Rafaël Cos, Anne-Cecile Douillet, Le travail partisan sur l'action publique., 2021e éd., 2021
Selon quelles modalités, au niveau des pratiques et des rapports de force internes, les partis, en tant qu'acteurs collectifs, se saisissent-ils de questions d'action publique pour construire des « problèmes » et des « solutions » ? La perspective qu'adopte ce dossier permet d'éclairer les ressorts de la « fonction programmatique » des partis. Présentée dans l'article introductif, elle est ensuite déployée empiriquement sur trois cas : celui des propositions de « taxation de la richesse » élaborées par les partis politiques allemands, celui de la définition d'une politique sportive par le Parti communiste français et celui de la production de « biens programmatiques » par le Parti socialiste français.
Rafaël Cos, Karim Fertikh, Nicolas Azam, Damien Boone, Nicolas Bué [et alii], Les programmes politiques: genèses et usages, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019, Res publica (Online)
Les programmes politiques sont au cœur de la vie politique des démocraties contemporaines : les promesses que l'on tient, ou que l'on trahit, les débats sur le réalisme des propositions des candidats nourrissent discours politiques et commentaires journalistiques. Cet ouvrage entend ouvrir un nouveau chantier de recherche portant sur l'invention et les usages des programmes depuis le 19e siècle. Comment et pourquoi les programmes sont-ils apparus et comment ont-ils été codifiés et diffusés jusqu'à devenir incontournables dans l'action politique ? Quels sont les acteurs (intellectuels, experts, think tanks, sondeurs…) qui interviennent dans leur production ? Comment les candidats et militants des partis les utilisent-ils, et les appliquent-ils ? Politistes ou historiens, les auteurs de cet ouvrage privilégient une approche empirique sous la forme d'études de cas relatives à différentes époques ou pays. En se penchant sur la genèse historique des programmes, sur leurs usages et conditions de production, et sur les programmes de la gauche française durant les années 1970 et 1980, les études réunies montrent que, loin de constituer de simples catalogues de mesures d'action publique bien identifiables et stabilisées, les programmes et leurs significations sont sans cesse retravaillés et modifiés, interprétés et défaits par ceux qui les mobilisent. L'étude des programmes politiques proposée dans cet ouvrage renouvelle ainsi le regard qui est porté sur la vie politique et sur les idées politiques
Rafaël Cos, Les programmes du parti socialiste: sociologie politique d'une entreprise programmatique (1995-2012), Dalloz, 2019, Nouvelle Bibliothèque de Thèses, 642 p.
Présentation de l'éditeur : "Une entreprise partisane peut apparaître démobilisée si on la considère du point de vue de ses activités programmatiques. En suivant le fil de cette hypothèse, l'idée d'une désinstitutionnalisation des mobilisations programmatiques socialistes apparaît. Cette désinstitutionnalisation renvoie à une logique de désinvestissement chronique du travail partisan d'élaboration programmatique. Ainsi, le travail intellectuel ou d'expertise conduit, au sein du parti, est globalement peu valorisé ; les activités programmatiques sont beaucoup moins centrales que par le passé dans les jeux partisans. Ce désinvestissement des instances, à la fois intellectuelles et décisionnelles, où se fabriquent des idées programmatiques donne à voir une sorte d'"intellectuel qui ne pense pas", en ce sens qu'il apparaît peu soucieux de mobiliser les sources dont il dispose. La désinstitutionnalisation se traduit ensuite par des formes de décomposition des mobilisations en matière programmatique. Le PS n'a pas en soi de problèmes d'accès à des ressources intellectuelles et expertes. Mais travaillé par les luttes opposant les différentes écuries présidentielles, ce milieu a progressivement contribué à légitimer le fait que les mobilisations programmatiques puissent prendre place en dehors du parti lui-même. La désingularisation idéologique renvoie à une plus grande difficulté pour le PS à se distinguer de l'adversaire, tant dans le choix des thèmes que dans la manière de les traiter. À travers la fiscalité, le PS a moins investi l'impôt comme un instrument de de réductions des inégalités que comme un levier pour la compétitivité internationale de la France, puis comme un outil de réduction des déficits"
Rafaël Cos, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini, Anne-Cecile Douillet [et alii], Pour une sociologie politique de la nuit, 20170e éd.
Ce numéro de Cultures et Conflits invite à une sociologie politique de la nuit, en la considérant comme un temps social qui conditionne certains rapports sociaux et dont la régulation constitue un enjeu d’affrontements politiques. Espace-temps aux frontières indéterminées et mouvantes, la nuit et ses usages sont l’objet d’investissements politiques menés par différents groupes ainsi que par les autorités chargées d’arbitrer entre leurs prétentions et d’ordonner, sinon domestiquer, la vie nocturne. A partir d’analyses portant sur différents contextes politiques et sociaux (France, Russie, Sénégal, Etats-Unis) et sur différentes façons de vivre la nuit (nuit de travail, nuit festive, nuit « à la rue ») ce numéro montre comment la nuit, bien qu’objet d’interventions publiques spécifiques et temps de transgressions, est avant tout un révélateur de l’ordre social et politique.
Rafaël Cos, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini, Anne-Cecile Douillet [et alii], Comment vit un « orchestre sans chef » ? Retour sur une enquête collective, 20160e éd.
Cet article restitue les logiques d'une enquête collective autour des « politiques de la nuit » à travers un exercice de réflexivité collective visant à analyser les modalités de construction et de coordination d'un collectif d'une quinzaine de collègues lillois. Qu'il s'agisse de la problématisation, de l'engagement sur le terrain ou de l'écriture des résultats, les dynamiques à l'œuvre sont inséparablement intellectuelles, sociales et organisationnelles. L'article propose donc de comprendre les orientations d'une enquête collective en questionnant l'articulation entre trois dimensions : les spécificités et représentations de l'objet ; les dispositions, surfaces sociales et disponibilités des membres de l'équipe ; la division formelle et informelle du travail de recherche.
Rafaël Cos, nicolas bué, Florence Haegel, Simon Persico, « Programmes partisans », Partis politiques, 2024
Rafaël Cos, nicolas bué, Daniel Gaxie, Willy Pelletier, « Les partis de gauche sont-ils frappés d'obsolescence programmatique ? », Que faire des partis politiques ?, 2024
Rafaël Cos, Remi Lefebvre, Éric Treille, « Le projet socialiste (dé)saisi par les primaires. Procédures 'rénovatrices' et production programmatique », Res Publica, 2019
L’introduction des primaires comme réponse à la crise multiforme traversée par les partis politiques a déjà fait l’objet d’un premier ensemble de travaux1. Le développement de cette technologie électorale y est appréhendée comme un analyseur des transformations des organisations partisanes, dans le rapport que celles-ci entretiennent à leur base militante, aux modes de légitimation de leur leadership interne ou aux différentes stratégies d’optimisation électorale. Plus spécifiquement, l’analyse s’est portée sur les effets de l’internalisation de la logique présidentielle sur le fonctionnement des partis. On sait néanmoins encore peu de choses sur la manière dont cette dynamique a pu peser sur la production partisane des idées ou, plus précisément, comment cette tendance à l’affaissement des frontières partisanes a pu altérer la « fonction programmatique » que leur attribuent classiquement les manuels de science politique.
Pour commencer à répondre à cette question, ce chapitre réouvr...
Rafaël Cos, Camilo Argibay, Anne-Cecile Douillet, Charlotte Halpern, Patrick Hassenteufel [et alii], « Political Parties and Think Tanks: Policy analysis oriented toward office-seeking », Policy Analysis in France, 2019
Rafaël Cos, Guillaume Courty, Julie Gervais, « L’influence sur qui, et sur quoi ? Les syndicats policiers et la campagne du candidat Hollande en 2012 », Le lobbying électoral. Groupes en campagne présidentielle (2012), 2019
Ce chapitre prend pour objet les relations entre le Parti socialiste et les organisations professionnelles de la Police nationale durant la campagne présidentielle de 2012. Il tend d’une part à souligner la dimension informelle et relativement routinisée de ces relations, qui procède en particulier des propriétés sociographiques d’agents positionnés à l’intersection des deux univers. Il montre d’autre part que ces relations ne se réduisent pas au cadre formel dessiné par l’organigramme de campagne du parti, et se déplient sur un second plan rapprochant les syndicats de police d’une fraction partisane concurrente de la première. À rebours d’une conception de l’action des groupes d’intérêt centrée sur les enjeux de politiques publiques et les jeux d’influence, celle-ci porte finalement davantage sur le repérage du « bon cheval » (le futur ministre de tutelle) et la co-construction d’un capital relationnel dont les deux parties escomptent tirer profit.
Rafaël Cos, Karim Fertikh, Mathieu Hauchecorne, nicolas bué, « Les glissements d’une offre programmatique sectorielle. Les "privatisations" dans la campagne socialiste de 1997 », Les programmes politiques. Genèses et usages, 2019
Rafaël Cos, nicolas Bué, « The uses of party manifestos in France », French Politics, 2024, n°2021-09-08
Rafaël Cos, Anne-Cecile Douillet, « How do political parties work on public policies? », Gouvernement et Action Publique, 2023, n°2020-12
Cet article introductif propose une nouvelle perspective dans l’analyse des relations entre partis politiques et action publique. Il ne s’agit plus seulement d’envisager les propositions d’action publique comme l’enjeu de la compétition inter-partisane ou d’étudier l’effet des partis au pouvoir sur l’orientation des politiques publiques, mais d’examiner de près la façon dont les partis, en tant qu’acteurs collectifs, se saisissent de questions d’action publique. Il convient alors de descendre au niveau des pratiques, des rapports de force internes et du travail par lequel les acteurs partisans se mobilisent pour construire, traduire en dispositifs ou faire circuler des contenus relatifs à l’action publique. La perspective envisagée éclaire notamment les ressorts et les modalités de la « fonction programmatique » des partis, en révélant l’existence de divers espaces partisans de construction de « problèmes » et de « solutions » d’action publique. Elle permet aussi de saisir de façon plus réaliste l’effet des partis sur l’action publique, par l’analyse de la mobilisation de positions partisanes dans les arènes de l’action publique : l’importance des clivages qui traversent les organisations partisanes explique la fragilité, la labilité et la pluralité de ces mobilisations. En pratique, l’étude du travail partisan sur l’action publique éclaire une dimension structurante de l’activité partisane tout en donnant à voir les multiples logiques qui viennent fragiliser l’adéquation entre les programmes des partis et leurs réalisations au pouvoir. En ce sens, cette orientation permet de mettre à distance les deux représentations schématiques du lien entre politics et policies, qui appréhendent ce lien comme étant purement artéfactuel ou, au contraire, comme un enchaînement séquentiel.
Rafaël Cos, CANDELA Collectif, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], « Pour une sociologie politique de la nuit : Introduction », Cultures & conflits, 2020, n°2017
Ce numéro de Cultures et Conflits invite à une sociologie politique de la nuit, en la considérant comme un temps social qui conditionne certains rapports sociaux et dont la régulation constitue un enjeu d’affrontements politiques. Espace-temps aux frontières indéterminées et mouvantes, la nuit et ses usages sont l’objet d’investissements politiques menés par différents groupes ainsi que par les autorités chargées d’arbitrer entre leurs prétentions et d’ordonner, sinon domestiquer, la vie nocturne. A partir d’analyses portant sur différents contextes politiques et sociaux (France, Russie, Sénégal, Etats-Unis) et sur différentes façons de vivre la nuit (nuit de travail, nuit festive, nuit « à la rue ») ce numéro montre comment la nuit, bien qu’objet d’interventions publiques spécifiques et temps de transgressions, est avant tout un révélateur de l’ordre social et politique.
Rafaël Cos, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini, Anne-Cecile Douillet [et alii], « Comment vit un orchestre sans chef ? Retour sur une enquête collective », ethnographiques.org, 2019, n°2016-09-01
Cet article restitue les logiques d'une enquête collective autour des « politiques de la nuit » à travers un exercice de réflexivité collective visant à analyser les modalités de construction et de coordination d'un collectif d'une quinzaine de collègues lillois. Qu'il s'agisse de la problématisation, de l'engagement sur le terrain ou de l'écriture des résultats, les dynamiques à l'œuvre sont inséparablement intellectuelles, sociales et organisationnelles. L'article propose donc de comprendre les orientations d'une enquête collective en questionnant l'articulation entre trois dimensions : les spécificités et représentations de l'objet ; les dispositions, surfaces sociales et disponibilités des membres de l'équipe ; la division formelle et informelle du travail de recherche.
Rafaël Cos, « Dénoncer le programme. Les logiques du désengagement électoral au révélateur des privatisations du gouvernement Jospin », Revue française de science politique, 2019, n°2018
Rafaël Cos, « L’évidement idéologique du Parti socialiste », Mouvements, 2019, n°2017
Le sombre bilan du quinquennat de François Hollande ne peut être imputé au seul contexte économique international. Il résulte aussi des recompositions idéologiques du Parti Socialiste depuis la fin de l’ère mitterrandienne et du désinvestissement du travail programmatique par ses responsables. L’absence de corpus doctrinal original, la dépendance croissante aux schémas de l’adversaire et l’intrication croissante des élites partisanes avec le champ du pouvoir économique constituent autant de facteurs qui ont abouti à vider le mot « socialisme » de tout contenu identifiable.
Rafaël Cos, « Un emblème en trompe-l’œil. La fiscalité au Parti socialiste », Savoir/Agir, 2019, n°2017
Rafaël Cos, Julien Talpin, « Le "supporter de l'Algérie" et ses doubles. Enjeux locaux de la Coupe du Monde à Roubaix », Savoir/Agir, 2019, n°2014
Rafaël Cos, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini, Anne-Cécile Douillet [et alii], « Pour une sociologie politique de la nuit »: Introduction, Cultures & conflits, 2017, n°105106
Rafaël Cos, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini, Anne-Cécile Douillet [et alii], « Comment vit un orchestre sans chef ? Retour sur une enquête collective », Ethnographiques.org : revue en ligne de sciences humaines et sociales, 2016, n°32
Rafaël Cos, « Les élus socialistes face aux chiffres de la délinquance. Dispositions, positions et prises de position partisanes sur les statistiques policières », 2012
Plusieurs travaux récents convergent autour du constat que l’une des transformations majeures de l’action publique tient dans l’usage croissant d’indicateurs chiffrés censés optimiser la conduite de cette dernière (Belorgey, 2010, Bezès, 2009, Bruno, 2008). Le cas des politiques publiques de sécurité ne semble pas échapper à ce mouvement. De nombreuses recherches ont ainsi analysé la mise en place et les effets, depuis les dix dernières années, d’une « culture du résultat » supposée permettre...
Rafaël Cos, « Que (nous) fait la littérature ? Usages savants de la fiction littéraire en droit et science politique », le 14 novembre 2024
Colloque organisé par l'IRM et le DETS, Université de Bordeaux, sous la direction scientifique de Géraldine Cazals, Rafaël Cos et Yann Raison du Cleuziou, tous professeurs à l'Institut de recherche Montesquieu.
Rafaël Cos, Sarah Kolopp, « Sous les pavés, la place. La fabrique de l’universel dans le plan de soutien aux banques françaises lors de la crise financière de 2008 », 16ème Congrès national de l’AFSP, Lille, le 05 juillet 2022
Rafaël Cos, Collectif CANDELA, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini [et alii], « Un orchestre sans chef ? Un exercice de réflexivité collective autour d’une enquête sur les "Politiques de la nuit" », le 29 octobre 2019
Rafaël Cos, « Do Manifestos Matter? Exploratory Remarks about Socialist Party Candidate Hollande's Positions on Taxation during the 2012 French Presidential Election », le 23 octobre 2019
À partir du cas du Parti socialiste contemporain, étudié sur une période courant de 1995 à 2012, cette thèse vise à mieux comprendre ce que les manuels de science politique ramassent usuellement derrière la « fonction programmatique » des partis politiques. Loin de tout fonctionnalisme, l'enquête interprète sociologiquement l'entreprise programmatique socialiste à la croisée des contraintes imposées par le champ politique, des logiques internes à l'espace composite des producteurs d'idées politiques, et des propriétés structurantes de l'institution partisane. En croisant un ensemble de matériaux divers (archives publiques et privées, corpus de presse, données prosopographiques et entretiens), ce travail étudie les mobilisations programmatiques socialistes à travers trois échelles d'analyse : la valeur des idées à l'intérieur du milieu partisan, le statut dévolu aux programmes électoraux, et les logiques de production sectorielles de deux enjeux d'action publique (la fiscalité et la sécurité publique). La thèse met en évidence un processus de désinstitutionnalisation des mobilisations programmatiques socialistes : la dévaluation du travail intellectuel, « l'écurialisation » des ressources idéelles, l'étiolement de la croyance investie dans les textes, et le poids croissant d'opérateurs extérieurs au parti (think tanks, médias, groupes d'intérêts, etc.) contribuent, de façon cumulative, à fragiliser l'économie symbolique du socialisme français. Partant, cette thèse contribue à éclairer l'illusion bien fondée qui constate, simultanément, la désidéologisation du parti et sa « droitisation ».
Rafaël Cos, « Sociologie d'une entreprise politique émergente : Emmanuel Macron et le macronisme », le 11 janvier 2018
Organisé par le CERAPS, Université Lille 2 et le CESSP, Université Paris 1 sous la responsabilité scientifique de Bernard Dolez, CESSP, Julien Fretel, CESSP, Rémi Lefebvre, CERAPS et Pierre Mathiot, CERAPS
Rafaël Cos, « Des idées et des partis », le 23 mai 2017
Sous la responsabilité scientifique de Thibaut Rioufreyt, Docteur en science politique, Laboratoire Triangle/Lyon
Rafaël Cos, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini, Anne-Cécile Douillet [et alii], « Un orchestre sans chef ? Un exercice de réflexivité collective autour d’une enquête sur les " Politiques de la nuit " », Enquêtes collectives en sciences sociales, Dijon, le 26 juin 2014
Rafaël Cos, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini, Anne-Cecile Douillet [et alii], « Un orchestre sans chef ? Un exercice de réflexivité collective autour d’une enquête sur les " Politiques de la nuit " », le 30 novembre -0001