Stéphane Boiron

Professeur
Histoire du droit et des institutions.
Faculté Jean Monnet - Droit, Économie, Management

Droit et Sociétés Religieuses
  • THESE

    Saints et reliques des decretalistes a benoit xiv, soutenue en 1997 à Paris 11 sous la direction de Brigitte Basdevant-Gaudemet 

  • Stéphane Boiron, Ninon Maillard, Nathalie Goedert (dir.), Les lois de la guerre. Guerre, droit et cinéma: guerre, droit et cinéma, LGDJ - Lextenso éditions et Institut universitaire Varenne, 2015, Colloques & essais, 232 p. 

    Stéphane Boiron, Nathalie Goedert, Ninon Maillard (dir.), Les secrets du droit, l'Harmattan, 2014, Collection Presses universitaires de Sceaux ( Série Ciné-droit ), 240 p.  

    Notre société du visible qui, pour savoir, exige de tout voir et tout montrer, sans délai, au risque de confondre espaces privés et espaces publics. Parce qu'on l'accusait de dissimuler les abus, de servir l'arbitraire, de diviser les hommes entre initiés et profanes, le secret a été condamné comme contraire au pacte démocratique. Pourtant, c'est aussi au nom de la liberté que, face à une transparence érigée en dogme, certains osent faire l'éloge du secret. C'est pourquoi, il appartient au droit d'orchestrer l'équilibre et de distinguer le bon du mauvais secret

    Stéphane Boiron, La Controverse née de la querelle des reliques à l’époque du concile de Trente (1500-1640), Presses universitaires de France, 1989, Travaux et recherches de l'Université de droit, d'économie et de sciences sociales de Paris ( Série Sciences historiques ), 155 p.   

    Stéphane Boiron, L'Eglise face au problèmes des reliques à l'époque du concile de Trente (1500-1640), 1987 

    Stéphane Boiron, Jean Goyer: Mémoire de maitrise sous la dir. de M. A. Schnapper. Université de Paris IV Sorbonne,, 1987, 290 p. 

  • Stéphane Boiron, Xavier Perrot, « L’agilité triomphante des saints : le « corps animé » de Catherine de Bologne », Les reliques en action. Variations juridiques sur la force agissante des choses sacrées, Actes des XXXVe journées d’histoire du droit de Limoges, 20-21 octobre 2016, Pulim, 2019, pp. 15-41 

    Stéphane Boiron, Anne-Sophie Condette-Marcant, Dominique Rouger-Thirion, Céline Combette, Jean-Paul Andrieux, « L’incorruptibilité des corps saints à la lumière du De servorum Dei beatificatione et beatorum canonizatione de Benoît XIV », La Chair. Perspectives croisée, Mare et Martin, 2018, pp. 167-186 

    Stéphane Boiron, Nathalie Goedert, Ninon Maillard, « La Remise des clés à saint Pierre du Pérugin : image et théologie politique à la cour de Sixte IV », Le droit en représentation(s), Paris, Actes des XXXIVe journées d’histoire du droit de Limoges, Énoncer le droit, représenter le droit, 4-5 juin 2015, Mare et Martin, 2015, pp. 109-139 

    Stéphane Boiron, Nathalie Goedert, « Du danger pour les enfants du bon Dieu d’être pris avec des canards sauvages : faire carême à Paris en 1774 », À la table du droit. Repas, droit et cinéma, Actes du colloque organisé à la faculté Jean Monnet de l’université Paris-Sud, 30 mars –1er avril 2012, L'Harmattan, 2014, pp. 151-178 

    Stéphane Boiron, Brigitte Basdevant-Gaudemet, Nathalie Goedert, « La cause de saint Yves à la lumière du droit des canonisations en vigueur au XIVe siècle », Les univers du droit. Mélanges en hommage à Claude Bontems, L'Harmattan, 2013, pp. 113-136 

    Stéphane Boiron, Nathalie Goedert, « L’iconoclasme ou l’image interdite », Censure et libertés : atteinte ou protection ?, Actes du colloque organisé à la faculté Jean-Monnet de l’université Paris-Sud, 26-27 mars 2010, L'Harmattan, 2011, pp. 61-71 

    Stéphane Boiron, Grégoire Bigot, « Entre l’Urbs et l’Orbis : le culte des saints dans l’Église catholique », Études à la mémoire du Professeur François Burdeau, Litec, 2008 

    Stéphane Boiron, Jean-Luc Deuffic, « Définition et statut juridique des reliques dans le droit canonique classique », Reliques et sainteté dans l’espace médiéval, PECIA, 2006, pp. 19-31 

    Stéphane Boiron, Thierry Sarmant, Luce Gaume, « L’Hôtel Crozat », La Place Vendôme. Art, pouvoir et fortune, Action artistique de la Ville de Paris, 2002, pp. 132-137 

    Stéphane Boiron, Thierry Sarmant, Luce Gaume, « L’Hôtel d’Évreux », La Place Vendôme. Art, pouvoir et fortune, Action artistique de la Ville de Pari, 2002, pp. 138-153 

    Stéphane Boiron, Paul d'Hollander, « Les manifestations extérieures du culte en droit canonique », L’Église dans la rue. Les cérémonies extérieures du culte en France au XIXe siècle, Actes du colloque des 23-24 mars 2000 à Limoges, PULIM, 2001 

    Stéphane Boiron, Bruno Pons, Michel Borjon, « Grand hôtel de Mailly, 29-33 quai Voltaire », Le Faubourg Saint-Germain. Le Quai Voltaire. Études offertes à Colette Lamy-Lassale, Action artistique de la ville de Paris, 1990, pp. 142-163 

    Stéphane Boiron, Bruno Pons, Michel Borjon, « Petit hôtel de Mailly, 35 quai Voltaire », Le Faubourg Saint-Germain. Le quai Voltaire. Études offertes à Colette Lamy-Lassalle, Action artistique de la ville de Paris, 1990, pp. 164-175 

  • Stéphane Boiron, « Jalons pour une histoire canonique des reliques », Archives de l'Église de France, 2015, n°84, pp. 14-21 

    Stéphane Boiron, « L’Action française et les juristes catholiques », Revue française d'histoire des idées politiques, 2008, pp. 337-367 

    Stéphane Boiron, « Antisémites sans remords : les “ bons motifs ” des juristes de Vichy », Cités : Philosophie, politique, Histoire, 2008, n°36, pp. 37-50 

    Stéphane Boiron, « Trente et les images », L'Année Canonique, 2004, pp. 195-222 

    Stéphane Boiron, « An Example of Ecclesiastical Furniture : The Tabernacle by André-Charles Boulle for the High Altar of the Church of St.-Germain-le-Vieux », Studies in the Decorative Arts, 1994, n°1, pp. 35-55 

    Stéphane Boiron, « Jacques Dubois, maître du style Louis XV », L'Estampille/L'Objet d'Art, 1990, n°237, pp. 42-59 

  • Stéphane Boiron, Michela Marzano, « Iconoclasme », Dictionnaire de la violence, P.U.F., 2011, pp. 661-665 

    Stéphane Boiron, Michela Marzano, « Inquisition », Dictionnaire de la violence, P.U.F., 2011, pp. 719-723 

  • Stéphane Boiron, « Le Régime juridique des reliques à la période actuelle et dans l’histoire », le 22 juin 2023  

    Colloque organisé à l’occasion du dixième anniversaire de l’inscription des ostensions septennales limousines au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO et dans le cadre des Ostensions de 2023

    Stéphane Boiron, « Les reliques en action », le 20 octobre 2016  

    Organisé par l’OMIJ (Observatoire des Mutations Institutionnelles et Juridiques ) EA 3177 sous la responsabilité scientifique de Jacques PERICARD (PR, FDSE, UL) et Xavier PERROT (MCF HDR, Directeur de l’OMIJ, FDSE, UL).

    Stéphane Boiron, « Énoncer le droit. Représenter le droit », le 04 juin 2015 

    Stéphane Boiron, « Autour de la représentation de la frontière : migrations et conquête de nouveaux territoires », le 21 mai 2014  

    L'OMIJ (Université de Limoges) organise un colloque dans le cadre du programme "Frontière(s) au cinéma", avec le soutien du Conseil régional du Limousin et avec la participation de la Chaire d’excellence « Gestion du conflit et de l’après-conflit ».

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Adalbert Bilaï ambeme, VOCATION ET FORMATION DES PRÊTRES. De Léon XIII A François (Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis de 2016, thèse en cours depuis 2020  

    L'Eglise a toujours recherché la volonté du Seigneur concernant l'appel et la formation des clercs. En même temps, elle a développé ses propres convictions. Comment l'Eglise se prépare-t-elle pour avoir des appels vocationnels vécu dans un ensemble? Le déclin constant du nombre de vocations, qui conduit à une pénurie critique de prêtres pour les devoirs pastoraux et missionnaires de l'Eglise dans de nombreuses régions du monde, d'une part, et la confrontation de l'Eglise avec le drame de la criminalité, d'autre part, déterminent sérieusement les politiques de vocation et les normes de formation sacerdotale dans l'Eglise. Il s'agit de discerner ce qui est stabilisé et d'explorer de nouvelles pistes d'ouverture. Le concile Vatican II, dans son préambule du décret sur la formation Optatam totius, a insisté sur l'extrême importance de la formation des prêtres, pour qu'il y ait des ministres vraiment animés par l'esprit du Christ. Ce travail envisage, de façon systématique et méthodique, le développement de la formation des clercs, c'est-à-dire la manifestation de sa littérature, la progression de sa réflexion et la réception de ses lignes de force par les acteurs de la formation: Conférence des évêques, diocèses, séminaires, Peuple de Dieu. Il s'inscrit dans le temps: I. Période des premiers siècles de l'Eglise jusqu'au Concile de Trente II. La période qui part du Concile de Trente jusqu'au Concile Vatican II III. La période du CIC/83 à la Ratio fundamentalis de 2016.

    Jean-Pierre Bikunda Mawete, Canonicité de la subsidiarité ad intra, Église catholique romaine (1946-2018) : atouts et conditions, thèse soutenue en 2018 à Université ParisSaclay ComUE, membres du jury : Nicolas Warembourg (Rapp.), Emmanuel Tawil (Rapp.), Thibault Joubert et Alphonse Bonaventure Ky-Zerbo  

    Le principe de subsidiarité est ici étudié en droit canonique, et au cours de son histoire contemporaine. Le catholicisme romain procède, depuis moins d’un siècle, à une complexe acculturation et inculturation, certes conditionnelle par respect envers sa spécificité religieuse, à propos de procédures de subsidiarité. Et, y compris, afin que de telles procédures puissent être assumées dans les rapports de pouvoirs internes à cette Église chrétienne. Car la meilleure des mises en œuvre de subsidiarité a acquis une réputation de précieuses contributions pour rendre le vécu en sociétés plus humain : un savoir procédural pour articuler les différents ordres supérieurs et inférieurs. Que ces subsidiarités articulent davantage de participation effective de tous et de toutes aux décisions les concernant. Aussi les formes de subsidiarités les plus ajustées et opportunes peuvent en principe faciliter un exercice plus libre et plus responsable des compétences légitimement réparties. Mais, leurs applications concrètes ne sont pas sans soulever des difficultés, des confusions indues et équivoques de compétences. L’Église catholique romaine recommande l’application du principe de subsidiarité à la société civile (ad extra). À quelles conditions institutionnelles des procédures de subsidiarités dans l’Église catholique romaine contemporaine (ad intra) ?

    Alain Kabamba-Nzwela, Vocation contemporaine du théologien catholique et protection de la communion de son église, thèse soutenue en 2012 à Paris 11, membres du jury : Nicolas Warembourg (Rapp.), Marie-France Renoux-Zagamé  

    Un regard sur l’actualité de cette Église laisse apparaître que la collaboration entre autorités magistérielles et théologiensparticipant à la tâche d’enseignement doctrinal et catéchétique de l’Église catholique romaine connaît quelques difficultés, a fortiori dans des sociétés davantage pluralistes et sécularisées. Parfois les recherches théologiques contribuent à mettre en péril la communion ecclésiale ou sa cohésion quant à la foi et à la théologie morale. L’instruction de la Curie romaine Donum veritatis du 24 mai 1990 intervient en doctrine et en procédure de régulation de l’exercice de la liberté et de la responsabilité du théologien catholique et les critères d’ecclésialités à respecter pour garantir la pleine communion. Ce sont les critères d’orthodoxie, d’orthopraxie, d’adhésion et de communion ecclésiale.La question du statut canonique du théologien est débattue et l’autorité catholique a dû préciser la doctrine et le statut du théologiencatholique. Le code de droit canonique latin de 1983 prévoit-il des dispositions pour la régulation de la mission du théologien enfonction de l’exigence de pleine communion ecclésiale ? Une thèse en droit canonique était nécessaire pour proposer un premierbilan sur la vocation du théologien catholique, sur l’institution de la théologie catholique, et sur l’état de vie canonique de théologiencatholique. Comment la canonicité accompagne-t-elle un fidèle qui, par l’acquisition de compétences reconnues, veut devenir unthéologien catholique ? Comment analyser l’idonéité du postulant ? Comment lui octroyer, puis si nécessaire lui retirer un mandatcanonique concernant cette mission d’Église ? Comment garantir la conscience et la liberté du théologien catholique ? En cas dedissentiment-désaccord, comment qualifier cette situation ? Donc, le théologien jouit des libertés reconnues par son Eglise mais dansles limites du devoir de communion dont traite le canon 209 §. 1 du Code latin de 1983 et le canon 12§. 2 du Code des Canons desÉglises Orientales.

  • Mohamed-L-Sekou Kante, Expériences et stratégies des parlementaires d’Afrique occidentale française au sein des différentes assemblées nationale françaises de 1945 à 1958, thèse soutenue en 2016 à Paris 8 sous la direction de Jacques de Saint-Victor, membres du jury : Nathalie Goedert (Rapp.)  

    Cette thèse étudie les expériences et les stratégies des parlementaires d'Afrique Occidentale Française (AOF) au sein des assemblées nationales de 1945 à 1958. Pour cerner ce sujet, il convient d'abord de porter un regard un regard sur le passé pré-colonial de l'AOF, c’est-à-dire expliquer l'organisation sociale, économique et politique de l'AOF pré-colonial.Ensuite, d'étudier les parcours scolaires, professionnels et politiques accomplis par les différents parlementaires de l'AOF pendant le système colonial. Enfin, d'analyser les actions différents accomplies parlementaires dans l'évolution économique, socio-culturelle et politique de l'AOF.

  • Marie-Françoise Daviot, La vente des biens nationaux dans le Vendômois (1789-1850), thèse soutenue en 2013 à Paris 2 sous la direction de Jean-Louis Harouel, membres du jury : Jacques de Saint-Victor (Rapp.)  

    Entre Beauce et Sologne, le Vendômois est en 1789, une région pauvre, souffrant de la disette, situation à laquelle l’administration révolutionnaire n’a pas su remédier. La vente des biens nationaux en augmentant la propriété foncière des notables qui ont déjà la mainmise sur les trois quarts du sol de la région et contrôlent désormais les institutions politiques et administratives, va asseoir leur influence sur les populations.Si sur le plan de l’agriculture, le système paternaliste disparaît, il n’en laisse pas pour autant place à une économie capitaliste florissante. Le retard dans ce domaine et dans ceux de l’industrie et du commerce, restera important au XIXème siècle. Le bilan des ventes nationales montre la disparition presque totale de la propriété ecclésiastique et la division par trois de la propriété noble. Le transfert de propriété aux paysans, qui peut paraître réel lors des premières ventes, est fortement atténué par le phénomène des reventes qui s’étalent sur les cinquante années suivantes. Le point remarquable, qui apparaît également dans cette étude, est la relative modération de la population vendômoise et des hommes politiques, quand elle a pu les désigner pour l’administrer localement. Attachée aux traditions, la population bien qu’elle ait participé aux acquisitions des biens dits nationaux, a su montrer de la résistance face aux comportements extrêmes des hommes politiques parisiens et blésois. Contrairement à beaucoup d’autres régions françaises plus urbaines, les persécutions et les destructions, qui ont marqué la période des ventes nationales, n’ont pas été systématiques en Vendômois, et c’est tout à son honneur.

    Franck Monnier, L'Opéra de Paris de Louis XIV au début du XXe siècle : régime juridique et financier, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Jean-Louis Harouel, membres du jury : Éric Gasparini (Rapp.), Jean-Michel Leniaud et Bernard Stirn  

    Dès le XVIIIe siècle, l’Opéra de Paris est considéré comme un « établissement public ». Ses missions sont nombreuses. Le théâtre doit proposer traditionnellement aux spectateurs des ouvrages lyriques appartenant à un genre national, mais son rôle est aussi de représenter le pouvoir politique, de servir les relations diplomatiques, ou encore de soutenir un pan de l’artisanat. Le fonctionnement du « service public de l’Opéra » soulève des questions d’ordre public et de gestion. Un encadrement normatif a été mis en place. La police des spectacles a été réformée et adaptée aux singularités de l’établissement : le régime de la censure, la surveillance policière, comme les dispositifs de lutte contre les incendies ont été l’objet de mesures précises. La gestion du théâtre a connu plusieurs bouleversements. Les autorités ont hésité entre un système ambigu de délégation à des entrepreneurs subventionnés et un mode de gestion en régie directe. Ces réformes institutionnelles ont eu des incidences sur la condition juridique des interprètes, comme sur le déroulement des carrières et l’organisation de leur caisse de pensions. Toutes les informations nécessaires à l’élaboration de ce travail ne se trouvent pas dans les règlements. La méthode a été de croiser les sources juridiques avec les archives administratives et les bilans comptables, afin de confronter la marche effective de l’établissement avec le fonctionnement « idéal », imaginé dans les bureaux, loin des difficultés matérielles d’exécution. Cette étude révèle la force normative des usages en matière d'administration, ainsi que le phénomène de détournement des textes par les administrateurs. Ce mode de fonctionnement, souvent ignoré de la bureaucratie, demeure le seul élément de stabilité à l’Opéra, depuis le règne de Louis XIV jusqu’à la IIIe République.

  • Davys Masker, Traitement juridique de la prodigalité sous l'Ancien Régime, thèse soutenue en 2018 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Florence Demoulin-Auzary, membres du jury : Virginie Lemonnier-Lesage (Rapp.), Bernard d' Alteroche (Rapp.), Franck Roumy  

    Les romains furent sans doute les premiers à définir et codifier la curatelle des prodigues dans la loi des XII Tables en plaçant le prodigue en interdiction.La société d’Ancien Régime constitue un terreau idéal au développement de la prodigalité. En effet, les bourgeois comme les nobles souhaitent protéger leurs richesses de la voracité d’un héritier. L’antique interdiction pour cause de prodigalité est alors exhumée aux côtés d’autres dispositifs constituant ainsi un véritable arsenal mis à disposition des familles.La parentèle se montre impitoyable, usant parfois avec légèreté de l’une de ses dispositions à l’encontre de celui qui met en danger la pérennité du patrimoine familial. Avec la prodigalité, souvent associés à d’autres travers comme le jeu, la débauche, l’ivrognerie ou l’oisiveté, les modes de neutralisation deviennent des outils privilégiés non plus uniquement pour mettre un terme aux dépenses excessives mais également pour contrôler des attitudes qui dérangent l’ordre social sur lequel la société d’Ancien Régime repose. L’extension de l’interdiction aux veuves « follement » remariées à des personnes trop éloignées de leurs conditions (article 182 de l'ordonnance de Blois de 1579), indépendamment de toute prodigalité, en est une parfaite illustration.Malgré les modifications apportées à l'interdiction au cours de l'Ancien Régime, cette disposition porte en elle des vices rédhibitoires (coût et longueur de la procédure, caractère humiliant, difficulté de rapporter la preuve de la prodigalité, issue incertaine) qui conduiront les familles à s’en détourner. Ainsi, les excès des prodigues sont parfois jugulés par une séparation de biens entre mari et femme, une exhérédation officieuse, une substitution fidéicommissaire, une promesse de garder succession ou un enfermement.Les excès des familles sont dénoncés par les Lumières. Ainsi, le pouvoir royal encadre plus strictement certains dispositifs et les magistrats eux-mêmes rechignent à prononcer des interdictions pour de simples prodigues. Pour pallier à ce manque, ils sont à l’origine d’une disposition originale : le conseil judiciaire.Avec la révolution, la question se pose de savoir s’il faut intervenir dans les affaires du prodigue. En tout état de cause si mesure de neutralisation il y a, il faudra qu’elle respecte les libertés individuelles et le droit de propriété. Les travaux préparatoires du code civil révèlent, qu'après d'âpres débats, le prodigue continuera de bénéficier d'une protection juridique transposant dans le code la création jurisprudentielle du conseil judiciaire.Cette étude propose d'examiner les différentes techniques juridiques mises en place mais également les fondements qui ont innervé législation, activité juridictionnelle et doctrine.

    Adrien Reymond, Zola et le droit public d'après son Excellence Eugène Rougon, thèse soutenue en 2014 à Paris 2 sous la direction de Jean-Louis Harouel, membres du jury : Éric Bournazel et Jacques de Saint-Victor  

    Le but de ce travail de recherche est d’étudier la pensée politique et juridique de Zola dans Son Excellence Eugène Rougon et de comprendre dans quelle mesure l’auteur peut être considéré comme un historien du droit. Ce sixième roman du cycle Les Rougon Macquart, ne semble guère avoir été étudié que d’un point de vue littéraire ou purement historique. Or, en ouvrant pour la première fois ce roman, le juriste est surpris d’entendre l’écrivain lui parler si bien des notions et des institutions qu’il connait. Il s’aperçoit alors que la littérature naturaliste de l’écrivain fait revivre avec une grande perspicacité le Second Empire, époque fondamentale dans l’histoire des institutions, du droit administratif et des libertés publiques. Le romancier reconstitue ainsi sous ses yeux deux procès devant le Conseil d’Etat, au moment même où le recours pour excès de pouvoir est en pleine expansion et la théorie du « ministre-juge », en déclin. De même, près de trente ans avant les travaux de Moisei Ostrogorski, la« bande » de Rougon apparait, comme un « parti politique » avant la lettre et permet à Zola - au fil de ses descriptions - de montrer ses fines qualités d’analyste politique. Quant aux libertés publiques (la liberté de la presse notamment), elles n’échapperont pas à la critique acerbe d’un écrivain républicain. Ces critiques - qui ont longtemps laissé penser que Zola était l’auteur privilégié de la « légende noire du Second Empire » - sont en réalité, bien plus subtiles qu’il n’y parait. La clairvoyance de l’homme de Lettres permet ainsi plus que jamais d’éclairer l’homme de Droit désireux de comprendre son propre univers.

    Bruno Thevenin, Cent ans de synodalité dans le diocèse de Bayeux & Lisieux, 1852-1958, thèse soutenue en 1999 à Paris 11 sous la direction de Brigitte Basdevant-Gaudemet  

    De la reprise des synodes diocésains au milieu du XIXe siècle, jusqu'au dernier synode de 1957, le diocèse de Bayeux dispose d'une documentation et d'un corpus législatif homogène qui permettait cette étude : « un siècle de synodalité dans le diocèse de Bayeux & Lisieux 1852-1958 ��. Avant le code de 1917, la législation synodale était régie par le « de synodo dioecesana » de Benoit XIV, le pontifical romain et le cérémonial des évêques. Après 1917, le code n'a modifié la législation antérieure que par la fréquence de la convocation : un synode au moins tous les dix ans. Avec ses 8 synodes, sur un siècle, le diocèse de Bayeux et Lisieux se place dans le premier tiers des diocèses français qui ont le mieux respecté cette institution. Cette thèse comporte deux parties : d'une part les composantes formelles du synode, la liturgie, la procédure, les participants et les ministres ; d'autre part, les contenus d'une législation particulière et son évolution au cours d'un siècle. On pourra constater qu'ici comme ailleurs, la législation particulière d'un diocèse n'est pas fermée sur elle-même, elle fait des emprunts à des diocèses voisins, voire éloignés, à la faveur des liens qui unissent les évêques entre eux. Petit à petit, par des influences croisées entre les diocèses, s'établit un consensus national des législations particulières dont la classification prépare celle du code avec un demi-siècle d'avance. Parmi les évêques de Bayeux, une figure se détache, celle de Mgr Hugonin dont on a célébré l'an dernier le centenaire de la mort.