La 4ème de couv. indique : "Les régions modernes comme "sens" donné à un espace ; comme rupture historique et usage stratégique de la contigüité, transformant les voisins en partenaires durables. Par ce postulat et un usage raisonné de la théorisation des relations internationales, ce livre explore les sentiers du réalisme classique, de sa remise en cause; du transnationalisme, du néo-réalisme, du désordre international et du nouvel ordre international, posant qu'ils n'expliquent pas tout le phénomène de la nouvelle Asie, laquelle est en train de glisser depuis un XXe siècle global (décolonisations, guerres mondiales) vers un XXIe siècle pan-régional (multi-structuré par des régions). Il se tourne vers les analyses de l'après-guerre froide comme un paradigme (non comme seul contexte) pour comprendre la concomitance entre le "fait régional" et la coopération sino-possociétique comme "juxta-souverainisation" de néo-partenaires. Il explora la concomitance entre le contexte comme moment et la région comme rupture : le contexte ne crée pas la région, il la rend possible en révélant la nécessité pour les voisins d'inventer un mode d'interaction jusque-là inexistant dans l'histoire. Le régionalisme néo-européen et le "coopérationnisme" néo-asiatique sont les effets d'un même contexte, l'après-guerre (mondiale, froide), qu'ils utilisent pour forger une rupture nécessaire. Cet après-guerre est l'absence d'un autre choix que la rupture historique. La démarche comparatiste est synchronique (Europe à partir des années 50 ; Asie à partir des années 90). La nouvelle Asie, celle de la coopération de Shangai, est une région moderne, une région comme les autres, constituée, assumée, durable et concurrente."

"The main purpose of the book is to examine from numerous and distinct, albeit complementary perspectives how logistics feeds into region-building. The angle of approach is to reach resolutely beyond logistical and material aspects of border-crossing in order to tackle cultural, symbolic, identity-based as well as institutional, legal and political dimensions of the contemporary ‘pooling’ of sovereignties in today’s Eurasia. Thus, constitutive chapters of the book draw from analyses as remote as historical, environmental, diplomatic and cybernetic, to mention but a few. Its main conclusions are that region-building consists largely in concrete changes that affect material aspects of country-to-country dynamics, not just in material-political decisions even if these remain necessary to launch a novel process and to secure it into confidence-building. This blend of logics also involves a multi-scale evolution whereby both local (infra-regional) and regional (supra-national) levels, taken together, make sense. Hence, to probe into one dimension only – the changing nature of borders, both in Europe and Asia, from lines of sovereign divisions to passage-points for exchanges –, induces the bilateral and multi-lateral capacity to ‘innovate’ within long-term historical givens and to turn nationalistic hostility into dynamics of multiplication of shared exchanges and profits. From a methodological requirement, comparing what seems at first, very different – a fully integrating Europe and a newly co-operative Asia – makes it possible, on the face of it, to uncover and decipher dynamics that are similar in their essence (regional, post-war) even if they differ in details (institutional idiosyncrasies, hurdles)" (ed.)

This book analyses the legal and political systems of three different regions of the Asian/Eurasian continent. More precisely it compares the origins of such systems as both the ancient foundations inherited from the past and the founding principles of modern systems today. It suggests that the European constructions, the East-Asian dynamics and the Centralasian transitions, often studied separately or at best in a comparison of only two of them, ought to be approached as three variations on a theme. The value for the readers and the challenge for the authors is to situate these origins within both legal norms and traditions, whether Latin or Asian, as well as within modern Anglo-Saxon common-law dimensions and remnants of the Soviet system. After Le régionalisme et ses limites (Peter Lang, 2016) and Mutations de société et réponses du droit (Peter Lang, 2017), this book furthers international, comparative research presented at conferences in Kazakhstan in 2014, France in 2016 and Korea in 2017. It covers i) law and politics in modern State-building, ii) formation and development of civil and economic law, iii) constitutionalism in Asia and in Europe, iv) international law and international relations

Deux questions guident les réflexions contenues dans ce livre : les organismes régionaux (Conseil de l’Europe, UE, CEEA, CICA, CEI…), dont l’existence est prévue au Chapitre VIII de la Charte de l’ONU, sont-ils dans un rapport de complémentarité ou de concurrence ? Constituent-ils un atout ou une faiblesse pour l’efficacité du droit international et le respect de la souveraineté des États ? Elles ouvrent trois axes de réflexion : l’impact du régionalisme sur les États ; la capacité des États à conserver une identité propre ; la place du droit international (public et privé) dans ce contexte de régionalisation. L’originalité de ces réflexions tient aux regards croisés franco-kazakhs choisis pour les traiter. Cette approche, surprenante s’agissant de la comparaison avec un pays peu connu de la doctrine juridique française, fait sens du fait du rapprochement croissant Europe-Asie – illustré par les visites des chefs d’État français et kazakh, à Astana (2014) et à Paris (2015). Il n’est plus temps de se demander « Comment peut-on être Persan ? », comme à l’époque de Montesquieu, mais de se connaître mieux par l’analyse comparée. Les Universités du Havre et al-Farabi (Almaty) sont engagées sur ce chemin depuis de nombreuses années. Elles ont noué des liens très forts, concrétisés par la création d’un Centre européen du Droit au sein de l’Université al-Farabi. Ce partenariat permet au lecteur de découvrir que les deux pays sont confrontés à des problématiques communes et que leur système juridique tend à se rapprocher, du fait du choix des autorités kazakhes de s’inspirer du droit français ou européen pour faire face aux défis qui s’imposent à lui

Organisé par le LexFEIM, l'IFDJ, l'Université Le Havre Normandie dans le cadre du cycle "Droit à l’autodétermination et relations entre nations" animé par Zérah Brémond & Leslie Cloud

Organisé avec le LexFEIM, par l'Université de Libreville (Gabon), et les Universités d'Artois, de Tours, d'Aix-Marseille et du Havre

Colloque organisé par Michel Bruno, Directeur du LexFEIM, Université Le Havre Normandie, et placé sous le Haut Patronage du Parlement européen

Les organisations de sécurité telles que l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) semblent être le dernier type d'organisation encline à laisser la société civile entrer dans ses murs. L'Alliance qui s'occupe de la "haute politique" en Europe devrait plus probablement garder ses sources d'information privées. Pourtant, comme le dévoile cette thèse, l'Alliance n'est pas totalement exempte de contributions extérieures et notamment de celles des think tanks. Alors que peu d'auteurs ont entrepris une analyse approfondie de cette relation, cette thèse se penche sur l'engagement de l'OTAN avec les think tanks.S'appuyant sur la littérature de la sociologie de l'expertise, la sociologie des professions, et la théorie de la sécurisation, et empiriquement, en se basant sur deux douzaines d'entretiens avec des employés de l'OTAN et des think tanks, une ethnographie dans un think tank basé à Bruxelles, ainsi que l'analyse des rapports de think tanks, cette dissertation identifie les pratiques épistémiques qui sous-tendent les grandes décisions internationales en matière de sécurité.Pour délimiter la recherche, l'analyse de l'expertise des think tanks et des praticiens de l'OTAN a été centrée sur la décision prise par l'OTAN, en 2016, d'envoyer quatre groupements tactiques dans les pays baltes et en Pologne pour "dissuader une Russie nouvellement affirmée". Ce déploiement de troupes est l'une des décisions majeures de l'OTAN dans l'ère de l'après-guerre froide car celle-ci implique de mettre en équilibre différents aspects clés tels que la protection du flanc oriental de l'OTAN et de ses nouveaux alliés, la dissuasion d'une Russie résurgente et l'évitement d'une escalade involontaire avec Moscou.En dernière analyse, cette thèse montre comment les différents habitus au sein des organisations internationales, et de l'OTAN en particulier, peuvent favoriser la mobilisation d'expertises divergentes. Plus précisément, je montre comment ces habitus se rapportent de manière concomitante à une problématisation différente de la Russie. Je propose ainsi quatre images archétypiques de l'OTAN et de sa relation avec la Russie. Sur cette base, je démontre comment différents acteurs structurent leurs relations autour de ces images. En outre et comme sous-produit de cette recherche, je montre l'imbrication structurelle des praticiens de l'OTAN avec les think tanks ainsi que l'implication des premiers aux différentes étapes de la production d'expertise des seconds.En pratique, cette recherche fournit un aperçu complet et structurel de l'engrenage qui sous-tend la production de l'expertise sécuritaire.