Céline Braconnier, Louise Gaxie, Hélène Bidard, Alain Obadia, Marion Fontaine [et alii], Les classes populaires à l'écart du politique ?: actes du colloque organisé [par la Fondation Gabriel-Péri] les 11 et 12 mars 2022 à l'auditorium de l'Hôtel de Ville de Paris, Les éditions de la Fondation Gabriel Péri, 2023, 224 p.
Les comportements politiques des classes populaires et, plus largement, leur rapport au politique posent un défi démocratique majeur. Les niveaux préoccupants atteints par l'abstention et la non-inscription sur les listes électorales amplifient les très fortes inégalités sociales de participation politique. Cet éloignement des urnes d'une partie croissante des classes populaires, la progression de l'extrême droite, la crise de confiance à l'égard des partis politiques ou encore le sentiment largement répandu de n'être ni écoutés ni concernés par le système politique, sont autant de symptômes d’une crise profonde de la démocratie. Si ces quelques constats semblent largement établis, de nombreuses questions méritent d’être approfondies et débattues pour mieux comprendre la réalité et les raisons de cette crise. C'est en effet ainsi que l'on pourra chercher à inverser ou à neutraliser les facteurs qui ont conduit à la situation actuelle. Les analyses et réflexions des chercheurs et chercheuses, élu.e.s ou militant.e.s syndicaux ayant participé à ce colloque permettent de faire le point sur les recherches et expériences autour de ces questions. En mettant en perspective l'état des connaissances et des points aveugles du rapport au politique des classes populaires, cet ouvrage vise à contribuer à l'effort partagé de reconstruction d'une démocratie réelle.
Céline Braconnier, Lorenzo Barrault-Stella, Brigitte Gaïti, Patrick Lehingue, Éric Agrikoliansky [et alii], La politique désenchantée ?: perspectives sociologiques autour des travaux de Daniel Gaxie, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022, 372 p.
"Cet ouvrage propose une réflexion de politistes et de sociologues qui s'adosse aux travaux de Daniel Gaxie, qu'il s'agisse de ceux sur la représentation et la professionnalisation politiques, sur la politisation des "profanes", sur le militantisme et ses rétributions ou encore sur les luttes au principe de l'action publique. Les textes réunis posent frontalement la question de l'actualisation des apports de cette sociologie politique et ils interrogent les manières de la renouveler." [Source : éditeur]
Céline Braconnier, François Ploux, Philippe Aldrin, Julien Beaugé, Yann Raison du Cleuziou [et alii], La politique sans en avoir l'air, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019
Politique informelle : l'expression a été rarement utilisée dans le champ des sciences sociales comme si elle était frappée d'emblée d'obsolescence, le politique ne pouvant être que formalisable pour être repérable. Elle occupe pourtant ici le terrain après qu'une vingtaine de chercheurs (des historiens, des politistes, des sociologues) se sont essayés, à partir de leurs objets de recherche - fête populaire, iconoclasme, rumeur, pamphlet, dîner de veuve, charivari, braconnage... - et en fonction de leurs pratiques disciplinaires, à en dessiner les contours pour en éprouver la pertinence. Il ne s'agit donc pas, en nous intéressant à la politique informelle, d'ajouter une expression supplémentaire à un lexique déjà bien fourni au risque de semer un peu plus la confusion et de brouiller un ensemble de définition qui oscille entre sa version maximaliste - tout est en passe de devenir politique - et sa version minimaliste - le politique se réduit à un champ strictement délimité dont les sciences sociales ausculteraient la genèse et les évolutions. Plutôt que de considérer l'élaboration et l'installation d'un ordre politique sous l'angle de ses acteurs/agents et de ses formes de mobilisation les plus classiques (la citoyenneté électorale ou la structuration des formes partisanes), pari a été fait qu'un changement de point de vue - la politique vue des coulisses pour paraphraser Maurice Agulhon - permettrait d'enrichir la connaissance de cet ordre-là. Une tentative de le reconsidérer à travers cette expression volontiers ambigüe qui entend moins être une nouvelle catégorie normative, une définition par le manque, qu'une incitation à une réflexion sur les relations entre le champ politique et son hors-champ, et sur les façons de dire et de faire de la politique sans en avoir l'air
Céline Braconnier, Olivier Fillieule, Florence Haegel, Camille Hamidi, Vincent Tiberj [et alii], Sociologie plurielle des comportements politiques: je vote, tu contestes, elle cherche…, Cairn et Presses de Sciences Po, 2017, Académique
Céline Braconnier, Éric Agrikoliansky, Philippe Aldrin, Julien Audemard, Lorenzo Barrault-Stella [et alii], L'ordinaire du politique: enquêtes sur les rapports profanes au politique, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2016, Paradoxa
Céline Braconnier, Nonna Mayer (dir.), Les inaudibles: sociologie politique des précaires, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2015, Fait politique, 291 p.
Ce livre va au-devant d'une population oubliée et hétérogène, celle des « précaires » : travailleurs pauvres, chômeurs en fin de droits, mères seules avec enfants, bénéficiaires des minima sociaux ou personnes en hébergement d'urgence. Il s'appuie sur une enquête réalisée lors de l'élection présidentielle de 2012, qui cherchait à comprendre et à mesurer l'impact de la précarité sur les rapports des individus à la politique, et sur des entretiens effectués dans des centres d'accueil de jour et lieux de distribution alimentaire à Paris, Grenoble et Bordeaux. La lutte quotidienne pour la survie incite aux comportements individualistes, à la « débrouille » plus qu'à l'action collective. Elle suscite un profond sentiment d’injustice face aux riches, mais ne pousse pas à la révolte. Le lien avec la politique institutionnelle n’est pourtant pas rompu : les hommes et les femmes en situation de précarité suivent la campagne présidentielle, expriment des préférences, font davantage confiance à François Hollande qu’à Nicolas Sarkozy et plus à Marine le Pen qu’au candidat du Front de gauche. Ces positions se traduisent néanmoins rarement en bulletins de vote. Faute de dispositifs leur facilitant l’accès à l’espace public, les individus en situation de précarité demeurent, la plupart du temps, inaudibles.
Céline Braconnier, Une autre sociologie du vote, Lextenso éditions et LEJEP, 2010, Collection LEJEP, 207 p.
Céline Braconnier, Yves Déloye, Comprendre les comportements électoraux par les approches environnementales,, 2009, 184 p.
Céline Braconnier, Jean-Yves Dormagen, La démocratie de l'abstention: Aux origines de la démobilisation électorale en milieux populaires, Gallimard, 2007, Folio ( Actuel ), 464 p.
Céline Braconnier, Benoît Verrier, Jean-Yves Dormagen, Non-inscrits, mal-inscrits et abstentionnistes, la Documentation française, 2007, Rapports et documents, 79 p.
Céline Braconnier, Sylvia Bataille, L'intégration, Gallimard jeunesse, 1999, Citoyens en herbe, 45 p.
Céline Braconnier, Sylvia Bataille, Les institutions, Gallimard jeunesse, 1999, Citoyens en herbe, 44 p.
Céline Braconnier, Pierre Birnbaum, Improbable cité, Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3, 1998, Lille-thèses, 1 p.
Cette thèse interroge les processus à l'œuvre dans la construction politique de la capitale et en mesure les effets sur la figure du local que Paris constitue également. Elle rend compte du conflit qui, au début de la IIIe république, a opposé les parisiens menés par le groupe d'autonomie communale à ceux, de plus en plus nombreux au fur et à mesure de la démocratisation du régime, qui prétendent présider aux destinées de la ville au nom de la France : représentants de l'état, élus de la nation mais aussi littérateurs ou membres d'associations. Elle montre comment la nationalisation de Paris, dont la consécration évince la démocratie urbaine des enjeux politiques légitimes, devient acceptable pour les parisiens quand, au tournant du siècle, le champ politique et culturel local devient lui-même le relai d'offres identitaires fondées sur le rejet de la citoyenneté. Par le biais d'une exclusion muée en refus de prise de rôle, la surestimation de soi collective de parisiens apprenant à tirer profit de l'identification de Paris à la France comble les frustrations engendrées par leur mort politique.
Céline Braconnier, Pierre-Yves Baudot, Marie-Victoire Bouquet, Ghislain Gabalda, « Les politiques publiques façonnent-elles les listes électorales ? Le cas des personnes handicapées en 2017 », Revue Française de Science Politique, Presses de Sciences Po, 2020, n°6
Céline Braconnier, Jean-Yves Dormagen, Vincent Pons, « Voter Registration Costs and Disenfranchisement: Experimental Evidence from France », American Political Science Review, Cambridge University Press (CUP), 2017, n°3
Céline Braconnier, Baptiste Coulmont, Jean-Yves Dormagen, « Toujours pas de chrysanthèmes pour les variables lourdes de la participation électorale », Revue Française de Science Politique, Presses de Sciences Po, 2017, n°6
Céline Braconnier, Jean-Yves Dormagen, Ghislain Gabalda, Xavier Niel, « Sociologie de la mal-inscription et de ses conséquences sur la participation électorale », Revue française de sociologie, Presses de Sciences Po / Centre National de la Recherche Scientifique, 2016, n°1, pp. 17-44
Céline Braconnier, Antoine Jardin, Léa Morabito, Manon Réguer-Petit, « Les Inaudibles . Comportements et attitudes politiques des précaires », Idées économiques et sociales, Réseau Canopé, 2015, n°182, pp. 51-61
Céline Braconnier, « Traquer le politique : le repérage policier à la fin du XIXe siècle », Association Espaces Temps, Paris : Association Espaces Temps et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2001, pp. 124-138
Les logiques qui président au repérage du politique par les agents de la Préfecture parisienne à la fin du XIXe siècle dépendent de la mission qu 'ils ont à mener et des enjeux particuliers qu'elle charrie. Elles relèvent, d'une part, du bricolage généralisé de normes ambiguës, visant à pallier l'absence de définition par le législateur. Mais elles renvoient aussi à une qualification plus maîtrisée, dans laquelle se joue l'affirmation de l'autorité de la police alors mise à mal.
Céline Braconnier, « Braconnages sur terres d'État. Les inscriptions politiques séditieuses dans le Paris de l'après-Commune (1872-1885) », Éditions Belin, Paris : Éditions Belin et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1999, pp. 107-130
■ Céline Braconnier: Braconnages sur terres d'État. Les inscriptions politiques séditieuses dans le Paris de Paprès-Commune (1872-1885) Dans les rapports de police qui en rendent compte au jour le jour, ce qui : s'inscrit illégalement sur les murs de Paris dans la décennie qui suit la Commune est lu comme le signe d'une immaturité politique propre aux gamins, aux fous, aux barbares. L'étude - systématique tend à invalider cette hypothèse en consacrant l'inscription - comme : élément d'un : répertoire : d'action politique. Comme tel. il prendrait sens par référence au contexte particulier d'une transition démocratique à la fois porteuse d'incitations à prendre la parole et d'interdits sur la manière dont elle doit l'être. L'attention prêtée à la répartition temporelle et spatiale des inscriptions comme à leur contenu discursif révèle en effet deux types de logique d'action régulièrement à l'œuvre. La première est une logique contestataire: la confiscation : de la rue par l'État est à la fois dévoilée et dénoncée au nom des valeurs de . liberté et/ou d'égalité. La seconde est une logique de résistance: à travers des mises en scènes gestuelles et discursives d'eux-mêmes, les auteurs anonymes se réapproprient la rue et l'inventent comme espace d'un pouvoir citoyen imaginaire.