Charles Onana, Rwanda, l'Opération Turquoise et la controverse médiatique (1994-2014) : analyse des enquêtes journalistiques, des documents secret-défense et de la stratégie militaire, thèse soutenue en 2017 à Lyon, membres du jury : Aleksandar Jokíc (Rapp.), Michel Louis Martin et Luc Marchal
Le 22 juin 1994, le Conseil de sécurité de l’ONU vote la résolution 929 autorisantle déploiement d’une force multinationale humanitaire, neutre et impartiale au Rwandaayant pour mission de mettre fin aux massacres. Concrètement, c’est la France, àl’initiative de ce projet, qui va assurer le commandement de la mission dénomméeOpération Turquoise. Celle-ci se heurte à l’opposition des rebelles tutsis du FrontPatriotique Rwandais, aux réserves des organisations humanitaires mais elle reçoit lesoutien appuyé du gouvernement intérimaire rwandais hutu. L’Opération Turquoisesuscite surtout une vague d’accusations dans la presse française, le président FrançoisMitterrand et les militaires français étant accusés de « complicité de génocide », voire de« participation au génocide ». Ces accusations perdurent et reviennent régulièrementdepuis plus de vingt ans, relayées par des journalistes qui disent avoir découvert puisrévélé « l’inavouable » rôle de la France au Rwanda.Cette étude analyse les enquêtes journalistiques menées de 1994 à 2014 et lesconfronte aux documents confidentiels et secret-défense issus des archives américaines,françaises, rwandaises et onusiennes, ainsi qu’à la stratégie militaire mise en oeuvredurant l’Opération Turquoise. Elle permet ainsi d’identifier les sources sur lesquellesreposent ces accusations et d’en évaluer le bien-fondé. Ce faisant, elle met en évidence lafaçon dont la recherche s’est concentrée sur le génocide au détriment de la lutte arméeinitiée par le FPR de 1990 à juillet 1994, laissant de côté des aspects essentiels à lacompréhension de la tragédie rwandaise.
Olivier-Charles Bernardin Attindéhou, Penser l'instabilité socio-politique en Afrique subsaharienne. Examen des causes et revendication heuristique : la stabilité par le chaos. Les cas illustratifs de la Côte d'Ivoire et du Rwanda, thèse soutenue en 2017 à Lyon, membres du jury : Michel Louis Martin (Rapp.), Joseph Vincent Ntuda Ebode (Rapp.), Caroline Patsias et Christian Bouquet
L’Afrique subsaharienne se présente, involontairement, comme une région en proie à une succession de crises, de conflits, de guerres civiles. Ces externalités négatives de l’instabilité socio-politique s’appréhendent, souvent, par le truchement du rite jaculatoire causal. D’où, les vocables « ethnies », « identité » – lorsqu’il n’est pas question de sous-développement, ou de l’injection du déficit démocratique –, auprès des commentateurs, sont, de façon cursive, convoqués pour expliquer le désordre perçu. Ainsi, les événements de 1994 au Rwanda sont ramenés à un conflit – « ethnique » – Hutu/Tutsi; négligeant par voie de conséquence l’acuité de la complexité de la réalité, ou à défaut, celle de la convergence de variables. Et pourtant, en descendant dans cette profondeur cognitive, tout observateur constaterait que l’instabilité socio-politique en Afrique subsaharienne reste une construction dans le temps et dans l’espace, optimisée par l’impénitent désir de pouvoir des acteurs politiques. Les structures historiques, loin d’être de véritables déterminants, participent à la construction sociale de la réalité porteuse d’idées, de règles et de pratiques représentationnelles qui érigent la nécessaire grammaire du bouleversement social. Nos présents travaux, non seulement, viennent examiner les causes habituellement avancées, mais s’opposent également aux arguments culturalistes mobilisés pour l’explication ou la compréhension de l’instabilité socio-politique en Afrique subsaharienne. C’est pourquoi, nous retenons que la justesse scientifique afférente à la compréhension du mouvement mécanistique socio-politique en Afrique subsaharienne est fonction du mode de connaissance de la réalité perçue. Par conséquent, nous estimons que l’instabilité socio-politique en Afrique subsaharienne, est un processus dynamique évolutif qui, nonobstant le désordre structurel, tend vers une stationnarité relative, puis absolue avant l’avènement de la stabilité.
Dimitri Deat, De la tribu à l'empire : le rôle des représentations primitives dans le processus de politisation nomade. L'influence du loup clanique dans la construction et l'expansion de l'Empire mongol de Gengis Khan, thèse soutenue en 2017 à Lyon, membres du jury : Jean-Vincent Holeindre (Rapp.), Christian Grataloup, Gérard Chaliand et Jean-Pierre Leca
Participant à une certaine opacité dans son étude générale, la civilisation nomade des steppes Eurasiatiques fut longtemps considérée comme apolitique et symboliquement ancrée dans la barbarie. Cependant, cette dernière demeure un sanctuaire d’investigation scientifique à l’intérieur duquel le politique s’est considérablement manifesté par la création de nombreuses confédérations tribales. Opérant son entrée dans l’histoire de l’humanité en tant qu’élément perturbateur des sociétés sédentaires, les peuples de la Haute Asie ont ainsi participé, durant près de deux mille ans, à la chute, au bouleversement ou au renouveau des plus grandes civilisations. La création et l’expansion de l’empire gengiskhanide, dès le début du XIIIème siècle a permis de démontrer la faculté pour ces populations de pasteurs nomades d’opérer d’importantes modifications au sein même de leur morphologie sociale, et ce pour les besoins du politique et de la guerre vers l’extérieure. Cependant examinée de l’intérieur, cette civilisation atypique n’en reste pas moins problématique, notamment du fait de son actualisation culturelle. Cette dernière, accomplie au travers de concepts socio culturels alliant pensée animiste, spiritualité chamanique et utilisation de représentations sociales à aspects zoomorphiques, ne semble rentrer dans aucune grille de lecture impériale. La symbolique du loup est ainsi devenue omniprésente dans l’évolution de la morphologie tribale altaïque, participant à une unification massive des tribus turco-mongoles sous l’hégémonie hiérocratique de Gengis Khan. Devenu progressivement élément mythologique attracteur, l’animal carnassier s’est ainsi frayé une place de choix au sein de la mentalité collective nomade, participant directement au chamboulement de la morphologie tribale, pour les besoins du politique et de l’expansion de la civilisation des steppes en terres sédentaires. Au delà de la simple utilisation lycanthropique de l’ancêtre clanique, sa symbolique, réutilisée habilement par Gengis Khan, est en mesure de démontrer à la fois le dynamisme politique à apposer aux sociétés considérées à tort comme «primitives», tout comme l’instauration d’une identité sociale et d’une idéologie guerrière prédatrices. Etablissant de ce fait l’entité nomade comme antagonique mais complémentaire avec la pensée et l’histoire humaine sédentaire.
Sidy Dioum, La mise à l'épreuve du régime de non-prolifération des armes nucléaires et leurs vecteurs au regard des crises contemporaines, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille en co-direction avec Patrick Gaïa, membres du jury : Guillaume Champy (Rapp.), Michel Louis Martin
La fin de la confrontation Est-ouest va apparaître comme un tournant décisif dans la lutte contre la prolifération des armes nucléaires. Alors que le monde se réjouissait de la chute du mur de Berlin, le contexte qui va succéder à cette période est marqué par la poursuite, et même l’aggravation de plusieurs crises graves liées à la prolifération nucléaire en Inde, au Pakistan, en Iran et en Corée du Nord. Ces crises, intervenues alors même que la totalité des armes nucléaires à l’échelle mondiale avait été réduite de plus d’un quart depuis la fin de la guerre froide, ont fait l’objet d’une réaction mitigée de la part de la « communauté internationale ». Ces crises montrent qu’il est indispensable de renforcer le régime de non-prolifération nucléaire en apportant des réponses promptes, crédibles et dynamiques. Alors que des doutes sont apparus sur la capacité du régime classique à décourager ceux qui souhaitent développer des activités nucléaires à des fins autres que pacifiques, la nécessité d’envisager des outils modernes et adaptées au contexte géopolitique en pleine mutations, s’est révélée indispensable. Cela suppose un réaménagement du régime classique de non-prolifération dans la perspective de renforcer la légitimité de la norme de non-prolifération. De surcroît, ces crises montrent qu’il est indispensable de renforcer les mécanismes de mise en œuvre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Il s’agira d’assurer l’application universelle des accords de garanties de l’AIEA, qui est une obligation du TNP, ainsi que par l’universalisation du protocole additionnel
Mègnon Didier Ayimonnou Bebada, L'ONU ET LE DEFI POLITIQUE DE LA MONDIALISATION. Critique de la doctrine de la gouvernance globale et l'option des grands ensembles régionaux, thèse soutenue en 2017 à Lyon, membres du jury : Daniel A. Holly (Rapp.), Nicaise Mede (Rapp.), Mireille Couston et Pierre de Senarclens
Face à la mondialisation qui a profondément transformé le milieu international, l’Organisation des Nations Unies, dont le projet est assez mondialiste sur le fond (paix durable pour toute l’humanité), est restée en réaction. Elle semble n’avoir pris conscience des enjeux de la globalisation économique qu’à la veille du XXIe siècle, en posant les lignes de sa refondation lors des Sommets (2000 et 2005) d’entrée dans le IIIe Millénaire. Malgré les initiatives, les avancés politiques de l’ONU restent peu significatives. A défaut d’une profonde réforme politique, s’est imposée l’idéologie de la « Gouvernance globale » et son mot d’ordre néo-libéral du « moins de politique, moins d’Etat ». Or le défi politique de la mondialisation se décline en fléchissement de la souveraineté des Etats, affaiblissement de la démocratie, brouillage des identités (citoyenneté), globalisation de l’insécurité, péril écologique etc. Face à ces défis, l’universalisme onusien et le multilatéralisme sont bien en panne ; le dépassement de l’Etat-nation parait aussi inévitable que l’avènement d’un Etat mondial est impossible. La perspective régionaliste semble donc plus pertinente pour aborder les menaces globales. Cette thèse défend l’hypothèse d’une reconfiguration du monde en un système oligopolaire de grands ensembles régionaux dirigés par des institutions communautaires (UE, UA). C’est une logique de « grands espaces », inspirée des grands projets amphictyoniques historiques (Projets de paix perpétuelle), et qui postule de nouvelles communautés régionales de sécurité, articulées par une ONU refondée. Cette refondation est pensée autour du droit international adossé à une nouvelle éthique globale. L’avenir des Nations Unies et du système international passe moins par la « global governance » inspirée du marché, que par la construction de grands pôles régionaux politiques en articulation avec l’intégration économique.
Aime Robeye Rirangar, Genre et conflits : l'effectivité de la résolution 1325 de l'ONU de l'oeuvre sur les femmes la paix et la sécurité, thèse soutenue en 2016 à Lyon, membres du jury : Albert Lourdes (Rapp.), Pascale Boucaud (Rapp.), Mireille Couston
Les populations civiles, dont la majorité est constituée des femmes et des enfants (près de 70%), ont été de tout temps la cible privilégiée des conflits armés, qui s’accompagnent généralement des conséquences graves en matière des violations des droits de l’homme. Et pourtant les conventions et textes juridiques internationaux protègent les personnes civiles en temps de guerre. Dans le but de lutter contre l’exclusion des femmes aux processus de paix et faciliter leur participation, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 31 octobre 2000 la résolution 1325 intitulée « les femmes, la paix et la sécurité », qui fait obligation aux Etats et aux organisations impliquées dans un conflit d’impliquer les femmes dans tous les processus de paix. L’adoption de cette résolution par le Conseil de Sécurité a permis de réaliser un certain nombre de progrès en matière de renforcement des mécanismes de protection des droits des femmes et de leur participation aux opérations de paix. Toutefois des efforts restent encore à faire pour atteindre les objectifs fixés notamment par l’adoption des plans d’actions nationaux par tous les Etats.
Hong Khanh Dang, La Francophonie et la coopération Vietnam - Afrique, thèse soutenue en 2016 à Lyon en co-direction avec Van Quang Duong, membres du jury : Albert Lourde (Rapp.), Nadine Machikou Ndzesop (Rapp.), Olivier Garro
Cette thèse a pour objectif de répondre à une demande du Vietnam de renforcer sa coopération avec les pays africains qui est encore modeste à ce jour malgré son intérêt grandissant pour ces pays. Il se trouve dans un contexte d’accélération de la mondialisation avec l’essor du capitalisme et de la langue anglaise. De nouvelles dynamiques sur la scène internationale sont observées parmi lesquelles figurent la croissance économique très élevée de certains pays du Sud (Chine, Inde, Brésil, etc.) et le développement remarquable de leur coopération avec l’Afrique. Au cœur de cette dynamique, malgré le mimétisme évident avec la Chine et d’autres pays du Sud, comme les forums de coopération avec l’Afrique, la coopération Vietnam-Afrique se distingue par la francophonie. Ce lien francophone s’est tissé à travers une histoire commune liée à la décolonisation et à une inscription au sein du Tiers-monde. Il est aujourd’hui maintenu sous un autre angle au sein de la Francophonie qui est une organisation politique et culturelle regroupant en 2016 80 États et gouvernements ayant le français en partage dont le Vietnam et une grande partie de l’Afrique. « La Francophonie contribue-t-elle à promouvoir la coopération entre le Vietnam et l’Afrique, notamment dans le domaine économique ? ». La recherche de la réponse nous conduira à étudier le rôle que jouent les aspects politique et culturel de la Francophonie dans la coopération Vietnam-Afrique, notamment dans le secteur économique. Prenant comme point de départ théorique les idées de Max Weber et de Jean Baechler sur les origines du capitalisme, nous essayerons de démontrer les potentialités et la réalité de la Francophonie dans cette coopération avant de proposer une stratégie francophone du Vietnam pour l’Afrique dans le but de renforcer son rôle. Cet exemple pourra servir ensuite de référence pour la coopération Sud-Sud francophone en particulier et celle dans le monde en général.
Clément Morier, Du politique comme dimension morphologique : la théorie des catastrophes et la question des formes de société, thèse soutenue en 2015 à Lyon 3, membres du jury : Jacques Viret (Rapp.), Jean-Vincent Holeindre (Rapp.), Camille Froidevaux-Metterie et Bruno Pinchard
Ce travail a pour objet une étude théorique des formes de société politique et des contraintes de production de leur unité collective. Le questionnement qui l’anime interroge les modalités de base génératrices d’une dimension collective, par laquelle faire tenir les agents sociaux ensemble, dans un espace commun. Ces formes sont considérées à partir de l’enseignement apporté par l’œuvre de Marcel Gauchet. Les travaux de ce dernier ont approfondi les modes différenciés de structuration de l’existence collective, selon le déploiement d’un fonctionnement autonome des collectivités humaines-sociales, par extraction hors de l’hétéronomie. Autour de l’instauration et de la modification possible des configurations d’un espace humain-social, il s’agit de s’interroger spécifiquement sur les contraintes de mise en forme, inhérentes aux possibilités de déploiement de cet espace. Cette formation interne sera appréhendée par un angle dynamique, issu des travaux fournis par l’œuvre morphologique de René Thom. Au travers de la théorie des catastrophes (TC), il a dressé une liste de formes stables et de processus de changement, instables dans le temps, mais robustes dans les dimensions qui en permettent le déploiement. Depuis l’analyse d’un système dynamique nécessaire à l’intelligence de ce déploiement, une articulation problématique se découvre : l’organisation de la dimension collective dans l’immanence, et la gestion politique de la dimension historique, incitent à questionner l’historicité interne des collectivités, à partir de la notion de processus morphologique et selon les déformations que ce processus peut connaître. Les éclairages que cette notion de processus apporte, indiquent l’effectivité d’un travail de la forme, dans l’étude du tenir ensemble des collectivités politiques.
Kokou Komlavi, L'impact de la mise en oeuvre de la conditionnalité démocratique de l'aide européenne sur la politique au Togo et au Zimbabwe, thèse soutenue en 2015 à Lyon 3 sous la direction de Augustin Loada, membres du jury : Jean-Louis Atangana Amougou (Rapp.), Joseph Vincent Ntuda Ebode (Rapp.), Mireille Couston
On Constate aujourd’hui une avancée significative du processus de démocratisation au Togo et au Zimbabwe grâce à la politique de la conditionnalité démocratique de l’aide européenne au développement et aux sanctions financières édictées contre ces pays. C’est la synergie des forces externes et internes qui a contribué au changement de politique au Togo et au Zimbabwe. La mobilisation de la société civile a également été utile. Cependant, le système politique produit par la politique de la conditionnalité n’est que de façade car les résultats obtenus ne sont pas à la hauteur des attentes. Le bilan est mitigé. Les réformes entreprises au Togo et au Zimbabwe ne sont qu’apparentes. La dépendance de l’aide a engendré la corruption, les dettes, et a sapé les investissements. Tant que des solutions appropriées n’auront pas été trouvées à l’aspiration démocratique des peuples africains en tenant compte de leurs réalités sociales, culturelles, économiques et politiques ; les crises sociopolitiques risquent de perdurer sur le continent. L’Afrique a besoin aujourd’hui d’une institution forte capable de concilier la démocratie et le développement. Elle a aussi besoin de l’indépendance budgétaire et monétaire.
Océane Souffir, Droit fiscal, géopolitique des ressources et conflits armés , thèse en cours depuis 2015
Bruno Mvé ebang, Politique étrangère et sécurité nationale d'un petit État : analyse de l'action du Gabon pour la paix et la sécurité en Afrique Centrale, une politique extérieure au service de la construction et de la préservation de l'intérieur, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3, membres du jury : Michel Bergès (Rapp.), Guy Rossatanga-Rignault (Rapp.), David Cumin
L’Afrique est la région du monde, dans laquelle, existe le plus grand nombre de crises armées sanglantes. Depuis les indépendances, cette région n’a jamais véritablement connu de paix et de sécurité dans toutes ses entités régionales. Dans ce sombre tableau africain, l’Afrique centrale occupe une place peu enviable. Abandonnée à son triste sort à la fin de la Guerre Froide, des pays, tel que le Gabon, décidèrent de particulièrement orienter leur politique étrangère dans le but d’aider les États en crises, de son environnement immédiat, à recouvrir une certaine stabilité mais surtout dans une logique de sécurisation nationale. Petit pays d’Afrique centrale, le Gabon ressent les effets de l’instabilité régionale persistante. Cet engagement gabonais pour la paix n’est pas né avec son accession à la souveraineté. Il s’est construit au fil des années. Son action pour sa construction et sa sécurité nationale n’a jamais eu pour but de reproduire, exactement, le même modèle de stabilité qu’il connait mais, uniquement, d’arriver aux silences des armes. Il est évident que comme tout engagement politique, l’action r gabonaise présente certaines limites et l’État devrait prendre des mesures pour que l’objectif de sécurité nationale soit atteint sans ambages. Néanmoins, l’action de tel pays est importante car en priorisant le dialogue, ils fournissent un travail de fourmis qui arrive, tout de même, à mettre un terme aux effusions de sang et à leur tendance au débordement.
Mourad Chabbi, Surpuissance et sous-complexe régional : application pour une étude sécuritaire de l'Iran au sein du Golfe depuis 1989, thèse soutenue en 2013 à Lyon 3, membres du jury : Michel Louis Martin (Rapp.), Michel Bergès (Rapp.), François Géré et Yves Bonnet
Cette thèse se propose d’étudier un cadre général d’interprétation de l’évolution du comportement de la République islamique d’Iran dans sa région, comportement considéré comme la principale problématique internationale de cette dernière décennie. En d’autres termes, les éléments de focalisation de ce travail se situeront principalement au niveau de la région du Golfe, et plus précisément, au niveau de l’interaction existant entre l’Iran et son environnement immédiat. L’idée que sous-tend ce travail est qu’il existe une cohérence dans le cheminement politique et sécuritaire iranien qui se reflète suite à la problématique soulevée par l’intrusion d’un acteur global. Plus précisément, ce travail a pour objet la mise en lumière d’une corrélation forte entre, d’une part, les hypothèses offertes par l’analyse des dimensions sécuritaires, et d'autre part, l’évolution du positionnement iranien dans un système international à la structure singulière.
Gérard Eddie Guipié, La question ethnique dans la formation des alliances interétatiques lors des conflits armés en République Démocratique du Congo et dans les Grands Lacs Africains (1994-2006), thèse soutenue en 2013 à Lyon 3, membres du jury : Comi-Molevo Toulabor (Rapp.), Jacques Viret
Il ne nous appartient pas dans cette étude de traiter des seuls problèmes occasionnés par l’exportation coercitive du modèle politique occidental en Afrique, la question a déjà fait l’objet de remarquables travaux. Il convient cependant de souligner que force est de constater le manque d’études concernant l’ethnie en tant qu’ontologie intrinsèque en relations internationales et en polémologie en particulier. Dans le cadre de notre étude, il s’agit d’une part de mettre en évidence l’aspect central et fondamental de la manipulation multiforme du concept d’ethnie dans la survenance de certains conflits post 2nde Guerre Mondiale. En effet, outre les deux bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945, les puissances nucléaires se sont livrées à un jeu macabre de chantage stratégique sans pour autant faire usage de l’arme prétorienne et ultime qu’est le feu nucléaire, reléguant les études concernant le phénomène nucléaire à de vaines spéculations sur l’emploi d’une arme devenue de fait obsolescente. Il va sans dire qu’eut égard aux nombreuses victimes civiles et militaires, directes et indirectes des conflits que nous décrivons et que nous analysons en l’espèce dans le cadre de cette étude ; l’ethnie qui est maintes fois convoquée, galvaudée joue un rôle non négligeable dans ces conflits. A cet effet les conflits étudiés en l’espèce appartiennent à la catégorie des conflits identitaires. La multiplicité des conflits à caractère ethnique en Afrique noire et les violences indicibles qui en résultent comme au Rwanda, nous incline à penser pour schématiser prosaïquement que l’ethnie tue plus que l’atome ; autrement dit les conflits ethniques auxquels un nombre limité d’études est consacré sont beaucoup plus violents et plus meurtriers que les spécialistes ne veulent le faire croire. Ainsi marginaliser, caricaturer ou analyser sans consistance scientifique, sans profondeur épistémologique les conflits identitaires et ethniques reviendrait à les exclure progressivement du champ d’étude des relations internationales et de la polémologie. L’ethnie appert de ce fait comme une ontologie intéressant de plus en plus les relations internationales eu égard à la multiplicité des conflits ethniques et identitaires essaimant en Afrique depuis la chute du Mur de Berlin. Depuis cette période symbolique les Etats forts bâtis sur le modèle jacobin importé et cimenté par les partis et pensées uniques ont fait place à une multitude de revendications, au pluralisme politique ainsi qu’à la résurgence des identités ethniques. Dans le cas congolais, l’ethnie devient une ontologie transnationale, elle sert non plus à diviser mais à unir des alliés. L’ethnie ne devient donc plus un facteur de repli identitaire mais une source de la constitution de grands ensembles politiques transnationaux. Pour ce faire, l’histoire est mobilisée et manipulée à dessein afin de servir de ferment de légitimation.
Florin Udrescu, Le concept contemporain du djihad à l’épreuve des pratiques discursives des acteurs radicaux sur l’Internet, thèse soutenue en 2013 à Lyon 3, membres du jury : Jean Leca (Rapp.), Mohamed Tozy (Rapp.), Frédéric Ramel
Sur le thème du djihad, le discours islamiste radical qui se propage dans le cyberespace, suite aux attentats du 11 septembre, se nourrit d’une interaction entre la reconfiguration d’un héritage religieux et la technique numérique. En cela, la rhétorique déployée par les acteurs centraux d’Al Qaida fait émerger un espace de représentation et d’action inédit d’une violence prônée au nom du djihad. Ce concept, initialement fruit d’une construction juridique qui en fait une « doctrine déontologique », se retrouve vidé de sa substance normative et symbolique pour se rigidifier dans une clôture réflexive et n’être plus qu’un faire-valoir à des théories et des pratiques terroristes. Il s’agit, dés lors, de saisir les dynamiques qui sont à l’œuvre autour des captures de sens opérées par les acteurs du discours radical contemporain. Fondamental est l’enjeu de la mémoire collective et la manière dont le discours radical la capte de manière sélective pour la détourner au profit d’un bricolage conceptuel. Associée aux modalités techniques du medium Internet, la virtualisation constitue un puissant vecteur d’action performative. À cet égard, une analyse des interactions liant de manière consubstantielle action physique et action discursive, activisme et discours, contribuera à prendre la mesure d’une pragmatique discursive dans ses épaisseurs à la fois sémantiques et contextuelles.
Emmanuel Vianès, Entre guerre et paix : les Administrations Internationales Post-Belligérantes, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3, membres du jury : Dario Battistella (Rapp.), Frédéric Ramel (Rapp.), Roberto Garretón Merino
La notion d’administration internationale post-belligérante est spécifique au sein des administrations de territoire en relations internationales, au côté des opérations de paix. Lors de situations exceptionnelles, une Autorité internationale est instaurée lors de périodes transitoires, qui oscillent entre la guerre et la paix, pour remédier à des différends territoriaux et/ou à des problèmes de gouvernance. Cette institution politique repose sur le fait qu’un acteur international est responsable de l’administration d’un territoire de manière temporaire dans une situation de post-belligérance, qu’il exerce sa fonction dans l’intérêt de la population et de la société internationale, qu’il superpose les ordres juridiques international et interne, qu’il établit des structures de gouvernance mixtes et qu’il peut intervenir dans les relations internationales au nom du territoire administré. Pour élaborer une réflexion sur ce concept, il faut faire le lien entre le droit international public et les relations internationales afin de disséquer « l’idée » et d’établir ainsi une grille de lecture. Dans la pratique, l’expérimentation en matière d’administration internationale post-belligérante se divise entre la phase plénière, le partenariat et l’appropriation locale du processus afin d’entrevoir la finalité de ce mécanisme : la construction d’une passerelle entre la prégnance de l’étatisme au sein du système international et la diffusion des normes de la société internationale. Ceci est révélé à la lumière des expériences de la Bosnie-Herzégovine, du Kosovo et du Timor oriental.
Corentin Brustlein, Innovations offensives et puissance militaire au vingtième siècle, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3, membres du jury : Frédéric Ramel (Rapp.), Pascal Vennesson (Rapp.), Beatrice Heuser
Cette thèse s’inscrit dans une perspective combinant le paradigme réaliste des relations internationales et la pensée clausewitzienne, afin d’évaluer l’impact des révolutions dans les affaires militaires (RAM) offensives sur les équilibres internationaux et la puissance militaire des Etats. Au sein d’un système international anarchique, une innovation offensive confère un avantage militaire à son possesseur devant lui permettre de façonner son environnement par un recours à la force pour transformer le statu quo et imposer plus aisément sa volonté à ses adversaires. Cette thèse propose d’évaluer l’impact des RAM offensives du XXe siècle sur la puissance militaire des Etats à l’aune de deux facteurs : la conservation par l’innovateur d’un avantage militaire sur ses adversaires et sa capacité à leur imposer sa volonté en leur infligeant une défaite décisive. La perspective réaliste et clausewitzienne adoptée amène ainsi à rappeler le caractère intrinsèquement interactif et compétitif d’un système anarchique. Source d’avantage militaire pour son possesseur, une RAM offensive est également source de menace et d’opportunité pour les acteurs l’observant. Son apparition et, plus encore, son emploi devraient ainsi susciter des réactions d’équilibre des puissances internes à l’origine d’une diffusion des capacités et d’une efficacité décroissante de l’innovation. Cette thèse rejette ensuite le postulat d’une relation de causalité simple entre RAM offensive et victoire. La capacité d’un innovateur à remporter une victoire décisive est avant tout conditionnée par des considérations politico-stratégiques telles que la définition des buts de guerre et la supériorité de la défensive sur l’offensive. Les hypothèses formulées sont testées à partir de l’étude de trois cas : la révolution des armes combinées de la Première Guerre mondiale, la « guerre-éclair », et la « guerre de précision » apparue au cours des deux dernières décennies.
Marius-Sorin Miclea, La Roumanie et la région étendue de la Mer Noire dans le nouveau contexte de sécurité et de défense d’après la Guerre Froide, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3, membres du jury : Teodor Frunzeti (Rapp.), Adrian Liviu Ivan (Rapp.), Christophe Midan
Un nouvel contexte de sécurité en Europe a fait place à l’ère bipolaire au cours des années 1990. La chute du communisme découvre une Europe scindée entre les pays occidentaux et les pays de l’Europe orientale, une région positionnée au carrefour des civilisations, tributaire encore aux défis, dangers et risques qui accompagnent la chute de l’empire soviétique. Au début des années 1990, un nouveau paradigme de sécurité, surnommé le « paradigme de sécurité gelé » remplace l’ancien paradigme de la bipolarité, spécifique à la guerre froide. Le manque de coopération entre les pays de la région devient la principale caractéristique de l’époque, au début et lors du moment unipolaire. Le tableau de la sécurité régionale nous montre deux camps avec des conceptions apparemment irrémédiables : d’un part, les pays appartenant à l’ancien système communiste, chacun avec les propres craintes vis-à-vis d’un possible revirement de la Russie et chacun avec une forte orientation pro-occidentale. D’autre part il existe une Russie désireuse de rétablir la sphère d’influence perdue et de regagner la gloire impériale, en utilisant de plus en plus une nouvelle méthode de coercition, l’arme énergétique. Dans cette équation de pouvoir, il est intéressant de poursuivre l’évolution et le rôle de la Roumanie, un pays de faille, appartenant par la langue et par la culture à la civilisation occidentale et par religion à la civilisation orthodoxe. En définitive, par son positionnement stratégique, et par sa volonté de retrouver son identité européenne perdue lors du communisme, la Roumanie deviendra l’une des importants piliers de la défense otaniene dans cette part du continent.
Frédéric Pozzo Di Borgo, L'instrumentalisation de l'ONU par les Etats-Unis lors de la crise Iraquienne, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3
Le 12 septembre 2002, George Bush profitait d'un discours devant l'Assemblée Générale de l'ONU pour saisir le Conseil de Sécurité et exposer à la communauté internationale ses griefs à l'encontre de Saddam Hussein et de ses armes de destruction massive. Dictée par des impératifs électoraux, cette saisine de l'ONU s'était imposée à la Maison Blanche en raison de l'échec de la propagande néo-conservatrice à convaincre l'opinion publique de la nécessité d'une guerre en Iraq. Celle-ci devant donner corps au concept de « guerre contre le terrorisme » de la future campagne présidentielle, la Maison Blanche avait décidé de s'appuyer sur la crédibilité et la légitimité de l'ONU, pour relancer la propagande et travestir une guerre illégale en un acte de légitime défense, en tenant secret la décision de la guerre.La communauté internationale ne fut ni dupe ni complice de cette supercherie, mais le poids de la relation transatlantique interdit au Royaume-Uni de se désolidariser de l'Amérique et à la France d'user de son droit de veto contre ses alliés. Ces contradictions expliqueront la crise du Conseil de Sécurité de 2003, où, en désaccord, les gouvernants du bloc occidental s’affrontèrent sur la nécessité d’une seconde résolution autorisant la guerre. Cette crise ne fut sans conséquence, ni pour l'administration Bush, ni pour la communauté internationale, et encore moins pour l'ONU, puisqu'une fois enlisés en Iraq, les États-Unis obtiendront du Conseil de Sécurité plusieurs résolutions, sans reconsidérer leur unilatéralisme. Mise en porte à faux, l'Organisation internationale sera prise pour cible et son quartier général en Iraq détruit. Le chaos succédant à la guerre, l'administration néo-conservatrice sera finalement contrainte, sous la pression électorale, d'abandonner son unilatéralisme et de céder à l'ONU la résolution politique du conflit.
Emmanuel Habyarimana, Du concept de la dynamique des métamorphoses géopolitiques de l'Europe pour la paix perpétuelle à partir de 1945 : De l'idée d'une UE, politie européenne intégrale et puissance internationale intelligente et positive, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3, membres du jury : Frédéric Ramel (Rapp.), Jacques Viret (Rapp.), David Cumin
Notre travail comprend trois parties. La première analyse et présente les constructions géopolitiques remarquables qui ponctuent la dynamique des métamorphoses géopolitiques de l’Europe à partir de 1945 sous leurs aspects socio-géopolitiques. Du TCECA au Traité de Lisbonne en passant par le TCEE et le TUE, l’UE ne parvient pas toujours à se hisser au niveau d’une politie européenne intégrale. Les barrières mythiques ne ce cessent de gangréner son cheminement.Avec la seconde partie nous établissons la courbe infinitésimale représentative des nouvelles mutations géopolitiques de l’Europe qui montre jusqu’où les barrières mythiques empêchent l’UE à bondir au-delà de l’asymptote de paix perpétuelle. Avec les catastrophes élémentaires, de la collision des attracteurs géopolitiques et des réseaux sociaux, il ressort que le flux de l’âme européenne qui, une fois, bien structurée pourrait apporter à L’Europe beaucoup plus de cohésion et de cohérence nécessaires pour franchir les barrières mythiques.Dans la troisième partie, avec l’échelle des puissances géopolitiques internationales, nous trouvons que l’UE ne constitue qu’une puissance M+. Partant, nous proposons les attributs nécessaires pour faire muer l’UE, d’une puissance M+, en une politie européenne intégrale, puissance géopolitique internationale intelligente et positive.
Guillaume Durin, L’énonciation du discours intellectuel de guerre juste aux Etats-Unis de 1971 à 2005 : exploration socio-discursive des trajectoires et des propositions de Jean Bethke Elshtain, James Turner Johnson, Michael Walzer et George Weigel, thèse soutenue en 2011 à Droit, membres du jury : Klaus-Gerd Giesen et Nicolas Offenstadt
Depuis plus d’une soixantaine d’années, le débat de politique étrangère aux Etats-Unis fait référence à la « tradition » ou la « théorie » de la guerre juste et se décline en partie autour de conceptions, de critères et de postures qui y sont apparentés. La pratique est vivifiée par des philosophes, des politologues, des théologiens inscrits dans des contextes variés dont Michael Walzer, Jean B. Elshtain, James T. Johnson et George Weigel. Malgré des trajectoires et des choix dissemblables, ils ont notamment en commun de faire face à d’autres penseurs développant des perspectives moins enclines à admettre la mise en relation qu’ils pratiquent entre guerre et morale. Leurs prises de parole croisent celles de plusieurs séries de référents, d'alliés et de contradicteurs dont Reinhold Niebuhr, Paul Ramsey, William O’Brien, John Courtney Murray mais aussi Hans Morgenthau et plus récemment Richard Rorty, Noam Chomsky, Howard Zinn, Edward Saïd, Drew Christiansen, Martin L. Cook, John Langan, ou Bryan Hehir. La longévité de la communauté socio-discursive démontre la persistance d’un engagement intellectuel marqué par la volonté de promouvoir la justice et les principes éthiques et de dissoudre la dichotomie bellicisme/irénisme, cynisme/messianisme, pour défendre une « réalité morale de la guerre » située dans une forme avancée de « réalisme moral ». Les dynamiques à l’œuvre s’avèrent orientées par la recherche d’une « juste » conjugaison éthico-politique mais aussi par des logiques de positionnement et d’occupation au sein d’espaces délibératifs hautement conflictuels. Leur interprétation mobilise une perspective politologique socio-discursive et conflictualiste : socio-discursive car ancrée dans la pragmatique interactionniste développée par le linguiste Dominique Maingueneau et conflictualiste au sens que lui donne le sociologue Randall Collins. Elle souligne, pour finir, l’intérêt exploratoire des notions d’inter et de contre-discours mais aussi de communauté et de coalition socio-discursives.
Laurent Danet, La bataille décisive, thèse soutenue en 2011 à Lyon 3, membres du jury : Jacques Viret (Rapp.), Jean Leca et Alain Joxe
La bataille décisive est une notion vague mais immédiatement intelligible par tout un chacun. Elle fonctionne à la manière d’un comprimé idéologique. Son utilisation discursive renvoie à l’imagerie populaire des exploits de grands capitaines, ou à des points chauds de rencontre entre armées titanesques, aux visages innombrables tendus par la conscience de jouer la survie de son roi ou de sa nation. La bataille décisive reste également chez les auteurs spécialisés une notion communément admise mêlant concentration géographique et accélération historique, la raison d’être de la guerre. Mais si l’on considère que les belligérants, en l’occurrence les collectivités politiques, procèdent d’uns substance psychique et non plus d’une simple structure sociale, la notion de bataille décisive prend une autre profondeur. L’être psychique collectif acquiert en effet un patrimoine archétypal absent de la politie vue comme un acteur purement rationnel. L’empirisme historique et un certain nombre d’auteurs philosophes, psychologues et anthropologues, montrent que ces archétypes seraient les pôles animus et anima siégeant dans l’inconscient collectif. Les formes politiques des collectivités exprimeraient directement ces archétypes, habituellement dilués en chacun de nous par l’écran de l’inconscient individuel. A chaque forme politique, clan, tribu, nation, correspondrait une relation spécifique entre les deux pôles. Les avatars historiques du Père Totémique freudien sont le chef, le roi, Dieu-le-Père, etc. Contre lui, les avatars de la Déesse-Mère matricielle se décantent en territoire, sanctuaire, Mère-Patrie, etc. C’est lorsqu’il y a correspondance géographique entre deux avatars, en l’occurrence lorsque le pouvoir homogène du chef correspond d’une manière nette au territoire collectif matriciel, les murs de la Cité ou les frontières de l’Etat, par exemple, que le bataille décisive apparaît à la pointe de la théorie et de la pratique. Cette perspective pourrait projeter une lumière nouvelle sur les relations internationales. Le recours à la bataille décisive marque l’intention fébrile d’annihiler définitivement l’ennemi afin de maintenir la pureté de sa matrice maternelle, originelle et performatrice. Cette angoisse de la souillure du viol, certes spatial mais également culturel, dénote le caractère sexuel collectif de la guerre, en ce sens que la guerre serait la pratique sexuelle des collectivités politiques. Cette pratique anthropologique s’avère plus profonde que la guerre elle-même. Le paroxysme de la crise internationale remplace actuellement la bataille décisive de la guerre, et corrobore en effet l’idée de pilotes archétypaux clandestins, sans que ces derniers ne soient cependant déterministes et fatals.
Alohoutadé Alexandre Gbechoevi, De la gouvernance et du développement de la république du Bénin en vue de la Concorde (1960-2010) : échecs, enjeux et perspectives, thèse soutenue en 2011 à Lyon 3 sous la direction de Svebor André Dizdarevic, membres du jury : Edmond Jouve (Rapp.), Fouad Nohra (Rapp.), David Cumin
La thématique de la gouvernance et du développement en vue de la concorde en République du Bénin (1960-2010) nous permet de comprendre que les échecs à l’union ou à l’unité en République du Bénin sont déjà des entorses à l’unification. Les Béninois n’ont jamais réussi à être sincères les uns vis à vis des autres. Les jeux de trahison qui ont existé entre eux depuis les temps royaux où les affres de guerres ont marqué négativement toutes les parties belligérantes ont perduré jusqu’aux temps modernes. Et, c’est l’absence de ce pardon réciproque pour une sincère réconciliation qui occasionne les crocs en jambes à la gouvernance concertée et concordante dans notre pays. Cette situation est source d’instabilité politique et sociale. Elle a développé des comportements tribalistes et ethniques qui se mutent en individualisme outré chez les concitoyens quoiqu’en soient les types de régimes politiques que nous engrangeons. Or, aucune économie ne peut être prospère si elle ne tient contre du vrai sens de l’équité. C’est ce qui occasionne le sous- développement de la République du Bénin. Les théories classiques de l’économie (« croissance d’abord, redistribution ensuite » de Lewis) échouent dans notre cas. Celles dites extrémistes (« redistribution d’abord, croissance ensuite ») échouent de même que celles relevant des modèles réformistes (« redistribution et distribution ou satisfaction des besoins humains essentiels »). Il faut donc décrire des perspectives d’amélioration de la qualité des ressources humaines, de l’économie, de la forme de gouvernance … en vue de la concorde pour l’échéance présidentielle de 2011-2016 et des suites possibles de gouvernance en République du Bénin.
Olivier-charles b Attindehou, Penser l'instabilité socio-politique en Afrique subsaharienne , thèse en cours depuis 2011
François-Xavier Elong Fils, La protection diplomatique des étrangers. Essai sur ses interactions avec la souveraineté des Etats et les droits de l’homme, thèse soutenue en 2011 à Lyon 3, membres du jury : Joseph Vincent Ntuda Ebode (Rapp.), Svebor André Dizdarevic
La protection diplomatique, autrefois institution centrale des relations internationales peut-elle être considérée aujourd’hui comme une sorte de vieil outil désormais rarement utilisé et promis sans doute très prochainement à un rangement définitif au grenier des concepts d’antan ? On pourrait au vue des mécanismes de protection internationale des droits de l’homme répondre par l’affirmative. Il ne s’agit nullement d’enterrer définitivement l’institution, mais de la replacer dans le contexte qui est celui de l’évolution d’autres mécanismes de protection des droits individuels dans le système international. Quel est l’état du droit applicable sur la mise en œuvre de la protection diplomatique ? Existe-t-il des instruments internationaux protégeant les nationaux à l’étranger en dehors de la protection diplomatique ?Le principe de souveraineté peut-il peut devenir un obstacle pour l’individu ou l’Etat protecteur dans l’exercice de la protection diplomatique ? Peut- on parler de protection diplomatique en écartant systématiquement la souveraineté des Etats ?La protection internationale des droits de l’homme concurrence t-elle l’exercice de la protection diplomatique ?
Abdoulaye Maiga, La crédibilité de la Commaunauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dans sa quête de la paix et de la sécurité, thèse soutenue en 2011 à Lyon 3, membres du jury : Frédéric Ramel (Rapp.), Dominique Bangoura (Rapp.), Samballa Illo Diallo
La Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest est une organisation internationale qui s’est très tôt impliquée dans le maintien de la paix et de la sécurité. Elle a entrepris des interventions militaires dans certains Etats ouest-africains, comme le Libéria, la Sierra Léone, la Guinée Bissau, dans les années 1990. A partir de 1999, la CEDEAO a procédé à une réorientation stratégique en matière de sécurité. Celle-ci s’est manifestée par l’adoption d’un nouveau mécanisme de sécurité visant à placer l’individu au cœur des préoccupations sécuritaires. Le nouvel objectif de la CEDEAO est de réaliser la sécurité humaine au profit des citoyens ouest-africains. Il se trouve que la réalisation de la sécurité humaine nécessite des moyens économiques et financiers, or les Etats ouest-africains sont parmi les plus pauvres du monde. Aussi, depuis l’adoption du nouveau mécanisme de sécurité, la CEDEAO rencontre de plus en plus de difficultés à concrétiser les nobles recommandations et principes contenus dans son ordonnancement juridique, dans un contexte marqué par l’accroissement des menaces militaires contemporaines et des menaces non militaires.Après plus de 30 ans d’expériences dans le processus d’intégration, n’est t-il pas désormais évident que la réussite de l’organisation dans le maintien de la paix et de la sécurité est intimement liée au progrès accompli dans l’intégration économique ? La faiblesse des perspectives économiques des Etats de la CEDEAO n’appelle-t-elle pas à modifier la stratégie d’intégration de la CEDEAO ? L’adoption du fédéralisme à l’échelle ouest-africaine ne peut-elle pas constituer une voie salvatrice pour la CEDEAO ?
Thérèse Flaviane Tonfack Kenfack, Eldorado pétrolier dans le Golfe de Guinée. Risques et menaces sur la sécurité des approvisionnements., thèse soutenue en 2011 à Lyon 3, membres du jury : Alain Didier Olinga (Rapp.), Joseph Vincent Ntuda Ebode
La raréfaction de la ressource pétrolière additionnée à l’insécurité ambiante dans la principale région pétrolifère du monde (Golfe arabo-persique), fait du Golfe de Guinée le nouvel eldorado pétrolier. Au delà du caractère off shore de sa production threaten, la méconnaissance de la valeur réelle de ses réserves prouvées, la qualité de son brut et les législations politico économiques en vigueur dans cette région sont des garanties de sécurisation des approvisionnements pour le monde occidental. Depuis les années 90, la ressource pétrolière du Golfe de Guinée attise les convoitises des grandes puissances. Conséquence de cette attractivité, le Golfe de Guinée est devenu aujourd’hui une zone de convergence des intérêts des pays développés ainsi que des puissances dites émergentes. L’enjeu géoéconomique et géopolitique en cours dans cette région, située au cœur de l’Afrique, suscite des rivalités et des affrontements entre acteurs faisant peser sur la région le spectre d’une guerre du pétrole. Certes, l’ouverture du Golfe de Guinée sur le monde représente un intérêt certain dans les stratégies militaires maritimes mises en place, et donne une vision nouvelle des enjeux. Mais cela ne doit pas oblitérer la réalité des faits. Entre géo-économie et géopolitique, la pseudo-garantie de sécurité qu’offrirait le pétrole du Golfe de Guinée fait de plus en plus l’objet de vifs débats au sein des communautés scientifiques et politiques. C’est dans ce contexte que nous avons choisi de nous intéresser aux risques et menaces qui in fine peuvent réduire voire interrompre les approvisionnements pétroliers dans le Golfe de Guinée, en termes d’enjeux, de risques, de menaces et de défis potentiels pour la décennie à venir.
André Ludovic Ngouaka-Tsoumou, La diplomatie francophone, thèse soutenue en 2010 à Lyon 3 en co-direction avec Michel Guillou
Les incertitudes de la mondialisation libérale dans les relations internationales, ont renforcé la prudence et la réserve dans l’opinion francophone répandue sur les cinq continents et structurée dans un grand ensemble géoculturel composé aujourd’hui de 70 pays. C’est la Francophonie politique. Elle se dévoile comme le pôle de la diversité, l’antidote de la pensée unique. C’est "une autre mondialisation", une autre façon de gérer les relations internationales, respectueuse de la dialectique de l’identité et de l’altérité. On nommera cela, faute d’autre appellation, "la Diplomatie francophone": une diplomatie de la rupture avec l’immobilisme en ce qu’elle s’adapte aux grandes mutations historiques. Sous-tendue par une volonté politique affirmée, elle dispose des atouts qui sont une première dans l’histoire des O. I. Géoculturelles. La diversité culturelle, le dialogue des cultures et la solidarité érigés en autres principes du Droit diplomatique relèvent d’une prouesse que l’on doit à la stratégie diplomatique francophone, donnant ainsi à la Francophonie une position d’influence spécifique et utile dans la mondialisation. Position qui consiste à s’afficher comme une communauté de valeurs, mais bien plus, à jouer sur le terrain le rôle de contrepoids de la vision uniformisatrice et unipolaire de la mondialisation non maîtrisée. "La diplomatie francophone" n’est pas une chimère. C’est une diplomatie d’une union géoculturelle qui, partageant la même langue, le français, fait du dialogue un outil de paix, de prévention des conflits et de la médiation internationale. C’est une diplomatie attractive et d’influence au service de grandes idées humanistes pour la construction d’une communauté internationale équilibrée et solidaire.
Jean Bosco Oyono, La gestion et la résolution des conflits en Afrique centrale , thèse soutenue en 2009 à Lyon 3
Notre travail se divise en deux parties. La première tranche présente la République Démocratique du Congo (RDC), et étale essentiellement les différentes crises et guerres qu’il a connus depuis son indépendance 1960. Selon le rapport du Groupe d’experts de l’ONU adressé au Conseil de Sécurité le 8 décembre 2008, ce pays regorge de nombreuses ressources naturelles telles que le diamant, le cobalt, le cuivre, le zinc, etc). En outre, il détient 15% du potentiel hydraulique mondial soit 50% du continent africain. Malheureusement, les Congolais n’ont jamais eu aucune emprise sur ces richesses qui ne profitent qu’aux autres, à cause des différentes dictatures, dont-ils ont été l’objet depuis l’indépendance. C’est le contraste entre un pays potentiellement riche et un peuple pauvre. La deuxième partie nous examinerons des pistes et du cercle vicieux de la violence. C’est dans ce but que nous avons proposé trois modèles d’organisation politique de l’Etat. Notamment le type fédéral, présidentiel et parlementaire, qui devrait être appuyé par un système démocratique de type occidental. Naturellement, nous avons souligné leurs avantages et leurs inconvénients dans le cas de la RDC. Nous avons également émis l’hypothèse de la partition de l’Etat sous le modèle des royaumes africains précoloniaux et cela, en fonction de la géomorphologie issue du dernier conflit armé. Enfin, nous avons préconisé une démocratie endogène de type africain.
André Adjo, Le système international africain post-décolonisation , thèse soutenue en 2008 à Lyon 3
La fin de la décolonisation, qui dans les années 1990 sanctionne celle de la colonisation dans l’espace africain, dévoile un système d’Etat distribué dans l’ensemble du continent selon une structuration inhérente à son histoire récente. Des ensembles sous-régionaux significatifs, dont la vocation est de reconfigurer la logique de structuration née de la décolonisation, émergent et s’affirment comme échelon indispensable dans la gestion de l’équilibre continental. Cette réalité nouvelle suggère ainsi la problématique du système international africain, celle de ces caractéristiques, celle de son architecture d’ensemble. Il s’agit de soulever la question de la lecture du système international africain, des outils d’analyse adéquats susceptible d’être mobilisés pour le lire rigoureusement. D’où la question de savoir, comment appréhender le système international africain post-décolonisation ? Dans quelle mesure peut-on faire ressortir les éléments de « fragilité » liés à sa formation ? A partir de quel paradigme, l’appréhension de ce système international africain peut-il être envisagée ? Dans quelle mesure cette réalité systémique dégage-t-elle des éléments de cohérence susceptible de dévoiler un comportement d’ensemble ? Et que suggère-t-il en termes de perspective d’évolution pour l’ensemble du continent africain ?
Michel Godame, La politique de sécurité de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) , thèse soutenue en 2008 à Lyon 3
Ce travail entend, sous forme d'essai, questionner le renforcement des mécanismes de coopération entre les six pays membres (Cameroun, République centrafricaine, République du Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad), au centre du débat actuel sur la citoyenneté et l'exclusion, l'affirmation des identités nationales et l'intégration. Il met en exergue, dans la première partie, les facteurs de l'échec de l'Union douanière et économique de l'Afrique centrale (UDEAC) : la difficile équation nation – fédération, l'inapplicabilité des théories néolibérales qui ont placé les Etats membres au milieu du gué entre marginalité suite à l'essor du mondialisme et nouveau désir d'union, les projets concurrents. Il laisse entrevoir, dans la seconde partie, la promesse de la CEMAC en un avenir meilleur, par la réalisation d'une véritable communauté de destin axée sur la paix économique et la paix institutionnelle. Un des propos de cette thèse est de montrer que les politiques nationales post-indépendance n'ont qu'un rapport fort éloigné avec la nature ou l'essence de l'intégration, même si elles constituent des artefacts connotés au plan idéologique et lourds de sens historique et, donc, forcément conventionnels et mouvants. Nous nous attacherons à analyser ces constructions arbitraires devenues progressivement des croyances collectives à l'effet de faire agir les parties au Traité dans la direction souhaitée. Un autre propos de cette thèse consiste à discuter et à critiquer ces politiques qui oscillent entre le respect des souverainetés nationales articulé autour d'une victoire politique – celle de la décolonisation et des indépendances – et la volonté de relever le défi du développement économique et social consécutif à l'échec de ladite victoire politique. C'est-à-dire la volonté de jeter les bases de l'identité collective comme d'un lieu commun partagé. La promesse de la CEMAC résidera, sans aucun doute, dans cet effort de dépassement des particularismes locaux et nationaux.
Yves-Heng Lim, Les implications politiques et stratégiques de l'ascension chinoise en Asie orientale, thèse soutenue en 2008 à Lyon 3 en co-direction avec Baoyun Yang
La montée en puissance de la République Populaire de Chine dans la période d'après-Guerre Froide constitue un des éléments majeurs de modification de la configuration du système international contemporain. L'objet du présent travail est de fournir un cadre d'explication à l'impact que peut avoir cette ascension sur l'équilibre présent en Asie Orientale. Une première partie s'axe sur l'amendement de la théorie du réalisme offensif proposé par John Mearsheimer, affinant la définition d'un niveau régional d'analyse (regional security complexes) et introduisant une dimension dynamique au travers d'emprunts à la power transition theory. Le cadre ainsi créé permet une explication des implications de l'ascension chinoise à trois niveaux. En premier lieu, le ‘conservatisme' chinois sur les questions de souveraineté –Taiwan et Mer de Chine méridionale– s'explique par la nécessité de ne pas laisser échapper des éléments à ‘haute valeur ajourée' stratégique. Les relations entretenues par Beijing avec la principale organisation régionale ainsi qu'avec les deux autres grandes puissances de l'Asie Orientale –Japon et Etats-Unis– peut également être analysée en termes de réponses à des contraintes structurelles définies par un réalisme offensif remanié. Enfin, un réalisme offensif ‘robust' permet d'expliquer la priorité accordée par Beijing à la modernisation de la composante navale de ses forces armées, celles-ci permettant à l'Armée Populaire de Libération d'envisager, à terme, un déni d'accès à l'Asie Orientale aux forces extrarégionales, i. E. Américaines.
Thelesphore Toliton Dikpo, La question des enfants soldats , thèse soutenue en 2008 à Lyon 3
Considérés comme l'avenir de la Nation dans toutes les civilisations, il n'en demeure pas moins de constater de nos jours que les enfants sont utilisés comme soldats de gré ou de forces dans plus d'une cinquantaine de conflits armées et cela dans plus de quarante pays. Ils sont à la fois des acteurs tactiques, des victimes innocentes et depuis les années quatre Vingt, constituent un élément clé dans les enjeux politiques et stratégiques. Ils sont plus de 300. 000 enfants soldats alignés dans les conflits armées modernes. Le phénomène est aussi vieux que l'Humanité. Malgré la robustesse et le gigantesque des arsenaux juridiques, des engagements diplomatiques et politiques en faveurs des enfants et de leur protection, force est de constater l'extraordinaire fragilité dans lesquelles végètent ces instruments et mécanismes relatifs au droit de la guerre et au droit de l'enfant. Dès lors, plusieurs problématiques pivotent autour de cette question. A quant remonte le phénomène d'enfants soldats ? Quelles sont les raisons militaires et politiques économiques ou sociales qui sous tendent le recrutement des enfants dans les conflits armées ? Quel est le rôle des enfants dans les armés ? Quels sont les conséquences physiques et psychiques de la participation des enfants comme soldats dans une armée. Doit on punir les enfants soldats pour les exactions qu'ils ont commises ? Quels sont les grands défis de la justice transitionnelle et quelle est son applicabilité pour les enfants soldats ? Existe il des moyens pour prévenir ce phénomène des enfants soldats ? Autant de questions que ce travail a essayé d'aborder et d'analyser dans une démarche interdisciplinaire.
Mame Gnilane N'Diaye, Les recherches régionales pour une solution aux conflits en Afrique de l'Ouest, thèse soutenue en 2007 à Lyon 3 en co-direction avec Babacar Gueye
Les évènements qui secouent l'un et l'autre les pays de l'Afrique de l'Ouest nous interpellent. L'Ouest africain, rongé par ses abcès régionaux présente une situation extrêmement complexe qui a conduit de nombreux Etats ainsi que des organisations africaines à prendre des initiatives afin de trouver une issue à ces problèmes. En dépit de ces initiatives, des faiblesses d'ordres structurelles, logistiques, opérationnelles, financières continuent cependant d'entraver le développement de leurs capacités à faire face aux conflits dans la région. Il faut rajouter à ce constat l'absence d'une force armée permanente, d'où la nécessité de la mise en place d'une nouvelle stratégie pour venir à bout des conflits. Le transfert des forces armées à un niveau supérieur à celui des espaces nationaux s'impose car les conflits ont aujourd'hui une tendance à une propagation et à une diffusion hors des frontières nationales. Cette perspective de nature globale pour régler les conflits est la seule démarche viable si l'Afrique de l'Ouest veut sortir de ce tourbillon d'insécurité dans lequel elle se trouve. Cette force armée trouve déjà ses fondements dans le concept global d'un mécanisme de prévention et de gestion des conflits et, sa légitimité au sein des organisations régionales et internationales. Sa création est envisageable, mais seulement si les pays ouest africains parviennent à mettre en place un modèle d'organisation et de fonctionnement adapté tout en bénéficiant de la coopération des pays occidentaux.
Axel Arslane Klioua, Révolution et système international (1917-1941), thèse soutenue en 2007 à Lyon 3
« Les relations transnationales ont contribué à la naissance de toutes les crises sociales révolutionnaires et leur influence s'est toujours fait sentir sur l'issue et sur la forme des luttes révolutionnaires », écrit Theda Skocpol (« Etats et révolutions sociales » Editions Fayard, 1995, p. 40. ) Dès lors, toute tentative d'intellection de l'évolution systémique internationale et, dans le même temps, toute tentative d'intellection du processus révolutionnaire intérieurement acheminé au cœur de l'un des Etats dudit système -l'entité étatique soviétique pour l'entre-deux-guerres - sont fondamentalement insécables et ne sauraient, chacune, être entreprises indépendamment l'une de l'autre. Effectivement, de la même manière que la Seconde Guerre mondiale fut précipitée par l'omniprésence du spectre de la révolution mondiale, la possibilité et l'effectivité historiques du stalinisme et de l'intériorisation de la révolution russe furent la conséquence de l'omniprésence du spectre de la coalition militaire contre-révolutionnaire.
Gérard Hoffmann, Thèse sur travaux [portant sur la formation des officiers, la liberté d'expression des militaires, le développement de la recherche en sciences sociales de la défense], thèse soutenue en 2006 à Lyon 3
Cette thèse se présente en deux parties : une première partie expose de manière synthétique les travaux de recherche effectués sur l'institution militaire entre 1992 et 2000. La seconde partie est constituée des 28 travaux de recherche constitutifs de la thèse. Les thèmes principaux sur lesquels portent les travaux sont : premièrement, une approche comparative de la formation des officiers en Europe et en Amérique du Nord, deuxièmement, l'analyse des conditions dans lesquelles s'exerce la liberté d'expression des militaires ; troisièmement, le développement de la recherche en sciences sociales de la défense et notamment au sein du ministère de la défense français au début des années 1990 ; quatrièmement, les relations armées-société dans différentes dimensions comme l'esprit de défense ou le contrôle des forces armées ; enfin, l'étude des problèmes posés par la professionnalisation des armées françaises. Ces travaux sont introduits par une synthèse qui met en perspective ces travaux dans le cadre de la recherche en sciences sociales de défense.
Thomas Meszaros, Approches méthodologiques et épistémologiques de la théorie du formalisme social proposée par Panayis Papaligouras , thèse soutenue en 2006 à Lyon 3
Cette thèse présente les approches méthodologiques et épistémologiques proposées par Panayis Papaligouras qui a élaboré, dans une thèse de doctorat soutenue en 1941, une théorie du formalisme social. A partir de celle-ci, il a développé un système de pensée qui définit les concepts d'homogénéité et d'hétérogénéité relatifs aux sociétés internationales. Ces dernières illustrent un certain type de relation sociale que les Etats, principalement, réalisent. La théorie du formalisme social s'ancre dans une approche kantienne. La pensée de Panayis Papaligouras se développe à partir de la critique transcendantale de la socialité, qui s'attache à vérifier philosophiquement les conditions de possibilité de l'existence de la société internationale. Elle permet de produire une typologie des différents types de rapports sociaux spécifiquement internationaux. Cette étude comprend une application concrète de cette théorie, au travers d'une esquisse des formes historiques de la société internationale européenne
Thomas Meszaros, La francophonie au Vietnam, du fait colonial à la mondialisation , thèse soutenue en 2005 à Lyon 3 en co-direction avec Thi Hoai Trang Phan
La Francophonie au Vietnam est une réalité culturelle car ce pays a été récemment une colonie francaise. Ce qui a résulté de cette rencontre franco-vietnamienne, certes forcée au début et tumultueuse, est une acculturation positive de la culture vietnamienne par la culture francaise en ce sens que la culture vietnamienne actuelle est la synthese particulière des élements de souche de l'Asie du sud-est, de ceux de Chine mais aussi de l'Occident, en l'occurrence, de France. Cette parenté culturelle avec la France justifie largement la présence du Vietnam au sein de la Communauté francophone instituée en 1986 au Premier Sommet de la Francophonie. Il s'agit aussi de l'année de lancement de la politique de renouveau au Vietnam, connue sous le nom "Doi moi". La participation du Vietnam à la Francophonie est dorénavant conforme a la politique d'ouverture et de diversification des Relations internationales du pays. Cependant, la rupture de dialogue avec la France pendant trente ans depuis la fin du régime français en 1954, non seulement a fait perdre le statut du français comme langue d'administration et d'enseignement mais surtout l'a marginalisé aux rangs des langues étrangères peu apprises. La Francophonie au Vietnam interpelle par le manque de visibilité francophone. La Francophonie avec ses valeurs de diversité, de dialogue et de solidarité constitue un nouveau pôle dans la mondialisation actuelle où le marché prime. Ce pôle francophone est en même temps le dialogue interculturel dont le Vietnam a besoin pour préserver son identité dans la mondialisation qui tend à tout uniformiser. Mais pour que ce pôle reste incontournable, la Francophonie a besoin de plus de moyens.
Seddik Larkeche, Enjeux et perspectives d'une nouvelle problématique du risque politique , thèse soutenue en 2003 à Lyon 3
La présente recherche propose d'apporter de nouveaux éclairages théoriques et pratiques sur une nouvelle problématique du risque international. Ce facteur ne semble plus uniquement cantonné à une dimension négative, il peut être un moyen puissant pour les firmes de construire un avantage concurrentiel. Grâce à de nouvelles théories comme l'approche organisationnelle, l'auteur précise l'importance du facteur risque comme élément stratégique dans le jeu concurrentiel conditionné par des modes opératoires spécifiques. L'auteur précise que cette dimension stratégique est optimisé grâce une gestion opérationnelle du risque politique où les principales sphères de la firme sont abordés.
Eustache Akono Atangane, Les conflits et la redistribution de la puissance en Afrique noire francophone, thèse soutenue en 2003 à Lyon 3
Les conflits de création des États ont poussé les pays d'Afrique noire francophone à concéder les attributs de la puissance à la France. Pendant la guerre froide, la France s'est engagée par des accords de défense à assurer l'ordre interne et la sécurité de ses alliés, sans toutefois parvenir à instaurer une paix durable. Depuis la fin de la guerre froide, de " nouveaux conflits " ressurgissent en Afrique. Ces conflits diffèrent de la crise de croissance postérieure à l'indépendance. De surcroît, ils ne sont plus l'expression de la guerre froide. De ce fait, les grandes puissances ne leur accordent plus qu'un intérêt limité, et se " désengagent " dans le règlement des conflits africains. Suite au " désengagement " français et aux difficultés de la communauté internationale pour trouver des solutions adéquates à ces conflits, les États africains s'engagent à les résoudre et d'assurer leur sécurité à partir de nouvelles modalités à savoir : La consolidation d'armées nationales et le renforcement de nouveaux systèmes de sécurité. Toutefois, ces nouvelles modalités ne pourront être efficaces que si elles sont suivies d'une réelle volonté politique
Eric Michondard, La transition du système stratégique occidental et l'identité européenne de sécurité et de défense , thèse soutenue en 2003 à Lyon 3
Un nouvel équilibre stratégique en Europe a fait place à l'ère bipolaire au cours des années 1990. Il se fonde sur une Architecture de sécurité européenne orientée autour de l'OSCE. Un Système de sécurité et de défense occidental est mis en place entre l'OTAN, l'UEO et l'UE pour préserver le régime de sécurité occidental. Il diffuse ses valeurs aux anciens pays adversaires du Pacte de Varsovie. L'UEO est l'expression de l'Identité européenne de sécurité et de défense. Elle devient l'interface d'une composante de défense de l'UE et le moyen de renforcer le Pilier européen de l'Alliance atlantique. Après une décennie de transition, l'héritage de la Guerre froide est consommé. La Politique européenne de sécurité et de défense de l'UE entrevoit une répartition plus équitable des responsabilités entre les Alliés. Les entités régionales génèrent un rôle subsidiaire pour l'ONU. L'équilibre régional tend à se concevoir sur des liens de solidarité et de paix par la démocratie
Boudjellal Bettahar, La protection de l'environnement en periode de conflit arme, thèse soutenue en 2000 à Lyon 3
La protection de l'environnement en periode de conflit arme a connu une soudaine et tragique actualite a l'occasion des conflits recents. Ces conflits touchent tous les aspects de la vie humaine. Ils engendrent non seulement des souffrances humaines et des destructions materielles, mais aussi des degats ecologiques indesirables qui constituent un probleme supplementaire pour le fonctionnement equilibre de nos societes, une fois les conflits termines. Actuellement les activites militaires empietent de trois facons sur l'environnement : les preparation a la guerre ( entrainement et essais d'armements ), le deroulement de la guerre et l'apres-guerre ( les restes materiels. . . ) la diversite des regles juridiques que nous avons abordes dans le cadre de cette recherche signifie bien que la protection de l'environnement en periode de conflit arme est une preoccupation constante du droit international public. Ces regles de protection, conventionnelles ou coutumieres sont insuffisantes tant du point de vue de leur contenu que de leur application. Le droit international humanitaire en vigueur comporte, certes, des dispositions relatives aux consequences ecologiques des conflits armes ( article 35 §3 et 55 §1 du protocole 1 de 1977 ), mais celle-ci sont nettement trop generales, les articles cles manquent de precision et les activites interdites ne sont pas bien specifiees. Aux cotes du droit des conflits armes, le droit du desarmement protege lui aussi d'une facon indirecte l'environnement. Ces instruments prohibent et reduisent les effets de certains armes, mais ce droit dans son etat actuel est paralyse du fait qu'il repose sur une fausse reciprocite, sur des lacunes volontaires et des engagements reticents des etats. Quant au droit de l'environnement, d'une part il est relativement recent, et d'autre part, ses regles concernant la protection de l'environnement en temps de paix ne sont pas applicables entre les parties en conflit arme. Ce travail mit l'accent sur le lien entre le droit et sa mise en oeuvre ; il donne une reponse quant a la portee des textes internationaux sur les atteintes a l'environnement constatees, et il se tourne vers les moyens de controles, de preventions et de sanctions en formulant des suggestions et des propositions.
Jony Aasi, Les paradigmes à l'épreuve du temps , thèse soutenue en 2000 à Lyon 3
"La fin de la guerre froide lança un défi majeur aux spécialistes des sciences sociales. En particulier aux tenants de l'approche néoréaliste de la théorie des relations internationales et à ceux de l'approche totalitaire du régime soviétique. Néoréalisme et totalitarisme s'imposèrent, au cours des années 1980, comme "sciences normale" dans ces deux champs d'étude. Dans son ambition d'être la "méthode scientifique" des relations internationales, le néoréalisme a été mis à mal par les évè́nements de la fin de la guerre froide. Visant à expliquer la "longue paix", il ne s'intéressa pas à la dynamique de la realité impériale soviétique. Or, la fin de la guerre froide fut avant out la fin de l'empire soviétique. Nous parlerons de "théorie introuvable" pour souligner l'absence de la rélité impériale soviétique dans l'horizon du néoréalisme. De même, nous parlerons de "théorie impossible" pour désigner les apories des approches sociologiques de la "soviétologie". Dans leur critique du totalitarisme, ces approches symbolisèrent bien une réorientation sérieuse dans les études soviétiques, mais en mettant l'accent sur la démocratisation et sur la possibilité des réformes, elles n'étaient pas en mesure d'envisager la possibilité de la "révolution". Le retour en force du totalitarisme, dans le contexte actuel, ne signifie d'aucune façon qu'il constitue une alternative viable aux approches sociologiques. Au contraire, il s'avère que le problème de légitimité du régime soviétique (un régime illégitime maintenu par la coercition selon l'approche totalitaire), est mieux analysable à l'aide des approches sociologiques comme l'intellectualisation du parti communiste ou la "routinisation". La fin de la guerre froide est un sujet très complexe exigeant une démarche pluridisciplinaire et transversale"
Lucien Sédar Efangon, Relations franco-africaines et dynamiques internationales, thèse soutenue en 2000 à Lyon 3
Ce travail analyse l'évolution du sous-système franco-africain. Il montre que le sous-système subit l'influence déterminante de l'environnement international et du jeu des fluctuations internes. Il traverse, depuis la fin de la guerre froide, une crise sans précédent, qui se situe au point de jonction de ses propres évolutions contradictoires, devenues manifestes aujourd'hui. Ces contradictions étaient en réalité inhérentes au sous-système depuis son émergence. La reproduction à l'identique du sous-sytème franco-africain est contrariée par la restructuration des relations internationales africaines et la reconfiguration de la hiérarchie des puissances internationales. A terme, les conséquences se déclinent sous la forme d'une remise en cause du leader hégémonique, la France. A partir d'une approche systémique, cette réflexion sur les relations franco-africaines dresse un état des lieux, restitue les logiques d'interaction entre le sous-sytème et le système international global, dégage les nouveaux enjeux des relations franco-africaines et tente de cerner les nouvelles logiques qui se mettent en place et tendent à restructurer désormais la coopération franco-africaine.
Svebor André Dizdarevic, Les aspects juridiques et politiques de la crise yougoslave (1985-1993), thèse soutenue en 1998 à Lyon 3
L'ampleur et les consequences de la crise yougoslave depassent de loin le cadre d'un conflit local. La crise conflictuelle couvre tant des controverses constitutionnelles (federation/confederation) que des conflits politiques (monisme/pluralisme) qui annoncent la desintegration de l'etat-parti, l'instauration du pluralisme politique et les guerres successives. La crise, puis la guerre (d'agression) caracterisee par le nettoyage ethnique, est la consequence des positions politiques prises par les dirigeants ethnonationalistes, dont le denominateur commun est l'interpretation abusive et exclusive du droit des peuples a disposer d'eux-memes dans le but de creer des etats ethniquement homogenes. L'engagement de la communaute internationale dans la crise yougoslave, en premier lieu de la communaute/union europeenne et de l'onu, s'est traduit par "le plus grand echec collectif de l'occident depuis les annees trente", representant du coup un serieux revers pour le droit international. Partant de la realpolitik, il est marque par l'abandon des exigences democratiques, le contournement et l'inapplication du droit international. Ainsi les differents plans de paix, proposes par la ce et l'onu concernant la bosnie- herzegovine, sont en flagrante contradiction avec les valeurs democratiques, les regles du droit international cautionnant les resultats du nettoyage ethnique, de l'agression. Et ce en depit des contributions de la commission badinter en matiere d'elaboration d'un systeme de protection des droits des peuples et des minorites afin de concilier ces droits avec le principe de l'integrite territoriale. Restreinte a la dimension "humanitaire", l'operation de "maintien de la paix" de l'onu (la ou il n'y avait pas de paix) etait d'emblee vouee a l'echec. Le sort des "zones de securite" en est l'exemple le plus flagrant. Si la premiere partie est un constat de l'ineffectivite du droit constitutionnel interne, la deuxieme partie conclut a l'impuissance du droit internationaldans la crise yougoslave.
Didier Chabanet, Entre intégration culturelle et marginalisation sociale , thèse soutenue en 1997 à Lyon 2
Seyed Mohammad Hosseini, La politique étrangère des Etats-Unis dans le Golfe persique , thèse soutenue en 1997 à Lyon 3
Dans cette thèse l'auteur va écrire et analyser la politique étrangère des Etats-Unis dans le Golfe persique suivant suivant un plan chronologique (de Truman à Clinton), en expliquer l'évolution et les facteurs d'évolution, les buts, moyens et résultats, le processus décisionnel et les modalités stratégiques, les succès et échecs, c'est-à-dire d'en rechercher la rationalité, suivant une approche centré sur l'Etat (administration compétentes et présidence), acteur principal situé dans un contexte global (la guerre froide jusqu'en 1989) et régional (le lointain Moyen-Orient) plus ou moins fluide, conflictuel et contraignant. Dans la première partie, de Truman à Ford, on verra comment les Etats-Unis pour endiguer l'URSS, furent amenés à faire de l'Iran le "gendarme" du Golfe. Dans la deuxième partie, de Carter à Reagan, on verra comment la révolution iranienne et l'invasion soviétique de l'Afganistan obligèrent les Etats-Unis à passer de la stratégie caduque des "deux pilliers" à une double stratégie d'intervention. Dans la troisième partie, de Busch à Clinton, on verra comment l'invasion irakienne du Koweiy, parallèlement à l'effondrement de l'URSS, permit aux Etas-Unis, de proposer "un nouvel ordre mondial" panoccidental et américanocentré, et d'asseoir son hégémonie régionale sur la base d'une stratégie d'arbitrage, de coercition et de dual containment.
Saad Mahjoub, La sécurité économique à l’épreuve de la mondialisation, thèse soutenue en 2015 à Lyon 3 sous la direction de Gérard Hoffmann, membres du jury : Henri Dou (Rapp.), Luc Quoniam (Rapp.)
Cette thèse a pour objet d'étudier la sécurité économique dans un contexte de mondialisation. Au sens large du terme la sécurité économique est l’absence de menaces contre le patrimoine économique. La protection de ce patrimoine est effectuée par de nombreuses mesures et politiques et des instruments juridiques. L’intelligence économique avec ses outils a permis le passage d’une sécurité strictement passive à une sécurité active. Les politiques liées à la protection du patrimoine économique s’opèrent par une coopération entre le public et le privé. La recherche met l’accent sur la notion de sécurité économique à l’épreuve de la mondialisation, permettant d’analyser de façon globale les menaces et les politiques de riposte dans un environnement de globalisation économique.
Meriem Mehadji, Les politiques culturelles et le processus de développement dans le monde arabe : analyse d'une série d'indicateurs, thèse soutenue en 2014 à Paris 5 sous la direction de Fouad Nohra, membres du jury : Aïssa Kadri (Rapp.), Fereydoun A. Khavand
En 2010, le bilan sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) a révélé que l’ensemble des pays ainsi que les différents acteurs impliqués dans ce processus devaient redoubler leurs efforts afin de mettre en place des projets adaptés à la nature des diverses sociétés. À cet effet, la question de la « culture » s’est imposée comme un facteur évident et inhérent à l’accomplissement de ces objectifs. C’est dans ce cadre que se pose notre problématique de recherche à travers une zone géostratégique qui subit de grands bouleversements au niveau politique, économique et social. De cette manière, la culture peut-elle constituer un élément de base dans les programmes de développement entrepris dans les États arabes ? Cette présente thèse s’achemine à travers trois principales étapes. D’abord l’intégration de la culture dans ce processus en tant que secteur à part entière. Ensuite, les moyens et les méthodes utilisés par les différents acteurs engagés et concernés par le domaine de la culture dans les pays arabes. Enfin, les indicateurs spécifiques à la région à travers lesquels apparaissent les limites, mais également le potentiel des États arabes. Pour finir, cette démarche fait office de défrichement, car le développement à travers le secteur culturel reste peu exploité dans le monde arabe. Toutefois, les changements qui s’opèrent depuis quelques années dans la région peuvent conduire à une véritable reconsidération du secteur culturel et de sa relation avec le processus de développement.
Damien Hirschhorn, Haïti : une intervention exemplaire ? La Réforme du Secteur de Sécurité en Haïti, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3 sous la direction de Gérard Hoffmann, membres du jury : Luc Quoniam (Rapp.)
Cette thèse cherche d'abord à comprendre, en usant de l'exemple Haïtien, si les Réformes du Secteur de Sécurité menées à bien dans le cadre des interventions internationales dans des pays en crise ou en situation de post-conflit, sont efficaces dans l'accomplissement de leurs objectifs et apportent le meilleur soutien d'une manière durable aux Etats hôtes. Finalement, ce document est aussi une base de réflexion pour trouver de nouvelles solutions et pratiques à la mise en oeuvre de Réformes du Secteur de Sécurité.
Vincent Grèzes, Intelligence Economique et Stratégique : protection et Exploitation des Informations Légales en Europe, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3 sous la direction de Gérard Hoffmann, membres du jury : Henri Dou (Rapp.), Marie-Pierre Van Hoecke
Cette recherche porte sur l’identification des informations légales disponibles sur les entreprises en Europe, l’identification de mesures de protection de ces informations, ainsi que les méthodes utiles à leur exploitation dans une démarche d’intelligence économique et stratégique. Les informations légales sont entendues comme les informations structurelles et comptables des entreprises, soumises à une obligation légale de publicité. Les résultats de cette étude présentent un référentiel des informations légales sur les entreprises en Europe, ainsi qu’en Suisse et en Norvège, et l’analyse des différentes possibilités de protection, de collecte et d’exploitation de ces informations dans une démarche d’intelligence économique et stratégique.
Gninlnanwognan Kone, La problématique du désarmement et de la sécurité régionale au Congo oriental : processus, enjeux, contraintes, perspectives et résultats, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3 sous la direction de Mireille Couston, membres du jury : Joëlle Le Morzellec (Rapp.), Karine Bannelier - Christakis (Rapp.)
Depuis une vingtaine d’années, le Congo de l’Est, est en proie à une instabilité chronique et une insécurité généralisée alimentées, pour une grande part, par une variété d’acteurs armés irréguliers nationaux et transnationaux. Cette situation, qui a causé 15 millions de victimes civiles directes et indirectes, conduit à faire du conflit dans l’Est de la RDC l’un des conflits les plus meurtriers après les deux guerres mondiales. Bien que la présence de ces milices et leurs activités soient reconnues comme imposant une insécurité permanente et épouvantable pour les communautés locales, comme une menace de sécurité et de défense pour l’Etat congolais ainsi que pour la RGL, comme un motif clé de mésentente dans la RGL et des conflits récurrents dans l’Est de la RDC, paradoxalement, l’entreprise de leur démantèlement, élément essentiel du maintien et de la consolidation de la paix dans la région, initiée à la faveur de l’Accord de cessez le feu de Lusaka, reste éminemment une gageure. Comment comprendre et appréhender l’entreprise de leur désarmement ? Quels leviers ont-ils été mise en œuvre en vue de leur démantèlement puis sécurisation du Congo de l’Est ? Quels en sont les enjeux et les contraintes qui sous- tendent cette entreprise ? Le présent travail vise à étudier le processus de désarmement de ces mouvements armés illégaux et de RSS militaire, comme élément du mode de résolution du conflit à l’Est et par extension dans la RGL.
Hamadou Sanoussi, Énergie et économie : analyse de la relation consommation d'électricité et production de richesse dans une perspective d'intelligence économique, thèse soutenue en 2014 à Lyon 3 sous la direction de Gérard Hoffmann
L’objet de la thèse consiste à analyser la relation entre la consommation d’électricité et le produit intérieur brut dans une démarche d’intelligence économique. Plus précisément il s’agit d’analyser l’évolution de l’intensité électrique de l’activité économique sur la période de 2003 à 2012 dans les pays développés du G7 et estimer leurs demandes électriques entre 2013 et 2022.Une première partie cherche à explorer les aspects théoriques et pratiques de l’intelligence économique afin de la comprendre et l’appliquer. Une deuxième partie est consacrée à l’analyse empirique. Nous sommes parvenus aux résultats suivants :Premièrement, les courbes d’intensité électrique de deux pays : le Canada et le Etats – Unis dominent celles des autres pays développés, ainsi, les économies de ces deux pays de l’Amérique du nord sont plus énergivores que celles du Japon et des pays de l’Union européenne. Ensuite, l’évolution temporelle de la consommation d’électricité par unité de PIB sur dix années (2003 – 2012) a globalement diminué dans cinq pays: le Canada (-12%) ; le Royaume – Uni (-5, 3%) ; les Etats – Unis (-5%) ; la France (- 4%) ; l’Allemagne (-3%). Par contre, elle s’est détériorée au Japon (+5%) et en Italie (+6%). L’effet de « structure » est négatif dans tout l’échantillon, il traduit donc t une tertiarisation généralisée. Par contre l’effet « d’efficacité électrique » est contrasté. Il est négatif au Canada et aux Etats – Unis et positif dans le reste du groupe.Deuxièmement, les estimations indiquent une croissance généralisée de la demande électrique de 2013 - 2022 dans l’ensemble des pays du G7. Par ailleurs, les coefficients élasticité électricité /PIB sont inférieurs à l’unité dans tous les pays, excepté l’Italie. Cela signifie que la demande d’électricité moyen annuel de ces pays devrait croître moins vite que leurs PIB. Enfin, les principales perspectives de recherche qui apparaissent à l'issue de cette thèse concernent la transposition de notre modèle d’analyse (l’intelligence énergétique) aux autres formes d’énergie à savoir : le pétrole, le gaz, le charbon et les renouvelables .Finalement, ce modèle peut servir d’instrument de politique économique, énergétique et environnementale aux acteurs économiques et politiques (Etats, entreprises, ONG, OIG.).
Thierry Randretsa, Bombardement aérien et norme d’immunité des non-combattants, thèse soutenue en 2013 à Lyon 3 sous la direction de Olivier Échappé, membres du jury : Fouad Nohra (Rapp.), Michel Bergès (Rapp.)
Norme séculaire et universelle, l’immunité des non-combattants a été gravement affectée par l’avènement de l’arme aérienne. L’introduction de la troisième dimension dans la guerre a permis d’attaquer des objectifs à l’arrière des lignes de front. Dans le contexte de la guerre totale, le bombardement stratégique a érigé la population et les biens civils en objectifs militaires afin de porter atteinte au moral de la première et de hâter la fin du conflit. Le résultat a été le massacre de millions de civils pour un bilan militaire plutôt mitigé. Ces bombardements tranchent avec la pratique actuelle par laquelle les États-majors s’efforcent de prévenir au maximum les dommages collatéraux. Comment expliquer un tel gouffre dans la manière d’envisager le bombardement aérien ?La population est devenue le centre de gravité des conflits contemporains. Que ce soit dans les interventions humanitaires ou dans la stratégie de la contre-insurrection, il convient de la préserver et de la conquérir sous peine de voir la mission échouer. Cette approche est exacerbée par la géographie moderne de la guerre se déroulant au sein de la population. Elle est compliquée par l’asymétrie morale opposée par les belligérants non-étatiques, se distinguant peu des civils et opérant à proximité ou à l’intérieur de zones peuplées. Dès lors, un paradigme de la modération s’applique aux bombardements aériens poussant parfois le commandement à aller au-delà du droit international humanitaire, là où, pendant une bonne partie du XXème siècle, ils étaient encore soumis au paradigme de la force de la guerre traditionnelle.
Malika Bousselham, L'identité culturelle algérienne, de la colonisation à l'indépendance. Entre réalités historiques et exigences politiques, thèse soutenue en 2013 à Lyon 3 sous la direction de Olivier Échappé, membres du jury : Fouad Nohra (Rapp.), Amin Zwī
« Nous ne savons plus si nous sommes Arabes, Berbères ou Français », déclara le président de la république algérien Abdelaziz Bouteflika.Cette étude sera consacrée à éclaircir plusieurs points concernant l’identité culturelle algérienne avant et après l’indépendance. Le but n’est pas de relater l’histoire de l’Algérie, travail qui a déjà été effectué par d’imminents historiens français et algériens ; le but est surtout de démontrer qu’une histoire aussi riche, aussi variée, aussi complexe, aussi prestigieuse, ne peut être effacée, confisquée, au détriment d’une histoire soi-disant représentative de l’unité nationale, une histoire étroite, mutilée et appauvrie, telle qu’elle est conçue actuellement en Algérie. Il ne s’agit pas non plus de dénigrer les éléments reconnus officiellement de l’identité culturelle algérienne, à savoir l’islam et la langue arabe, vu qu’ils font réellement partie du paysage ethnoculturel du pays, mais plutôt de démontrer que d’autres éléments, plus inconnus ont contribué à faire de l’Algérie ce qu’elle est aujourd’hui. Il est temps de lever le voile, de comprendre et de savoir que l’Algérie est une terre qui a existé pendant des millénaires, sur laquelle sont nées et se sont développées des civilisations, qu’elle en a accueilli d’autres, et qu’en dépit de farouches résistances, s’en est imprégnée de manière telle que sa mutation a été pratiquement perpétuelle tout au long de ces millénaires. En fait, celui qui veut connaître l’Algérie doit étudier plusieurs siècles avant l’Algérie et cinquante années d’Algérie algérienne.
Cristèle Bernard, La Construction des indicateurs dans les évaluations des politiques publiques d’aide au développement, thèse soutenue en 2013 à Lyon 3 sous la direction de Taoufik Bourgou et Babally Sall, membres du jury : Bernard Labatut (Rapp.)
La construction des indicateurs dans les évaluations des politiques publiques en matière d’aide au développement est révélatrice des liens et d’échange que les pays occidentaux et africains entretiennent. De la diversité des méthodes aux négociations des normes requises, la construction des indicateurs devient un enjeu pour défendre les visions politiques des types de développement. Il parait, du point de viue de la science politique nécessaire, de déconstruire les systèmes de domination, d’entrer pleinement la construction des indicateurs dans le champ de la négociation et dans celui du pouvoir. Cette thèse interroge le contenu politique des indicateurs, leur abscence de neutralité vis-à-vis d’un projet politique, d’un rapport à l’Etat et à la politique en général.
Delidji Eric Degila, Conflictualité régionale en Afrique subsaharienne post-bipolaire. Le cas de l'Afrique de l'Ouest de 1989 à 2010, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de Brigitte Vassort-Rousset, membres du jury : Vincent Chetail (Rapp.), Daniel Compagnon (Rapp.), Gilles Carbonnier
Alors que la fin de la bipolarité s’est accompagnée du déclin de la guerre au niveau mondial, l’Afrique subsaharienne connaît depuis le début des années 1990, une résurgence de la violence armée dont la forme la plus courante est la guerre civile. L’Afrique Occidentale est l’une des régions les plus touchées par cette multiplication de conflits armés infraétatiques dont les trois plus importants ont été les guerres civiles libérienne, sierra-léonaise et ivoirienne. Cette conflictualité a donné lieu à l’émergence d’acteurs non étatiques qui, dans un contexte de mondialisation accrue, ont adopté le warlordism comme mode opératoire. Ces guerres internes, parfois qualifiées de « nouvelles guerres », sont à la fois le produit de la crise de l’Etat, de profondes inégalités horizontales, et de l’instrumentalisation des différences identitaires par certaines élites. Elles se sont développées au-delà du cadre national, avec l’implication de différents acteurs transnationaux, et ont favorisé l’émergence d’un véritable « système de guerre » ouest-africain. Elles sont également l’expression d’une remise en cause du modèle étatique westphalien. La conflictualité régionale qui est apparue en Afrique Occidentale post-Guerre froide invite donc à accorder davantage d’attention aux communautés de destin imbriquées qui de plus en plus, occupent une place centrale dans les dynamiques qui façonnent l’Afrique au sud du Sahara.
Carole Irtan, Le conflit indo-pakistanais sur le Cachemire : analyse des décisions et perceptions des autorités politiques et militaires à l'aune des modèles de Graham Allison, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de David Cumin, membres du jury : Christophe Jaffrelot (Rapp.), Jean-Luc Racine (Rapp.), Dominique David
La province du Jammu et Cachemire, partagée entre l’Union Indienne et le Pakistan en 1947, est l’une des pommes de discorde qui a engendré une relation très conflictuelle entre les deux voisins, et qui a fait l’objet de crises diplomatiques et militaires récurrentes entre les deux pays, entrecoupées de rounds de négociation n’ayant pas abouti au règlement du conflit.Ce conflit au Cachemire va être passé au crible de deux théories des relations internationales, la théorie de la prise de décision modélisée par Graham Allison et la théorie de la perception développée par Robert Jervis. L’analyse de ce conflit va mettre en évidence la rationalité dans le processus de prise de décision au sein des deux pays, mais cette rationalité est néanmoins soumise à des perceptions de chaque côté de la frontière qui renvoient à la culture, aux mentalités, aux religions de chacun des deux pays. Ces perceptions peuvent amener un analyste occidental à croire à une certaine irrationalité de la part des deux pays. Il n’en est rien, car si l’on se place d’un point de vue indien ou pakistanais, leur mentalité, leur réflexion, leur culture respectives les amènent à une cohérence d’ensemble de chacune de leur politique.Cette analyse du conflit du Cachemire sous un angle particulier présente des limites, au premier rang desquelles la recherche bibliographique, qui mériterait d’être enrichie par des références hindies ou ourdoues. Néanmoins, la littérature en langue anglaise d’auteurs originaires du sous-continent indien autorise à utiliser la théorie de la perception avec une certaine précision et permet ainsi d’affiner l’analyse au plus près de la réalité.
Mérick Freedy Alagbe, La coopération sino-africaine à travers le FOCAC. Contribution à une analyse empirique et théorique de la présence chinoise en Afrique noire, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de David Cumin, membres du jury : Joseph Vincent Ntuda Ebode (Rapp.), Henri-Louis Védie (Rapp.)
Si la coopération sino-africaine dans le sillage des indépendances nationales des années soixante a trouvé son ferment dans l’idéologie révolutionnaire et l’esprit de Bandung, il n’en est point question de la nouvelle phase qui s’ouvre à l’aube du XXIème siècle. En effet, les mutations internationales intervenues dans la charnière des deux siècles, le renouvellement des acteurs des deux côtés et les réalités endogènes propres à chaque partie, ont accéléré l’entrée dans une nouvelle ère où l’économie devient la pierre angulaire de la coopération. La naissance du FOCAC traduit la volonté de mieux coordonner les relations entre la Chine et l’Afrique, en même temps qu’elle donne la mesure de l’intensité et du volume de leurs échanges. Quelle est donc cette institution qui regroupe autant d’Etats ? Quels sont ses fondements théoriques? Et quelle réponse apporte-elle aux nombreux contempteurs de la présence chinoise en Afrique ? Telles sont les principales articulations de ce travail.
Nathan Ngarassem, La rébellion « Codos » au Tchad. Une guerre Nord-Sud sans fin, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de David Cumin, membres du jury : Jean-Louis Atangana (Rapp.), Pascal Hintermeyer (Rapp.), Marielle Debos
Au Tchad, le Nord contraste avec le Sud. Alors que le Nord, aride consacré à l’élevage, est majoritairement de culture arabo-islamique, le Sud, savane boisée propice à l’agriculture, a épousé la culture occidentale. Avec la colonisation, puis avec les présidents sudistes Tombalbaye et Malloum, cette dichotomie s’est accrue ethniquement, religieusement... Le Frolinat, taxant les régimes sudistes de dominants, a pris le pouvoir après la guerre civile de 1979 et depuis lors, le Nord l’a confisqué, même si, une opposition politico-militaire sudiste, l’a contesté en permanence : face à Goukouni, les FAT, reliquat de l’ancienne armée nationale, coiffées par un organe politique, le Comité Permanent créé en 1979 lors du repli des sudistes au Sud, puis face à Habré une opposition armée dénommée Codos, créés pour résister à l’invasion très meurtrière du Sud par les forces de Habré. Les Codos purent s’imposer lors d’engagements considérables mais jamais déterminants. En effet, l’appui extérieur obtenu par Habré pour le conflit d’Aouzou, l’existence de multiples groupes de Codos, l’absence de base arrière... les rendirent vulnérables. Mais leur action a amené Habré à la négociation permettant un rééquilibrage politico-militaire. Les Codos (ré)intégreront les organes administratifs militaires et civils. Beaucoup de lycéens reprendront leurs études. Certains leaders seront nommés à de hautes fonctions et d’autres militaires prendront leur retraite. Ainsi émerge un Codo, Tokinon P. K. qui est devenu un homme d’affaires sans désavouer le Codoriste leader sudiste, Kamougué qui occupa plusieurs hautes fonctions politiques et créa son parti politique en 1992. Est-ce la fin de la guerre Nord-Sud ?
Diassonama Kiesse Bouzanda, Dimension militaire de la présence chinoise en Afrique noire : contribution à l'étude de l'outil militaire dans la politique étrangère des Etats, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de David Cumin, membres du jury : Nicolas Haupais (Rapp.), Hervé Coutau-Bégarie (Rapp.), Fouad Nohra
La première décennie du XXIème siècle a été particulièrement marquée par le renforcement de la présence de la République populaire de Chine (RPC) en Afrique. En effet, Pékin est devenu un important partenaire du continent dans différents domaines de coopération (économique, commercial, militaire, culturel…). C’est ainsi que l’objet de cette recherche porte essentiellement sur la dimension militaire de la présence chinoise. Celle-ci reste encore peu étudiée contrairement à celle des Etats-Unis, de la France et de l’URSS autrefois. L’étude qui convoque la pensée stratégique chinoise et les théories de relations internationales, tente de cerner les enjeux, les contours et les évolutions de la dimension militaire chinoise dans un contexte de bouleversements et de rivalités stratégiques (1960-2010). Aussi, l’étude s’intéresse aux différents choix stratégiques opérés. Cet effort de compréhension ne porte pas que sur la seule Chine, l’Afrique y est aussi pleinement prise en compte. La réflexion se prolonge avec l’analyse décisionnelle de la politique étrangère de défense, grâce notamment à une approche que nous avons qualifiée d’hybride, une combinaison du modèle rationnel et de l’approche bureaucratique de la décision. Ainsi, dans le cas chinois et africain, la décision en politique étrangère n’est pas le seul fait du Président, bien qu’il en soit un acteur prééminent. De nombreux acteurs participent à son élaboration; ceux-ci disposent de réelles capacités de l’infléchir dans un sens ou dans l’autre.
Paterne Gervilen Milongo Moukongo, Comparaison du rôle de la société civile dans le processus de démocratisation en Namibie et au Congo Brazzaville au cours de la période 1989-1994», thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de David Cumin, membres du jury : René Otayek (Rapp.), Raphaël Laniabart (Rapp.)
On peut considérer que le démarrage du processus de démocratisation en Namibie a lieu en 1989 et au Congo Brazzaville en 1990 : pour le premier il s’agit, de la libération du joug sud-africain avec l’accession à l’indépendance et la mise en place d’un régime démocratique, pour le second la chute d’un régime de parti unique et l’instauration du multipartisme puis de la démocratie. Cette phase de bouleversement a été rendue possible par la mobilisation des forces sociales, notamment les organisations syndicales.La recherche consiste ici à considérer le rôle de ces forces sociales dans ce processus et à s’interroger sur leur nature, en particulier pour déterminer si elles constituent une société civile. Ainsi les Eglises jouent un rôle déterminant, et ce dans les deux pays. Au moment de l’ouverture démocratique, les associations se multiplient. La mise en place des premières institutions est marquée par une course au pouvoir, et se révèle la plus critique pour la société civile, dont le positionnement même est mis à mal ; les organisations sont soumises à rude épreuve. Certains meneurs des mouvements de contestations se retrouvent à la tête de partis politiques, dans un environnement à haut risque. Les rivalités ethniques ou tribales et le régionalisme s’enracinent dans la conscience populaire.Si la Namibie va poursuivre son chemin vers la démocratie, malgré la faiblesse de la société civile et les blessures du passé, le Congo va sombrer d’abord dans une guerre civile avant de chercher le chemin de la paix. La société civile anéantie au moment du conflit revient sur le devant de la scène à travers le Conseil œcuménique des Eglises mais échoue à consolider la démocratie.
Aliou Seye, Islam et sécurité humaine. Contribution à l’étude des confréries musulmanes au Sénégal, thèse soutenue en 2011 à Lyon 3 sous la direction de David Cumin, membres du jury : Dominique Bangoura (Rapp.), Babacar Gueye (Rapp.)
Cette recherche est envisagée pour observer la place de l’Islam confrérique dans la sphère publique et dans la vie politique, économique et sociale au Sénégal, avec un accent particulier sur la notion de sécurité humaine. Notre ambition est d’intégrer une réflexion la plus large possible sur les différentes situations contrastées que connaît l’Islam confrérique dans ce pays de 12 millions d’habitants avec plus de 90% de musulmans. L’accent consiste à interroger ce qu’on a appelé « l’exceptionnalisme sénégalais » avec une tradition démocratique relativement ancienne et solide. Cette étude a comme objet général d’explorer la sécurité que posent l’organisation et le fonctionnement des confréries religieuses sénégalaises. Elle s’appuie sur la mise en comparaison des deux principales confréries – Mouride et Tidjane – qui sont d’obédience sunnite. Elle intègre un angle d’approche tenant compte de la diversité et de la particularité des contextes socioculturels, politiques, économiques et religieux dans l’ordre international marqué par des menaces incessantes sur la sécurité. Cette mise en perspective de dynamiques culturelles singulières favorise la compréhension de logiques comportementales attribuant du sens à des démarches de sécurité des « fidèles » auprès des Marabouts et des confréries. Il s’agit aussi d’évaluer les nouvelles manifestations religieuses et leurs conséquences en termes individuels et collectifs sur la République, la démocratie, la laïcité et la sécurité de la nation sénégalaise.