Justin Kissangoula

Maître de conférences
Droit public.
Faculté de Droit d’Economie et de Gestion

Centre Maurice Hauriou pour la Recherche en Droit Public
  • THESE

    La constitutionnalisation du droit des étrangers en France : contribution à l'étude du développement du droit constitutionnel, soutenue en 1997 à Montpellier 1 sous la direction de Dominique Rousseau 

  • Justin Kissangoula, La Constitution française et les étrangers: recherches sur les titulaires des droits et libertés de la constitution sociale, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 2001, Bibliothèque constitutionnelle et de science politique, 578 p.   

    Justin Kissangoula, La constitutionnalisation du droit des étrangers en France: contribution à l'étude du développement du droit constitutionnel, Presses universitaires du Septentrion, 1998, Thèse à la carte, 1121 p. 

  • Justin Kissangoula, « Le juge européen des droits de l’homme et la dualité de juridictions en France », in Urbain Ngampio-Obélé-Bélé (dir.), La répartition des compétences judiciaires, Institut universitaire Varenne, 2020 

    Justin Kissangoula, « La sécurité dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme », in Urbain Ngampio-Obélé-Bélé (dir.), La sécurité en droit public, Institut universitaire Varenne, 2018 

    Justin Kissangoula, « La République à l’épreuve de la « question noire » », Institutions et libertés. Mélanges en l’honneur de Jean-Pierre Machelon, LexisNexis, 2015, pp. 509-548 

    Justin Kissangoula, « Mesures d’éloignement des ressortissants étrangers et violation virtuelle de la Convention Européenne des droits de l’Homme. La jurisprudence en 2009 et 2010 », in P. Tavernier (dir.), La France et la Cour européenne des droits de l’homme. La jurisprudence en 2009 et 2010, Bruylant, 2013, pp. 340 

    Justin Kissangoula, « Libertés individuelles et hospitalisation sans consentement », in X. Cabannes, M. Benillouche (dir.), Hospitalisations sans consentement, CEPRISCA – PUF, 2012, pp. 77-107 

    Justin Kissangoula, « Les règles de management privé en tant qu’horizon pour la réforme de l’Etat II », in F. Rouvillois, M. Degoffe (dir.), La privatisation de l’Etat, CNRS éditions, 2012, pp. 211-226 

    Justin Kissangoula, « Les proscrits de l’Etat : des étrangers en France et en Europe », in Catherine Amélie Chassin, Jean-François Akandji-Kombe (dir.), La Proscription, Bruylant, 2011 

    Justin Kissangoula, « Les règles de management privé en tant qu’horizon pour la réforme de l’Etat », in Yves Charles Zarka (dir.), Repenser la démocratie, Armand Colin, 2010, pp. 358-371 

    Justin Kissangoula, « La sanction de la violation des droits de l’homme dans la Déclaration universelle des droits de l’homme », in Jean-Pierre Machelon, Pascal Chaigneau, Fouad Nohra (dir.), La Déclaration universelle des droits de l’homme : fondement d’une nouvelle justice mondiale, L’Harmattan, 2010, pp. 75 

    Justin Kissangoula, « Introduction à l’analyse des cycles juridiques », in B. Mathieu et M. Verpeaux (dir.), La Constitutionnalisation des branches du droit, Economica – PUAM, 1998, pp. 147-157 

  • Justin Kissangoula, « Brèves réflexions sur l'application du principe d'égalité aux droits sociaux des étrangers », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, 2013, n°3, pp. 422-429 

    Justin Kissangoula, « Constitution et santé », Gazette du Palais, 2011, n°308309, pp. 7-10 

    Justin Kissangoula, « Le droit des réfugiés : double nationalité et unité familiale », Revue française de droit administratif, 2010, n°3, pp. 580-586 

    Justin Kissangoula, « De l'inconstitutionnalité de l'usage exclusif de la langue tahitienne », Actualité juridique Droit administratif, 2008, n°19, p. 1047   

    Justin Kissangoula, « A propos du principe de l'indépendance des législations et des procédures dans le contentieux administratif », Revue de la Recherche Juridique - Droit prospectif, 2004, n°20041, pp. 261-292 

    Justin Kissangoula, « Quelques paradoxes du contrôle de conventionnalité des lois », Revue trimestrielle des droits de l'homme, 2003, n°55, pp. 1043-1086 

    Justin Kissangoula, « Pour une définition constitutionnelle des étrangers », Les Petites Affiches, 2002, n°222, pp. 7-15 

    Justin Kissangoula, « Le vrai visage de la décentralisation », Revue générale des collectivités territoriales, 2002, n°23, pp. 179-189 

    Justin Kissangoula, « Remarques sur une jurisprudence européenne controversée : l'application de l'article 6, paragraphe 1 de la Convention européenne des droits de l'homme au contentieux de la fonction publique », Revue française de droit administratif, 2000, n°06, p. 1268   

    Justin Kissangoula, « Le droit des étrangers au RMI : entre nationalisme et universalisme », RDSS. Revue de droit sanitaire et social, 2000, n°01, p. 249   

    Justin Kissangoula, « Le Conseil d'État, juge de l'exception d'inconstitutionnalité ? », La Revue administrative, 1997, n°299, pp. 518-524 

  • Justin Kissangoula, « Dépenses publiques », in Gilbert Orsoni (dir.), Finances publiques. Dictionnaire encyclopédique, PUAM / Economica, 2017 

    Justin Kissangoula, « Trésor public », in Gilbert Orsoni (dir.), Finances publiques. Dictionnaire encyclopédique, PUAM / Economica, 2017 

    Justin Kissangoula, « Fonds secrets », in Gilbert Orsoni (dir.), Finances publiques. Dictionnaire encyclopédique, PUAM / Economica, 2017 

    Justin Kissangoula, « Principe d’antériorité budgétaire », in Gilbert Orsoni (dir.), Finances publiques. Dictionnaire encyclopédique, PUAM / Economica, 2017 

    Justin Kissangoula, « Jusnaturalisme », in Joël Andriantsimbazovina, Hélène Gaudin, Jean-Pierre Marguénaud, Stéphane Rials, Frédéric Sudre (dir.), Dictionnaire des droits de l’homme, PUF, 2008 

    Justin Kissangoula, « Droit à des élections libres », in Joël Andriantsimbazovina, Hélène Gaudin, Jean-Pierre Marguénaud, Stéphane Rials, Frédéric Sudre (dir.), Dictionnaire des droits de l’homme, PUF, 2008 

    Justin Kissangoula, « Droit à l’instruction », in Joël Andriantsimbazovina, Hélène Gaudin, Jean-Pierre Marguénaud, Stéphane Rials, Frédéric Sudre (dir.), Dictionnaire des droits de l’homme, PUF, 2008 

    Justin Kissangoula, « Droit à la vie », in Joël Andriantsimbazovina, Hélène Gaudin, Jean-Pierre Marguénaud, Stéphane Rials, Frédéric Sudre (dir.), Dictionnaire des droits de l’homme, PUF, 2008 

  • Justin Kissangoula, « Droit du développement, droit au développement, et développement du droit », Journée en hommage au professeur Guy Feuer (1925-2020), Université Paris Cité, Malakoff, le 14 juin 2021  

    Journée du Centre Maurice Hauriou organisée par les professeurs Annie Gruber et Thierry Rambaud

    Justin Kissangoula, « Les contrats de prestations de sécurité privée et le droit public », Les enjeux contractuels de la sécurité privée, Université Paris Descartes, Malakoff, le 01 février 2017  

    Organisé sous la direction scientifique de Christophe Aubertin, Université Paris Descartes, CEDAG ; Xavier Latour, Université Nice Sophia Antipolis, CERDACFF et Christian Vallar, Doyen, Université Nice Sophia Antipolis, CERDACFF

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Lauriane Hauchard Hosseini, La prise en charge par le système judiciaire français de la protection des femmes issues de l'immigration victimes de violences, thèse soutenue en 2021 à Université Paris Cité, membres du jury : Jean-François Akandji-Kombé (Rapp.), Joël Andriantsimbazovina (Rapp.), Michel Degoffe, Jean-Michel Belorgey et Elisabeth Mella  

    Le droit venant sanctionner les actes de violences, il constitue un outil indispensable dans la lutte contre les formes de violences au sein d'une famille, d'une communauté ou dans la société, et participe à la garantie d'une protection des victimes. Cette protection relève donc de la responsabilité de l'État, avec la nécessité de mettre en place un dispositif judiciaire adéquat, efficace et suffisant. C'est pourquoi la question de savoir si le système judiciaire français protège réellement les femmes victimes de violences, plus particulièrement lorsqu'elles sont issues de l'immigration, en tenant compte de la dimension d'interculturalité, a révélé des vides juridiques qui laissent place à la libre appréciation et interprétation des professionnels en charge des situations des victimes. En conséquence, ces vides juridiques ne permettent pas toujours de garantir objectivement leur protection. La multiplicité des violences et de leur traitement a amené à limiter la recherche autour de deux types de violences que sont les violences intrafamiliales et les mutilations sexuelles féminines. Or, la prise en charge par le système judiciaire français des femmes victimes de violences s'entend par l'accompagnement de ces femmes en leur donnant tout d'abord un accès effectif au système judiciaire, ce qui sera développé dans cette thèse. Par le biais d'une recherche universitaire croisée avec les données issues d'entretiens menés avec les acteurs de terrain, ce travail constitue le point de départ d'un constat pouvant s'établir sur le sujet des violences faites aux femmes. Cette étude se place au rang d'étape transitoire entre les prémices des changements dans les pratiques d'il y a vingt ou trente ans et l'aboutissement de ces changements, au regard des résultats qui commencent à être visibles à travers les chiffres et le constat des praticiens. L'intérêt de cette recherche vise à mettre l'accent sur la protection de ces femmes étrangères dont il est reconnu qu'elles ne sont pas - encore - la priorité dans les plans gouvernementaux et les politiques publiques au niveau national, pour des raisons qui seront également exposées au cours des développements de cette thèse. En outre, à l'heure actuelle, il est fait application du droit positif et sa mise en œuvre tend à garantir les droits des victimes de violences. Cependant, la preuve, administrée de différentes manières selon les acteurs de la procédure judiciaire, ne permet pas à l'issue des processus, de garantir une protection uniforme et effective. Cela renvoie à la garantie ou l'absence de garantie des droits de ces victimes. En effet, pour une « bonne » administration de la justice, ce système, tel qu'il est conçu et encadré, veille à ne pas se trouver instrumentalisé, renvoyant alors à la notion de preuve. Ce travail de recherche s'est donc articulé autour de la prise en charge des victimes de violences, amenant à s'interroger sur le poids de la preuve dans le processus de leur protection. Pour répondre à cette problématique, après avoir rappelé la genèse des violences faites à l'encontre des femmes étrangères et migrantes permettant de mieux cerner les fondements de ce phénomène, l'analyse des outils textuels à disposition pour l'enrayer a pu mettre en exergue la garantie qu'ils apportent pour protéger ces femmes victimes de violences. Ainsi, les différences de pratiques des acteurs tout au long du processus de protection pour administrer la preuve se sont révélées au cœur de la problématique de cette thèse. Leur analyse croisée a donc permis d'esquisser une proposition de mutualisation des pratiques pour une meilleure cohésion et cohérence des professionnels dans la protection de ces femmes victimes.

    Shaghayegh Hosseinzadeh Sereshki, Droit à la protection de la santé et Constitution : étude comparée en droit français et en droit américain, thèse soutenue en 2020 à Université Paris Cité, membres du jury : Elisabeth Mella (Rapp.), Russell L. Weaver (Rapp.), Michel Degoffe et Joël Andriantsimbazovina  

    Le droit à la protection de la santé est essentiel au bien-être de tous. Le droit à la protection de la santé implique en principe de garantir à toute personne un accès égalitaire aux soins nécessités par son état de santé, sans discrimination. Il existe un lien inhérent entre la Constitution d'une nation et la protection de la santé des individus au sein de cette nation. Une personne en mauvaise santé ne pourra pas profiter pleinement de sa vie et de développer son potentiel. Le droit constitutionnel français proclame le droit à la protection de la santé à la différence de la Constitution américaine qui ne reconnais pas ce droit expressément. L'auteur tente de démontrer que les législateurs fédéraux et fédérés ainsi que la Cour suprême prennent un compte l'existence d'un droit à la protection de la santé aux Etats-Unis. Par ailleurs, le droit constitutionnel français en matière de protection de la santé a fait l'objet d'une lente évolution en fonction du temps. Il s'agit en réalité d'une préoccupation ancienne des premiers constituants et il est, pour la première fois, reconnu en tant que tel par la Constitution de la seconde République. Pour ce qui est du système constitutionnel des Etats-Unis d'Amérique, la Constitution fédérale de 1887 ne reconnait pas de droit à la protection de la santé. Cette reconnaissance aurait pu avoir lieu en 1944 avec la proposition de Franklin Roosevelt de modifier la constitution mais celle-ci n'a pas été menée à son terme. Les deux seules ouvertures qui existent sont celles créées par la Cour suprême au profit des détenus et des femmes lorsqu'elles décident de recourir à une interruption volontaire de grossesse, et encore dans ce dernier cas, dans des conditions très précises. Toutefois, au niveau des Etats fédérés, certains reconnaissent un droit à la santé. Cette reconnaissance est expliquée par les différents cultures politiques des Etats fédérés. Le but de cette étude comparative est de démontrer que le droit à la protection de la santé est un droit fondamental, intimement lié à l'épanouissement et au bonheur de chacun, ainsi qu'au bien-être collectif, de l'humanité. C'est aussi reconnaître qu'une protection constitutionnelle de ce droit est nécessaire et de la plus haute importance pour qu'il puisse être efficacement appliqué.

  • Junior-Golson Dokodo-Zima, La démocratie et l'État de droit en droit international africain, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Jean-François Akandji-Kombé, membres du jury : Hélène Tourard (Rapp.), Alix Toublanc et Delphine Edith Emmanuel Adouki  

    L’étude de la démocratie et de l’État de droit en droit international africain propose des solutions concrètes face aux violations des droits de l’homme, des élections et des libertés fondamentales en Afrique. L’enjeu de cette étude consiste à prouver l’intérêt de la mise en œuvre de la démocratie et de l’État de droit dans le droit international africain à travers les textes juridiques africains et appliqués par les organes politiques et juridiques africains. Eu égard de cela, la mise en œuvre de la démocratie et de l’État de droit est l’application d’un ensemble des règles établies dans le continent africain pour protéger et promouvoir les droits de l’homme, les élections et les libertés fondamentales en Afrique. C’est ainsi que notre étude étale des solutions concrètes à l’Afrique à la fois politiques et juridiques. Finalement, il sied de retenir que notre étude se repose sur les deux piliers majeurs de l’intérêt que portent la démocratie et l’État de droit en Afrique : d’une part, elle présente le processus juridique de la consécration de la démocratie et de l’État de droit dans le droit international africain. Et d’autre part, elle justifie la mise en œuvre politique et juridique de la démocratie et de l’État de droit dans le droit international africain.

    Eric Nkoum, L’approche fonctionnelle et uniforme des sûretés réelles dans l’espace OHADA, thèse soutenue en 2015 à Paris Est sous la direction de Stéphane Piédelièvre, membres du jury : Valérie Depadt-Sebag (Rapp.)      

    Après deux réformes successives du droit des sûretés dans l’espace pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique, il s‘avère que ce dernier reste un droit inefficace. L’étude de l’approche initiée par le législateur communautaire présente un droit des sûretés complexe, hétéroclite, et difficile à appréhender. Certains législateurs étrangers, confrontés aux mêmes difficultés, ont entrepris de moderniser leur droit des sûretés. Ils ont pour cela embrassé des solutions qui pourraient inspirer le législateur communautaire. En effet, ils ont adopté une approche fonctionnelle du droit des sûretés réelles. La doctrine, dans son ensemble, conforte cette démarche. Par ailleurs, l’instrumentalisation du droit des sûretés réelles par le législateur communautaire, lors de la dernière réforme, peut être entendue comme un appel à la simplification du droit des sûretés. Ces constations invitent à rechercher une autre manière d’appréhender le droit des sûretés. Dès lors, dans l’optique de rationaliser, d’harmoniser et de rendre plus efficace le droit des sûretés réelles, il est opportun, voire nécessaire, de restructurer la matière.

    Bilal Kaoula, L'éloignement des étrangers dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2013 à La Rochelle sous la direction de Joël Andriantsimbazovina, membres du jury : Félicien Lemaire (Rapp.), Serge Slama  

    L’objectif de ce travail est de traiter la problématique de l’éloignement des étrangers sous l’angle des droits de l’homme en Europe. En effet, la Convention européenne des droits de l’homme permet de limiter le droit des Etats d’expulser, d’extrader, ou de reconduire à la frontière les étrangers. La Cour européenne des droits de l’homme exige que toute mesure d’éloignement prise à l’encontre de l’étranger respecte les droits fondamentaux énumérés dans la Convention européenne des droits de l’homme. Ces exigences découlent de l’interprétation dynamique et évolutive des articles de ce texte, offrant une protection aux étrangers contre tout renvoi vers des destinations où ils risquent de subir des mauvais traitements. De même, l’expulsion des étrangers délinquants ayant des liens d’attachements dans l’Etat d’accueil peut constituer une violation de leur droit à une vie privée et familiale. Le juge européen octroie également des garanties procédurales aux mineurs étrangers et aux demandeurs d’asile en leur maintenant le droit à un recours effectif. Toutefois, le juge européen limite l’application de certains articles quand la mesure d’éloignement est nécessaire pour la sauvegarde de l’ordre public et la sécurité nationale. A ce titre, le juge refuse d’appliquer le droit à un procès équitable en cas d’extradition ou d’interdiction de territoires, en particulier à ceux suspectés de terrorisme. Afin de réconcilier l’intérêt des Etats et la protection les droits fondamentaux de l’étranger frappé par une mesure d’éloignement, les juges de la Cour européenne des droits de l’homme examinent ce contentieux au cas par cas. En somme, les solutions européennes permettent de modifier le statut interne de l’étranger en situation d’éloignement et de combler les défaillances du droit international en la matière.

    Kouamé Hubert Koki, Les droits fondamentaux des personnes morales dans la convention européenne des droits de l'homme, thèse soutenue en 2011 à La Rochelle sous la direction de Joël Andriantsimbazovina, membres du jury : Laure Milano (Rapp.)  

    La réflexion autour des droits fondamentaux des personnes morales n’est guère si nouvelle comme pourrions nous être tentés d’y croire ; elle interpelle toutefois par son caractère antithétique. La personne humaine apparaissant comme l'unique destinataire de ces droits, elle avait capté toutes les attentions doctrinales. L'intimité du lien entre l'Homme et le concept des droits de l'homme, d’où découlent les droits fondamentaux, justifiait aisément l'exclusion des personnes morales. L'idée d'inclusion des groupes et des organisations qui semblait impensable va in fine être admise, voire se rendre indispensable à la démocratie, chère au système européen de défense des droits de l’homme et cadre de notre étude. La personne morale joue indiscutablement sa partition à la réalisation de la société démocratique à travers notamment la presse ou le jeu des partis politiques. Elle contribue énormément à l’économie des États par l’action des sociétés commerciales ou autres entreprises, et même à l’épanouissement des individus par le biais des associations dont les missions sont diverses et variées. On ne saurait valablement refuser à un tel sujet de droit la protection de la Convention. D’ailleurs c'est avec la force de l'évidence que ces personnes morales ont pu bénéficier de diverses dispositions de cette dernière. Le groupement à but politique ou syndical ne pourrait paisiblement accomplir sa mission sans la couverture de l’article 11 de la convention consacrant la liberté d’association et de manifestation pacifique. Aussi l’entreprise dépourvue de l’exercice et de la jouissance du droit au respect des biens, tel que défini à l’article premier du Protocole additionnel n° 1, ne pourrait-elle prospérer dans un domaine où intervient régulièrement la puissance publique. La sauvegarde de ces droits, avec bien d’autres, est conséquemment vitale pour les personnes morales. Le décryptage des droits et libertés qui leur sont garantis par le texte européen appelle à observer méthodiquement les différents mouvements de la jurisprudence européenne. Pour ce faire, notre réflexion préfère à une approche dogmatique, s’appuyant sur le particularisme des personnes morales pour dégager leurs droits et libertés garantis, une méthode plutôt pragmatique. Cette approche se fonde uniquement sur la protection effective que le juge européen consent à l’organisation non gouvernementale aux prises à l’arbitraire des pouvoirs publics. Il convient d’analyser chacun de ces droits et libertés garantis, et d’en dégager un relief d’avec la nature et l’activité de la personne morale. L’interprétation prétorienne du texte et des notions, telles que la personne ou le domicile, se présente délibérément extensive, dans le but assumé de permettre aux groupements de prendre part aux bénéfices de la Convention. L’accès à la juridiction européenne est par ailleurs largement ouvert aux groupements : tout pour faire en effet de la personne morale un sujet à part entière apte à exercer et à jouir de droits fondamentaux dans la Convention européenne des droits de l’homme.