Yvonne Flour

Professeur émérite
Droit privé et sciences criminelles.
École de Droit de la Sorbonne

Institut de Recherches Juridiques de la Sorbonne
  • Yvonne Flour, Pierre-Louis Boyer (dir.), Transhumanisme. Questions éthiques et enjeux juridiques: questions éthiques et enjeux juridiques, Parole et silence, 2020, 250 p. 

    Yvonne Flour, Philippe Capelle-Dumont (dir.), Rationalités et christianisme contemporain: vigiles de l'espérance, Parole et silence, 2019, 343 p.    

    La 4e de couverture indique : "Le présent ouvrage expose et analyse les trajectoires de renouvellement sur lesquelles la raison et les ordres de rationalités se trouvent aujourd’hui inscrits et qui appellent aussi bien la vigilance que l’espérance : nouveaux concepts en sciences de la matière et en sciences sociales ; vitalité de la phénoménologie, de l’herméneutique et de la philosophie analytique ; renouveau du questionnement théologique après la réception de Vatican II et le nouvel espace interreligieux ; nouvelles formes de l’art et place de l’art dans la cité ; évolutions et refondation de la pédagogie ; tensions entre le droit objectif, les droits individuels et la nécessaire refondation du commun. Comment le christianisme contemporain, confronté et participant lui-même aux défis ainsi posés, témoigne-t-il de sa créativité et de sa cohérence ? Tel est l’enjeu."

    Yvonne Flour, Éric Savaux (dir.), Les obligations, 3e éd., Armand Colin, 2004, Collection U ( Série Droit privé ), 365 p. 

    Yvonne Flour, Éric Savaux (dir.), Les obligations, 2e éd., Armand Colin, 2001, Collection U ( Série Droit privé ), 335 p.   

    Yvonne Flour, Jean-Luc Aubert, Jacques Flour, Éric Savaux, Le rapport d'obligation: la preuve, les effets de l'obligation, la responsabilité contractuelle, transmission, transformation, extinction, Armand Colin, 1999, Collection U ( Série Droit privé ), 330 p.   

    Yvonne Flour, A Propos d'un arrêt du Parlement de Paris du 15 juillet 1346, 1973 

  • Yvonne Flour, Sophie Prétot, « Ce que la Covid-19 fait au droit », Effets de pandémie, 231 p., Parole et Silence, 2021, pp. 101-112 

  • Yvonne Flour, « Les insuffisances de la démocratie à l'égard des donateurs des associations », Revue des Sociétés , 2002, n°04, p. 783   

    Yvonne Flour, Alain Ghozi, « Les conventions sur la forme », Répertoire du notariat Defrénois, 2000, p. 37211911 

    Yvonne Flour, « Qu'est-ce qu'un actionnaire ? », Revue des Sociétés , 1999, n°03, p. 569   

  • Yvonne Flour, « Église et enseignement du droit depuis 1875 », le 04 novembre 2016 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Chantal Donzel-Taboucou, La donation de valeurs mobilières, thèse soutenue en 2011 à Paris 1 en co-direction avec Paul Le Cannu  

    La donation de valeurs mobilières constitue une opération combinant des concepts étrangers l'un à l'autre. D'une part, la donation, contrat classique, d'origine civile, dont le Droit se méfie, est extrêmement fragile et intéresse de multiples personnes : non seulement les cocontractants, mais aussi la famille du donateur, les créanciers de celui-ci, et l'ordre public; d'autre part, les valeurs mobilières, instruments financiers plus récents, d'origine commerciale, dont la circulation est favorisée par le droit, sont extrêmement mouvants, et intéressent, elles aussi, de nombreuses personnes, mais différentes : les cocontractants, ainsi que l'émetteur des titres, les co-titulaires de valeurs mobilières, les marchés financiers, l'ordre public. La nature étrangère de ces deux concepts ne rend pas leur combinaison impossible, mais elle complique souvent celle-ci. En effet, parce que la donation est un contrat gratuit sa réalisation est complexe, et elle produit un transfert de propriété des valeurs mobilières fragile. Quant aux valeurs mobilières, si leur nature personnelle et immatérielle est neutre au plan de la donation, en revanche, leur variabilité influence celle-ci, tantôt désavantageusement, tantôt avantageusement. Par ailleurs, lorsque la donation porte sur des titres conférant un droit de gestion de l'émetteur, la donation est compliquée, à son tour, par le régime des valeurs mobilières. Heureusement, le hiatus naturel existant entre les deux concepts peut être transcendé, lorsque la transmission des titres par donation est anticipée.

    Cheikh Gadiaga, La concurrence des systèmes juridiques en droit sénégalais de la famille , thèse soutenue en 2011 à Paris 1  

    Nous avons étudié la coexistence de différents systèmes juridiques en analysant les conflits de lois dans un cadre concurrentiel. Le premier chapitre est réservé à l'étude des sources formelles et des sources informelles. Avec l'historique de la colonisation, nous avons exploité le domaine juridique de cette colonisation avec une analyse sur les politiques d'assimilation juridique. Dans les deuxième et troisième chapitres nous avons centré nos efforts aux domaines conceptuels et théoriques du mariage, ses conséquences naturelles, la succession sanctionne l'essentiel.

    Latifa Flaiou, La transmission des entreprises familiales en droit français et en droit marocain., thèse en cours depuis 2008 

    Philippe Potentier, La communauté d'intérêts entre l'usufruitier et le nu-propriétaire, thèse soutenue en 2007 à Rouen 

    Sabine Danino Sultan, Le prix dans les avant-contrats préparatoires à une vente, thèse soutenue en 2004 à Dijon en co-direction avec François Magnin  

    En droit des obligations contractuelles, le prix constitue un élément conditionnant la formation de la vente. C’est ainsi que le principe de la détermination et de la déterminabilité du prix dans les contrats est une exigence légale édictée par l’article 1591 du code Civil ; exigence distinguer la vente, des contrats voisins. Le prix constitue l’objet de l’obligation de l’acheteur et la cause (contrepartie) de l’obligation du vendeur. Le droit français exige du prix qu’il soit déterminable, réel, sérieux, juste et licite. Il est par ailleurs très fréquent, dans la pratique, que le contrat de vente soit précédé d’un contrat préliminaire appelé « avant-contrat, promesse ou compromis », destiné à concrétiser l’accord avant que celui-ci ne prenne une forme définitive. L’avant-contrat est d’une utilité certaine dans la pratique contractuelle. L’objet de cette étude est d’examiner le sens et le rôle du concept de prix dans les avant-contrats ? Il est en effet des avant-contrats dont les éléments du contrat définitif ne sont qu’imparfaitement déterminés : tel est notamment le cas du pacte de préférence. D’autres avant-contrats doivent en revanche remplir toutes les conditions du contrat qu’ils préparent. Ainsi, la promesse synallagmatique de vente consacre l’accord des parties sur la chose et le prix. Le prix, ne concourt-il pas à distinguer deux types d’avant-contrats en fonction de l’intensité de leur rôle préparatoire ? Enfin, l’étude du sort du prix dans l’avant-contrat et de son incidence sur les obligations des parties - selon que le contrat définitif de vente vient à se réaliser ou non - permet de révéler une autre dualité : l’avant-contrat concourt à distinguer deux prix étroitement liés ayant une incidence sur les obligations des parties.

    Florence Mauger, La suprématie du droit communautaire dans la jurisprudence de la CJCE, thèse soutenue en 2003 à Rouen 

    Laurence Gauvenet, La rupture de l'union libre, thèse soutenue en 2003 à Paris 1  

    L'union libre est constituée d'actes patrimoniaux et extra-patrimoniaux entraînant des effets juridiques tant entre les concubins qu'avec des personnes tierces. En cas de conflits, à défaut de statut juridique particulier, il est nécessaire de recourir au droit commun afin de permettre aux concubins de résoudre des problèmes liés à leur séparation que celle-ci soit volontaire ou non. Si certains concluent préventivement des conventions adaptées à leur situation, ils ne représentent qu'une minorité. Aussi, pour résoudre les conséquences de leur rupture et à défaut d'accord entre eux, le recours aux juridictions s'impose avec le caractère aléatoire indéniable en résultant. Des palliatifs comme la société de droit ou créée de fait, des quasi-contrats, de l'indivision légale ou conventionnelle permettent à celui des concubins qui a participé à l'accroissement du patrimoine de son compagnon durant l'union, d'en retirer une contribution. Ils apparaissent cependant plus efficaces dans leurs rapports de collaboration professionnelle que dans leurs relations personnelles.

    Saoussen Bouzir, Le régime de la communauté des biens entre époux , thèse soutenue en 2003 à Paris 1  

    Compte tenu de leur importance en tant qu'une des pièces maîtresses du droit patrimonial de la famille, les régimes matrimoniaux constituent un vrai souci pour les législateurs contemporains. En ce sens le législateur tunisien a décidé de réglementer le régime de la communauté des biens entre époux en vertu de la loi de 1998. Pour le législateur français réformer ce régime communautaire a été l'objet des lois de 1965 et 1985. En réalité, le régime des acquêts s'il présente le régime légal en France, au contraire, en Tunisie n'est qu'un régime conventionnel. Cela montre que malgré le code civil était la source d'inspiration du législateur tunisien et que l'égalité des époux était au centre de leur politique, des divergences existent entre les deux législations en matière de la communauté. C'est pourquoi, nous croyons à l'utilité d'une étude comparative des droits français et tunisien qui même s'ils consacrent le même régime matrimonial, le réglementent différemment.

    Stéphane-Dimitri Chupin, La protection de la vie personnelle délimitée par les frontières des sphères privée et publique, thèse soutenue en 2002 à Paris 1  

    La vie personnelle s'épanouit au confluent des sphères de la vie privée et de la vie publique. Ces deux sphères, inhérentes à l'individu, n'auront de cesse de confronter leurs différences. Le droit au respect de la vie privée et la liberté d'expression restent deux principes aux contours fluctuants et antagonistes qui rendront difficile la représentation d'une frontière claire et précise. Bien que le droit commun protège la sphère de la vie privée au visa de l'article 9 du Code civil, son imprécision rédactionnelle a suscité un contentieux important, face au développement de la liberté d'expression en France, mais aussi au-delà de ses frontières. La frilosité du législateur a permis principalement à la presse, au nom de la liberté d'expression, d'entraver la frontière entre les sphères de la vie privée et de la vie publique. II apparaît aujourd'hui de plus en plus difficile de déterminer le champ d'application de ces deux sphères, tant la doctrine et la jurisprudence sont loin de s'exprimer d'une même voix. Les nouveaux concepts juridiques, le développement des nouvelles technologies sont autant de paramètres qui influent sur la délimitation qui nous occupe, et empêchent une solution tranchée. Il nous semble que la protection juridique ne se suffira pas à elle-même, pour pallier toutes les difficultés auxquelles elle est confrontée. Aussi nouS faut-il trouver une autre voie qui puisse appréhender la protection de la vie/personnelle et concilier le respect du droit à la vie privée et la liberté d'expression. Pour ce faire, il faudrait agir en amont, sensibiliser les professionnels des organes de presse, agir sur les comportements sans nécessairement réprimer. La déontologie est l'un des moyens qui pourrait parvenir à cet équilibre tant recherché entre le droit au respect de la vie privée et la liberté d'expression.

    Bertrand Gelot, L'influence des finalités objectives dans l'interprétation des actes juridiques, thèse soutenue en 2000 à Paris 1  

    L'interprétation des actes juridiques en droit privé français ne se résume plus à la seule recherche d'intentions de leurs auteurs, ce que la doctrine a nommé " interprétation subjective ". Bien au contraire, compte tenu de l'impossibilité fréquente de mettre en évidence ces intentions, d'autres finalités, extérieures aux volontés particulières, exercent une influence grandissante tant sur la théorie que sur la pratique de l'interprétation. L'analyse de cette influence met en évidence une distinction majeure au sein de ces finalités objectives. Les premières sont d'ordre pragmatique et font une large place à l'utilité économique. Elles se manifestent, d'une part, au travers de l'application des méthodes légales d'interprétation, qui permettent aux magistrats de promouvoir des solutions efficaces et utiles et, d'autre part, par le développement de l'interprétation conventionnelle, laquelle répond au besoin d'optimiser l'efficacité de l' exécution des actes. Les secondes, s ' opposant ou limitant les effets des premières, sont de nature morale et sociale et traduisent le respect de l'équaité. L'influence de cette dernière notion permet de justifier non seulement le rôle régulateur joué par certaines techniques d'interprétation ou par le contrôle de la dénaturation, mais aussi les effets de protection de la partie faible qu'engendrent l'application croissante de certaines méthodes légales d'interprétation.

    Laurence Armengaud, Suicide et droit, thèse soutenue en 2000 à Rouen  

    A la fois acte personnel et acte social, le suicide apparait d'emblee comme un phenomene complexe. L'approche juridique du suicide depend alors de l'angle sous lequel on aborde le sujet. Si le droit privilegie l'interet individuel du suicidant, il se doit de proteger le sujet contre lui-meme et contre les tiers. L'aspect individuel du suicide conduit en effet a reconnaitre l'inconscience du suicidant. Le suicide n'est pas un acte libre mais la consequence d'une angoisse profonde et incomprise du sujet. En revanche, si le droit aborde le suicide au regard de son incidence sociale, il privilegie a l'inverse la protection des tiers. Le droit a en effet pour objectif de preserver la societe et donc la vie. Suicide et droit sont alors antinomiques et il ne saurait etre question de consacrer droit ou liberte de se tuer. Partage entre la conception stoicienne et la conception medicale du suicide, le droit retient pour parametre la conscience du sujet. Plus le suicidant apparait libre, plus le droit tente de proteger la societe. A l'inverse, des que l'inconscience est admise, le sujet n'appelle plus que protection. Mais l'hypothese d'un sujet conscient est inadaptee au geste suicidaire etfausse ainsi les solutions juridiques. La confusion operee par le juriste resulte en realite d'une definition obsolete du suicide qui fait de la mort volontaire son synonyme. En effet, dire que le suicide est la mort volontaire implique necessairement la reconnaissance de la conscience du sujet. Le juriste peine alors a s'extraire de cette idee de conscience pour reconnaitre une realite autre, l'absence de volonte du sujet.

    Isabelle Lemaire, La notion d'interet de l'enfant dans le droit du divorce, thèse soutenue en 2000 à Rouen  

    La multiplication du nombre des divorces souleve le probleme du devenir de l'enfant dans la famille desunie. A cet egard, le juge aux affaires familiales, institue par la loi du 8 janvier 1993 a ete investi d'une mission particuliere de sauvegarde de l'interet des mineurs dans le cadre du divorce. La perception de l'interet de l'enfant par le legislateur s'est a la fois modifiee et precisee. Ainsi, d'une approche purement casuistique nous sommes parvenus a l'elaboration d'un systeme normatif juridiquement construit, qui s'articule autour de deux idees essentielles : celle de coparentalite et celle de co-responsabilite des ex-epoux posterieurement a la separation. Toutefois, ces objectifs louables connaissent, en pratique, des difficultes d'application. Par ailleurs, la maniere dont l'interet de l'enfant va etre preserve a egalement evolue. Ainsi, aujourd'hui, le juge intervient tres largement dans le cadre du divorce, meme s'il est de plus en plus seconde par des institutions para-judiciaires que sont, d'une part, la famille du mineur elle-meme, de plus en plus impliquee dans le reglement des consequences du divorce, et, d'autre part, les instances de mediation.

    Thomas Gruel, Le droit ébranlé par les manipulations du corps, thèse soutenue en 1998 à Rouen  

    Le droit, comme toute construction intellectuelle, connaît quelques axiomes ; l'un d'entre eux réside dans la distinction entre les personnes, sujets de droit, et les choses, objets de droit. Traditionnellement, le corps humain était rattaché à la personne ; les seules atteintes corporelles tolérées étaient par conséquent celles qui étaient guidées par le souci de soigner. Tel n'est plus le cas aujourd'hui. De fait, des atteintes corporelles autres que thérapeutiques deviennent licites : on peut prélever des organes, effectuer des opérations sans but curatif, changer le sexe d'un individu, produire l'homme par le biais de l'assistance médicale à la procréation, ou envisager de légiférer sur l'euthanasie. Les conséquences juridiques de ces actes mènent à des apories. En réalité, les récentes manipulations du corps humain s'harmonisent mal avec les postulats juridiques, car elles conduisent vers une réification de la personne. Au-delà de ces gênes de technique juridique, on s'aperçoit en effet que les fondements même du droit sont remis en cause ; la perte du sens juridique n'a rien à envier au perspectivisme philosophique. L'enjeu actuel sublime la quête d'une qualification objective du corps : il devient celui de la pérennité même du droit comme norme sociale pouvant contraindre l'individu et lui interdire la réalisation de certains de ses phantasmes. Ainsi, la réflexion anthropologico-juridique ne doit plus être retardée, sauf à ignorer in substantiel l'état de droit. Comme la recherche d'un fondement acceptable par tous ne peut plus se référer à une notion de sacré, du fait de la laïcisation du droit, c'est sans doute autour du concept de cohérence que l'actuelle réflexion juridique pourra se développer.

    Sophie Lambert-Wiber, Contribution du droit civil à une approche renouvelée de la charge de la preuve en droit fiscal, thèse soutenue en 1996 à Rouen  

    La présentation, qui est traditionnellement faite de la dévolution de la charge de la preuve en droit fiscal, met principalement en évidence le particularisme de la matière, et sa résistance à toute tentative de systématisation. En réalité, on ne peut nier, que les règles fiscales régissant la question ont une origine propre, dans la mesure où le choix du système déclaratif impose que les déclarations du contribuable bénéficient de la présomption de sincérité. Toutefois, l'étude comparée des mécanismes de dévolution de la charge de la preuve en droit fiscal et en droit civil révèle de nombreuses similitudes. Ainsi, dans ces deux matières, on constate l'existence d'un principe général d'attribution du fardeau de la preuve, résultant soit d'un texte, l'article 1315 c. Civ, soit de différentes dispositions du livre des procédures fiscales, relatives à cette question. Or, dans les deux cas cette attribution ne vise en fait à régler que la question du risque de la preuve c'est-à-dire à désigner celui des plaideurs qui perdra l'instance, si la lumière n'est pas faite. Cette question doit être, par ailleurs, nettement distinguée de l'obligation, qui pèse sur chacune des parties qui collabore à l'effort probatoire. Cette obligation est notamment consacrée par l'article 10 c. Civ. En contentieux fiscal, elle résulte du mécanisme dit de la dialectique de l'administration de la preuve. Enfin, du point de vue de la procédure, force est de constater que le juge de l'impôt comme le juge judiciaire disposent de pouvoirs inquisitoriaux, qui leur permettent d'intervenir directement dans la recherche des éléments de preuve et de contribuer ainsi à la consécration, en justice, d'une conception objective de la vérité.

    Marie-Christine Lebreton, L'enfant et la responsabilité civile, thèse soutenue en 1996 à Rouen  

    L'étude est centrée sur la spécificité de l'enfant au regard de la responsabilité civile. Cette spécificité consistant d'une part en sa dépendance vis-à-vis de sa famille et d'autre part en son manque de maturité, le plan de cette étude a été construit en fonction de ces deux éléments. La première partie a donc été consacrée à la responsabilité des père et mère, et la seconde partie à la responsabilité personnelle de l'enfant. Cette thèse révèle les hésitations jurisprudentielles entre deux tendances : volonté d'indemniser mais aussi volonté de sanctionner. Les solutions actuelles ne parviennent pas à obtenir l'équilibre entre ces deux fonctions de la responsabilité civile. Par ailleurs la spécificité de l'enfant est totalement occultée notamment avec l'avènement de la faute objective. Des solutions sont proposées pour parvenir à la conciliation entre les fonctions normative et réparatrice de la responsabilité. Seule leur séparation en deux phases bien distinctes peut permettre l'équilibre et restaurer la fonction normative de la responsabilité trop souvent occultée au profit de la fonction réparatrice. Cette restauration permettrait de prendre en compte la spécificité de l'enfant particulièrement niée depuis les arrêts de l'assemblée plénière de 1984.

    Thierry Lacroix, La transmission du pouvoir et du capital dans les entreprises familiales, thèse soutenue en 1996 à Rouen  

    La transmission intra-familiale de l'entreprise familiale doit être envisagée dans sa globalité sans jamais négliger la réflexion autour du couple pouvoir capital qui reste au demeurant difficilement dissociable en cas de transmission à titre gratuit. En effet, l'une des caractéristiques essentielles de l'entreprise familiale est la liaison étroite entre le pouvoir et le capital. On ne peut transmettre l'un sans l'autre sans compromettre l’équilibre de l'entreprise familiale. Or, le système juridique et fiscal présent ne permet pas de respecter cet équilibre surtout en cas de succession inorganisée. D'une part, le droit positif ignore la notion de pouvoir à l’intérieur de l'entreprise familiale : l'entreprise est transmise en tant que capital comme un vulgaire bien du patrimoine sans tenir compte de ses particularismes, ce qui entraîne une faillite irrémédiable du pouvoir dans l'entreprise. D'autre part, le poids de la fiscalité et les méthodes d’évaluation déstabilisent la transmission des entreprises familiales au pire moment de leur existence. Il existe bien des techniques successorales en droit civil, en droit des sociétés et en droit fiscal pour aider le chef d'entreprise à organiser sa succession de son vivant. Mais celles-ci restent insuffisantes notamment en cas de départ brutal du chef d'entreprise. En vérité, il n'y aura aucune amélioration des transmissions d'entreprises familiales sans une réforme juridique et fiscale des successions à titre gratuit qui tiennent compte de la portée considérable du couple pouvoir capital dans les entreprises familiales.

    Jean-Marc Roy, La réduction du contrat, thèse soutenue en 1993 à Rouen  

    La réduction du contrat est une sanction adaptée à la protection de la volonté des parties. Elle se distingue de techniques d'intervention dans la relation contractuelle qui ont pour finalité d'autres valeurs de la vie sociale. Par contre, la réduction se rapproche singulièrement de la nullité ou de la résolution lorsque celles-ci permettent de protéger l'initiative des contractants. Ainsi, comme ces sanctions, elle suppose la preuve d'un vice du consentement ou d'une inexécution. Mais en raison du degré de gravité de ces derniers, elle aboutit au maintien de la situation contractuelle.

    Abdalaziz Allasasmeh, La notion du préjudice réparable comme fondement de la responsabilité délictuelle en droit compare français et jordanien, thèse soutenue en 1989 à Rouen  

    La responsabilité délictuelle a connu plusieurs étapes en ce qui concerne l'indemnisation des victimes d'accidents, en particulier les accidents de la circulation. L'activité humaine du monde actuel de technologie moderne peut porter à chaque instant un tort au tiers. Ainsi la multiplication des dommages accidentels a donné à la responsabilité civile une place de plus en plus croissante dans la vie de chacun de nous. Cependant, si on accepte le modernisme, et l'industrialisation qui assurent notre confort d'un côté, mais qui peut engendrer des victimes d'un autre, on est amené à assumer et à assurer le préjudice subi par ces derniers. C'est ainsi que se pose le problème de réparation et les différentes hésitations entre l'existence ou non de la faute basée sur les principes du code de 1804. Actuellement, tous les risques sont garantis par l'assurance obligatoire, ce qui met le défendeur dans une situation de confort rationalisé, et la victime est sûre de percevoir une indemnité; tout en sachant que celui qui a perdu un bras ou un œil reste sans bras ou sans œil; quand il n'a pas perdu la vie. Enfin, la jurisprudence, la doctrine et la législation ont connu ces dernières années une évolution importante et favorable dans le domaine de réparation du préjudice. De même qu'en ce qui nous concerne, nous espérons que cette évolution continue pour améliorer davantage le sort des victimes et pour aboutir à une réparation complète par l'indemnisation automatique.

  • Flavius Alexandru Boar, Une eurohypothèque comme garantie immobilière indépendante : tendances internes et supranationales, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Laurent Aynès, Elena Simina Tănăsescu et Simina Elena Tănăsescu, membres du jury : Dimitri Houtcieff (Rapp.), Vincent Sagaert (Rapp.), Philippe Dupichot et Flavius Antoniu Baias  

    Le concept d’une hypothèque indépendante intervient comme référence par rapport à laquelle se délimitent, en droit français, comme dans le système roumain, les inflexions accessoires consacrées de la garantie. Il est également au cœur des recherches qui proposent une eurohypothèque calquée sur son modèle, au titre des règles du marché intérieur. Selon celles-ci, les dérogations accessoires reconnues dans les législations réfractaires à sa technique rendent la sûreté, de toute façon, presque tout aussi autonome. Or, la possibilité de stipuler une hypothèque sur première demande, parfois tentée dans les opérations bancaires, dépend justement de la mesure du rapprochement entre, par exemple, les hypothèques rechargeables et une garantie autonome proprement-dite. Toutefois, rien ne laisse entendre un abandon des réticences traditionnelles envers la technique. Les évolutions similaires en matière de garanties personnelles n’ont, en effet, pas dû affronter le numerus clausus des droits réels. Au moins, les démonstrations requises par cette conclusion ont déduit les représentations nécessaires pour intégrer dans la dépendance accessoire de la sûreté ses apparentes émancipations contemporaines. Ensuite, les impératifs de libre circulation paraissent assez spéculatifs en cette matière. Vu qu’ils ne sauraient être considérés exclusivement favorables au créancier hypothécaire, leur invocation dans ce contexte impliquerait de quantifier les conséquences de la logique accessoire sur le crédit international. En fin de compte, cela signifie qu’une intervention réglementaire des institutions européennes, reportée depuis quelques décennies déjà, serait la seule à même de supprimer tout aléa sur la légitimité du concept.

  • Quentin Monget, Les mutations du statut patrimonial des couples, thèse soutenue en 2024 à Université ParisPanthéonAssas sous la direction de Michel Grimaldi, membres du jury : François Chénedé (Rapp.), Isabelle Dauriac (Rapp.), Claude Brenner et Laurent Leveneur  

    Bien des couples, aujourd’hui, passent du concubinage au pacs, puis du pacs au mariage, qui sont les trois conjugalités que propose le droit contemporain. À chacune correspond un statut patrimonial spécifique (prévoyant une répartition des biens et des dettes, instituant des effets sociaux et fiscaux, etc.). Or ces statuts sont en pleine mutation : aujourd’hui, on ne compte plus les transformations légales et jurisprudentielles qui s’accomplissent. Quelles sont ces évolutions ? Jusqu’où doivent-elles se poursuivre ? Tel est l’objet de cette étude. Elle relativise l’idée qu’un droit commun du couple serait appelé à émerger : elle constate que, même si un phénomène de convergence est à l’œuvre, d’autres évolutions tendent à accroître certaines différences entre les conjugalités. Elle démontre alors que le droit positif se structure sur le modèle d’une gradation. Plus un couple choisit une conjugalité stable et engagée, plus son statut patrimonial devient exorbitant, communautaire et protecteur. Les amants sont ainsi incités à s’engager sur un chemin jalonné d’étapes prédéterminées (couple sentimental, emménagement, pacs, mariage) que l’on peut appeler iter copulae ; ce modèle est en phase non seulement avec le droit positif, mais aussi avec la réalité sociologique moderne.Ainsi, l’étude synthétise les évolutions en cours. Elle suggère de les approfondir où elles sont inachevées, de les tempérer où elles sont excessives, de les consacrer où elles sont prétoriennes ; le propos est parsemé de propositions de réformes, toutes destinées à asseoir le droit positif sur des bases durables, car plus en phase avec les aspirations modernes.

    Hervé Penhoat, Mutation(s) du paysage contemporain , thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Éliane Chiron, membres du jury : Benjamin Brou Kouadio (Rapp.), Daniel Serceau et Francine Lévy  

    Aujourd’hui nous pouvons être à un endroit du monde et réaliser des prises de vues à des centaines de kilomètres. La distance, qui jusqu’à présent se limitait à celle de la perception de notre œil, n’a aujourd’hui plus de limites, grâce aux nouvelles technologies. Cette thèse étudie la situation de l’artiste, dans le traitement du paysage, face à ces choix offerts à lui, entre l’analogique et le numérique. Ce serait la multiplicité de ce qu’offrent les technologies qui, par la main de l’artiste, permettraient de faire muter le paysage contemporain. Selon notre hypothèse, les Mutation(s) du paysage contemporain ne se joueraient pas uniquement sur une continuité temporelle, suivant l’évolution des technologies, oubliant progressivement l’analogique au profit du numérique. Il y aurait bien cet Entre qui se révèlerait être au cœur de nos questionnements. La thèse se développe en trois parties, comme une sorte de triptyque : Hors-champ, Instants, Non-lieu, en prenant appui sur notre pratique d’artiste. Partant de nos origines bretonnes, nous irons puiser dans des légendes et cultures celtes (l’Anaon, l’intersigne, etc.) qui nous entraîneront vers l’Asie (les évaporés au Japon, etc.), naviguant entre les technologies, entre le visible et l’invisible, entre le réel et le virtuel. En définitive, la mutation (au pluriel) est une et multiple à la fois. Cette figure complexe (au sens d’Edgar Morin) rappelle celle du Yi-Jin, dont sa définition suggère des mises en rapport de signes. Elle n’est pas sans proximité avec l’écriture oghamique, qui est un alphabet antique celte. Notre thèse est que l’Ogham, en connivence avec le Yi-Jin, participerait d’une nouvelle définition du paysage contemporain.

    Camila Rodrigues Moreira Cruz, Le métissage dans l'art contemporain brésilien , thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Éliane Chiron, membres du jury : Marie-Hélène Tramus (Rapp.), Alexis Nouss (Rapp.), Icleia Borsa Cattani  

    Cette thèse de poïétique explore selon une double approche, théorique et pratique, les questions de l'origine et du métissage dans l'art. Elle s'appuie sur les œuvres d'artistes contemporains ainsi que sur des productions personnelles. Nous émettons l'hypothèse selon laquelle une réflexion sur l'origine, sur le métissage inscrit dans son corps propre mais aussi sur le métissage dans l'art, peut mettre en évidence l'altérité qui nous traverse jusque dans notre intériorité la plus intime. Dans un premier chapitre nous analysons le rouge-généalogique transmis par les générations de femmes au sein de ma famille. Puis nous explorons le rouge-blessure qui irrigue le passage du corps d'enfant à celui de femme. Enfin dans un dernier temps, nous abordons le rouge-exilique qui questionne directement le corps d'artiste. Lié à une recherche généalogique et personnelle, notre travail traite du déplacement physique, de la rupture vécue lorsque nous quittons notre pays natal jusqu'à la prise de conscience de notre corps-exilique sur le lieu d'accueil. Cette réflexion ne serait peut-être jamais née sans la question : « quelles sont vos origines ? », qui m'a un jour été posée face à mes œuvres. La question a résonné et fait écho en moi jusqu'à ce que je décide d'entreprendre un voyage à rebours parmi les souvenirs exhumés d'une collection d'objets personnels. Nous en concluons que l'artiste est toujours, de quelque manière que ce soit, un migrant et un exilé. L'artiste est celui qui, de ce flot de vie mais aussi d 'impermanence, de mélanges et de métissages, va chercher la continuité, mettre en évidence les transformations créatrices. Tous les rouges de mon œuvre, rouge-­généalogique, rouge-blessure, rouge-exilique, rouge de vie et de mort sont ainsi à l'image du plasma sanguin qui circule nous, qui nous fait vivre et dont je tire la matière transformatrice, métissée, créatrice de mon œuvre: ces rouges sont le plasma-créateur qui circule en l'artiste et préside à toute création.

    Laura Toma-Dăuceanu, La résolution unilatérale, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Grégoire Loiseau et Valeriu Stoica, membres du jury : Smaranda Angheni (Rapp.), Julien Icard (Rapp.), Romeo Popescu  

    La problématique traitée. Cette étude est dédiée à l’institution de la résolution unilatérale, c’est-à-dire, à la situation quand le contrat est anéanti par la déclaration unilatérale du créancier émise à la suite de l’inexécution importante d’une obligation contractuelle par le débiteur. Cette étude concerne principalement la résolution unilatérale légale comme elle a été consacrée dans l’article 1552 du Code civil roumain et les particularités de la résolution unilatérale conventionnelle. La distinction entre la résolution judiciaire et la résolution unilatérale a comme fondement la manière de laquelle la résolution opère. Ainsi, tandis que la résolution judiciaire est disposée par le juge, la résolution unilatérale est déclarée par la partie en droit. En conséquence, à l’exception de la manière dont la résolution opère, la résolution judiciaire et celle unilatérale ont le même régime juridique. Pour ces raisons la recherche exhaustive de ce sujet a supposé une analyse des éléments communs de la résolution. De plus, en vue de la manière de la rédaction et de la position des articles qui la concerne, ainsi comme des avantages offerts par cette manière d’opérer, la résolution unilatérale est prévue comme le moyen général d’anéantissement du contrat pour l’inexécution des obligations. En conséquence, dans le contexte du Nouveau Code civil roumain, pour traiter le sujet de la résolution unilatérale, une analyse complète du régime juridique de la résolution s’impose. Bien qu’en apparence, les résolutions du Nouveau Code civil roumain concernant la résolution n’apportent pas de modifications en substance par rapport au régime juridique de l’ancien Code civil roumain inspirée par le Code civil français, une analyse systématique des dispositions regardant l’exécution des obligations contractuelles mènent à une autre solution. Pour ce motif, on a choisi de commencer cette étude par la présentation des considérations générales en ce qui concerne la résolution (la Ière Partie), cela ayant comme finalité l’essai d’identifier les traits caractéristiques de cette institution, sa nature juridique et son fondement. A la suite, on a opté d’examiner les conditions pour que le droit à la résolution, les particularités de la résolution et de la résiliation unilatérale conventionnelle (la IIème Partie) et les effets de la résolution et de la résiliation (la IIIe Partie) [...]