• Jean-Marc Trigeaud, Métaphysique personnaliste, Éditions Bière, 2017, Bibliothèque de philosophie comparée ( Essais ), 308 p. 

    Jean-Marc Trigeaud, Personne, droit existence, Éd. Bière, 2009, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie du droit ), 271 p. 

    Jean-Marc Trigeaud, Justice & hégémonie: la philosophie du droit face à la discrimination d'État, Bière, 2006, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie du droit ), 332 p. 

    Jean-Marc Trigeaud, Droits premiers: pour une métaphysique de la singularité des droits et des cultures, Éditions Bière, 2001, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie du droit ), 240 p. 

    Jean-Marc Trigeaud, L'homme coupable: critique d'une philosophie de la responsabilité, éd. Bière, 1999, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie du droit ), 248 p.   

    Jean-Marc Trigeaud, Justice et tolérance, Éd. Bière, 1997, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie du droit ), 240 p.   

    Jean-Marc Trigeaud, Identidad de la mujer y perspectiva familiar: de lo justo a lo femenino, Servicio de publicaciones Universidad de Navarra, 1996, 201 p. 

    Jean-Marc Trigeaud, Métaphysique et éthique au fondement du droit, Ed. Bière, 1995, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie du droit ), 458 p.   

    Jean-Marc Trigeaud, Eléments d'une philosophie politique, Ed. Bière, 1993, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie politique ), 282 p.   

    Jean-Marc Trigeaud, Introduction à la philosophie du droit, Éd. Bière, 1992, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie du droit ), 95 p.   

    Jean-Marc Trigeaud (dir.), Introduction critique au droit naturel, Editions Bière, 1991, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie du droit ), 185 p.   

    Jean-Marc Trigeaud, Humanismo de la libertad y filosofia de la justicia, Reus, 1991, 165 p. 

    Jean-Marc Trigeaud, Idée de personne et vérité du droit de la dikèlogie à la prosopologie, Ed. dell'arcipelago, 1991 

    Jean-Marc Trigeaud, Philosophie juridique européenne, Editions Bière, 1990, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie du droit ), 184 p.   

    Jean-Marc Trigeaud, Persona ou La justice au double visage, Studio editoriale di cultura, 1990, Biblioteca di filosofia oggi, 298 p.   

    Jean-Marc Trigeaud, Pier Paolo Ottonello, Maria Adelaide Raschini, Humanisme de la liberté et philosophie de la justice, Ed. Biere, 1990, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie du droit ), 166 p.   

    Jean-Marc Trigeaud (dir.), Philosophie juridique européenne: les institutions, Japadre ed, 1988, Categorie EuropeeN° Sezione II ( Studi critici ), 272 p. 

    Jean-Marc Trigeaud, Essais de philosophie du droit, Studio editoriale di cultura, 1987, Filosofia oggi, 347 p.   

    Jean-Marc Trigeaud, Humanisme de la liberté et philosophie de la justice, Bière et Impr. Biscaye-conseil, 1985, Bibliothèque de philosophie comparée ( Philosophie du droit ), 173 p.   

    Jean-Marc Trigeaud, Alberto Postigliola, Simone Goyard-Fabre, Jean-Antoine-Nicolas de Caritat Condorcet, La pensée politique de Montesquieu, Centre de publications de l'Université de Caen, 1985, 159 p. 

    Jean-Marc Trigeaud, La possession des biens immobiliers: nature et fondement, Economica, 1981, 631 p.   

    Jean-Marc Trigeaud, Le concept de nature dans la philosophie du droit civil de Montesquieu, 1975, 289 p. 

  • Jean-Marc Trigeaud, « La faiblesse en droit », le 13 décembre 2018  

    6ème édition du colloque de DEHSPUS- Association des doctorants et jeunes docteurs en droit, histoire et science politique de l'Université de Strasbourg

    Jean-Marc Trigeaud, « Autour de Léon Duguit », le 29 mai 2009 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Yoanna Sifakis, Le concept d'imitation en droit pénal : approche de synthèse du juridique au philosophique, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux, membres du jury : Philippe Conte (Rapp.), Christophe Blanchard (Rapp.), Valérie Malabat et Vanessa Valette  

    Bien que non méconnue du droit, l'imitation est comprise traditionnellement en matière pénale comme la copie ressemblante d'une chose. Toutefois, elle n'est pas à proprement parlé une notion juridique et ne fait pas l'objet de définition claire et précise. Dans le langage courant, l’imitation désigne l'action de reproduire l'allure, le comportement, le mouvement ou le bruit d'une personne ou d'un animal. Elle renvoie donc aussi bien au comportement lui-même qu’à son résultat. Plus encore, elle est l’expression comportementale d’un processus complexe que l'on nomme la mimésis sociale.En explorant les différentes contributions des sciences classiques, humaines et sociales, nous avons pu proposer une première définition de l’imitation comportementale afin d’élaborer une théorisation du concept d'imitation en droit pénal. Cette étude tend à démontrer que l'imitation peut être le fait d'une seule volonté – elle est unilatérale – ou de deux volontés – elle est plurilatérale. Dans le premier cas, l’imitation comportementale peut être constitutive d’infractions. Dans le second cas, en tant qu’expression d'une mimésis sociale, elle permet une nouvelle compréhension des infractions commises par une pluralité ou une multitude d’individus. Le concept d'imitation élargit le champ de réflexion sur la responsabilité pénale des individus engagés dans certaines formes de criminalité.

    Mathilde Briard, Affect et responsabilité dans la famille : approche technique et philosophique., thèse soutenue en 2015 à Bordeaux, membres du jury : Christophe Blanchard (Rapp.), Hervé Lécuyer  

    Dans les rapports familiaux, les mécanismes de la responsabilité paraîssent s’appliquer plus difficilement qu’ailleurs. Qu’il s’agisse d’engager la responsabilité des époux, ou bien celle d’un parent envers son enfant, ou même encore de juger un délinquant passionnel, il peut être malaisé de déterminer les parts de responsabilité et de culpabilité qui reviennent à chacun. L’élément affectif, qui n’est pas regardé en principe comme un objet possible du droit, est susceptible d’expliquer cette difficulté. L’objet de cette thèse est donc de découvrir ce que peut être cet affect, et s’il intervient effectivement de façon significative dans les responsabilités familiales. Dans la pensée classique, l’affect n’a pas d’autonomie, en ce sens qu’il est toujours assimilé et réduit à d’autres notions, telles que l’émotion ou la volonté. En le dégageant de ces réductions, pourtant, l’affect peut être un élément isolable, qui est clairement identifiable dans le lien conjugal ou dans la filiation. L’affect est ainsi un élément concret, mais aussi dynamique, en ce sens qu’il est doté d’une valeur normative. Il est donc capable, non seulement d’éclairer des situations familiales pour lesquelles la responsabilité, civile ou pénale, doit être mise en oeuvre, mais encore de porter une valeur, que le droit peut découvrir et protéger.

    Elise Caroline Farine, De l’identité juridique de la femme : approche technique et philosophique de droit privé contemporain, thèse soutenue en 2014 à Bordeaux, membres du jury : Ronan Raffray (Rapp.), Vincenzo Rapone (Rapp.)  

    La notion d'identité implique certains présupposés de droit privé dont latendance est marquée par certains «généricismes». L'on peut entendre par là lesconceptions qui limitent la définition du genre humain à des traits catégoriels etabstraits, sans suffisamment prendre en compte des particularités sexuellementdifférenciées. Pourtant, le sujet de droit lorsqu'il est féminin doit impliquer la prise enconsidération de singularités liées à son sexe, qui ne peuvent être les mêmes quecelles d'un sujet de droit masculin.Sous couvert de l'égalité des sexes, le droit engage alors la société à uneuniformisation des intérêts cependant divergents et propres à chaque sexe. Il s'agitalors de montrer à la fois l'apport de ces conceptions, mais aussi leurs limites et doncla nécessité de s'ouvrir à l'exigence de conceptions plus «universalistes». En effet, ildoit être démontré que seule une universalité peut garantir la reconnaissance desparticularités et des différences féminines, telle qu'une identité juridique fémininel'admettrait. Si cette étude fera face à divers courants et auteurs de philosophie dudroit, elle prendra pour point de départ le droit positif établi dans ses différentesdisciplines, du droit pénal à certains aspects du droit du travail ou du droit desassurances.L'intérêt de la question est de permettre une évaluation plus précise desqualifications autour de la femme comme sujet de droit singulier, et en intégrant lescritiques contemporaines, qui ont pu montrer l'insuffisance d'une pensée simplementgénérique pour traiter de questions aussi graves que la différenciation sexuelle quece soit en droit civil ou en droit social- critiques qui, néanmoins, n'ont guère assuméla voie épistémologique de la philosophie du droit dans sa spécificité.

    Sabine Kadem, Le droit du plus faible comme principe d'interprétation judiciaire en droit civil de la personne, thèse soutenue en 2014 à Bordeaux, membres du jury : Hervé Lécuyer (Rapp.), Vincenzo Rapone (Rapp.), Alexandre Zabalza  

    La faiblesse est partout et touche tout le monde. Lorsqu’elle se trouve dévoilée serévèle la vulnérabilité. Et c’est dans ce moment là que la faiblesse doit être qualifiéejuridiquement. Or comme toute qualification, elle doit obéir à des règles. Ces règles s’imposentà la présente étude comme premier fondement analytique. C’est en effet en partant du droitprivé, celui de la personne, que de premières règles garantissant les droits de « l’Homme »peuvent être identifiées. Celles-ci ont pour objet ce qui fait l’être humain, dans sa faiblesse.Elles en donnent une forme de définition, juridique, mais sans toute la profondeur d’uneapproche autrement que systémique, voire parfois systématique, au sens d’une régulationadministrativiste des droits. C’est aux entrecroisements théoriques, qui fondent la règle dedroit, que l’on peut saisir des hypothèses faisant être la règle de droit. Toutefois, c’est dans lapensée sous-jacente, que seul un langage de philosophie du droit saura révéler, le lieu où lafaiblesse trouvera sa correspondance la plus exigeante. Là elle rejoint les langagesontologique et métaphysique, qui font qu’elle « existe » au-delà de toute qualification juridique.D’une approche de philosophie du droit on retiendra donc que le droit du plus faible obéit àplusieurs règles communes, relevant d’une forme d’universalité, et que celles-ci peuventtrouver une véritable traduction en droit positif. C’est une forme de typologie de la faiblesseque l’on retrouve le plus souvent en pratique dans le discours du juge. C’est en invoquant lasentence du juge, dans sa souveraine interprétation judiciaire, que la faiblesse prend sadernière forme, celle que la personne se doit d’accepter pour faire valoir un droit.

    Aurélien Dupend, L'argument jusnaturaliste en droit privé patrimonial français, thèse soutenue en 2014 à Bordeaux, membres du jury : Ronan Raffray (Rapp.), Nader Hakim  

    Les conceptions jusnaturalistes peuvent paraître mineures dans la philosophie etla théorie du droit françaises à la différence de leur présence massive dans un enseignementdu droit à l’étranger mais elles n’en ressortent pas moins directement ou indirectement dudroit privé en France si l’on en analyse de près certains aspects de la doctrine, de la loi et dela jurisprudence notamment dans le domaine patrimonial des biens et des contrats. Lesdialogues de nature philosophique éclairent la polysémie qui s’attache au « jusnaturalisme »,au mot « nature » ou à ses équivalents, dénonçant une sorte de structure commune(d’invariant), dans des débats juridiques impliquant les situations les plus pratiques àcommencer par le droit de propriété. Il s’agit de montrer dans ce travail qu’il existe donc unargument de type jusnaturaliste sous-jacent à un droit qui n’en a pas toujours conscience.Cette thèse entend par là ne pas séparer l’étude de la doctrine et du droit positif, ensélectionnant les aspects les plus représentatifs et l’ensemble le plus pluraliste desconceptions jusnaturalistes et de leurs antithèses positivistes contemporaines qui serventhabituellement à discréditer toute référence à la notion de « nature », comme à sessubstituts. Il existe différents modes d’émergence des arguments jusnaturalistes. Unenouvelle lecture du droit positif peut être proposée si l’on veut assumer toutes les exigences,dans leurs dimensions critiques, qui conduisent parfois à des reclassements et qui éclairentsur des relations insoupçonnées à propos d’éléments éloignés.

    Nicolas Antoine Tomc, Mourir à l’hôpital , thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 4  

    Il est quasiment devenu un lieu commun aujourd’hui de mourir à l’hôpital. Et s’il fallait traiter ce sujet, le plus souvent c’est la perspective médicale qui tenterait d’en percevoir les enjeux. C’est au tournant du milieu du XXème siècle, au lendemain d’un énième génocide, marquant l’esprit de l’humanité certainement pour l’éternité, qu’un nouveau langage bioéthique va se faire le vecteur d’une considération renouvelée de la personne. L’homme devient personne humaine dans les textes internationaux proclamant dès lors d’inédits droits de l’homme. C’est en prenant la bioéthique comme objet de réflexion qu’un certain droit de la santé, largement inspiré par la production de comités d’éthiques, a émergé d’une doctrine privatiste en premier, afin de cerner de premiers droits définissant celui qu’il serait convenu d’appeler alors le mourant. Toutefois, l’établissement public de santé confronté à la technologisation médicale, permettant alors un allongement de la fin de vie, s’est rapidement trouvé être un lieu de conflit entre ceux qui furent considérés comme des usagers de service public, et les commettants médecins de l’Etat. La primauté du droit privé de la personne semblait alors menacée, le droit administratif prenant le pouvoir afin d’indemniser les victimes de l’hôpital. Cependant, à force de réductions systématiques ne regardant la personne mourante que sous un angle génériciste, relevant d’un droit public, celle-ci s’est progressivement retrouvée parfaitement ignorée en son essence première que le droit privé parvenait à percevoir. Les formes les plus récentes de déresponsabilisation attesteraient d’une consécration de l’indemnisation finissant d’objectiviser l’être sous-jacent à la personne mourante, allant jusqu’à justifier l’acte euthanasique. L’approche réitérée de ce difficile objet d’étude trouverait à générer une réflexion que le philosophe du droit engagerait, réintroduisant la personne irréductible se manifestant comme point de départ et d’arrivée, de telle sorte que se pourrait être harmonisée la rencontre inévitable des domaines public et privé, juridique et politique, afin de rendre toute sa vérité onto-axiologique aux droits premiers du sujet mourant.

    Guillaume Guyet, Le concept d’autonomie dans les obligations privées : Aspects techniques et philosophiques, thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 4, membres du jury : Valérie Lasserre (Rapp.), Frédéric Rouvière (Rapp.)  

    On s’est habitué à adopter du concept d’autonomie une perception qui est celle d’un déclin, largement prophétisé dès le XIXème siècle chez les auteurs critiques du contrat. Tous les arguments ont contribué à cette interprétation et bien des choses semblent aller en ce sens. Ainsi, le concept laisse apparaître un bouleversement des distinctions classiques vérifiable du point de vue du langage définissant les sources ou autorités du droit (autonomie législative, judiciaire…). En réalité, la première autonomie de nature subjective n’a pas été contredite autant qu’on aurait pu le supposer. L’autonomie individuelle ou collective continue de définir la personne juridique en fonction d’une titularité plus ou moins étroite de ses droits, libertés, capacités ou pouvoirs. Elle contribue, en effet, à la promotion d’un cadre primordial et persiste dans une sorte de contrôle moral des volontés et des identités individuelles confrontées à des mécanismes exagérément objectifs. Une résurgence apparente du vocabulaire romaniste, sous prétexte d’équilibre des prestations, permet paradoxalement un déséquilibre entre les parties. C’est donc à une autonomie renouvelée, forte de nouvelles exigences, que l’on fait appel. Un plan moral succède au plan théorique sous l’angle de la protection des volontés. L’autonomie s’adapte tout en demeurant conforme à un sens subjectif originel. Elle pourrait devenir une référence de régulation, y compris pour les contrats internationaux. Le droit français aurait là une occasion de se rétablir, au moins du point de vue de l’interprétation.

    Nicolas Antoine Tomc, Mourir à l'hôpital, thèse soutenue en 2012, membres du jury : Catherine Labrusse-Riou (Rapp.), Gérard Mémeteau (Rapp.), Alexandre Zabalza    

    Il est quasiment devenu un lieu commun aujourd’hui de mourir à l’hôpital. Et s’il fallait traiter ce sujet, le plus souvent c’est la perspective médicale qui tenterait d’en percevoir les enjeux. C’est au tournant du milieu du XXème siècle, au lendemain d’un énième génocide, marquant l’esprit de l’humanité certainement pour l’éternité, qu’un nouveau langage bioéthique va se faire le vecteur d’une considération renouvelée de la personne. L’homme devient personne humaine dans les textes internationaux proclamant dès lors d’inédits droits de l’homme. C’est en prenant la bioéthique comme objet de réflexion qu’un certain droit de la santé, largement inspiré par la production de comités d’éthiques, a émergé d’une doctrine privatiste en premier, afin de cerner de premiers droits définissant celui qu’il serait convenu d’appeler alors le mourant. Toutefois, l’établissement public de santé confronté à la technologisation médicale, permettant alors un allongement de la fin de vie, s’est rapidement trouvé être un lieu de conflit entre ceux qui furent considérés comme des usagers de service public, et les commettants médecins de l’Etat. La primauté du droit privé de la personne semblait alors menacée, le droit administratif prenant le pouvoir afin d’indemniser les victimes de l’hôpital. Cependant, à force de réductions systématiques ne regardant la personne mourante que sous un angle génériciste, relevant d’un droit public, celle-ci s’est progressivement retrouvée parfaitement ignorée en son essence première que le droit privé parvenait à percevoir. Les formes les plus récentes de déresponsabilisation attesteraient d’une consécration de l’indemnisation finissant d’objectiviser l’être sous-jacent à la personne mourante, allant jusqu’à justifier l’acte euthanasique. L’approche réitérée de ce difficile objet d’étude trouverait à générer une réflexion que le philosophe du droit engagerait, réintroduisant la personne irréductible se manifestant comme point de départ et d’arrivée, de telle sorte que se pourrait être harmonisée la rencontre inévitable des domaines public et privé, juridique et politique, afin de rendre toute sa vérité onto-axiologique aux droits premiers du sujet mourant.

    Aymeric d' Alton, La critique de l'objectivisme dans la philosophie du droit du XX[e] siècle, thèse soutenue en 2006 à Bordeaux 4  

    La substitution de l'intellect (i. E. La pensée) au réel en tant que sub-jectum, emporte une modification du sens de l'objet. L'objet n'est plus une forme de réalité, mais une forme intentionnelle subjective, étrangère à toute réalité au point de s'y substituer et de produire sa synonymie avec elle. Le monde n'accède alors à la réalité, qu' à l'instant précis où le sujet consent à se le donner comme objet ; l'objectivisme déborde ainsi le réalisme. L'objectivisme juridique consiste dès lors, dans le sillage de cette réduction, à définir la règle de droit et l'existence juridique des choses, non plus selon leur réalité, mais selon les formes objectives que le sujet intellectuel leur impute. Dépassant l'objectivisme juridique et l'abstraction qui le caractérise, la critique vise à restaurer à la racine de l'objectivité du droit, l'expression ontologique initiale du devoir être qui lui fournit son ultime justification. Remontant alors de la nature vers la valeur qu'elle sous-tend, l'intellect découvre, contre toute forme d'interprétation qui identifierait la valeur à son activité, que sa présence au juste et son expression objective constituent en réalité son intime vocation.

    Bérangère Ader, L'influence de la notion de chose en droit civil français, thèse soutenue en 2006 à Bordeaux 4  

    L'influence de la notion de chose en droit civil français procure un trouble apparent dont le dénouement ne va pas sans s'accorder sur la définition de la notion même. Elle apparaît sous deux formes possibles, d'abord pour elle-même, et par les effets qu' elle engendre. La première étude décrit l'influence de la notion dans les sources et les domaines du droit civil. Dans les uns, l'influence est "immédiate" et participe à la délimitation du domaine sur lequel elle s'exerce, servant à la fois de fondement et de définition (droit des biens). Dans les autres, l'influence est "médiate" et favorise la délimitation de domaines qui ne lui étaient pas immédiatement réservés (droit des personnes), sous un rapport des concepts vertical ou horizontal. L'influence permet d'esquisser des relations avec des notions qui sont antithétiques, comme elle peut révéler tout son attrait dans les répartitions catégorielles à la frontière de l'avoir et de l'être. Mais elle dérive selon un processus de soumission qui inverse le rapport sujet/personne par lequel la personne est soit réifiée, soit instrumentalisée. La seconde étude a trait à l'influence de la notion de chose dans les méthodes et les effets d'interprétation. Elle intervient ainsi de manière directe lorsque la notion sert la technique d'interprétation et permet de dévoiler un procédé d'objectivation partiel ou complet. Par ailleurs, l'influence dans le raisonnement juridique est indirecte lorsque la notion est utilisée comme moyen d'équilibre juridique soit activement, soit passivement et participe d'un mouvement de patrimonialisation.

    Alexandre Zabalza, La terre et le droit , thèse soutenue en 2001 à Bordeaux 4  

    La terre met en relation des éléments éloignés, voire opposés sur le plan culturel (à travers l'unité des polarités psychiques de ses manifestations symboliques) et sur le plan philosophique (où elle peut réconcilier l'idéalisme et le réalisme issus des théories de la connaissance). Au plan juridique, la terre imprime ce même sens d'une unité supérieure soit par voie externe, et interdisciplinaire où elle rattache le privé au public ( par les figures du territoire et du fons de terre) et réciproquement. . .

  • Veaceslav Cecoltan, L'illicéité pénale, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Valérie Malabat, membres du jury : Philippe Conte (Rapp.), Bertrand de Lamy (Rapp.)  

    Mot propre au langage juridique, l’illicéité signifie la contrariété au droit. Oscillant entre l’illégalité et l’injustice, elle est une catégorie juridique souvent rejetée par les pénalistes. En réalité, l’illicéité aborde les interdits posés par le droit pénal à partir de leurs essences. Elle peut ainsi apparaître inutile et même dangereuse – en droit pénal la contrariété au droit est synonyme d’illégalité et le juge pénal n’a pas à se demander si le comportement poursuivi est en outre injuste. Néanmoins, il convient de ne pas oublier que « même pénale, la loi n’a pas tous les droits » et que les dispositions pénales n’ont pas comme unique destinataire le juge. À l’heure où il est de plus en plus question de regénéralisation et de rethéorisation du droit pénal, l’illicéité mérite en effet d’être placée au centre des réflexions pénalistes, car elle invite à s’intéresser à ce qui est essentiel dans les interdits pénalement consacrés en fonction des besoins et capacités du destinataire principal des dispositions pénales – le profane. En mesure de recouvrir ce qu’on peut réellement attendre d’un non-spécialiste, l’illicéité indique ainsi ce qui doit guider la détermination et la définition des infractions pour que le droit pénal soit légitime et effectif. Dans cette perspective, pour saisir ce que constitue l’essence des interdits pénalement consacrés, il ne suffit pas de se référer aux dispositions pénales mais il faut exploiter entièrement les normes et valeurs révélées par la conscience sociale qui exercent une influence déterminante sur le droit pénal. Car si les repères proprement pénaux ne sont pas en mesure de dévoiler à eux seuls l’essence des interdits, la conscience sociale fournit des critères de justice objectifs et opérationnels adaptés au profane permettant d’aborder adéquatement le droit pénal dans le cadre de l’ensemble normatif dans lequel il s’insère.

    Bénédicte Lavaud-Legendre, Les bonnes mœurs en droit privé contemporain, thèse soutenue en 2003 à Bordeaux 4 sous la direction de Philippe Conte  

    Le but de l'étude est de démontrer que le recul de la notion de bonnes moeurs révèle une évolution considérable de la société et du droit contemporain. Les bonnes moeurs permettaient de contrôler la conformité des habitudes de vie socialement visibles à une conception partagée du bien commun. Elle se rapprochait donc de la morale, mais d'une morale sociale qualifiée de moralité publique. Le recul de la notion résulte de son ineffectivité -défaut d'applications jurisprudencielles et de références législatives -mais aussi de l'effacement de son rôle normatif. Il s'explique en partie par l'essor de valeurs juridiques protégeant l'individu, vie privée ou égalité. Néanmoins ce recul n'est pas synonyme d'une disparition de toute référence à la morale dans le droit. La dignité de la personne humaine comble partiellement le vide laissé. L'utilisation juridique de cette notion récente présente pourtant des risques. En l'absence de limite posée au contrôle étatique des comportements contraires à la dignité de la personne humaine, elle remet en cause l'équilibre démocratique entre morale et droit. . .

    Wagdi Sabete Ghobrial, De l'obligation de la reconnaissance constitutionnelle des droits fondamentaux , thèse soutenue en 1994 à Bordeaux 1 sous la direction de Jean de Gaudusson  

    Cette étude se résume en une idée principale : il existe une obligation pour le pouvoir constituant de reconnaître les droits fondamentaux. Cette obligation constitue une limitation à la volonté du pouvoir de révision qui demeure subordonné à l'acte constituant. Les fondements d'une telle obligation se trouvent, en premier lieu, dans la notion de l'ordre public constitutionnel qui peut expliquer l'existence d'un noyau dur de toute constitution européenne à l'heure actuelle et qui a pour conséquence d'établir une hiérarchie matérielle au sein du bloc de constitutionnalité. En second lieu, l'obligation en question se fonde sur la norme fondamentale "pacta sunta servanda" qui peut justifier la soumission de l'ordre juridique interne à l'ordre international, notamment en matière de droits de l'homme. En troisième lieu, l'obligation de la reconnaissance des droits fondamentaux se base aussi sur la primauté de l'ordre européen sur l'ordre interne qui implique, en effet, une compatibilité entre la reconnaissance des droits fondamentaux au niveau constitutionnel et les obligations résultant des engagements européens.