Paolo Feola, Les mutations de la propriété, thèse soutenue en 2020 à Paris Est en co-direction avec Philippe Dupichot, membres du jury : Sarah Laval (Rapp.), Cyril Grimaldi (Rapp.), Romain Boffa
Observer les mutations de la propriété à travers le temps permet de comprendre comment le droit de propriété est devenu aujourd’hui celui que nous connaissons. En effet, la situation actuelle conduit à des interrogations : Pourquoi la propriété est-elle aussi polymorphe ? Pourquoi la propriété, en réalité, semble-t-elle si différente du droit réel absolu que prévoit le Code civil de 1804 ?Les différentes entraves ou limitations qui caractérisent le droit de propriété expliquent pourquoi la propriété a dû s’adapter au fil du temps, dans le but de survivre et de conserver ses attributs. Ainsi, les mutations de la propriété apparaissent comme étant indispensables à l’existence même de la notion de propriété. Les diverses entraves expliquent également les différences notables entre la propriété actuelle et la propriété prévue à l’article 544 du Code civil, dans la mesure où la propriété a dû faire face à l’accroissement de nombreuses limitations.L’étude approfondie de la propriété à travers les siècles jusqu’à aujourd’hui permettra de mieux comprendre les bases de la notion de propriété, et comment ses mutations vont déterminer son existence. Connaître les différentes mutations de la propriété permet donc de savoir pourquoi et comment la propriété est devenue celle que nous connaissons aujourd’hui.
Samir Mazari, L'accessibilité du droit par la codification selon Jeremy BENTHAM, thèse soutenue en 2019 à Paris Est, membres du jury : Bruno Aguilera Barchet (Rapp.), Sigrid Choffée-Harouel
Aujourd’hui, pour un grand nombre des spécialistes du droit anglais, les réformes adoptées tout au long du XIXème siècle en Angleterre tendent remédier à « la glorieuse incertitude de la common law ». Elles convergent de fait vers un but : réduire les entraves à l’accessibilité au droit sur le plan tant matériel que formel. Mais si cette exigence d’accessibilité trouve un écho favorable dès son époque du fait qu’elle exprime le sentiment commun, force est de constater que le réformateur anglais, Jeremy Bentham est celui qui entend la placer au centre de toute la réflexion juridique. Pour lui, c’est une conséquence directe de l’application du principe de l’utilité en matière de législation. C’est ce que tend à démontrer toute sa théorie sur la codification du droit. Mais l’influence de Bentham sur ces réformes reste à relativiser, car le plus grand projet par lequel il envisageait de concrétiser la réforme du droit anglais pour le rendre accessible, -le Pannomion- n’a jamais vu le jour. Au final, le constat d’échec de la codification en Angleterre semble devoir être interprété comme le résultat de l’incompatibilité du système de common law avec le système du droit codifié
Grégory Cauvin, La volonté débordée par la morale. L'exemple de la vente d'immeuble, thèse soutenue en 2018 à Paris Est en co-direction avec Olivier Tournafond, membres du jury : Laurent Leveneur (Rapp.), Christophe Albiges (Rapp.), Romain Boffa
La vente immobilière est devenue un contrat de méfiance où s’entrechoquent différents droits et obligations. Ce sont les droits du vendeur contre ceux de l’acquéreur voire des tiers comme les occupants du bien. Face à cette crise de confiance, les enjeux moraux de ce contrat présentent un réel intérêt surtout au regard de la moralisation de la vente d’immeuble par l’action combinée du législateur et du juge. Ces derniers vont s’intéresser au bien des contractants dépassant ainsi le domaine strict du droit. En effet, la morale est évaluée selon des critères d’appréciation de bien ou de mal alors que la justice procède à son évaluation sur la base de critère de juste ou d’injuste. Le droit, objet de la justice, concerne « le juste rapport des biens et des choses réparties entre citoyens ». Le bien consistant « dans une juste mesure, un point d’équilibre où se réalise l’harmonie du tout et de ses parties », le domaine de l’étude concerne tout aussi bien l’équilibre du contrat de vente immobilière que la conduite des acteurs du contrat.
Avital Weitzman-Bismuth, Le courtage matrimonial et la promesse de mariage en droit rabbinique, français et israélien : aspects historiques et comparatistes, thèse soutenue en 2011 à Paris Est, membres du jury : Bruno Aguilera Barchet (Rapp.), Alon Leiba
Arzu Aktas, L'acquisition et la perte de la nationalité française : 1804-1927, thèse soutenue en 2011 à Paris Est, membres du jury : Bruno Aguilera Barchet (Rapp.), Nicole Guimezanes
Notre thèse porte sur l’acquisition et la perte de la nationalité française entre 1804 et 1927.Pendant cette période, aussi bien l’acquisition que la perte de la nationalité française ont subi l’influence des impératifs politiques, économiques et sociologiques de l’époque.D’une part, s’agissant de l’acquisition de la nationalité française deux critères ont été retenus par les différents auteurs pour octroyer la qualité de Français. Selon eux, seuls le jus sanguinis ou le jus soli permettait d’acquérir la nationalité française. Or, force est de constater qu’il n’en est rien. En effet, nous avons pu établir à travers l’étude des travaux préparatoires du Code civil qu’un troisième critère prenant en compte les qualités essentielles c'est-à-dire l’assimilation des moeurs, des usages, des habitudes et de la culture française, était à l’origine d’un grand nombre d’acquisition de la nationalité française.D’autre part, ces mêmes impératifs ont déterminé avec plus ou moins de sévérité les conditions de perte de la nationalité française.Dès lors, la définition de la nationalité est française est éphémère.Par conséquent, il est difficile de déterminer avec précision ce qu’est un Français.
Jacques-Olivier Keistine, La revue Foelix (de 1834 à 1843). Un miroir allemand pour la science du Droit en France., thèse soutenue en 2011 à Paris Est, membres du jury : Bruno Aguilera Barchet (Rapp.), Olivier Descamps et Éric Gilardeau
Sylvain Bloquet, La loi et son interprétation à travers le Code civil (1804-1870), thèse soutenue en 2011 à Paris Est, membres du jury : Olivier Descamps (Rapp.), Jean-Louis Thireau (Rapp.), Philippe Jestaz et Jean-Louis Harouel
Souscrivant à une conception large de la loi, les rédacteurs du Code civil n'enfermeraient pas le juge dans une exégèse étroite de la législation.La doctrine civiliste du XIXème siècle, partagée entre une mémoire de tradition et une mémoire de fondation, entendait interpréter le Code civil en respectant l'esprit de ses auteurs.
José Leal, Théorie et pratique de la codification dans l'oeuvre de Jean de Dieu d'Olivier (1753-1823), thèse soutenue en 2010 à Paris Est, membres du jury : Philippe Jestaz (Rapp.), Bruno Aguilera Barchet (Rapp.)
Le projet de code civil rédigé en 1789 par Jean de Dieu d'Olivier se rapproche très nettement, tant sur la forme que sur le fond, du Code Civil de 1804. Aussi, est-il permis de penser qu'Olivier est un des pères du Code Civil français.
Josée Bloquet, La définition de l'ordre public en droit civil de la fin du XVIIIeme au début du XXeme siècle : histoire du concept, thèse soutenue en 2010 à Paris Est, membres du jury : Philippe Jestaz (Rapp.), Jean-Louis Thireau (Rapp.), Olivier Descamps et Guillaume Métairie
La conception de l'ordre public développée par les rédacteurs du Code civil a permis son essor au XIXème siècle. Au confluent du droit et de la morale, ainsi que du droit public et du droit privé, l'ordre public n'était envisagé par la doctrine du début du siècle qu'au travers de son caractère concret. Dès lors qu'elle parvint à se détacher de la tradition, elle rechercha à délimiter plus précisément la notion.
Xavier Conabady, Le sentiment national dans les écrits de Michelet, Quinet et Renan, thèse soutenue en 2002 à Paris 12
La thèse se propose d'étudier le sentiment national français à une période cruciale, au lendemain de la terrible défaite de 1870, à travers les oeuvres de trois écrivains historiens français : Michelet, Quinet et Renan. Les épreuves de 1870 ont profondémént bouleversé la France. L'Allemagne qui jusque là était encore prise comme modèle, est discréditée, condamnée à recevoir l'anathème jeté par la France vaincue. La France et ses intellectuels se sont réjouis de Sadowa y voyant l'occasion pour l'Allemagne de réaliser son unité. Mais les événements futurs vont apporter un cruel démenti et toute la pensée française alors subira de plein fouet la crise allemande. L'obsession de la revanche devient alors permanente et transforme l'âme française et provoque ainsi une réflexion nouvelle sur l'idée de nation, sur ses aspirations, en m^eme temps qu'elle souligne un peu plus encore la complexité de la notion, puisqu'elle suppose une véritable prise de conscience du sentiment national.
Anne-Estelle Réhault, Le naufrage , thèse soutenue en 2002 à Paris 12
L'étude des aspects juridiques du naufrage en France et en Angleterre du XVIe au XIXe siècle fut limitée aux pertes subies par les navires marchands arborant pavillons de ces deux nations européennes. Les acteurs pricnipaux d'une expédition maritime touchée par un naufrage restèrent avant tout le propriétaire du navire ou l'armateur, les propriétaires des marchandises, le capitaine et l'équipage, mais aussi les assureurs. Les risques encourus étant tant matériels, commerciaux que sociaux, six thèmes principaux furent retenus : les avaries, les assurances, le fret, le sauvetage des biens naufragés, les salaires et le raptriement des marins du commerce. La problématique de la thèse s'est imposée autour de l'interrogation suivante : existe-t-il un "jus nauticum", c'est-à-dire un droit maritime international formant la solution des litiges pour les parties? Le bilan dégagé de cette étude est que le phénomène de la réception de conceptions héritées du droit antique - et notamment du droit romain - ou du droit médiéval - issu des coutumes inscrites dans les Rôles d'Oléron et le Consulat de la mer, n'a pas évité la construction d'un droit national.
Éric Gilardeau, L'ordre public dans la jurisprudence civile d'après les arrêtistes , thèse soutenue en 2000 à Paris 12
Jusqu'au xvie siecle, l'ordre public tout entier compris dans la territorialite du droit coutumier gouvernait les hommes et les biens (relations entre epoux, successions, statut des individus, bonne foi dans le contrat). Le pouvoir diffus des communautes familiales faisait du contrat l'expression de l'ordre public coutumier (enonce obligatoire de la cause de l'acte, honnetete, serment visaient a assurer la securite juridique) ou son rempart (renonciations aux protections du droit romain, notamment benefice de minorite et inalienabilite dotale, inutiles et contraires a la vie familiale, puisqu'il n'existait pas d'interets distincts de la communaute). Apres la guerre de cent ans l'individu s'affranchit de la communaute familiale. Avec du moulin, l'ancien droit recevait le statut personnel acote du statut reel. Les parlements se partageaient entre deux conceptions de l'ordre public (extra♭ territorialite du regime de communaute du parlement de paris contre conception territoriale de l'ordre public du parlement de normandie exclusive de la communaute, crise de l'ordre public avec l'abrogation duvelleien). Mais cette crise n'a pas empeche l'emergence d'un ordre public commun venu se superposer a la diversite des ordres publics coutumiers. Le role reconnu a la liberte contractuelle, la protection du commerce juridique (echanges, circulation des biens, credit) conduisaient a une nouvelle interpretation de l'ordre public traditionnel (conservation des biens dans les familles) et a limiter certaines prescriptions du droit canonique (prohibition de l'usure, mainmorte). Les spheres reciproques de la liberte contractuelle et de l'ordre public etaient plutot complementaires qu'opposees (provisio hominis facit cessare dispositionem legis et juri publico renuntiari non potest). Les bonnes moeurs etaient recues dans tous les ressorts du royaume a la maniere du mos majorum du droit romain. Les parlements dotaient l'ordre public de sanctions, nullites absolues et respectives et recouraient a l'equite pour creer des regles d'ordre public (responsabilite des choses). Au xviiie siecle, avec la doctrine jusnaturaliste, la jurisprudence ouvrait la voie a l'article 6 c. Civ. Et confirmait la vocation premiere de l'ordre public instituer une societe (rejet mainmorte servile, interpretation stricte droits feodaux, exclusion prohibition du jeu de fief lineaments d'une conception"roma
Pierre Morelon, La répression pénale des abus de biens sociaux et des abus du crédit des sociétés depuis le Code pénal de 1810, thèse soutenue en 1998 à Paris 12
Sandrine Adida, De l'art medical au droit medical au xixeme siecle jusqu'en 1940, thèse soutenue en 1997 à Paris 12
Yves Toledano, Les domestiques en France au XIXe siècle, thèse soutenue en 1997 à Paris 12
Henri Trumer, Genèse et développement de l'abus de droit dans le contrat de bail (articles 1708 à 1762 du Code civil) dans la jurisprudence des XIXe et XXe siècles, thèse soutenue en 1996 à Paris 12
Pierre Mickeler, Les agents des régies financières au XIXe siècle, thèse soutenue en 1994 à Paris 12