Laurent Visier

Professeur
Science politique.
Faculté de Droit et de Science politique

Centre d’Etudes Politiques Et sociaLes : Environnement, Santé, Territoires
  • HDR

    Égalité et justice, une comparaison santé éducation, HDR soutenue en 2009   

    THESE

    Expérience infirmière et rapports sociaux à l'hôpital : contribution à une sociologie de la santé, soutenue en 1994 à Paris EHESS sous la direction de Alain Touraine 

  • Laurent Visier, Christian Bonah, Nils Kessel, Jean-Marc Mouillie, Gilles Moutot, Anne-Laurence Penchaud, Roberto Poma (dir.), Médecine, santé et sciences humaines: manuel, Les Belles Lettres, 2021, Médecine & sciences humaines, 800 p.   

    Laurent Visier, Christian Bonah, Roberto Poma, Jean-Marc Mouillie, Gilles Moutot, Anne-Laurence Penchaud, Nils Kessel (dir.), Médecine, santé et sciences humaines: manuel, les Belles lettres, 2021 

    Laurent Visier, Christian Bonah, Claudie Haxaire, Anne-Laurence Penchaud, Jean-Marc Mouillie (dir.), Médecine, santé et sciences humaines: manuel, Les Belles Lettres, 2011, Médecine & sciences humaines, 708 p.   

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, La carte scolaire et le territoire urbain, Presses Universitaires de France - Collection : La Ville en débat, ISSN 1962-185X, 2009, La Ville en débat, 104 p.   

    Laurent Visier, Jean-Marc Mouillie, Céline Lefève (dir.), Manuel pour les études médicales, 2e éd., Les Belles Lettres - Médecine & sciences humaines, ISSN 1768-5109, 2009, Médecine & sciences humaines, 667 p.   

    Laurent Visier (dir.), Médecine, maladie, société: l'éthique médicale, Sauramps médical, 2008, 186 p. 

    Laurent Visier (dir.), Médecine, maladie, société: le cancer, Sauramps médical, 2007, 245 p. 

    Laurent Visier (dir.), Médecine, Maladie, Société : Les maladies infectieuses, Sauramps médical, 2005, 187 p. 

    Laurent Visier, Patricia Thornton, Vicente Mora, Nuevas experiencias internacionales en materia de empleo de personas con discapacidad, Escuela Libre Editorial - Colección «Nova Europa», 2000, 475 p.     

    Laurent Visier (dir.), Racines d'avenir, Multiple, 1995, 151 p. 

    Laurent Visier, Robert Villatte, Charles Gadbois, Jean-Paul Bourne, Pratiques de l’ergonomie à l’hôpital: faire siens les outils du changement, InterEditions - Lavoisier, 1993, 302 p.   

  • Laurent Visier, Gilles Moutot, « De la médicalisation de la société à la santé cosmopolitique ? », in Christian Bonah, Nils Kessel, Jean-Marc Mouillie, Gilles Moutot, Anne-Laurence Penchaud, Roberto Poma, Laurent Visier (dir.), Médecine, santé et sciences humaines. Manuel du Collège des humanités médicales, Les Belles Lettres, 2021, pp. 672-679   

    Laurent Visier, « Maladies et milieux sociaux aujourd’hui », in Céline Lefève, Alexis Zimmer, et François Thoreau (dir.), Les humanités médicales. Des sciences sociales aux transformations de la médecine, Doin Editions- Collection : La personne en médecine, 2020 

    Laurent Visier, Guilhem Birouste, Gilles Moutot, « Nouvelles technologies et populations migrantes », in Christophe Adam, Vincent Faucherre, Pierre Micheletti, Gérard Pascal (dir.), La santé des populations vulnérables, Ellipses, 2017, pp. 327-333   

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Le monopole laïque sur les corps et les esprits », in Etienne Balibar, Pascal Blanchard, Philippe Blanchet, Christine Delory-Momberger, François Durpaire, Béatrice Mabilon-Bonfils (dir.), Lettre ouverte contre l'instrumentalisation politique de la laïcité, Editions de l'Aube, 2017, pp. 129-136   

    Laurent Visier, « Des inégalités dans la ville aux inégalités de santé », in Société française de Santé Publique (SFSP) (dir.), Colloque: Ville, santéet qualité de vie : 4 - 5 février 2011, Société française de Santé Publique (SFSP), 2011, pp. 46-54   

    Laurent Visier, « Chapitre 5. Rhétoriques de l'égalité et de la justice en santé et en éducation », in Marie Duru-Bellat, Denis Meuret (dir.), Les sentiments de justice à et sur l'école, De Boeck Supérieur - Collection : Pédagogies en développement, 2009, pp. 73-82 

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Jeunes en mobilité spatiale et sociale », in André Bruston (dir.), Des cultures et des villes : mémoires au futur, Éditions de l'Aube, 2005, pp. 197-2   

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Émigrer en France à l'âge du collège », in Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (dir.), L'accueil à l'école des élèves primo-arrivants en France, La documentation française - Collection : Etudes et recherches, 2004 

  • Laurent Visier, Sébastien Colson, Rémi Gagnayre, Aurore Margat, Anne Muller [et alii], « Éléments d’informations concernant le dossier de qualification à la fonction de maître de conférences à la section Sciences infirmières du Conseil national des universités des disciplines de santé », Recherche en soins infirmiers, 2023, n°152, pp. 77-80   

    Laurent Visier, Nguyen Thu Trang, Luong Anh Ngoc, Dao Thi Dieu Thuy, Nicolas Nagot [et alii], « What Shapes Late HIV Diagnosis in Vietnam? A Qualitative Investigation of Multilevel Factors », AIDS Education and Prevention, 2021, n°5, pp. 450-463 

    Laurent Visier, Sébastien Colson, Anne Muller, Brigitte Vennat, Elisabeth Noel‐hureaux [et alii], « Development of the nursing science university field in France: National and international perspectives », Journal of Advanced Nursing, 2021, n°4, pp. 1633-1634   

    Laurent Visier, France Villeneuve, Jean-Michel Cabot, Sabrina Eymard-Duvernay, Vincent Tribout [et alii], « Evaluating family physicians’ willingness to prescribe PrEP », Médecine et Maladies Infectieuses, 2020, n°7, pp. 606-610   

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, Régis Guyon, « Expérimenter une nouvelle relation entre la ville et l’école », 2020, pp. 108-113    

    Visier Laurent,Zoïa Geneviève,Guyon Régis. « Expérimenter une nouvelle relation entre la ville et l’école ». In: Diversité, n°199, 2020. L’expérience du territoire #3 Cité, mixité et territoires. pp. 108-113.

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Les usages de la laïcité : une comparaison École-Hôpital », Education et socialisation - Les cahiers du CERFEE, 2017, n°46    

    « C’est au nom de la liberté de conscience que nous, républicains, nous n’avons cessé de réclamer la laïcité de l’enseignement. C’est au nom de cette même liberté que nous voulons la laïcité de l’Assistance Publique » Désiré Malgloire Bourneville, Délibérations du Conseil municipal de Paris, 17 mars 1881 Introduction  Cet article propose de comparer la genèse et les usages de la laïcité dans deux institutions de socialisation majeures que sont l’école et l’hôpital. Après avoir montré la pert...

    Laurent Visier, Guilhem Birouste, Geneviève Zoïa, « Santé et territoire »: Métropolisation du territoire et relégation des quartiers, Actualité et dossier en santé publique, 2017, n°99, pp. 17-22     

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Femmes musulmanes dans un quartier populaire. Territoire, santé, éducation. », Ethnologie française, 2017, n°4, pp. 683-692   

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Cantines scolaires: la désaffection des quartiers populaires », Actualité et dossier en santé publique, 2017, n°99, p. 16     

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Construire l’école du bien-être dans un quartier pauvre. Une expérience d’accompagnement sociologique », Espaces et sociétés (Paris, France), 2016, n°3, p. 79   

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Espaces et bien-être à l’école dans un quartier défavorisé », Diversité : ville école intégration, 2015, n°179, pp. 121-125      

    La considération du bien-être des enfants à l’école est loin d’être une priorité de l’école française. Cet article envisage les possibilités et les obstacles pour penser cette question en ouvrant le jeu aux associations, aux parents d’élèves et aux enfants à l’occasion de la reconstruction d’une école au sein d’un quartier défavorisé d’une ville française de taille moyenne. Il souligne qu’une école du bien-être pourrait contourner les polémiques autour des valeurs de l’école en prenant en charge les enjeux pragmatiques du quotidien de la communauté éducative (cour, sécurité, santé).

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Une comparaison entre enseignants et médecins : une autonomie menacée ? », 2013  

    Dans le cadre théorique fonctionnaliste, la notion de profession implique la reconnaissance d’un titre, une autonomie de travail, un contrôle de la formation, une organisation collective prenant en charge l’organisation et la défense de la profession (Carr-Saunders & Wilson, 1964). En ce sens, médecins et enseignants peuvent être considérés comme des professionnels du fait de leur détention d’un savoir qui relève de l’universel et d’une orientation vers l’intérêt général (Parsons, 1955) fondé...

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Une comparaison entre enseignants et médecins : une autonomie menacée ? Professionnalisation/déprofesssionnalisation », Recherche et formation, 2013, n°72, pp. 41-56   

    Laurent Visier, Thierry Lang, Florence Jusot, Gwenn Menvielle, Pierre Lombrail, « Réduire la consommation de tabac : comment prendre en compte les inégalités sociales de santé ? », Actualité et dossier en santé publique, 2012, n°81, pp. 44-46     

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Le collège, la ville, et la mixité sociale : La fabrique de la distribution des élèves », Les Annales de la Recherche Urbaine, 2010, n°1, pp. 38-47        

    Cet article explore l'enjeu d'une politique d'égalité scolaire qui, après la période de rationalisation et d'unification de l'offre, s'inscrit dans une perspective de mélange et de diversification des publics au sein des établissements. Si l'évitement par les parents de certains établissements scolaires est incontestable, l'affirmation d'une intention séparatiste des acteurs sociaux fonctionne comme un obstacle pour penser une politique de mixité culturelle et sociale. Les inégalités de l'offre sur les territoires urbains et le ressenti des parents, décrits ici dans le cadre d'une agglomération de 500 000 habitants, doivent être pris au sérieux si l'on veut envisager une politique effective de mixité.

    Laurent Visier, Anselme Sanon, Ali Ouedraogo, Jean-Baptiste Andonaba, Issouf Konate [et alii], « Communiquer avec son entourage sur son traitement aide-t-il les femmes impliquées dans le commerce du sexe à l'observer? », Cahiers d'études et de recherches francophones. Santé, 2009, n°2, pp. 95-99 

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Le jeune immigré, l’école et les paradoxes de l’ethnicisation », Cosmopolitiques. Cahiers théoriques pour l'écologie politique, 2005, n°10, pp. 57-67     

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Jeunes immigrés dans la ville », Ville École Intégration-Enjeux, 2005, pp. 111-118    

    Une réflexion sur le processus de socialisation et d'acculturation de jeunes migrants, des premiers moments de prise en charge par l'espace d'accueil jusqu'à la troisième année du collège : leurs usages de la ville, leurs rencontres...

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Trajectoires de jeunes migrants à leur arrivée en France. Institutions d’accueil : plate-forme et collège », 2003, pp. 136-150    

    L’exemple original de la plateforme d’accueil de Montpellier souligne l’écart entre un espace initial où tout semble possible pour les élèves primo-arrivants et leur situation après l’entrée dans le droit commun scolaire, puisque ces élèves se retrouvent de fait dans les classes les plus faibles, voire dans des voies discriminantes. Si les professionnels se décrivent comme débordés par des «problèmes sociaux» (problèmes de culture, de précarité, de jeunes, de familles...), ils expérimentent les mêmes conditions fluctuantes, testent les mêmes marges de manœuvre, la même réflexivité sociale que leurs publics.

    Laurent Visier, « Ce que Motivé-es veut dire », Le Monde, 2001 

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « De Zebda à Motivé-e-s. Une association des quartiers à la conquête du politique », Les Annales de la Recherche Urbaine, 2001, n°1, pp. 86-94      

    Zebda, groupe de musique populaire issu des quartiers nord de Toulouse, s'est acquis une notoriété nationale dans le monde des variétés. A travers l'association TactiKollectif, le groupe s'est aussi lancé dans la campagne des municipales en rencontrant un certain succès (14 % au premier tour de 2001). Ce passage original du culturel au politique modifie en même temps les termes de la politique de la ville au plan local.

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « Motivé-e-s. Les quartiers, la culture et le politique », Mouvements : des idées et des luttes, 2001, n°5, p. 62   

    Laurent Visier, « Les grands frères de banlieue. L’invention d’une autorité », Enfances & Psy , 2000, n°11, pp. 107-111 

    Laurent Visier, « Les relations et les conditions de travail en milieu protégé », Revue internationale du travail, 1998, n°3, p. 374393   

    Laurent Visier, « Sheltered employment for persons with disabilities », International Labor Review, 1998, n°3, pp. 347-365   

    Laurent Visier, « Les relations jeunes-adultes : le conflit en question. Lecture sociologique », Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, 1998, n°46, pp. 366-372 

    Laurent Visier, Charles Gadbois, Jean-Paul Bourne, Robert Villatte, « Ergonomics analysis training of union representatives of hospital employees: Implications and conditions for success of action-oriented training », Safety Science, 1996, n°23, pp. 159-160 

    Laurent Visier, Geneviève Zoïa, « En banlieue résonnent tous nos malaises », Revue Esprit, 1996, pp. 94-109 

    Laurent Visier, « La sociologia de la salud », Revista de la universidad de Guadalajara, 1995, pp. 47-69   

    Laurent Visier, Charles Gadbois, Robert Villatte, Jean-Paul Bourne, « Union Assimilation of the Ergonomics Approach and the Transformation of Social Relations », Relations Industrielles / Industrial Relations, 1995, n°4, pp. 852-873   

    Laurent Visier, « Les syndicats à l’épreuve des coordinations », Revue Personnel, 1993, n°341, pp. 24-27 

    Laurent Visier, Marcin Frybes, « La reconnaissance du rôle propre de l'infirmière. Conflit ou malentendu autour de la notion de qualification dans le domaine de la santé en France ? »: Conflit ou malentendu autour de la notion de qualification dans le domaine de la santé en France ?, Cahiers du GEDISST (Groupe d'étude sur la division sociale et sexuelle du travail), 1993, n°7, pp. 85-95      

    Frybes Marcin,Visier Laurent. La reconnaissance du rôle propre de l'infirmière. Conflit ou malentendu autour de la notion de qualification dans le domaine de la santé en France ?. In: Cahiers du GEDISST (Groupe d'étude sur la division sociale et sexuelle du travail), N°7, 1993. La qualification, un enjeu des rapports sociaux de sexe ? pp. 85-95.

    Laurent Visier, Marcin Frybes, « De l’expérience infirmière à la mobilisation », La Revue de l'IRES, 1991, n°5, pp. 97-122   

  • Laurent Visier, Catherine Sélimanovski, Geneviève Zoïa, Richard Lauraire, Profil socio-démographique de la population des secteurs de recrutement de cinq collèges à Montpellier, 2007, 129 p. 

    Laurent Visier, Les relations de travail en milieu protégé, 1998, 66 p.   

  • Laurent Visier, « Le territoire dans tous ses états », le 14 décembre 2023  

    Colloque international organisé à l’occasion de ses 40 ans par le CEPEL - Centre d'Etudes Politiques et Sociales - Faculté de Droit et de Science politique, Université de Montpellier sous la direction de Alexandre Dézé, Nicolas Giraudeau, Emmanuel Négrier, Gilles Moutot, Damien Potier, Christophe Roux, Eric Savarèse, Maguelone Sié, Ludovic Sposito

    Laurent Visier, « Témoignages de patients. De qui s'agit-il? », Humanités médicales: fictions, représentations, témoignages. , Paris, le 30 novembre 2017   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Vincent Bittoun, Etude ethnologique et politique des processus de formation, d'application et d'adaptation de la politique de zone à faible émission (ZFE) dans les métropoles de Montpellier et Toulouse, thèse en cours depuis 2023  

    L'objet proposé dans ce programme doctoral s'inscrit dans l'approche transversale dite de « santé dans toutes les politiques » (HiAP) définie par l'OMS comme « une approche intersectorielle des politiques publiques qui tient compte systématiquement des conséquences sanitaires des décisions, qui recherche des synergies et qui évite les conséquences néfastes pour la santé afin d'améliorer la santé de la population et l'équité en santé » (OMS, 2014). Nous proposons de nous positionner à la fois sur le versant des déterminants de santé de cette politique publique et sur les impacts sanitaires, économiques et sociaux de la mise en œuvre de l'instrument. L'objet de ce projet est d'analyser une politique de santé publique simultanément dans ses impacts spécifiquement sanitaires et dans ses causes/effets sur d'autres domaines de la vie sociale : système politique, emploi, revenu, environnement, habitat, mobilités. La santé est abordée ici sous l'angle de la justice distributive, c'est-à-dire de ses causes et de ses effets en matière d'inégalités, qui seront mesurées dans différents domaines Les lois d'orientation des mobilités (LOM - 2019) puis Climat et Résilience (2021) à l'issue de la Conférence citoyenne pour le climat, enjoignent les métropoles françaises de plus de 150.000 habitants de lutter contre la pollution atmosphérique des centres urbains densément peuplés. Pour ce faire, elles s'appuient sur un instrument de politique publique à visée de santé humaine : les Zones de Faible Emission-mobilité (ZFE-m) qui doivent être mises en place d'ici au 31 décembre 2024. L'objectif général est d'améliorer la qualité de l'air et le bien-être des citoyens par l'interdiction d'accès des véhicules de particuliers et d'entreprises les plus polluants aux centres-villes, dans le cadre plus global d'une politique de santé environnementale. Si le principe général est commun, les modalités de mise en œuvre et en particulier le périmètre et le calendrier sont déterminées par les collectivités locales concernées. 11 métropoles françaises, dont Le Grand-Paris, Montpellier et Toulouse sont déjà concernées par les ZFE-m en 2022. Une quarantaine d'autres doit développer le dispositif prochainement. Cet instrument de régulation de la mobilité urbaine, qui a déjà été déployé dans des métropoles européennes, et notamment dans des capitales de pays voisins de la France notamment Berlin, Londres, Madrid et Bruxelles, s'appuie sur le constat de la pollution atmosphérique comme première cause environnementale de décès dans le monde. Dans l'Union Européenne, 96 % de la population urbaine est exposée à des concentrations de particules fines que l'OMS considère comme dangereuses (Agence européenne de l'environnement, 2022). En France, on dénombre 48.000 morts dues à la pollution de l'air dans la période 2007-2008 (Santé Publique France, 2016). Les conséquences sanitaires de cette pollution de l'air en milieu urbain sont aujourd'hui bien documentées et leur ampleur objectivée. En plus de la mortalité prématurée, la pollution de l'air en milieu de forte densité urbaine est corrélée à une augmentation de l'incidence de nombreuses pathologies (accidents cardio-vasculaires, diabète, prééclampsie, cancer du poumon et autres atteintes pulmonaires, etc.), ainsi qu'une vulnérabilité accrue aux affections broncho-pulmonaires. Il est donc attendu des ZFE un impact positif sur la santé de la population en réduisant les maladies liées à la pollution de l'air, mais aussi sur la réduction du bruit dans ces zones urbaines denses, sur le climat, voire l'économie locale, et le bien-être général en favorisant un environnement urbain plus sain et agréable. Dans un contexte de saturation des services de soin hospitalier et de coût de santé publique élevé de la prise en charge de ces pathologies, il paraît urgent d'évaluer avec précision les tenants et aboutissants de ces implications multifactorielles. L'antériorité de la ZFE du grand Paris, comme de plusieurs autres villes en Europe, a permis de montrer un impact non négligea

    Jane Price, Etude comparative entre la France et l'Angleterre concernant les politiques d'accueil des personnes vieillissantes, thèse soutenue en 2022 à Université de Montpellier 2022, membres du jury : Éric Macé (Rapp.), Sébastien Colson (Rapp.), Marc Smyrl et Jill Manthorpe  

    Étude comparative entre la France et l'Angleterre concernant les politiques d'accueil des personnes vieillissantes. Le prendre soin de la personne vieillissante reste une dimension de la vie susceptible d'affecter chaque membre de nos sociétés. La réponse actuelle est souvent remise en question et les différentes politiques économiques et humanistes peuvent être conflictuelles. L'ambiguïté des choix politiques relatives à l'accueil des personnes dépendantes se trouve parmi les causes des dysfonctionnements organisationnels. La comparaison des lignes directives concernant la dépendance des adultes plus âgés en France et en Angleterre confirme l'existence de deux modèles similaires, mais aussi, très différents. Ces deux pays si proches et éloignés à la fois, partagent une histoire de développement des solutions de l'accompagnement de la population âgée. Ces différentes propositions sont comparées et leur impact pris en considération dans l'identification de la prise en soin de l'individu au sein du collective. L'Histoire, les cultures, l'attitude sociétale concernant la solidarité, la place de la personne âgée, la vision économique et législative sont parmi les facteurs qui influencent les offres de soin à ce jour. Un zoom sur l'actualité vécue par les résidents, les premières personnes concernées, et souvent les dernières à ne pouvoir ni s'exprimer ni être entendues est facilité grâce à la pandémie du COVID 19 qui mets en lumière les failles du système. L'identification de l'éventail de politiques nationales et institutionnelles est effectuée afin de nous aider à comprendre les enjeux et se questionner sur la nécessité de développer une nouvelle politique centrée sur la personne hébergée en établissement français ou Care Home anglais.

    Thu Trang Nguyen, How to live with and despite addiction : Experiences of drug users in Vietnam, thèse soutenue en 2020 à Montpellier sous la direction de Minh Le Giang, membres du jury : William Genieys (Rapp.), Marie Jauffret-Roustide (Rapp.), Alice Desclaux et Nicolas Nagot  

    Aider les usagers de drogue à vaincre la toxicomanie est devenu la nouvelle stratégie antidrogue dans plusieurs pays en raison des preuves qui attestent que ce phénomène est possible et courant. Bien que les chercheurs s’accordent en général que les consommateurs de drogues pourraient éventuellement surmonter leurs problèmes de drogue. Cependant on ne sait toujours pas comment les usagers le font, ce qui facilite et ce qui entrave leurs efforts. Cette étude cherche à comprendre le quotidien des consommateurs de drogues au Vietnam avec trois questions spécifiques: (1) Quelles difficultés majeures rencontrent les usagers de drogues injectables (UDI) dans leur vie quotidienne? (2) Quelles sont leur stratégies pour faire face à ces défis ? (3) Quelles ressources (plus précisément, quel capital social et culturel) mobilisent-ils au cours de ce processus? Cette étude utilise l'observation ethnographique pendant 12 mois, auprès des groupes de soutien et des entretiens approfondis avec 62 UDI à Haiphong, une ville industrielle avec un taux élevé de la dépendance à l’héroïne et du VIH. Environ un tiers des participants a été réinterrogé après un an. Les résultats indiquent que les deux difficultés principales que les UDI au Vietnam ont rencontrées étaient la stigmatisation en lien avec l’usage de drogue et le stress causé par le quotidien avec le VIH. Bien qu'ils aient cherché à relever ces défis et mobiliser leur capital culturel et leurs ressources sociales disponibles, leurs efforts étaient plus efficaces pour réduire leurs sentiments négatifs et moins pour changer leur situation. Cet impact limité est causé par leurs désavantages y compris un faible niveau d’éducation, une faible employabilité et un manque de mécanismes structurels d’aide. Cette étude soutient que les défis liés à la drogue des UDI au Vietnam sont inséparables des facteurs structurels plus larges. Ainsi, des interventions efficaces dans la lutte contre la toxicomanie doivent s'attaquer à de vastes problèmes sociaux pour renforcer la structure de soutien existante pour les usagers de drogues et chercher à améliorer leur qualité de vie au lieu de se limiter uniquement aux problèmes de drogue.

    Yannick Barnier, L'arrivée du SARS-CoV-2 en biomédecine à partir d'une enquête bibliographique et de terrain, à Montpellier., thèse en cours depuis 2020  

    Les sociétés touchées par la pandémie de COVID-19 semblent n'avoir d'autre choix que de soumettre leur espérance aux outils techniques de lutte contre le SARS-CoV-2 : tests, moyens médicaux, traitements. Les données produites par scientifiques et médecins sont façonnées dans les canaux étatiques, fournissant au pouvoir exécutif les indicateurs quantitatifs nécessaires au « pilotage de la crise ». Le scope du virus et de ses propriétés, l'usage des tests de détection et la place des traitements dans la constitution de l'attitude des sociétés face à la pandémie nous donnent à voir les enjeux de santé « en train de se faire », où se dessine un pouvoir d'allure nouvelle. Pour Bruno Latour, le virus, en tant que grand répétiteur de notre civilisation en classe de rattrapage (ou d'apprentissage, c'est selon), mute et dit : « vous n'avez pas compris la leçon ». Cette enquête empirique veut suivre les acteurs humains et leurs productions techniques « face » au SARS-CoV-2, en explicitant les rationalités structurant les groupes d'individus, point à partir duquel l'on se propose de dégager l'agir communicationnel qui soutient les récits dominants. En se réduisant à l'application d'un schéma de mobilisation et d'optimisation des moyens en vue de produire une fin, en premier lieu et à proprement parler celle de la pandémie, la rationalité instrumentale s'aveuglerait jusqu'à se dissoudre dans ses échecs ? Dans un second niveau d'analyse, ce travail veut proposer un raisonnement critique fondé sur la compréhension des mondes vécus des acteurs-clés humains munis de leurs créations techniques, auxquelles le SARS- CoV-2 réagit. Les prismes socio-anthropologiques et philosophiques permettront d'interroger à double frais l'institution des logiques sanitaires et biomédicales visant ce pathogène d'un genre nouveau, ce dont l'espace public porte quotidiennement les manifestations depuis mars 2020.

    Jean michel Gautier, Développement et implémentation des pratiques infirmières avancées dans le système hospitalier français, thèse en cours depuis 2017  

    L'organisation de l'offre de soins est actuellement reconsidérée au vu des effets conjugués de l'accroissement de la demande en soins, de la modification des besoins et des attentes de la population, de l'évolution de la démographie médicale et de la pression économique croissante. L'émergence des pathologies liées au vieillissement, le développement des maladies chroniques et les enjeux de santé publique actuels nécessitent le développement de nouvelles prises en charge impliquant de redéfinir les contours des professions de santé. La loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 propose d'innover pour préparer les métiers de demain en créant un exercice en pratique avancée pour les professions paramédicales. Cette recherche qualitative de type ethnographique a pour objectif d'étudier comment développer la pratique infirmière avancée au sein du système de santé français et d'explorer les facteurs favorisant l'intégration de ces nouveaux professionnels à l'hôpital.

    Magali Aubac, L'identité sociale de l'infirmière libérale saisie par le smartphone, thèse en cours depuis 2016  

    La volonté politique envers l'utilisation des nouvelles technologies en santé déjà amorcée antérieurement s'est accélérée suite à l'épisode de pandemie COVID19.En France, les encouragements et programmes politiques se multiplient notamment envers les projets visant à soigner les patients à leur domicile. Les objets connectes , les tablettes et les smartphones semblent devenir des outils incontournables de soin. J'ai commencé à étudier l'utilisation des smartphones par les infirmières libérales en 2016 afin de comprendre ses conséquences sur les pratiques infirmières et notamment sur la relation avec le patient. La méthodologie de l'enquête est qualitative via des entretiens d'infirmières et des observations ethnologiques au domicile du patient.

    Guilhem Birouste, Les usages médicaux du social : Médecine générale et inégalités, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 1, membres du jury : François Dubet (Rapp.), Christian Bonah (Rapp.), Géraldine Bloy, Thierry Lang et François Buton  

    La France est caractérisée par un bon état de santé global et d'importantes inégalités sociales de santé. Le renouveau d'intérêt pour ces dernières est l'occasion de questionner une définition univoque centrée sur les résultats au détriment des procédures, dans un pays qui a axé ses politiques de lutte sur le système de soins. La médecine générale y a une place particulière par son apparition récente en tant que spécialité universitaire et la nécessité de se définir qui s'ensuit. Elle est décrite tout à la fois comme pivot du système de soins, agent de santé publique ou chantre d'une relation inter-individuelle et d'une prise en charge globale. Si la médecine est fondée sur les données de la science, elle est aussi une profession prudentielle en ce qu'elle prend en compte des situations singulières, générant de l'incertitude dans la pratique. Parmi les sources de singularité, l'aspect social, tant du patient que du médecin, est à considérer. Dans sa pratique, ce dernier éprouve cependant une diversité de social. Tantôt obstacle à son activité professionnelle et vu comme extérieur au médical, tantôt élément apparenté aux données de la science par l'épidémiologie, il peut aussi être une brique de la construction individuelle du patient sur laquelle s'appuyer, conduisant parfois à une moralisation des conduites et des identités. Les caractéristiques sociales du médecin sont quant à elles souvent oubliées, comme s'il était neutre ou simple représentant de la science. C'est pourtant dans l'interaction entre ces deux mondes que se jouent aussi les inégalités sociales de santé et tout se passe comme si le médecin ne pouvait bien soigner que ses semblables.

    Jonathan Cohen-Scali, La maladie chronique comme recomposition du social : diabète, malades, experts, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 1, membres du jury : Sylvie Fainzang (Rapp.), Danilo Martuccelli (Rapp.), Gilles Moutot et Gérard Reach  

    Le présent travail a pour objet une description croisée de la maladie chronique en prenant l'exemple du diabète de type 2. Ce dernier est d'abord saisi par des approches médicales en lien avec l'épidémiologie, la santé publique, le politique et l'économique nommés ici « univers médicaux ». Ces univers médicaux sont l'apanage d'une idéologie néolibérale qui pense l'individu comme rationnel. Il est ensuite appréhendé par les « univers du malade » à partir de témoignages de personnes diabétiques, reflets de la « vraie vie » avec la maladie dans sa dimension sociale. Le diabète de type 2, emblème de la maladie chronique, est une maladie de civilisation, du mode vie, qui atteint les individus dans des dimensions multiples, notamment l'univers du quotidien, comme la sphère domestique ou l'alimentation. Vivre avec la maladie chronique est une épreuve ordinaire qui conjugue autocontrôle et réflexivité, et qui lie malades et soignants de façon répétée et prolongée, mettant en question les rôles de chacun tels que les a définis Parsons dans sa théorie fonctionnaliste. Pour les malades, ces interactions sont autant d'inscriptions dans le social ; elles montrent en quoi le travail de santé est une inscription sociale importante, particulièrement pendant la période de la retraite. Cette confrontation de deux univers permet de mieux comprendre la maladie chronique, décrite comme le visage contemporain de la maladie. Le malade chronique peut être vu comme une figure avancée de l'individu contemporain. Ce travail ouvre des perspectives pour penser une logique du soin, faisant écho aux théories du care.

  • Sandrine Mayen, Motiver et impliquer durablement les adolescents avec un diabète de type 1 dans un programme éducatif : favoriser les comportements bénéfiques à leur santé, thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Stéphanie Gentile et Sébastien Colson, membres du jury : Marilyn Aita (Rapp.), Elisabeth Noël-Hureaux et Caroline Larue  

    Introduction : Les adolescents avec un diabète de type 1 forment un public difficile à inclure de façon pérenne dans les programmes éducatifs qui leur sont proposés. Motiver et impliquer durablement les adolescents avec un diabète de type 1 pour qu’ils participent activement à un programme éducatif favorisant les comportements bénéfiques à leur santé est un enjeu important des futurs programmes éducatifs.Objectifs : 1 Décrire l’activité éducative des infirmières et des infirmières puéricultrices.2 Etudier les besoins et les attentes des adolescents avec un diabète de type 1 lors des séances éducatives, des familles et des professionnels de santé.Méthode :Une méthodologie qualitative avec analyse lexicométrique des données d'une part et analyse thématique d'autre part est proposée en lien avec le concept de rôle décrit par Poitras et avec la théorie sociale et cognitive de Bandura.Résultats :Le collectif de pairs en groupe d’enfants-adolescents pourrait être vecteur d’une plus grande implication et d’une meilleure assiduité des enfants-adolescents au programme éducatif qu’ils ont eux-mêmes participé à élaborer et dans lequel peuvent s’inclure au titre de participants réguliers ou occasionnels des membres de leur environnement familial et amical élargi au-delà du cercle familial premier des parents.Discussion :Ces travaux de recherche permettent de développer les connaissances sur les activités infirmières et sur les besoins de l’ensemble des participants aux programmes d’éducation thérapeutique du patient pour des adolescents avec un diabète de type 1 en France.

    Isabelle Robineau, Les aidants familiaux : de leur reconnaissance à la fraternité, thèse soutenue en 2018 à Paris Est sous la direction de Roberto Poma, membres du jury : Emmanuel Hirsch (Rapp.), Monique Castillo, Patrick Savidan et Bertrand Quentin  

    Plus de quatre millions de personnes en France accompagnent un proche âgé dans la vie quotidienne. La moitié d’entre elles sont les enfants qui aident leur parent dit « dépendant » en raison d’un problème de santé. Longtemps confinés dans l’enceinte domestique, les aidants familiaux font l’objet depuis une vingtaine d’années d’une prise de conscience par notre société. En effet, leur investissement quotidien, s’il permet de maintenir à domicile leur aîné, peut toutefois porter atteinte à leur propre vie sociale et à leur propre santé. Les aidants familiaux ont besoin d’être soutenus eux-mêmes et ne se sentent pas suffisamment reconnus.Cette thèse a pour objet d’appréhender le monde des aidants familiaux et de la personne âgée dite dépendante à partir de la dimension morale des normes sociales de reconnaissance mises en évidence par Axel Honneth. Les problématiques des aidants ont été identifiées à partir de trois sphères de reconnaissance que sont l’amour, le droit et la solidarité. Celles-ci ont été considérées comme autant de sources d’injustices.Toutefois, « Aider autrui » peut apporter un lot de gratifications morales, en dépit d’une relation asymétrique engageant celui qui aide. L’implication des aidants familiaux auprès de leurs aînés donne corps à la solidarité de proximité basée sur le don.  Bien qu’ils n’en soient pas toujours conscients, les aidants participent au bien commun, en dépit d’une doxa familialiste injonctive présente dans les politiques de la vieillesse de notre pays.La thèse se centre sur l’engagement des aidants pour contredire la vision individualiste et marchande sur laquelle repose la société libérale. L’exemple des aidants permet de penser le lien social sur d’autres critères que la compétitivité et la performance. Ainsi la solidarité de proximité qu’ils incarnent auprès de leurs parents vulnérables s’inscrit dans les valeurs véhiculées par le mouvement du care.  Elle permet de réinvestir notre devise républicaine à travers la fraternité et de placer au cœur du débat politique un nouvel esprit du soin de l’autre et du soin de la collectivité dans notre démocratie.

  • Julie Cachard, Ré-expérimenter la participation citoyenne dans les soins de première ligne : une recherche-action sur les dynamiques participatives au sein de maisons de santé en quartier populaire, thèse soutenue en 2022 à Paris 13 sous la direction de Pierre Lombrail et Cécile Fournier, membres du jury : Julie Haesebaert (Rapp.), Isabelle Aujoulat et Johann Cailhol  

    La participation citoyenne est devenue un nouveau paradigme de l'action sociale. Malgré une institutionnalisation de la place des usagers dans les réformes successives du système de santé, peu de textes viennent soutenir cette participation citoyenne dans le champ du soin. Elle semble néanmoins apparaitre au sein de nouvelles organisations des soins de première ligne. Depuis quelques années, avec l'émergence des maisons de santé pluri-professionnelles, s'observe un renouveau de pratiques dites « participatives de proximité », notamment en quartier populaire. Vouloir spontanément donner une place plus active aux habitants et aux patients, dans des structures de soins constituées de professions de santé libérales est inattendu. L'objet de cette thèse est de comprendre les enjeux autour du nouvel essor de ces pratiques. Décrire ces pratiques, la façon dont elles s'organisent ; comprendre qui est impliqué, pour quelles raisons ; saisir les opportunités, les difficultés et les tensions qui les traversent ; ainsi que leurs effets, sont autant de zones d'ombres actuelles que cette thèse vise à éclairer. Pour cela, durant cinq années d'immersion dans le cadre d'une recherche-action, une actrice-chercheuse a compilé le matériau provenant d'entretiens et d'observations, au fil des pratiques courantes et au cours de débats organisés entre ces équipes. Son analyse s'appuie sur un cadre théorique de sociologie interactionniste et convoque le concept d'injustices épistémiques pour éclairer certains effets de ces pratiques, sur la production et la circulation de savoirs sur la santé. L'essentiel des résultats révèle des pratiques participatives variées, depuis la consultation des habitants sur les besoins de santé du territoire jusqu'à une participation des usagers à la gouvernance des maisons de santé. Les professionnels, selon leurs trajectoires, s'engagent dans ces pratiques participatives selon trois motivations principales : réduire les inégalités sociales, réformer l'organisation des soins de première ligne et rechercher une amélioration de leurs pratiques. La participation des patients et des habitants est plus ou moins effective, selon qu'ils sont appelés à participer, à servir de tiers facilitateurs ou sont auto-positionnés dans les espaces de gouvernance. Dans tous les cas, ces dynamiques sont traversées par un nombre important de tensions. Les effets favorables constatés sur les pratiques professionnelles et sur la santé des individus et des communautés sont sensibles aux changements de contexte et facilement fragilisés par les luttes de pouvoir.

  • Fanny Debil, Quand la santé devient écologique : Acteurs et transferts de la planification en santé environnement(ale) (OMS-France), thèse soutenue en 2016 à Montpellier sous la direction de William Genieys, membres du jury : Patrick Hassenteufel (Rapp.), Benoît Lesaffre (Rapp.), Géraldine Pflieger et Olivier Borraz  

    Et si la santé était une chose trop sérieuse pour être confiée à des acteurs sanitaires ? Et si la fin des risques était possible ? Ces interrogations ont, entre autres, animé la planification en santé environnement(ale). Cette thèse sonde les genèse, conception et portée de cet instrument aussi sujet aux transferts et variations qu’aux aléas et controverses. Elle se penche sur l’OMS qui l’a initié, jusqu’au niveau national français où la planification est épousée de diverses manières. Une approche par les acteurs est privilégiée, un regard conjoint sur le déjà-là et le changement réclamé. Ainsi, l’analyse comprend la dimension politique de la planification comme dépendante d’un dépassement : celui d’acteurs du génie sanitaire, entrepreneurs historiques de santé environnement(ale), par des nouveaux groupes sanitaire et écologique disposant de ressources-clés dans l’appareil d’État. Plus particulièrement, la pérennité de la planification procède des acteurs écologiques. Renversant les projets de l’OMS, cette configuration suggère un glissement de propriété du problème santé environnement(ale). Depuis plus de vingt ans, la planification réduit l’ubiquité de la santé environnement(ale). Elle en esquisse aussi l’explosivité. À qui veut saisir la fabrique de ce problème, ses acteurs et débats, ses temps et grandeurs, ce travail propose quelques clés de lecture. Ces clés ouvrent sur l'intérieur, les sommets et les marges de l'État. S’y distingue une expertise systémique transcendant durablement sa pendante scientifique dans le gouvernement des relations humains/milieux. S’y dévoilent les sens composites des transversalités et leurs rapports vivaces aux sectorialités.