Arnaud Vergne

Professeur
Histoire du droit et des institutions.
Faculté de Droit d’Economie et de Gestion

Institut d'Histoire du Droit

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    La notion de constitution d'après la pratique institutionnelle à la fin de l'Ancien Régime : 1750-1789, soutenue en 2000 à Paris 2 sous la direction de Albert Rigaudière 

  • Arnaud Vergne, Sylvain Bloquet, Nicolas Mathey (dir.), Méthode d'interprétation et réforme du droit des contrats: du Code civil à la réforme de 2016, mare & martin, 2024, Droit privé & sciences criminelles, 292 p.  

    L'ordonnance du 10 février 2016 est un évènement majeur dans l'histoire du droit privé français. Alors que la matière n'avait guère connu de modification législative depuis 1804, le droit des contrats a été profondément réformé à cette occasion. Réunissant spécialistes du droit privé des contrats, historiens du droit et théoriciens du droit, le présent ouvrage porte un regard croisé sur les méthodes d'interprétation des réformes du droit des contrats depuis le Code civil de 1804 jusqu'à la réforme de février 2016. Les auteurs proposent une étude des modalités d'interprétation du droit des contrats issu de la réforme de 2016 à la lumière non seulement du droit positif, mais aussi de la méthode historique et de la méthode comparative, confrontant l'histoire juridique française à des expériences étrangères. Cet ouvrage offre une réflexion originale sur le sens et la signification de la réforme du droit des contrats, la place de l'interprète, les méthodologies utilisées, entre emprunts aux traditions et ouvertures aux innovations juridiques. Il est ainsi l'occasion d'une analyse transversale et internationale sur un sujet à la fois ancien et finalement méconnu.

    Arnaud Vergne (dir.), Grandes figures du droit de l'époque contemporaine: actes du colloque en l'honneur du doyen Christian Chêne, Historia et ius, 2021, Collana di Studi di Storia del diritto medievale e moderno ( Collettanee ), 148 p.   

    Arnaud Vergne, Sylvain Bloquet, Paolo Alvazzi del Frate (dir.), La summa divisio droit public/droit privé dans l’histoire des systèmes juridiques en Europe (XIXe-XXIe siècle): dans l'histoire des systèmes juridiques en Europe, XIXe-XXIe siècles, 58e éd., Edition de l'Institut universitaire Varenne, 2018, Colloques & essais, 294 p. 

    Arnaud Vergne, Eric Gojosso, David Kremer, Éric Gojosso (dir.), Les colonies. Approches juridiques et institutionnelles de la colonisation de la Rome antique à nos jours: approches juridiques et institutionnelles de la colonisation de la Rome antique à nos jours, Presses universitaires juridiques, Université de Poitiers et LGDJ - Lextenso, 2014, Collection de la Faculté de droit et des sciences sociales ( Actes & colloques ), 597 p. 

    Arnaud Vergne, Frédéric Audren, Christian Chêne, Nicolas Mathey (dir.), Raymond Saleilles et au-delà...: [actes du colloque international des 29 et 30 mars 2012], Dalloz, 2013, Thèmes & commentaires ( Actes ), 192 p. 

    Arnaud Vergne, Frédéric Audren, Christian Chêne, Nicolas Mathey (dir.), Raymond Saleilles et au-delà...: [actes du colloque international des 29 et 30 mars 2012], Dalloz, 2013, Thèmes et commentaires 

    Arnaud Vergne, Eric Gojosso, Éric Gojosso (dir.), La province. Circonscrire et administrer le territoire de la République romaine à nos jours: circonscrire et administrer le territoire de la république romaine à nos jours, LGDJ, 2010, Collection de la Faculté de droit et des sciences sociales Université de Poitiers, 513 p. 

    Arnaud Vergne, La notion de constitution d'après les cours et assemblées à la fin de l'Ancien régime, 1750-1789, De Boccard, 2006, Romanité et modernité du droit, 653 p.   

    Arnaud Vergne, L'Idée de constitution à travers les cahiers de doléances des Etats Généraux de 1789, l'auteur, 1995 

  • Arnaud Vergne, « Christian Chêne et les grandes figures du droit », Grandes figures du droit de l’époque contemporaine. Actes du colloque en l’honneur du doyen Christian Chêne, Historia et Ius, 2021, pp. 3-12 

    Arnaud Vergne, « La prise de possession des terres australes par la France au XVIIIe siècle », Des racines du Droit et des contentieux. Mélanges en l’honneur du professeur Jean-Louis Mestre, Editions de l'Epitoge, 2020, pp. 273-284 

    Arnaud Vergne, « Observations liminaires, historiques et terminologiques sur la loyauté et le droit », La loyauté en droit public, Editions de l'Institut universitaire Varenne, 2018, pp. 11-19 

    Arnaud Vergne, « Les éléments pré-révolutionnaires du discours constitutionnel des cours souveraines, en 1787 et 1788 », Cahiers poitevins d’histoire du droit, 8e et 9e cahiers, LGDJ, 2017, pp. 145-161 

    Arnaud Vergne, Géraldine Cazals, Marie Bassano, Patrick Arabeyre, Jacques Krynen [et alii], « Doctrine et pensée juridique, XIIe-XVIIIe siècles. La tentation globalisante », L’Histoire du droit en France. Nouvelles tendances, nouveaux territoires, Garnier, 2014 

    Arnaud Vergne, « L'impossible colonie. La question du statut juridique des Terres australes et antarctiques françaises de 1892 à 1955 », Les colonies. Approches juridiques et institutionnelles de la colonisation de la Rome antique à nos jours, 2014 

    Arnaud Vergne, Éric Gojosso, David Kremer, « La notion juridique de colonie. Lecture diachronique d’un terme polysémique », in Eric Gojosso, David Kremer, Arnaud Vergne (dir.), Les colonies. Approches juridiques et institutionnelles de la colonisation de la Rome antique à nos jours, Presses universitaires juridiques de Poitiers, 2014, pp. 11-36 

  • Arnaud Vergne, « Les Terres australes et antarctiques françaises », le 17 octobre 2023  

    Colloque organisé sous la direction scientifique de Florian Aumond, MCF en droit public, Université de Poitiers.

    Arnaud Vergne, « La terre au-delà des mers (situations coloniale et postcoloniale) », le 07 septembre 2023  

    Colloque organisé par l'IHD - Institut d’Histoire du Droit, Université de Poitiers sous la direction scientifique de Eric Gojosso, Professeur d’Histoire du droit à l’Université de Poitiers, Directeur de l’Institut d’Histoire du droit

    Arnaud Vergne, « Cartésianisme et pensée juridique », le 21 novembre 2022  

    Colloque interdisciplinaire organisé par Pierre Bonin, Laurence Devillairs et Denis Kambouchner, avec le soutien de l'Institut de Recherches Juridiques de la Sorbonne, en partenariat avec la Société pour l’histoire des Facultés de droit, et PhiCo/NoSoPhi à l’Institut des Sciences Juridiques et Philosophiques de la Sorbonne.

    Arnaud Vergne, « Méthode d’interprétation et réforme du droit des contrats », le 17 novembre 2022  

    Colloque organisé sous la direction de Nicolas Mathey, (CEDAG), Sylvain Bloquet (CEDAG) et Arnaud Vergne (IHD).

    Arnaud Vergne, « L’affirmation de la souveraineté de la France sur l’archipel de Crozet et la Terre Adélie en mars 1924 », Terres australes et antarctiques françaises : de la Nouvelle-Amsterdam à la terre Adélie, archives du bout du monde, Paris, le 07 juin 2022 

    Arnaud Vergne, « Les femmes et le droit », le 09 mars 2022  

    Organisé par Soazick Kerneis, professeure d'histoire du droit, CHAD, Université Paris-Nanterre

    Arnaud Vergne, « Mémoire(s), valeurs et transmission », le 23 novembre 2021  

    Organisé par l’École de droit, Université Clermont Auvergne

    Arnaud Vergne, « Grandes figures du droit de l’époque contemporaine », Grandes figures du droit de l’époque contemporaine. Colloque international en l’honneur du doyen Christian Chêne, Paris, le 06 juin 2019  

    Colloque organisé par l’Institut d’Histoire du Droit - EA 2515, Université Paris Descartes.

    Arnaud Vergne, « Régimes dynastiques et modernité politique », le 19 novembre 2020  

    Séminaire organisé par Pierre Bonin, professeur d’histoire du droit à l’Ecole de droit de la Sorbonne-Université Paris 1, et Fanny Cosandey, directrice d’études à l'EHESS.

    Arnaud Vergne, « Cycle 2020 de conférences d'histoire de la pensée juridique moderne », le 14 février 2020  

    Conférences organisées dans le cadre du Master d'Histoire de la pensée juridique moderne, par l'Institut d'Histoire du Droit (EA 2515) de l'Université Paris Descartes et l'École de droit de la Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

    Arnaud Vergne, « Histoire de la pensée juridique moderne », le 26 février 2019  

    Huitième cycle de conférences d’histoire de la pensée juridique moderne organisé par l’Institut d’Histoire du Droit (EA 2515) de l’Université Paris Descartes et l’École de droit de la Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Arnaud Vergne, « Le 25 septembre 1792 : le jour où la République a été déclarée une et indivisible », le 19 février 2019  

    Organisé par le Master 2 Histoire et anthropologie juridique comparée et le Master 2 Théorie et analyse du droit - CHAD, Université Paris-Nanterre dans le cadre du cycle "Les Mythes fondateurs du Droit"

    Arnaud Vergne, « French law v. Common law. La naissance d’une concurrence entre deux modèles au XIXe siècle », le 09 octobre 2018 

    Arnaud Vergne, « French law v. Common law. La naissance d’une concurrence entre deux modèles au XIXe siècle », le 04 avril 2018  

    Co-organisé par l'IODE et l’Institut d’Histoire du droit de l’Université Paris V

    Arnaud Vergne, « Histoire de la pensée juridique moderne », le 22 février 2018  

    Cycle de conférences organisé par l'Institut d'Histoire du Droit (EA 2515) de l'Université Paris Descartes et l'École de droit de la Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Arnaud Vergne, « La frontière entre le droit public et le droit privé dans l’histoire des systèmes juridiques en Europe (XIXe -XXIe siècles) », le 24 novembre 2016  

    Colloque international

    Arnaud Vergne, « Du comparatisme au Droit comparé », le 07 mai 2015 

    Arnaud Vergne, « L’Histoire du droit en France. Nouvelles tendances, nouveaux territoires », le 28 janvier 2013 

    Arnaud Vergne, « Raymond Saleilles et au-delà », le 29 mars 2012 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Claire de Blois, La construction du concept moderne de frontière terrestre en France : des traités de Westphalie au traité de Paris (1648-1815), thèse soutenue en 2021 à Université Paris Cité, membres du jury : Marc Ortolani (Rapp.), Sébastien Le Gal (Rapp.), Soazick Kerneis, Anne-Thida Norodom et Valérie Ménès  

    La conception juridique de la frontière connaît aujourd'hui un relatif consensus ; cette dernière est reconnue comme la limite du territoire d'un État et de l'exercice de la compétence territoriale. Elle est à la fois la limite linéaire et continue de la souveraineté et un outil au service des politiques étatiques. Si la perception des limites est intrinsèquement liée à l'humanité, la construction du concept moderne de frontière en France a lieu entre le XVIIe et le XIXe siècle. L'existence de la frontière au sens de limite territoriale de l'État nécessite en effet celle d'un État, ainsi qu'une conscience territoriale. En outre, l'émergence de la conception contemporaine ne peut se faire que par une double reconnaissance de la souveraineté étatique : intérieure et extérieure. Les traités de Westphalie de 1648, en reconnaissant la souveraineté des États sur leur territoire, marquent en cela une évolution majeure. L'unification territoriale en France opérée par le pouvoir royal puis républicain tout au long des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, le renforcement de l'autorité centrale, l'aboutissement des politiques étatique ou encore le souci de la délimitation du territoire sont autant d'éléments qui ont contribué à la maturation du concept, dont les traités de Paris de 1814 et 1815 sont la consécration. Le concept moderne de frontière s'envisage ainsi en premier lieu par le lien qui unit la frontière et l'État. Marquant avant tout une séparation, le concept est lié à la nature de ce que la frontière délimite. Elle suit en cela l'évolution de l'État dans sa construction et dans sa territorialisation. De plus, la frontière étant également un objet matériel, elle ne peut exister sans reconnaissance. L'évolution de la forme, la fixation de la procédure de délimitation, sa juridictionnalisation intéressent le concept en ce qu'elles révèlent la volonté du pouvoir d'obtenir une frontière fixe et incontestable. La modernité du concept de frontière, envisagée comme la limite de l'État, est ainsi liée à l'évolution de sa nature et de sa forme. Elle était déjà limite territoriale, limite géographique, elle devient également limite juridique, reconnue par le droit et bornant l'exercice du pouvoir du souverain.

    Alfonso Alibrandi, La maîtrise de l'interprétation de la loi : l'apport doctrinal de la Sacrée Congrégation du Concile au XVIIe siècle, thèse soutenue en 2021 à Université Paris Cité en co-direction avec Paolo Alvazzi Del Frate, membres du jury : Christian Baldus (Rapp.), Lorenzo Sinisi (Rapp.), Anne Rousselet-Pimont (Rapp.), Soazick Kerneis  

    Ce travail de recherche se concentre sur le concept d’interprétation authentique. Le parcours de recherche débute à l’époque romaine, traverse tout le Moyen Age pour se focaliser ensuite sur l’expérience de droit canonique au sortir du Concile de Trente représenté par la Congrégation du Concile. L’attention s’est notamment portée sur le rôle de ce dicastère romain dans le processus de réforme lancé par l’Eglise catholique au XVIe siècle, sur sa fonction interprétative des décrets tridentins et sur son impact sur la doctrine juridique de la première époque moderne. A ce propos, la recherche prendra en considération les principales contributions des juristes du XVIe et XVIIe siècles afin de comprendre le rôle de ce dicastère dans l’évolution du concept d’interprétation authentique. Enfin, il s’agira de savoir si son influence a eu un effet sur la législation d’autres ordonnancements juridiques de la première époque moderne et de comprendre si et dans quelle mesure la Congrégation du Concile a représenté un modèle pour les autres expériences juridiques de la première époque moderne quant au concept d’interprétation authentique.

    Marie-Bénédicte Rahon-Dos Santos, Les professeurs de droit du Collège de France (1612-1919), thèse soutenue en 2019 à Sorbonne Paris Cité, membres du jury : Soazick Kerneis (Rapp.), Cyrille Dounot (Rapp.), Alain Supiot, Jean-Louis Halpérin et Jacqueline Moreau-David  

    Le Collège de France, créé en 1530, a pour objectif principal d'enseigner des matières nouvelles, non présentes dans le paysage universitaire. Le droit, représenté par la Faculté de droit de Paris, est ainsi, au commencement, mis de côté. Il faut attendre 1612, pour qu'une chaire de droit soit instituée au Collège de France. Cette discipline est représentée jusqu'en 1919. La première chaire de droit est intitulée chaire de droit canon, il s'agit ici d'un enseignement classique, pourtant cette institution décide de mettre en place cette matière en son sein. Les raisons sont de divers ordres : politiques mais également scientifiques et s'inscrivent contre toute apparence dans le projet principal du Collège. Au cours de l'époque moderne, deux chaires de droit canon sont ainsi présentes. La première de 1612 à 1792 est simplement supprimée sous la Révolution, la seconde de 1689 à 1773, est transformée en chaire de droit de la nature et des gens. Cette transformation met en place un enseignement inédit en France. En effet, si cette matière est déjà enseignée dans d'autres pays notamment outre-Rhin, elle ne l'est pas en France. Exclue du champ universitaire classique, le Collège de France voit dans la création de cette chaire, non seulement la mise en valeur d'un enseignement inexistant à la Faculté, mais également la mise en place d'un certain contrôle sur une matière polémique. Cette chaire traverse plus d'un siècle, très mouvementé, et est transformée en 1887. Enfin, une chaire d'histoire des législations comparées est créée en 1831 et perdure jusqu'en 1919. Il s'agit de la dernière chaire de droit. Cette matière est la plus innovante. Ces quatre chaires ne doivent leur création, leur existence et leur fin qu'à leurs titulaires. Ce n'est pas tant la chaire, ou la matière elle-même qui comptent que ce dernier. Il s'agit d'un système intuitu personae, ou la personne même du professeur est fondamentale. L'intérêt de cette étude porte donc sur les professeurs eux-mêmes, d'un point de vue personnel, institutionnel et scientifique. Les professeurs sont ainsi étudiés dans leurs rapports avec le Collège de France, les pouvoirs publics, les autres institutions de l'enseignement supérieur, principalement la Faculté de droit de Paris, mais aussi dans leurs relations avec leurs homologues et avec la doctrine juridique.

  • Marion Attia, Sir John Davies et la Tanistry : une histoire juridique de la Conquête de l'Irlande (XIIe-XVIIe s.), thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Christophe Archan, membres du jury : Céline Roynier (Rapp.), Gilduin Davy et Thierry Hamon    

    Au début du XVIIème siècle, le procureur général d’Irlande John Davies (1569-1626) contribue à la mise en application définitive du droit anglais dans l’île, dont la conquête a eu lieu au XIIème siècle. À cette fin, il s’attaque frontalement au droit successoral traditionnel irlandais (appelé tanistry), gouvernant la transmission du pouvoir dans les seigneuries. Il en soutient l’abolition devant la justice (Case of tanistry), ainsi que dans ses écrits sur l’histoire de la colonisation de l’île à partir du XIIème siècle. L’étude de l’œuvre de John Davies permet donc d’aborder la question de la conquête de l’Irlande par l’Angleterre sous l’angle juridique. Le droit successoral apparaît en effet comme un enjeu central, sa modification par les Anglais permettant d’aboutir à la maîtrise des terres, et donc à un contrôle de l’île toute entière. Les écrits juridiques de l’auteur ne doivent cependant pas occulter l’activité de propagande qui caractérise également son œuvre. L’ensemble de ses écrits permet ainsi d’appréhender les enjeux politiques et juridiques mais aussi l’évolution de la conquête, pendant une période particulièrement longue.

    Boubou Ba, Les modes alternatifs de règlement des conflits en Mauritanie : regard anthropologique et juridique, thèse soutenue en 2022 à Paris 10 sous la direction de Soazick Kerneis, membres du jury : Haimoud Ramdan (Rapp.), Stephanie Régine Rohlfing-Dijoux et Jean-Paul Jean    

    La nature pacificatrice de la justice coutumière et de la justice cadiale constitue un héritage culturel qui a facilité l’introduction récente des formes modernes de justice alternative en République islamique de Mauritanie. L’Etat providence tend à disparaître au profit de l’autonomie individuelle dans le domaine de la justice pour maintenir une paix durable et rétablir le lien social dans une société en crise. Dans cette perspective, les modes amiables de règlement des conflits sont conçus comme une manifestation de la liberté contractuelle ou du moins l’outil capable de favoriser une justice contractuelle. C’est peut-être là l’expression d’une autre vérité judiciaire, la vérité d’une justice managériale pour une société post-moderne. A cet effet, la tendance contemporaine en Mauritanie a conduit à revaloriser les MARC pour privilégier la paix et soigner le tissu social tant abîmé. Les outils alternatifs comme la médiation, la conciliation et l’arbitrage existent et se développent aujourd’hui de plus en plus dans le système judiciaire mauritanien. Ces procédés permettent de maintenir les liens sociaux si utiles dans le processus de quête d’une identité mauritanienne.

    Aurore Causin, Penser le droit de la succession royale par les lois fondamentales (1661-1717), thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Pierre Bonin, membres du jury : Alexandre Deroche (Rapp.), Denis Baranger  

    Cette thèse propose de replacer la notion de loi fondamentale au coeur des argumentations relatives à la défense de la succession royale. À travers trois événements du gouvernement personnel de Louis XIV (la signature du traité de Montmartre, les négociations d’Utrecht et l’habilitation à succéder accordée aux princes légitimés), les lois fondamentales intègrent des argumentations marquées du sceau de la pensée juridique moderne. Si le XVIIIe siècle voit se développer la notion de constitution, les accents jusnaturalistes de la pensée juridique ne sont pas estompés. En mobilisant les lois fondamentales, pamphlétaires, ambassadeurs, princes du sang ou Légitimés convoquent une certaine représentation de l’ordre de la succession royale et de l’État. Les textes présentent une réflexion sur la nature propre à la pensée des juristes. Les lois fondamentales, éléments naturels de la succession royale, placées à la croisée du droit du sang et du droit de naissance, traduisent finalement la préoccupation qu’ont les auteurs pour la conservation de l’État.

    Hugo Stahl, Les conceptions des parlementaires provençaux sous le règne de Louis XV au prisme de l'ordre public, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Éric Gasparini et Christian Bruschi, membres du jury : Sébastien Le Gal (Rapp.), Jean-Louis Mestre, Karen Fiorentino et François Quastana    

    L'activité des parlementaires aixois a été guidée par la volonté de préserver l’ordre public -c’est-à-dire la structure de l’état et de la société ainsi que la tranquillité publique- ou d’en réparer les atteintes en Provence. Ce fil conducteur transparaît nettement lors des controverses religieuses qui ont émaillé le règne de Louis XV. En ce sens, les parlementaires aixois ont réaffirmé les mécanismes gallicans de la « réserve de réception » et de « l’appel comme d’abus », avant de recourir plus tardivement aux arrêts de règlement afin de lutter, à la fois contre les ecclésiastiques ultramontains et les jansénistes troublant simultanément la quiétude religieuse du pays provençal. Ce volet de l’activité parlementaire aixoise était une résurgence des conflits séculaires entre autorité séculière et autorité spirituelle. Ce souci de l’ordre public est également manifeste dans le désir que les officiers de la cour aixoise avaient d’asseoir leur institution comme la première de la province tout en se rattachant à la tradition monarchique. Pour cela, tant l’exclusivité de leurs compétences que leur emprise sur les autres institutions provençales étaient nécessaires. De même, des rapports sans animosité avec le souverain -ce qui laissait peu de place à la théorie de « l’union des classes » parlementaires- étaient indispensables. Ces impératifs préalables légitimaient leurs actions et les conduisaient à s’assurer de l’efficience de leurs arrêts de règlement -qui classiquement permettaient soit de conforter, soit d’adapter, soit de compléter la législation royale- en vue de maintenir la paix sociale, de préserver la sécurité et de conserver la prospérité en Provence

    Benoît Habert, La garantie des libertés. 1852-1870, thèse soutenue en 2017 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Brigitte Basdevant-Gaudemet et François Saint-Bonnet, membres du jury : Grégoire Bigot (Rapp.)  

    Le Second Empire a pour réputation d’être un régime politique ennemi des libertés. Pourtant, la constitution du 14 janvier 1852 reconnaît, confirme et garantit les principes de 1789 comme la base du droit public des Français. Elle crée même des mécanismes pour les protéger. Le régime louis-napoléonien, dès son texte fondateur, s’intéresse donc à la garantie des libertés. Cela fait-il du Second Empire un régime politique libéral ?Le règne de Napoléon III est coupé en deux périodes : l’autoritaire et la libérale. L’expression « Empire libéral » doit beaucoup au travail d’Émile Ollivier qui a cherché à réhabiliter, après 1870, son ralliement à l’Empire. Ainsi, quelle pertinence de qualifier de « libérale » la période s’étendant de 1860 à 1870 ou d’« autoritaire » celle s’étendant de 1852 à 1860 ?Fidèle aux idéaux de la Révolution de 1789, l’Empereur resta soucieux de maintenir le système traditionnel selon lequel la garantie des libertés relevait des missions de l’État, même s’il accepta, progressivement, de laisser à la société la capacité de garantir elle-même les libertés. Un changement de paradigme s’est donc opéré. De la protection des libertés par l’État, la doctrine libérale passa à la protection de la liberté sans l’État, voire contre lui. En fonction de la définition retenue, le Second Empire aurait donc toujours ou jamais été libéral.

  • Marie-Laure Duclos-Grécourt, L'idée de loi au XVIIIe siècle dans la pensée des juristes français (1715-1789), thèse soutenue en 2012 à Poitiers sous la direction de Éric Gojosso, membres du jury : Anthony Mergey (Rapp.), Laurent Reverso (Rapp.), Catherine Lecomte  

    Aussi nommés hommes de loi, les juristes se sont naturellement passionnés pour cette source du droit au xviiie siècle, prenant part aux débats juridiques et politiques de ce siècle nomophile. S'ils reprennent la traditionnelle distinction entre loi naturelle et loi positive, c'est principalement cette dernière qu'ils développent, étant ici les témoins et les acteurs de la laïcisation et de la rationalisation de l'ordre juridique. Atteinte dans son fondement divin, la loi naturelle perd de son aura paradigmatique ; la raison humaine suffit à en percevoir le contenu et à établir la loi positive. Celle-ci s'affirme face aux autres sources du droit comme expression privilégiée de la volonté royale et comme moyen de l'unification du droit face à un pluralisme juridique de plus en plus contesté mais néanmoins persistant. Cependant, face à la peur du despotisme qui saisit le siècle, et tout particulièrement sa seconde moitié, la volonté royale, dénoncée dans ses possibilités d'arbitraire, est redoutée. Son expression, la loi, est alors mise sous tutelle, les juristes militant pour l'instauration d'un contrôle juridictionnel de la conformité de celle-ci à des normes de référence conçues extensivement. L'avènement de la nation, nouvel acteur politique vivifié par les appels aux États généraux, vient renouveler le débat. Revendiquant la souveraineté, elle se voit confier la puissance législative et la loi, désormais conçue comme l'expression de la volonté générale faisant le lien entre l'individu et la nation, trace la voie de l'émancipation du peuple. La Révolution française concrétise ces acquis théoriques, ouvrant à la loi les portes d'un long règne

    Seyed Nasser Soltani, La notion de constitution dans l'oeuvre de l'assemblée constituante iranienne de 1906, thèse soutenue en 2011 à AixMarseille 3 sous la direction de André Roux, membres du jury : Patrick Gaïa, Jean-Louis Mestre et Ǧawād Ṭabāṭabāʹi  

    En 1906 le royaume de Perse connut une révolution constitutionnelle qui lui a donné la première constitution écrite du pays. Durant les années où la révolution se prépare, la société civile ouvre un grand champ d’émergence des concepts modernes du droit public. L’œuvre de l’assemblée constituante de 1906, qui a donné naissance à la constitution et à son complément, en est un exemple par excellence. Dans cette thèse nous allons procéder à l’exploitation de l’œuvre de l’assemblée constituante pour y suivre la genèse et l’évolution des concepts de droit public. Nous allons chercher à travers les concepts principaux du droit public - représentation, égalité civique et égalité devant la loi - la conception qu'avaient les constituants de la Constitution. Nous allons aussi observer la notion de constitution à certains moments décisifs de la révolution, où par exemple les révolutionnaires appelleront le roi au serment pour protéger la constitution. Dans cette thèse nous assisterons aussi à un processus qui par le biais de la redéfinition des anciens concepts de droit public, fait naître les concepts modernes du droit public. Cette thèse en se référant à l’histoire constitutionnelle du pays vise à relever un défi du droit constitutionnel d’aujourd’hui en Iran. Un droit constitutionnel qui, dès sa naissance, ne prend pas au sérieux l’histoire de la discipline. Par cette thèse nous voulons mettre en valeur l’importance et la nécessité des études historiques dans l’enseignement ainsi que dans l’étude du droit constitutionnel.