Alexandre Dézé

Maître de conférences
Science politique.
Faculté de Droit et de Science politique

Centre d’Etudes Politiques Et sociaLes : Environnement, Santé, Territoires
Responsable de la formation :
  • THESE

    Idéologie et stratégies partisanes : une analyse du rapport des partis d'extrême droite au système politique démocratique : le cas du Front national, du Movimento sociale italiano et du Vlaams Blok, soutenue en 2008 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Pascal Perrineau

  • Alexandre Dézé, 10 leçons sur les sondages politiques, De Boeck Supérieur et Cairn, 2023, Hors collection  

    Trump, Brexit, primaires, abstention, Rassemblement national... Les erreurs des sondages enfin expliquées. Jamais les sondages n’ont occupé une telle place dans la vie politique. Ils sont au cœur de l’actualité, donnent lieu à d’incessants commentaires, sont devenus indispensables pour les acteurs politiques et participent même à la sélection des candidats pour la présidentielle de 2022. Pourtant, jamais les instituts ne semblent s’être autant trompés. On pense bien sûr au Brexit ou à Trump en 2016. Mais en France, la fiabilité des sondages politiques s’avère également problématique. À six mois d’une élection présidentielle, leurs prévisions ne sont correctes que dans un cas sur huit. À trois mois, dans un cas sur trois. Toutes consultations électorales confondues, même les dernières estimations se révèlent approximatives ou erronées dans environ un scrutin sur deux. Pour saisir les raisons de cet écart entre réalités sondagière et politique, il faut ouvrir la boîte noire des enquêtes et s’intéresser à la manière dont elles sont fabriquées, depuis l’échantillonnage jusqu’à la formulation des questions. Ces dix leçons constituent ainsi un guide précieux pour mieux décoder les sondages et appréhender avec prudence les résultats des enquêtes pour les élections à venir

    Alexandre Dézé, 10 leçons sur les sondages politiques, De Boeck Supérieur, 2022, 143 p. 

    Alexandre Dézé, Humberto Cucchetti, Emmanuelle Reungoat, Au nom du peuple ?: Idées reçues sur le populisme, Le Cavalier Bleu et Cairn, 2022, Idées reçues  

    Aujourd'hui, qui n'est pas populiste et qu'est-ce qui n'est pas populiste ? Dernièrement, le terme a pu être utilisé pour qualifier aussi bien Éric Zemmour, Vladimir Poutine, Didier Raoult, Emmanuel Macron que Podemos, les Gilets jaunes ou encore le Brexit. Mais ce terme est-il bien le plus adapté pour qualifier des individus ou des mouvements aussi différents ? Et à force de tout signifier… signifie-t-il encore quelque chose ? En déconstruisant les idées reçues liée?s à ses innombrables usages, ce livre entend proposer un point de vue profondément renouvelé sur le « populisme ». Il revient sur la très grande élasticité et variabilité de la notion, décrypte ses définitions et ses conceptualisations et passe en revue ses multiples applications. Il démontre en définitive, et contrairement à ce que l'on pourrait penser, que le populisme n'est pas forcément un concept pertinent. Il peut obscurcir plus qu'éclairer, et renvoie moins à une réalité tangible qu'il n'existe à travers ses innombrables emplois

    Alexandre Dézé, Le sondage d'opinion: outil de la démocratie ou manipulation d'opinion ?, Institut Diderot et Impr. IDCOMM, 2022, Les déjeuners de l'Institut Diderot, 66 p.   

    Alexandre Dézé, Cucchetti Humberto, Emmanuelle Reungoat, Humberto Cucchetti, Au nom du peuple ?: idées reçues sur le populisme, Le cavalier bleu, 2021, 192 p.   

    Alexandre Dézé, Comprendre le Front national, 2e éd., Bréal, 2017, Thèmes et débats ( Société ), 142 p. 

    Alexandre Dézé, Cécile Alduy, Thomas Ehrhard, Le Front national, Seuil, 2016, 182 p. 

    Alexandre Dézé, Comprendre le Front national, Bréal, 2016, Thèmes et débats ( Société ), 136 p.  

    La 4ème de couverture indique : "Alors que le Front national n’a jamais obtenu de tels scores électoraux, attiré autant de militants et compté un aussi grand nombre d’élus, on peut s’étonner qu’il n’existe aucun ouvrage de synthèse permettant de décrypter la réalité de ce parti. Comprendre le Front National vient justement combler ce vide éditorial. Avec pédagogie, Alexandre Dezé, spécialiste reconnu, explique ce qu’est le FN : il remonte le fil de son histoire, examine le parti dans ses principales dimensions (organisation, programme, stratégie…), dresse le profil de ses soutiens et s’interroge sur ses perspectives à venir. Le Front national est-il le premier parti de France ? Se situe-t-il aux portes du pouvoir ? A-t-il changé, comme on le dit dans les médias ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage apporte de précieuses réponses. Qu’est-ce que le Front national ? Quelle est l’histoire du Front national ? Le Front national est-il devenu un « nouveau » parti ? Qui sont les électeurs, les militants et les sympathisants FN ? Quel est l’avenir politique du FN ?"

    Alexandre Dézé, Sylvain Crépon, Nonna Mayer (dir.), Les faux-semblants du Front national: Sociologie d'un parti politique, Presses de Sciences Po, 2015, Domaine Fait politique, 608 p. 

    Alexandre Dézé, Yves Déloye, Sophie Maurer (dir.), Institutions, élections, opinion: mélanges en l'honneur de Jean-Luc Parodi, Cairn et Presses de Sciences Po, 2015, Académique  

    Résumé de l'éditeur : "Figure majeure de la science politique française, Jean-Luc Parodi a durablement marqué la discipline, que ce soit intellectuellement par ses travaux pionniers, institutionnellement par les importantes responsabilités qu'il a exercées en tant que secrétaire général de l'Association française de science politique et directeur de la Revue française de science politique, ou encore humainement par sa personnalité qui a fait de lui l'un des politistes les plus appréciés et les plus respectés. Tout en revenant sur les grandes étapes de sa carrière et sur l'homme lui-même, ces mélanges proposent une série de contributions centrées sur trois de ses principaux objets de recherche : les institutions, les élections et l'opinion publique. Les auteur(e)s réuni(e)s dans ce volume rappellent ainsi les nombreux apports des analyses de Jean-Luc Parodi à la recherche en science politique. En les mettant en perspective et en les discutant, ils leur offrent des prolongements heuristiques et proposent un point de vue renouvelé sur des objets devenus canoniques."

    Alexandre Dézé, Sylvain Crépon, Nonna Mayer (dir.), Les faux-semblants du Front national, Cairn et Presses de Sciences Po, 2015, Académique  

    Depuis que Marine Le Pen a été élue à sa présidence en 2011, jamais le Front national n'a réalisé de tels scores électoraux, attiré tant de militants, compté tant d'élus. A-t-il changé pour autant ? Fondamentalement, non. Le « nouveau » FN est une illusion, entretenue par des médias qu'il fascine. Telle est la conclusion de la minutieuse enquête menée par les auteurs de ce livre, qui comparent l'électorat, les militants, les réseaux, les programmes et la rhétorique du père et de la fille. Si la nouvelle présidente a infléchi son discours, notamment sur l'antisémitisme, si son programme inclut des éléments empruntés à la gauche (questions économiques, laïcité, mœurs), son fonds de commerce principal reste l'immigration. Elle gagne des voix dans des catégories jusqu'ici réticentes (femmes, juifs…), mais les grands traits de l'électorat frontiste et son implantation géographique n'ont pas varié. Le FN reste un parti « anti-système », tant par les valeurs inégalitaires qu'il défend que par son refus du pluralisme. Un positionnement qui explique en partie son succès, tout en le condamnant, pour l'heure, à l'isolement politique. La normalisation du FN est donc loin d'être achevée, malgré la stratégie de « dédiabolisation » affichée. Il n'est toujours pas un parti « comme les autres », pas plus qu'il n'est encore « le premier parti de France » ou « aux portes du pouvoir »

    Alexandre Dézé, Yves Déloye, Sophie Maurer (dir.), Institutions, élections, opinion. Mélanges en l’honneur de Jean-Luc Parodi: mélanges en l'honneur de Jean-Luc Parodi, Presses de Sciences Po, 2014, Collection académique, 289 p. 

    Alexandre Dézé, Le Front national: à la conquête du pouvoir ?, A. Colin, 2012, Éléments de réponse, 189 p. 

    Alexandre Dézé, Jean-Louis Missika, Denis Bertrand, Parler pour gagner: sémiotique des discours de la campagne présidentielle de 2007, Cairn et Presses de Sciences Po, 2011, Nouveaux Débats  

    Délaissant les notions d’argumentation et de positionnement politique, ce livre cherche à démontrer qu’un discours de campagne a pour fonction essentielle la transformation affective des états d’âme de l’auditoire. Il examine les discours des candidats en tant que narration : des personnages sont en scène, ils agissent et ils luttent, des intrigues se nouent, des rebondissements se produisent, un récit se construit qui, dans une élection présidentielle, peut s’interpréter comme un récit à propos de la nation. L’efficacité du récit tient à la capacité du narrateur (le candidat) à le faire paraître vrai, et à mobiliser les passions de celui qui écoute (l’électeur). On y découvre l’utilité de la « vérité intime » du candidat et la place croissante accordée à l’émotion de l’instant, vouant la passion politique durable aux oubliettes de l’histoire. La mosaïque narrative déployée par la multiplication des médias rend désormais la décision problématique, jusqu’à l’ultime délibération de l’électeur dans l’isoloir. Un décodage précieux de la parole et de la stratégie de communication des candidats

    Alexandre Dézé, Yohann Aucante (dir.), Les systèmes de partis dans les démocraties occidentales: Le modèle du parti-cartel en question, Sciences Po, les Presses, 2008, Sciences Po ( Fait politique ), 454 p. 

    Alexandre Dézé, Yohann Aucante, La transformation des modèles d’organisation et de démocratie dans les partis : TRADUCTIONS de l’anglais au français, Presses de Sciences Po, 2008, 3564 p.   

    Alexandre Dézé, Denis Bertrand, Jean-Louis Missika, Parler pour gagner. Sémiotique des discours de la campagne présidentielle de 2007: sémiotique des discours de la campagne présidentielle de 2007, Presses de Sciences Po, 2007, Nouveaux débats, 145 p. 

    Alexandre Dézé, La co-construction du sens dans l'affiche politique: essai méthodologique et analyse de réception du discours graphique du Front national, 1998 

    Alexandre Dézé, Essai d'iconographie politique comparée, 1996, 203 p. 

  • Alexandre Dézé, Sylvain Crépon, Nonna Mayer, « Conclusion / Quelles perspectives pour le Front National ? », Les faux-semblants du Front national, Presses de Sciences Po, 2015, pp. 529-606 

    Alexandre Dézé, Sylvain Crépon, « Le plafond de verre électoral entamé, mais pas brisé », in Nonna Mayer, Sylvain Crépon, Alexandre Dézé, Nonna Mayer (dir.), Les faux-semblants du Front national, Presses de Sciences Po, 2015, pp. 229-320 

    Alexandre Dézé, Sylvain Crépon, « Introduction : Redécouvrir le Front national », in Nonna Mayer, Sylvain Crépon, Alexandre Dézé, Nonna Mayer (dir.), Les faux-semblants du Front national, Presses de Sciences Po, 2015, pp. 13-24 

    Alexandre Dézé, Sylvain Crépon, « Conclusion. Quelles perspectives pour le Front national ? », in Nonna Mayer, Sylvain Crépon, Alexandre Dézé, Nonna Mayer (dir.), Les faux-semblants du Front national, Presses de Sciences Po, 2015, pp. 529-544 

    Alexandre Dézé, Dominique Andolfatto, Thierry Choffat, Sylvain Crépon, Nonna Mayer, « Le Front National et les syndicats. Une statégie d'entrisme ? », in Sylvain Crépon, Alexandre Dézé, Nonna Mayer (dir.), Les faux-semblants du Front national. Sociologie d'un parti politique, Presses de Sciences Po, 2015, pp. 77-95 

    Alexandre Dézé, Denis Bertrand, Jean-Louis Missika, « Décrypter les discours politiques », in Jean-Vincent Holeindre (dir.), Le Pouvoir. Concepts, lieux, dynamiques, Éditions des Sciences Humaines, 2014 

    Alexandre Dézé, Yves Déloye, Sophie Maurer, « Chapitre 15 - De la bienveillance en milieu académique (très) tempéré », in Yves Déloye, Alexandre Dézé, Sophie Maurer (dir.) (dir.), Institutions, élections, opinion. Mélanges en l'honneur de Jean-Luc Parodi, Presses de Sciences Po, « Académique »,, 2014, pp. 191-218   

    Alexandre Dézé, Yohann Aucante, Madi Brahim, Nicolas Sauger, « Conti Nicolo, Cotta Maurizio, Tronconi Filippo, « Le parti-cartel en Italie : un tableau contrasté », in Yohann Aucante ; Alexandre Dézé ; Nicolas Sauger (dir.), Les systèmes de partis dans les démocraties occidentales : le modèle du parti-cartel en question, Presses de Sciences Po, 2008, pp. 413-424   

    Alexandre Dézé, Michael Girod, « L’image en questions. Retour sur une enquête de réception du discours graphique du Front national », in Oscar Mazzoleni ; Philippe Gottraux ; Cécile Péchu (dir.), L’Union Démocratique du Centre : Un parti, son action, ses soutiens, Lausanne, Antipodes, 2007, pp. 107-120 

    Alexandre Dézé, Camille Hamidi, Marie Poinsot, Djabarat Nadine, « Les discriminations dans la société française d’aujourd’hui », Pour une société plus juste. Le droit international, communautaire et français en matière de discrimination, International Organization for Migration (IOM-OIM), 2004, pp. 32-51 

  • Alexandre Dézé, Nonna Mayer, Sylvain Crépon, « Marine Le Pen’s Challenge », The Cairo Review of Global Affairs, 2016, n°22, pp. 72-78     

    Alexandre Dézé, Sylvain Crépon, « La progression électorale du FN et ses limites », Hommes & libertés, 2016, n°176, pp. 2-4     

    Alexandre Dézé, « Pourquoi le front national n’est pas vraiment un  nouveau  parti », Après-demain , 2015, n° ° 36F, pp. 31-33    

    Depuis que Marine Le Pen a pris la tête du Front national l’idée que son parti a changé s’est imposée dans le champ médiatique. Pourtant c’est moins le Front national qui a changé que son image dans l’opinion. Une image virtuelle construite par des sondages et des medias qui ont consacré sa « nouveauté » avant même que Marine Le Pen ait entrepris la moindre opération de rénovation.

    Alexandre Dézé, « L’illusion d’un changement : Ou comment le Front national n’est pas devenu un  nouveau  parti », Savoir/Agir , 2015, n° ° 32, pp. 13-19   

    Alexandre Dézé, Sylvain Crépon, Nonna Mayer, « Pourquoi le front national n'est pas vraiment un nouveau parti », Après-demain : journal mensuel de documentation politique, 2015, n°4, p. 31     

    Alexandre Dézé, « Pour une iconographie de la contestation », 2013  

    Des affiches de mai 68 aux murals républicains de Belfast, des caricatures anti-tsaristes de la révolution russe de 1905 au drapeau arc-en-ciel des militants pacifistes, des placards « ouvriers » de Jules Grandjouan au badge « Touche pas à mon pote » de SOS racisme... Quels que soient ses supports ou ses formats, l’image fixe  semble a priori indissociable des pratiques contestataires. Imagine-t-on aujourd’hui une manifestation, une grève ou un sit-in sans banderoles ou pancartes illustrées ?...

    Alexandre Dézé, « Contribution à une approche sociologique de la genèse partisane : Une analyse du front national, du movimento sociale italiano et du front islamique de salut », Revue française de science politique , 2011, n° 61, pp. 631-657    

    RésuméCet article ambitionne de proposer une analyse sociologique de la genèse partisane à partir de l’étude du FN, du MSI et du FIS et, partant, de tenter de dépasser les écueils des approches classiques qui traitent rarement de ce phénomène en lui-même et pour lui-même. En mettant entre parenthèses l’issue du processus de création partisane pour mieux en restituer toute l’incertitude et la complexité, nous nous intéressons tout d’abord aux acteurs de la fabrique partisane, à leurs interactions préalables dans les milieux « pré-partisans » et à leurs luttes pour la définition du mode d’action légitime. Nous analysons ensuite le travail de mise en forme proprement dit des partis – travail dont nous démontrons qu’il repose pour l’essentiel sur une entreprise de conformation.

    Alexandre Dézé, Myriam Aït-Aoudia, « Contribution à une approche sociologique de la genèse partisane. Une analyse du front national, du movimento sociale italiano et du front islamique desalut », Revue Française de Science Politique, 2011, n°4, pp. 631-658   

    Alexandre Dézé, « Le carré sémiotique des discours politiques », Sciences Humaines , 2009, n° °209, pp. 4-4   

    Alexandre Dézé, Michaël Girod, « Le Sonderfall en péril. Les figures de la menace dans les messages graphiques de l’Union démocratique du centre », 2006  

    Mesdames et Messieurs, nous en venons maintenant au sixième secret de l’UDC, un facteur déterminant. L’UDC comprend la recette du succès de notre pays, la force du Sonderfall suisse […]. Quels sont donc ces secrets qui ont rendu la Suisse si forte ? Comment se fait-il que la Suisse, ce petit pays, se porte encore mieux que la plupart des autres nations ? J’ai souvent abordé cette question […], la conclusion est toujours la même : c’est le Sonderfall. (Blocher, 2000). Depuis le début des année...

    Alexandre Dézé, Michael Girod, « Le Sonderfall en péril. Les figures de la menace dans les messages graphiques de l’UDC », Mots: les langages du politique, 2006, n°81, pp. 23-34 

  • Alexandre Dézé, « La fin des partis », le 12 avril 2024  

    Conférence organisée par l'Ecole doctorale Droit et Science politique (ED 461), Faculté de droit, Université de Montpellier et le CEPEL

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Amaury Giraud, Penser le conservatisme à gauche : genèse, passé, actualité et continuités paradigmatiques d'une philosophie politique singulière, thèse soutenue en 2021 à Montpellier sous la direction de Éric Savarese et Alexandre Viala, membres du jury : Éric Desmons (Rapp.), Patrick Troude-Chastenet (Rapp.), Bruno Daugeron  

    Depuis quelques années, une nouvelle forme de pensée critique semble se faire jour du côté de la gauche intellectuelle en France, en Europe et jusqu'aux États-Unis. Majoritairement appuyés sur une base analytique de type marxiste, un certain nombre d'essayistes et de personnages publics tentent, travaux après travaux, discours après discours, d'élaborer une lecture du monde qui mobilise, à beaucoup d'égards, les caractéristiques d'une idéologie conservatrice. Pour tenter de comprendre et d'expliciter les mécanismes qui animent cet hypothétique « mouvement », mais aussi d'en retracer l'itinéraire historique et philosophique, nous nous appuierons sur de nombreux auteurs comme Charles Péguy, Simone Weil, George Orwell, Michel Clouscard, Pier Paolo Pasolini, Régis Debray, Jaime Semprun, Christopher Lasch, Jean-Claude Michéa, Paul Ariès, Michel Onfray, Denis Collin, Alain Finkielkraut et bien d'autres encore. Même si la question de l'existence d'une gauche conservatrice sera le fil conducteur de notre étude, il s'agira également de réaliser l'exégèse de l'antilibéralisme conservateur que l'on opposera ici à l'antilibéralisme progressiste.

    Eva Bertrand, Pouvoir, catastrophe et représentation : mise(s) en scène politique(s) des incendies de l'été 2010 en Russie occidentale, thèse soutenue en 2016 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Dominique Colas et Jean-Robert Raviot, membres du jury : Arnaud Mercier (Rapp.), Marlène Laruelle (Rapp.), Marc Elie  

    À l’été 2010, la Russie, gouvernée par le tandem formé par Dmitri Medvedev, son Président, et Vladimir Poutine, son Premier ministre, se trouve frappée par des feux de forêt massifs. Alors que ces incendies touchent les régions les plus occidentales du pays, y compris Moscou, sa capitale, ses gouvernants se retrouvent face à l’injonction de communiquer, c’est-à-dire de partager avec les gouvernés une certaine lecture de l’état des choses. Venant rompre le fonctionnement ordinaire d’une société, la catastrophe ouvre, en effet, un terrain de communication, c’est-à-dire un espace d’échanges entre producteurs de sens, et engendre en cela un exercice du pouvoir d’ordre symbolique. Reposant la question initialement formulée par Claude Gilbert, à savoir : « Quel est le pouvoir du pouvoir lors des crises post-accidentelles ? » (Gilbert, 1992, p.18), cette thèse se propose de débuter l’analyse là où Gilbert la concluait, c’est-à-dire par une prise en compte du symbolique dans l’exercice du pouvoir politique en temps de catastrophe. Appréhendant la catastrophe comme un moment de communication, saturé par les discours et les images produits par les organisations gouvernementales, mais aussi comme un moment de lutte entre représentations concurrentes de l’événement, l’enjeu est de se pencher sur la dimension représentative du pouvoir politique ou, plus précisément, sur la représentation-figuration comme vecteur d’exercice de la domination en temps de catastrophe naturelle dans le contexte de la Russie des années 2000.