Rafaël Cos

Professeur
Science politique.
Faculté de droit et science politique

  • Rafaël Cos, Karim Fertikh, Nicolas Azam, Damien Boone, Nicolas Bué, Les programmes politiques: genèses et usages, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019, Res publica (Online)   

    Rafaël Cos, Les programmes du parti socialiste: sociologie politique d'une entreprise programmatique (1995-2012), Dalloz, 2019, Nouvelle Bibliothèque de Thèses, 642 p.      

    Présentation de l'éditeur : "Une entreprise partisane peut apparaître démobilisée si on la considère du point de vue de ses activités programmatiques. En suivant le fil de cette hypothèse, l'idée d'une désinstitutionnalisation des mobilisations programmatiques socialistes apparaît. Cette désinstitutionnalisation renvoie à une logique de désinvestissement chronique du travail partisan d'élaboration programmatique. Ainsi, le travail intellectuel ou d'expertise conduit, au sein du parti, est globalement peu valorisé ; les activités programmatiques sont beaucoup moins centrales que par le passé dans les jeux partisans. Ce désinvestissement des instances, à la fois intellectuelles et décisionnelles, où se fabriquent des idées programmatiques donne à voir une sorte d'"intellectuel qui ne pense pas", en ce sens qu'il apparaît peu soucieux de mobiliser les sources dont il dispose. La désinstitutionnalisation se traduit ensuite par des formes de décomposition des mobilisations en matière programmatique. Le PS n'a pas en soi de problèmes d'accès à des ressources intellectuelles et expertes. Mais travaillé par les luttes opposant les différentes écuries présidentielles, ce milieu a progressivement contribué à légitimer le fait que les mobilisations programmatiques puissent prendre place en dehors du parti lui-même. La désingularisation idéologique renvoie à une plus grande difficulté pour le PS à se distinguer de l'adversaire, tant dans le choix des thèmes que dans la manière de les traiter. À travers la fiscalité, le PS a moins investi l'impôt comme un instrument de de réductions des inégalités que comme un levier pour la compétitivité internationale de la France, puis comme un outil de réduction des déficits"

  • Rafaël Cos, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini, « Pour une sociologie politique de la nuit »: Introduction, Cultures & conflits, CECLS - Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, L’Harmattan, 2017, n°105106   

    Rafaël Cos, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini, « Comment vit un orchestre sans chef ? Retour sur une enquête collective », Ethnographiques.org : revue en ligne de sciences humaines et sociales, Institut d'ethnologie (Neuchâtel), 2016, n°32  

    Rafaël Cos, « Les élus socialistes face aux chiffres de la délinquance. Dispositions, positions et prises de position partisanes sur les statistiques policières », ENS Éditions, 2012    

    Plusieurs travaux récents convergent autour du constat que l’une des transformations majeures de l’action publique tient dans l’usage croissant d’indicateurs chiffrés censés optimiser la conduite de cette dernière (Belorgey, 2010, Bezès, 2009, Bruno, 2008). Le cas des politiques publiques de sécurité ne semble pas échapper à ce mouvement. De nombreuses recherches ont ainsi analysé la mise en place et les effets, depuis les dix dernières années, d’une « culture du résultat » supposée permettre...

  • Rafaël Cos, « Que (nous) fait la littérature ? Usages savants de la fiction littéraire en droit et science politique », le 14 novembre 2024  

    Colloque organisé par l'IRM et le DETS, Université de Bordeaux, sous la direction scientifique de Géraldine Cazals, Rafaël Cos et Yann Raison du Cleuziou, tous professeurs à l'Institut de recherche Montesquieu.

    Rafaël Cos, Sarah Kolopp, « Sous les pavés, la place. La fabrique de l’universel dans le plan de soutien aux banques françaises lors de la crise financière de 2008 », 16ème Congrès national de l’AFSP, Lille, le 05 juillet 2022 

    Rafaël Cos, « Sociologie d'une entreprise politique émergente : Emmanuel Macron et le macronisme », le 11 janvier 2018  

    Organisé par le CERAPS, Université Lille 2 et le CESSP, Université Paris 1 sous la responsabilité scientifique de Bernard Dolez, CESSP, Julien Fretel, CESSP, Rémi Lefebvre, CERAPS et Pierre Mathiot, CERAPS

    Rafaël Cos, « Des idées et des partis », le 23 mai 2017  

    Sous la responsabilité scientifique de Thibaut Rioufreyt, Docteur en science politique, Laboratoire Triangle/Lyon

    Rafaël Cos, Thomas Alam, Guillaume Courty, Antonio Delfini, « Un orchestre sans chef ? Un exercice de réflexivité collective autour d’une enquête sur les Politiques de la nuit », Enquêtes collectives en sciences sociales, Dijon, le 26 juin 2014 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Heloise Fioleau, L’UE face aux crypto-actifs. Réceptionner, modeler et réguler l’innovation technologique et financière, thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Antoine Vauchez 

    Lucas Bleriot, Prendre et exercer le pouvoir. Une comparaison des rapports politiques de LFI et du RN à l'Etat., thèse en cours depuis 2023  

    Ce projet de thèse portera sur le rapport qu'entretiennent La France insoumise et le Rassemblement National avec l'Etat. Plus exactement, il s'agira d'étudier la manière dont, au sein de ces partis, est conçu, appréhendé et préparé l'exercice du pouvoir. La France insoumise est un parti assez jeune, puisqu'il n'a que sept ans d'existence, mais sa trajectoire électorale le situe virtuellement à la lisière du second tour et le positionne de fait comme un parti aspirant à gouverner. Le Rassemblement National est dans une position similaire : certes plus ancien, il n'a également jamais exercé le pouvoir mais connaît une dynamique électorale ascendante, marquée par sa présence au second tour lors des deux dernières élections présidentielles et une progression électorale continue. Outre leur trajectoire électorale comparable, ces deux partis ont en commun d'être régulièrement l'objet de tentatives de disqualification. Concernant La France insoumise, sa situation à gauche est comparable à celle de certains exemples précédents : il est notamment possible de penser au Parti socialiste de 1981. Comme lui à cette époque, la possibilité de son arrivée au pouvoir suscite de nombreuses inquiétudes dans le champ médiatique, ainsi que des discours véhéments chez ses opposants. En 1981, entre les deux tours de l'élection présidentielle qui vit François Mitterrand devenir le premier président de la Vème République se revendiquant de la gauche, des tracts agitent la menace de chars russes stationnés sur la place de la Concorde ; en 2022, entre les deux tours des élections législatives, la première ministre Elisabeth Borne évoque face à la possible arrivée au pouvoir de la NUPES une « menace sur les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité. ». Du côté du Rassemblement National, le parti dirigé par Jordan Bardella cherche lui aussi à se doter d'une image de parti de gouvernement dont le manque lui a souvent été reproché – on pense par exemple à la manière dont l'image de Marine Le Pen a souffert des faiblesses affichées à l'occasion des débats d'entre-deux-tours des élections présidentielles. Dans les deux cas, ces partis cherchent par conséquent à mettre en avant des ressources supposées neutraliser les critiques dont ils sont l'objet. On pense ici à la lettre adressée par Marine Le Pen aux Préfets en 2021 les assurant de son soutien face à une réforme de la haute fonction publique ; au fait qu'elle ait choisi Christophe Bay, énarque, passé par différents cabinets de plusieurs ministres de l'Intérieur et ancien Préfet de Dordogne, comme directeur de campagne pour l'élection présidentielle de 2022 ; à la mise en avant au sein du parti de Jean-Paul Garraud, président depuis 2012 de l'Association professionnelle des magistrats, s'étant vu attribuer une place éligible aux élections européennes et la tête de liste en Occitanie aux élections régionales ; ou à l'affichage d'un groupe de hauts fonctionnaires anonymes, les « Horaces », supposés accompagner le travail programmatique du RN. LFI a également mis en avant un groupe comparable, « Article XV », dont les membres sont censés alimenter la préparation de L'Avenir en Commun, le programme du mouvement. Ces différents aspects posent ainsi la question de savoir comment ces partis pensent la façon dont ils exerceraient le pouvoir s'ils parvenaient à l'Elysée : dans quelle mesure, et comment ces deux formations politiques cherchent-elles d'une part à pallier leur absence relative de ressources au sein de l'Etat, et d'autre part à préparer l'exercice du pouvoir ?

  • Raphaël Morisset, L'illibéralisme, aboutissement ou lendemain du néolibéralisme ? : une enquête sur le concept d'illibéralisme, thèse soutenue en 2024 à Bordeaux sous la direction de Patrick Troude-Chastenet et Frédérique Rueda, membres du jury : Marlène Laruelle (Rapp.), Benjamin Boudou (Rapp.), Luca Tomini      

    Notre thèse vise à interroger la pertinence d’une notion – l’illibéralisme – qui fait l’objet d’appropriations contradictoires et rivales. Pour ce faire, ce travail de recherche prend la forme d’une enquête, qui vise à évaluer de manière critique les usages de la notion, et à proposer une nouvelle approche pour appréhender un phénomène illibéral aux contours mouvants. Afin de rendre intelligible l’existence de contradictions et de malentendus dans la conceptualisation de l’illibéralisme du fait de la nature « essentiellement contestée » du libéralisme, cette thèse mobilise les outils théoriques de la théorie politique « wittgensteinienne » d’ Hanna Pitkin et Michael Freeden. La mobilisation de ce cadre conceptuel permet de défendre l’emploi du concept d’illibéralisme comme idéologie, afin de décrire la continuité entre la remise en question du libéralisme initiée par la révolution conservatrice (et néolibérale) des années 1970-1980 et les assauts contemporains contre les différents composants d’un libéralisme « progressiste ».