Jean-Michel Eymeri-Douzans

Professeur
Science politique.
Sciences Po Toulouse

Laboratoire des Sciences Sociales du Politique
  • Jean-Michel Eymeri-Douzans, Gildas Tanguy (dir.), Prefects, governors and commissioners: territorial representatives of the state in Europe, Palgrave Macmillan, 2021, Governance and public management series, 458 p. 

    Jean-Michel Eymeri-Douzans, Emmanuel Aubin, Jean-François Kerléo, Johanne Saison-Demars (dir.), Quelle déontologie pour les hauts fonctionnaires: enjeux, textes et perspectives, Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie -, 2021, Colloques & Essais, 316 p. 

    Jean-Michel Eymeri-Douzans, Xavier Bioy, Stéphane Mouton (dir.), Le règne des entourages: Cabinets et conseillers de l’exécutif, Cairn et Presses de Sciences Po, 2016, Académique  

    Pas une ligne de la Constitution française ne les mentionne et pourtant les « collaborateurs de l'ombre » — de moins en moins discrets — qui entourent nos dirigeants politiques n'ont cessé de prospérer au fil des régimes, au point que notre Ve République hyper-présidentielle est devenue une République de conseillers. Rien ne s'accomplit sans ou contre eux. Quel paradoxe qu'aucun ouvrage savant ne leur ait été consacré depuis plus de trente ans ! Loin des polémiques et des caricatures, ce livre répare l'oubli. Il réunit une équipe d'historiens, politistes, juristes, sociologues et anthropologues, dont maints spécialistes étrangers, ainsi que d'anciens membres de cabinets. Des « créatures » du roi, comme les désignait le Grand Siècle, aux dir' cab' et jeunes entourages des présidents Sarkozy et Hollande, en passant par la « cabinetocratie » bruxelloise et les conseillers de la Maison-Blanche, il montre la généralisation du phénomène à tous les échelons du pouvoir dans les démocraties contemporaines

    Jean-Michel Eymeri-Douzans, Xavier Bioy, Stéphane Mouton (dir.), Le règne des entourages: cabinets et conseillers de l'exécutif, SciencesPo, les Presses, 2015, Collection Académique, 875 p.  

    La 4e de couverture indique : "Pas une ligne de la Constitution française ne les mentionne et pourtant les « collaborateurs de l'ombre » - de moins en moins discrets - qui entourent nos dirigeants politiques n'ont cessé de prospérer au fil des régimes, au point que notre Ve République hyper-présidentielle est devenue une République de conseillers. Rien ne s'accomplit sans ou contre eux. Quel paradoxe qu'aucun ouvrage savant ne leur ait été consacré depuis plus de trente ans ! Loin des polémiques et des caricatures, ce livre répare l'oubli. Il réunit une équipe d'historiens, politistes, juristes, sociologues et anthropologues, dont maints spécialistes étrangers, ainsi que d'anciens membres de cabinets. Des « créatures » du roi, comme les désignait le Grand Siècle, aux dir' cab' et jeunes entourages des présidents Sarkozy et Hollande, en passant par la « cabinetocratie » bruxelloise et les conseillers de la Maison-Blanche, il montre la généralisation du phénomène à tous les échelons du pouvoir dans les démocraties contemporaines. Érudit autant que savoureux, cet ouvrage ouvre des pistes de réflexion pour enrichir le débat sur le rôle et l'influence des conseillers du Prince."

    Jean-Michel Eymeri-Douzans, Geert Bouckaert (dir.), La France et ses administrations, Bruylant, 2013, Administration publique aujourd'hui, 701 p.  

    La 4e de couverture indique : "En pleine congruence avec l’ambition du Groupe Européen pour l’Administration Publique d’encourager les échanges interculturels, ce livre constitue une entreprise originale, mi-anglophone mi-francophone. Cet ouvrage issu du Congrès du GEAP 2010 a pour objet de combler un déplorable fossé et de donner une visibilité internationale au « cas français ». Dès lors ce livre, en 18 chapitres rédigés en français par une équipe interdisciplinaire (politistes, sociologues, historiens, socio-historiens, juristes) avec plus de 150 pages en anglais et une vaste bibliographie unifiée, entend offrir à tous les spécialistes de l’administration publique de par le monde un point d’accès unique au plus récent état des savoirs sur l’administration en France – ce pays où le mot État s’écrit avec un E majuscule."

    Jean-Michel Eymeri-Douzans, Françoise Dreyfus (dir.), Les concours administratifs en questions, ENA, 2012, 304 p. 

    Jean-Michel Eymeri-Douzans, Jon Pierre (dir.), Administrative reforms and democratic governance, Routledge, 2011, Routledge/ECPR studies in European political science, 243 p. 

    Jean-Michel Eymeri-Douzans, Françoise Dreyfus (dir.), Pour une science politique de l'administration: table ronde n°3, AFSP, 2002 

  • Jean-Michel Eymeri-Douzans, Marc Bouvet, Xavier Bioy, Stéphane Mouton, « Entourages et cabinets ministériels de la Révolution à la Monarchie de Juillet (1791-1848) », Le règne des entourages : cabinets et conseillers de l'exécutif, Les Presses de SciencesPo, 2015, pp. 141-193   

  • Jean-Michel Eymeri-Douzans, « Introduction », Revue française d'administration publique , 2012, n° ° 142, pp. 305-306   

    Jean-Michel Eymeri-Douzans, Françoise Dreyfus, « Les concours administratifs en questions. Introduction », Revue française d’administration publique, 2012, n°2, pp. 305-306   

  • Jean-Michel Eymeri-Douzans, « L'Assemblée générale des Nations Unies : une institution dépassée ? », le 14 juin 2016  

    Organisée par Simon Tordjman (Sciences Po Toulouse), Mélanie Albaret, (Université d’Auvergne), Delphine Placidi-Frot, (Université Paris-Sud, Université Paris-Saclay), Charles Tenenbaum (Science Po Lille).

    Jean-Michel Eymeri-Douzans, « Conférences et cycles - Présentation de l'ouvrage "Le Règne des entourages" - 25 février 2016 », le 25 février 2016  

    Entretiens de l’IRENEE, avec la participation de Jean-Michel Eymeri-Douzans

    Jean-Michel Eymeri-Douzans, « Conférence - Manager l'administration centrale - 24 février 2016 », le 24 février 2016  

    2e atelier du management public - Regards croisés science politique et sciences de gestion

  • Jean-Michel Eymeri-Douzans, "Les Infiltrés", conférence-débat organisée par l'Institut Maurice Hauriou et présidée par Stéphane Mouton autour de l'ouvrage de Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Azzédine Badis, L’« État Magique » en représentations. Politisation et trajectoires de gouvernementalité au Venezuela, du Nouveau Monde à la « Nouvelle Patrie » chaviste, thèse soutenue en 2022 à Toulouse 1  

    Cette thèse porte sur un dispositif participatif devenu l’un des produits-phares de la communication du gouvernement vénézuélien à partir de son « tournant socialiste » en 2005 : le conseil communal. La première partie vise à reconstituer la sédimentation d’un certain nombre des invariants de l’imaginaire de l’État et de la figure du pouvoir au Venezuela, un imaginaire exploré sous l’angle de ses relations avec son ancien « centre » métropolitain, des projections européennes sur le « Nouveau Monde » à celles des gauches euro-américaines sur la « Révolution Bolivarienne ». A l’issue de cette reconstitution « par le haut » permettant d’identifier, dans leur profondeur socio-historique, les structures et acteurs présidant à la détermination du sens de l’institution, l’étude la saisit par le bas, au moyen de l’exploitation des résultats de deux séjours d’observation participante au sein d'un conseil communal de Caracas, et d’un dispositif expérimental explorant la relation entre le monde politique des enquêtés et celui de l’enquêteur, et entre le Venezuela et la France. A travers l’utilisation du miroir du film documentaire, les acteurs de ce dispositif de pouvoir seront amenés à mettre collectivement en scène le système de pouvoir local dans lequel ils s'insèrent, à reproduire des opérations discursives et symboliques caractéristiques des acteurs gouvernants, et ainsi à révéler le « condensé de gouvernementalité » que le conseil communal constitue et leurs rôles sur cette scène bien particulière de l’ordre politique vénézuélien du début des années 2010.

    Louise Edrei, Institutionnalisation de la notion de résilience dans l'action publique environnementale locale. Etude de Toulouse Métropole, thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Julien Weisbein  

    Pas de résumé en français disponible.

    Laura-Maria Parvu, L'aménagement urbain au défi du développement durable : dans les coulisses de la fabrique urbaine de Toulouse Métropole, thèse soutenue en 2020 à Toulouse 1 en co-direction avec Julien Weisbein  

    Dans cette thèse, nous avons cherché à ouvrir la « boîte noire » du très vaste domaine de recherche consacré au « développement urbain durable » en essayant d’y apporter notre propre éclairage à travers l’analyse issue de notre immersion, dans le cadre d’un contrat CIFRE, au sein d’une institution en quête de la durabilité, la métropole toulousaine. Pour ce faire, nous avons choisi comme porte d’entrée la notion d’ « incertitude » qui semble le mieux définir les politiques de durabilité notamment la notion de « ville durable » que nous avons interrogée sous différents aspects. L’ensemble de notre recherche montre à quel point les questions de traduction de la thématique globale du « développement durable » (qui consiste à adapter à la singularité d’un territoire des préceptes généraux produits dans des arènes éloignées) interpellent les acteurs de Toulouse Métropole qui, bon gré malgré, continuent leur chemin vers la durabilité à travers le devenir métropolitain de cette institution.

    Serge Efremov, Le tiers secteur et l’État en Russie : les institutions et leur évaluation, thèse soutenue en 2019 à Toulouse 1 en co-direction avec Adrien Peneranda  

    Analyser les facteurs et les résultats de soutien public aux ONG, dites orientées vers la société, en Russie en juxtaposant le rôle politique et le rôle économique assumé par ces ONG et en interprétant les phénomènes rencontrés sous les lentilles d'oeuvres classiques en science de gestion et en sciences politiques. Pour ceci faire recours également aux méthodes d'analyse statistique et aux interviews avec gouverneurs. La base de données est unique et seule plus grande base de donnée existant à ce jour en Russie sur le sujet traité. Cette base comprend les données collectées et publiées en russe par le Ministère de l'économie de la Fédération de Russie, l'Agence Fédérale des Initiatives Stratégiques (fondée et présidée par M. V. Poutine depuis 2011 en tant que boîte à idées auprès du Kremlin et du Gouvernement), l'École des Hautes Études en Sciences Économiques, université d'état, et l'Université d'état de Moscou Lomonossov.

    Nicolas Vrignaud, DEUX METROPOLES POUR UNE GRANDE REGION.TOULOUSE, MONTPELLIER ET L'OCCITANIE , thèse en cours depuis 2019  

    Suite à une séquence politique marquée par la création de la grande Région Occitanie notamment et à au développement progressif de ces métropoles en tant qu'institution, Toulouse et Montpelier, il est à noter que ces territoires régionaux distincts continuent d'exister indépendamment en dépit de leur appartenance juridique commune. Les discours politiques émanant de l'État et de la Région tendent à introniser les Métropoles telles que les locomotives pour construire une intégration territoriale régionale cohérente et performante. Il revient donc de questionner la pertinence et les capacités politiques des Métropoles dans le développement économique de leur propre territoire, ainsi que les conditions de possibilités d'une dynamique interterritoriale régionale. Il s'agira également de questionner les potentialités socio-économiques d'une synergie entre ces deux visant à rendre consistant et durable sur le plan économique, le territoire régional.

    Liana Prigoana, La mise en oeuvre des fonds structurels à l'épreuve de la diversité des structures et des cultures administratives : une comparaison France-Roumanie, thèse soutenue en 2018 à Toulouse 1  

    Cette thèse étudie la manière dont la mise en œuvre des fonds structurels dans deux régions, une roumaine, l’autre française, depuis 2007 jusqu’à nos jours, contribuent à la reconfiguration des institutions en charge de cette mise en œuvre dans les deux cas considérés. Une première partie confronte les règlements européens et les documents de programmation avec les acteurs qui, dans les deux cas comparés, occupent les « rôles » institutionnels prescris par le droit d’autorité de gestion, d’autorité de certification, d’autorité d’audit, respectivement d’organisme intermédiaire. Une seconde partie rend ensuite compte de l’enquête de terrain au cours de laquelle l’auteure a rencontré des responsables à divers niveaux de l’action publique, des consultants ainsi que des porteurs de projet. La thèse apporte trois contributions principales : tout d’abord, le constat que chaque État membre a sa propre manière de mettre en œuvre les fonds structurels et d’en appliquer les procédures en fonction de sa culture politique et administrative ; ensuite, la confirmation que les régions, en raison principalement de leur taille, constituent le niveau de responsabilité approprié pour mettre en œuvre les fonds structurels ; enfin, notre recherche prouve que ce sont les interactions au sein des configurations différentes de chaque terrain qui donnent naissance à des manières en chaque cas différentes de faire vivre les fonds structurels au concret.

    Raluca Iugulescu Lestrade, Des recompositions institutionnelles de l’État par l'agencification : le cas des agences régionales de santé au prisme de la « veille sanitaire », thèse soutenue en 2017 à Toulouse 1  

    Cette recherche porte sur l'étude du processus d'agencification, saisi au travers du cas des agences régionales de santé (ARS), et analysé comme une forme d'institutionnalisation. La thèse s'intéresse en particulier à l'une des missions majeures dévolues aux ARS, la veille sanitaire, prise ici comme analyseur du processus plus large de changement par l'agencification. À partir d'un matériel empirique de première et de seconde main, et suivant une démarche ethnographique, ce travail entend éclairer la mise en place des ''maisons communes ARS'' telles que les avaient voulues les autorités politico-administratives ab initio, pour se demander comment et jusqu'à quel point ces structures nouvelles parviennent à « faire institution ». A cette fin, c'est en trois temps que les recompositions impliquées par la mise en place des ARS sont étudiées. Le premier temps est celui de la genèse des ARS : du projet aux recrutements jusqu'aux lieux d'installation des agents, ce sont les représentations des agents qui sont mises au travail pour montrer comment les ARS ont "pris corps". Dans un deuxième temps, les recompositions professionnelles, hiérarchiques et statutaires imposées par la création des agences ainsi que l'étude d'un rôle intermédiaire - le cadre responsable de service -, rendent compte de l'évolution au sein des ARS du métier de la veille sanitaire. Ce sont les professions traditionnelles de la santé publique, les corps techniques de l’État mais aussi de nouvelles figures, davantage ''floues'' et néomanagériales, qui permettent de saisir ici le caractère ''prudentiel'' du métier de la veille sanitaire. Quant à l' "ethos'' de santé publique, forgé à l'Ecole de Rennes et sur le terrain, les agents puisent en lui les formes de résilience qui leur permettent de ''faire corps'' ensemble mais de manière éphémère, au sein de ces nouvelles ''maisons'' administratives. Enfin et en troisième lieu, l'étude d'une troisième source de recomposition, indissociable de la mise en place des ARS, à savoir la numérisation des échanges dans la vie administrative, révèle encore d'autres aspects de l'objet. Le fait que l'ordinaire bureaucratique passe désormais par le truchement des écrans et du réseau électronique dont ils sont les terminaux a pour effets d'intensifier l'autorité hiérarchique et de provoquer des formes accrues de docilité institutionnelle, avec les effets afférents sur les rôles, la mémoire et les routines bureaucratiques. Cette étude montre ainsi, au-delà de la régionalisation par les ARS, de l'agencification et des recompositions professionnelles, hiérarchiques et statutaires qu'elle engendre, comment le système de pratiques et de représentations des agents publics en cause se transforme à''bas bruit'', dans le sens de formes nouvelles de métier bureaucratique ''à distance'', cependant que l'institution parvient malgré tout à "faire corps" avec ses agents, ces généralistes de la "chose publique" qui, dans les ARS, gardent et veillent encore (sur) la santé publique.

    Lou Bachelier-degras, La Francophonie , thèse en cours depuis 2015  

    Depuis le XVIème siècle, la question de la langue est une question politique pour les autorités françaises car elle est la langue du pouvoir – elle l’incarne autant qu’elle le définit. Au cours des aventures coloniales françaises, cette langue a connu une expansion exceptionnelle, étant enseignée et diffusée au sein du second réseau colonial mondial. Depuis, Paris s’est doté d’un réseau culturel extérieur qui réalise les missions données par les gouvernements français : promouvoir la langue et la culture françaises dans le monde. Cependant, ces politiques publiques conduites par des gouvernements français afin d’accroître l’influence de la France hors de ses frontières, et d’administrer des territoires ultramarins, recoupent-elles les acceptions contenues dans le terme « francophonie » ? La francophonie dépasse la seule action française et nous pourrions dire que, s’il a existé une francophonie de fait avec la colonisation française, sa véritable naissance a débuté avec la lutte pour les indépendances des territoires colonisés, et principalement ceux d’Afrique. Elle est donc un objet d’étude assez récent. La Francophonie – la majuscule permettant de ne désigner que les institutions officielles – aurait connu une genèse tourmentée car la France n’aurait pas voulu d’elle initialement. L’histoire la plus répandue aujourd’hui n’en attribue l’existence qu’à d’anciens chefs de lutte pour l’indépendance : Bourguiba, Senghor, Diori, Sihanouk. En trente ans, la Francophonie s’est dotée d’institutions et d’opérateurs lui étant propres et est passée de 21 membres fondateurs en 1970 à 80 Etats selon différents statuts. Cette croissance impressionnante témoigne à la fois d’un dynamisme interne mais permet aussi d’imaginer son poids potentiel politique ou diplomatique. Qu’il s’agisse de son rôle actuel ou de ses origines, peut-on penser la Francophonie indépendamment de la France comme en effet miroir du Royaume-Uni avec le Commonwealth ? Poser la question ainsi, ramène nécessairement au temps où des rapports institutionnels entre anciennes colonies et ancienne métropole se sont définis. Nouvelles institutions, nouveaux rapports de coopération, nouveaux rapports de force… comment imaginer une succession d’institutions et le façonnement de nouvelles sans qu’il n’y ait eu à un moment donné conceptualisation depuis le cœur du pouvoir exécutif alors qu’il s’agit d’institutions d’essence régalienne ? Etudier la Francophonie en France, c’est étudier une série de paradoxes. Nous pourrions d’ailleurs dire qu’il s’agit d’étudier un impensé, tant le sujet semble peu évoqué par la science politique – du moins en France. Nous proposons d’ailleurs le terme de « francophonie française », qui semble paradoxal mais permet de mieux cerner notre objet de recherche puisque notre projet est de mettre à jour le dispositif institutionnel français en charge de la francophonie, et sa structuration, dans sa globalité et complexité. Ce pas de côté permet également de jeter un regard neuf sur une institution centrale de l’architecture politique française : la présidence de la République française sous la Cinquième République. Avec l’instauration d’une nouvelle constitution en 1958 une double modification touche notre sujet : le rôle primordial qu’occupe le président de la République dans la conduite de la politique étrangère du pays ; l’autre modification touche à la construction institutionnelle liant la métropole, en 1958, à ses territoires d’Outremer : la Communauté française – dont le président est de fait le président de la République française. Cette position duale du chef de l’Etat français a marqué et façonné le développement d’une coopération francophone, comme nos recherches s’évertuent à le démontrer. Ce travail ausculte donc une double mue : celle d’un nouvel acteur marginal devenant central au sein de jeux d’acteurs institutionnels – la présidence – et celle d’une communauté francophone se créant en même temps que s’asseyait le cœur de l’exécutif français. Notre travail entend nourrir la réflexion à la fois sur le pouvoi

    Sergey Efremov, Soutien public aux organisations à but non-lucratif orientées vers la société en Fédération de Russie , thèse en cours depuis 2014 

    Hassana Abdoulaye Senoussi, L'évaluation des indicateurs de bonne gouvernance en Afrique, thèse en cours depuis 2014 

    Yahya Ahmed El Waghf, L'état et le marché en Afrique occidentale francophone, thèse en cours depuis 2014 

    Claire Danjoie, Gouverner les territoires durables en Europe : une comparaison des politiques infranationales en France, en Allemagne et en Espagne (Ours-Déchets ménagers et assimilés), thèse soutenue en 2014 à Toulouse 1  

    La thèse de doctorat projetée tendrait à interroger, du point de vue de la science politique en général, et de l'analyse des politiques publiques en particulier, la place, le rôle, et l'influence des acteurs privés dans l'élaboration et la mise en œuvre concrète des politiques de gestion publique du traitement des déchets. Dans le cadre du renouvellement des processus de gouvernement, par la promotion des « pratiques de gouvernance », on s'intéressera à trois problématiques principales. D'une part, l'évolution du rôle et des modalités d'action des autorités publiques est questionnée dans un contexte de décentralisation, de contractualisation et de communautarisation des politiques publiques de gestion des déchets. D'autre part, l'évolution des modes de régulation entre acteurs publics et privés dans la gestion des déchets, pose le problème de la transformation des rapports de pouvoir, mis en œuvre dans les sociétés démocratiques contemporaines, entre experts privés, autorités publiques politico-administratives et citoyens. Enfin, la prise en compte d'enjeux environnementaux, au sein de logiques de « développement durable », questionne le renouvellement des politiques publiques de gestion des risques et des outils d'évaluation et des modalités de l'expertise dans le domaine des déchets.

    Claudia Fernanda Delgadillo de la Peña, L'impératif évaluatif : sociogénèse, acteurs, usages de l'évaluation dans les projets de développement social urbain (France-Catalogne), thèse soutenue en 2014 à Toulouse 1  

    Le résumé en français n'a pas été communiqué par l'auteur.

    Lluís Medir Tejado, Interdépendances institutionnelles et gouvernance multiniveaux : le cas des municipalités et de la politique éducative, thèse soutenue en 2013 à Toulouse 1 en co-direction avec Jordi Capo Giol  

    Ce travail analyse les changements institutionnels connus ces dernières années en matière éducative par les gouvernements locaux. En effet, les municipalités ont connu une forte évolution dans les politiques publiques éducatives proposées aux citoyens. Ce travail montre le processus d’institutionnalisation des capacités éducatives des communes, construit à partir de la signature d’instruments collaboratifs et contractuels. Afin d’étudier ces rapports intergouvernementaux, j’ai analysé 6323 conventions en Catalogne et 200 Contrats Éducatifs Locaux en France (Haute-Garonne). Les données permettent une analyse quantitative et empirique. Cette analyse permet d’étudier les rapports entre les gouvernements locaux et leur «centre politique», dans un environnement multi-niveaux. L’objet d’analyse porte sur le gouvernement local catalan et prend le cas français en référence constante. Celui-ci alimente et facilite la compréhension de la problématique énoncée. L'hypothèse principale de cette étude annonce que le changement institutionnel des communes en matière éducative peut s’expliquer en grande partie par le niveau d’intensité relationnelle existant avec le centre politique. La puissance du cadre institutionnel éducatif est telle qu’elle ne permet pas aux gouvernements locaux d’obtenir plus de compétences de façon autonome. En ce sens, le cadre institutionnel adapte les conventions et contrats, non pas en fonction des structures locales, mais de critères administratifs marqués par la culture organisatrice et fonctionnelle des machineries bureaucratiques respectives. Ce sont les interdépendances qui décident des nouvelles compétences et marquent l’évolution institutionnelle. Le système d’interdépendances générées permet de garder la configuration des services, la conception globale de la politique publique, ainsi que les critères de répartition des ressources au centre politique. En bref, les interdépendances institutionnelles permettent aux centres politiques respectifs de diriger le processus d’institutionnalisation éducative dans la mesure où ils ont la capacité de moduler l'intensité des relations avec les municipalités. Ce travail présente une analyse empirique qui repose sur trois bases de données, créées spécifiquement, qui permettent de tester l’hypothèse principale et de conclure par deux arguments majeurs : d’abord, le changement institutionnel en matière d'éducation est dirigé par l’État (1) ; ensuite, ce changement se produit davantage par la mise en place d’interdépendances institutionnelles (2). En conclusion, pour comprendre ce processus d’institutionnalisation des gouvernements locaux, on ne peut se contenter d’une perspective bottom-up ; il faut également une perspective verticale et distinguer le pouvoir du centre.

  • Nadia Hachimi Alaoui, Gouverner l'incertitude : les walis de Casablanca, 2001-2015, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille sous la direction de Mohamed Tozy et Béatrice Hibou, membres du jury : Irene Bono (Rapp.), Aziz Iraki (Rapp.), Laurent Fourchard et Philippe Aldrin    

    Cette thèse interroge les transformations de l’art de gouverner au Maroc dans les années 2000-2010 à partir de la figure du wali, représentant territorial de l’État, et d’un lieu stratégique, la ville de Casablanca. En centrant l’observation sur les pratiques plus que sur les discours et en variant et combinant les échelles d’analyses, la démarche a consisté à saisir le wali « par ses actes », par ses « pratiques » et par ses « technologies de pouvoir », inscrivant ainsi ce travail dans une perspective wébérienne qui aborde l’État et les modes de gouvernement de façon relationnelle. Les deux parties de la thèse privilégient ainsi chacune une échelle d’analyse et un découpage temporel qui leur est propre. La première partie est consacré à la redéfinition du wali et de ses compétences dans une perspective socio-historique en opérant une généalogie de la lettre royale de janvier 2002 sur la gestion de l’investissement qui leur est consacrée. Cette partie souligne tout à la fois l’indéfinition de la fonction wilayale et la centralité du wali, les transformations des compétences jugées importantes et la permanence de la technocratisation, ce faisant elle montre ce que la raison économique fait à la raison d’État. La seconde partie me permet d’observer à l’œuvre les six walis qui se sont succédé à Casablanca entre 2001 à 2015 à partir d’un lieu précis, les transports urbains et leurs transformations. Elle met en évidence la diversité des ethos, des styles et des manières de faire des walis, qui explique aussi, au-delà de la personnalité des représentants de l’État, la possibilité de gouverner différemment selon les circonstances et selon les configurations socio-politiques

    Olivia Chambard, La fabrique de l'homo entreprenans. Sociologie d’une politique éducative aux frontières du monde académique et du monde économique, thèse soutenue en 2017 à Paris EHESS sous la direction de Michel Offerlé, membres du jury : Jean-François Giret, Mathias Millet, Sabine Rozier et Pierre-Paul Zalio  

    Cette thèse prend pour objet la diffusion dans les grandes écoles et les universités de modules de sensibilisation et de formation à « l’entrepreneuriat » ou à l’ « esprit d’entreprendre » destinés aux étudiants. Articulant science politique, sociologie de l’éducation et sociologie économique, ce travail retrace la genèse d’un problème public, sa mise en politique publique, et sa traduction en curriculum pour produire des conduites économiques d’un type particulier. Basé sur une enquête combinant méthodes qualitatives (entretiens, observations, archives) et quantitatives (passage et traitement de questionnaires), cette recherche montre, d’une part, comment certains espaces de l’enseignement supérieur se transforment sous l’effet de l’appropriation de cette nouvelle mission éducative et, d’autre part, comment le projet d’éduquer à l’entreprise se voit à son tour transformé par sa mise en forme scolaire et académique. Par ailleurs, ce travail établit que, si l’acclimatation de l’entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur est rendue possible par la variété des usages dont il fait l’objet dans cet espace, ceux-ci ne sont toutefois jamais en mesure de modifier radicalement la signification d’un projet d’ « éducation au libéralisme » dont le cadre sémantique s’est cristallisé de longue date. En proposant une sociologie historique et politique de l’éducation à l’entrepreneuriat, cette thèse entend renouveler la connaissance de l’enseignement supérieur de deux façons : d’abord, en en donnant à voir des espaces et des acteurs jusqu’ici mal connus ; ensuite, en étudiant conjointement des dimensions rarement appréhendées ensemble (politiques universitaires et contenus d’enseignement). Ce faisant, ce travail contribue à la compréhension des mécanismes sociaux de production, de circulation et de légitimation de croyances et de pratiques économiques propres au capitalisme contemporain.

  • Thomas Lépinay, Le pouvoir des rapports , thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Brigitte Gaïti  

    Entre l’après-guerre et le début du XXIe siècle, la Cour des comptes, grand corps de l’État dont les membres ont pour la plupart compté parmi les meilleurs élèves de l’ENA, a connu une trajectoire singulière : autrefois cantonnée au jugement des comptes publics, elle a progressivement étendu ses missions vers des tâches réputées plus politiques. De surcroît, ce changement ne s’est pas fait dans la discrétion : la Cour est devenue dans le même temps une institution fortement médiatisée. En d’autres termes, les magistrats ont construit de nouveaux publics, ont renouvelé leur profession et ont déplacé la « frontière » entre le politique et l’administratif. Au rebours des approches traditionnelles sur les grands corps de l’État, qui tendent à mettre l’accent sur les circulations des membres hors de l’institution, l’hypothèse développée est que les membres du corps ont modelé leur travail quotidien dans les murs, c’est-à-dire l’écriture de rapports, pour renforcer leur position au sommet de l’État. La thèse interroge ainsi les évolutions des formes de contrôle de la Cour en les contextualisant dans les transformations de l’État. Elle examine ensuite la manière dont les acteurs ont fait reconnaître leur expertise par des publics variés. Elle entre enfin dans la boîte noire de la production et de la réception des rapports, pour comprendre comment une institution peut être durablement reconnue comme « lieu neutre ». L’approche retenue utilise les outils de la sociologie des institutions et de la réputation organisationnelle. Elle exploite divers matériaux : entretiens, archives écrites et orales, observations, analyse de la presse et de rapports publics.

    Thomas Lépinay, Le pouvoir des rapports, thèse soutenue en 2020 sous la direction de Brigitte Gaïti, membres du jury : Florence Descamps (Rapp.), Daniel P. Carpenter et Philippe Bezes    

    Entre l’après-guerre et le début du XXIe siècle, la Cour des comptes, grand corps de l’État dont les membres ont pour la plupart compté parmi les meilleurs élèves de l’ENA, a connu une trajectoire singulière : autrefois cantonnée au jugement des comptes publics, elle a progressivement étendu ses missions vers des tâches réputées plus politiques. De surcroît, ce changement ne s’est pas fait dans la discrétion : la Cour est devenue dans le même temps une institution fortement médiatisée. En d’autres termes, les magistrats ont construit de nouveaux publics, ont renouvelé leur profession et ont déplacé la « frontière » entre le politique et l’administratif. Au rebours des approches traditionnelles sur les grands corps de l’État, qui tendent à mettre l’accent sur les circulations des membres hors de l’institution, l’hypothèse développée est que les membres du corps ont modelé leur travail quotidien dans les murs, c’est-à-dire l’écriture de rapports, pour renforcer leur position au sommet de l’État. La thèse interroge ainsi les évolutions des formes de contrôle de la Cour en les contextualisant dans les transformations de l’État. Elle examine ensuite la manière dont les acteurs ont fait reconnaître leur expertise par des publics variés. Elle entre enfin dans la boîte noire de la production et de la réception des rapports, pour comprendre comment une institution peut être durablement reconnue comme « lieu neutre ». L’approche retenue utilise les outils de la sociologie des institutions et de la réputation organisationnelle. Elle exploite divers matériaux : entretiens, archives écrites et orales, observations, analyse de la presse et de rapports publics.

    Thomas Scapin, La circulation transnationale de l'éthique publique : socio-histoire d'un répertoire océdéen du bon gouvernement et de ses réceptions au Québec et en France (années 1990-années 2010), thèse soutenue en 2019 à Lyon sous la direction de Renaud Payre, membres du jury : Patrick Hassenteufel (Rapp.), Émilie Curinier-Biland et Philippe Bezes  

    Cette thèse part du constat d’un intérêt accru pour l’éthique des agents publics depuis les années 1990 et d’une référence généralisée aux travaux de l’Organisation de coopération et de développement économiques sur ce sujet. S’appuyant sur un travail archivistique, des entretiens et de l’observation participante, cette recherche analyse la circulation du répertoire de l’OCDE en matière d’éthique de l’administration publique. Ce dernier renvoie aux manières de concevoir et de gérer la bonne conduite des fonctionnaires selon l’organisation internationale qui sont promues sous la forme de modèles, de standards, de recettes, d’instruments etc. La thèse se déploie en trois temps. Elle étudie d’abord la genèse du répertoire océdéen en éthique publique, puis les frontières de la circulation des idées et des savoirs qui alimentent ce dernier, et enfin sa réception au Québec et en France. La première partie retrace le développement d’activités consacrées à l’éthique publique à l’OCDE depuis les années 1990 et montre que la prise en compte de cette question constitue un frein aux réformes de l’État d’après le New Public Management. La deuxième partie met en évidence les barrières linguistiques, nationales, disciplinaires, culturelles, géopolitiques et géographiques, et professionnelles qui entravent les échanges scientifiques transnationaux dans ce domaine. La troisième partie souligne la convergence limitée des politiques québécoises et françaises d’éthique publique qui demeurent avant tout marquées par leur contexte national d’élaboration. L’analyse de la circulation de l’éthique publique révèle au final l’hybridation qui caractérise le bon gouvernement dans les pays de l’OCDE au XXIe siècle.

    Ugo Lozach, Approcher le pouvoir : sociologie de l'action éducative des Instituts d'Études Politiques de province (1945-2018), thèse soutenue en 2018 à Strasbourg sous la direction de Vincent Dubois, membres du jury : Agnès Van Zanten (Rapp.), Frédéric Lebaron et Shamus Rahman Khan    

    Cette thèse prend pour objet les effets du passage par les Instituts d’études politiques de province sur les trajectoires de leurs étudiants. En articulant méthodes historique, statistique et ethnographique, elle analyse le travail de cette école sur les dispositions et stratégies de mobilité de ceux qui y candidatent, y étudient et en sortent diplômés. Elle montre qu’au terme d’un déplacement historique dans l’espace de l’enseignement supérieur, les IEP attirent de très bons élèves, proches d’une« troisième culture » scolaire d’État, dont l’origine sociale se situe surtout dans les classes supérieures, notamment dans leur fraction intellectuelle. La recherche montre par ailleurs comment l’action éducative des IEP s’appuie sur des ressources et dispositions constituées en amont ou en parallèle de la scolarité à l’IEP pour distribuer les étudiants dans des positions hiérarchisées au sein de l’école, puis dans les espaces professionnels constitutifs des classes supérieures.

    Louise Dangy, S'affronter pour réguler : le conflit transatlantique sur le boeuf aux hormones dans l'organisation internationale du commerce agroalimentaire., thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de Renaud Payre et David Demortain, membres du jury : Amandine Orsini (Rapp.), Yves Schemeil  

    L’objectif de la thèse est de comprendre dans quelle mesure le conflit entre l’Amérique du Nord et l’Europe sur l’utilisation d’hormones de croissance en élevage a participé à l’histoire institutionnelle de la régulation du commerce mondial de denrées alimentaires. Entre 1980 et la période contemporaine (2016), plusieurs épisodes critiques ont mis en évidence la perspective atypique de l’Union européenne à l’égard de l’emploi de ces médicaments vétérinaires ainsi que la contestation suscitée par cette réglementation spécifique dans le cadre de la mondialisation commerciale. Ce conflit se joue sur plusieurs scènes : au sein de la Communauté européenne qui, pendant la décennie 1980, peine à trouver un accord interinstitutionnel quant à une législation commune sur les hormones de croissance ; dans le cadre du General agreement on tariffs and trade (GATT) puis del’Organisation mondiale du commerce (OMC) ; et enfin au sein du Codex Alimentarius, l’organisation internationale chargée d’élaborer des normes alimentaires. Dans chacune de ces instances, la gestion du conflit coïncide avec une phase importante du point de vue institutionnel : création d’organes spécifiques, nouveaux principes et procédures de travail. Dès lors, notre travail visait à détailler l’impact éventuel du conflit sur les hormones de croissance sur chacune de ces institutions ainsi quesur la façon dont, globalement, elles participent à la régulation du commerce international dans le domaine agroalimentaire.Notre travail s’est appuyé sur une enquête socio-historique utilisant un matériau riche et varié permettant de couvrir l’ensemble des institutions identifiées sur la période 1980-2016 : un corpus documentaire a été constitué grâce aux archives des différentes institutions, une trentaine d’entretiens semi-directifs ont été menés. Enfin, plusieurs centaines d’heures d’observationethnographique ont pu être réalisées, la plupart grâce à notre statut de fonctionnaire française du ministère de l’agriculture. Il met en évidence l’évolutivité des fonctions remplies par le conflit sur les hormones de croissance : celui-ci a en premier lieu permis de fédérer l’ensemble des acteurs concernés de la nécessité de renforcer les institutions supranationales, que ce soit à l’échelon européen ou international. Il a ensuite participé à l’élaboration concrète des institutions en permettant d’en tester les instruments au fur et à mesure de leur création, et ainsi, de permettre de réaliser les ajustements jugés nécessaires. De ce point de vue, la gestion du conflit sur les hormones révèle la perception des relations internationales des différents acteurs et sa variabilité temporelle. Enfin, constituant un paramètre pérenne que les acteurs intègrent à leur stratégie de négociationinternationale, le conflit sur les hormones est devenu un point d’ancrage autour duquel s’est structurée une communauté. Il doit ainsi être considéré pour son potentiel socialisateur.Notre enquête apporte également des informations concernant les attentes d’un certain nombre d’acteurs privés en termes de régulation internationale. Le cas des hormones mobilise l’attention des grandes firmes pharmaceutiques qui poussent à l’établissement de normes internationales contraignantes pour le commerce de produits agricoles et concentrent plus particulièrement leur action sur les instances productrices de normes (comme le Codex Alimentarius). Ce comportement semble indiquer que ces acteurs utilisent les instruments de régulation mondiale pour la diffusion de principes d’action publique.

    Sarah Kolopp, Le Trésor et ses mondes (1966-1995) : contribution à une sociologie relationnelle de l'État, thèse soutenue en 2017 à Paris Sciences et Lettres ComUE sous la direction de Michel Offerlé, membres du jury : Pierre François (Rapp.), Brigitte Gaïti, Valérie Boussard et Herrick Chapman  

    Entre histoire du capitalisme, sociologie des élites et sociologie de l’État, cette thèse prend pour objet le rôle de la direction du Trésor – direction phare du ministère des Finances – dans la fabrique de « mondes » à la fois hybrides et intégrés d’institutions, de réseaux et d’acteurs, aux sommets du pouvoir et au croisement entre État et affaires, administration et économie, public et privé. A partir d’une enquête mêlant entretiens biographiques, base prosopographique et fonds d’archives publics et privés, elle explore les mécanismes concrets par lesquels la direction du Trésor produit du flou, du flux et de la hiérarchie au sein de ses mondes, dans une configuration historique précise (milieu des années 1960- milieu des années 1990). La thèse est organisée selon trois niveaux d’analyse des relations entre le Trésor et ses mondes. Au niveau écologique – celui des alliances – elle montre la transformation des coalitions de soutien du Trésor pour peser dans l’État, du Plan à la « place », organisant les modalités du ralliement de la direction aux réformes libérales à partir des années 1960. Au niveau institutionnel, elle analyse les échanges qui forgent la porosité entre le Trésor et ses mondes, et les contraintes institutionnelles qui leur donnent sens et forme, et montre que la direction du Trésor fonctionne alors comme une entreprise de placement. Au niveau individuel, elle analyse la construction des carrières dominantes (de la « grandeur ») au sein des mondes du Trésor, et les liens d’obligation, de cooptation et de parrainage sur lesquelles elles s’appuient. La thèse contribue, ainsi, à documenter les formes d’indifférenciation des activités qui caractérisent les sommets de l’État.

    Olivier Quéré, L’atelier de l’État : des Instituts régionaux d'administration pour former les cadres intermédiaires de la fonction publique (1966-2013), thèse soutenue en 2014 à Lyon 2 sous la direction de Gilles Pollet, membres du jury : Philippe Bezes (Rapp.), Muriel Darmon  

    Chaque année, près de 700 attachés d'administration de l'État sont recrutés par concours. Ni agents de guichet ni hauts fonctionnaires, ce personnel peuple les échelons intermédiaires de la fonction publique, mais reste invisible aux usagers et peu connu des sciences sociales. Depuis 1970, les Instituts régionaux d'administration (IRA) ont la charge d’unifier le recrutement et d’homogénéiser les pratiques de ces fonctionnaires. L'étude de cette formation permet d’entrer dans l’atelier où se construit le mandat confié par l’État à ces cadres intermédiaires.Alliant sociologie de l'administration et sociologie de la socialisation, nous adoptons trois regards sur la formation de cet encadrement administratif intermédiaire. D'abord, l'analyse socio-historique des réformes des IRA éclaire à la fois les obstacles à la constitution d'un « corps interministériel » des attachés, et les compromis entre ministères qui permettent de stabiliser l'architecture de formation. À l'échelle de l'institution ensuite, l'étude des savoirs prescrits et enseignés donne à voir comment sont valorisées les activités des cadres intermédiaires au cours de leur formation, modélisant différentes figures de l'attaché. L'approche ethnographique du travail socialisateur de l'institution montre enfin que le mandat de l'attaché se fabrique aussi dans la variation des modes d'appropriations et dans les décalages par rapport aux attentes institutionnelles. Ces trois scènes d'investigation constituent un observatoire de la double tension qui travaille l'encadrement administratif intermédiaire : celle qui oppose l’unification du groupe à sa dispersion, et celle qui défend l’autonomie de l’attaché dans le processus de délégation hétéronome des tâches. À la fois encadré et encadrant, « technique » et « généraliste », « juriste » et « manager », le mandat de l'attaché oscille en fonction de ce que l'État – depuis les administrateurs des ministères jusqu'aux formateurs des IRA – veut faire de son administration.

    Mariana Gené, Al interior de la política , thèse soutenue en 2014 à Paris EHESS sous la direction de Michel Offerlé, Alfredo Raúl Pucciarelli et Mariana Heredia  

    En Argentine, le Ministère de l'Intérieur est, pour ses propres participants ainsi que pour les journalistes et d'autres analystes, le ministère « politique par excellence » du gouvernement national. Il s'agit d'un ministère peu connu du public en général, et sur lequel il n'existe aucune recherche scientifique. Néanmoins, il est fondamental pour les politiques et pour le gouvernement national. Une partie de cette méconnaissance publique est due au caractère équivoque de ses responsabilités et domaines d'intervention. Tandis que d'autres ministères s'occupent de zones plus déterminées de la vie sociale, celui-ci se charge, en grande mesure, d'articuler des relations et des intérêts, de négocier avec des acteurs politiques dans différents niveaux de gouvernement ainsi que de veiller à la gouvernabilité. Un autre aspect de cette méconnaissance est basé sur le peu de visibilité de ses tâches et des moyens qu'il emploie pour les réaliser. En raison de ces caractéristiques, dans cette recherche nous prenons le Ministère de l'Intérieur comme un locus privilégié pour interroger la profession politique en Argentine et les transformations dans les pratiques politiques depuis le retour de la démocratie en 1983. À travers une approche sociohistorique, fondé sur la réalisation de 40 entretiens avec les responsables institutionnels du ministère et un vaste travail d'archive - dépouillant d'actes juridiques, documents internes et informations de presse dont les statuts différents - la thèse s'interroge sur ce que signifie d'être un homme politique et faire de la politique en Argentine revenue à la démocratie.