent ? Ensuite, les pratiques d'intermédiation : dans l'attente des guichets officiels des voies d'accès alternatives aux biens sont érigées, produisant des règles de distribution structurées par des rapports de domination différents de ceux habituellement observés. Enfin, les liens entre fragmentation interne de l'espace populaire et pratiques des administrations : la comparaison de formes plus ou moins rapprochées de domination permet de voir ce que les pratiques plus ou moins familières des agent.es font aux rapports sociaux localisés. La thèse étudie plus spécifiquement les différentes faces du gouvernement clientélaire, entre réappropriation populaire des rapports aux administrations, levier de maintien de la paix sociale et instance de politisation conflictuelle. Elle repose sur l’analyse longitudinale de données produites par deux ethnographies des espaces populaires, des entretiens (avec habitant·es, agent·es administrations et intermédiaires) et des recueils de sources écrites.

    Xenia Fuster-Farfán, Gouverner par l’exception : une nouvelle ère dans la politique néolibérale du logement social au Chili, thèse soutenue en 2021 à Paris 8 sous la direction de Claire Lévy-Vroelant, membres du jury : Jean-Claude Driant (Rapp.), Ana Maria Alvarez Rojas (Rapp.), Aurélie Quentin  

    Cette thèse postule l’existence d’un régime d'exception qui a vocation à gérer les crises de la politique chilienne du logement social. De toute évidence, les effets négatifs de la politique néolibérale du logement social menée au Chili, notamment les inégalités et la ségrégation dans les villes, se sont accrus depuis des décennies. Ces dernières années, ce scénario, qui se traduit par un déficit de logements, un nombre élevé de logements informels et la pression croissante des groupes de citoyens, s’est encore accentué, provoquant une crise au sein de la politique du logement social. Parmi les nombreuses stratégies palliatives élaborées pour endiguer cette crise, beaucoup peuvent être classées comme des réponses politiques « exceptionnelles », par opposition aux réponses politiques « régulières ». Ces stratégies peuvent en effet inclure des droits, des concessions et des flexibilités arbitraires dont les résultats sont radicalement différents de ceux de la politique « régulière ». Notre hypothèse est que l’exception constitue une stratégie gouvernementale pour faire face aux crises et aux conflits engendrés par la politique. L’étude qualitative réalisée ici pour étudier les origines, les caractéristiques et les répercussions de l’exception fait ressortir quatre dimensions de cette stratégie gouvernementale. Premièrement, l’application de l’exception dans le cadre d'urgences environnementales. Deuxièmement, l’utilisation de l’exception à des fins et des intérêts économiques et politiques. Troisièmement, l’exception comme réponse aux habitants qui exigent des mesures exceptionnelles. Quatrièmement, l’exception issue de dispositifs de ciblage exceptionnels, créés pour faire face à une population dont les caractéristiques sont si particulières qu'elles dépassent le cadre de l'action politique. Il est donc pertinent de conclure que les exceptions deviennent la norme dans un contexte de gouvernance néolibérale de la politique du logement social.

    Anne-Laure Legendre, Explorer ce qui fait bien-être dans son cadre de vie : une recherche ancrée dans le vécu des habitants de quartiers défavorisés en France., thèse soutenue en 2020 à université ParisSaclay sous la direction de Yorghos Remvikos, membres du jury : Guillaume Faburel (Rapp.), Jean Simos (Rapp.)  

    La diversité des territoires et des cultures reflète de multiples modes de vie, mais que ce soit par choix ou par contrainte, une part considérable de la population mondiale vit désormais dans des milieux urbanisés. Ces territoires concentrent de nombreux facteurs d’attractivité, mais aussi des problématiques environnementales, sanitaires et sociales complexes, et surtout des situations d’inégalités d’accès à un cadre de vie de qualité. Alors, qu’est-ce qui pourrait faire le bien-être des habitants dans leur cadre de vie ? Il ne peut exister aucun indicateur unique et absolu de cette notion ambiguë de bien-être, mais la question de la manière dont on l’évalue reste entière. L’urbanisme, la santé publique, la sociologie, ou encore la philosophie nous proposent de multiples conceptions pour aborder le sujet. Toutefois, peut-on de considérer l’étude du bien-être de manière extérieure, sans les personnes concernées ? Pour des raisons épistémologiques, mais aussi éthiques, nous avons pris le parti d’étudier le bien-être dans son cadre de vie en partant du point de vue des habitants. Nous avons aussi fait le choix de porter notre attention sur les quartiers prioritaires de la politique de la ville, en raison des inégalités sociales et territoriales en présence. La thèse s’articule autour de différentes recherches-actions participatives menées avec des municipalités en région parisienne et à La Rochelle dans le cadre d’actions publiques portant sur le cadre de vie (gestion urbaine, aménagement urbain, rénovation urbaine). Notre travail s’appuie plus particulièrement sur l’évaluation des impacts sur la santé (EIS) de deux projets urbains à Nanterre et La Rochelle, des démarches que nous avons portées de manière ouverte, en impliquant les agents et acteurs locaux dans le sens d’une recherche d’apprentissage collectif des liens entre santé, bien-être et urbanisme. L’originalité du travail tient également aux croisements réalisés entre les savoirs de l’expertise et ceux de l’expérience collectés à travers des enquêtes de type ethnographique menées auprès d’habitants de quartiers défavorisés. Les récits permettent de porter notre attention sur la relation des habitants à leur cadre de vie, et à ce qui compte pour eux. Ils permettent aussi de comprendre le vécu total des personnes, et de sortir de logiques analytiques morcelées entre différents paramètres prédéterminés. Inspirés de la sociologie relationnelle, la recherche de régularités et de points de tensions entre ces différents récits personnels permet de dépasser le niveau de doléances propre à certaines démarches de concertations et de mieux cerner les enjeux du territoire, y compris dans l’évaluation des projets. Enfin, nous avons développé un cadre heuristique ouvert permettant d’approcher les expressions d’attachement au lieu de vie, considéré comme un proxy du bien-être. Les catégories émergentes (familiarité, intégration, aisance et sécurité, maîtrise de sa situation, injustice, épanouissement) forment système, et s’écartent complètement des approches fonctionnalistes et utilitaristes encore bien présentes dans les champs de l’urbanisme, de la santé publique ou de l’écologie urbaine. L’étude des conditions de possibilité de cet attachement au lieu de vie et du développement du pouvoir d’agir des habitants dans leur quartier offre des perspectives très riches pour penser les territoires de vie et les politiques urbaines. Enfin, les sentiments d’injustice omniprésents dans nos enquêtes mettent en exergue l’importance de passer par l’expérience des personnes, seule dimension où l’on peut capter ce qui est réellement vécu comme injuste, et de dépasser ainsi les écueils d’une lecture statistique, à plat, des inégalités sociales et territoriales.

    Henri Briche, Repeupler la ville en déclin : Politiques de peuplement, trajectoires résidentielles et minorités ethniques à Detroit (Etats-Unis) et Saint-Etienne (France), thèse soutenue en 2019 à Lyon sous la direction de Valérie Sala Pala et Gilles Pinson, membres du jury : Annick Germain (Rapp.), François Bonnet  

    Confrontées à des décennies de désindustrialisation, de départ des classes moyennes vers les banlieues résidentielles et de fuite des capitaux, les municipalités de Detroit (États-Unis) et de Saint-Étienne (France) incarnent la figure contemporaine de la ville en décroissance urbaine. Caractérisées par la surreprésentation des classes populaires et des minorités ethniques, ces villes apparaissent comme des territoires « perdants » de la compétition interurbaine. Cette thèse analyse dans un premier temps la construction des politiques de peuplement, réponse des gouvernements locaux à la décroissance. La comparaison fait apparaître des formes divergentes dans les politiques de peuplement de part et d’autre de l’Atlantique selon les types de régulation locale. Dans un deuxième temps, ce travail analyse les effets des politiques de peuplement sur les espaces urbains et les minorités ethniques non ciblées par ces dispositifs. S’appuyant sur une centaine d’entretiens retraçant la construction du choix résidentiel des groupes ethniques minoritaires et une analyse des données locales du recensement, la comparaison met en évidence une évolution différenciée des espaces urbains en France et aux États-Unis. Le rôle des acteurs de marché et la place du logement social expliquent les différences entre les deux cas. A Saint-Étienne, les frontières ethniques et sociales de la ségrégation résidentielle demeurent stables alors qu’elles se reconfigurent à Detroit sous l’effet de l’intervention de promoteurs immobiliers accélérant les transformations des espaces urbains.

    Marine Bourgeois, Tris et sélections des populations dans le logement social : une ethnographie comparée de trois villes françaises, thèse soutenue en 2017 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Patrick Le Galès, membres du jury : Valérie Sala Pala (Rapp.), Alexis Spire (Rapp.), Pierre-Yves Baudot  

    À partir du cas des attributions de logements sociaux, cette thèse s’intéresse aux questions de tri et de sélection dans l’action publique. Elle analyse la manière dont sont choisis les futurs locataires HLM et dont se construisent les discriminations dans l’accès au logement social. Elle éclaire l’émergence de critères d’attribution contraires au droit et explique leur récurrence au niveau local. L’enquête s’appuie sur une ethnographie comparée de trois agglomérations françaises et six organismes HLM. Elle repose sur des observations directes, des entretiens auprès de professionnels du logement social, des analyses documentaires et statistiques. Ses résultats soulignent d’abord la faiblesse du pouvoir normatif de l’État et discutent l’hypothèse d’une ruse de la mise en œuvre. En examinant les conditions d’élaboration des règles au niveau méso, la thèse identifie ensuite plusieurs régimes de tri des ménages en fonction des caractéristiques du contexte local et des modalités d’association entre élus, bailleurs et acteurs économiques. L’étude des pratiques professionnelles précise, enfin, les paramètres qui influencent les modalités de catégorisation des usagers au guichet. Elle montre que l’attribution des logements n’est discrétionnaire et discriminatoire que dans certaines configurations spécifiques, en fonction des marges de manœuvre dont dispose le bailleur, de l’état du patrimoine social et des comportements des street-level bureaucrats. Les régularités constatées dans la mise en œuvre sont finalement expliquées par le poids des contraintes institutionnelles et la culture professionnelle des agents de terrain.

    Pierre Joly, Coopération et appartenances organisationnelles dans l'action publique : l'exemple des dispositifs de la politique de la ville, thèse soutenue en 2015 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Daniel Bachet, membres du jury : Régine Bercot (Rapp.), Emmanuel Lazega (Rapp.), Laurence Costes    

    Le mémoire de thèse propose, en s’appuyant sur la sociologie des organisations, de revisiter les évolutions de l’action publique. Dans ce cadre, l’identification des organisations en réseau inter organisationnelles comme modèle émergeant pose la problématique de la coopération des acteurs. En effet, ce type de système est amené à faire travailler ensemble,sans hiérarchisation des rapports, des représentants de milieux diversifiés issus des secteurs privés et publics (Conseil départemental, hôpital, Education Nationale,Association, service des forces de l’ordre…). Dans cette perspective, les travaux analysent les effets produits par cette hétérogénéité sur les prises de décision, sur les façons de concevoir l’activité et sur les jeux d’acteurs qui en découlent. Sur un plan macrosociologique, il est proposé une critique du modèle décentralisé en revenant sur ses ambitions initiales et en montrant que cette façon de concevoir l’action publique a in fine créé autant de problèmes qu’elle en a résolu. C’est dans la continuité de ce travail que les trois axes de recherche et d’enseignement viennent poursuivre l’analyse de l’action publique.

    Mustapha El Mnasfi, Les dispositifs institutionnels dans les politiques de lutte contre l’exclusion urbaine - Le cas des dispositifs participatifs dans le PNRU en France et dans l’INDH en milieu urbain au Maroc : Approche comparative entre deux métropoles françaises (Lille et Amiens) et deux métropoles marocaines (Rabat et Casablanca), thèse soutenue en 2015 à VersaillesSt Quentin en Yvelines sous la direction de Jacques de Maillard, membres du jury : Jean-Noël Ferrié (Rapp.), Abdallah Saaf (Rapp.), Pascal Dauvin  

    L’objectif de ce travail est de chercher à comprendre comment des dispositifs participatifs génèrent des effets au niveau de la relation entre les représentants des pouvoirs publics et les représentants associatifs mobilisés autour des dispositifs mis en place dans le cadre du « Programme national de rénovation urbaine » en France et de l’« Initiative nationale pour le développement humain en milieu urbain » au Maroc. Cela permet de comprendre les points communs et divergents entre les deux cas étudiés.Cette recherche s’appuie sur le recueil d’environ 70 entretiens semi-directifs. Ceux-ci ont été réalisés avec des acteurs publics et associatifs impliqués dans le « PNRU » en France et dans l’« INDH en milieu urbain » au Maroc.Cette thèse montre que les dispositifs participatifs mis en œuvre dans le cadre du Programme national de rénovation urbaine et de l’INDH en milieu urbain, contribuent à transformer la relation entre les représentants des pouvoirs publics et les représentants associatifs. Ces dispositifs ont donné lieu à l’émergence de « professionnels » de la participation. L’enquête montre par ailleurs que les pouvoirs publics utilisent les ressources associatives pour produire de l’action publique dans les quartiers populaires. Dans ce cadre, les acteurs associatifs accomplissent des actions qui devraient être réalisées par des agents publics.

    Francesca Artioli, L’armée, les villes, l’État , thèse soutenue en 2014 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Patrick Le Galès  

    Les restructurations sectorielles et leurs différents effets localisés, le réétalonnage des échelles de l’autorité politique, les modes de gouvernement propres à chaque ville soulèvent une question sur les recompositions de l’action publique et la différenciation territoriale. Cette recherche prend pour objet le changement des villes historiquement organisées par la politique de défense (trois villes en France et trois villes en Italie) sous l’effet des réformes des armées et de l’augmentation des compétences urbaines. Elle développe un cadre analytique issu de la sociologie historique de l’État qui systématise les liens entre les politiques publiques et la structuration et l’intégration territoriales. Le changement des espaces et sociétés urbains exige pour être compris l’étude des modes d’intervention de l’État et des modes d’intervention des exécutifs urbains dans leur articulation réciproque et propre à chaque ville. D’une part, les négociations au sein de l’État entre administrations financières et militaires, ainsi que les mobilisations au centre national par les élus locaux différencient les modes de retrait des armées d’une ville à l’autre. D’autre part, les exécutifs urbains ont une capacité inégale à organiser l’action collective et à transformer les espaces historiquement structurés par l’État. Elle est liée aux agendas politiques urbains et aux modes d’action collective institutionnalisés dans le temps, ainsi qu’aux interventions de l’État qui sont elles-mêmes différenciées entre les deux pays et à l’intérieur de ceux-ci. Ceci amène à revenir sur les transformations des relations central/local entre décentralisation et politiques de la contrainte budgétaire.

    Francesca Artioli, L'armée, les villes, l'État, thèse soutenue en 2014 sous la direction de Patrick Le Galès, membres du jury : Jean Joana (Rapp.), Carlo Trigilia (Rapp.), Yves Déloye    

    Les restructurations sectorielles et leurs différents effets localisés, le réétalonnage des échelles de l’autorité politique, les modes de gouvernement propres à chaque ville soulèvent une question sur les recompositions de l’action publique et la différenciation territoriale. Cette recherche prend pour objet le changement des villes historiquement organisées par la politique de défense (trois villes en France et trois villes en Italie) sous l’effet des réformes des armées et de l’augmentation des compétences urbaines. Elle développe un cadre analytique issu de la sociologie historique de l’État qui systématise les liens entre les politiques publiques et la structuration et l’intégration territoriales. Le changement des espaces et sociétés urbains exige pour être compris l’étude des modes d’intervention de l’État et des modes d’intervention des exécutifs urbains dans leur articulation réciproque et propre à chaque ville. D’une part, les négociations au sein de l’État entre administrations financières et militaires, ainsi que les mobilisations au centre national par les élus locaux différencient les modes de retrait des armées d’une ville à l’autre. D’autre part, les exécutifs urbains ont une capacité inégale à organiser l’action collective et à transformer les espaces historiquement structurés par l’État. Elle est liée aux agendas politiques urbains et aux modes d’action collective institutionnalisés dans le temps, ainsi qu’aux interventions de l’État qui sont elles-mêmes différenciées entre les deux pays et à l’intérieur de ceux-ci. Ceci amène à revenir sur les transformations des relations central/local entre décentralisation et politiques de la contrainte budgétaire.